n°8 avril mai juin 2014 magazine destiné aux acteurs et décideurs de la santé AILs OU ELLEs FONT L’ARS Lutte contre l’habitat indigne : comment l’ARS y participe ? AReportage MOBIQUAL : améliorer la qualité du service rendu en établissements et services médico-sociaux Aportrait Jean-Christophe PHELEP, directeur de l’hôpital de Charleville-Mézières >à la une Santé des 15-25 ans Champardennais : quelles priorités, quelles actions ? ASommaire n°8 avril mai juin 2014 ARS-DT des Ardennes, service santé environnement AReportage P04 MOBIQUAL : améliorer la qualité du service rendu en établissements et services médico-sociaux 2 Aportrait P05 Jean-Christophe PHELEP, directeur de l’hôpital de Charleville-Mézières CH Charleville-Mézières Aà la une P06-07 Santé des 15-25 ans Champardennais : quelles priorités, quelles actions ? AIls ou elles font l’ARS P08 AEn un clic Lutte contre l’habitat indigne : comment l’ARS y participe ? Retrouvez sur www.ars.champagne-ardenne.sante.fr l Les dernières actualités de l’ARS l Les dépenses de santé en Champagne-Ardenne en 2012 l Orientations de la loi de santé l L’interview du nouveau directeur de l’offre de soins de l’ARS Champagne-Ardenne Directeur de publication : Jean-Christophe Paille Rédactrice en chef : Mylène Marthely Comité de rédaction : Xavier Durut, Mylène Marthely Ont contribué à ce numéro : Pr François Blanchard, Annabell Guenon, Carole Labarre, Sylviane Lebon, Sandra Luthy, Annie-Claude Marchand, Hélène Paillou, Jean-Philippe Phélep, Angélique Schéna, Sandra Vanass, Alain Cadou Impression : Veoprint Crédits photos : 123 RF, service communication ARSCA, CH Charleville-Mézières ars mag : avril - mai - juin 2014 AEdito Alain Cadou Directeur de la santé publique ARS Champagne-Ardenne S elon l’Organisation Mondiale de la Santé, si les efforts portaient en priorité sur la prévention, l’espérance de vie pourrait augmenter de cinq à dix ans, et cela sans accroissement des dépenses de santé. La prévention comporte quatre domaines principaux d’intervention : • la santé environnementale, qui consiste à agir sur les milieux de vie pour qu’ils ne soient pas sources de risques, et mieux encore, pour qu’ils favorisent des comportements bénéfiques à la santé ; • la promotion et l’éducation pour la santé (dont l’éducation thérapeutique du patient), qui vise à donner à chacun les moyens d’agir de manière éclairée sur les déterminants de sa santé ; • la prévention sélective, qui regroupe des actions comme la vaccination et les dépistages en direction de personnes pouvant présenter un risque spécifique ; • la veille et la sécurité sanitaire, dont l’objet est de s’organiser pour faire face à un évènement sanitaire exceptionnel et d’anticiper toute situation susceptible d’évoluer vers une menace sanitaire. Le schéma de prévention du projet régional de santé de l’ARS aborde tous ces champs en trois volets : prévention, promotion de la santé ; veille, alerte et gestion des urgences sanitaires ; Aen focus santé environnement. Observée au travers du prisme de la prévention, la Champagne-Ardenne présente une situation contrastée. La mortalité prématurée, notamment sa fraction évitable, y sont marquées. Selon les dernières données disponibles, l’obésité des adultes y a progressé de 150 % en quinze ans, la plaçant dorénavant au deuxième rang national. La mise en œuvre du Plan Régional Santé Environnement fait découvrir des zones du territoire contaminées par diverses substances chimiques, imposant alors des mesures locales de gestion parfois difficiles à faire admettre. L’agriculture intensive exerce une pression sur les ressources en eau, qui a pour conséquence la mise en œuvre d’une surveillance approfondie de leur qualité et de divers programmes d’intervention pour ne pas compromettre l’alimentation en eau potable des Champardennais et des Franciliens. A l’inverse, la région se situe dans le peloton de tête en matière de prévention sélective, qu’il s’agisse de la couverture vaccinale des enfants ou de dépistages organisés (cancer du sein, cancer