La présentation

La littérature fantastique
Les compétences du socle
Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un
répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le
patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ;
il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune.
Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages
relevant de divers genres et appartenant aux classiques de
l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le
ministère de l’éducation nationale publie régulièrement. Ces
lectures cursives sont conduites avec le souci de développer chez
l’élève le plaisir de lire.
Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs
réactions ou leurs points de vue et échangent entre eux sur ces
sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes,
sentiments exprimés, personnages, événements, situation spatiale
ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Les interprétations
diverses sont toujours rapportées aux éléments du texte qui les
autorisent ou, au contraire, les rendent impossibles.
Fantastique, merveilleux ou
fantasy ?
Le fantastique : se dit d'une œuvre où se mêlent le naturel et
l'étrange de façon si inquiétante que le lecteur hésite entre une
explication rationnelle et une explication surnaturelle des
événements. Cette hésitation, ce doute, constituent le principe
même du genre fantastique.
Les procédés d'entrée dans le fantastique :
- L'ambiguïté et l'équivoque sont cultivés pour que le lecteur entre
dans ce monde et y croit. Il est amené progressivement,
imperceptiblement, à passer du monde réel à « l'autre », l'étrange,
l'inquiétant. La narration doit donc le laisser indécis entre la réalité
et l'illusion, lui faire soupçonner que la nature des objets, lieux,
phénomènes, est équivoque.
- Selon Ostrowski, l'expérience réelle se ramène au schéma
suivant : des personnages, formés de matière et de conscience et
le monde des objets (eux-mêmes composés de matière et situés
dans l'espace), sont pris dans une action par une causalité et/ou
des buts, fixés dans le temps. Le fantastique surgit dès que la
contrainte exercée par l'un des ces huit éléments, est
transgressée. Par exemple, l'identité du personnage n'est plus
assurée, le temps ne se déroule plus linéairement.
Les thèmes qui favorisent l'entrée dans le fantastique :
- le pacte avec le démon ( Les chats Marie-Hélène Delval)
- l'âme en peine qui exige une action pour assurer son repos
- la mort personnifiée apparaissant au milieu des vivants
- « la chose » indéfinissable, mais qui pèse
- les vampires (Le buveur d'encre Eric Sanvoisin)
- la statue, le mannequin ou l'automate qui s'anime ( CasseNoisette 'Eta Hoffmann, Violette et le secret des
marionnettes Nadja)
- la malédiction d'un sorcier ( Petit Catherine Anne )
- la femme-fantôme, séductrice et porteuse de mort
- l'interversion des domaines du rêve et de la réalité ( Jumanji
Chris Van Allsburg, Le grimoire d’Arkandias Eric Boisset, Le
paysan qui rêvait de bateaux Jens rassmus )
- une (partie de) maison, une rue, effacées dans l'espace
- l'arrêt ou la répétition du temps
- le thème du double
- l'effacement des limites (Comment Wang Fô fut sauvé
Marguerite Yourcenar, Hé, Nic tu rêves ? Hermann, Jérémy
Cheval Pierre-Marie Beaude, La maison qui s'envole Claude
Roy, L'auberge de nulle part Roberto Innocenti, Octave et
le cachalot Chauvel – Alfred )
Le genre fantastique se caractérise donc par des éléments de
déstabilisation qui placent le lecteur en situation de doute en
rendant incertain son univers référentiel. Pour élucider le
fonctionnement de ces textes, il est intéressant de repérer, dans le
récit, les éléments et les moments qui font basculer dans l’univers
fantastique. De même, interroger le contexte pour émettre des
hypothèses sur les raisons possibles de ce basculement peut aider
à l’analyse.
Voici à titre d'exemples, au travers de quelques albums, le
repérage de ces éléments. On peut d’ailleurs, avec les albums,
étudier également comment l’illustration et/ou le texte prennent en
charge les éléments de bascule .
Titre
La petite fille du livre
Nadja
Tout est
Pommaux
Elément de
bascule
Intrusion du personnage « Imagination : processus de
petite fille » dans le monde création littéraire
réel de la femme-écrivain
(2
dernières
doublespages. Effets d’annonce :
lapin gris et écureuil
pendant le sommeil de
l’écrivain. Impression de
présence dès le début)
calme Yvan Animation d’une statue
Georges Lebanc Claude
Ponti
Contexte
Désir de communication,
de rencontre. Difficulté à
vaincre les obstacles pour
faire vivre une relation.
La première phrase : « Témoignage d’un objet sur
Georges Lebanc est un la
journée
d’un
lieu
banc » = personnification magique
d’un objet.
La marâtre N. Leach.
Représentation
de
la
marâtre ( symbolique des
sorcières : habillée de noir,
chat noir, balai , chaudron,
fioles, livres ésotériques,
crapaud)
Imagination de l’enfant lié à
son état psychologique,
mère absente, refus de la
nouvelle amie du père
Jumanji et Zathura
Chris Van Allsburg
Lecture des instructions du Désir de rompre l’ennui,
jeu trouvé et jeu lui-même.
transgression des règles
Violette et le secret des
Marionnettes
Brissac/Nadja,
Les marionnettes s’animent
Le tunnel Anthony
Browne
Passage , traversée du Difficulté de
tunnel
qui
provoque frère/soeur
basculement dans un autre
monde ( effets d’annonce :
références aux contes de
fées , livres, loup, manteau
rouge, tableaux)
La nuit, angoisse, solitude,
imagination, rêve ?
la
relation
Max
et
Maximonstres
Maurice Sendack
les La chambre se transforme
en forêt
Rêve ou imagination ?
La promenade d’un
distrait
Gianni Rodari
« Les ennuis commencent» Distraction, « condition »
: le garçon perd sa main
d’enfant
Dryade Nadja
Les arbres sont
personnifiés
Les trois cochons
David Wiesner
Le cochon est poussé hors- Détournement de la mise
cadre
en page, utilisation de la
matérialité du livre
Peur de la perte ou de
l’abandon, nuit, rapport
entre naissance et identité
Les procédés linguistiques :
- une énonciation fréquemment à la première personne pour
favoriser les incertitudes du narrateur
- le jeu des énumérations pour brouiller l'esprit
- des descriptions qui tendent à l'abstraction afin de remettre en
cause les cadres de notre perception
Les buts :
Le fantastique n'est pas toujours pratiqué pour lui-même. Il peut
apparaître de façon ponctuelle dans des récits plus réalistes.
Dans tous les cas, il répond à certaines exigences :
- la volonté de produire des impressions de terreur, d'angoisse, la
recherche d'émotions fortes dans un monde trop « civilisé »
- le désir d'accéder à des connaissances réputées inaccessibles
- une volonté édifiante, moralisatrice : le trouble qui naît du récit
fantastique doit ramener le lecteur dans la droite ligne du « bien »
- un détachement ironique face à une réalité dont on ne sait trop
que penser.
