FAQ

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T ECHNIQU E
FAQ
É TAN C HÉ I T É . I N F O #4 2 JUI N 2 014
ProTECTIoN dEs oUvragEs
Comment concevoir et mettre en œuvre
les couvertines ?
La couvertine est un élément essentiel à la pérennité
des toitures-terrasses et des façades avec ITE. Pour éviter tout
défaut d’étanchéité, le respect des règles s’impose.
LIsE BoUssErT
01
ExIgENCEs
Quelles sont les règles
de base nécessaires à la
bonne conception d’une
couvertine ?
La couvertine est un élément de protection et d’étanchéité de la partie supérieure d’un mur ou d’un acrotère. Elle joue, dans ce dernier
cas, le rôle de dispositif empêchant les eaux de ruissellement et de
rejaillissement de s’introduire derrière les relevés d’étanchéité. Avec
l’accroissement du marché de l’isolation thermique par l’extérieur
des façades, elle est amenée à assurer également l’étanchéité de la
tête de l’ITE.
Ajouter à cela l’isolation des relevés d’étanchéité pour répondre
aussi à la réduction des ponts thermiques et la couvertine, dont la
largeur usuelle avoisinait auparavant la vingtaine de centimètres,
peut aujourd’hui atteindre des largeurs de plus de 70 cm.
Elle doit :
• être pentée au minimum de 5 % en direction de la toiture pour
rabattre les eaux sur celle-ci ;
• comporter de chaque côté une retombée de hauteur permettant
d’obtenir un recouvrement suffisant avec l’ITE de façade et la tête du
relevé d’étanchéité de la toiture. Un espace minimal est à respecter
horizontalement entre les retombées et, respectivement, le nu du
revêtement fini de façade et la tête du relevé d’étanchéité ;
• être en matériau protégé contre la corrosion (aluminium, acier
avec protection adaptée à l’ambiance atmosphérique de l’ouvrage) ;
• être conçue pour résister aux effets de la dilatation (système de
fixation adéquat et limitation de la longueur des éléments, selon leur
nature et leur épaisseur) ;
• être parfaitement étanche, en particulier au droit de la jonction
entre deux éléments qui doit être conçue pour qu’à cet endroit, l’eau
soit drainée et récupérée sur la terrasse ;
• être dimensionnée, de même que son système de fixation, pour
résister aux effets du vent (plus la couvertine est large, plus sa prise
au vent est importante). Dans le cas d’un système de fixation avec
rehausse, selon la rigidité du système de montage, justifier que le
système résiste également aux charges descendantes.
02
TExTEs
Quels référentiels
utiliser pour
concevoir et réaliser
une couvertine ?
Les référentiels traitant des couvertines sont peu nombreux. Ils
ne fournissent pas de dimensionnements prédéterminés mais ils
donnent des indications sur la
conception générale.
• Recommandations professionnelles RAGE 2012 : « Isolation
thermique et étanchéité des
points singuliers de toitures avec
éléments porteurs en maçonnerie,
§ 8» ;
• Cahier CSTB N° 3035-V2 - Juillet
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2013 : Systèmes d’ITE par enduit
sur polystyrène expansé, Cahier
des Prescriptions Techniques d’emploi et de mise en œuvre ;
• NF DTU 40.41 (NF P34-211-1)
(septembre 2004) Travaux de bâtiment - Couvertures par éléments
métalliques en feuilles et longues
feuilles en zinc Partie 1 : Cahier
des clauses techniques qui définit
les couvertines en zinc toutefois
peu fréquentes dans le domaine
de l’étanchéité.
aT T r I B U T I o N
Quand une couvertine protège à
la fois la tête de l’ITE de façade et
le relevé d’étanchéité de la toiture, qui doit réaliser
cet ouvrage : l’entreprise d’étanchéité ou le façadier
itéiste ?
On se trouve dans la configuration où la couvertine fait partie de deux ouvrages
réalisés par deux corps d’état différents et dans tous les cas, celui qui la prendra
en charge aura la responsabilité de finaliser un ouvrage qu’il n’a pas réalisé.
Ce sont les DPM (Documents particuliers du Marché) qui doivent définir à quel
lot est dévolue la couvertine en indiquant clairement la répartition des travaux
et les responsabilités et en prévoyant une coordination entre les corps d’état.
Les DPM décriront également les dispositions de protection provisoire de
la tête des deux ouvrages.
Il est conseillé de prévoir une procédure d’acceptation des ouvrages entre les
deux entreprises, avant l’intervention finale de celle qui mettra en place
la couvertine.
ÉTAN CH ÉITÉ. IN F O # 42 JU IN 2 014
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FA Q
TECH N IQUE
gardE-CorPs
Dans le cadre de travaux sur un bâtiment
existant, peut-on fixer un garde-corps à
travers une couvertine, si l’on prend soin
de rétablir l’étanchéité à l’eau au droit des fixations
traversantes ?
Aujourd’hui, avec les responsabilités qui
incombent aux maîtres d’ouvrage en matière
de protection contre les chutes de hauteur,
nombreux sont ceux qui font installer des
garde-corps en périphérie des toitures-terrasses existantes.
Se pose alors souvent la problématique de
la fixation de ces garde-corps :
• impossibilité de se fixer en applique sur
la partie intérieure de l’acrotère sans percer
le relevé d’étanchéité, ce qui est prohibé,
• impossibilité de se fixer à l’anglaise (en
applique sur la face extérieure) sous peine de
dénaturer l’aspect architectural de la façade.
Ne reste qu’une possibilité, se fixer sur le
dessus de l’acrotère.
Lorsque cet acrotère est surmonté d’une
couvertine étanche, il peut sembler relativement aisé de venir se fixer à travers cette
couvertine, en utilisant des fixations dites
étanches. Cette solution est à proscrire car
en réalité, l’étanchéité est amoindrie au
droit de ces fixations d’autant plus qu’aux
endroits où la couvertine a été plaquée sur
son support au moment de la mise en place
de la fixation, se sont créées des zones où
l’eau à tendance à stagner.
Une seule solution, déposer la couvertine
existante, fixer le garde-corps sur le dessus
de l’acrotère à l’aide de sabots déportés et
reposer une couvertine étanche qui viendra
chapeauter le dessus de l’acrotère.
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