LA CORPORATION Marie-Reine-de-la-Réconciliation Pèlerinage Marie-Reine-de-la-Paix 6 au 15 août 2014 « Si tu viens à l’autel présenter ton offrande à Dieu et que là tu te souviennes que ton frère à une raison de t’en vouloir, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens et présente ton offrande à Dieu. » Matthieu, 5 23-24 (Voir aussi Isaïe 1 11-17) Notre « marche » n’est pas qu’une simple marche à pieds. C’est surtout une démarche de nature spirituelle. L’équivalent d’une retraite, non pas à genoux, mais à pieds, pourrait-on dire. Notre pèlerinage a donc une visée, un but, un sens, une direction bien précise. CONVERSION, RÉCONCIALITION, PARDON ET PAIX Le pèlerinage MRP vise l’évangélisation. C’est d’ailleurs le mandat initial du pèlerinage MRP tel que stipulé dans ses lettre patentes par son initiatrice, la regretté Suzette Gill. À ce titre, il convient de rappeler le nom du pèlerinage : Pèlerinage MarieReine-de-la-Paix administré par la Corporation Marie-Reine-de-la-Réconciliation. La Vierge Marie y apparaît, il va de soi, au cœur de l’engagement du pèlerin. C’est elle qui suscite son engagement en invitant à la RÉCONCILIATION. Laquelle Réconciliation entraîne la Paix de Dieu dans le cœur du pèlerin. C’est l’œuvre de Marie médiatrice entre son Fils et les hommes. Elle invite les hommes à trouver la Paix dans la Réconciliation entre Dieu et les hommes en passant par Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité. Marie, Mère de Dieu, de Jésus-Christ, a un grand pouvoir sur le cœur de son Fils qui la chérit. Elle a souffert de voir son Fils au gibet de la croix. Elle participe donc, elle aussi, au salut par le pardon en intercédant auprès de son Fils. 1 Cette œuvre grandiose et sublime de Réconciliation entreprit par Dieu le Père tout Amour par l’intermédiaire de son Fils, se poursuit toujours d’âge en âge. La grâce du Ressuscité est toujours disponible; il suffit d’y croire de plein cœur, c’est-à-dire de se convertir à l’Évangile. Marie est toujours là pour nous inciter à trouver la véritable Paix dans la Miséricorde infinie de son Fils. Il n’est pas comme telle question de « réconciliation » dans les Évangiles. C’est l’apôtre Paul qui en parle dans un passage de sa seconde Lettre aux Corinthiens (5 17-20) qui mérite d’être cité : Si quelqu’un est en Christ, il est une création nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ et il nous a confié le ministère de la réconciliation. C’est Dieu, qui en Christ, réconciliait le monde avec lui, ne mettant pas leurs fautes au compte des hommes, et mettant dans notre bouche la parole de réconciliation. Nous sommes les ambassadeurs du Christ. Par nous, c’est Dieu lui-même qui vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Trois points au moins méritent d’être relevés. 1. Avec le Christ Ressuscité, nous assistons à une vie nouvelle. 2. Dieu a initié cette vie nouvelle dans le Christ Ressuscité. 3. Un ministère existe veillant à ce que les apôtres ainsi que leurs successeurs veillent au processus de Réconciliation de Dieu avec les hommes. En somme : Dieu tout-puissant, c’est-à-dire tout Amour, veut pardonner les hommes qui sont constamment en train de se blesser les uns les autres; de se diviser, de se confronter et de s’affronter : divisions dans les familles; au travail; luttes sociales; guerres; génocides; tensions politiques dans le monde; incompréhensions de toute sorte, etc., d’où résultent les pires crimes, les infamies les plus ténébreuses. Le Pardon n’est possible que par Dieu, plus précisément par Jésus-Christ qui prit sur lui toutes infamies, 2 les péchés passés et avenir. C’est en allant à la Croix du Ressuscité que le Pardon se trouve. C’est précisément là que conduit notre pèlerinage MRP. Marie est là pour nous y conduire. La réconciliation n’est pas seulement l’un des aspects du salut, elle en est le cœur. Jésus est venu pour réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu. Quatre mots du Nouveau Testament forment un ensemble pour éclairer notre route : pardon, conversion, réconciliation, paix. Un mot sur chacun de ces mots-clés au cœur de notre pèlerinage. Dans « pardon », il y a le don. Le pardon est don total. Il ne peut venir que de Dieu, fait au nom de Jésus-Christ. Le préfixe « par » (ou « per » en latin) signifie « aller jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême, aller à fond. » Lorsqu’on pardonne, c’est pour que l’autre existe. Comme on sait, il est impossible de pardonner à nos ennemis sans la grâce de Dieu en Jésus-Christ. L’Amour-agapè (la « charité »; latin caritas), l’amour-don en somme, ne peut provenir que de Dieu seul. C’est pourquoi l’Amour-agapè est considérée comme étant une vertu théologale, la vertu par excellence (avec la foi et l’espérance). Dans « conversion », on reconnaît le mot latin conversio = retournement. En grec ancien, metanoïa = changement de mentalité. Il s’agit d’une transformation spirituelle profonde. Pour pouvoir pardonner en Jésus-Christ, il faut donc se convertir. Autrefois, on parlait de « faire pénitence ». Le mot latin paenitentia traduisait le grec metanoïa, conversion. Faire pénitence était pénible. Il constituait une punition. La démarche de notre pèlerinage ne constitue en aucune manière une punition que nous nous infligerions pour plaire à Dieu, mais un mouvement délibéré vers la réconciliation, vers le Pardon reçu du Père. « Réconciliation » : faire cesser une inimitié, ramener la paix. Dans la Réconciliation, Dieu réintroduit le pécheur repentant en processus de conversion dans la grâce en vertu du sang du Christ qui expie nos péchés. La réconciliation est un processus qui se trouve au bout d’un processus de conversion. La réconciliation est donc une conversion au sens d’un changement fondamental d’attitude aussi bien envers les autres, les hommes, qu’envers Dieu. Enfin « Paix ». Par la « re-création » de l’homme – être pécheur – celui-ci vit désormais en paix avec Dieu. L’univers entier est également pacifié. C’est le meilleur moyen d’œuvrer à la paix dans le monde. Être en paix avec Dieu, c’est se libérer de l’esclavage du péché. Il faut reconnaître que nous sommes tenus captifs par toutes sortes de mauvaises habitudes. Il faut nous en libérer car la béatitude n’est pas possible. Paix = libération. En grec, pardon se dit aphièmi et signifie « alléger », « laisser libre »; bref, libérer. Notre pèlerinage propose la séquence suivante : d’abord la conversion qui vise la réconciliation par le pardon; la paix émergera de la démarche entreprise. 3 Cette séquence correspond à un cheminement spirituel. Ce cheminement spirituel est celui que doit emprunter le pèlerinage. Il n’y a rien de « magique » dans notre pèlerinage : rien ne se fait à coup de baguette. La conversion prend du temps et est exigeante. L’Esprit Saint ainsi que Marie sont là pour guider nos pas. COMMENT RÉALISER CONCRÈTEMENT LA SÉQUENCE CONVERSIONRÉCONCILIATION-PARDON-PAIX DANS LE PÈLERINAGE MRP ? La conversion visant la réconciliation-pardon et la paix avec Dieu suit donc un processus.1 Elle se réalise en trois étapes. 1. Il faut d’abord nous réconcilier avec les autres qui nous ont blessés (souvent sans trop le savoir eux-mêmes). Vivre, c’est entrer en conflits avec les autres. Il n’y a pas d’existence sans conflits. Le conflit est parfois fécond; mais souvent il est source de destruction et de mal. Nous sommes ainsi faits, nous les humains. Nous sommes des êtres libres. Parfois - très souvent même - la liberté des uns empiète sur la liberté des autres. On ne peut vivre sans d’abord se réconcilier avec ceux et celles qui empiètent sur notre liberté. Arrêter le mal – le péché – de se propager, réside uniquement dans le pardon. Or, on ne peut pardonner seul; Dieu seul est capable de pardon en profondeur. La croix de Jésus est la seule source de Pardon par excellence. 