Ses sources :
- la curiosité dans des domaines interdits à la science et à la
connaissance claire de la raison
- une réaction lorsque le rationalisme devient trop envahissant
- le trouble intérieur de la conscience de l'écrivain
Le fantastique se distingue donc :
- de la pure fiction qui, elle ne prétend pas donner des apparences
de réalité ;
- du merveilleux qui fait appel à des présences surnaturelles et
prend place dans un univers utopique factice.
Le fantastique, lui, cherche à montrer les surprises de notre monde
habituel. Le merveilleux, lui, qualifie le registre où le surnaturel se
mêle de façon harmonieuse à la réalité pour enchanter le lecteur.
Le fantastique diffère donc du merveilleux parce que les
événements sont vécus de façon inquiétante, voire angoissée.
Le fantastique est la forme que prend le merveilleux à partir de
l'époque romantique, lorsque l'imagination, au lieu de transposer
en mythes une pensée logique, évoque les fantômes rencontrés
au cours de vagabondages solitaires.
Le merveilleux surréaliste, lui, vient de la nature, des objets qui
nous entourent, mais seulement lorsque nous dépouillons ces
objets de leur habituel pour les regarder en eux-mêmes comme
des choses insolites.
Le merveilleux moderne, comme « Alice au pays des merveilles »
de Lewis Carroll, continue parfois le merveilleux des Surréalistes :
c'est la vie banale qui fait surgir l'inhabituel ; mais il opère aussi
une fusion de mythes venus de divers pays pour recomposer un
merveilleux qui échappe aux traditions, même s'il garde ses
conventions propres. Il ne subsiste plus guère que dans la
littérature pour enfants.
Les utilisations du merveilleux :
- amuser, émerveiller
- instruire au même titre qu'un mythe, un symbole, une allégorie,
une fable
- dépayser, faire sortir du réel par la contemplation de la beauté,
par la fantaisie. Par exemple, les enfants croient au merveilleux du
conte, les gens cultivés s'enchantent à l'imaginer, mais sans
jamais donner une croyance permanente à l'irruption des forces
occultes dans notre vie, à la différence du fantastique
- pour libérer l'inconscient chez les surréalistes
La fantasy rencontre aujourd’hui un grand succès
particulièrement auprès des jeunes. C’est par ce genre que
nombre de lecteurs, se lancent aujourd’hui dans la lecture de
longue haleine (textes longs, cycles). Considérée comme le
prolongement moderne du merveilleux, elle présente souvent un
aspect mythique et le magique y tient une large place. La fantasy
se décline en de nombreux sous-genres ou assimilés : la fantasy
médiévale présentant des univers mythiques de type médiéval (cf.
la fantasy arthurienne), l’héroic fantasy, high et low fantasy (récits
totalement situés dans des univers imaginaires ou non), la dark
fantasy, la science fantasy…
Comment initier les élèves de cycle 3 au Fantastique ?
Proposer aux élèves de lire plusieurs ouvrages qui appartiennent au
même genre littéraire va permettre de caractériser les instances
littéraires (les personnages, le récit, les lieux, le temps) afin d'en
dégager des spécificités
− Les personnages :
Le genre fantastique propose souvent des personnages qui ne sont
pas réalistes : Lionel se transforme en arbre et réagit comme un
végétal dans Terriblement vert! Cela peut être une statue qui
s'anime et qui parle dans Le retour d'Archibald, un tatouage qui
prend vie dans Un monstre dans la peau, des animaux qui sortent
d'un jeu dans Jumanji, un être surnaturel dans L'eau verte, un
géant dans Le bon gros géant. La particularité est que ces
personnages côtoient des personnages réalistes dans leur vie de tous
les jours.
− Le récit :
Il propose à un moment une rupture qui va le faire basculer dans le
fantastique : A partir du moment où Lionel a mangé les graines, toutes les
péripéties qui lui arrivent sont fantastiques : il devient vert, des feuilles
apparaissent sur son corps, des racines sortent des pieds, et il va prendre
racine au bord de l'eau. (Terriblement vert!) C'est l'apparition d'une
pêche géante dans James et la grosse pêche, le parachutage de
Samuel dans une boule à neige dans La reine du monde. La
particularité du récit fantastique est l'introduction d'un événement
surnaturel dans la réalité de tous les jours.
− Les lieux peuvent être fantastiques :
Une quatrième dimension dans Maudit jardin et Jumanji, sur Mars
pour La sorcière d'avril. La particularité du récit fantastique est de
proposer un espace en dehors de la réalité.
− Le temps peut être fantastique : un être venu du passé dans Le
retour d'Archibald ou dans L'eau verte. La particularité du récit
fantastique est de proposer une temporalité en dehors de la temporalité
habituelle.
Les activités possibles
Les personnages réalistes : leur caractérisation, leurs émotions,
leurs réactions face aux événements fantastiques.
Les personnages fantastiques : leur caractérisation, leurs
spécificités. Réaliser des cartes d'identité, des devinettes, des jeux
de portraits.
Lister les lieux qui appartiennent au monde fantastique, les décrire,
énoncer comment s'y retrouver.
Déterminer la temporalité qui appartient au monde fantastique,
décrire ses aspects, comment on accède à cette dimension.
Pour chaque ouvrage lu, déterminer précisément le moment de
rupture où l'histoire devient fantastique et comment le héros
retourne dans un monde « normal. » Reste-il des stigmates de ces
aventures dans sa nouvelle vie?
Le fantastique : Chris Van Allsburg
Le fantastique est le thème permanent de Chris Van Allsburg pour qui le
quotidien le plus banal fait naître des faits anormaux : ces albums sont
des parcours initiatiques anticonformistes dans lesquels un va et vient
permanent entre songe et réalité est mis en scène. Un titre, une phrase,
une image et l’imagination du lecteur, enfant ou adulte, n’a plus qu’à se
déployer.
Un environnement global qui engage le lecteur
A la première approche des albums, la curiosité du lecteur est sollicitée
par le
titre et les illustrations de couvertures. L’auteur place le lecteur d’emblée
devant une énigme l’obligeant à réfléchir et à devenir « un créateur
potentiel » .
Le choix du format de l’album a été pensé en fonction de l’oeil et de la
main
du lecteur : il est le premier signe qui va être interprété, il a donc une
fonctionnalité imaginaire, et chaque livre appelle son format. Il
commande le
calibrage de la page, la conception de l’illustration, les codes
topographiques
et typographiques. Le format à l’italienne de L’épave du Zéphyr et de
Boréal Express nous invitent à entrer dans des univers foisonnants,
démesurés, des paysages allongés incitateurs au voyage immergeant le
lecteur au coeur de l’étrange et du fantastique.
L’univers de Van Allsburg
Chris Van Allsburg s’appuie sur le quotidien le plus banal pour faire
naître
des situations anormales en lien avec des fantasmes et des angoisses
enfantines.
