Les modèles d’équilibre général dynamique stochastique et leurs applications en Afrique : Une revue de littérature Jean-Paul K. Tsasa Vangu [email protected] Laboratoire d’Analyse-Recherche en Economie Quantitative [LAREQ] http://www.lareq.com Makroeconomica Working Paper, No Q1 – 001 http://www.makroeconomica.org Dernier draft : March 03, 2014 RESUME. Cet article passe en revue la littérature récente sur les modèles d’équilibre général dynamiques stochastiques, considérés comme le dernier stade du développement de la modélisation macroéconomique depuis la théorie générale de Keynes. L’objectif fixé est (i) de recenser les différents projets concernant leurs applications dans les économies africaines, (ii) documenter les régularités empiriques caractérisant les économies africaines, (iii) d'apprécier la valeur et l'utilité de l’approche DSGE tant dans la compréhension de la cyclicité des économies africaines, que dans la conduite de la politique macroéconomique. Mots-clés: DSGE, Afrique, Régularités empiriques, Politique macroéconomique On Applications of DSGE Models in Africa: A Review ABSTRACT. This article reviews the recent literature on Dynamic and Stochastic General Equilibrium Models, with the objective (i) to identify the various projects on their applications in African economies, (ii) to document the empirical regularities characterizing African economies, (iii) to discuss the value and usefulness of the DSGE approach to the analysis of macroeconomic implications of monetary, fiscal, real and external impulses. Keywords: DSGE - Africa - Stylized Facts - Macroeconomic Policy Classification JEL: E32, E58, E62, F41, N17, O55 2 “Une des fonctions de la macroéconomie théorique moderne, est de fournir un système économique artificiel entièrement cohérent, qui peut servir de laboratoire dans l’objectif d’expérimenter à faibles coûts, les politiques et programmes qui seraient trop coûteux à appliquer dans les économies réelles.” Robert E. Lucas, Jr [1980] 1. Introduction Cet article passe en revue la littérature récente sur les applications des modèles d’équilibre général dynamiques stochastiques (DSGE) dans les économies africaines. Contrairement aux économies du Nord, où l’on compte plus d’un papier proposant des revues de modèles DSGE appliqués à l’économie américaine ou aux économies avancées (e.g. King et Watson [1996] ; Chari et Kehoe [2006] ; Fernández-Villaverde [2010] ; Milani [2012] ; etc.), l’article de Naoussi et Tripier [2012] est le seul ou sinon parmi les rares qui, à ce jour, propose une lecture détaillée de différents modèles DSGE appliqués aux pays d’Afrique sub-saharienne. En effet, l’objectif poursuivi par Naoussi et Tripier [2012] est essentiellement double : (i) documenter les facteurs spécifiques susceptibles d’expliquer la forte instabilité caractérisant les économies d’Afrique sub-saharienne ; (ii) évaluer les politiques monétaires et fiscales adéquates face à ces facteurs. Suivant la même logique, le présent article entend plutôt contribuer à enrichir cette documentation de quatre façons. Nous nous proposons : (i) tout d’abord, d’étendre le champ d’investigation à l’échelle africaine, à l’effet de compléter l’analyse de Naoussi et Tripier [2012] qui considère uniquement le cas des économies sub-sahariennes ; (ii) ensuite, de recenser la quasi-totalité des études mais aussi des projets en liens avec les applications des modèles DSGE en Afrique, alors que Naoussi et Tripier [2012] se concentrent sur un échantillon limité et sélectif ; (iii) de caractériser les régularités empiriques telles que mises en évidence dans la littérature consacrée à la macroéconomie du développement, et les confronter aux faits stylisés observés dans les économies avancées ; (iv) enfin, d’apprécier la valeur et l'utilité de l’approche DSGE à la fois, dans la compréhension de la cyclicité et dans la conduite de la politique macroéconomique en Afrique. Ainsi, dans la section deuxième, nous présentons les régularités empiriques observées dans les économies africaines. Dans la troisième, nous recensons les différents projets sur les applications des modèles DSGE, puis apprécions les performances de cette classe de modèles à reproduire les faits stylisés propre à ces économies. Et dans la quatrième, nous discutons de la légitimité du recours à la modélisation DSGE en Afrique. 2. Caractérisation de la cyclicité dans les économies africaines Dans la conception des politiques économiques appropriées, Lucas [1983] estime que la compréhension des cycles économiques doit normalement être la première étape. De ce fait, étant donné que les économies africaines comprennent des régularités empiriques quasidistinctes de celles des économies avancées, il semble impératif de les prendre en compte Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 3 dans les modèles DSGE qui leurs sont dédiés. D’où, la nécessité de les identifier et de les caractériser. Plusieurs travaux dans la littérature économique ont été consacrés à l’analyse des faits stylisés dans les économies en développement. Par exemple, Hoffmaister et al. [1998] examinent les sources de fluctuations dans vingt-trois pays de l’Afrique sub-saharienne, en distinguant d’une part, huit pays de la zone CFA et de l’autre, quinze pays n’appartenant pas à la zone CFA. Il ressort de cette étude que les chocs extérieurs, particulièrement les chocs de termes de l’échange, exercent un impact significatif sur les fluctuations de l’output et du taux de change réel dans les pays de la zone CFA. Par ailleurs, les fluctuations macroéconomiques dans les pays n’appartenant pas à la zone CFA, semblent plus similaires à celles observées dans les pays en développement de l’Amérique latine. Par ailleurs, Agénor et al. [2000] se proposent de documenter les principaux faits stylisées des fluctuations macroéconomiques pour douze économies en développement dont le Maroc et le Nigeria, en s’attelant d’une part, à l’analyse des corrélations croisées entre la production industrielle nationale et treize variables macroéconomiques notamment, les variables financières, les salaires, l'inflation, la monnaie, le crédit, le commerce, et les taux de change, et d’autre part à l’étude des effets de la conjoncture économique des pays industrialisés sur les fluctuations de la production dans les pays en développement. Les résultats obtenus par les auteurs révèlent de nombreuses similitudes entre les fluctuations macroéconomiques dans les pays industrialisés