colorectal, surdité néonatale). La qualité des relations institutionnelles a permis de construire un dispositif de veille et de sécurité sanitaire réactif, efficace et reconnu. Avec l’accord de ses partenaires, cette réalité a conduit l’ARS à focaliser la prévention en direction des jeunes, notamment sur la thématique des addictions, et sur la thématique alimentation/nutrition/activité physique en population générale, ensemble de déterminants communs aux trois principales pathologies chroniques en Champagne-Ardenne : le diabète, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Ce recentrage des priorités doit également s’accompagner d’une recherche d’efficience en favorisant la coordination des opérateurs sur des territoires prioritaires à fort taux de précarité ainsi que la mutualisation de leurs moyens, et en s’accordant entre institutions pour conjuguer les efforts. Tel est le sens des conventions cadres conclues entre l’ARS et la DRJSCS, le Rectorat ou encore la MSA. Les contrats locaux de santé avec des collectivités territoriales relève de la même logique. Malgré les avancées en ce sens, la coordination des politiques publiques concourant à la prévention demeure un défi important. Dès lors, l’enjeu majeur de prévention pour la région apparaît clairement : renforcer les actions de promotion et d’éducation pour la santé tout en confortant les acquis dans les autres domaines, et cela dans un contexte financier contraint. chiffres Vaccinations + de 700 jeunes rencontrés lors des journées défense citoyenneté en 2014 (semaine de la vaccination) ars mag : avril - mai - juin 2014 Près de 4 200 vaccins réalisés en 2013 (tous vaccins confondus, tous opérateurs confondus) 3 AReportage MOBIQUAL améliorer la qualité du service rendu en établissements et services médico-sociaux Le programme Mobiqual est une action nationale dont l’objectif est de soutenir l’amélioration de la qualité des pratiques professionnelles (qualité des soins et du prendre soin) en établissement de santé, services médico-sociaux et à domicile, au bénéfice des personnes âgées et handicapées. En Champagne-Ardenne, c’est le réseau gériatrique RéGéCA qui déploie ce dispositif. MOBIQUAL en quelques mots Pour améliorer les pratiques professionnelles, le programme a misé sur réalisation d’outils pratiques et accessibles. Grâce à ces derniers, les professionnels de santé abordent le soin dans sa transversalité, en soutenant la démarche qualité, aussi bien en établissements qu’au domicile de la personne âgée ou handicapée. 4 Les thématiques du programme sont actuellement au nombre de 8 : la bientraitance, la douleur, la douleur au domicile, les soins palliatifs, la dépression, la maladie d’Alzheimer et les troubles du comportement, la nutrition et l’alimentation, les risques infectieux. A chacune de ces thématiques correspond au moins un kit de sensibilisation contenant des outils pédagogiques et pratiques, utilisables au quotidien par les professionnels au contact avec les personnes (fiches pratiques, DVD, diaporamas et outils d’évaluation, boîte à idées). A noter que chaque outil est conçu par la Société Française de Gériatrie Gérontologie (SFGG), en lien avec l’ensemble des sociétés savantes et acteurs professionnels concernés. Ils sont financés par la Caisse Nationale pour l’Autonomie (CNSA). Depuis 2014, les kits en version dématérialisée remplacent les kits en version mallette. Pour la Champagne-Ardenne, RéGéCA accompagne les professionnels dans cette transition numérique. A qui sont destinés les outils ? Les acteurs concernés en premier lieu sont les directions, médecins coordonnateurs, personnels d’encadrement et soignants des Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), établissements de santé, et services intervenant aux domiciles, les réseaux de santé ainsi que les institutions et organismes de formation initiale et continue. n En savoir + www.regeca.org www.mobiqual.org Témoignage du Professeur François Blanchard, Président de RéGéCA Le rôle du réseau RéGéCA est associé au déploiement