1 Introduction 2 La réponse immunitaire chez l’homme est composée de deux mécanismes majeurs : L’immunité à médiation cellulaire dans laquelle les lymphocytes T jouent un rôle central et l’immunité humorale qui représente l'immunité liée aux lymphocytes B et à la production d'anticorps. LES IMMUNOSUPPRESSEURS ! ! Dr Myriam RAZGALLAH KHROUF A-H-U-pharmacologie, CNGMO Introduction 3 Introduction 4 Parmi les lymphocytes T (LT) on distingue deux soustypes : les LT CD4+ auxiliaires ou T helper (TH) et les LT CD8+ ou cytotoxique. Les LTH (LT CD4+) ont, comme leur nom l’indique, une fonction d’aide envers les autres cellules actrices de la réponse immunitaire. Ils permettent le développement et l’amplification des réponses immunitaires humorales et cellulaires et modulent l’activité des phagocytes par la production de cytokines. Les LT CD8+, cytotoxique, sont impliqués dans l’élimination des cellules infectées ou transformées. Introduction 5 Introduction 6 En effet, les LT expriment à leur surface un récepteur appelé TCR (T Cell Receptor). La liaison spécifique du RCP de la cellule T au complexe peptide-CMH de classe II induit la prolifération de la cellule CD4+ et la libération de cytokines. Cette réponse des cellules T-CD4 avec production de lymphokines est indispensable au développement des deux autres composants de la réponse immunitaire : les cellules T cytotoxiques et la réponse anticorps. ! C’est grâce à ce récepteur que les LT peuvent détecter la présence de leur antigène complexé à une molécule de CMH (Complexe majeur d’histocompatibilité, ou HLA) du soi à la surface d’une cellule présentatrice d’antigène (CPA) Introduction 7 Introduction 8 La reconnaissance et la liaison du RCP des cellules TCD8 au complexe peptide-CMH de classe I, de concert avec les lymphokines des cellules T-CD4 auxiliaires, conduit à la formation de cellules T cytotoxiques capable de lyser spécifiquement des cellules cibles exprimant le peptide-CMH spécifique à leur surface. La réponse humorale quant à elle est médiée par les lymphocytes B et leurs RCP cellulaires de surface (immunoglobuline membranaires) qui sont capable de reconnaitre les épitopes présents à la surface de molécules protéiques intactes. Le développement d’une réponse anticorps requiert l’activation des cellules T-CD4 auxiliaires et l’interaction de ces cellules et de leurs lymphokines avec les cellules B, dont l’immunoglobuline de surface a lié l’antigène protéique Introduction 9 Introduction 10 Une fois cette coopération cellulaire se met en place, les cellules B prolifèrent, se différencient en plasmocytes et secrètent des molécules d’anticorps capable de se fixer aux épitopes de surface des molécules de protéines. Le développement d’une réponse immunitaire primaire demande 8 à 14 jours. Une partie de cette réponse concerne la formation de cellules « mémoires » T et B Elles constituent un système à long terme, capable d’une réponse rapide lors d’un contact ultérieur avec l’antigène (réponse anamnestique ou secondaire) par le développement d’une réponse cellulaire T et anticorps en 1 à 3 jours après l’exposition à l’antigène, pour une neutralisation ou destruction rapide de celui-ci. Introduction 11 12 Schématiquement, les étapes du développement d’une réponse immunitaires sont : 1-La reconnaissance spécifique de l’antigène étranger. 2-L’activation des cellules immunitaires CD4 auxiliaires et la synthèse des cytokines (interleukines, interférons). 3-La prolifération et la différenciation lymphocytaire. Introduction 13 Introduction 14 Ainsi, l’immunosuppression peut être obtenue en bloquant ces différents niveaux de réponses : - La présentation de l’antigène, l’activation lymphocytaire, la prolifération lymphocytaire, la migration lymphocytaire et elle peut être obtenue aussi par une déplétion lymphocytaire Introduction 15 Introduction 16 En pratique la majorité des immunosuppresseurs actuellement utilisés bloquent la prolifération lymphocytaire en inhibant les signaux de reconnaissance et d’activation et/ou la synthèse d’acides nucléiques Premier Signal (Signal 1): L'activation des lymphocytes T CD4, déclenchée par la stimulation du récepteur T (TCR), aboutissant à la synthèse de cytokines, en particulier d'interleukine-2 (IL2). Introduction 17 Introduction 18 En effet, la stimulation du TCR entraîne des phosphorylations intracellulaires conduisant à l'activation de la calcineurine. La calcineurine activée permet la déphosphorylation d'un facteur de transcription cytoplasmique: le NFAT (nuclear factor of activated T cells). NFAT déphosphorylé peut alors, en association à la calcineurine, migrer du cytoplasme vers le noyau et se fixer sur des séquences régulatrices de gènes de cytokines et induire la synthèse de cytokines comme l'IL-2. Introduction 19 Introduction 20 Les molécules qui bloquent ce premier signal précoce, sont des inhibiteurs de la calcineurine, ils bloquent la transcription de cytokines (ciclosporine et tacrolimus) et bloquent le passage de G0 en G1 du cycle cellulaire, Second Signal (Signal 2): En réalité, l'induction de la transcription du gène de l'IL-2 nécessite, en plus de NFAT, l'action coordonnée de plusieurs facteurs de transcription tels que NF-kB, AP-1, et OCT-1. L'activation nucléaire de ces facteurs dépend en grande partie d'un autre signal d'activation du lymphocyte T. Les molécules qui inhibent ce deuxième signal sont des inhibiteurs de la co-stimulation (corticoïdes et certains anticorps monoclonaux). En l’absence de ce second signal, le lymphocyte T devient anergique. Introduction 21 Introduction 22 Troisième signal (Signal 3) : Les cytokines synthétisées, en particulier l'IL-2, sous l'action conjointe de ces deux signaux, se fixent sur leur récepteur de haute affinité et transmettent un troisième signal de progression du cycle cellulaire de phase G1 en phase S. Le récepteur de l'IL-2 est composé de 3 chaînes α (CD25), β et γ. Introduction 23 Introduction 24 Ce troisième signal implique l'activation de la protéine mTor (mammalian Target of rapamycine) qui contrôle la progression du cycle cellulaire. Les molécules qui inhibent ce troisième signal sont des inhibiteurs de l'action des cytokines (sirolimus, certains anticorps monoclonaux). Introduction 25 Introduction 26 Quatrième signal (Signal 4) : La progression dans le cycle conduit à la division cellulaire et à la prolifération clonale des lymphocytes T. La mitose nécessite une duplication et une synthèse d'acides nucléiques à partir de bases puriques et pyrimidiques. Les molécules qui inhibent cette synthèse d'acides nucléiques sont des antiprolifératifs ( Azathioprine, MMF) et constituent le quatrième