Manifestation pour une pharmacie à Régusse samedi 18 octobre 2014. Mesdames et Messieurs, bonjour. Aujourd’hui, nous sommes tous présents pour demander l’ouverture d’une pharmacie dans notre village. Nous avons la joie et l’honneur d’avoir à nos côtés : M. François TRUCY, ancien sénateur du Var, C’est avec une grande joie que nous vous accueillons aujourd’hui, M. le sénateur. Mme la représentante de Mme Christiane HUMMEL, sénatrice du Var, qui doit arriver d’un instant à l’autre. M. P.Y. COLLOMBAT, sénateur, qui s’excuse mais nous apporte son soutien avec le courrier que je vais vous lire. M. Olivier Audibert TROIN. Notre député, retenu par d’autres obligations et qui, aussi, nous soutien depuis longtemps dans cette bataille, il me l’a encore confirmé avant hier par téléphone. M. Louis REYNIER, conseiller général de notre canton de Tavernes et maire de Montmeyan avec son conseil. M. Jean BACCI, président de la CCLGV et maire de Moissac et son conseil. M. Jean Marie GARRON maire d’Artignosc et ses élus. Des élus de Baudinard et de Quinson, Le conseil municipal de Régusse, Les docteurs Alain FRENDO et Rick ANDRAOS, président de l’association des médecins du Haut Var et membre de l’Ordre des médecins du Var, Les infirmières de Régusse, Mme GAS, la pharmacienne qui n’attend plus que l’autorisation de l’ARS pour transférer sa pharmacie à Régusse, M. DUPLAQUET le propriétaire du local dans le centre village qu’il réserve pour la pharmacienne depuis des années. Mme Ghislaine VELAS, présidente de RNV, qui anime avec dynamisme, le comité de soutien. Et vous tous, les représentants des associations, les habitants de Régusse, de Moissac, de Montmeyan, d’Artignosc, d’Aups et de Sillans. Imaginez ! Comme dans une pièce de théâtre : le décor est planté, tous les acteurs sont là, il ne manque que le lever du rideau ! Mais nous n’avons pas encore l’autorisation de jouer ! Et pourtant sur quoi va-t-il se lever le rideau ? C’est pour notre qualité de vie, pour notre santé avec l’accès aux soins et aux médicaments et cela passe avant tout ! Oui, nous sommes là, tous ensembles, dans cette bataille pour demander l’ouverture d’une pharmacie à Régusse. Nous sommes tous ici pour cette même cause, pour notre village, et pour nos villages voisins. Nous montrons que nous sommes capables d’unir nos forces pour défendre un droit fondamental sur notre territoire rural : l’accès aux médicaments pour tous ! Depuis 1978 la commune de Régusse demande une pharmacie. Ainsi, depuis 38 ans, les municipalités successives, les associations et la population se battent pour obtenir leur officine. Depuis 2006, une pharmacienne : Mme GAS, fait sa demande de transfert qui lui est chaque fois refusée par l’ARS. Dans le village, un propriétaire M. DUPLAQUET, tient toujours un local à disposition pour l’installation de la pharmacie et nous pouvons l’en remercier chaleureusement. D’ailleurs, une fois terminées les interventions des élus, nous nous dirigerons vers ce local pour vous montrer où sera installée notre future pharmacie. En premier lieu, je vous présente la situation actuelle. La commune de Régusse fait partie des communes classées en zone montagne et rurale. Toutes les communes limitrophes, Baudinard-sur-Verdon, Artignosc-sur- Verdon, Moissac-Bellevue, Montmeyan, Bauduen, Quinson, sont plus proches de Régusse que d’Aups, Barjols ou Riez où se trouve actuellement une pharmacie. Pour justifier notre demande, la commune de Régusse compte 2 279 habitants, (2 881 en population DGF, tous ceux qui paient des impôts à Régusse) et le nombre de résidences secondaires s’élèvent à 611. Le camping « Les Lacs du Verdon » situé à Régusse reçoit 2 500 personnes sur 456 emplacements. La population de la commune est d’environ 6 000 habitants en saison