La PAC 2015-2020 finalisée - Crédit Agricole Sud Méditerranée

septembre 2014
Numéro
DÉCRYPTAGE
6 Mds€
C’EST LE DÉFICIT
COMMERCIAL DE LA
FILIÈRE FORÊT BOIS
(28,5 % DU TERRITOIRE
MÉTROPOLITAIN).
Source : ministère de l’Agriculture, de
l’Agroalimentaire et de la Forêt
C
e déficit de la filière forêt bois est à mettre en regard avec les résultats de
l’agriculture, développée sur 51 % du territoire, qui enregistre un bénéfice de 11 milliards d’euros. La France est pourtant le 2e producteur européen de
bois (derrière la Suède), générant 450 000 emplois et 50 Mds€ de chiffre d’affaires.
Mais elle exporte du bois brut à faible valeur ajoutée et importe en retour des
produits transformés à forte VA. Pour combler ses lacunes dans le secteur de la
transformation, la France vient de se doter d’un Comité stratégique filière bois.
La PAC 2015-2020 finalisée
La feuille de route de la politique agricole commune est désormais balisée. Les
derniers ajustements concernent les aides couplées, l’indemnité compensatoire de
handicaps naturels (ICHN) et les mesures agro-environnementales et climatiques.
L
e 17 décembre 2013, le ministère de l’Agriculture,
de l’Agroalimentaire et de la Forêt énonçait les
principes généraux de la nouvelle PAC : abandon
des références historiques, remplacement des DPU (droits à paiement unique) par les DPB (droits à paiement de base), convergence progressive des aides découplées de façon à réduire de 70 %
l’écart avec la moyenne nationale en 2019 (avec un plafonnement
à 30 % des pertes individuelles), surdotation des aides sur les
52 premiers hectares, instauration d’une aide verte et encouragement à l’installation des jeunes agriculteurs… La ligne directrice
est fondée sur une réorientation des aides en faveur de l’élevage
et de l’emploi, sans pénaliser les filières et les exploitations indirectement mises à contribution. La redéfinition des aides couplées
et de l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN)
constitue l’autre levier d’action de cette réorientation. Le détail de
ces mesures a été communiqué par le ministère le 27 mai 2014.
Revalorisation des aides aux animaux
À défaut de soutien à l’engraissement, les éleveurs bovins bénéficient d’une revalorisation de l’aide pour la vache allaitante en
trois paliers, moyennant un effectif minimal de 10 vaches et avec
un plafond fixé à 139 vaches. Un seuil minimal de productivité
est toutefois exigé : 0,8 veau produit par vache sur une période
de 15 mois. Les races mixtes sont éligibles. L’application du principe de transparence des GAEC permet de maximiser les aides
lorsqu’elles sont assorties de seuils. Concernant la nouvelle aide
laitière, aucune zone ni aucun type d’élevage ne sont exclus,
mais elle est soumise à des seuils et à des montants différents en
zone de montagne (72 € par vache pour les 30 premières vaches)
et hors zone de montagne (35 € par vache pour les 40 premières
vaches). L’aide ovine bénéficie d’une revalorisation jusqu’à
la 500e brebis, avec un seuil inchangé de 50 mères minimum,
avec, là encore, la transparence GAEC. Des compléments d’aide
sont prévus en fonction de paramètres techniques (productivité,
certification…) ou commerciaux (vente directe, contractualisation). Les éleveurs bénéficient par ailleurs d’aides dans le cadre
du soutien à la production de protéines végétales, légumineuses
fourragères, pures ou en mélange, mais aussi de soja, protéagineux, luzerne déshydratée ou semences fourragères.
Meilleure indemnisation du handicap naturel
Destinée à maintenir l’activité agricole dans les zones défavorisées,
l’ICHN voit son enveloppe augmenter de près de 40 %. Après une
revalorisation de 15 % des versements opérés sur les surfaces fourragères dès 2014, elle bénéficiera à partir de 2015 d’un nouveau
soutien de 70 €/ha, plafonné à 75 ha. Les producteurs de lait en
zone défavorisée simple et dans le piémont seront éligibles en
2015. À la même date, une modalité spécifique sera introduite
pour les producteurs de porc de montagne afin que les céréales
autoconsommées bénéficient de l’ICHN : une majoration de 10 %
sera appliquée à tous les éleveurs professionnels de ces porcs.