niveau d'action des immunosuppresseurs. Introduction 27 Introduction 28 Il existe deux limitations importantes à l’utilisation des immunosuppresseurs : La première est un risque accru d’infection de tous types, incluant des bactéries, virus et champignons, mais aussi diverses infections opportunistes inhabituelles. Correspondance déficit immunitaire et risque infectieux :déficits en cellules phagocytaires (tuberculose, aspergillose), déficits en lymphocytes T (infections opportunistes, infections virales (EBV, CMV), champignons, interférence avec la réponse immunitaire humorale,• déficits en lymphocytes B (germes pyogènes, infections bactériennes) Introduction Introduction 29 30 Les médicaments immunosuppresseurs utilisés en Transplantation : Les différents immunosuppresseurs utilisés en pratique clinique en transplantation peuvent être répartis en 4 classes majeures : Les Glucocorticoïdes Les inhibiteurs de la calcineurine (ciclosporine et tacrolimus) Les médicaments antiprolifératifs/ anti-métabolique Les préparations d’anticorps La seconde limitation importante est l’augmentation du risque de survenue de lymphomes et de pathologies maligne apparentées qui ont été identifiés dans le cadre de la transplantation, et dont certaines au moins sont en relation avec une diminution de la réponse immunitaire à l’infection par le virus Epstein Barr (mononucléose infectieuse, lymphome de Burkitt, carcinome naso-pharyngé, maladie de Hodgkin…) en plus d’autre mécanisme qui restent encore à élucider. Glucocorticoïdes Inhibiteurs de la 31 calcineurine Les médicaments antiproliferatifs/ antimétabolique Médicaments Site d’action Effet Prednisone (cortancy®) et Methylprednisone (Solumedrol®) Cyclosporine (Neoral®, Sandimum®)), liaison à la Cyclophilline Tacrolimus (Prograf ®) liaison à la FKBP Transcription du Génome Interaction avec le RCP au GR Régulation de l’expression de certains gènes Sirolimus (Rapamune®), Everolimus (Afinitor®) liaison à la FKBP Inhibiteur de la mTOR Azathioprine (Imurel ®), 6-Mercaptopurine (Purinethol ®) : Analogue des purines Mycophenolate mofetil (Cellcept®), acide mycophenolique (Myfortic®) Methotexate (MTX®) Cyclophosphamide (Endoxan®) Les préparations d’Anticorps Anticorps polyclonaux ATGAM®, Thymoglobulin Anticorps monoclonaux Muromonab, Ac anti-IL2 Basiliximab = Simulect®, Daclizumab = Zenepax® Inhibiteur de la Calcineurine ADN ou ARN Ionisine monophosphate deshydrogenase Il inhibe la dihydrofolate reductase ADN ou ARN Plan ! Inhibition d’une enzyme nécessaire à la synthèse d’une interleukine IL2 indispensable à l’activation des LT T Arrêt de la progression du cycle cellulaire et blocage de la prolifération ! Inhibiteurs de la synthèse des purines Inhibiteurs de la synthèse des purines Inhibiteurs de la synthèse des purines et des pyrimidines alkyle l’ADN, particulièrement dans les cellules en prolifération Lymphocytes Lyses des lymphocytes Cible spécifique : CD3 ou RCP à IL2 Blocage de l’activation des lymphocytes 32 ! ! Structure chimique Mécanisme d’action Pharmacocinétique et interaction médicamenteuse Effets indésirable et pharmacovigilance 33 34 Les Glucocorticoïdes : Les glucocorticoïdes sont utilisés seuls ou associés à d’autre immunosuppresseurs pour la prévention du rejet de la Greffe et pour le traitement des maladies auto-immunes. 1-Les Glucocorticoïdes : Mécanisme d’action : 35 Mécanisme Génomique : 36 ! La plupart des effets pharmacologiques des GC ne sont pas immédiats, il faut un délai pour que les effets se manifestent. Ceci est du à leur mécanisme génomique (modification de l’expression d’un gène, avec régulation positives ou négative). Néanmoins, certaines actions immédiates par l’intermédiaire de RCP membranaires ont été aussi observées. Les corticoïdes interagissent avec des récepteurs spécifiques dans les tissus cibles pour réguler l'expression du gène nécessaire à la modification de la synthèse de certaines protéines spécifique. Pénétration des corticoïdes dans la cellule par diffusion passive Au niveau du cytoplasme : Interaction avec le RCP au Glucocorticoïdes (GR) Modification de sa conformation : passage de la forme inactivée (stabilisée par d’autres protéines (Heat-shok proteines and immunophilline) à la forme activée Translocation nucléaire du complexe GC-RCP Interaction de ce complexe GC-RCP avec l’ADN au niveau du site GRE (éléments de réponse aux corticoïdes) Régulation de la Transcription des gènes (ADN➔ ARNm) 1-Les Glucocorticoïdes : 37 1-Les Glucocorticoïdes : 38 ➔Augmentation de l’expression du gène codant pour les lipocortines : augmentation de la synthèse des lipocortines (inhibiteur de la phospholipase A2 ) : effets anti-inflammatoire ➔Diminution de l’expression du gène codant pour la COX2, collagenase et la stromelysine (enzymes impliquées dans la destruction des articulations) : Effets anti-inflammatoires 1-Les Glucocorticoïdes : 1-Les Glucocorticoïdes : 39 40 ➔ Diminution de l’expression du gène codant pour plusieurs cytokines : Diminution de la synthèse des cytokines, inhibition de la prolifération des cellules T, effet lymphopéniant périphérique rapide et transitoire en particulier à forte doses : effets immunosuppresseurs Les corticoïdes sont aussi utilisés pour maitriser les réactions allergiques qui peuvent survenir lors de l’utilisation de certains médicaments tels que : les globulines anti-lymphocytaires ou les anticorps monoclonaux. 41 42 Les Inhibiteurs de la calcineurines : Ciclosporine (Neoral®, Sandimum®) et Tacrolimus (Prograf®) Bien qu’ils ne partagent pas d’analogies de structures chimiques et qu’ils réagissent avec des cibles biochimiques différentes, ces deux médicaments la ciclosporine et le tacrolimus produisent des effets identique sur la transduction du signal dans les lymphocytes T, conduisant à l’effet immunosuppresseur désiré. Mécanisme d’action Structures chimique de la ciclosporine 43 44 La ciclosporine (Neoral®), Sandimum®) : La ciclosporine inhibe très sélectivement les lymphocytes T en supprimant la réponse cellulaire précoce aux stimuli antigéniques et régulateurs. La ciclosporine appartient à une famille de polypeptides cyclique dérivés du champignon Tolypocladium inflatum Gams. Elle est formée de 11 résidus aminoacides disposés selon une structure cyclique. Le tacrolimus est un antibiotique extrait de la fermentation d’un bouillon du microorganisme du sol, streptomyces tsukubaensis. La ciclosporine est lipophile et très hydrophobe. Elle doit donc être solubilisée pour une utilisation thérapeutique. Mécanisme d’action 45 Mécanisme d’action 46 L’effet immunosuppresseur apparait après la formation d’un complexe obtenu par la liaison de