L'irruption de l'irrationnel
Les éléments qui vont pousser le lecteur à basculer du quotidien vers le
fantastique sont essentiellement :
· la transgression :
Figue de rêve où le chien mange le fruit défendu et Le jardin
d’Abdul Gasazi où le chien n’obéit pas à son maître, ces
transgressions entraînent une métamorphose.
· L’endormissement, le rêve :
Dans Ce n’est qu’un rêve le sommeil permet au héros de voyager
dans le futur ; dans Boréal Express, le rêve permet de croire encore
que tout est possible.
· Le jeu :
Dans Jumanji et Zathura, le lancer de dés permet l’intrusion du
monde fantastique dans l’univers quotidien du héros.
Structure narrative
La structure narrative des récits en spirale dont la caractéristique est le
retour du héros chez lui transformé après un voyage ou une épreuve
initiatique, a été choisie par Van Allsburg pour amener le lecteur à
comprendre que la vie continue, qu’il faut s’accommoder de toutes ces
étrangetés qui sont souvent le lot du quotidien le plus banal. Van
Allsburg est aussi un grand moraliste : les méchants sont toujours punis.
Dans le Balai magique, ceux qui ont gardé en oeil la générosité et la
capacité d’émerveillement sont toujours récompensés et, Boréal
Express amène à penser qu'une toute petite prise de conscience peut
peut-être changer de grandes choses comme dans l’album écologique
Ce n’est qu’un rêve.
Arrêt sur Images
Belles, mais aussi insolites, troublantes, fascinantes et étranges, mais
aussi
photographiques, terrifiantes et familières, irréelles, mais pourtant
hyperréalistes, voilà comment peuvent être définies les illustrations de
Chris Van Allsburg. Il explique l’utilisation fréquente du noir, du blanc et
du sépia, l’attitude pétrifiée et impassible de ses personnages par sa
formation de sculpteur, comme dans : Le jardin d’Abdul Gasazi,
Zathura…. Il s’inspire des techniques utilisées par quelques peintres
pour envoûter ses lecteurs par des cadrages inhabituels, des éclairages
surgis de nulle part : Vermeer, Hopper, Magritte…
Certaines de ses illustrations évoquent les techniques de prise de vues
( contre-plongée, cadrage, arrêt sur image) , ce qui peut expliquer en
partie que trois de ces albums aient fait l’objet d’adaptations
cinématographiques. (Jumanji, Zathura et Boréal express)
Veermer, Hopper et Magritte
Le jardin d'Abdul Gasazi
Rapport de collaboration texte-image
Dans l’oeuvre de Chris Van Allsburg, la mixité texte-image ne joue pas la
juxtaposition. L’image n’est pas un simple accompagnement de l’écrit.
Au contraire, Van Allsburg fait de l’image un texte. Textes et images se
mettent donc à coopérer. pour rendre la lecture plus efficace, plus
attrayante. Le sens de lecture en sort bouleversé et doit se reconstruire
au cas par cas . Dans Les Mystères d’Harris Burdick, l’oeil saute
du texte volontairement elliptique à l’image énigmatique. L’image n’est
donc pas seulement sous la tutelle des mots, mais gagne, au contraire,
en liberté. La précision du dessin et les jeux de lumière produisent des
effets très théâtraux qui renforcent l’intensité dramatique et fantastique
du récit comme dans Jumanji ou Une figue de rêve. Un bateau à
voiles s’envole par-dessus les toits . Pourquoi ? Un vrai lion, des singes
sortent d’un jeu de société pour envahir le salon. Comment ? « Mon
objectif, dit l’auteur, est d’obliger le lecteur à réfléchir, à travailler comme
devant un puzzle ou une énigme. Mes histoires ne sont pas celles où
tout est dit et où, à la fin, tout s’éclaircit gentiment. »
Jumanji
Approches possibles avec des élèves autour des 4
albums
de Chris Van Allsburg
Si c'est fantastique, comment le savoir ?
Les couvertures
Nous partons à la recherche d'indices qui peuvent créer cette impression
:
- les teintes : noir ou blanc, sépia, vert buvard ; etc. Elles ne sont pas
éclatantes mais plutôt mates, passées, peu en accord avec les couleurs
lumineuses généralement réservées aux enfants.
- les titres : soit les mots sont inconnus "Jumanji", soit des termes usuels
"balai, jardin..." sont associés à des termes étranges "magiques, Abdul
Gasazi, etc." et déjà une idée se dégage que le fantastique c'est peutêtre ce mélange entre quotidienneté et irréalité. Mais nous n'en sommes
pas encore là avec les enfants qui eux, pensent que l'effet fantastique
est dans les mots, dans l'histoire.
Les textes
Lecture de la première phrase en les interrogeant sur leur horizon
d'attente :
- "Fritz, le chien de mademoiselle Esther, avait déjà mordu six fois sa chère
cousine Eusénie." Bien sûr les enfants attendent une septième morsure
mais ils ont surtout été alertés par les sonorités de cette phrase qui,
disent-ils, "est drôle".
- "C'est bien compris, avait dit maman, après l'opéra, votre père et moi nous
amenons des amis alors ne mettez pas le salon sens dessus dessous." Rires des
enfants qui ont déjà connu ce genre de menaces et qui ont quelques
idées sur les suites possibles.
- "Les balais des sorcières ne durent pas éternellement." Là, la première
phrase n'induit pas grand chose sinon qu'avec un balai et une sorcière
on est déjà dans le fantastique.
- Pour le dernier livre, l'introduction est en elle-même une énigme
puisque qu'il s'agit d'un homme qui, ayant présenté plusieurs histoires à
un éditeur ne lui a laissé, pour qu'il se décide, que le titre, une image et
une phrase. Mais l'homme n'est jamais revenu.
Comment en savoir plus ?
Je propose de lire un extrait de chaque livre que je choisis de la façon
suivante
: à quel moment le lecteur bascule-t-il dans l'étrange, le bizarre,
l'inquiétant ?
- Pour le premier livre, je sélectionne le passage où, devant une bâtisse
portant explicitement l'inscription : "Les chiens sont strictement interdits dans
ce jardin. Signé : Abdul Gasazi, magicien en retraite !", le chien se précipite,
bien sûr, dans le jardin.
- Pour le deuxième livre, je sélectionne le moment où, alors qu'on est
dans un jeu de l'oie et qu'une case précise : "un lion attaque, reculez de
deux cases", un vrai lion surgit sur le piano.
- Pour le troisième livre, je choisis le moment où la veuve qui a trouvé un
balai dans son jardin le découvre en train de balayer tout seul le sol de
sa maison.
- Pour le dernier livre enfin, je lis un extrait de l'introduction qui raconte
l'histoire des quatorze dessins oubliés avec les quatorze titres et
quatorze illustrations. Avec tous ces éléments (illustrations, couleurs,
premières phrases et extraits), des horizons d'attente se dégagent.