et celles observées dans les pays en développement, e.g. la variation procyclique des salaires réels ou la variation contracyclique des dépenses publiques, mais aussi des différences importantes entre les deux groupes de pays, e.g. la variation contracyclique de la vitesse des agrégats monétaires. Rand et Tarp [2002] rassemblent une série de faits mettant en évidence les différences entre les caractéristiques de fluctuations macroéconomiques dans les pays en développement et dans les pays développés. Pour ce faire, ils constituent un échantillon de quinze pays, dont cinq de l’Afrique sub-saharienne. Comparativement aux économies avancées, ils établissent que les cycles économiques sont plus courts dans les pays en développement. Ainsi, les stratégies de filtrage normalement appliquées pour les pays industrialisés ne doivent pas être identiques à celles utilisées pour les pays en développement. Pallage et Robe [2001] mobilise un échantillon de soixante-trois pays en développement, dont trente-huit pays africains, à l’effet de caractériser les faits stylisés relatifs à l'aide extérieure, y compris l'aide et les engagements multilatéraux et bilatéraux ainsi que les décaissements. Ainsi, ils montrent, en considérant une période de trente ans, que le coût de bien-être des fluctuations de la production dans les pays en développement est potentiellement important. De plus, ils trouvent que l'aide représente une source importante de revenus pour les pays bénéficiaires, de ce fait, son potentiel comme outil de stabilisation serait non négligeable. Pour la grande majorité des pays africains bénéficiaires de l'aide, il ressort que les versements d'aide sont procycliques, bien que ces derniers semblent ne pas fournir une assurance contre les fluctuations d'output. En revanche, il n'y a pas de tendance claire de procyclicité entre l’aide et les cycles économiques des bailleurs de fonds. Male [2010] se propose de caractériser les régularités empiriques observées dans les pays en développement, en considérant en plus des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Japon, un Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 4 échantillon de trente-deux pays en développement, dont sept pays africains. De ce fait, l’auteur trouve par exemple la monnaie cause les cycles dans de nombreux pays en développement, et donc les chocs monétaires sont une source importante de fluctuations du cycle économique et que le crédit domestique ne joue pas un rôle important dans la détermination de l'investissement, et donc il a un effet quasi-neutre sur l'activité économique dans les pays en développement. Par ailleurs, les fluctuations de la production sont significatives et persistantes, cependant, l'ampleur de leur persistance est un peu plus faible que pour les pays développés et que les prix et les salaires nominaux sont significativement persistants dans presque tous les pays en développement. Somme toute, s’appuyant sur les travaux de Hoffmaister et al. [1998] ; Agénor et al. [2000] ; Rand et Tarp [2002] ; Pallage et Robe [2001] ; Bulir et Hamann [2001] ; Neumeyer et Perri [2005] ; Aguar et Gopinath [2007] ; Male [2010], il ressort les principaux faits stylisés pour les pays en développement : ⎯ les cycles économiques sont généralement plus courts et plus volatils que ceux des pays industrialisés ; ⎯ l'output est plus volatil dans les pays en développement que dans les pays développés, mais il y a un degré quasi-similaire de persistance dans les fluctuations de la production dans les deux groupes de pays ; ⎯ la consommation est plus volatile que la production dans les pays en développement ; ⎯ l'activité des pays développés, mesurée par la production mondiale et le taux d'intérêt réel, a une influence positive et significative sur la production dans la plupart des pays en développement ; ⎯ les prix ne sont pas toujours contracycliques, comme pour les pays développés ; ⎯ l'inflation n'est pas toujours procyclique dans les pays en développement ; ⎯ la consommation, l'investissement, les salaires réels, les agrégats monétaires sont tous généralement procycliques. Cependant, leurs corrélations sont généralement plus faibles que celles observées dans les pays développés ; ⎯ alors que les taux d'intérêt réels sont généralement et légèrement procyclique dans les pays développés, ils sont plutôt contracycliques dans les pays en développement, et par ailleurs, conduisent les cycle ; ⎯ les taux d'intérêt réels sont plus volatils dans les pays en développement que dans les pays en développés ; ⎯ il n'existe pas des relations claires en termes de dépenses publiques, taux de change effectifs nominaux, taux de change effectifs réels, termes de l'échange et production dans les pays en développement ; ⎯ les chocs de termes de l’échange qui expliquent en moyenne, près de la moitié de la volatilité du PIB, sont nettement plus volatiles dans les pays en développement et par ailleurs, sont à l’origine de la plus forte volatilité observée dans ces économies de la production, la consommation et de la balance commerciale ; ⎯ la finance internationale, en tant que source d’impulsion, ne paraît pas jouer un rôle déterminant dans les cycles économiques, cependant les contraintes d’accès à la finance internationale constituent un puissant mécanisme de propagation. Par ailleurs, alors que les faits stylisés dans les pays industrialisés semblent davantage uniformes, Rand et Tarp [2002] constatent que cela n'est pas le cas pour les pays en Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 5 développement, où ils diffèrent selon les pays et selon les régions. Ci-après, nous proposons quelques caractéristiques d’intérêt pour la modélisation DSGE dans un contexte africain. Faits 1 : les économies africaines sont de petites économies ouvertes. Stiglitz et al. [2006] montrent que les pays en développement africains dépendent fortement d’un secteur étranger compétitif, de grande taille, dont les activités ont une incidence directe sur la dynamique macroéconomique interne. Graphique 1 : Degré d’ouverture des économies africaines (Moyenne 2006-2010, en % du PIB) 120 100 80 60 40 20 Seychelles Lesotho Swaziland Congo Ile Maurice Rép. Dém. du Congo Ghana Cap Vert Guinée Equatoriale Angola Zimbabwe Tchad Gabon Côte-d'Ivoire Namibie Botswana Mozambique Sao Tomé-et-Principe Togo Madagascar Sénégal Guinée Gambie Malawi Mali Nigeria Kenya Afriqu du Sud Comores Cameroun Tanzanie Niger Burundi Zambie Ouganda Sierra