Juin 2014 Newsletter ValBioMag Sommaire ACTUALITéS DE VALBIOM ACTUALITéS DE VALBIOM • Assemblée Générale de ValBiom1 • Invitation au lancement du groupe de travail « BIC » en Wallonie 3 NOUVELLES • Conférence annuelle de l’AEBIOM, partie législation et durabilité4 • Séminaire Avenir de la biomasse-énergie à Bruxelles 5 • Durabilité et mobilisation de la biomasse au cœur d’un atelier Biomass Policies à Bruxelles6 • Une nouvelle chaudière miscanthus démarrée début avril à Leeuw-Saint-Pierre8 • Syngar Technologies Inc. annonce une coentreprise avec Discovery Minerals LTD.9 • Etude de marché sur les polymères biobasés dans le monde9 Assemblée Générale de ValBiom Le Conseil d’Administration et l’équipe vous remercient chaleureusement pour votre participation à notre Assemblée Générale. Plus de 70 personnes ont participé à la conférence de clôture « Les défis des changements climatiques et rôle des bioénergies », qui s’est tenue ce 20 mai 2014 à l’Auditorium des Moulins de Beez à Namur. L’événement a permis aux acteurs du secteur de la valorisation de la biomasse de se rencontrer et d’échanger autour de la thématique des changements climatiques et le rôle des bioénergies. Découvrez l’événement en images en parcourant la galerie photo ici. • La biologie synthétique, futur levier des biotechnologies blanches ?10 • Publication du plan d’action sur les limitations des émissions de CO2 des centrales électriques aux USA10 • Indépendance énergétique, économie locale et énergies renouvelables : dans l’attente d’un cadre clair11 • Les technologies biomasse pour la production d’électricité orientée vers la demande11 DOssier facilitateur bioénergies 12-16 AGENDA 17-18 www.valbiom.be Conférence de Jean-Pascal van Ypersele © ValBiom Suite en page 2. Avec le soutien de: 1 ValBioMag | Juin 2014 ACTUALITéS DE VALBIOM La conférence «Les défis des changements climatiques et le rôle des bioénergies» Lors de l’Assemblée Générale de ValBiom du mardi 20 juin, Jean-Pascal Van Ypersele a donné la conférence sur le thème des « défis des changements climatiques et le rôle des bioénergies». Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal : le dernier rapport du GIEC confirme à 95% qu’il y changement climatique, et que celui-ci est imputable aux activités humaines. Qu’est-ce qui a été démontré exactement ? Un lien causal entre les émissions anthropiques de l’ère industrielle, l’augmentation de la concentration en C02 dans l’atmosphère et l’augmentation globale des températures résultantes. Ces conclusions sont tirées de l’observation des principaux indicateurs : températures terrestres et à la surface des océans, concentration en CO2 dans les calottes glaciaires, recul des glaciers. Le mois d’avril a représenté un record de concentration en CO2 : 400 ppm soit 40% de plus que la moyenne des mille dernières années. La comparaison des modèles de climat naturel et des mesures actuelles montrent une divergence. Evolution de la température terrestre et du contenu thermique des océans durant le XX° siècle. Source : Jean-Pascal van Ypersele www.valbiom.be Au rythme actuel de l’augmentation des températures, on gagnera 4 à 5°C en l’espace de 100 ans, alors qu’il a fallu 5000 ans pour cette même augmentation à la fin de la dernière période glaciaire. Outre l’augmentation du niveau des mers, le réchauffement entrainera un dérèglement climatique : un changement de la répartition des précipitations et l’augmentation du nombre d’événements extrêmes. L’énergie issue de la biomasse est considérée comme un des leviers majeurs par les experts du GIEC ; pour la première moitié du siècle, elle restera vraisemblablement la source majeure d’énergie renouvelable. Il est rappelé que les énergies renouvelables contribuent actuellement à 13% de l’énergie consommée mondialement, la biomasse y contribuant à hauteur de 80%. Le rôle de la bioénergie dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre est conditionné par une bonne gestion des ressources (utilisation des sols, approvisionnement en eau, biodiversité). L’incertitude sur le rôle à jouer des bioénergies est d’autant plus grande que la biomasse est influencée en retour par le réchauffement climatique. Les informations de la conférence sur les bioénergies sont essentiellement tirées du dernier rapport du WGIII de 2011 sur les sources d’énergies renouvelables et l’atténuation des changements climatiques (lien ci-dessous). Auteur: Jonathan GUEVORTS – [email protected] Source : Rapport sur les sources d’énergies renouvelables et l’atténuation des changements climatiques Lien vers la présentation «Les défis des changements climatiques et le rôle des bioénergies» 2 ValBioMag | Juin 2014 ACTUALITéS DE VALBIOM Produits biobasés Invitation au lancement du groupe de travail « BIC » en Wallonie Le pôle de compétitivité GreenWin et ValBiom organisent la réunion qui marquera le lancement du groupe de travail BIC (industries de la chimie biobasée) en Wallonie. La réunion se tiendra le 26 juin 2014 à 9h00 à Gosselies, Point Centre. Le nom du groupe de travail fait référence au « Consortium Industries Biobasées » qui rassemble l’industrie européenne biobasée dans un partenariat public privé (PPP). Ce PPP vise à accélérer la croissance économique et la création d’emplois, notamment en zone rurale, en favorisant le développement des bioraffineries. Il fait partie du nouveau programme européen de recherche et d’innovation, Horizon 2020 et comprend aujourd’hui 70 membres effectifs et 90 membres associés. Le budget du PPP est de 3,8 milliards d’euros pour accélérer le déploiement des produits biobasés en Europe d’ici 2020. Ce financement est destiné à des projets d’innovation qui seront sélectionnés sur base d’appels à projet et qui seront développés autour de 5 filières : lignocellulosique, forestière, agricole, déchets/coproduits organiques et bioénergie. Le programme de la réunion comprendra en particulier les présentations : - du Consortium BIC européen par son Directeur exécutif ; - du projet Coq vert qui vise à définir une stratégie pour une économie biobasée en Wallonie ; - sur les notions de molécules plateformes biobasées, de bioraffinage et sur la lignine. Il se clôturera par une présentation interactive du fonctionnement du groupe de travail BIC. En participant à ce groupe de travail vous aurez l’occasion de développer votre réseau, de