la ciclosporine à une protéine fixatrice cytosolique, la cyclophiline. Ce complexe se lie ensuite à la calcineurine inhibant ainsi l’activité phosphatase de cette dernière. La déphosphorylation est indispensable pour le passage des protéines cytosolique de régulation dans le noyau. Ainsi l’inhibition de l’activité de la calcineurine conduira à la suppression d’une cascade d’évènement qu’elle stimule tels que : Inhibition de la transcription de nombreux gènes des cellules T qui codent pour la synthese de cytokines spécifique, particulièrement pour l’interleukine -2 Mécanisme d’action 47 48 Le Tacrolimus (Prograf®) Le tacrolimus inhibe l’activation des cellules T en se fixant à une protéine fixatrice cytosolique, la FKBP (FK binding protein). Le complexe tacrolimus-FKBP se lie de façon stable à la calcineurine et inhibe l’activité phosphatase de cette dernière, ce qui bloque les événements indispensable à l’expression précoce des gènes qui codes pour les lymphokines. Le tacrolimus est plus puissant que la ciclosporine. 49 50 Les médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Sirolimus (Rapamune®), Everolimus (Afinitor®), 6-Mercaptopurine (Purinethol®), Azathioprine (Imurel ®), Mycophenolate Mofetil (Cellcept®), acide mycophenolique (Myfortic®) methotrexate (MTX®), Cyclophosphamide (Endoxan®). ! Plusieurs médicaments cytotoxiques sont utilisés en cancérologie ont montré un effet immunosupresseur. Sirolimus (Rapamune®), Everolimus (Afinitor®), 51 Mécanisme d’action 52 Structures chimique du sirolimus Le Sirolimus, appelé également Rapamycine (Rapamune ®) est une lactone macrocyclique produite à partir d'une bactérie filamenteuse Streptomyces hygroscopicus L’Everolimus, (40-O-[2-Hydroxyl] Ethyl-Rapamycin) est un analogue chimique et clinique du sirolimus. Sirolimus inhibe l’activation et la prolifération des lymphocytes T induite par l’IL2. L’effet immunosuppresseur du Sirolimus apparait après la formation d’un complexe obtenu par la liaison du Sirolimus à une protéine fixatrice cytosolique, la FKBP (FK binding protein). 53 54 Ce complexe inhibe une protéine kinase la mTOR (enzyme clef dans la progression du cycle cellulaire). L’inhibition de la mTOR bloque la progression du cycle cellulaire de la phase G1 à la phase S. Azathioprine (Imurel®), 6-Mercaptopurine (Purinethol®), 55 Mécanisme d’action 56 Une fois absorbé, l’AZA est totalement et rapidement transformé en 6-MP. La 6-MP sera ensuite métabolisée selon trois voies enzymatiques compétitives, deux voies d’élimination et une voie produisant les métabolites actifs. L’azathioprine est un antimétabolite purique. C’est le promédicament de la 6-mercaptopurine (Purinethol®). Il contient un groupement imidazole attaché à un soufre en position 6 du cycle purique. Mécanisme d’action 57 Mécanisme d’action 58 La première voie fait intervenir la XO, conduisant à l’acide thiourique, métabolite inactif excrété dans les urines ; La seconde voie d’élimination, sous la dépendance de la TPMT, permet la conversion de la 6-MP en 6MMP, un métabolite inactif, en utilisant la SAM (Sadénosyl L-méthionine ) comme donneur de méthyle; Mécanisme d’action 59 Mécanisme d’action 60 La troisième voie est la voie des métabolites actifs. Elle passe initialement par l’hypoxanthine guanine phosphoribosyltransférase (HGPRT), conduit, après plusieurs transformations enzymatiques, notamment grâce à des kinases successives, à la formation de dérivés mono-di-tri-phosphorylés, les 6thioguanine nucléotides (6-TGN), métabolites actifs, incorporés à l’ADN ou à l’ARN ; La 6-thioinosine monophosphate (6-TIMP) est également un substrat de la TPMT qui la transforme en 6-méthylthioinosine monophosphate (6-MeTIMP), elle-même convertie via des kinases en dérivés mono- di- puis tri-phosphorylés, les 6méthylmercaptopurine ribonucléotides 6-MMP(R). Ce sont de puissants inhibiteurs de la synthèse des purines. Mécanisme d’action 61 Mécanisme d’action 62 ➔Inhibition de la biosynthèse des nucléotides normaux entrant dans la constitution des acides nucléiques et empêche ainsi la prolifération de cellules participant à la détermination et à l'amplification de la réponse immune. ! Lorsque la TPMT (enzyme cytosolique au niveau du foie et des reins, connu pour son important polymorphisme génétiques) est peu ou pas active, en raison d'une mutation du gène, une plus grande quantité de 6-TGN est formée et le patient est exposé à un risque accru de toxicité. ➔ Accumulation des 6-TGN ➔ Toxicité hématologique L'effet immunosuppresseur de l'azathioprine peut n'apparaître qu'après plusieurs mois de traitement. Mécanisme d’action 63 64 Lorsque au contraire, nous avons une importante activité de la TPMT, en raison d'une mutation du gène, une plus grande quantité de 6-MMP sera formé et le patient est exposé à un risque accru de toxicité. ! ! Lorsque l’activité de la TPMT est élevée ➔ Accumulation des 6-MMP(R)➔Toxicité hépatique Le dosage de 6-TGN intraérythrocytaire peut aider au suivi thérapeutique, en particulier pour expliquer une mauvaise tolérance inhabituelle ou une toxicité sévère, pour dépister un déficit en TPMT ou pour résoudre un problème de compliance du traitement Mercaptopurine (Purinethol®) 65 66 Mécanisme d’action ! La mercaptopurine est une prodogue inactive. Pour avoir un effet immunosupresseur ou cytotoxique, elle doit être transformée dans la cellule, par voie enzymatique, en des métabolites actifs, les nucléotides thioguanidiques ou 6-TGN, ou bien en 6MMP via la transformation par la thiopurine méthyltransférase (TPMT). Mycophenolate Mofetil et Acide mycophenolique 67 68 Mycophenolate Mofetil (Cellcept®)et Acide mycophenolique (Myfortic®) Structure chimique du Mycophenolate Mofetil: Le mycophenolate mofetil est le 2-morpholinoéthyl ester de l’acide mycophenolique L’acide mycophénolique peut aussi être obtenu par fermentation de plusieurs espèces de Pénicillium Mécanisme d’action 69 Mécanisme d’action 70 L’acide mycophenolique (MPA), métabolite actif du mycophenolate mofétil, est un inhibiteur puissant de l’inosine monophosphate déshydrogénase, enzyme indispensable à la synthèse de novo des purines. L’effet fonctionnellement sélectif du MPA sur le système immunitaire vient de la dépendance des cellules T et B pour la voie de synthèse de novo par rapport à la voie alterne de biosynthèse purique qui passe par l’hypoxanthine-guanine phosphoribosyl transférase. Mécanisme d’action 71 Mécanisme d’action 72 Les lymphocytes, qui ne peuvent pas ou peu disposer de voie alterne de synthèse purique, sont plus affectés que les autres cellules de la moelle osseuse et que les cellules parenchymateuses qui l’utilisent plus facilement ➔ le