Pour Chris Van Allsburg, qu'est-ce-que le fantastique ?
Je pose trois questions aux enfants que les histoires ont visiblement
intrigués :
- Est-ce que l'auteur pense que ces histoires pourraient vous arriver ?
Nous passons les livres en revue à la recherche de situations qui
pourraient être transférées dans l'univers des enfants. Oui, ça pourrait
leur arriver qu'un membre de leur famille leur confie la garde d'un chien ;
oui, ça leur arrive que leurs parents sortent et les laissent à la maison en
leur demandant dene rien déranger ; oui, ils peuvent trouver un balai
dans leur jardin mais de là à ce qu'il se mette à balayer seul... Quant à la
rencontre d'un auteur qui oublierait ses extraits de livres, non, ils doutent
que ça leur arrive à eux. Mais ça peut arriver à un éditeur.
Pas de soucoupes volantes ni de martiens et encore moins de galaxies
chez Van Allsburg. Le fantastique est là, proche de nous, prêt à tout
moment à faire basculer l'ordinaire dans l'étrange.
- Est-ce que l'auteur se sert d'objets, de gens irréels ?
Non, même si les associations créent parfois une impression surnaturelle
entre les activités, les lieux et les personnages. Promenade, jardin...
sultan chez Abdul Gasazi.Jeu, bois... animaux sauvages à Jumanji.
Jardinage, champ de courges... sorcières. Edition, maquettes...
disparition de l'auteur. L'impression se confirme que la frontière est fine
entre le banal et l'étonnant et qu'à tout moment tout peut basculer.
Alors, quand est-ce que le fantastique peut arriver ?
N'importe quand répondent les enfants. N'importe quand et à n'importe
qui, vraiment ? Regardons mieux les situations de départ. Un enfant est
seul à la maison et doit garder le chien tandis que l'adulte s'en va. Deux
enfants se retrouvent aussi seuls à la maison tandis que leurs parents
sont sortis et qu'ils doivent eux, veiller à l'ordre du salon. Une femme est
veuve et doit continuer à entretenir le domaine familial.
Quant à l'éditeur, il se retrouve seul lui aussi abandonné par son auteur
mais responsable de ses ébauches de manuscrits.
Le fantastique semble bien viser ceux qui sont dans la solitude et qui
doivent assumer les responsabilités confiées par ceux dont c'est
normalement le rôle. Perte de repères, sentiment d'abandon, nouvelles
responsabilités semblent propices à l'arrivée du rêve.
Les enfants ont-ils ce genre d'expérience ? Oui. Ils l'ont. Ils ont
déjà dû rester seuls, ils ont dû assumer des tâches qui ne sont pas les
leurs. Oui, ils ont eu parfois peur. Oui, alors le fantastique s'est glissé
dans leur vie sous la forme de crainte, d'angoisses, d'envie que la
situation normale réapparaisse.
Est-ce que ça se termine vraiment alors ? Pas si sûr.
Retournons aux livres. Chaque fin est une énigme dans la mesure où
elle ramène le lecteur au début.
La casquette que l'oie a pris au petit garçon se retrouve dans la gueule
du chien. Par quel mystère ? Le jeu qui a fait ravages est prêt à en faire
d'autres puisque les enfants victimes voient deux autres enfants le
découvrir et s'y intéresser. Quel nouveau mystère ? Le balai qu'on
croyait brûlé réapparaît dans une conversation avec la veuve. Par quel
mystère, là aussi ? Et enfin le mystère est à toutes les pages du dernier
livre qu'on le prenne par le début, par le milieu ou par la fin.
Mais qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
Drôles d'histoires pour les enfants :
- d'abord les teintes. Inhabituelles. L'édition pour les jeunes fait
d'ordinaire claquer les couleurs.
- les thèmes sont inquiétants et les adultes préfèrent d'habitude se
montrer rassurants.
- on ne dit pas vraiment tout dans ces livres. On laisse l'enfant se faire
des idées. Ses idées. Et puis il n'y a pas de fin. Inhabituel.
- on parle de choses qui n'existent pas. Ou alors... on donne de
l'importance à des choses qui existent et dont on ne parle pas facilement
: les peurs, les angoisses, les rêves, les délires. L'envers des choses.
Y a-t-il une écriture fantastique ?
Eléments qui se retrouvent dans tous les livres et qui suscitent cette
sensation étrange :
- les objets de sorcellerie (Reviennent souvent la citrouille, le feu, la forêt,
les sorcières, le balai...)
- les animaux fétiches (On rencontre très souvent ce petit chien blanc à
l'oeil au beurre noir (qui est d'ailleurs plus inquiétant que le pire des
monstres..., les colombes, les animaux sauvages, etc.)
- les humains (Les adultes forment de drôles de couples : avec les deux
soeurs co-existe un sultan en retraite ; avec les parents co-habite un
aventurier qui a perdu son chemin ; avec les sorcières, une veuve et,
avec des hommes absents qui parlent dans l'introduction, défilent un
homme violent, des prêtres, une bonne soeur et un marin... Notons que
les adultes sont associés aux ruptures (colère, départ, marginalité etc.)
et qu'on les voit souvent de dos ou dans des positions étranges (assis
sur une maison minuscule, cassant une lampe, volant sur une chaise,
etc.)
- objets usuels
Comme des leitmotiv, ils reviennent régulièrement : bateau, train,
maison, jardin, forêt, jeux (quille, train, bateau...), livres, fleurs, tapisserie,
sculpture, etc. Les enfants se régalent à la recherche de ces éléments
récurrents.
- lieux
Où se passent les histoires. Dedans, dehors : c'est un va-et-vient
permanent entre la maison et le jardin, la maison et la forêt, la maison et
la mer, etc.
- remarques
Les plans des images sont variés. On voit tantôt les gens du dessus,
tantôt par-dessous, tantôt de face, puis de dos, en gros plan ou en plan
coupé, etc. De là à penser que le fantastique est une manière de voir le
quotidien...Et puis la matière et la vie n'arrêtent pas de fusionner : les
sculptures deviennent vivantes, les dessins des tapisseries ou des
fauteuils se retrouvent sur les animaux (le serpent), sur les vêtement des
personnages ; parmi les colombes inertes des tapisseries l'une s'envole,
les statues s'animent, etc. Cela renforce cette idée que le fantastique et
le réel ne sont peut-être que les deux faces d'une même vie : la nôtre.
Séquence fantastique : « Jumanji »
Objectif général :
- Découvrir et identifier le genre littéraire fantastique par l’étude d’une
oeuvre longue (Jumanji de Chris Van Allsburg) et par sa mise en
réseau
avec
d’autres
oeuvres
littéraires,
plastiques
ou
cinématographiques.