faire de la veille d’innovation et d’influencer le contenu des appels à projets du PPP. Pour cette première séance, tous les acteurs wallons concernés par l’économie biobasée (entreprises, universités, centres de recherche, décideurs politiques, …) sont conviés. Si vous êtes intéressés, nous vous invitons à vous inscrire en complétant le formulaire en ligne avant le 18 juin 2014. Auteur: Jean-Luc WERTZ – [email protected] www.valbiom.be 3 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Bioénergies, Durabilité Conférence annuelle de l’AEBIOM, partie législation et durabilité La conférence annuelle de l’AEBIOM s’est tenue du 12 au 14 mai 2014. La deuxième journée a été scindée en trois parties qui se déroulaient en parallèle. Les journées ont été denses en informations et riches en échanges. Nous vous proposons ci-dessous un focus sur certaines présentations traitant des thématiques suivantes : les systèmes d’aides et la durabilité. Systèmes d’aides Séance d’ouverture © AEBIOM Nathalie Hemeleers de l’AEBIOM – [email protected] – a passé en revue le texte du 9 avril adopté par principe par la Commission européenne concernant les lignes directrices des aides d’états pour la protection de l’environnement et de l’énergie. Ces lignes directrices obligent une adaptation des systèmes d’aides nationaux lors de la modification de ces aides ou de leur prolongation. Il y a des contraintes sur l’octroi des certificats verts et « price premium ». Yves Ryckmans de Laborelec – [email protected] – a présenté la situation critique dans laquelle se trouve l’installation de Max Green à Rodenhuize suite à l’application du « cascading use » en Flandre et des modifications du cadre de régulation pour l’électricité renouvelable de la Flandre. Il rappelle que pour un investissement stable en faveur du climat, un cadre règlementaire stable est nécessaire. Kjell Andersson de Svebio – [email protected] – a exposé les moyens de soutien qu’applique la Suède aux énergies renouvelables. La Suède est en avance sur l’utilisation d’énergies renouvelables par rapport aux autres pays européens. Pour lui, il est préférable d’instaurer le principe de pollueur-payeur, par l’intermédiaire des taxes CO2 plutôt que de donner des subsides aux énergies renouvelables,. Il se montre également favorable aux soutiens directs aux énergies renouvelables pour la période de «lancement» des nouvelles technologies. Cela permettrait, d’une part de pousser les énergies renouvelables à améliorer rapidement leurs efConférence Parallel 1 Policy © AEBIOM ficiences et pour atteindre des prix concurrentiels, d’autre part cela donne un cadre clair et stable dès le moment où l’on annonce plusieurs années auparavant les objectifs à atteindre, et finalement c’est technologiquement neutre, cela ne favorise pas plus une technologie qu’une autre. C’est en tout cas un système qui fonctionne bien en Suède. Durabilité Giulio Volpi de la DG énergie de la Commission européenne – [email protected] – a présenté l’état d’avancement des pays européens dans l’atteinte de leurs objectifs 2020, 4 pays ont déjà atteints leurs objectifs, la plupart sont sur la bonne voie et 4 pays ont encore des efforts additionnels à fournir pour y parvenir. Il a également annoncé qu’il n’y aura pas de critères européens de durabilité pour la biomasse solide et le biogaz avant 2020. Suite en page 5. www.valbiom.be 4 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Les risques potentiels seront traités par d’autres mesures dont une stratégie européenne de gestion durable des forêts prévue pour 2015. Uwe Fritsche de l’Institut international pour les analyses de durabilité et stratégie (IINAS) – [email protected]. Cet institut contribue à l’extension des critères de durabilité appliqués aux biocarburants et bioliquides pour l’étendre à l’ensemble des bioénergies. Ils définissent également des critères et indicateurs d’une bioéconomie durable. Il est en faveur de l’établissement de conditions de durabilité cohérente pour toutes les bioénergies et également pour les biomatériaux, bioraffineries, etc. Il a également montré que la comparaison des émissions de gaz à effet de serre des bioénergies et des combustibles fossiles dépend à quelle horizon de temps on compare. Certaines bioénergies émettent plus de carbone au départ que les combustibles fossiles, mais sur une période de temps plus longue elles sont plus intéressantes que les combustibles fossiles. De manière générale, ces conférences ont permis de brasser de nombreuses thématiques et surtout de nombreux pays européens qui ont chacun un niveau d’avancement différent. Ces échanges sont importants pour permettre aux acteurs de chaque pays d’avancer et de voir différentes voies possibles pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de polluants et plus largement des impacts sur l’environnement. Compte-rendu proposé par : Laurent ANZALONE [email protected] Bioénergies Séminaire Avenir de la biomasse-énergie à Bruxelles Ce 23 mai, se tenait à Bruxelles un séminaire sur l’ «avenir des bioénergies à Bruxelles», il était organisé par Greentech Brussels et le Cluster Tweed. Voici un bref résumé des interventions. La journée a commencé par l’intervention d’Olivier Ulrici du Cluster Tweed – [email protected] – qui a dressé l’état des lieux des énergies renouvelables en Région wallonne. Ensuite Patricia Foscolo de Greentech Brussels – [email protected] – a fait de même pour la Région de Bruxelles-Capitale. Ensuite plusieurs entreprises ont présenté leurs activités : Qays, qui a conçu un type d’installation de biométhanisation en voie sèche, Stûv qui conçoit et commercialise des poêles, inserts,… pour la combustion de bois et pellets et finalement, Dalkia dont une partie de la filiale s’occupe de l’étude et gestion d’installations énergétiques d’industriels ou des pouvoirs publics, dont entres autres des projets utilisant des bioénergies. Laurent Anzalone de ValBiom – l.anzalone@valbiom. be – a présenté les critères de durabilité appliqué à l’utilisation de la biomasse en tant qu’énergie à Bruxelles. L’octroi des certificats verts est conditionné par le respect de ces critères. C’est l’arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 26 mai 2011, qui modifie l’arrêté du 6 mai 2004 qui spécifie les conditions d’octrois des certificats verts par l’organisme de régulation