MPA a un effet cytostatique plus marqué sur les lymphocytes que sur les autres cellules Méthotrexate (MTX®) 73 74 Autres médicaments antiprolifératifs et cytotoxiques : Mécanisme d’action : Dans la cellule, le méthotrexate se lie rapidement à son enzyme cible, la DHFR (enzyme nécessaire à la réduction du folate en tetrahydrofolate) ainsi que d’autres enzymes folates dépendantes ! Methotrexate Cyclophosphamide Méthotrexate (MTX®) 75 Méthotrexate (MTX®) 76 Mécanisme d’action : L’inhibition de la DHFR ➔ carence intracellulaire en co-facteurs tetrahydrofolique nécessaires à la synthèse de purines et du thymydate Le Methotrexte après métabolisation intracellulaire, agit parallèlement sous forme de dérivés polyglutamates actifs. Mécanisme d’action : L’inactivation de cette enzyme, inhibe la réduction de l’acide dihydrofolique (DHF) en acide tetrahydrofolique (THF). ! ➔Accumulation importante d’un substrat inhibiteur toxique le FH2 polyglutamate. Méthotrexate (MTX®) 77 Cyclophosphamide (Endoxan ®) : 78 Mécanisme d’action : Le cyclophosphamide appartient à la sous classe des moutardes à l’azote des composés Alkylants. Le mécanisme d’action immunosuppresseur du cyclophosphamide est identique a son mécanisme anticancéreux. Le cyclophosphamide alkyle l’ADN, particulièrement dans les cellules en prolifération, il interfère donc avec la synthèse et la fonction de l’ADN 79 80 4-Les anticorps monoclonaux et polyclonaux Il existe actuellement sur le marché plusieurs préparation d’anticorps ayant un effet immunosuppresseurs et sont utilisés pour le traitement et la prévention du rejet. ! Ces anticorps exercent leur effet contre des cibles présentes au niveau de la surface des lymphocytes. Les anticorps polyclonaux 81 82 Il existe trois préparations anti-lymphocytaire T humains d’origine animale, l’une est obtenue à partir de sérum de cheval ( Lymphoglobuline ®) et les deux autres sont à base de sérum de lapin (Thymoglobuline ®, Globulines antilymphocytaires). Les globulines antilymphocytes ou antithymocytes ont été préparées contre les lymphocytes ou les thymocytes par injection répétées de cellules humaines à des receveurs non humains (par exemple des chevaux) ! Ils provoquent ainsi une déplétion de lymphocytes T humains rapide et massive. L’immunisation vis à vis des Ig d’origine animale est observée chez environ 40 % de patients. Les globulines antithymocytes, Thymoglobulin ATGAM®: 83 84 la globuline antithymocyte est une immunoglobuline purifiée préparée commercialement à partir de sérum de cheval, de lapin, de mouton ou de chèvre après immunisation des animaux par des lymphocytes thymique humains. C’est un immunosuppresseur sélectif agissant sur les lymphocytes T. La déplétion lymphocytaire constitue probablement le principal mécanisme de l'immunosuppression La globuline anti-thymocyte se fixe à la surface des lymphocytes T circulants (CD2, CD3, CD4, CD8, CD 25…), ce qui provoque une lymphopénie et une disparition des réponses immunologique Tdépendantes Muromonab-CD3 85 86 Les anticorps monoclonaux Mécanisme d’action : La glycoprotéine CD3 des lymphocytes T est en contact immédiat avec le complexe de reconnaissance de l’antigène. Quand Muronab-CD3 se fixe à la glycoprotéine CD3, l’antigène ne peut pas se fixer sur le complexe de reconnaissance ➔ inhibition de la réponse immunitaire T-dépendante. Cet effet est rapide puisque la totalité des lymphocytes disparait du sang en quelques minutes. ! Les anticorps monoclonaux produisent des réponses immunosuppressive mieux ciblée et prévisible que celle dues aux anticorps polyclonaux. Anticorps anti-IL2 Basiliximab = Simulect®,- Daclizumab = Zenepax® 87 88 Mécanisme d’action : ! Ce sont des anticorps monoclonaux chimériques dirigés contre l’une des chaînes du récepteur de l’interleukine 2 (=IL2) présent dans les lymphocytes activés. Ils empêchent la fixation de l’IL2 à son récepteur et bloquent ainsi l’action de l’IL2 ! Pharmacocinétique des Immunosuppresseurs Pharmacocinétique des immunosuppresseurs 89 90 ! ! ! Pharmacocinétique des Inhibiteurs de la calcineurines Ciclosporine (Neoral®, Sandimum ®) Tacrolimus (Prograf®) Caractéristiques pharmacocinétiques de la ciclosporine 91 92 ! ! Ciclosporine (Neoral®, Sandimum ®) Absorption (molécule très lipophile) Paramètres pharmacoc inétiques de la Distribution ciclosporin e La nouvelle formulation de la ciclosporine a été mise au point pour améliorer l’absorption digestive. La biodisponibilité de la forme microémulsion (soluté buvable ou capsule) est supérieure à celle obtenue avec la formulation initiale avec une variabilité inter et intra patient moindre, La biodisponibilité est de l’ordre de 50 %. L’ingestion d’un repas gras retarde significativement l’absorption de l’ancienne formulation mais pas la nouvelle. La ciclosporine se distribue largement dans l’organisme Vd 13 l/kg. Dans le sang total la ciclosporine est répartie à 50% environ au niveau des érythrocytes, Dans le plasma, 90 % environ de la ciclosporine sont liés aux protéines. Métabolisme La ciclosporine est largement transformée par le foie, et élimination essentiellement par le CYT P450 3A. Plus de 30 métabolites ont été identifiés avec des différences interindividuelles importantes, T ½ vie est d’environ 6h La ciclosporine est éliminée par les fèces à partir de la bile (6% au niveau des urines) D’ordre L'utilisation conjointe de médicaments nephrotoxiques (aciclovir, pharmacodyn vancomycine, aminosides, AmB…) augmente le risque de toxicité amique rénale de la ciclosporine. Si une telle association est nécessaire, il faut renforcer la surveillance biologique rénale. Hyperkaliemiants surtout en cas IR : L'association avec les sels de K, les diurétiques hyperkaliémiants, les IEC, les antagonistes de l'angiotensine II, les AINS, les héparines : majore le risque d'hyperkaliémie 93 94 Rq : Sandimmum® et Néoral® ne sont pas bioéquivalent, d’où la nécessité d’une adaptation posologique et d’un suivi thérapeutique, en cas de substitution Inducteurs Millepertuis, carbamazepine, phénobarbital, phénytoine, rifampicine : enzymatique diminution des concentrations plasmatiques de ciclosporine, en raison de son effet inducteur enzymatique, avec risque de baisse Interactions d'efficacité, voire d'annulation de l'effet, pouvant entraîner un risque médicament de rejet. euses de la Inhibiteurs Fluconazole, voriconazole, eryhtromycine, jus de pamplemousse … ciclosporine enzymatique Augmentation des concentrations sanguines de ciclosporine (inhibition du métabolisme hépatique de la ciclosporine). Autres type d’interaction Rosuvastatine, simvastatine Risque majoré d'effets indésirables (concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse par diminution du métabolisme des statines Des interactions possibles avec d’autres médicaments ayant une forte affinité pour les protéines plasmatiques (par exemple AINS, anticoagulants oraux ou antidiabétiques oraux) doivent donc être prises en considération. Vaccins vivants atténués : Risque de maladie généralisée éventuellement mortelle. 