Résumé de l’album Jumanji : Leurs parents étant sortis, Judith et
Pierre découvrent dans le parc une boîte de jeu insolite :Jumanji. Ils
lisent les instructions et basculent dans un univers fantastique qui mêle
la réalité à la fiction. « Un lion attaque, reculez de deux cases » et le lion
fait irruption dans la maison. Après avoir franchi toutes les épreuves du
jeu, et leurs prolongements surréalistes, les deux enfants sont réveillés
par leurs parents et leurs invités, à qui ils parlent de leurs aventures.
Deux autres enfants s’emparent à leur tour de la boîte de jeu…
Travail préalable conseillé : découverte d’Alice au pays des
merveilles.
Séance 1 : entrée dans le fantastique
Objectif :
- caractériser un genre littéraire pour acquérir un comportement de
lecteur
averti : identifier la rupture entre le réel et le fantastique.
9 extraits provenant de 3 œuvres (Le buveur d’encre, Voyage au
pays des arbres et Terriblement vert ) correspondant à 3 débuts
(situation initiale réelle), 3 déclencheurs et 3 situations fantastiques
Activités proposées :
·classer les illustrations selon le récit d’origine ;
·retrouver l’ordre chronologique des illustrations de chaque série ;
·retrouver le moment où l’on passe du réel au fantastique et préciser ce
qui se passe.
Différenciation possible en panachant textes et illustrations.
·dégager en collectif les caractéristiques du fantastique en comparant les
trames
narratives.
Séance 2 : lecture d’images
Objectif :
- analyser des illustrations et en déduire les effets recherchés et les
argumenter.
Quelques illustrations de l’album Jumanji : le premier lancer de dés, le
guide, les
rhinocéros, le serpent, les parents, 2 sorties du parc.
Activités proposées :
·lecture d’images : quel cadrage ? quel angle de vue ?
·Pour quels effets recherchés ?
·Comparer la représentation des deux sorties du parc : qu’apporte
l’illustration des deux points de vue ?
Séance 3 : littérature
* lecture d’images
* production d’écrits
Objectif :
- prendre conscience de ce qu’est un récit fantastique.
Activités proposées :
·A partir des 4 premières illustrations de Jumanji (jusqu’à l’apparition
du lion sur le piano), imaginer une histoire possible à l’oral et/ou à l’écrit.
·Lecture offerte de ce début de l’album. Faire s’exprimer les élèves sur
ce que raconte cette histoire.
·Comparer avec l’histoire imaginée au départ.
·Dégager les éléments de l’histoire qui en font un récit fantastique : des
éléments fantastiques viennent perturber le réel qui, cependant, reste
toujours présent.
·L’histoire imaginée par les élèves était-elle un récit fantastique ?
Séance 4 : littérature
Objectifs : dans un projet d’écriture d’un court texte, réinvestir ses
acquis
caractérisant le récit fantastique.
Activités proposées :
·Lecture offerte jusqu'au serpent
·Écrire le lancer de dés suivant par groupe ou individuellement :
imaginer
comment peut se poursuivre et se terminer l’histoire.
·Lecture de la fin individuellement
Séance 5 : débat interprétatif
Objectif : interpréter un texte littéraire, donner son point de vue en
argumentant
Débat : L’histoire racontée dans Jumanji est-elle vraiment arrivée ou
est-ce un rêve ?Pourquoi ?
Permettre aux élèves d’exprimer des avis différents, les argumentant par
des aller et retours dans l’album (texte et images).
Séance 6 et 7 : réalisation d’une trace écrite (tableau d’analyse)
Objectifs : consolider la définition du genre fantastique et s’en
approprier les
Caractéristiques (à partir de Voyage au pays des arbres, le buveur
d’encre et Terriblement vert!)
Activités proposées :
·Réalisation d’un tableau d’analyse : ce qui est réel (la situation initiale,
les lieux, les personnages) et ce qui est impossible (le buveur de livre, la
personnification des arbres, la transformation du petit garçon).
·Mise en évidence de 2 mondes différents :
qu’est-ce qui peut rendre l’impossible possible ? Réponse attendue : le
rêve.
·Définition du genre fantastique, mise en évidence des 3 étapes en
visionnant la
bande annonce du film Pôle-Express et mise en parallèle possible avec
Harry Potter, Le magicien d’Oz, l’histoire sans fin.
Séance 8 : passerelles culturelles
Objectif : Reconnaître des univers fantastiques dans d’autres supports
que les oeuvres littéraires : en consolider la lecture plurielle.
Activités proposées :
Mettre en relation un éventail d’œuvres plastiques avec les œuvres
littéraires étudiées
· Cinéma : Pôle express et Boréal express en présentant l’album.
· Peinture : Voyage au pays des arbres/ « Le fascinant cyprès » de Max
Ernst,
Max Ernst « Œdipe roi » Magritte « la voix du sang, la réponse imprévue,
l’échelle de feu » Dali « persistance de la mémoire », De Chirico «
portrait prémonitoire d’Appolinaire », Tout change/ Max Ernst
«L’éléphant Célèbes » ……
Dali, Magritte et Max Ernst
Séances 9 et 10 : arts visuels
Objectifs :
Expérimenter des opérations plastiques :
- transformer et associer en sollicitant l’imaginaire,
- utiliser des techniques procédant de l’empreinte et de l’aplat,
- combiner des éléments hétéroclites pour réaliser une composition en
3D
Réalisation d’une production plastique fantastique
Activités possibles :
·Réalisation d’une production en 3 dimensions (dans une boîte à
chaussures par
exemple) en insérant un élément incongru ans un décor ou en jouant sur
les
Proportions ·Détournement d’objets et d’images (cf. publicités)
Séances 11 et 12 : littérature et production d’écrits
Objectif : réinvestir le travail réalisé pour produire un écrit fantastique
A partir de l’album de Chris Van Allsburg Les mystères d Harris
Burdick (ou autre livre fantastique)
Activités proposées :
·lecture de l’introduction par le maître ou par les élèves
·choix d’une illustration par groupe ou individuellement
·écriture d’une histoire fantastique
Alice au pays des merveilles
Le merveilleux : Lewis Caroll
Séance 1 : Qui est Alice ?
Entrer dans le monde d’Alice par divers moyens :
Les élèves : la connaissent-ils ? ont-ils lu ?
Les couverture
Le Pop-up
Le Cinéma : film / dessin animé. (extraits)
Que peut-on dire d’Alice ?
Lewis Carroll : de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, est un
romancier, essayiste, photographe et mathématicien britannique né le 27
janvier 1832 à Daresbury, dans le Cheshire et mort le 14 janvier 1898 à
Guildford.
Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (1866) fut à l'origine écrit
pour amuser Alice Liddell et ses deux sœurs, filles du doyen de Christ
Church.