MobiQual depuis son démarrage. Dès 2009, le Réseau a organisé des journées annuelles pour présenter les nouveaux outils MobiQual, pour faire la promotion de ceux déjà existants et permettre la diffusion et l’appropriation des kits par les professionnels de la région. C’est donc 1300 mallettes qui ont été diffusées depuis 6 ans sur les différentes thématiques. Près de 3 000 professionnels ont été formés à l’utilisation des kits, que ce soit au cours d’une des 6 journées régionales lors des conférences et ateliers de présentation des outils, ou lors de formations dispensées directement dans les établissements par l’équipe de RéGéCA ou par des formateurs référents. Le rôle que prend ainsi le Réseau Régional Gériatrique dans la diffusion du Programme MobiQual est une particularité propre à la Région Champagne-Ardenne. Membre du comité de pilotage de Mobiqual, j’ai participé à la mise au point de plusieurs kits avec le Docteur Geneviève RUAULT qui vient de nous quitter et à qui je veux rendre hommage. C’est elle qui a impulsé la réflexion pour concevoir des outils de formation pratique, agréables, facilement accessibles aux soignants. C’est aussi elle qui, avec dynamisme, a organisé leur création et leur mise en place. Témoignage de l’EHPAD du château d’AY (Marne) Les plus de l’utilisation des outils Depuis septembre 2013, l’ensemble des infirmiers de la Maison d’Accueil du Château d’Ay a été formé à De gauche à droite : Sandra VANASSE, directrice ; l’utilisation des kits MobiQual. Les Sandra LUTHY Infirmière Coordinatrice (IDEC) outils présents dans les différents kits tels que la grille Npi-Es, les échelles de suivi de la douleur et bien d’autres sont mis en place au sein de l’établissement et ont uniformisé nos pratiques professionnelles. L’outil MobiQual a permis de rendre les équipes de soins plus impliquées et sensibilisées aux problématiques liées à notre activité. Devenus de véritables acteurs éclairés de la prise en charge et s’appuyant sur des outils adaptés, les soignants et plus particulièrement les infirmiers ont instauré un dialogue avec l’ensemble des professionnels intervenants auprès des résidents notamment avec les médecins traitants. ars mag : avril - mai - juin 2014 Aportrait Arrivé fin 2010 à la tête de l’hôpital ardennais en difficulté, il engage médecins, soignants, administratifs, personnels techniques, dans une grande réorganisation de l’hôpital, qui a vu presque tous ses services de court séjour déménager et se restructurer profondément. Retour en arrière ! Jean-Christophe PHELEP Directeur de l’hôpital de Charleville-Mézières Qu’est-ce-qui vous a amené à prendre en charge le CH de Charleville-Mézières ? A l’époque où j’ai postulé, j’étais directeur de cliniques mutualistes dans le sud de la France. Depuis quinze ans, j’avais alterné des postes en secteurs public et privé non lucratif. Chaque système présente des forces et une expérience diversifiée peut être profitable tant à l’exercice professionnel qu’aux établissements que l’on sert. Le centre hospitalier de Charleville-Mézières était en déséquilibre financier : il connaissait une forte baisse d’activité et une difficulté à se projeter dans l’avenir. C’était pour moi, un challenge professionnel intéressant, et la possibilité de diriger un grand établissement. Comment situez-vous votre établissement dans le paysage hospitalier ardennais ? Le CH de Charleville-Mézières constitue aujourd’hui le pivot de l’offre de soins dans le département, en raison de son activité propre (plus de 45 000 séjours annuels), des consultations et actes externes et de ses liens avec les médecins généralistes ou spécialistes. L’hôpital a investi dans la création du Groupement de Coopération Sanitaire territorial Ardennes-Nord, en partenariat avec l’hôpital de Sedan, la Mutualité de Champagne-Ardenne et Orpéa. Il regroupe les deux anciennes cliniques du territoire. Ce GCS privé accueille les activités de praticiens libéraux sur les sites des deux hôpitaux, dans des services spécifiques. Le partage de plateaux