95 96 ! ! Tacrolimus (Prograf®) Le suivi thérapeutique : L'utilisation conjointe de médicaments ayant une toxicité rénale (aciclovir, vancomycine, aminosides, amphotericine B …) propre augmente le risque de néphrotoxicité. Si une telle association est D’ordre pharmacodyn nécessaire, il faut renforcer la surveillance biologique rénale. L'association avec les sels de K, les diurétiques hyperkaliémiants, les amique IEC, les antagonistes de l'angiotensine II, les AINS, les héparines : majore le risque d'hyperkaliémie Caractéristiques pharmacocinétiques du Tacrolimus 97 Le tacrolimus peut être absorbé à tous les niveaux du tractus gastrointestinal. La biodisponibilité est environ de 25 %. Chez des sujets sains. Absorption L’absorption est max à jeun. Ils sont diminués en présence d'aliments, l'effet étant plus prononcé après un repas riche en graisses et moindre après un repas riche en hydrates de carbone. La cinétique du tacrolimus après perfusion intraveineuse peut être décrite par un modèle bicompartimental. Dans la circulation Paramètr systémique, le tacrolimus est fortement lié aux érythrocytes. Dans es Distribution le plasma, le tacrolimus est fortement lié (> 98,8 %) aux pharmaco protéines plasmatiques. cinétiques Le tacrolimus est largement distribué dans l'organisme. Le Vd est de 47,6 l en moyenne. Le tacrolimus est largement métabolisé dans le foie (principalement par le cytochrome P450-3A4), Un métabolisme gastro-intestinal par le CYP3A4 dans la paroi intestinale a également été observé. Plusieurs métabolites ont été identifiés Métabolisme La ½ vie est longue et variable, est d'environ 43 heures. et élimination le tacrolimus est presque totalement métabolisé avant d'être éliminé principalement par voie biliaire. 99 98 Millepertuis, carbamazepine, phénobarbital, phénytoine, rifampicine : I n d u c t e u r s diminution des concentrations plasmatiques de ciclosporine, en raison de enzymatiques son effet inducteur enzymatique, avec risque de baisse d'efficacité, voire d'annulation de l'effet, pouvant entraîner un risque de rejet. Interactions Fluconazole, voriconazole, eryhtromycine, jus de pamplemousse, les médicamen teuses I n h i b i t e u r s inhibiteurs de la protéase du VIH Augmentation des concentrations enzymatiques sanguines de ciclosporine et de la créatininémie (inhibition du métabolisme hépatique de la ciclosporine). Le tacrolimus est un inhibiteur connu du CYP3A4 ; Des interactions possibles avec d’autres médicaments ayant une forte affinité pour les protéines plasmatiques (par exemple AINS, anticoagulants oraux ou antidiabétiques oraux) doivent donc être Autres types prises en considération. d’interactions Vaccins vivants atténués : Risque de maladie généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. 100 Les deux molécules se caractérisent par : ! Marge thérapeutique étroite (efficacité/ néphrotoxicité) ! Variabilité interindividuelle de la cinétique ! Relations concentration-effet et concentrationtoxicité ! Interactions médicamenteuses ! Pas de mesure directe de l ’effet ! Méthodes de dosages sensibles et spécifiques La Ciclosporine (Neoral®, Sandimum®) : ! La concentration résiduelle : La valeur de la concentration résiduelle de la ciclosporine, à l’état d’équilibre, (les dosages étant effectués par une méthode déterminant spécifiquement la ciclosporine inchangée) dans une fourchette comprise entre 100 et 300 ng/ml dans le sang total. 101 102 Intérêts et limites du C0 Intérêts et limites du C2 ! ! ! facile pour le patient ! facile pour le personnel médical (flexible) ! peu cher ! N’est pas le meilleur index d’exposition ! faible prédicteur de rejet aigu ou de toxicité ! meilleure corrélation C2 que C0 avec AUC (0.92 vs 0.40); ! facteur clinique et créatinine meilleurs pour C2, ! Objectif C2 : 300-600 ng/ml ! Biais dans l’estimation du C2 en fonction de l ’erreur sur le temps de prélèvement C0 conduit à des modifications de doses trop fréquentes Le tacrolimus : 103 104 AUC 0-12 h et AUC 0-4 h ! ! AUC0-4 représente 50 à 60% de l’AUC0-12 ! différentes combinaisons de prélèvements ! Peu de validations prospectives ! Pb de mauvaise estimation, erreur individuelles de prédiction peuvent atteindre 50% ! Strict respect des horaires de prélèvement Forte corrélation entre l'AUC et les concentrations résiduelles sur sang total à l'état d'équilibre. Le suivi thérapeutique des concentrations résiduelles sur sang total permet donc une bonne estimation de l'exposition systémique. Cible thérapeutique : conc° < 10 ng/ml corrélé avec une bonne tolérance Certaines études annoncent que C3, C4 et C6h mieux corrélés à l ’AUC que le C0, et d’autres parlent de l’AUC simplifié 0-4h 105 106 Rq : Aussi bien pour la ciclosporine que le tacrolimus : les fourchettes des concentrations plasmatiques varient en fonction du type de greffe et de la période de prescription (délai entre la greffe et le suivi thérapeutique). ! ! Pharmacocinetiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Caractéristiques pharmacocinétiques du Sirolimus 107 108 Absorption ! ! Pharmacocinetiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Sirolimus Paramètre pharmaco cinétiques Distribution Métabolis me et élimination Après administration de la solution orale Rapamune, le sirolimus est rapidement absorbé. La disponibilité générale du sirolimus est d’environ 20% Effet des repas riches en graisse : diminution de 34 % de la Cmax de sirolimus, une augmentation de 3,5 fois du délai d’atteinte de la concentration maximale sans influence de l’efficacité du traitement. ➔LA Rapamune doit toujours être prise de la même façon, soit avec des aliments, soit sans aliments Après l’administration de la solution orale Rapamune, le rapport moyen concentration sanguine/concentration plasmatique du sirolimus s’est élevé à 36 % Le sirolimus est métabolisé en grande partie par l’isoenzyme CYP3A4 dans la paroi intestinale et le foie, et est expulsé des entérocytes de l’intestin grêle par la P-glycoprotéine, agissant comme une pompe d’efflux. Par conséquent, l’absorption du sirolimus et son élimination subséquente de la circulation générale peuvent être influencées par les médicaments qui influent sur ces protéines : (Inhibiteurs de la PGP : vérapamil) Après l’administration d’une dose unique