D’autres histoires avec changement de monde : le monde de Narnia
Séance 2 : Une drôle de rencontre : comprendre l’entrée au pays des
merveilles.
La situation initiale : Alice s’ennuie ( § 1 & 2)
L'élément perturbateur : un lapin étonnant. § 3 (le lapin : adjectif –
vision d’Alice – physique ; vêtement et comportement = relever dans le
texte.)
Conséquence de l’apparition : La chute. § 4 à la fin
Le terrier : comment le décrire en 2 mots. Chute dans le terrier = chute
dans le sommeil.
Cette chute est-elle effrayante ? pourquoi ? Que dire du caractère
d’Alice ?
Que pensez-vous de cette entrée dans le monde imaginaire ?
Synthèse :
Dans ce début de roman nous glissons dans le merveilleux grâce
à : un animal qui parle, à la fatigue d’Alice et peut être à son
sommeil, la curiosité d’Alice, la chute d’Alice dans un terrier.
D’après ce début on peut imaginer le pays des merveilles comme :
merveilleux, avec des animaux qui agissent comme des humains
et, où des choses étranges se produisent.
Il y a donc un passage du monde éveillé (ennuyeux pour Alice) au
monde du rêve (vivant, étrange et merveilleux).
Le début d’un roman doit donner l’envie de poursuivre la lecture.
Les premières pages d’un roman mettent ainsi en place les
éléments principaux de l’histoire : le genre, les personnages, lieu,
époque, événements qui se préparent.
Séance 3 : « La mare de larmes »
Lecture : Que se passe-t-il ? où en est-on dans l’histoire ?
Conjugaison : « Le passé composé dans l’extrait »
- Un récit au passé : relever les verbes à l'imparfait et au passé simple.
- Du dialogue : quels temps dominent ? Le présent et le passé composé.
Pourquoi ce passé composé ? à quoi correspond-il ? Alice raconte ce qui
se passait le matin même : donc plus tôt dans le récit, avant les
événements actuels.
Production d'écrit : « Un nouveau personnage apparaît et s’étonne
de la mare de larmes. Alice lui explique pourquoi et comment elle est
arrivée là et les raisons de ses larmes. invente un personnage qui soit
cohérent avec le monde d’Alice. Montre la différence entre « hier » et
« aujourd’hui » avec l’emploi du passé composé. Fais des phrases bien
construite et utilise la ponctuation pour rendre le récit plus vivant. »
Séance 4 : « Alice est perdue »
Lecture : « Les conseils du ver à soie »
- une nouvelle péripétie.
- un nouveau personnage
Relever les termes qui désignent le ver à soie. : on insiste sur l’animal/le
merveilleux
Structure du récit : « le dialogue »
Quels éléments nous montrent que c’est un dialogue ?
- les guillemets et les tirets.
- le présent qui correspond au moment où l’on parle
- les personnes.
Le bombyx
Lecture : « le sujet de la conversation : l'identité »
Qui est Alice ? le thème du changement.
Grammaire : « une conversation mouvementée »
- les types de phrase : interrogatives et exclamatives pour le Bombyx /
déclaratives pour Alice.
Le Bombyx pose des questions, comme pour aider Alice ; il cherche à
savoir qui elle est.
Alice est incapable de lui répondre : « Je crains, monsieur de ne
pouvoir vous expliquer quelle idée j'ai en tête […] car je ne
suis pas certaine d'avoir encore toute ma tête si vous voyez
ce que je veux dire » ; elle essaie de s’expliquer, de comprendre ce
qui se passe. Elle ne sait plus qui elle est.
Conclusion : Alice croit avoir changé / le Bombyx lui changera
forcément.
Alice et le Bombyx se ressemblent.
Synthèse :
La ponctuation dans le dialogue est importante : elle donne de la vie au
discours direct, une impression de réel : on voit que le Ver à soie
interroge Alice et qu'il cherche à savoir qui elle est. Alice, de son côté
tente d’expliquer sa situation en la comparant à celle du ver qui devra se
transformer un jour : « Eh bien, peut-être ne vous en êtes-vous
pas encore rendu compte jusqu'à présent, dit Alice, mais
lorsqu'il vous faudra vous transformer en nymphe- cela
arrivera un jour, savez-vous- et, ensuite, en papillon, je
pense que cela vous paraîtra plutôt bizarre, ne le croyezvous pas ? »
Dans ce monde imaginaire, tous les animaux agissent comme des
hommes et, des liens se créent entre eux et Alice. Dans cet extrait, c'est
la peur du changement et de la perte d’identité d’Alice qui les unissent.
Alice sortira peut être de ce monde totalement changée !
Séance 5 : Aborder la notion de champ lexical
Questions de compréhension :
1. De quels éléments se composent la tenue du Lapin Blanc, du laquais
poisson et du laquais Grenouille ? (p. 12 /23/65)
2. De quoi le lapin Blanc a-t-il toujours peur ? Comment cela se
manifeste-t-il ? (p. 12 et 23)
3. La Souris : comment qualifier sa voix et son caractère ? (p. 28 et 32)
4. Trouvez des expressions qui montrent que le Dodo prend les choses
trop au sérieux. (p. 33 et 35)
5. Quels autres animaux adoptent physiquement la même position que
celle de la Chenille ? (c’est une position très courante !) (p. 52 / 32 / 79)
6. Que font le laquais Poisson et le laquais Grenouille ? (cela montre le
milieu dans lequel ils évoluent). (p. 66)
7. Retrouvez les termes qui appartiennent au champ lexical du corps mais
qui concernent les animaux.(p. 23 / 30 / 32 / 33 / 35 / 36 / 52 / 58 / 65 /
66 / 79)
8. Quels sont les deux éléments inhabituels qui caractérisent le chat de
Chester ? ( p. 74 / 76 / 77)
9. Relevez les termes et expressions qui montrent les effets produits par
les éléments merveilleux. (p. 16 / 18 / 21 /23 / 30 / 42 / 44 / 54 / 82).
Synthèse :
Les animaux et la personnification (initiales en majuscule). Ils se
comportent et réagissent comme des humains (habitude / parole /
manifestent leur humeur).
Les métamorphoses d’Alice ( changements de taille p. 18 / 19 / 22 / 25 /
59).
Mais tout cela semble inquiéter Alice par moment : on est entré le
merveilleux (accepté par le personnage) et l’étrange (inquiétant).
Séance 6 : « Production d'écrit »
Sujet 1 : pour ton anniversaire on t’offre une boîte de gâteau très
particulier : lorsque tu en manges un tu rapetisses. Raconte
comment tu vas profiter de cette situation.
Consignes : * précise bien le lieu où tu te trouves, et qui t’offre ces
gâteaux.
* pense à évoquer les questions que tu te poses avant,
pendant ou après la métamorphose (attention aux points
d’interrogation).
* raconte ce que tu peux faire avec ta petite taille.