techniques avec les acteurs publics s’est bien déroulé, grâce à l’intelligence de tous, au service de la pluralité d’offre de soins qu’attend la population. Ce projet s’est concrétisé par des créations d’emplois et la suppression des dépassements d’honoraires. L’activité du Groupement mais aussi des deux hôpitaux est en hausse. Des soins sont dispensés au plus près des populations, à Sedan comme à Charleville-Mézières, et partout sur le territoire nord-ardennais, grâce aux 50 places d’hospitalisation à domicile du GCS. Dans un contexte financier difficile pour certains établissements de santé, vous êtes à la tête d’un hôpital en bonne santé. Quelles ont été vos solutions ? J’ai noué une relation de confiance avec les acteurs de l’hôpital, en particulier avec le corps médical. L’établissement s’est résolument engagé dans la contractualisation interne avec des pôles disposant d’une large délégation de gestion. Les mesures du plan ars mag : avril - mai - juin 2014 de retour à l’équilibre ont été mises en œuvre dans un esprit de préservation absolue de l’offre de soins. Aucune spécialité n’a disparu, au contraire, la dermatologie est revenue, la neurochirurgie a débuté en 2012. Les pôles se sont réorganisés en tenant compte de l’évolution des techniques de prise en charge et de la baisse tendancielle des durées de séjours. Davantage de places d’ambulatoire ouvertes, près de 100 lits d’hospitalisation de semaine également. Parallèlement, la baisse des capacités d’hospitalisation traditionnelle a été entamée. Le décloisonnement au sein des pôles (ouverture des unités de semaines aux spécialités du pôle en fonction de leur activité et non de quotas de lits) a été une façon de se réaliser, concrètement, dans la transversalité. Cela a demandé un effort de polyvalence du personnel non médical et des formations ciblées. Tous, médecins, personnels soignants, cadres, se sont grandement impliqués. L’autre apport a été le recrutement de médecins et de chirurgiens qui ont relancé l’activité. Une part de l’excédent de l’hôpital est redistribuée aux pôles en situation économique positive. Ainsi, des recrutements supplémentaires ont été lancés, des matériels médicaux acquis au service de nouveaux projets et de la population. Les pôles déficitaires ont été accompagnés dans leur redressement, au travers de contrats de pôles. L’hôpital a dégagé en 2013 un excédent comptable de quatre millions d’euros. Comment voyez-vous l’évolution de l’offre de santé dans le Nord Ardennes ? L’enjeu principal, aujourd’hui, est d’assurer le renouvellement du corps médical, tant du côté des hôpitaux qu’en libéral, eu égard aux départs en retraite prévisibles dans les années à venir. Être au cœur des coopérations entre hôpitaux et hospitalisation privée permet de coordonner tous les efforts pour parvenir à ce but. Nous pouvons faire encore davantage en commun avec le CHU de Reims. De nombreux liens existent déjà. Notre département a besoin de spécialistes. Le CHU les forme et a peut-être intérêt à en voir certains s’installer en privé, si tel est leur choix, dans les Ardennes plutôt qu’ailleurs. De même, des postes partagés entre le CHU et les hôpitaux ardennais me paraissent à développer. Les filières médicales peuvent aussi être renforcées, depuis les Ardennes vers le CHU, qui doit être notre établissement de référence, de recours. C’est certainement la base d’une action stratégique dont dépend en partie l’avenir commun. 5 CH Charleville-Mézières AA la une Santé des 15-25 ans Champardennais quelles priorités, quelles actions ? 