estivale. Etant précisé que près d’un tiers de la population régussoise a plus de 60 ans dont certains gravement handicapés. Pour votre information : La ville de Marseille : 850 636 habitants, 413 pharmacies, soit une pharmacie pour 2 059 habitants. Toulon : 163 974 habitants, 87 pharmacies soit une pharmacie pour 1 884 habitants et plus de chez nous, Salernes : 3 723 habitants, 2 pharmacies, soit une pharmacie pour 1 861 habitants. Et il n’y a pas 10 kms entre les deux pharmacies. Cherchez l’erreur ! C’est là, le problème crucial que celui de la distance. En effet, les habitants de notre village et des villages voisins, doivent souvent effectuer plus de 30 km allé - retour pour avoir leurs médicaments dans la journée. Ce qui dégage, du temps perdu, de la pollution supplémentaire, des frais de carburant non négligeables, et, selon la gravité de la maladie, un retard pour la prise d’un médicament, qui peut être fatal. • • • • Depuis des années, Monsieur le Préfet nous oppose un refus justifié par le nombre insuffisant d’habitants imposé par le code de Santé Publique. Refus relayé par l’Agence Régionale de Santé. Alors, depuis des années, Je pourrais dire, sans jeux de mots, c’est la valse des interventions et des courriers : nous avons sollicité : Les présidents de la République, Les Ministre de la Santé Les Sénateurs, les députés Madame GROSSETETE, députée européenne de la région PACA. Monsieur BAROSSO en 2013 et Monsieur JUNKER en septembre dernier, nouveau président de la commission européenne, dans le cadre d’un recours auprès de l’Europe. Sur les conseils de Monsieur Pierre-Yves COLLOMBAT, Sénateur du Var, nous avons formulé un recours hiérarchique adressé à Monsieur le Ministre de la Santé. Recours rejeté un mois après ! A mes interventions successives à chaque assemblée des maires du Var : Monsieur le Préfet confirme qu’aucune dérogation n’est possible au regard des dispositions législatives actuelles. Un Projet Parlementaire de Loi n° 534 déposé par un collège de sénateurs a été enregistré à la Présidence du sénat le 9 Mai 2012 visant à l’amélioration de l’accès aux pharmacies en milieu rural. Projet confirmé par Madame Christiane HUMMEL et remis à l’ordre du jour depuis les dernières sénatoriales. Le 12 mars 2013, au cours de la séance devant le Sénat, Monsieur Pierre – Yves COLLOMBAT, Sénateur du Var s’est adressé à Madame Marisol TOURAINE Ministre des Affaires Sociales et de la Santé dans le but de connaître son sentiment quant aux obstacles rencontrés par notre commune pour obtenir une pharmacie. Madame la Ministre a malheureusement opposé une fin de non – recevoir. Ainsi que je vous l’ai lu dans son courrier de soutien. Pourtant, l’application de la loi française constitue une restriction au regard de l’article 49 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne relatif à la liberté d’établissement. A la lecture de ces éléments, nous vous annonçons qu’un recours auprès de la Cour de Justice de l’Union Européenne a été déposé par la mairie de Régusse ainsi que par Madame GAS pharmacienne, souhaitant s’installer sur la commune depuis 2006. L’accessibilité aux soins et l’accès aux médicaments dans les zones rurales va dans la logique du projet de loi amorcé par Monsieur Montebourg, alors Ministre de l’Economie, visant à lutter contre le monopole dans certaines activités réglementées et notamment les pharmacies. Le rapport sur les professions règlementées, telles les pharmacies, estime que les pouvoirs publics devraient se limiter à exercer "un pouvoir d'opposition à l'installation motivé par des motifs d'ordre public, légal, sanitaire ou économique précis". En clair, la liberté d'installation est possible, sauf bonne raison contraire. Nous venons d’entendre le nouveau ministre de l’économie M. Macron