CFA 2014 Poitiers 22-25 Avril 2014, Poitiers Pr´ediction de l’Ambiance Acoustique des Bureaux Ouverts J. Jaglaa , I. Schmicha , P. Jeana , P. Chevretb et J. Chatillonb a CSTB, 24 rue Joseph Fourier, 38400 Saint Martin D’H`eres, France b INRS, rue Morvan, 54519 Vandoeuvre Les Nancy, France [email protected] 2317 22-25 Avril 2014, Poitiers CFA 2014 Poitiers Les occupants des bureaux ouverts expriment souvent une double gˆene par rapport aux nuisances sonores : l’une due a` une perte de concentration et l’autre due a` une r´eduction de la confidentialit´e des conversations. La pr´ediction de l’ambiance acoustique de ces environnements de travail permet, d`es la conception, d’optimiser le confort acoustique de leurs occupants. Dans un premier temps, la pr´ecision de l’outil de lancer de faisceaux d´evelopp´e au CSTB (ICARE) est estim´ee par comparaison avec une m´ethode de simulation acoustique de r´ef´erence, la m´ethode des e´ l´ements de fronti`eres. Les niveaux de pression acoustique dus a` une source ponctuelle sont compar´es dans deux cas d’´etude simplifi´es : deux postes de travail s´epar´es par une cloisonnette absorbante et un espace contenant seize postes de travail. Dans un second temps, ICARE est confront´e a` des r´esultats de mesures effectu´ees par l’INRS dans un local r´eel. Diff´erents crit`eres acoustiques (indice de transmission de la parole, d´ecroissance d’´energie par doublement de distance) r´ef´erenc´es par la norme relative au mesurage des param`etres acoustiques des bureaux ouverts (NF EN ISO 3382-3 :2013) sont simul´es et compar´es a` leurs valeurs mesur´ees. Le travail pr´esent´e est effectu´e dans le cadre du projet MEPAS financ´e par l’ANSES dont l’objectif est de d´evelopper une m´ethode simplifi´ee de pr´evision acoustique afin d’´etudier l’impact de diff´erents param`etres caract´eristiques de bureaux ouverts sur le confort acoustique de leurs occupants. 1 Introduction appliqu´ee a` la probl´ematique des bureaux ouverts. Le logiciel ICARE est ensuite utilis´e pour estimer des crit`eres acoustiques tels que le STI et le DL2 dans trois espaces de travail r´eels. Ces r´esultats sont compar´es aux r´esultats de campagnes de mesures men´ees dans ces bureaux par l’INRS. L’objectif de l’article est de d´emontrer la pertinence de l’utilisation du logiciel ICARE pour la pr´evision de l’ambiance acoustique des bureaux ouverts. L’ensemble de cette d´emarche s’inscrit dans le cadre du projet MEPAS dont l’objectif est de d´evelopper une m´ethode de pr´evision acoustique afin d’´etudier l’impact de diff´erents param`etres caract´eristiques de bureaux ouverts sur le confort acoustique de leurs occupants. Les employ´es travaillant en bureaux ouverts manifestent souvent une gˆene due a` l’ambiance sonore de leur lieu de travail. Cette gˆene se traduit par une baisse de la concentration et donc de productivit´e [1], mais e´ galement par l’apparition de troubles de la sant´e tels que la fatigue chronique ou le stress au travail [2]. Des campagnes de mesures acoustiques permettent de mettre en e´ vidence les d´efauts de conception d’un espace de travail. Cependant, elles ont un coˆut de mise en œuvre e´ lev´e et elles ne peuvent eˆ tre utilis´ees que pour diagnostiquer des d´efauts d’un espace de travail existant. En phase de conception, l’unique approche possible est la pr´ediction. Celle-ci peut eˆ tre faite de mani`ere empirique ou par simulation num´erique. Ker¨anen et Hongisto ont d´efini statistiquement des lois empiriques sur la base de campagnes de mesures effectu´ees sur un panel repr´esentatif de bureaux ouverts existants [3]. En se basant sur les principales caract´eristiques d’un espace de travail (dimensions, absorption des parois, etc.), cette approche permet d’estimer certains crit`eres acoustiques caract´eristiques d’un bureau ouvert. Cependant, la m´ethode trouve ses limites lorsque les caract´eristiques du bureau e´ tudi´e diff`erent des caract´eristiques des bureaux utilis´es pour la