Brugel. Olivier Brasseur et Anne Cheymol de l’IBGE – [email protected] – ont présenté l’état de la qualité de l’air à Bruxelles, et les implications que le chauffage résidentiel a sur celle-ci. En région bruxelloise, la qualité de l’air est problématique pour deux types de polluants, les particules fines et le NO2. À Bruxelles le NO2 provient essentiellement du transport routier, par contre le secteur résidentiel joue pour la moitié des émissions de particules fines d’origine anthropique. Néanmoins depuis les années 2000, la concentration annuelle de particules fines de 10 microns (PM10) à Bruxelles diminue significativement, mais reste supérieure aux normes imposées par l’UE. Les émissions en particules fines des installations de combustion du bois sont beaucoup plus importantes que pour des combustibles comme le gaz et le mazout, par contre le bois émet moins de SOx que le mazout. Suite en page 6. www.valbiom.be 5 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Svend Bram de la VUB – [email protected] – a présenté les phénomènes qui mènent à l’émission de particules fines et comment les limiter. Les émissions de particules fines proviennent essentiellement d’une mauvaise qualité de combustion (problème de mélange oxygène-combustible, température locale trop basse). Les mécanismes de production des particules fines sont complexes et sont interconnectés avec la composition du combustible et la qualité de la combustion. Les émissions des nouvelles installations de combustions de la biomasse émettent largement moins de particules fines et autres polluants que les anciennes technologies, aujourd’hui on régule beaucoup mieux les entrées d’air dans le système, le mélange oxygène-combustible et les températures de combustion. Et finalement une bonne utilisation de l’appareil permet des émissions réduites de polluants. Ensuite 3 orateurs d’Aston University ont présenté – [email protected], d’une part la possibilité d’accéder à des fonds européens pour la recherche dans trois piliers, sciences, industries et sociétal à l’horizon 2020. D’autre part, les activités de recherches de l’EBRI, qui est un institut européen de recherche des bioénergies. Actuellement, l’EBRI fait des recherches sur les technologies suivantes : pyrolyse, gazéification et biométhanisation. Et finalement une présentation sur un projet de développement d’une méthode de gazéification de boues d’épurations pour la production combinée de chaleur et d’électricité. Les objectifs du projet sont d’améliorer le système (qualité du gaz produit) par une modélisation numérique de l’installation (CFD) et des essais à l’échelle laboratoire et sur un prototype pilote d’un mégawatt électrique. On peut conclure que l’utilisation de la biomasse en tant qu’énergie au sein de Bruxelles peut se faire de différentes façons. Mais il faut porter une attention toute particulière sur les émissions de certains polluants qui affectent la qualité de l’air, surtout lorsque la densité de population exacerbe les effets des émissions sur la qualité de l’air. En parallèle, des améliorations importantes sont réalisées pour limiter les émissions de différents polluants comme les particules fines et les NOx. Compte-rendu proposé par : Laurent ANZALONE [email protected] www.valbiom.be Biomasse Durabilité et mobilisation de la biomasse au cœur d’un atelier Biomass Policies à Bruxelles Un atelier sur la durabilité et la mobilisation de la biomasse était organisé, par l’AEBIOM, ce 14 mai 2014 dans le cadre du projet Biomass Policies à Bruxelles. La matinée était consacrée à la durabilité de la biomasse, l’après-midi à sa mobilisation. ValBiom vous propose ci-dessous un résumé des interventions. Durabilité Calliope Panotsou démarre la session consacrée à la durabilité en présentant le projet Biomass Policies. Partant du constat que les utilisations énergie et matière de la biomasse exploitent les mêmes ressources, ce projet vise à développer des chaînes de valeur efficaces pour la biomasse en gérant les risques de compétition entre usages, à rédiger un cadre réglementaire intégré et équilibré ainsi qu’à soutenir l’implémentation des recommandations dans les Etats-Membres participants. Uwe Fritsche aborde ensuite la contribution d’IINAS (Institut International pour l’Analyse et la Stratégie pour la Durabilité) à l’extension des critères de durabilité de la Directive des Energies Renouvelables à toute la bioénergie, biomasse solide comprise. Une série de 24 indicateurs ont été définis dans le cadre du Global BioEnergy Partnership (GBEP). La dette carbone constitue un sujet actuellement sensible pour la durabilité ; Uwe Fritsche présente des résultats pour différentes biomasses. Fanny-Pomme Langue (AEBIOM) présente ensuite succinctement les dernières nouvelles diffusées lors de la conférence européenne de la bioénergie, principalement la confirmation de la Commission européenne que l’extension des critères de durabilité (notamment à la biomasse solide) ne sera pas réalisée avant 2020. Danielle de Nie évoque les réflexions en cours aux Pays-Bas où des critères de durabilité sont en discussion dans le cadre du Dutch Energy Agreement. 6 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Un quota de production en co-combustion devrait être fixé et des critères de durabilité pour la biomasse solide seront basés sur le plan de durabilité NTA8080 combiné à une origine du bois certifiée durable (label FSC et PEFC). Peter Wilson présente ensuite le Sustainable Biomass Partnership, qui vise à développer la durabilité de la biomasse solide d’un point de vue économique, environnemental et social. Cette initiative de l’industrie se base sur les exigences nationales les plus poussées pour l’établissement des critères. Les systèmes de certification déjà existants (FSC ou PEFC) sont privilégiés pour ne pas multiplier les systèmes de certification. Géraldine Kutas (UNICA) clôt la session consacrée à la durabilité en présentant l’approche du secteur de la canne à sucre au Brésil en matière de durabilité, notamment l’initiative Bonsucro. Mobilisation En ouverture de la session consacrée à la mobilisation, Jan Fleureck (DG Agriculture and Rural Development) expose les projections de besoins en biomasse par rapport aux objectifs d’énergie renouvelable de 2020. Accroître la mobilisation du bois sera nécessaire, étant donné que seulement 60 