Leone Guinée-Bissau Bénin Ethiopie Rwanda Burkina Faso Rép. Centrafricaine Erithrée 0 Le graphique ci-dessus illustre le degré d'ouverture, mesuré comme la somme des importations et des exportations en pourcentage du PIB, de différentes économies africaines pour une période de cinq ans (2006 – 2010). Ainsi, il ressort que le degré d’ouverture pour l’ensemble de pays considéré est d’environ 40,23 % en moyenne et 34,94 % en médiane. In fine, Kose et Reizman [2001] trouvent que les intrants intermédiaires importés jouent un rôle important dans le processus de production locale ; et par ailleurs, Senbeta [2011] constate que la contrainte qu’imposent les réserves de change sur la capacité d’importation affecte la dynamique macroéconomique. Faits 2 : les IDE ont un impact significatif. La plupart des études économétriques concluent que l’IDE contribue à la fois à la croissance de la productivité des facteurs et à celle des revenus dans les pays d’accueil, au-delà de l’incidence qu’aurait normalement un investissement local (OCDE [2002]). En effet, Mallampally et Sauvant [1999] estiment que l’IDE est une source importante de financement extérieur privé pour les pays en développement. Ainsi, ils affectent la dynamique macroéconomique de ces pays, en augmentant les capitaux disponibles, en servant de conduit au transfert des technologies de production, des compétences (capital humain), des capacités d’innovation et des pratiques d’organisation et de gestion, et en offrant aux installations locales l’accès à des réseaux internationaux de commercialisation. Par ailleurs, Bouoiyour et al. [2007] montrent, sur base de 63 pays en développement (1960 – 2004), qu’une augmentation de 1% du ratio entre IDE et PIB génère en moyenne, une augmentation de l'ordre de 0,3% du taux de croissance du Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 6 PIB. Toutefois, plusieurs pré-conditions doivent être remplies à l’effet de garantir l’impact attendu, notamment la capacité d’absorption, le stade de développement du marché financier, le niveau d’infrastructure, le cadre fiscal. Faits 3 : les aides étrangères ont généralement un impact plus faible que prévu dans les économies africaines. Bien qu’il demeure difficile d’évaluer exactement l’effet de l’aide publique au développement sur l’amélioration de la situation dans les pays aidés, Pallage et Robe [2001], à l’aide d’un échantillon de soixante-trois pays en développement, dont trentehuit pays africains et pour une période de trente ans, trouvent que l’aide représente une source importante de revenus pour les pays bénéficiaires. De ce fait, ils estiment que son potentiel comme outil de stabilisation de cadre macroéconomie des pays pauvres serait non négligeable. Tableau 1 : Candidats bénéficiaires de l'aide au titre de l'initiative PPTE Pays ayant dépassé le point d'achèvement Bénin Burkina Faso Burundi Cameroun République centrafricaine République du Congo Rép. Dém. du Congo Comores Côte-d'Ivoire Ethiopie Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Ouganda Rwanda Sao Tomé-et-Principe Sénégal Sierra Leone Tanzanie Togo Zambie Pays en phase intérimaire (entre les points de décision et d'achèvement) Tchad Pays n'ayant pas atteint le point de décision Erythrée Somalie Soudan Source : FMI [2014], Allégement de la dette au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Fiche technique (Mars 2014), p. 5. Le tableau précédent, reprend la liste des pays africains qui ont rempli les conditions requises pour bénéficier de l'aide au titre de l'initiative PPTE, qui y sont (potentiellement) admissibles ou qui souhaitent recevoir cette aide. Faits 4 : en moyenne, les économies africaines comprennent un secteur primaire important, à forte vocation exportatrice. Dans la réalité, les pays en développement sont des économies principalement concentrées sur les produits de base (production agricole et/ou industries minières), avec de taux de croissance et de taux d'inflation fortement liés à ces secteurs. Une telle structure accroit la vulnérabilité de ces pays aux chocs exogènes. En effet, les prix des produits bruts ou agricoles et des matières premières sont généralement déterminés au niveau mondial par de grandes bourses de marchandises, et sont soumis à des Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 7 amples fluctuations, qui n'ont rien à voir avec les coûts de production dans les pays déterminés. De ce fait, compte tenu de l'importance du secteur des matières premières dans ces économies, l'inflation et le taux de change sont susceptibles d'être entraîné dans une certaine mesure, par les cours mondiaux des matières premières. Une telle situation ne peut qu’accroitre leur degré de vulnérabilité et le risque de détérioration des termes de l’échange (Mendoza [1995]). Faits 5 : le développement du secteur bancaire est faible. En mesurant le développement du secteur bancaire par le pourcentage d’adultes détenant un compte bancaire ouvert dans une banque commerciale, on obtient les résultats suivants par région. Graphique 2 : Taux de bancarisation par région 44 28 27 24 18 Europe et Asie centrale Amérique latine & Caraïbes Asie de l'est & Pacifique Moyen-Orient & Afrique du Nord Afrique Subsaharienne Source : PERIOU C. (eds) [2013], Evolution du secteur bancaire africain : Nouveaux acteurs, nouveaux modèles ? Revue de PROPARCO, Secteur Privé & Développement (Mai 2013), 16, p. 17. Ainsi, l’Afrique se situe en dernière position, avec un taux de bancarisation de 18 pourcents. Fait 6 : les économies africaines sont fréquemment confrontés aux contraintes d'emprunt et aux problèmes de mobilisation des recettes fiscales. D’une part, les revenus tirés des ressources naturelles constituent une précieuse source de financement des dépenses publiques, et d’autre part, bien que la moyenne des recettes fiscales en pourcentage du PIB est en augmentation depuis le début des années 1990 dans l’ensemble de pays en Afrique (Mubiru [2010]), le niveau élevé de l’informel et la capacité limitée des administrations fiscales affectent négativement la qualité de la politique fiscale en Afrique. Faits 7 : Une grande partie des dépôts bancaires sont faits en termes de devises étrangères. Etant donné qu’une grande partie des dépôts bancaires sont généralement faits en termes de devises étrangères, les changements intérieurs du taux d'intérêt exerceraient un impact limité, réduisant de ce fait, le rôle de l'intermédiaire financier dans le processus de transmission de la politique macroéconomique. Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 8 Faits 8 : la prédominance du secteur informel. Le secteur informel n’est pas une spécificité des économies africaines. Cependant, les caractéristiques et l’importance économique et sociale de ce secteur en Afrique lui confèrent un caractère singulier (Charmes [2009] ; OCDE [2009]). Ainsi, Yatta [2006] estime que l’économie informelle participe significativement au processus d’urbanisation, en offrant des emplois et de modestes rémunérations à un flux de nouveaux urbains, au prix d’une productivité faible et quasi-stagnante. De ce fait, le secteur informel s’impose comme le principal pourvoyeur d’emplois, regroupant entre 65% et 80% de l’emploi urbain. Tableau 2 : Secteur informel par région Part du secteur informel (en % du PIB) 54,7 37,7 23,9 30,6 22,2 21,7 Afrique Subsaharienne Afrique du Nord Asie Amérique latine Caraïbes Economies en transition Secteur informel en % du PIB (hors agriculture) 23,7 26,3 21,5 23,4 19,7 11,8 Par ailleurs, Kose et Reizman [2001] précisent que les économies africaines sont très dépendantes du commerce extérieur, avec des exportations constituées essentiellement des biens primaires, très fluctuantes à cause de la volatilité de leurs prix, et des importations constituées principalement des biens intensifs en capital et des biens intermédiaires. Faits 9 : les mouvements de migrations entre zones urbaines et rurales. En plus de la prédominance du secteur informel, les mouvements de migration et d’exode entre zones urbaines et rurales, comme le signalent également Naoussi et Tripier [2012], sont des éléments cruciaux en économie du développement, et de ce fait, joueraient un rôle déterminant tant dans la compréhension du processus de transmission des chocs dans les pays en développement que dans la caractérisation et la formalisation de leur cyclicité. Graphique 3 : Dynamique de la population urbaine et rurale en Afrique 68,74 60,00 55,93 44,07 40,00 31,26 1990 2014 Population urbaine Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 2050 Population rurale 9 En effet, le graphique précédent révèle une inversion de la prépondérance entre population urbaine (55,93%) et population urbaine (44,07%) d’ici 2050 en Afrique. Au passage du temps, une telle tendance devrait normalement affecter la dynamique macroéconomique. En désagrégeant les données du graphique ci-dessus, il suit que la constatation mise en évidence demeure la même dans toutes les régions d’Afrique. Tableau 3 : Dynamique de la population urbaine et rurale en Afrique Population urbaine (en %) Afrique Subsaharienne Afrique du Nord Afrique de l’ouest Afrique centrale Afrique de l’est Afrique australe 1990 27,13 45,72 30,22 32,24 17,93 48,84 2014 37,38 51,39 44,38 43,51 25,17 61,16 2050 54,80 63,30 62,68 60,77 43,57 74,33 Population rurale (en %) 1990 72,87 54,28 69,78 67,76 82,07 51,16 2014 62,62 48,61 55,62 56,49 74,83 38,84 2050 45,20 36,70 37,32 39,23 56,43 25,67 Source : NATIONS UNIES, Division de la population du Département des affaires économiques et sociales [2014], World Urbanization Prospects, pp 20 – 21. Faits 10 : Le faible niveau de revenus par habitant et les contraintes liées à l’accès au marché de crédit empêchent certains ménages de recourir à l’exercice d’optimisation. Il est important de remarquer que dans les économies en développement, l’on compte un certain nombre de ménages qui, d’une part, sont incapables d’épargner et de l’autre, accèdent difficilement au marché de crédit. De tels ménages sont dits non ricardiens. Ainsi, du fait de leur faible niveau de revenu à chaque instant du temps, un tel ménage est contraint d’allouer toutes ses ressources à la consommation. De ce fait, ce dernier ne dispose donc d’aucuns moyens nécessaires pour lisser sa consommation. Faits 11 : la problématique de la soutenabilité de la dette publique n'est pas sans moindre importance. La viabilité de la dette est généralement définie comme la capacité d’un pays à honorer ses obligations de dette sans requérir d’allégement de la dette ni accumuler d’arriérés. Cependant, les faibles rentrées fiscales et les problèmes institutionnels (corruption, détournements ou fraude) dans les pays en développement, empêchent le respect de cette dernière définition. En effet, selon l’initiative PPTE renforcée, il vient qu’une dette est soutenable si un les critères suivant sont respectés : (i) le ratio Valeur actuelle nette du stock de la dette et Exportations de biens et service est inférieur à 150% ; (ii) le ratio Service de la dette et Exportations de biens est inférieur 15%, ou (iii) le ratio Valeur actuelle nette du stock de la dette et Recettes budgétaires est inférieur à 250% (Bougoin et Raffinot [2002]). Formellement, cette problématique peut être modélisée comme un système d’équations différentielles comprenant une équation comptable qui représente la contrainte budgétaire de l’État et une équation comportementale, décrivant la réaction fiscale (fonction de réaction) en réponse à une déviation du déficit budgétaire et de la dette publique par rapport à leurs cibles respectives. Ainsi, en référence à Collignon [2012], la dette est dite soutenable, s’il existe des conditions sur les paramètres de cette fonction de réaction, telles que le système est stable, et si ces conditions sont satisfaites. Faits 12 : L’instabilité politique et le « biais » de gouvernance réduisent l’efficacité de la politique macroéconomique. Au regard des travaux de Kaufmann, Kraay et Zoido-Lobaton Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 10 [1999, 2002] ; Kaufmann, Kraay et Mastruzzi [2003], la littérature distingue généralement six aspects de la gouvernance : (i) le caractère démocratique des institutions politiques ; (ii) l’instabilité politique et la violence ; (iii) l’efficacité des pouvoirs publics ; (iv) le poids des réglementations, (v) la primauté du droit, et (vi) la lutte contre la corruption. Figure 1 : Visualisation de l’instabilité politique par régions Source : Economist Intelligence Unit, 2007 – 2012. En moyenne, les performances macroéconomiques sont fortement biaisées par l’instabilité politique, e.g. la R.D. Congo en Afrique centrale, la Côte-d’Ivoire en Afrique de l’ouest, l’Egypte en Afrique du Nord, la Somalie en Afrique de l’Est ou encore le Zimbabwe en Afrique australe. En effet, le risque associé à l’instabilité politique affecte sensiblement la gouvernance, l'efficacité de l’investissement public et l’objectivité dans les choix stratégiques (lutte contre la corruption, primauté de droit, réglementations, etc.). Par ailleurs, les institutions politiques ne sont pas très crédibles, et sont sensiblement non indépendantes de l'influence du gouvernement et des leaders politiques. De ce fait, un tel environnement réduit l'efficacité de la politique macroéconomique. Ainsi, les aspects liés à l'indépendance et/ou à la crédibilité des institutions doivent également être pris en compte dans le cadre théorique des modèles DSGE dédiés aux pays en développement. 