2. Il faut ensuite se réconcilier avec nous-mêmes qui avons-nous aussi blessé autrui (souvent sans que nous le sachions). Nous-même avons empiété sur la liberté des autres; souvent, d’ailleurs, sans nous en rendre compte. 3. Enfin, il faut se réconcilier avec le monde, la nature, l’environnement, la famille, le groupe d’appartenance, voire l’Église et Dieu, etc., source d’antagonismes, de conflits et 1 Ceux et celles qui souhaitent approfondir la démarche spirituelle proposée ici sont invités à suivre la démarche complète d’Agapèthérapie offerte au Cénacle de Cacouna. 4 de guerres. La nature, l’environnement, la maladie, les cataclysmes, les guerres, les génocides, les gouvernements corrompus, peuvent être source de grandes blessures morales. Nous chercherons à nous réconcilier avec la Création qui, comme le dit la Genèse, « Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était très bon. » (1, 31) Il y a aura donc trois étapes dans notre démarche de conversion-réconciliationpardon-paix avec Dieu. Trois blocs de trois jours pour chacun des moments du processus : 1. Les autres qui m’ont blessé (6, 7 et 8 août) ; 2. Moi-même comme pécheuroffenseur (9, 10 et 11 août); 3. Le monde (12, 13, 14 août). À chacune de ces trois étapes, à chaque jour, il convient de prier le Seigneur afin de lui demander son aide pour pardonner en profondeur les erreurs, manquements, offenses, blessures que nous aurons pu identifier nous-même. Dans le Notre Père, nous disons : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Dans la liturgie, nous disons aussi : Seigneur Jésus, envoyé par le Père pour guérir et sauver les hommes, prends pitié de nous. Ô Christ, venu dans le monde appeler tous les pécheurs, prends pitié de nous. Seigneur, élevé dans la gloire du Père où tu intercèdes pour nous, prends pitié de nous. - Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle. Amen. À chaque fois que nous aurons identifié une blessure, une offense, une faute, soit qu’on nous a infligé ou que nous avons infligé à un autre, nous pouvons réciter cette Prière du Pardon : Viens, Seigneur, déposer en moi le désir de pardonner sincèrement à ceux qui m’ont blessé(e), de tout leur pardonner 5 parce que Toi, Tu leur pardonnes. Viens Toi-même faire ce pardon en moi, car sans Toi, je ne peux pas pardonner en profondeur. Tu m’as pardonné si souvent, et dans ton cœur il ne reste aucune trace de rancœur. C’est ainsi que veux faire ce pardon en moi.2 Au fil des jours. Commentaires sur chaque jour du pèlerinage faisant un lien entre les textes liturgiques, d’une part, et notre démarche spirituelle de conversion-réconciliation-pardon-paix, d’autre part 1. Les autres qui m’ont blessé Mercredi 6 août Transfiguration du Seigneur. Le Christ nous appelle à son pardon. C’est Lui qui prend l’initiative. Il offre le pardon par la croix rédemptrice. Aujourd’hui, sa lumière brille en nos cœurs. Cette lumière du Christ transfiguré, présage du Christ ressuscité, nous est offerte pour pénétrer en nous-même afin d’éclairer nos ténèbres : blessures et souffrances reçues par les autres (nos parents, nos frères, nos sœurs, la famille élargie, nos amis d’enfance, d’adolescent, à l’âge adulte). La lumière du Christ transfiguré nous permet de descendre en nous et d’accepter de reconnaître, sans juger, les souffrances enfouies. Jeudi 7 août « … n’oublie pas le cri de ceux et celles qui te cherchent » (Prions, p. 58). Texte de Jérémie 31 31-34 : Dieu trace un nouveau chemin entre lui et les humains. Un nouvel itinéraire plus direct, sans obstacle. C’est la route d’un cœur à l’autre. Dieu veut donc tout mettre en œuvre pour nous sauver en nous pardonnant. Jésus est plus grand prophète que Jérémie : c’est Dieu lui-même fait Homme. 2 Prière tirée du Livret du participant d’Agapèthérapie du Cénacle de Cacouna, p. 7. Nous tenons à remercier le Cénacle de mettre à la disposition des pèlerins la prière en question. 