de sirolimus, on retrouve une partie importante (91 %) de la dose dans les selles et une faible proportion (2,2 %) dans l’urine, La T1/2 vie d’élimination terminale 62 heures Caractéristiques pharmacocinétiques du Sirolimus 109 La prudence s’impose lorsque des médicaments ou substances néphrotoxiques surveillance attentive avec les inhibiteur de l’HMG-CoA réductase ou D’ordre un fibrate visant à détecter une élévation éventuelle des lipides. pharmacodyn Association avec les inhibiteurs de la calcineurines : des cas de amique syndrome hémolytique et urémique, de purpura thrombocytopénique thrombotique et de microangiopathie thrombotique provoqués Interactions Inducteurs médicamen enzymatiques teuses les inducteurs de la CYP3A4 et de la P-glycoprotéine peuvent diminuer les concentrations de sirolimus Les inhibiteurs de la CYP3A4 CYP3A4 (comme le kétoconazole, le Inhibiteurs voriconazole, l’itraconazole, la télithromycine ou la clarithromycine) et enzymatiques de la P-glycoprotéine peuvent accroître les concentrations de sirolimus 110 ! ! Pharmacocinetiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Everolimus Vaccins : Les immunosuppresseurs peuvent modifier la réponse aux vaccins. Par conséquent, durant le traitement par Rapamune, l’efficacité Autres types des vaccins pourrait être réduite. d’interactions Tout vaccin composé d’agents vivants doit être évité, notamment le BCG et les vaccins antirubéoleux, antipoliomyélitique (à prise orale). Caractéristiques pharmacocinétiques de l’Everolimus Caractéristiques pharmacocinétiques de l’Everolimus 111 Paramètres PK et Interactions médicamenteu ses de l’everolimus après administration orale, les concentrations maximales de l’évérolimus sont atteintes en 1 à 2 h après l’administration Effet de la nourriture : la Cmax et l’AUC de l’évérolimus sont réduites respectivement de 60 % et de 16 % lors de Absorption l’administration des comprimés avec un repas riche en graisses Le rapport sang-plasma de l’évérolimus est dépendant de la concentration (de 17 % à 73 % sur l’intervalle de 5 à 5.000 ng/ Distribution ml). La liaison aux protéines plasmatique de 74 %. Vd est de 110 litres L’évérolimus est un substrat du CYP3A4 et de la glycoprotéine-P. Excrétion : après administration d’une dose unique de l’évérolimus, la majorité (80 %) de la radioactivité a été retrouvée dans les fécès, et seule une quantité minime (5 %) a été excrétée dans les Métabolism urines. La molécule mère n’a été détectée ni dans les urines ni dans les e et élimination fécès. La demi-vie d’élimination est de 28 ± 7 h. Les inducteurs du CYP3A4 peuvent augmenter le métabolisme de l’évérolimus et en diminuer les concentrations sanguines (Carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne ; antiviraux anti-VIH : efavirenz, névirapine). Inducteurs Rifampicine : le traitement préalable de la Rifampicine suivies d’une dose enzymatiqu unique d’Everolimus a augmenté la clairance de l’évérolimus approximativement 112 es du CYT d’un facteur 3 et diminué respectivement la Cmax et l’AUC de l’évérolimus de 450 3A4 58 % et 63 %. Les inhibiteurs modérés du CYP3A4 et de la PgP peuvent augmenter les concentrations sanguines de l’évérolimus (fluconazole ; érythromycine ; inhibiteurs calciques : vérapamil, nicardipine, diltiazem ; antiprotéases : nelfinavir, indinavir, amprénavir). Ciclosporine (inhibiteur du CYP3A4 et de la PgP) : la biodisponibilité de Inhibiteurs l’évérolimus est significativement augmentée par l’administration concomitante enzymatiqu es du CYT de ciclosporine. Au cours d’une étude à dose unique chez des volontaires sains, 450 3A4 la ciclosporine sous forme de microémulsion (Néoral) a entraîné une augmentation de l’aire sous la courbe (AUC) de l’évérolimus de 168 % (46 %-365 %) et de sa Cmax de 82 % (25 %-158 %) Autres types d’interactions Vaccination : les immunosuppresseurs peuvent modifier la réponse vaccinale; L’utilisation de vaccins vivants doit être évitée. Caractéristiques pharmacocinétiques de l’Azathioprine (Imurel®), 6-Mercaptopurine (Purinethol®), L'azathioprine est rapidement absorbée après administration orale L'azathioprine se dissocie rapidement in vivo en 6-MP et en un dérivé 114 Absorption méthylnitro-imidazole. La 6-MP traverse facilement les membranes cellulaires et est convertie intracellulairement en thio-analogues de la purine. 113 ! Distribution ! Pharmacocinetiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : l’Azathioprine (Imurel®), 6-Mercaptopurine (Purinethol®), La 6-MP : Qu'elle soit ou non administrée directement ou dérivée in vivo de l'azathioprine, est principalement éliminée sous forme de métabolite oxydé inactif de l'acide thio-urique: l'acide 6-thiourique. Cette oxydation est provoquée par la xanthine oxydase, enzyme inhibée par l'allopurinol. La demi-vie plasmatique est de 3 à 5 heures, la demi-vie de la 6-MP, entre 38 et 114 minutes. Jusqu'à 50 % de la dose est excrétée dans les urines durant les premières 24 heures suivant l'administration. Métabolisme Seule une faible quantité d'azathioprine administrée est excrétée sous forme et élimination inchangée, dans l'urine. L'élimination est urinaire sous forme, principalement, d'acide thio-urique inactif. Chez les patients souffrant d'insuffisance rénale, il peut être nécessaire de réduire la posologie, probablement en raison de la diminution de l'élimination des métabolites actifs de l'azathioprine. Le métabolisme de l'azathioprine est également altéré chez les patients atteints d'insuffisance hépatique. La conversion en forme active est diminuée et, en particulier, la dégradation en métabolites éliminables est diminuée L'allopurinol, exercent un effet inhibiteur sur le métabolisme de l'azathioprine en bloquant une enzyme, la xanthine oxydase. En cas de co-administration Allopurinol d'allopurinol, avec l'azathioprine, la dose de cette dernière doit être réduite au quart de la dose originale 115 Si l'azathioprine est associée à d'autres immunosuppresseurs, comme la ciclosporine Immunosupr et le tacrolimus, le risque accru d'immunosuppression excessive doit être pris en resseurs considération. Dérivés de l'acide aminosalicy lique : inhibiteurs de l'enzyme TPMT Une attention particulière est recommandée lors d'administration simultanée avec des dérivés de l'acide aminosalicylique (l'olsalazine, la mésalazine, la sulfasalazine, la sulphasalazine), qui sont des inhibiteurs de l'enzyme TPMT. (effet myélotoxique plus élevé (accumulation 6-TGN). Il est souhaitable d'établir le phénotype et le génotype du patient, quand cela est possible et approprié, avant l'administration de l'azathioprine, à la recherche d'un déficit possible en