3. Panorama des modèles DSGE appliqués aux économies africaines Les travaux pionniers ayant proposé les premiers modèles DSGE calibrés et estimés à partir des données des économies africaines ont été réalisés notamment par Mendoza [1995], Kose et Riezman [19998, 1999, 2001] et Kose [2002]. En effet, Mendoza [1995] développe un modèle DSGE d’une petite économie ouverte, en considérant deux groupes de pays, d’une part, sept pays industrialisés et d’autre part, vingt-quatre pays en développement dont cinq Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 11 économies d’Afrique subsaharienne. Dans ce papier, l’auteur examine la relation entre les termes de l’échange et les cycles économiques. Les résultats obtenus indiquent que les chocs de termes de l’échange qui expliquent en moyenne, près de la moitié de la volatilité du PIB, sont nettement plus volatiles dans les pays en développement et par ailleurs, sont à l’origine de la plus forte volatilité observée dans ces économies de la production, la consommation et de la balance commerciale. Par la suite, Kose et Riezman [2001] se propose également de construire un modèle DSGE multisectoriel, en considérant le cas d'une petite économie ouverte, à l’effet d’examiner le rôle des chocs exogènes dans l'explication des fluctuations macroéconomiques dans les pays africains. Dans le modèle en cause, les chocs exogènes sont essentiellement constitués, d'une part par les chocs commerciaux, modélisés comme les fluctuations des prix des produits de base exportés, les biens d'équipement importés et les intrants intermédiaires, et d'autre part, un choc financier, modélisé comme les fluctuations du taux d'intérêt réel mondial. Les résultats obtenus après calibration indiquent que, bien que les chocs commerciaux représentent environ 45% des fluctuations économiques dans la production globale, les chocs financiers ne jouent qu'un rôle limité. Ils constatent également que les chocs négatifs sur le commerce induisent des récessions prolongées. Kose [2002] analyse le rôle de la flambée des prix mondiaux, notamment les fluctuations des prix du capital, des biens intermédiaires, des produits primaires, et de taux d'intérêt réel mondial. Pour ce faire, l'auteur construit un modèle DSGE multisectoriel en considérant le cadre d'une petite économie ouverte. Pour évaluer quantitativement l'impact des chocs sur les prix mondiaux, il utilise des méthodes de décomposition de la variance. Les résultats indiquent que les chocs des prix mondiaux représentent une fraction importante de la variabilité du cycle économique dans les pays en développement. A partir de ces dernières références, plusieurs autres papiers ont été élaborés, notamment par : Peiris et Saxegaard [2007] pour la Mozambique ; Olekah et oyaromade [2007] pour le Nigeria ; Gupta et Liu [2007] pour l’Afrique du Sud ; Diop et Fame [2007] pour le Sénégal ; Arellano, Bulir, Lane et Lipschitz [2009] pour la Côte-d’Ivoire ; Dagher, Gottschalk et Portillo [2010] et Houssa, Otrok et Puslenghea [2010] pour le Ghana ; Moursi et El Mossallamy [2010] pour l’Egypte ; Mwabutwa, Viergi et Bittencourt [2012] pour le Malawi ; Tsasa [2012, 2014] pour la République démocratique du Congo (RDC) ; Samake, Muthoora et Versailles [2013] pour le Cameroun ; Berg, Portillo, Yang et Zanna [2012, 2013] pour la CEMAC et l’Angola. Comme le note Fernández-Villaverde [2010], le développement des méthodes de résolution numériques et de simulation de plus en plus puissantes a, d’une part, facilité l’émergence d’un grand ensemble de techniques et de procédures d’implémentation des modèles DSGE, et d’autre part, conditionné l’émergence d’un domaine de recherche de plus en plus sémantique. La validité de ce constat semble universelle. Par exemple, pour le cas de la République sud-africaine, on compte les travaux de : Gupta, Liu et Schaling [2007, 2008, 2009, 2010] ; Mathuloe et Steinbach [2008) ; Mathuloe, Smit et Steinbach [2009) ; Gupta et Kabundi [2010, 2011] ; Alpanda, Kotzé et Wolglom [2010, 2011] ; Chama-Chiliba, Gupta, Nkambule et Tlotlego [2011] ; Balcilar, Gupta et Kotzé [2013] ; Gupta et Steinbach [2013] ; Gupta, Kanda, Modise et Paccagnini [2013] qui proposent d’estimer des modèles DSGE, en s’inspirant essentiellement des cadres d’analyse développés par Rotemberg et Woodford Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 12 [1997] ; Clarida, Gali et Gertler [1999] ; Smets et Wouters [2003, 2005] ; Christiano, Eichenbaum et Evans [2005] ; Ireland [2005] ; Gali et Monacelli [2010] ; Gertler et Kiyotaki [2010]. L’économie sud-africaine étant émergente, les spécifications généralement retenues pour les différents types des modèles implémentés, peuvent être moyennement justifiées. Cependant, les transposer dans les cas des autres pays africains nécessiterait davantage de prudence. Arellano, Bulir, Lane, Lipschitz [2009] examinent les effets de l'aide et sa volatilité sur la consommation, l'investissement et la structure de la production à l'aide d'un modèle DSGE bisectoriel, calibré sur données des pays dépendant de l'aide en Afrique, en considérant particulièrement le cas de la Côte-d'Ivoire. Ils montrent qu'un flux permanent d'aides, finance principalement la consommation plutôt que l'investissement. Contrairement aux résultats de Mendoza [1995] et Kose et Reizman [2002], Arellano, Bulir, Lane, Lipschitz [2009] établissent que les chocs de productivité expliquent la quasi-totalité des cycles économiques. Pour le cas des économies africaines à faible revenu, Peiris et Saxegaard [2007] proposent un modèle DSGE suivant l’approche de Adam, Buffie, O’Connell et Pattillo [2004] ; AttaMensah et Dib [2003] et Kollmann [2002], et l’estiment sur données de l’économie mozambicaine. Le modèle dérivé prend en compte les sources de chocs exogènes majeurs et le niveau de développement financier. Après simulations, ces modèles révèlent que dans l'objectif