d´efinition des lois empiriques. La seconde approche possible est la simulation num´erique a` partir d’un mod`ele en trois dimensions de l’espace de travail consid´er´e. Un e´ tat de l’art des m´ethodes de simulations existantes est propos´e par Svensson [4]. Dans le pr´esent article, une m´ethode de lancer de faisceaux impl´ement´ee dans le logiciel ICARE [5, 6] et prenant en compte la diffraction par les arˆetes est e´ valu´ee. Cette approche permet l’estimation de crit`eres acoustiques pour les bureaux ouverts tels que le taux de d´ecroissance d’´energie par doublement de distance (DL2 ) et l’indice de transmission de la parole (STI) [7] mais elle n´ecessite des informations d´etaill´ees sur l’espace de travail consid´er´e. Dans un premier temps, le lancer de faisceaux d’ICARE est confront´e, dans deux cas d’´etude simplifi´es, a` une m´ethode de simulation bas´ee sur les e´ l´ements finis de fronti`eres (MICADO3D) [8, 9] et a` des r´esultats de mesures. Le premier cas vise a` e´ valuer l’effet d’une cloisonnette absorbante plac´ee entre deux postes de travail en vis-`a-vis. Le second consiste en un bureau ouvert de petites dimensions contenant seize postes de travail. Ces deux e´ tudes pr´esentent des comparaisons e´ nerg´etiques du champ de pression dˆu a` une source ponctuelle et sont la premi`ere e´ tape de validation de la m´ethode de lancer de faisceaux d’ICARE 2 2.1 Les outils de simulation num´erique utilis´es ´ ements finis de fronti`ere MICADO3D : El´ MICADO3D est un logiciel de simulation acoustique d´evelopp´e par le CSTB, bas´e sur une approche par e´ l´ements finis de fronti`ere (BEM) avec une option permettant d’utiliser des fonctions de Green calcul´ees par une m´ethode de sources images [8]. Il permet d’estimer avec pr´ecision le champ de pression dˆu a` une source acoustique. Cependant, le coˆut de calcul croit en puissance six de la fr´equence. Il est donc difficile d’atteindre des fr´equences e´ lev´ees tout en maintenant des temps de calculs raisonnables. Cette approche de r´ef´erence est utilis´ee ici au mˆeme titre que les r´esultats de mesures pour valider le fonctionnement du logiciel de lancer de faisceaux du logiciel ICARE. 2.2 ICARE : Lancer de faisceaux ICARE est un logiciel de simulation acoustique e´ galement d´evelopp´e au CSTB. Il permet de calculer la r´eponse impulsionnelle entre une source et un r´ecepteur en trac¸ant un nombre fini de trajets acoustiques par une m´ethode de lancer de faisceaux prenant en compte les effets de diffraction sur les arˆetes. Cette approche semble adapt´ee a` la probl´ematique des bureaux ouverts car les trajets diffract´es v´ehiculent une partie non n´egligeable de l’´energie rec¸ue au niveau d’un point r´ecepteur dans un bureau ouvert [5]. Le calcul d’une r´eponse impulsionnelle dans ICARE se fait en deux e´ tapes, une e´ tape g´eom´etrique calculant les diff´erents trajets acoustiques et une e´ tape acoustique, utilisant les 2318 CFA 2014 Poitiers 22-25 Avril 2014, Poitiers coefficients d’absorption des mat´eriaux constituant la sc`ene afin d’estimer l’att´enuation acoustique propre a` chaque trajet. L’ordre maximal de r´eflexion (not´e r) et de diffraction (not´e d) sont des param`etres d’entr´ee du programme permettant l’optimisation du temps de calcul n´ecessaire a` l’obtention d’un r´esultat suffisamment pr´ecis. Dans le cas des bureaux ouverts, des tests de convergence ont montr´e que des valeurs 5 ≤ r ≤ 8 et d = 2 permettent d’obtenir une pr´ecision suffisante d’un point de vue e´ nerg´etique. N´eanmoins, ces valeurs ne permettent pas l’estimation d’une dur´ee de r´everb´eration compte tenu de l’importance des r´eflexions tardives dans ce calcul. Ce crit`ere ne sera donc pas consid´er´e dans cet article. L’accent sera mis sur l’estimation de crit`eres directement li´es aux calculs e´ nerg´etiques tels que le STI et le DL2 . Figure 2 – Illustration du ph´enom`ene de double diffraction sur les arˆetes de la cloisonnette. ´ 3 Etude e´ nerg´etique au niveau d’un poste de travail moyennant l’´energie sur cinq fr´equences par bande de tiers d’octave. Pour ICARE et les mesures, les tiers d’octave sont obtenus a` partir des bandes fines. 