* termine ton histoire en expliquant comment tu retrouves
ta taille normale.
* le récit doit être au passé.
Sujet 2 : Alice rencontre un personnage très bavard, qui fait de
longues phrases complexes. Imagine leur dialogue.
Consignes : * précise sur quel sujet porte la conversation, qui est
le personnage bavard.
* présente le dialogue en respectant la ponctuation.
* emploie le présent et le passé composé.
* pense à utiliser une ponctuation forte dans le dialogue
(point d’exclamation et de suspension).
Séance 7 : « L’arrivée de la reine »
Lecture : « La représentation de la royauté »
Une reine de cœur sans cœur (expression : « avoir du cœur » = être
généreux, gentil. Ici c’est l’inverse : un tyran).
La Reine de Cœur est autoritaire. Elle ne parle pas mais hurle (p.96 à
98/ 111 / 112). Sa voix est désagréable (p. 96 / 97 / 98) et comparée à
celle d'un animal.
Elle est colérique: (p. 100 / 103) Elle devient rouge de colère (p. 96 /
149), fait de grands gestes (p. 100 / 111). Elle a toujours quelque chose
à reprocher !
Elle donne des ordres ( utilisation de phrases injonctives et exclamatives
(p. 97 /98 / 99) et « qu’on lui coupe la tête ».
Tout son entourage est craintif ( p. 94 à 96 jusqu'à « plat ») Personne
n’ose parler (p. 98 / 99 / 95 / 97).
Elle en est ridicule (p.112 « à bout de souffle »). L’obsession de la tête
coupée= un ordre qui n’est jamais écouté ; et tellement répété qu’il en
devient drôle.
La reine de cœur
Séance 8 : « Le lexique de la justice »
La
justice
Sous quelle
forme est-elle
rendue ?
Où ?
Par qui ?
Avec qui ?
Pour
qui ?
Pour
quel
motif ?
Non
commu
n
p. 131 « procès »
p. 134 « verdict »
p. 118 « preuves »
p. 135 « déposition »
p. 140 « contreinterrogatoire »
p.144 « preuves »
p. 149 « sentence »
p. 132
« tribunal »
p.132 « juge »
p. 132
« jurés »
p. 135 « jury »
p. 103
« bourreau »
P. 131 « soldat »
p. 133 « héraut »
p. 134 « témoin »
p. 136
« huissiers »
p. 144
« prisonnier »
p. 145
« culpabilité »
Groupe
verbal
«p. 145 « prouve »
Groupe
nominal
p. 131 « salle d’audience »
p. 134
« vola »
p. 132 « banc
du jury »
Synthèse :
Accusé : le valet de Cœur.
Accusation : avoir volé les tartes préparées par la Reine de
Cœur.
Les débats sont menés par la reine de cœur.
Jury : des oiseaux, divers animaux, 2 cochons d’Inde et Bill le
lézard.
Témoins : chapelier, Alice et cuisinière de la Duchesse.
Condamnation : la reine demande au jury de rendre le verdict
avant d’avoir entendu les témoins et sans avoir délibéré.
Séance 9 : « Bilan d'Alice au pays des merveilles »
Alice pénètre dans un monde imaginaire, merveilleux grâce à un lapin
blanc peu ordinaire. En tombant dans le terrier elle entre dans un
nouveau monde où tout est possible.
Les objets et personnages merveilleux envahissent cet univers : des
gâteaux et des boissons aux effets magiques ; des animaux qui parlent
et se comportent comme des hommes, un ver à soie philosophe, un chat
étrange qui disparaît et réapparaît, une reine autoritaire et à la limite de
la folie.
Alice se promène dans cet univers en quête d’elle-même. Elle traverse
des épreuves (comme le jugement). Elle essaie de se servir de ce qu’elle
sait mais cela ne sert à rien. Elle subit les péripéties jusqu’à ce qu’elle
ose se lever contre la reine : elle devient elle-même à ce moment là (elle
se dresse contre la tyrannie).
Pourtant à la fin il semblerait qu’elle ait rêvé tout cela.
Nous sommes dans un monde entre le rêve et la réalité, un entre-deux
où tout est permis, où il n’y a plus de limite à l’imagination.
Quelques exemples d'activités : « Sacrées
sorcières »
Découverte de Roald Dahl
- présentation de l'auteur et de l'illustrateur
- présentation de l’œuvre : descriptif apportant des indices sur l’œuvre
( les gants, les crânes chauves, les personnages) ce qui favorisera
l'anticipation et les retours notamment sur les indices pour reconnaître
une sorcière
- lecture offerte des chapitres 1 et 2 + émission d'hypothèses qui seront
notés sur une affiche pour y revenir.
Qu'est-ce qu'une sorcière ?
- lecture du chapitre 3 (confirmation progressive des hypothèses) et mise
en relation avec le chapitre 1 (la maîtresse peut-elle être une sorcière?)
- élaboration d'un affichage : « Comment reconnaître une sorcières ? »
+ comparaison entre différentes sorcières (Verte de Marie despleschin, La
sorcière de la rue Mouffetard de Pierre Gripari, Harry Potter de J.K
Rowlings...)
Comment reconnaître une sorcière ?
- Elle n'a pas d'ongles mais des « Elle a des griffes, comme un
griffes
chat et, elle porte des gants pour
les cacher. »
- Elle est chauve
« Une sorcière porte toujours une
perruque »
- Elle a des narines larges
« Les sorcières ont des narines
plus larges que la plupart des
gens. »
- Elle a des yeux différents
« La pupille d'une sorcière sera
colorée et tu y verras danser des
flammes. »
- Elle n'a pas d'orteils
« Les sorcières cachent leurs
pieds carrés dans de jolies
chaussures pointues. »
- Elle a la salive bleue
« Les sorcières
jamais. »
ne
crachent
L'arrivée en Angleterre
Après lecture des chapitres 4 et 5 :
A quoi s'attendait-on ?
Qu'attendons-nous pour la suite ?
Le chapitre 5 étant long et complexe (changement de lieu, évocation du
passé, entrée d'autres personnages...), une activité de classement de
résumés est proposée.
Bilan : Que ressent le petit garçon ?
Séance n°4 : La grandissime
Lecture silencieuse du chapitre 6 et travaille d'anticipation sur la suite.
Propositions des élèves :
- les sorcières vont voir le petit garçon
- le petit garçon va tomber, renverser le paravent et les sorcières vont le
capturer
- le petit garçon va se faire kidnapper
- une sorcière va sentir l'odeur du petit garçon
- le petit garçon va voler toutes les perruques et les gants des
sorcières...
Séance n°5 :
Diverses activités possibles sur le portrait en relation avec le
chapitre 7
- Arts visuels
Ne pas montrer les illustrations de Quentin Blake et demander aux
enfants de faire le portrait de la grandissime.