de stabiliser l'économie réelle, une stratégie de ciblage du taux de change est beaucoup moins efficace que celle d'inflation, en raison de la hausse de la volatilité des taux d'intérêt. D'amblée, il sied de remarquer que ces résultats est identique à ceux obtenus, pour les pays industrialisés et les marchés émergents. Diop et Thiaw [2010], puis Diop [2011] proposent un modèle DSGE respectivement pour l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) et pour l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) 1 . Dans la première étude, les auteurs se proposent d’identifier les principales sources de fluctuations du différentiel d’inflation au sein de l’UMOA, en considérant l’économie sénégalaise comme cadre de référence (économie domestique). Pour ce faire, ils estiment à l’aide des techniques bayésiennes, un modèle DSGE, en se référant au cadre d’analyse développé par Duarte et Wolman [2002] ; Smets et Wouters [2003] ; Pytlarczyk [2005] ; Kolasa [2009] ; Rabanal [2009]. Dans la seconde étude, l’auteur cherche à caractériser l’inflation à moyen terme pour l’UEMOA, en s’inspirant essentiellement des travaux de Medina et Soto [2007] ; Smets et Wouters [2003, 2007]. Par ailleurs, Diop et Fall [2011] se servent également d’un modèle DSGE, pour discuter de la problématique du choix du régime de change dans les pays de la CEDEAO. Pour le Cameroun, Samake, Muthoora et Versailles [2013] se proposent d’évaluer les effets de l'utilisation des recettes pétrolières à des fins d’investissement public sur la croissance et la viabilité budgétaire. Pour ce faire, ils construisent un modèle DSGE pour analyser l'impact de l'investissement public sur la croissance et sur la trajectoire des principaux indicateurs budgétaires, notamment le déficit primaire non pétrolier et la dette publique. Les résultats obtenus montrent que les gros besoins d'infrastructure du Cameroun et le niveau actuel relativement bas de sa dette pourraient justifier de s'écarter temporairement L’UMOA, créée le 12 mai 1962, était une zone monétaire regroupant sept pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal). Le 10 janvier 1994, elle fut 1 Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 13 de la recommandation traditionnelle qui pose qu’une partie des recettes pétrolières soit épargnée pour lisser progressivement les dépenses. De plus, l’exercice des simulations du révèlent qu'un degré relativement élevé d'efficience dans l'investissement public est nécessaire pour qu’il contribue sensiblement à la croissance sans compromettre la viabilité budgétaire. En parallèle, on note aussi le papier de Kame Babilla et Kendo [2014] qui propose, en référence aux travaux de Badarau et Levieuge [2011] et Suh [2014], un modèle DSGE à l’effet d’évaluer les implications macroéconomiques des entrepreneures face aux contraintes d’accès au crédit. Lahouel, Slimane et Tahar [2012], en se basant sur les travaux de Barro [1981] ; Christiano et Eichenbaum [1992] ; Baxter et King [1993], se sont proposé d’évaluer, pour le cas de la Tunisie, les effets de chocs des dépenses publiques dans un modèle de type RBC (Real Business Cycle), en établissant une distinction entre la consommation et les dépenses du gouvernement. Saâd, Mohammed et Zakaria [2011], à l’aide d’un modèle DSGE avec frictions financières, sont parvenus à reproduire assez correctement certaines caractéristiques fondamentales de l’économie marocaine. Par ailleurs, Said, Aziz et Zakaria [2012] ont établi sur base des travaux de Devereux [2000, 2004, 2006] et Devereux, Lane et Xu [2006], que la règle de Taylor standard et la règle de Taylor avec taux de change sont mieux adaptées à l’économie marocaine, cependant la dernière règle permet d’assurer un cadre macroéconomique plus stable. En parallèle, suivant les travaux de Smets et Wouters [2003, 2007] et Christiano, Eichenbaum et Evans [2005], l'article de Anas [2013] se propose d'analyser les implications macroéconomiques de politiques monétaire et budgétaire au Maroc. Les résultats obtenus, après estimations d'un modèle DSGE, suggèrent qu'un choc de politique monétaire positif génère une diminution de la consommation, de l'investissement, de la production et de l'inflation. Par ailleurs, un choc positif sur les dépenses publiques entraîne une augmentation de la production et des salaires, mais génère une baisse de la consommation privée et de l'investissement en raison d'une hausse de l'inflation et des taux d'intérêt. Enfin, un choc positif sur l'impôt sur le capital produit une diminution des investissements et de ce fait, de la production. En général, la durée de choc monétaire est plus courte que le choc budgétaire. En effet, alors que le premier disparaît après environ dix trimestres, et le dernier est plus persistant et dure plus de 15 trimestres. Arbatli et Moriyama [2011] étendent au cas de l’Egypte le GPM+ (Global Projection Model) du FMI, dans l’objectif de caractériser la dynamique de l’inflation et de la production. En effet, le GPM+ comprend cinq équations comportementales de forme réduite, tirées essentiellement du modèle DSGE développé par Gali et Monacelli [2005]. Les auteurs établissent que le canal du taux d’intérêt est relativement faible, ce qui rend quasi-inefficace le recours au taux d’intérêt comme objectif de la politique monétaire en Egypte. En parallèle, Moursi et El Mossallamy [2010], sur base du cadre d’analyse confectionné par Rabana et Rubio-Ramírez [2005, 2008] ; Burriel, Fernández-Villaverde et Rubio-Ramírez [2010], examinent quatre versions du modèle DSGE néo-keynésien afin d’analyser la politique monétaire et de mesurer ses effets sur l’inflation et la croissance économique. Les résultats obtenus révèlent notamment que, dans le cas de l'Egypte, l’intégration des rigidités sur les prix et l'indexation des salaires semblent ne pas améliorer le pouvoir prédictif du modèle. Et par ailleurs, ils trouvent que l'effet des chocs monétaires sur la production semble plus prononcé par rapport à celle de l'inflation. Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 14 Pour le cas de la République démocratique du Congo, Tsasa [2012], suivant les travaux Clarida, Gali et Gertler [1999, 2000] ; Ambler, Dib et Rebei [2003] et Ambler, Guay et Phaneuf [2012], développe un modèle DSGE comprenant trois relations macroéconomiques standards ; six catégories d’agents économiques ; trois types de rigidités nominales en plus des rigidités réelles introduites via les habitudes de consommation. Les résultats obtenus à l’issue des investigations révèlent notamment, que l’écart de production en République démocratique du Congo est moins sensible aux variations du taux d’intérêt, ce qui réduit l’impact des effets réels de chocs de la politique monétaire sur la demande globale, et que par ailleurs, l’inflation courante pendant la décennie 2000 a été plus sensible à l’inflation future anticipée qu’à son niveau passé. Pour le cas de la CEMAC et de l’Angola, Berg, Portillo, Yang et Zanna [2012, 2013] développent un modèle DSGE pour les petites économies ouvertes dans l'objectif d'analyser les effets macroéconomiques des décisions d'investir les revenus des ressources naturelles. Dans ce modèles, les auteurs mettent en évidence quelques caractéristiques fondamentales observées dans les pays en développement telles que l'inefficacité des investissements publics, les contraintes de capacité d'absorption, le syndrome hollandais, les besoins de financement nécessaires pour soutenir la dynamique du capital, etc. Ainsi, ils parviennent à montrer comment qu’il est possible de combiner les investissements publics avec les fonds générés par les ressources naturelles afin de résoudre les problèmes macroéconomiques liés notamment à la volatilité des revenus et à la question du caractère épuisable des ressources. Mwabutwa, Viergi et Bittencourt [2012] développent un modèle DSGE pour étudier la réponse de la politique monétaire à court terme à l'augmentation des flux d'aide au Malawi. Après implémentation, ils remarquent que les autorités monétaires réagissent à l'augmentation des flux d'aide étrangère de la même manière comme cela a été expérimenté dans d'autres pays africains (Sackey [2001]). Leur modèle révèle par ailleurs, qu'il n'existe pas des menaces de syndrome hollandais (Fielding et Gibson [2012] ; Adenauer et Vagassky [1998]), contrairement à ce qui a été établi pour le cas de la Mozambique. En outre, les auteurs trouvent que l'impact des flux d'aide sur la dépréciation et l'inflation, est davantage plus petit lorsque les autorités monétaires se livrent à une stratégie de ciblage autre que celle de Taylor. Özbilgin [2010] explore les implications de la participation limitée aux marchés financiers sur un modèle de cycle d'affaires standard de petite économie ouverte. Ce modèle permet d'expliquer deux caractéristiques importantes de faits du cycle économique des pays en développement : (i) une grande volatilité de la consommation ; (ii) une grande corrélation négative entre la balance commerciale et de la production. Par ailleurs, l'auteur se propose également d'analyser dans le même modèle, les effets du développement financier et de la comptabilité de la volatilité macroéconomique. Après étalonnage, il vient que le développement financier et l'intégration sont associés à des investissements et à une volatilité de la production plus élevés. Plusieurs autres modèles DSGE incluant des spécificités propres aux pays en développement telles que les ressources naturelles, ont également été proposés notamment par : Olayeni [2009], Alege [2009, 2012], Adebiyi et Mordi [2010, 2011a, 2011b], Garcia [2010], Iklaga [2010], Olayeni et Olabode [2013] pour le Nigeria ; Dagher, Gottschalk et Portillo [2010, 2012], Houssa, Otrok et Puslenghea [2010], Bartolomeo, Bondzie et Fosu Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 15 [2014], Bondzie, Fosu et Obu-Cann [2014] pour le Ghana ; Allegret et Benkhodja [2011] pour l’Algérie ; Bangara [2013] pour le Malawi ; Kame Babilla [2013] pour la BEAC ; Baldini, Benes, Berg, Dao et Portillo [2014] pour la Zambie ; Batté, Bénassy-Quéré, Carton et Dufrénot [2010] pour les pays de l’Afrique de l’ouest (Nigeria et UEMOA). Dans ce cadre, on compte également les contributions de : ⎯ Adam, O’Connell, Buff et Pattillon [2007a, 2007b, 2008] qui proposent d’analyser la problématique de la volatilité de l’aide en Afrique, ainsi que les réponses de la politique monétaire aux chocs d’aide ; ⎯ Tang et Vines [2007] qui analysent les effets des chocs de l'inflation, de la demande, et de l'aide sur les économies à faible revenu, les économies de marché quasi-émergentes, et expliquent comment la politique monétaire peut être utilisé pour gérer ces différents effets ; ⎯ Andrle, Berg, Morales, Portillo, Vlcek [2013] qui développent un modèle néokeynésienne semi-structurel d'économie ouverte, en distinguant d'une part l'inflation alimentaire et d'autre part, l'inflation non alimentaire, dans l'objectif d'analyser la politique monétaire dans les pays à faible revenu, en considérant le cas spécifique de l'économie kenyane ; In fine, il vient que l’ensemble de travaux sur les applications des modèles DSGE en Afrique, révèle la capacité de la modélisation macroéconomique, d’une part, à caractériser les régularités empiriques propres aux pays en développement, plus particulièrement aux économies africaines et d’autre part, à faciliter la formulation des recommandations de politiques économiques compatibles aux réalités endogènes de ces économies, dominées essentiellement par les risques de volatilité et d’instabilité macroéconomique. Toutefois, malgré ce succès, quelques inquiétudes sur les différentes applications des modèles DSGE en Afrique demeurent encore, notamment : (i) la faible qualité des données à haute fréquence ; (ii) la quasi-absence des données sur le marché du travail ; (iii) la légitimité des hypothèses fondamentales et de la structure des modèles DSGE. Au regard de ce dernier point, Acemoğlu [2010] soutient que, dans les pays en développement, la théorie économique devrait jouer un rôle central tant dans la formulation des modèles que dans leurs calibrations et estimations. En effet, en utilisant des exemples de travaux récents en économie du développement et en économie politique, Acemoğlu [2010] montre qu'une analyse contrefactuelle sur base des micro-données qui ignorerait les considérations de l'équilibre général et les questions d'économie politique aboutirait facilement à des conclusions erronées. Ainsi, ces arguments renforcent davantage l’intérêt du recours aux modèles DSGE pour les cas des économies africaines, cependant, avec plus de prudence et plus d’attention sur leurs fondements théoriques, à l’effet de préserver leur pertinence, leur validité et surtout leur robustesse face aux différentes vagues de critiques. 