3.1 Cas e´ tudi´e Sans cloison, plafond absorbant Energie recue(dB) Dans un premier temps, un cas simple comprenant un sol, un plafond et deux postes de travail s´epar´es par une cloisonnette est consid´er´e pour comparer les performances d’ICARE a` MICADO3D et a` des r´esultats de mesures effectu´es par l’INRS en chambre semi-an´echo¨ıque [6]. Un sch´ema du dispositif est pr´esent´e Figure 1. Sans cloison, plafond peu absorbant 15 15 10 10 5 5 0 0 5 5 10 10 15 63 125 250 500 1k 2k 4k 8k 15 63 125 250 500 1k Energie recue (dB) Avec cloison, plafond absorbant 15 15 10 10 5 5 0 0 5 5 10 10 15 63 125 250 500 1k 2k Fréquence (Hz) 4k 8k 8k MESURE ICARE BEM 15 63 125 250 500 1k 2k Fréquence (Hz) 4k 8k Figure 3 – Comparaison ICARE/MICADO/Mesure de l’´energie acoustique en tiers d’octave rec¸ue au point r´ecepteur dans les quatre configurations e´ tudi´ees. Figure 1 – Configuration mesur´ee. La source est not´ee S , le r´ecepteur, R, ils sont s´epar´es par un bureau muni d’une cloisonnette. On remarque une tr`es bonne correspondance entre les deux m´ethodes num´eriques et les r´esultats de mesure lorsqu’il n’y a pas de cloisonnette entre la source et le r´ecepteur. Lorsque la cloisonnette est ins´er´ee dans le cas du plafond absorbant, seules les contributions diffract´ees apportent de l’´energie. On remarque que la diffraction est bien mod´elis´ee puisque la correspondance entre simulations et mesures est bonne. Pour v´erifier plus pr´ecis´ement le fonctionnement d’ICARE, on pr´esente Figure 4 les r´esultats en bandes fines liss´es afin de visualiser clairement les ph´enom`enes d’interf´erences. Sur les deux graphes sup´erieurs, on observe que l’interf´erence entre l’onde directe et l’onde r´efl´echie par le bureau sans cloisonnette est bien reproduite. Avec cloisonnette et plafond absorbant la correspondance simulations/mesure est tr`es bonne ce qui confirme la bonne mod´elisation des effets de diffraction. On remarque un e´ cart en hautes fr´equences lorsque le plafond est peu absorbant. Cet e´ cart peut eˆ tre interpr´et´e par une sous-estimation du coefficient d’absorption du plafond en hautes fr´equences. Compte tenu de la faible complexit´e du mod`ele, un ordre de r´eflexion maximal de r = 8 a e´ t´e choisi pour param´etrer le lancer de faisceaux. Le nombre de diffractions maximal par trajet est fix´e a` d = 2 pour permettre les doubles diffractions sur la tranche de la cloisonnette (voir Figure 2). Diff´erents plafonds et diff´erentes hauteurs de cloisonnettes ont e´ t´e consid´er´es lors de cette e´ tude. Les quatre cas principaux sont pr´esent´es ici : 1. Sans cloisonnette et plafond absorbant (αw = 1) 2. Sans cloisonnette et plafond peu absorbant (αw = 0.6) 3. Cloisonnette de 130 cm de hauteur et plafond absorbant (αw = 1) 4. Cloisonnette de 130 cm de hauteur et plafond peu absorbant (αw = 0.6) 3.2 4k 2k Avec cloison, plafond peu absorbant R´esultats La Figure 3 compare les niveaux d’´energie simul´es en tiers d’octave aux r´esultats de mesure en chambre semian´echo¨ıque. Les tiers d’octave MICADO3D sont calcul´es en 2319 22-25 Avril 2014, Poitiers Energie recue(dB) Sans cloison, plafond absorbant Sans cloison, plafond peu absorbant 0 0 10 10 20 20 30 1k 2k 3k 4k 5k 6k 7k 8k Avec cloison, plafond absorbant Energie recue (dB) CFA 2014 Poitiers 30 0 10 10 20 20 1k 2k 3k 4k 5k 6k 7k 8k Fréquence (Hz) 1k 2k 3k 4k 5k 6k 7k 8k Avec cloison, plafond peu absorbant 0 30 consid´er´es alors qu’elle est lin´eairement d´ependante dans le cas du lancer de faisceaux. Ainsi, pour limiter le temps de calcul n´ecessaire dans ICARE, l’ordre maximal de r´eflexions est fix´e a` r = 6 et le nombre maximal de diffractions a` d = 2. Cette pr´ecision s’av`ere toutefois suffisante pour mod´eliser les ph´enom`enes physiques mis en jeu. Les calculs MICADO3D sont effectu´es sur la plage de fr´equences [100 1300] Hz par pas de 100 Hz, au-del`a de ces fr´equences les temps de calculs MICADO3D s’av`erent trop importants. 