déclarer ce mercredi 15 octobre, que le gouvernement souhaite aussi simplifier les règles d'installation des pharmacies. Ces règles passeraient de douze à deux, selon les informations du Monde. Une "distance minimale" entre les officines devrait être imposée. L'exécutif entend aussi ouvrir le capital des pharmacies "entre professionnels" dans le but de favoriser leur regroupement et de faire baisser les prix des médicaments. Nous y voilà ! Notre voix se serait-elle déjà fait entendre ? En effet, samedi dernier, j’ai participé à l’assemblée générale maires ruraux du Var à Vins sur Caramy. J’en ai profité pour faire une intervention publique sur la question brulante du manque de pharmacie sur notre territoire en insistant sur les distances et le temps nécessaires pour l’accès aux médicaments. Les services de l’Etat étant présents (préfecture et ARS), m’ont assurée que notre canton et les communes environnantes, étaient l’objet actuellement d’une étude sérieuse afin de résoudre ce problème des distances et de temps. L’application de la loi (2 500 habitants par commune) porte un préjudice non négligeable au canton de TAVERNES qui est un des rares du département du Var à être dépourvu de pharmacie. Le refus que l’on nous oppose systématiquement au motif que notre commune ne regroupe pas le nombre suffisant d’habitants constitue une discrimination géographique et une entrave au principe d’égalité d’accès à la santé. C’est une forme d’injustice ! C’est encore les communes rurales qui en pâtissent ! Observez le nombre de pharmacies sur un territoire ! Huit villages sont concernés par l’ouverture d’une pharmacie à Régusse. Montmeyan, Baudinard, Artignosc, Moissac Bellevue, Quinson, Montagnac, Ste Croix et Saint Laurent du Verdon. Cela fait près 4 700 habitants et pas une seule pharmacie ! Nous sommes en moyenne montagne, des kilomètres nous séparent de la première pharmacie accessible. A l’heure actuelle, avec les réformes territoriales qui nous sont annoncées à la pelle, tels que les aménagements des territoires, des SCOT, des intercommunalités, des communautés de communes, des cantons, les quotas encore réservés aux seules communes deviennent caduques ! Canton de Tavernes, près de 6 000 habitants : pas de pharmacie, CCLGV près de 8 000 habitants : une seule pharmacie ! Là aussi, cherchez l’erreur ! Demain s’achève la semaine bleue : la semaine nationale des retraités et des personnes âgées, c’est à eux que nous pensons particulièrement aujourd’hui où le besoin d’une pharmacie dans le centre du village est encore plus crucial, car ils pourront aussi s’y rendre à pied. Une pharmacie à Régusse est un besoin vital et légitime. Vous tous qui êtes présents en êtes la preuve vivante aujourd’hui. Nous voulons une pharmacie à Régusse pour l’amélioration de notre cadre de vie, de notre bien-être et surtout de notre santé. Nous manifestons aujourd’hui et nous serons encore nombreux demain s’il le faut ! Le droit à la santé et l’accès aux médicaments le plus rapidement possible, devraient être des droits universels, fondamentaux et inaliénables ! Aucun autre intérêt que le bien des populations devraient entrer en ligne de compte que l’on habite à la ville ou à la campagne !C’est une bataille que nous menons contre la situation injuste qui existe aujourd’hui sur nos petites communes rurales. Nous ne baisserons pas les bras ! Nous sommes pugnaces dans le Haut Var, c’est bien connu ! On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui ! Ainsi, comme au théâtre, le rideau va bientôt se lever. Car nous allons l’obtenir, notre autorisation ! Oui ! Nous voulons voir le rideau de notre pharmacie s’ouvrir tous les jours dans notre village. Anne HOUY Le Maire de Régusse
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