à 70% des accroissements sont récoltés en Europe. Ceci serait partiellement dû à la structure actuellement fragmentée de propriété forestière (étude européenne disponible sur le sujet). Ben Allen (Institute for European Environmental Policy) présente ensuite les questions liées à la disponibilité de biomasse au regard des objectifs de production d’énergie renouvelable. Roland Schreiber, du projet SIMWOOD, aborde le contexte et la gestion des forêts bavaroises, où des défis de mobilisation de gisements fragmentés ont été relevés par l’activation des rangers du service des forêts bavaroises (BFS) et la mise sur pied de structures durables et professionnelles (associations de propriétaires forestiers). Le développement d’une gestion multifonctionnelle des forêts, de nouvelles techniques de récolte et d’instruments pour le monde politique pour stimuler l’exploitation forestière sont au centre du projet SIMWOOD. Thomas Holst (Danish Straw Association) présente l’option retenue au Danemark de valoriser énergétiquement la paille, qui fournit 10% des énergies renouvelables. Elle est valorisée de manière décentralisée à de nombreux niveaux : chaudières à la ferme, chaufferies de quartier et centrales électriques. Ceci fournit un revenu supplémentaire aux agriculteurs, revenu dépendant du type de contrat et du prix de la paille. Hannes Tuohiniitty (Bioenergia – Bioenergy Association of Finland) expose la situation finlandaise, où le bois a toujours constitué une importante source d’énergie. La mobilisation de biomasse est facilitée par la présence d’acheteurs du bois dans toutes les régions. Un portail internet aide les propriétaires forestiers à gérer leurs gisements et à vendre leur bois. Des incitants (subsides et taxation) soutiennent l’entretien et la mobilisation de la forêt. Claas Oehlmann (BDE – Bundesverband der Deutschen) présente enfin la mobilisation des déchets organiques, qui fait l’objet d’une attention particulière en Allemagne. La collecte séparée y a été particulièrement encouragée à partir des années 90 et devient obligatoire l’an prochain. Plusieurs mesures pourraient permettre d’éviter définitivement le dépôt de biodéchets en décharge, grâce au développement d’une récolte séparée de ces déchets et à leur orientation vers des traitements à meilleure valeur ajoutée (énergie et engrais). Compte-rendu proposé par : Laurent SOMER – [email protected] Lien vers les présentations de la journée www.valbiom.be 7 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Cultures dédiées Une nouvelle chaudière miscanthus démarrée début avril à Leeuw-Saint-Pierre L’agriculteur, qui exploite une forcerie de chicons dans le Brabant flamand, a tout récemment fait installer une chaudière Hargassner Eco-HK 60 kW en remplacement d’une chaudière mazout vieillissante. L’occasion pour ValBiom pour vous faire découvrir ce nouveau modèle de chaudières polycombustibles. Une chaudière nouvelle génération Le modèle Eco-HK représente le successeur de la chaudière AgroFire d’Hargassner, dont plusieurs exemplaires sont installés en Wallonie. Deux grosses améliorations sont à noter par rapport au modèle précédent : l’alimentation continue du foyer et le nouveau système de grilles. Concernant la première amélioration, le moteur est désormais à alimentation continue, contrôlé par la sonde lambda (qui mesure la température, la disponibilité en oxygène ainsi que la demande en calorie). L’amenée du combustible dans le foyer ne se faisant plus par à-coups, la combustion est optimisée, ce qui réduit les émissions polluantes. Le nouveau système de grilles voit l’abandon des grilles mobiles en escalier au profit de deux grilles qui pivotent à tour de rôle ou simultanément pour prévenir la formation de mâchefer. Parmi les autres améliorations : une consommation réduite en électricité des moteurs du système d’automatisation, une valve rotary en Z qui évite les transferts d’air par la vis d’amenée du combustible ainsi que le circuit de recyclage, directement intégré à la chaudière. Visite à Saint-Vith 13 juin 2014 Le miscanthus : opportunités énergétiques à la ferme Pour plus d’informations www.valbiom.be La chaudière Eco-HK, installée dans la forcerie, avec à gauche le ballon tampon et au milieu, la vis d’alimentation. Le miscanthus est stocké derrière le mur en blocs Ytong. © ValBiom 100% miscanthus Cette chaudière polycombustibles fonctionne à 100% au miscanthus. Du fait de la densité du combustible, la chaudière fonctionne en réalité à 75% de sa puissance nominale. La puissance réelle est donc de 45 kW. Un ballon tampon de 2.000 litres a été installé pour absorber les pics de demande de chaleur. 8 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Le silo alimentant la chaudière a une surface classique de 4 mètres sur 4 avec une hauteur pouvant atteindre 2 mètres. On peut donc y stocker jusqu’à 32 mètres cube de miscanthus, soit 3,5 tonnes de matière. La parcelle de miscanthus de 1 hectare se trouve à quelques centaines de mètres de la chaudière. Le stockage de la matière se fait en cageot car la ferme ne dispose pas d’un Manitou. Le silo. On peut observer le creux produit par le désileur au milieu du tas. © ValBiom L’investissement de 40.000 € (18.000 € pour la chaudière seule) est à mettre en rapport avec une consommation historique de mazout de 8.000 litres par an. L’agriculteur commencera à faire des économies après 6 ans et demi par rapport à l’installation d’une nouvelle chaudière mazout. Proposé par : Laurent SOMER – [email protected] Chanvre Produits biobasés Syngar Technologies Inc. annonce une coentreprise avec Discovery Minerals LTD. Etude de marché sur les polymères biobasés dans le monde Syngar, une entreprise canadienne, et Discovery Minerals Ltd, une entreprise australienne, ont annoncé en avril 2014 la formation d’une coentreprise visant à promouvoir la conversion de déchets de chanvre lignocellulosiques en sucres variés et sous-produits alcools. Selon le nova-Institute, la capacité de production des polymères biobasés triplera de 3,5 millions de tonnes en 2011 à presque 12 millions de tonnes en 2020. La synthèse de la technologie de Syngar, qui détient la technologie PLUSWave, et des activités de Discovery dans le secteur du chanvre industriel conduit à une approche durable vers la culture et le traitement du chanvre industriel, avec la conversion de