30 MESURE ICARE 4.2 R´esultats L’espace mod´elis´e est un espace virtuel, les r´esultats ICARE sont donc confront´es aux r´esultats MICADO3D uniquement. La Figure 6 repr´esente les cartes de champ de pression en d´ecibels obtenues sur la grille de r´ecepteurs avec ICARE et MICADO3D aux fr´equences pures 400 et 1000 Hz. Les positions des cloisonnettes absorbantes ont e´ t´e ajout´ees en noir pour plus de clart´e. 1k 2k 3k 4k 5k 6k 7k 8k Fréquence (Hz) Figure 4 – Comparaison ICARE - Mesure de l’´energie acoustique en bande fine rec¸ue au point r´ecepteur dans les quatre configurations e´ tudi´ees. ´ 4 Etude e´ nerg´etique au niveau d’un bureau ouvert de petites dimensions 4.1 Cas e´ tudi´e La seconde configuration e´ tudi´ee ici est un espace de travail d’environ 170 m2 . Cet espace est occup´e par quatre marguerites de quatre postes et quatre armoires positionn´ees contre les murs. Sur chaque marguerite, les postes sont s´epar´es par des cloisonnettes de 130 cm de hauteur. Le maillage utilis´e dans MICADO3D pour simuler le probl`eme est illustr´e Figure 5. Figure 6 – Cartes de pression acoustique due a` une source unitaire. Les r´esultats sont pr´esent´es en d´ecibels aux fr´equences pures 400 et 1000 Hz. On observe que les champs de pression obtenus avec les deux m´ethodes sont tr`es similaires. Les figures d’interf´erences observ´ees sont quasi identiques. Afin de v´erifier ces r´esultats sur l’ensemble de la gamme de fr´equence simul´ee, on s’int´eresse a` l’´energie rec¸ue au niveau des zones de travail pour chaque poste. Les zones consid´er´ees sont carr´ees (50 cm de cot´e) et sont centr´ees sur la position de la tˆete d’un employ´e assis a` son poste. Elles sont repr´esent´ees en vert sur la Figure 7 et identifi´ees par les lettres de ”a” a` ”o”. La Figure 8 repr´esente l’´energie rec¸ue dans chacune de ces zones en fonction de la fr´equence. On observe encore une bonne correspondance entre les r´esultats MICADO3D et ICARE, l’allure des courbes est respect´ee mˆeme pour les zones qui ne sont pas en visibilit´e directe de la source. Ces r´esultats montrent que la pr´ecision est suffisante pour permettre l’estimation de crit`eres acoustiques tels que le STI ou le DL2 . Dans la suite, le lancer de faisceaux est utilis´e Figure 5 – Maillage utilis´e dans MICADO3D pour simuler l’espace de travail consid´er´e. Une source unitaire est positionn´ee au niveau d’un poste de travail et le champ de pression dans un plan horizontal a` 120 cm de hauteur est calcul´e sur une grille de 104 r´ecepteurs. L’avantage de la m´ethode MICADO3D bas´ee sur les e´ l´ements finis de fronti`eres est que la complexit´e de l’algorithme est ind´ependante du nombre de r´ecepteurs 2320 CFA 2014 Poitiers 22-25 Avril 2014, Poitiers Les valeurs de bruit de fond mesur´ees sont utilis´ees dans le calcul du STI simul´e afin d’´evaluer le rapport signal sur bruit n´ecessaire au calcul. Le calcul du STI est fait conform´ement a` la norme CEI 60268 :16 :2011 [10]. 5.2 Espaces e´ tudi´es Le premier espace consid´er´e est un petit bureau ouvert de 90 m2 contenant une dizaine de postes de travail. Il contient deux marguerites de quatre postes s´epar´es par les cloisonnettes de faible qualit´e acoustique et un plan de travail sans cloisonnettes formant deux postes suppl´ementaires. Une baie vitr´ee longe un cot´e de la pi`ece. Trois mesures de STI ont e´ t´e effectu´ees dans cet espace. Un aperc¸u de l’espace consid´er´e est donn´e Figure 9.1. La source 1 est utilis´ee pour la mesure du STI au point r´ecepteur 1, la source 2 est utilis´ee pour les mesures aux points r´ecepteurs 2 et 3. Aucune mesure de d´ecroissance n’a e´ t´e faite dans cet espace compte tenu de ses faibles dimensions. Figure 7 – Repr´esentation des zones de 0.25 m2 repr´esentant la position des employ´es a` leurs postes de