6 Les adolescents et les jeunes adultes sont souvent confrontés à des difficultés et des fragilités qui peuvent les conduire vers de nouveaux comportements et de prises de risques en matière de santé. A la difficulté d’entrer dans la vie d’adulte et avec, pour certains, une réelle souffrance à quitter le monde sécurisant de l’enfance, les adolescents et les jeunes adultes répondent par une quête de plaisir et de sensations nouvelles parfois vertigineuses. Angélique SCHENA, chargée de mission « action territoriale-prévention » à la Délégation Territoriale de la Marne et référente régionale « jeunes et adolescents » du Projet Régional de Santé, nous éclaire sur les actions mises en place par l’ARS, dans le champ de la prévention. Etat de santé des jeunes Champardennais1 Angélique Schena, référente régionale « jeunes et adolescents » du PRS 1- Source : Baromètre Santé Jeunes 2010 2- DIRECCTE : direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi 3- DRJSCS : direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale L’état de santé des jeunes Champardennais est globalement assez rassurant. Concernant la consommation de tabac, de cannabis et d’autres produits illicites, leur situation est meilleure à celle des jeunes Français. Le fait le plus marquant est toutefois la hausse, depuis 2005, de la prévalence de l’obésité et du surpoids, constituant de fait la spécificité majeure de la région. La part des jeunes obèses est passée de 4,2% en 2005 à 5,8% en 2010. 16,8% des jeunes Champardennais sont en situation de surpoids contre 10,9% pour la France métropolitaine. La situation présente cependant quelques résultats positifs. La santé mentale semble globalement être meilleure qu’au niveau de la France métropolitaine, malgré l’évolution des troubles dépressifs constatée sur la période 2005-2010 (+5,3 points). Les jeunes Champardennais semblent également adopter plus fréquemment des comportements responsables (port du préservatif). Créer des dynamiques territoriales Déclinées dans le Projet Régional de Santé, les priorités d’actions menées par l’Agence en direction des jeunes s’articulent autour de 3 grands axes : - Mieux connaître leurs comportements, prévenir les conduites à risques et promouvoir les comportements favorables à leur santé ; - Agir en direction des jeunes en situation de précarité et de vulnérabilité, notamment pour améliorer leur accès à la santé ; - Rendre plus fluide les parcours de soins/santé des jeunes en améliorant leur accès aux professionnels de santé, établissements et services. L’Agence agit selon deux approches complémentaires. L’une consiste à soutenir financièrement la mise en œuvre d’actions menées, au plus près des jeunes, par des structures et des associations de prévention et d’insertion professionnelle (Espace santé des Missions locales, AIDS, Maison de la Nutrition et du Diabète, Points d’Accueil Ecoutes Jeunes, Maisons des Adolescents, Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie…). La contractualisation avec les acteurs de la prévention (appel à projets annuel et contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens) constitue le principal outil de ce soutien, qui permet de créer localement des dynamiques de prévention : faciliter l’accès à l’information et aux droits, mises en place de l’examen de santé, développement des consultations jeunes consommateurs, dépistage des infections sexuellement transmissibles, interventions des associations d’éducation pour la santé dans les lycées agricoles, lycées professionnelles et CFA... En 2013, 34% des crédits consacrés au développement d’actions spécifiquement tournées vers les personnes vulnérables étaient destinés aux jeunes. Les programmes pédiatriques d’éducation thérapeutique du patient (ETP) sont également un fort levier pour améliorer la santé physique et psychologique du jeune, et agir sur sa qualité de vie. Ces programmes, qui s’adressent à des jeunes atteints de pathologies ars mag : avril - mai - juin 2014 AA LES INDICATEURS DE SANTÉ CHEZ LES JEUNES CHAMPARDENNAIS (adolescents et jeunes adultes) Source INPES-ORS Champagne-Ardenne : Baromètre Santé jeunes 2010 n Santé mentale L’état de tristesse, de déprime, de perte d’espoir survient plus fréquemment en 2010 qu’en 2005, chez les 15-25 ans : + 5,3 points. n Alimentation / activité physique la une n Sexualité/ contraception /ÏVG Augmentation de la proportion de jeunes ayant déjà eu un rapport sexuel + 8,8 points par rapport à 2005. Plus de 9 jeunes Champardennais sur 10 utilisent un moyen de contraception. Seuls 4,9% des jeunes femmes sexuellement actives ont eu recours à une IVG, contre 6,4% en France métropolitaine. n Tabac Seulement 36,7% sont des fumeurs réguliers ou occasionnels contre 40,9% des jeunes Français. n Alcool Augmentation des ivresses répétées : les 16,8% des jeunes Champardennais sont en situation de surpoids (contre 10,9% pour la France), notamment les garçons (+20,3% contre 13,3% en France). La part des jeunes obèses est passée de 4,2% en 2005 à 5,8% en 2010. garçons sont plus concernés par ce omportement que les filles (68,8% contre 43,4%). 