6 Vendredi 8 août Journée de silence. Le vendredi est maigre et jeûne en commémoration de la mort de Jésus sur le Golgotha le vendredi précédant Pâques. Nous atteignons le point final de la souffrance infligée par les autres. Texte de Matthieu à méditer : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. » Acceptons donc de bon cœur, comme Jésus, de prendre notre propre croix. Cessons en somme de gémir, de nous plaindre, de nous apitoyer sur notre propre misère, de rabâcher les mêmes désolantes rengaines. Faisons plutôt confiance à Jésus le Crucifié qui porte avec nous notre propre croix. 2. Ceux et celles que j’ai blessé Samedi 9 août La liturgie d’aujourd’hui est consacrée à la Vierge Marie (voir Prions, p. 34). Marie redit constamment oui au projet de son Fils qui est celui du Père : conversion-réconciliationpardon-paix. Marie, Mère de Dieu, médiatrice entre son Fils et l’humanité, tient plus que tout à ce que la grâce rédemptrice de son Fils ressuscité se répande sur tous les hommes et toutes les femmes. Elle ne cesse d’intercéder pour nous. Marie est modèle de la foi, et aujourd’hui l’évangile nous rappelle « si vous avez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne de se déplacer; rien ne vous sera impossible. » (Matthieu 17 20) Osons, avec foi, nous tourner vers nous-mêmes afin de nous remémorer les personnes que nous avons blessées, sans nous condamner. Marie est là pour nous supporter dans cette démarche difficile. Dimanche 10 août 1ère lecture (Rois 19) : Comment Élie devint prophète? : il sut reconnaître Dieu dans « le murmure d’une brise légère. » Nous aussi soyons attentifs au murmure de l’Esprit saint qui nous guide sur notre chemin du pardon. Évangile de Matthieu (14 22): Nous aussi, nous sommes embarqués sur la mer de nos profondeurs, en tentant de nous remémorer les blessures que nous avons affligé aux autres depuis notre venu au monde. C’est difficile, exigeant, pénible, voire impossible. Nous avons tendance à laisser tomber, à protester, à nous répandre en excuses, etc. Nous nous sentons coupables. Évitons de sombrer dans la culpabilité. Jésus nous dit: « Confiance ! N’ayez pas peur ! Je suis là. » Et, comme Pierre, nous doutons, et perdons 7 pieds. C’est normal. Ne lâchons pas si facilement la serviette ! Rappelons-nous ce mot des Psaumes (?) « Car je t’aime plus ardemment que tu n’as aimé tes souillures…» Lundi 11 août Fête de Sainte Claire. Éloge de la pauvreté de cœur. Jésus s’est fait doux et humble de cœur. C’est la vertu d’humilité. Il est difficile d’être vraiment humble. Il ne faut l’être ni trop, ni trop peu. On ne doit pas confondre l’humilité avec le mépris de soi qui mène à la tristesse, voire au désespoir. Dans notre démarche spirituelle, il ne faut pas se mépriser pour les offenses que nous avons commises. Il faut le regret sincère tout en ayant confiance que Dieu nous pardonne. Lorsque nous serons humbles, nous verrons la pauvreté de Dieu qui est à la fois le plus riche et le plus pauvre des êtres. Lui, il est, point à la ligne. Nous, nous voulons tout avoir, tout posséder. Ayons peu; soyons beaucoup, comme Dieu lui-même ! 3. Se réconcilier avec le monde Mardi 12 août Évangile de Matthieu (18 1) Les disciples demandent à Jésus : Qui est le plus grand dans le Royaume des cieux ? Jésus leur répond que dans le Royaume des cieux il n’y a ni grandeur, ni infériorité, ni pouvoir ni avoir, comme dans notre monde terrestre. Tous et toutes sont aimés du même amour. Tous sont pardonnés en Jésus-Christ. Aussi, en nous réconciliant avec nos frères et nos sœurs, avec la société, les institutions qui sont souvent injustes, aux personnes en autorité, voire l’Église, nous faisons advenir le Royaume des cieux sur terre. Notre démarche vise à faire advenir le Royaume des cieux, c’est-à-dire la Paix avec