déchets cellulosiques en sous-produits de valeur. Les cultivateurs de chanvre seront capables de collecter et utiliser n’importe quelle biomasse inutilisée/ déchet pour créer des productions économiques de sucre ou d’éthanol. La coentreprise est en effet destinée à promouvoir l’utilisation de déchets cellulosiques de chanvre dans des sous-produits du sucre ou d’alcool. Les polymères biobasés PET et PE/PP et les nouveaux polymères PLA et PHA montrent les taux de croissance les plus élevés. La part du lion de l’investissement en capital devrait prendre place en Asie et en Amérique du Sud. Les principaux polymères sont les : cellulose acétate (CA); polyamide (PA); polybutylène adipate téréphthalate (PBAT); polybutylène succinate (PBS); polyéthylène (PE); polyéthylène téréphthalate (PET); acide polylactique (PLA); polyhydroxy alkanoates (PHA); polypropylène (PP); chlorure de polyvinyle (PVC); polyuréthane (PUR); mélanges à base d’amidon La technologie PLUSWave emploie des fréquences ultra-sons spécifiques et brevetées pour produire des biocarburants de deuxième génération. Proposé par : Jean-Luc WERTZ – [email protected] Proposé par : Jean-Luc WERTZ [email protected] Source : Syngar Source : bio-based.eu www.valbiom.be 9 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Produits biobasés Durabilité Publication du plan La biologie synthétique, futur levier des biotechnologies blanches ? d’action sur les limiLa biologie synthétique était l’un des thèmes centraux du colloque organisé tations des émissions par GreenWin et Gembloux Agro-Bio Tech sur les biotechnologies blanches le 22 mai 2014, et a été présentée comme un futur possible de la biotechno- de CO 2 des centrales logie blanche. électriques aux USA Les biotechnologies dites « blanches » incluent les procédés de bioconversion par l’utilisation de micro-organisme à l’échelle industrielle. Les procédés classiques sont des fermentations de sucres pour obtenir des alcools et des acides gras, mais d’autres molécules plus complexes à haute valeur ajoutée sont également obtenue par fermentation et utilisation d’enzymes (voir rapport sur les molécules plateformes). A distinguer des biotechnologies rouges (d’intérêt médical) ou vertes (d’intérêt agricole). La maîtrise de ces procédés fait appel au génie microbiologique, au génie des procédés et au génie métabolique : - le génie microbiologique opère sur les conditions de développement de la communauté microbienne ou de la souche pure ; - le génie des procédés opère sur les phénomènes physico-chimiques des réacteurs: transfert de masse, de mouvement et de chaleur ; - le génie métabolique opère sur les micro-organismes pour privilégier une voie de synthèse par rapport à une autre. La biologie synthétique constitue pour le génie métabolique un potentiel considérable de maîtrise. Tout comme le génie génétique, elle manipule le génome des micro-organismes. Alors que dans ce dernier la manipulation génétique se fait gène par gène, qui codent pour quelques protéines, la biologie synthétique vise la conception de chromosomes entiers codant des voies métaboliques sur-mesure. Cette année et pour la première fois, un chromosome de la levure Saccharomyces cerevisiae a été entièrement synthétisé et exprimé. C’est la première réalisation de la biologie synthétique pour une levure, effectuée par l’équipe New yorkaise de Jef Boeke. Le génome d’une bactérie avait été synthétisé en 2010 par l’équipe de Craig Venter. L’intérêt de cette performance était avant tout fondamental et visait la compréhension de la génomique des eucaryotes. A terme, ces levures synthétiques pourraient être utilisées à l’échelle industrielle, avec comme avantage supposé d’augmenter les rendements et la sélectivité des voies métaboliques en ne conservant du génome que les parties « utiles » et en enlevant les parties redondantes, les mécanismes de résistance au stress… L’enjeu sera de s’assurer que la levure restera fonctionnelle, ce qui n’est pas gagné d’avance. Auteur: Jonathan GUEVORTS – [email protected] Le 31 mai, le président Obama a annoncé la publication du plan d’action qu’il a commandité en 2013 à l’agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (EPA). La publication propose un plan qui fixera pour la première fois des standards nationaux de limite d’émissions de CO2 des centrales électriques existantes. Le but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les installations représentent en effet 32% des émissions de CO2 émis par les Etats-Unis. L’objectif est de réduire de 30% les émissions de CO2 du secteur de la production d’électricité à l’horizon 2030 par rapport aux émissions de 2005. Le plan d’action de l’EPA sera implémenté par les différents états, qui décideront et établiront de la manière dont ils vont atteindre l’objectif. Ce plan, que chaque état doit remettre, passera par l’approbation de l’EPA. L’EPA a remis des pistes pour réduire les émissions : établissement d’un système de quotas d’émissions de CO2, programme pour améliorer l’efficacité énergétique, ou encore davantage développer les énergies renouvelables. La mise en place de ce plan se fait dans un cadre difficile, en effet ce plan pourrait mettre en péril l’industrie du charbon qui permet de produire 37,5% de l’électricité aux Etats-Unis. Proposé par : Laurent ANZALONE [email protected] Sources : whitehouse.gov; epa.gov; lemonde.fr Sources : Conférence de GreenWin; Article du Monde www.valbiom.be 10 ValBioMag | Juin 2014 NOUVELLES Energies renouvelables Biomasse Indépendance énergétique, économie locale et énergies renouvelables : dans l’attente d’un cadre clair Les technologies biomasse pour la production d’électricité orientée vers la demande L’association européenne de la biomasse (AEBIOM), la fédération européenne de l’industrie solaire (ESTIF) et le conseil européen de l’énergie géothermique (EGEC) ont édité une note présentant les enjeux de la sécurité énergétique pour couvrir les besoins de production de chaleur et de froid. La dépendance aux importations de gaz représente selon les associations un risque important au vu des tensions internationales. Le gaz est largement utilisé pour le chauffage des bâtiments, dans des procédés industriels ainsi que, dans une moindre mesure, dans les centrales électriques. À l’échelle des 28 Etats-Membres, la dépendance au gaz naturel a ainsi augmenté