Concernant les mesures agro-environnementales et climatiques
(MAEC), elles sont réparties en trois catégories, en lien avec un système de production, un enjeu local ou encore la préservation de la
biodiversité génétique. L’ensemble de ces orientations doit encore
faire l’objet d’une validation par la Commission européenne.
3
RENCONTRE DANS NOS RÉGIONS
Morbihan
© DR.
© DR.
avec
Dominique Monneraye
AGRICULTEUR À SAINT-NICOLAS DU TERTRE (56)
Un méthaniseur à triple performance
L’unité de méthanisation agricole du GAEC des Friches est porteuse d’une forte dimension
sociale, avec l’installation d’un jeune agriculteur et la création de 12 emplois.
C
omment un méthaniseur peut-il générer la
création de 12 emplois ? « En valorisant la chaleur produite pour chauffer une serre verre dédiée à la production de tomates », répond Dominique Monneraye,
l’un des trois associés du GAEC des Friches. « Outre les emplois induits, la serre est elle-même le support à l’installation d’un jeune
agriculteur. La chaleur dégagée par le digesteur assurera environ
35 % des besoins thermiques de la serre de 15 000 m2, complétés
par une chaudière à bois alimentée par des rebuts. » Dominique
Monneraye et ses associés, Ludwig Guillemot et Claude Guillemot,
sont assez fiers de la dimension sociale de leur projet, qui permet au jeune agriculteur Yannick Bernard de concrétiser son rêve
d’installation, d’une part, et de créer d’autre part des emplois
salariés autour de la commune de Saint-Nicolas du Tertre. Sous
FOCUS
PLEINCHAMP ENRICHIT
SON OFFRE D’ANNONCES
EN S’ASSOCIANT AVEC
AGRIAFFAIRES
une entité propre, l’EARL Saint-Nicolas, la serre verre produira ses
premières tomates en mars 2015 et le digesteur ses premiers kilowatts électriques (kWe) quelques mois plus tard, sur la base d’une
puissance de 250 kWe.
De la persévérance et des financements
Pourtant, la construction de la serre ne figurait pas dans les
plans d’origine du GAEC. Les complexités administratives ont
réorienté à plusieurs reprises le projet, et en puissance installée
et en infrastructure. Ce qui fait dire à Dominique Monneraye
qu’il faut être obstiné pour mener à bien ce type de projet. Une
constante s’est imposée : celle de valoriser les lisiers et fumiers
du troupeau laitier, avec l’adjonction d’intrants externes (fientes
de canard, tonte d’herbe, marc de pomme, issues de céréales),
tout en diversifiant les revenus du GAEC. Évoquer les seuls aspects sociaux et environnementaux serait minimiser les enjeux
économiques énormes qui sous-tendent le projet. Le montant
global de l’investissement s’élève à 4 millions d’euros, dont plus
de la moitié pour la serre verre. Avec l’État, le Crédit Agricole est
le seul prêteur. « Nous mesurons notre chance d’être soutenus
dans ce projet hors norme, souligne Dominique Monneraye. Un
projet de construction de serre comme le nôtre, c’est unique en
France aujourd’hui. Il n’y a plus qu’à prouver à nos partenaires
que nous méritons leur confiance. »
L
es deux leaders du web agricole, Pleinchamp et
Agriaffaires, s’associent pour développer l’offre et la
visibilité de leurs annonces agricoles sur le territoire français.
Les annonces de matériel agricole déposées par les
agriculteurs et les concessionnaires seront désormais
publiées sur les deux sites : www.pleinchamp.com et
www.agriaffaires.com. Cette alliance permet à Pleinchamp
d’enrichir l’offre de sa rubrique “ Annonces” de près de
36 000 références. Objectif : une visibilité accrue pour les
annonces des vendeurs et une large gamme de matériel
agricole mise à la disposition des acheteurs.
AGENDA
29 AOÛT – 8 SEPT.
CHÂLONSEN-CHAMPAGNE (51) 68 e foire de Châlons
4 – 7 SEPT.
SAINT-JEAN D’ILLAC (33)
Les Terres de Jim, Finale mondiale de labour
16 – 19 SEPT.
1 – 3 OCTOBRE
Sommet de l’élevage
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15
Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Pierre Fayolle, Gilles Thierry
Rédaction : Raphaël Lecocq • Crédits photos : Thinkstock, DR • Dépôt légal : septembre 2014
RENNES (35)
Space, Salon international de l’élevage
COURNON (63)
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www.credit-agricole.fr