4. Légitimité de la modélisation DSGE pour les économies africaines Comme illustré précédemment, une pratique répandue en macroéconomie moderne, à la suite des contributions séminales notamment de Lucas [1972, 1976] ; Sargent et Wallace [1975] ; Barro [1976] ; Kydland et Prescott [1977, 1982] ; Hansen et Sargent [1980], consiste Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 16 à construire des modèles d’anticipations rationnelles avec microfondements afin de documenter et de caractériser les faits stylisés observés dans les données fournies par la comptabilité nationale2. De ce paradigme, on note les caractéristiques principales : ⎯ Tout d’abord, par construction, les différentes hypothèses soutenant la plupart de modèles DSGE canoniques sont davantage adaptées aux réalités de l’économie américaine, à celles des économies de l’OCDE ou à celles de la zone Euro ; ⎯ Malgré les tentatives sérieuses notamment de Aiyagari et al. [1992] ; Baxter et King [1993] ; McGrattan [1994] ; Chari et al. [1996] ; McGrattan et al. [1997] ; Chari et Kehoe [1999] ; Galí et al. [2004, 2007], ou tout récemment de Drautzburg et Uhlig [2011] ; Christiano et al. [2011] ; Ravn et al. [2012], il ressort que, dans cette classe de modèles, la politique budgétaire semble ne pas occuper assez de places dans les débats (Solow [2002] ; Linnemann et Schabert [2003], Uhlig [2010]) ; ⎯ De plus, la prise en compte de la politique budgétaire dans les modèles standard implique généralement des effets ambigus sur les variables d’intérêt telles que la consommation privée et les heures de travail (Cogan et al. [2009]). De ce fait, une telle configuration ne facilite pas une application convenable des modèles DSGE canoniques dans les pays en développement ou dans les économies africaines. En parallèle, il sied de noter tout de même des avancées majeures dans l’effort de rendre les modèles DSGE davantage proche de la réalité tant dans les milieux académiques que professionnels. Ainsi, par exemple, suivant Campbell et Mankiw [1989], Mankiw [2000] s’est proposé d’améliorer les fondements soutenant le cadre d’analyse des implications macroéconomiques des impulsions fiscales. De cette contribution séminale, Erceg et al. [2006], Galí et al. [2004, 2007] et Ratto et al. [2009] ont développé des modèles DSGE, en éclatant l’agent consommateur en ménages ricardiens et ménages non ricardiens, afin de générer des effets observés notamment sur la consommation ou les heures de travail, en réponse aux chocs des dépenses publiques. Aussi, des modèles prenant en compte l’hypothèse de petite économie ouverte ont également été développés ces dernières années. Une telle spécification facilite par exemple, la transposition des modèles dans le cas des pays en développement. De ces avancées, plusieurs institutions se sont proposé d’intégrer l’hypothèse de l’ouverture économique, de modéliser la politique budgétaire et la politique monétaire dans un cadre unique ou de prendre en compte les ménages non ricardiens dans le modèles d’analyse. C’est le cas notamment du FMI (GIMF, Global Integrated Monetary and Fiscal Model, cf. Laxton et Pesenti [2003]) ; de la Réserve fédérale (SYGMA model, cf. Erceg, Guerrieri et Gust [2006]) ; de la Banque centrale européenne (NAWM, New Area-Wide Model) ; de la Commission européenne (QUEST III, cf. Ratto, Roeger et Veld [2009]) ; etc. Par ailleurs, bien que certaines variables de malaise socio-économique, e.g. le chômage, la corruption ou encore les contraintes de crédit, aient été intégrées dans les modèles DSGE (Gertler et al. [2008] ; Blanchard et Gali [2010] ; Christiano et al. [2011] ; Gali et al. [2012]), Pour plus de détails, cf. King et Watson [1996] ; Chari et Kehoe [2006] ; Fernández-Villaverde [2010] ; Milani [2012]. 2 Tsasa, Jean-‐Paul K. @Mail: [email protected] © 2014 Lareq — http://www.lareq.com 17 il vient que jusqu’à ce jour, les frictions institutionnelles et les paramètres de vulnérabilité macroéconomique propres aux pays en développement ne sont pas suffisamment pris en compte ou de fois, demeurent quasi-absents dans les modèles canoniques. En même temps, la littérature macroéconomique révèle l’existence d’un nombre considérable d’études sur les économies africaines, recourant au paradigme DSGE. Dans la plupart de cas, la contribution principale de ces différents modèles, réside dans l'utilisation des données provenant des économies africaines pour estimer les modèles DSGE canoniques, conçus initialement pour les économies avancées. En effet, d’une part, force est de constater que ces modèles sont essentiellement : (i) soit des duplications des modèles canoniques existant, (ii) soit de transpositions dans le contexte des pays en développement, des modèles conçus pour les économies avancées telles que les Etats-Unis, le Canada, la zone Euro ou les pays de l’OCDE. D’autre part, ces modèles se focalisent sur l’analyse de la politique monétaire, de la politique budgétaire ou de l’ouverture économique, tout en isolant la question de l’incidence de la crédibilité des institutions sur l’efficacité de la politique macroéconomique. En conséquence, puisqu’il découle que les économies avancées et les pays en développement se distinguent par l’existence des facteurs endogènes affectant les mécanismes de propagation des impulsions macroéconomiques, dès lors il serait nécessaire de prendre plus sérieusement en compte la proposition d’Acemoğlu [2010] évoquée précédemment, dans l’objectif de construire des modèles DSGE avec des équations peignant assez convenablement le contexte africain. Ainsi, plutôt que de s’atteler uniquement sur la lecture et la validité des résultats des simulations après modifications, étalonnage ou estimation des modèles canoniques, il s’avère d’autant important de revenir sur les « fondations » à l’effet de reproduire le plus convenablement possible, sur base des données disponibles, les faits stylisés propres aux économies africaines tels qu’identifiés tout au long du texte et donc, de préserver les parts respectives de la réalité et de la rigueur dans la dérivation des fondations microéconomiques des modèles DSGE leur dédiés. Références ACEMOGLU D. [2010], Theory, General Equilibrium, and Political Economy in Development Economics. Journal of Economic Perspectives, 24 (3), 17-32. ADAM C. S., BEVAN D. L. [1999], Fiscal Restraint and the Cash Budget in Zambia, in Paul Collier and Catherine Patillo (eds) Risk and Investment in Africa, London: Macmillan, 30p. ADAM C. S., BUFFE E., O’CONNELL S. A., PATTILLO C. 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