- Production d'écrit
« (…) Fané, fripé, ridé, ratatiné. On aurait dit qu'il avait
mariné dans du vinaigre. Affreux, abominable spectacle.
Face immonde, putride, décatie. Elle pourrissait de partout,
dans ses narines et autour de sa bouche et des joues. Je
voyais la peau pelée, versicotée par les vers, asticotée par
les asticots... Et ses yeux qui balayaient l'assistance...Ils
avaient un regard de serpent ! »
Poursuivre le portrait de la sorcière après avoir relevé le champ lexical
de l'horreur et lister des synonymes. Choisir une partie du corps en
repartant de l'affichage « Comment reconnaître une sorcière ? » et le
décrire.
Production d'un élève « On y voyait danser des flammes et des glaçons. C'était terriblement
dégoûtant ! Ses mains étaient griffues. Des griffes comme celles d'un
chat : longues, crochues, pointues, recourbées et pourries.
Son crâne était rugueux et aucun cheveu n'y poussait. Sa peau était
moisie comme un fromage. Quand elle parlait, je voyais des postillons
bleus sauter de sa bouche. Ses narines étaient larges comme une
montgolfière.
Et...Ah ! Effrayant cauchemar : ses pieds étaient carrés ! »
Texte réalisé par les élèves de CM1/CM2
Adaptation théâtrale d'un passage du chapitre 8.
- La grandissime : Les zenfants me répougnent ! Nous kes poulverrriserons !
Nous les balaierrrons de la sourrrface de la terre ! Au trrou !
- Les sorcières : Oui ! Oui ! Pulvérisons-les ! Balayons-les de la surface de la
terre !
- La grandissime : Les zenfants empestent !
- Les sorcières : Oui, les enfants empestent !
- La grandissime : Les zenfants sont sales et pouants !
- Les sorcières : Sales et puants !
- La grandissime : Les zenfants pouent le caca de chien !
- Les sorcières : Pouah ! Pouah ! Pouah !
- La grandissime : Et pirre encorrre, le caca de chien sent la violette et la
prrrimevèrrre à côté de l'odeurrr des zenfants !
- Les sorcières : La violette et la primevère !
- La grandissime : Parrrler des zenfants me rrrends malade ! Rrrien que d'y
penser me fait vomirrr ! Que l'on m'apporrrte oune couvette !
Production d'écrit à partir de « La démonstration » chapitre 10
« Bruno rapetissait, rapetissait, de seconde en seconde...
Ses habits disparurent, et des poils bruns lui poussèrent sur le corps.
Soudain, une queue...
Puis des poils...
Puis, quatre pattes...
Cela se passe très vite, en quelques secondes...
Bruno n'était plus qu'un souriceau brun courant sous la table ! »
Consigne : Choisir un animal et décrire la métamorphose de Bruno.
En amont, possibilité de proposer des animaux et leur champ lexical.
Production d'un enfant Quelques exemples d'activités : Harry
Potter
Les caractéristiques du conte
merveilleux
- L’histoire commence par « il était une
fois », ou une formule équivalente
- Il n’y a pas de date précise
- Il n’y a pas de lieu précis
- Dès le début, on sait que l’histoire ne peut
pas exister
- Dans le conte, il y a des objets magiques,
des
personnages
ou
animaux
extraordinaires, etc.
- Les personnages n’ont pas d’identité
précise
- Leur nom montre une de leur
caractéristique
- Certains sont toujours gentils, d’autres
toujours méchants
Situation initiale : présentation du héros
souvent malheureux, manquant de quelque
chose.
Le héros subit une série d’épreuves pour
Harry Potter
Schéma actanciel d'Harry Potter
Séance faisant suite à une séquence sur le schéma actanciel du conte
Faire le schéma actantiel, c’est voir, dans un récit, les différentes
forces qui s’exercent sur un personnage, et que l’on appelle « actants ».
Le héros du roman est ? On l’appelle ici le sujet.
Il est à la recherche de quelque chose, presque d’un bout à l’autre du
roman. Quand il aura trouvé cette chose, le roman sera terminé.
De quoi s’agit-il ?
Cet objet a une importance considérable puisque ?
Qu’est-ce qui le pousse à agir ? (personne, sentiment, passion…)
A qui cette quête profite-t-elle
Pour mener à bien cette quête, il reçoit de l’aide. De qui ?
On dit que ce sont des adjuvants. Il va aussi avoir des opposants.
On peut résumer cela sous la forme d’un schéma : (schéma
actantiel)
Séance sur les personnages d'Harry Potter en lien avec le
schéma actanciel et la comparaison avec le merveilleux
Les enfants
Harry Dudley, Ron, Hermione, Neville et Malefoy
Les adultes
Vernon Dursley, Pétunia Dursley, Rubeus Hagrid, Albus Dumbledore,
Minerva Mc Gonagall, Severus Rogue et Quirell.
Consigne: Donner leur nom complet, leur nom anglais, son sens ?, ses
traits physiques, ses traits de caractère et leur rôle par rapport à Harry
(le poussent, l’aident…)
Conclusion : Harry Potter possède de nombreuses caractéristiques des
contes merveilleux.
Cependant, il s’en distingue par des indices de temps et de lieu très
précis, par des références très précises au monde réel, par le nombre et
la complexité des personnages, par la complexité des situations, des
sentiments, etc.
Le mélange entre le monde merveilleux et le monde réel caractérise le
genre : la fantasy.
Le héros n’est pas figé mais au contraire il continue de douter,
d’évoluer : c’est aussi un roman de formation.
Bibliographie :
- Les chats Marie- Hélène Delval
- Casse-Noisette Eta Hoffmann
- Comment Wang Fô fut sauvé Marguerite Yourcenar
- Hé, Nic tu rêves ? Hermann
- Jérémy Cheval Pierre-Marie Beaude
- La maison qui s'envole Claude Roy
- Jumanji Chris Van Allsburg
- L'auberge de nulle part Roberto Innocenti
- Le buveur d'encre Eric Sanvoisin
- Le collectionneur d’instants Buchholz
- Le grimoire d’Arkandias Eric Boisset
- Octave et le cachalot Chauvel – Alfred
- Petit Catherine Anne
- Terriblement vert Hubert Ben Kemoun
- Un chat dans l’œil Silvana Gandolfi
- Voyage au pays des arbres J.M.G. Le Clézio
- Les Mystères de Harris Burdick Chris Van Allsburg
- Boréal-express de Chris Van Allsburg
- Le livre disparu Colin Thompson
- Le paysan qui rêvait de bateaux Jens rassmus
La fantasy
- Le seigneur des anneaux et Bilbo le Hobbit J.R.R.
Tolkien
- Les chroniques de Narnia C.S.Lewis
- Harry Potter J.K Rowling
- La trilogie A la croisée des mondes Philip Pullman
- Gandahar contre les hommes machines Jean-Pierre
Andrevon