7 chroniques (diabète, obésité-surpoids, asthme), proposent des sessions adaptées et prennent en compte leurs besoins, en impliquant leurs parents. Développer une logique partenariale L’autre approche consiste à contribuer à l’efficience des politiques publiques. Dans le cadre des Contrats Locaux de Santé (CLS), l’ARS et les collectivités territoriales coordonnent leurs actions sur un territoire, pour promouvoir plus efficacement la prévention et la promotion de la santé. Deux premiers ont contrats ont été signés, en décembre 2013, avec les villes de Reims et de Vitry-le-François. Ils prévoient, par exemple, la mise en place d’un Point Ecoute Jeunes à Reims et d’un parcours santé des enfants et des jeunes à Vitry-le-François. Cette dynamique se poursuit avec l’élaboration de nouveaux plans et contrats de santé à Romilly-sur-Seine, le Rethélois, le Nord Ardennes et autour de Joinville. En partenariat avec des acteurs régionaux : - la DIRECCTE2 : dans le cadre du déploiement des « emplois d’avenir », 119 propositions d’emplois ont été retenus dans les structures médico-sociales de la région. Le dispositif « Alternance pour tous » facilite l’insertion professionnelle de jeunes handicapés sortant d’un Institut Médico-Educatif (IME). Entre 2005 et 2013, plus de 300 personnes handicapées ont accédé à un emploi qualifié. - la DRJSCS3 : le plan régional sport santé, adopté en 2013, promeut une activité physique et une alimentation équilibrée afin de réduire le surpoids et l’obésité chez les ars mag : avril - mai - juin 2014 jeunes. Un plan régional jeunesse est également en cours d’élaboration ; - le Rectorat de Reims : une convention formalise les collaborations en matière de prévention et de promotion de la santé (développement d’activités physiques et sportives, éducation à la sexualité, souffrance psychique, addictions) et d’amélioration de la scolarisation et de la formation professionnelle des jeunes handicapés ; - la Protection Judiciaire de la Jeunesse : le dispositif « PJJ promotrice de santé » propose aux jeunes placés en milieu ouvert et fermé des actions éducatives et préventives pour réduire leur mal-être et leurs conduites à risques. Enfin, l’ARS, dans le cadre d’un programme régional de vaccination, accompagne les actions des opérateurs intervenant en direction des jeunes. En avril 2014, 700 jeunes ont été sensibilisés au rattrapage vaccinal, lors des journées défenses citoyenneté. n AilS ou elleS font l’ars Lutte contre l’habitat indigne comment l’ARS y participe ? La notion d’habitat indigne recouvre l’ensemble des situations d’habitat qui sont un déni au droit au logement et portent atteinte à la dignité humaine. Cette notion recouvre les logements, immeubles et locaux impropres à l’habitation et qui présentent des risques pour la santé et/ou la sécurité des personnes. Chaque année, plusieurs dizaines d’habitats sont déclarés indignes en ChampagneArdenne. Reportage sur le rôle de l’ARS dans la lutte contre l’habitat indigne avec Hélène PAILLOU et Sylviane LEBON du service santé environnement de la délégation des Ardennes. 