et en Dieu. (Voir Paul, Romains 8 18-23) Mercredi 13 août Acclamation : 2e lettre de Paul aux Corinthiens (5 17-20) Si quelqu’un est en Christ, il est une création nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ et il nous a confié le ministère de la réconciliation. C’est Dieu, qui en Christ, réconciliait le monde avec lui, ne mettant pas leurs fautes au compte des hommes, et mettant dans notre bouche la parole de réconciliation. Nous sommes les ambassadeurs du 8 Christ. Par nous, c’est Dieu lui-même qui vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconciliez avec Dieu. Jeudi 14 août Journée de la Réconciliation Évangile de Matthieu (18 21; 19 1) : Pierre : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner. Jusqu’à sept fois. Et Jésus de répondre : je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » Le pardon doit être profond, et seul Dieu est en mesure de pardonner. Dieu ne semble pas revendiquer réparation de nos offenses. Nous avons du mal à saisir l’ampleur de l’amour inconditionnel de Dieu. En particulier, nous savons mal ce que Dieu nous a pardonné et combien sa miséricorde est grande, voire illimitée. 15 août Fête de l’Assomption de Marie Cherchez la paix, mes enfants, En paix, réconciliez-vous, La paix, c’est Dieu avec vous Allez dans la paix de Dieu Ave, Ave Maria Toi, Notre-Dame, Reine de la Paix, Toi, notre Mère, apprends-nous la Paix. LA PAIX SOIT AVEC VOUS ! 9 PARDONNER Ceux qui pardonnent sont Les guérisseurs de l’humanité Plutôt que de ressasser l’offense ou le dommage, plutôt que de rêver de revanche ou de vengeance, ils arrêtent le mal à eux-mêmes. Pardonner, c’est l’acte plus puissant qu’il soit donné aux hommes d’accomplir. L’événement qui aurait pu faire grandir la brutalité dans le monde sert à la croissance de l’amour. Les êtres blessés qui pardonnent transforment leur propre blessure. Ils guérissent, là où ils sont, la plaie qui défigure le visage de l’humanité¸ depuis ses origines : la violence. L’homme qui pardonne ressemble à Jésus, et rend Dieu présent. Gérard Bessière 10 Pour se préparer au sacrement de réconciliation La confession, c’est d’abord un aveu, unique et définitif aveu, toujours recommencé, celui de la détresse et de l’incapacité… Ce qui est cause, c’est moins l’infraction, l’événement, que l’acte du cœur dont l’infraction, la circonstance, est l’aspect plus ou moins réfléchi. Ce n’est pas seulement d’avoir volé mon prochain ou de l’avoir trompé, voire de l’avoir meurtri, qui est important, c’est de l’avoir considéré comme n’existant pas. C’est de cela, en chaque chose, même les plus petites, que je m’accuse; n’avoir pas réservé toutes mes forces, mon cœur et mes pensées à Celui-là même qui est le plus prochain et le plus proche, Dieu, sa tendresse et son amour. Et c’est cela que je dis, au moment même où j’ouvre la bouche devant Jésus qui est le prêtre : « Je suis un pécheur, je suis incapable d’aimer vraiment. Une fois de plus, j’ai oublié ton visage et n’ai pas contemplé ta grâce dans celui-ci de mes frères ou celle-là de mes sœurs. Et pour preuve, voici tous ces gestes insensés que j’ai commis, cet adultère, cette calomnie, cette colère, cette vanité. Regarde, Seigneur, j’ai même recommencé plusieurs fois, au point que je ne sais pas très bien si je les ai tous comptés et remarqués. Mon Dieu, qui devine chaque chose en moi, je ne veux rien te cacher de ce que je suis, de ce que je veux être, ni de ce que j’ai été. Reçois-moi tel que je suis, et tel que je t’implore de devenir dans ton amour. Voilà, j’ai tout dit. Je me repens et je t’aime. Il est possible que je recommence à cause de mes insuffisances et de mon orgueil, mais sache-le, ce sera toujours d’un pas inégal, et non avec remords, mais espérance. » (Benoît Patar, Libres propos et controverses, Les Presses philosophiques, 2013, p. 67-68) 11
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