de 47% en 2001 à 66% en 2012, selon Eurostat. Réduire la dépendance vis-à-vis des importations de combustibles fossiles passe par le développement des énergies renouvelables. Avec les objectifs actuels (21,4% d’énergies renouvelables en chaleur et froid), l’Europe pourrait éviter des importations à hauteur de 9,6 milliards d’euros. En s’accordant sur des objectifs plus ambitieux (25% de renouvelables pour la seule chaleur) soutenus par des politiques cohérentes, on pourrait éviter jusqu’à 21,8 milliards d’euros d’importations d’énergies fossiles. La note évoque également la faiblesse des engagements européens pour 2030, dans le sens où un seul et même objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 40% a été établi pour toute l’Europe. Selon l’AEBIOM, ESTIF et EGEC, cet objectif ne soutiendra pas suffisamment la croissance du recours aux énergies renouvelables. Les Etats-Membres sont d’ailleurs invités à demander un nouvel examen de ces objectifs auprès de la Commission européenne. La note demande donc le développement d’un cadre cohérent et motivant pour le secteur des énergies renouvelables, au vu des enjeux évoqués ci-dessus. Proposé par : Laurent SOMER – [email protected] Source : AEBIOM www.valbiom.be La production d’électricité à la demande représente un enjeu considérable dans le cadre du développement d’un mix énergétique auquel participent les autres sources d’énergie renouvelable (SER) que sont l’éolien et le solaire. Partant du constat que la production de chaleur à partir de biomasse est réalisée à la demande mais pas la production d’électricité (les centrales à bois et biogaz tournant généralement en régime constant et permanent), le centre allemand de recherche sur la biomasse (DBFZ) a réalisé une étude intitulée « Utilisation de la biomasse pour une production d’énergie en fonction de la demande ». Les différentes approches technologiques commercialisables ont été analysées avec leurs avantages et inconvénients dans trois orientations : conversion thermochimique, production de biogaz et bio-raffineries. Les conclusions de l’étude sont que les installations tournant au biométhane peuvent déjà être considérées comme suivant la demande. Les autres procédés nécessitent des ajustements techniques spécifiques. Les installations utilisant des combustibles solides peuvent ainsi également répondre aux exigences d’une production adaptée à la demande. L’électricité produite à partir de biomasse représente donc une énergie flexible disponible pour le mix énergétique de demain. Proposé par : Laurent SOMER [email protected] Source : lien vers l’étude 11 ValBioMag | Juin 2014 FACIlitateur bioénergies Bois-énergie Suivi des prix des combustibles bois Le Facilitateur Bois-énergie présente le suivi des prix des combustibles bois pour les derniers 24 mois. Ces prix s’entendent TVAC et sont tous exprimés en monnaie courante, en centimes d’euro par kWh d’énergie primaire (ne tient pas compte du rendement de la combustion) et sont comparés aux prix du gaz naturel et du mazout de chauffage. L’enquête permet de récolter les prix de vente des combustibles bois de divers fournisseurs (25), pour chaque mois. Un prix moyen est ensuite calculé, par type de combustible et selon le conditionnement. Les tendances sont estimées par la méthode des moindres carrés pour les 12 et 36 derniers mois. Le taux de croissance annuel moyen des prix est exprimé par un pourcentage équivalent à un index annuel de type Xn = X0 (1+index)n. www.valbiom.be 12 ValBioMag | Juin 2014 FACIlitateur bioénergies De manière générale, l’ensemble des combustibles bois reste meilleur marché que les combustibles fossiles, sauf pour les bûchettes de bois densifié, légèrement plus chères que le gaz. Ce produit reste encore marginal et est peu vendu en grande quantité, d’où son prix plus élevé. Cependant, les prix restent stables (le saut fin 2013 est dû à une modification de la méthode de calcul). Concernant les pellets, les prix correspondent à l’achat d’une palette tandis que pour le vrac, les prix sont valables pour l’achat de 4 tonnes, livraison comprise par camion souffleur ou big-bags. La tendance générale reste à la hausse malgré une nette baisse à la sortie de l’hiver, plus remarquable pour le vrac. Pour les plaquettes, les prix correspondent à des plaquettes forestières sèches (< 25 H%) de type G30-G50, hors livraison. Les plaquettes restent le combustible bois le meilleur marché, et fait preuve d’une grande stabilité de prix sur ces trois dernières années. L’augmentation observée à partir de novembre 2013 est principalement due à la prise en compte des tarifs d’un fournisseur supplémentaire. Le prix pour les bûches vaut pour l’achat d’au moins 3 stères secs de bois dur (chêne, hêtre, charme), recoupées en 33 ou 50 cm. Malgré une augmentation légère mais constante, le bois bûche reste un combustible bon marché qui fait preuve d’une bonne stabilité de prix. Il faut toutefois noter que les prix sont ceux des distributeurs et ne tiennent pas compte du prix, très variable, que l’on peut obtenir selon la distance plus ou moins proche de la ressource Proposé par : Pierre MARTIN – Facilitateur Bioénergies – [email protected] Biomasse énergie European Pellet Council : participation à la table ronde « Pellets : santé et sécurité » L’European Pellet Council est une organisation qui représente les intérêts du secteur au niveau européen, et s’occupe notamment de la coordination de la certification ENplus (plus d’infos : http://www.pelletcouncil.eu/). Elle rassemble en son sein 18 organisations nationales représentant la filière des pellets. En tant que membre et représentant pour la Belgique, ValBiom participe aux différentes rencontres et tables rondes organisées par l’EPC. Dans ce cadre, un workshop de 3 jours sur le thème de la sécurité du pellet a eu lieu du 5 au 7 mai 2014, à Fügen (Autriche). Il s’est tenu dans les locaux de l’unité de sciage (1.000.000 m³/an) et de production de pellets (env. 90.000 T/an) du groupe BinderHolz. L’entreprise possède aussi une centrale de cogénération valorisant les coproduits de sciage en chaleur (18 MW) et électricité (7 MW). Plusieurs spécialistes des questions de la santé et de la sécurité en lien avec la production, le commerce et l’utilisation de pellets étaient présents pour donner un cadre de base aux discussions. Après leurs exposés, des