8 De gauche à droite : Hélène PAILLOU, ingénieur d’études sanitaires, responsable cellule milieux de vie, Sylviane LEBON, technicien sanitaire et de sécurité sanitaire, cellule milieux de vie En chiffres 181 • plaintes habitat traitées 63 • contrôles effectués 28 • arrêtés préfectoraux d’insalubrité pris (Ardennes : 12 ; Aube : 7 ; Marne : 6 ; Haute-Marne : 3) dont 19 par l’ARS et 9 par les SCHS (Services Communaux d’Hygiène et de Santé) Comment reconnaît-on un habitat indigne ? On parle d’habitat indigne quand un ou plusieurs désordres associés peuvent exposer les occupants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé. On peut citer par exemple l’existence de peintures au plomb, des moisissures, une humidité excessive, l’absence de chauffage, une chaudière mal raccordée, le mauvais état des réseaux (électrique, gaz, eau, évacuation des eaux usées), le mauvais état des murs ou des planchers. Quels sont les dangers pour la santé des habitants ? Selon les désordres cités, les occupants s’exposent à la survenue ou l’aggravation de pathologies comme des maladies pulmonaires, des allergies, de l’asthme, des maladies infectieuses ou parasitaires, le saturnisme. Le plus souvent, nous rencontrons des installations électriques présentant un risque d’électrisation, d’électrocution ou d’incendie, des risques d’intoxication au monoxyde de carbone par l’utilisation de matériel de manière inadaptée (poêle à pétrole utilisé de manière continue, groupe électrogène utilisé dans des locaux fermés), ou un entretien insuffisant par les occupants avec la présence de nombreux déchets. On rencontre de plus en plus de situations d’habitat indigne chez les propriétaires occupants âgés qui vivent souvent seuls avec des problèmes de santé et des difficultés pour se déplacer (fauteuil roulant ou déambulateur). En plus de l’insalubrité du logement, on identifie beaucoup de cas avec des syndromes de Diogène (dérèglement du comportement conduisant à une absence totale d’hygiène personnelle et à amasser des déchets tel que leur accumulation est susceptible de présenter un risque pour la santé). Quand l’ARS intervient-elle ? Avant l’intervention de l’ARS, un opérateur privé mandaté par le Conseil Général et l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) réalise des diagnostics des logements et engage une phase de médiation entre les occupants et les propriétaires pour tenter d’obtenir une réalisation de travaux. Si la médiation n’aboutit pas et que les désordres sont importants, l’ARS visite le logement et vérifie qu’il y a bien une insalubrité. Dans ce cas, un arrêté préconisant la réalisation de travaux sur le logement ou bâtiment peutêtre proposé au Préfet. Il peut engendrer l’hébergement temporaire ou le relogement définitif des occupants. Lorsque le propriétaire ne prend pas les mesures nécessaires, le Maire puis l’Etat (en cas de carence du Maire), se substitue au propriétaire et, aux frais de ce dernier, réalise les travaux nécessaires.Certaines situations cumulent les risques et nécessitent plusieurs procédures différentes en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’habitat indigne. Quelles sont les situations les plus surprenantes que vous ayez rencontrées ? Quelques visites ont parfois été originales : un locataire, en conflit avec son propriétaire, a sorti son fusil, des détritus de toutes natures formant des accumulations de 50 cm à 1 mètre de hauteur étaient entassés dans les pièces d’un logement, un squelette de chat faisait parti des détritus entassés dans un grenier. Lors d’une visite d’un logement qui cumulait les risques, j’ai été contrainte de revêtir une combinaison de protection et des bottes. Ce logement présentait une situation de péril (plancher dégradé, escalier non stable…), une insalubrité, un risque d’intoxication au monoxyde de carbone, une absence de salle d’eau et de toilettes et la présence de nombreux déchets dont des matières fécales. Cela dégageait une odeur insoutenable et attirait des insectes indéterminés. Une autre fois, des propriétaires avaient loué des lits situés dans leur cave, leur garage et les annexes de leur maison à des personnes en situation irrégulière. Ces dernières étaient apeurées et exploitées par ces propriétaires. n Illustrations d’habitats indignes Coin sanitaire Cuisine ars mag : avril - mai - juin 2014
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