thiopurine méthyltransférase. Succinylchol l'azathioprine potentialise le blocage neuromusculaire provoqué par la ine succinylcholine (curare) Inhibition de l'effet anticoagulant de la warfarine a été rapportée quand elle est administrée avec l'azathioprine (INR, une attention particulière lors de l’arrêt de l’azathioprine) L'administration concomitante de l'azathioprine avec la triméthoprime, Autre sulfaméthoxazole, la cimétidine ou l'indométacine augmente le risque d'aplasie médullaire L'azathioprine se distribue rapidement dans tout le corps. Suivi thérapeutique 116 Les déterminations des concentrations plasmatiques d'azathioprine ou de 6-MP n'ont aucune valeur pronostique en ce qui concerne l'efficacité ou la toxicité de ces composés 117 ! ! Pharmacocinétiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Mycophenolate Mofetil (Cellcept®) et Acide mycophenolique (Myfortic®) Caractéristiques pharmacocinétiques du Mycophenolate Mofetil (Cellcept®) et Acide mycophenolique (Myfortic®) Après administration orale, l’absorption du mycophénolate sodique est quasiment complète. La biodisponibilité est de 94%, le MMF est une prodrogue du MPA. Le temps d'obtention de la concentration maximale de MPA est d'environ 1,5-2 118 Absorption heures. l'administration de Myfortic avec un repas riche en graisses n'a pas eu d'effet sur l'AUC du MPA : le paramètre PK le plus pertinent pour la relation avec l'efficacité. Le volume de distribution à l'état d'équilibre du MPA est de 50 litres. L'acide mycophénolique et le glucuronide de l'acide mycophénolique sont tous deux fortement Distribution liés aux protéines plasmatiques (90%). La concentration de MPA libre peut augmenter en cas de diminution des sites de fixation protéique (urémie, insuffisance hépatique, hypoalbuminémie, utilisation de médts à forte fixation)➔ un risque accru d'effets liés au métabolisé MPA. Le MPA indésirables est principalement par la glucuronyl transférase en glucuronide phénolique du MPA, le glucuronide de l'acide mycophénolique (MPAG) La majeure partie du MPA est excrétée par voie urinaire sous forme de MPAG. Cycle enterohepatique : Le MPAG excrété dans la bile peut être déconjugué par la flore intestinale. Le MPA qui résulte de cette déconjugaison peut ensuite être réabsorbé. Environ 6 à 8 heures après l'administration de Myfortic, un second pic de Métabolism concentration du MPA peut être observé. La demi-vie du MPA est d’environ 12 heures et sa clairance de 8,6 l/h e et élimination La pharmacocinétique du MPA est apparue inchangée sur l'intervalle de fonction rénale allant d'une fonction normale à une fonction nulle Une hépatopathie consistant en une atteinte prédominante de la fonction biliaire, par exemple une cirrhose biliaire primitive, peut avoir un effet différent Caractéristiques pharmacocinétiques du Mycophenolate Mofetil (Cellcept®) et Acide mycophenolique (Myfortic®) 119 + Aciclovir et ganciclovir : augmentation des concentrations plasmatiques du glucuronide de l'acide mycophénolique (MPAG) et d’aciclovir/ganciclovir, résultant vraisemblablement d’une compétition au niveau de la sécrétion tubulaire rénale ! Antiacides avec hydroxyde de magnésium et hydroxyde d'aluminium : Lors de l’administration simultanée de Myfortic et d’antiacide contenant de l'hydroxyde de Mg et AL➔ diminution de l’ASC et de la Cmax du MPA ! Cholestyramine et médicaments fixant les acides biliaires Il convient d'être prudent en cas d'administration concomitante de Myfortic et de médicaments pouvant fixer les acides biliaires, comme la cholestyramine ou le charbon activé, car l’exposition au MPA et l'efficacité de Myfortic pourraient être diminuées. ! Ciclosporine et tacrolimus : modification au niveau des AUC du MPA ! + Vaccins vivants atténués Il convient de ne pas administrer de vaccins vivants aux patients immunodéprimés 120 Il existe une grande variabilité entre les patients (AUC varie dans un rapport de 1 à 10). L’utilisation d’une dose unique pour tous les patients est remise en question et qu’un suivi pharmaco-thérapeutique semble nécessaire pour optimiser l’efficacité du MMF Caractéristiques pharmacocinétiques du Methotrexate 121 122 Après administration orale chez l'adulte, le produit est rapidement absorbé, le pic sérique est obtenu en 1 heure. Pour les faibles doses (0,1 mg/kg), l'absorption est presque complète, elle est faible pour des Absorption doses plus importantes. ! ! Pharmacocinétiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Méthotrexate Quelle que soit la voie d'administration, le passage de méthotrexate Distribution dans le sang et les tissus est très rapide. Le métabolisme est intracellulaire, il a lieu principalement dans les cellules néoplasiques et dans les hépatocytes. Le MTX, administré à hautes et moyennes doses, traverse la barrière Métabolism hématoméningée. L'élimination est principalement rénale. e et élimination La demi-vie plasmatique est de l'ordre de deux heures, avec une fixation protéique de l'ordre de 50 % Médicaments nephrotoxiques : L'utilisation conjointe de médicaments ayant une toxicité rénale propre augmente le risque de néphrotoxicité du MTX ! 123 Antivitamine K Augmentation du risque thrombotique et hémorragique au cours des affections tumorales ➔ Contrôle plus fréquent de l'INR ! Probénécide et penicillines : Augmentation de la toxicité hématologique du méthotrexate. Inhibition de la sécrétion tubulaire rénale du méthotrexate par le probénécide Acide acétylsalicylique utilisé à doses antalgiques, antipyrétiques ou antiinflammatoires: Majoration de la toxicité notamment hématologique du MTX (diminution de sa clairance rénale du MTX par les anti-inflammatoire) Interactions Triméthoprime Augmentation de la toxicité hématologique du MTX (deplacement médicamente de sa fixation aux proteines plasmatiques et de sa secretion rénale ainsi qu'inhibition de la dihydrofolate réductase). uses Phenytoine : Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de phénytoïne, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du MTX par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne. Phénylbutazone toutes formes y compris locales Quelle que soit la dose du MTX : Augmentation de la toxicité hématologique du MTX (diminution de la clairance rénale du méthotrexate par les anti-inflammatoires) Immunosuppresseurs (ciclosporine, évérolimus, tacrolimus, sirolimus) Immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif. 124 ! ! Pharmacocinetiques des médicaments antiprolifératifs / antimétabolique : Cyclophosphamide, Endoxan® Caractéristiques pharmacocinétiques du Cyclophosphamide 125 Absorption Paramètres pharmacoci nétiques La molécule initiale est une prodrogue inactive (activé par le CYT P450), bien absorbé par voie orale, la CC plasmatique est atteinte une heure après l’administration orale Elle est hydroxylée dans le foie par les microsomes hépatiques aboutissant essentiellement à la formation du 4hydroxy-cyclophosphamide et à son tautomère l'aldocyclophosphamide puis à la moutarde phosphoramide (métabolite actif) et à l'acroleine (métabolite urotoxique). Le temps moyen de demi-vie plasmatique du Métabolisme et cyclophosphamide varie de 4 à 7 heures élimination Son élimination à l'état inchangé ainsi que celle de ses métabolites est essentiellement urinaire. 