discussions furent entamées avec les différentes associations des pays membres pour essayer d’établir les actions déjà menées et ce qu’il restait à faire dans chaque pays. Les facteurs de risque pour la santé liés à la production de pellet ont été abordés ainsi que les moyens de les réduire. La poussière de bois, les substances volatiles présentes dans le bois (terpènes, résines) et formées lors de la production ou du stockage (aldéhydes, monoxyde de carbone), les micro-organismes, … peuvent avoir des effets néfastes sur la santé (problèmes respiratoires, irritations, allergies, intoxications, cancers) selon le degré d’exposition à ces substances. Il existe cependant des moyens efficaces pour diminuer à la fois les facteurs de risque et l’exposition, mais le manque de prise de conscience du risque encouru par les opérateurs du secteur limite leur développement. Les questions de sécurité des installations par rapport aux risques d’incendies, d’explosions, d’auto-combustion lors du stockage et d’émissions de monoxyde de carbone ont aussi été abordées, ainsi que la gestion de ces risques. Les discussions qui ont suivi ont permis de confronter les moyens mis en place dans les différents pays pour gérer ces risques. De manière générale, les présentations furent très instructives et auront permis à tous de prendre conscience des risques pour la santé et la sécurité liés à la production et au stockage du pellet, mais aussi des moyens existant pour diminuer ces risques. ValBiom organisera prochainement une rencontre avec le secteur pour diffuser l’information reçue lors de ce séminaire. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me contacter. Compte-rendu proposé par : Pierre MARTIN – Facilitateur Bioénergies – [email protected] www.valbiom.be 13 ValBioMag | Juin 2014 FACIlitateur bioénergies Bois-énergie Le marché de la chaleur renouvelable en Europe : défis et opportunités Environ 210 représentants du secteur des bioénergies ont assistés à la 5ème conférence annuelle de l’Association Européenne de la Biomasse (AEBIOM) qui a eu lieu ces 12 et 13 mai 2014 à Bruxelles. Cette année, un focus particulier a été réalisé sur les tendances actuelles et futures du secteur de la chaleur renouvelable, notamment du pellet, en relation avec les objectifs stratégiques de l’Union Européenne en matière d’énergie renouvelable. Dans ce contexte, Jasmin Battista, membre du Cabinet du Commissaire Günther Oettinger, a confirmé que la biomasse garde un rôle majeur dans l’atteinte des objectifs énergétiques et climatiques à l’horizon 2020, ainsi qu’à plus longue échéance en ce qui concerne les objectifs de « décarbonisation » de l’économie Européene d’ici 2050. La Commission Européenne n’envisage pas de modifier les règles actuelles concernant la neutralité du cycle du carbone pour la biomasse utilisées dans la stratégie pour atteindre les objectifs 2020. Concernant les critères de durabilité (sustainablility) de l’utilisation de la biomasse solide et gazeuse, ceux-ci ne seront pas établis pour 2020, mais feront partie des discussions engagées sur la stratégie pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques européens à l’horizon 2030 (réduction de 40% des gaz à effet de serre d’une part et utilisation de 27% d’énergie renouvelable d’autre part). L’utilisation efficace de la biomasse continuera d’être encouragée. La présence de représentants de la Commission Européenne fut aussi l’occasion de discuter des points tels que la politique de gestion forestière pour pouvoir garantir une certaine durabilité de la biomasse-bois, les questions de réglementation vis-à-vis des émissions de particules fines des unités de combustion de biomasse des particuliers, impact du soutien aux énergies renouvelables dans le contexte de compétition sur la matière, « cascading use », … Ces thèmes font partie intégrante des débats actuels en cours concernant la stratégie européenne pour 2030. Concernant le marché de la chaleur renouvelable, il continue de prendre de l’ampleur notamment avec le marché du pellet : 24 MT consommées mondialement en 2013 (chaleur et électricité), dont 19 MT rien que pour l’Europe (dont 10 MT pour la chaleur), et des tendances nationales montrant une progression importante. L’Europe est le producteur le plus important (50% de la production mondiale), mais consomme une part bien plus importante (70%). Les producteurs européens sont composés de petites et de moyennes unités de production tandis que les Nord-Américains possèdent les plus grosses unités de production. L’arrivée de ces acteurs sur le marché Européen est confirmée par la certification de plusieurs d’entre eux via les systèmes européens. Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) des 5 dernières années de la production européenne (10 %/an) étant plus faible que la demande pour la production de chaleur (15 %/an TCAM), cette dernière ne pourra être pleinement satisfaite qu’en augmentant la part des importations tout en conservant les exigences de qualité nécessaires au bon fonctionnement des appareils. Compte-rendu proposé par : Pierre MARTIN – Facilitateur Bioénergies – [email protected] www.valbiom.be 14 ValBioMag | Juin 2014 FACIlitateur bioénergies Biométhanisation Expo Biogaz : l’actualité biométhanisation française L’Expo Biogaz à Paris a réunion en ce début juin les acteurs de la filière biométhanisation française. Organisée pour la première fois en tant que salon à part entière, cette édition a été un succès. Lors de ce salon, les journées techniques du biogaz ont permis d’aborder aussi bien les aspects techniques que réglementaires, tant pour les petites installations que les unités territoriales, et quel que soit le débouché du biogaz. Voici une sélection de quelques points intéressants, en attendant la prochaine édition, qui aura lieu en juin 2015. Le plan biogaz EEMA, un an après Sous l’impulsion du Ministre de l’Agriculture français, le plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) a été lancé l’été dernier, afin d’améliorer la gestion de l’azote et pour développer la méthanisation en France, le point commun de ces deux axes étant le digestat. L’objectif est de développer la biométhanisation agricole de petite et moyenne puissance, à base d’intrants agricoles. Un an plus tard, certaines avancées ont déjà eu lieu, comme par exemple la modification de