127 + Phénytoïne: Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique ou risque d'augmentation de la toxicité ou de la perte d'efficacité du cytotoxique due à l'augmentation du métabolisme hépatique par la phénytoïne. 126 + Ciclosporine (décrit pour doxorubicine, étoposide) Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération. + Tacrolimus (par extrapolation à partir de la ciclosporine). Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération Interactions + Vaccin contre la fièvre jaune: Association contre – indiquée : Risque de maladie médicamente vaccinale généralisée mortelle. uses Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune). Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite). 128 ! Pharmacovigilance des immunosupresseurs Pharmacovigilance des inihibiteurs de la calcineurine : ciclosporine et tacrolimus Pharmacovigilance des inihibiteurs de la calcineurine : ciclosporine et tacrolimus Ciclosporine Nephrotoxicité : (75% des malades) aiguë, réversible, dose-dépendante. Hypertension artérielle par vasoconstriction des artérioles afférente et efférente du rein ! réduction de la filtration glomérulaire +rétention sodée. 129 Hepatotoxicité, Elévation transitoire de la bilirubinémie, des phosphatases alcalines et des gamma GT. Neurotoxicité , Tremblements des extrémités. Hyperkaliémie Hyperplasie gingivale (favorisée par une mauvaise hygiène bucco-dentaire et l'utilisation de certaines dihydropyridines). Hypercholestérolémie Hirsutisme. Troubles gastro-intestinaux (anorexie, nausées, vomissements, diarrhée). Tacrolimus Pharmacovigilance des antimetabolites : inihibiteurs de la mTOR : Sirolimus et Everolimus Profil de toxicité semblable à celui de la ciclosporine Néphrotoxicité: atteinte rénale par nécrose tubulaire, IR chronique, hématurie Neurotoxicité : tremblements, paresthésie, anxiété nervosité, insomnie, troubles de l’audition (acouphènes surdité) Hypertension artérielle Troubles électrolytiques et métaboliques: hyperglycémie (diabétogène) hyperlipidémie hyperkaliémie, hypomagnesiemie Troubles visuels: vision trouble, photophobie, troubles oculaires, cataracte, photophobie Syndromes lymphoprolifératif associé a EBV Risque potentiel de cancer de la peau Pharmacovigilance des antimétabolites : Inhibiteurs de la mTOR : Sirolimus et Everolimus 131 130 Sirolimus Anomalie de la cicatrisation : Cicatrisation lente de plaies opératoires Infection : des voies urinaires et Symptômes ressemblant à ceux du rhume ou de la grippe, Fièvre ou frissons Troubles de la vision problème de peau (éruption cutanée, l'acné, une sécheresse de la peau) • Constipation, Diarrhée Nausées ou dérangements d’estomac Maux de ventre Ballonnement abdominal • Maux de tête, Insomnie • Tremblements, Sentiment d’anxiété • Douleurs aux articulations, aux os ou au dos, Enflure des mains, des pieds, des chevilles ou de la partie inférieure des jambes, Faiblesse, essoufflement Saignement ou apparition de bleus anormaux • Accumulation ou rétention de liquide • Accélération du rythme cardiaque ou palpitations cardiaques • Ulcère de la bouche ou herpès labial, Kystes ovariens Cancer de la peau Everolimus pneumopathie non infectieuse (y compris une maladie interstitielle); AFINITOR® infections; insuffisance rénale. ulcères de la bouche, Elévation des triglycérides, toux, diarrhée et constipation, problème de peau (tel qu'une éruption cutanée, l'acné, une sécheresse de la peau ou des démangeaisons), fièvre, faible quantité de globules blancs (les cellules sanguines qui combattent les infections), vomissements, douleur à l'estomac, convulsions, maux de tête, étourdissements, congestion ou écoulement nasal, l’Azathioprine (Imurel®), 6Mercaptopurine (Purinethol®), 132 Comme tous les cytotoxiques : toxicité envers les cellules qui ont une croissance rapide (celle de la moelle : leucopenie, thrombopenie, du tractus gastro-intestinal) Toxicité hépatique : cholestase Mutagenicité et cancérogénicité Mycophenolate Mofetil (Cellcept®) et Acide mycophenolique (Myfortic®) Appareil digestif: diarrhée, douleurs abdominales Hémorragie digestive, ulcère gastroduodénal, atrophie des villosités intestinale, Leucopénie, thrombopénie, anémie, Augmentation de l’acide urique, Hyperlipidémie, Hyper bilirubinémie, élévation des enzymes hépatique ! ! ! ! stomatites ulcéreuses, nausées et douleurs abdominales (ulcérations buccales et diarrhées sont des signes de surdose), ulcérations digestives ; perforations intestinales ; atteintes hématologiques : agranulocytoses, thrombopénies, anémies ; atteintes hépatiques aiguës à forte dose ou chroniques à dose plus faible et au long cours, avec cirrhose et fibrose hépatique ; insuffisances rénales, nécroses tubulaires ; pneumopathies interstitielles ; atteintes cutanées : acnés, ecchymoses, ulcérations, troubles de la cicatrisation; photosensibilisation, alopécies, irritations oculaires, convulsions Le méthotrexate est tératogène et cancérogène Endoxan Cystite hemmoragique ➔ mesna (uromitexan) et une bonne hydratation Cardiotoxicité, Pancytopenie severe, Alopecie, Nausée, vomissement Ulcération des muqueuses, Altération des ongles, hyperpigmentation de la peau Methotrexate Pharmacovigilance des Anticorps : La thymoglobuline 133 134 ! Pharmacovigilance des Anticorps : Administration sous surveillance médicale stricte en milieu hospitalier ! Des réactions associées à la perfusion sont susceptibles de se produire après l’administration de Thymoglobuline et ce, dès la première ou la seconde perfusion au cours d’un seul cycle de traitement par Thymoglobuline : fièvre, frissons, dyspnée, nausées/vomissements, diarrhées, céphalées, hypotension/ hypertension, malaise, éruptions cutanées, urticaire . anaphylaxie ou un syndrome sévère de relargage des cytokines (SRC) par les monocytes et les lymphocytes activés ! La survenue d’une thrombopénie et/ou une leucopénie (notamment lymphocytopénie et neutropénie) a été notée ces affections sont réversibles après adaptations posologiques.
© Copyright 2025 ExpyDoc