la prime effluents d’élevage pour le tarif d’achat de l’électricité, favorisant la biométhanisation agricole, ou encore la mise en place d’outils pour vérifier la faisabilité des projets. Une procédure administrative simplifiée a été mise en place, permettant de réduire théoriquement le temps d’acceptation pour certains types de projets. Paradoxalement, cette procédure demande des dossiers quasiment aussi complexes que la procédure normale. De nombreux autres projets sont en cours de développement. A garder à l’œil dans les prochains mois ! Commercialiser le digestat, une réalité française L’entreprise Geotexia commercialise depuis cette année du digestat issu de son unité de biométhanisation. Ce projet de territoire gère 75 000 T d’intrants (50 % de lisiers porcins provenant de 33 exploitations agricoles, et de 50 % de déchets agroalimentaires). Le digestat produit est séparé en plusieurs produits. La phase solide, issue de la séparation de phase, est appelée GeoNorgP. Le produit provenant d’une partie de l’ultrafiltration de la phase liquide est appelée Retexia, et l’autre partie, Fertixia, est traitée en osmose inverse. Chaque fraction a été homologuée. Pour cela, Geotexia a du démontrer l’innocuité et l’intérêt agronomique des produits, et garantir entre autre une constance de production. Plusieurs autres unités de biométhanisation suivent la même démarche. En parallèle, la rédaction d’une norme est en cours auprès de l’AFNOR. Suite en page 16. Lien vers les présentations. www.valbiom.be 15 ValBioMag | Juin 2014 FACIlitateur bioénergies Le biométhane carburant Sur impulsion du Ministre de l’Agriculture français, le plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) a été lancé l’été dernier, afin d’améliorer la gestion de l’azote et pour développer la méthanisation en France, le point commun de ces deux axes étant le digestat. L’objectif est de développer la biométhanisation agricole de petite et moyenne puissance, à base d’intrants agricoles. Un an plus tard, certaines avancées ont déjà eu lieu, comme par exemple la modification de la prime effluents d’élevage pour le tarif d’achat de l’électricité, favorisant la biométhanisation agricole, ou encore la mise en place d’outils pour vérifier la faisabilité des projets. Une procédure administrative simplifiée a été mise en place, permettant de réduire théoriquement le temps d’acceptation pour certains types de projets. Paradoxalement, cette procédure demande des dossiers quasiment aussi complexes que la procédure normale. De nombreux autres projets sont en cours de développement. A garder à l’œil dans les prochains mois ! Les textes européens concernant les digestats Le salon Expobiogaz a aussi été l’occasion de faire le point de la législation européenne. Un point a été fait sur les législations en vigueur et futures concernant les matières fertilisantes, et en particulier les digestats. A l’heure actuelle, il existe un règlement européen pour les engrais minéraux, mais ne concernant pas les fertilisants organiques. La législation concernant les critères Enf-of-Waste vise à faciliter le recyclage des déchets sûrs et de qualité. Le rapport final a été publié début 2014. Cependant, selon Claire Ingremaud du Club biogaz, cette législation n’aboutirait pas, mais les travaux seront utilisés pour la rédaction du règlement concernant les matières fertilisantes. Le but de cette législation des matières fertilisantes est d’harmoniser les réglementations pour créer un marché unique de toutes les matières fertilisantes, et d’assouplir le cadre réglementaire pour la production de matières moins formatées. L’objectif est de publier le texte en 2016, et une entrée en vigueur en 2018. Enfin, un vide existe dans la législation REACH. En effet, celle-ci concerne les produits chimiques. Cependant, pour l’instant, le digestat ne se trouve pas dans la liste des exemptions, contrairement au biogaz et au compost. De plus, certaines matières extraites de digestat pourrait se retrouver dans la législation. On peut espérer que ce vide sera comblé rapidement. Compte-rendu proposé par : Cécile HENEFFE – Facilitateur Bioénergies – [email protected] www.valbiom.be 16 ValBioMag | Juin 2014 AGENDA Exposé et visite « Le miscan- EU BC&E 2014 thus, opportunités énergé- 23-26 juin 2014, Hambourg, Allemagne, tiques à la ferme » Site web : http://www.conference-biomass.com/ Organisation ValBiom et AGRA-Ost 13 juin 2014, Saint-Vith, Belgique Site web : http://valbiom.be/evenements/les-evenements-valbiom. htm Lancement du groupe de travail BIC en Wallonie Seminar : «The biobased economy in Belgium» Organisation Greenwin et ValBiom 26 juin 2014, Bruxelles, Belgique 26 juin 2014, Gosselies, Belgique Site web : http://www.greentechbrussels.be/fr/nou- Site web : http://valbiom.be/evenements/les-evenements-valbiom. veautes/agenda/39-insead-round-table-seminar-the- htm Colloque National Biomasse 1er et 2 juillet 2014, Paris, France « Les bioénergies : des filières stratégiques au cœur de la transition énergétique » (organisation Syndicat des Energies Renouvelables et France Biomasse biobased-economy-in-belgium/event_details International Training Seminar Biomass Heating – Market development and technologies 8-11 septembre 2014, Linz, Autriche Energie) ValBioMag est une réalisation de l’asbl ValBiom Toute reproduction partielle ou totale des documents, en vue de leur publication ou de leur diffusion par quelque moyen et sous quelque www.valbiom.be forme que ce soit, même à titre gratuit, est strictement interdite sans autorisation écrite préalable de l’asbl ValBiom. 17 ValBioMag | Juin 2014 AGENDA Bioenergy from Forest 2014 15-18 septembre 2014, Helsinki, Finlande Foire de Libramont 25-29 juillet 2014, Libramont, Belgique Site web : http://www.foiredelibramont.be/ Site web : http://www.bioenergyevents.fi/ Conference of the European Biogas Association 2014 30 septembre - 2 octobre 2014, Alkmaar region, Consultez notre agenda en ligne Pays-Bas Site web : h ttp://www.biogasconference.eu/ ValBioMag est une réalisation de l’asbl ValBiom Toute reproduction partielle ou totale des documents, en vue de leur publication ou de leur diffusion par quelque moyen et sous quelque www.valbiom.be forme que ce soit, même à titre gratuit, est strictement interdite sans autorisation écrite préalable de l’asbl ValBiom. 18
© Copyright 2024 ExpyDoc