travail. La position de la source est illustr´ee en rouge. pour estimer ces valeurs de crit`eres sur des espaces de travail r´eels. 200 600 1k ´ Figure 8 – Energie rec¸ue dans chaque zone r´eceptrice en fonction de la fr´equence. La correspondance entre les graphes et les zones r´eceptrices est indiqu´ee par les lettres vertes (”a” a` ”o”). ´ 5 Etude de bureaux r´eels 5.1 Crit`eres acoustiques e´ tudi´es De nombreux crit`eres acoustiques sont r´epertori´es dans la norme NF EN ISO 3382-3 :2013 relative au mesurage des param`etres acoustiques des bureaux ouverts [7]. Cet article se concentre sur les deux principaux crit`eres qui sont l’indice de transmission de la parole (STI) et le taux de d´ecroissance du niveau de pression acoustique pond´er´e A par doublement de distance (DL2 ). Les autres crit`eres mentionn´es dans la norme tels que la distance de distraction (rD ) ou de confidentialit´e (rP ) ainsi que le niveau de pression acoustique pond´er´e A de la parole a` une distance de 4 m`etres (L p,A,S ,4m ) peuvent se d´eriver facilement a` partir de ces deux crit`eres principaux. Le DL2 , le STI et le bruit de fond ont e´ t´e mesur´es par l’INRS dans trois espaces de travail r´eels. Figure 9 – Mod`eles 3D des espaces consid´er´es. Pour la mesure du STI, les positions des sources sont indiqu´ees par des points rouges et une annotation S, les positions des r´ecepteurs sont indiqu´ees par des points verts et des annotations R. Pour la mesure du DL2 , la trajectoire de mesurage est indiqu´ee par une ligne jaune, la position de la source en rouge et les positions des r´ecepteurs en jaune. Le second espace mesure 127 m2 et contient cinq marguerites de quatre postes s´epar´es par des cloisonnettes absorbantes de 1.25 m de hauteur (voir Figure 9.2). Une baie 2321 22-25 Avril 2014, Poitiers CFA 2014 Poitiers STI vitr´ee longe e´ galement un cˆot´e de la pi`ece. Une source et cinq points r´ecepteurs sont utilis´es pour la mesure de STI. La trajectoire de mesurage du DL2 se situe dans l’all´ee qui longe les postes de travail. Le troisi`eme espace consid´er´e est un plateau de 850 m2 . Les postes concern´es par les mesures de STI sont s´epar´es entre eux par des cloisons en plˆatre de deux m`etres de hauteur. Des cloisons en verre s´eparent les postes de travail de l’all´ee o`u est effectu´ee la mesure du DL2 . Compte tenu des grandes dimensions de cet espace, la moiti´e seulement est repr´esent´ee Figure 9.3 pour de visualiser pr´ecis´ement les positions de mesure du STI et du DL2 . Afin d’obtenir des r´esultats coh´erents, les mˆemes positions de sources et de r´ecepteurs ont e´ t´e utilis´ees en mesure et en simulation. Les coefficients d’absorption des mat´eriaux ont souvent e´ t´e approxim´es par des valeurs typiques compte tenu de la difficult´e d’obtenir des valeurs exactes d’absorption concernant un bureau ouvert en activit´e. 5.3 Analyse des r´esultats 5.3.1 Taux de d´ecroissance d’´energie par doublement de distance (DL2 ) Espace 1 Espace 2 Espace 3 Mesure 5.10 dBA 5.53 dBA ICARE 3.96 dBA 4.23 dBA 6 ICARE 0.79 0.66 0.54 0.83 0.79 0.79 0.72 0.52 0.77 0.64 0.50 0.49 Diff´erence -0.05 0.06 0.05 -0.01 -0.03 0.03 -0.07 0.01 -0.09 -0.07 -0.01 -0.06 Discussion Une validation en trois e´ tapes du logiciel de lancer de faisceaux ICARE appliqu´e a` la probl´ematique des bureaux ouverts a e´ t´e pr´esent´ee. De l’´etude de l’effet d’une cloisonnette, jusqu’`a un espace de travail complet, la pr´ecision de l’outil de pr´ediction a e´ t´e e´ valu´ee. Il a e´ t´e d´emontr´e que les ph´enom`enes de propagation acoustique e´ taient bien restitu´es mˆeme si des e´ carts entre simulations et mesures persistent. Il est difficile de statuer sur l’origine des e´ carts observ´es mais l’incertitude sur les valeurs de coefficients d’absorption utilis´es peut eˆ tre la principale source d’erreurs. De plus, l’encombrement des espaces e´ tudi´es ne peut eˆ tre mod´elis´e en simulation et a lui aussi un impact non n´egligeable sur la propagation acoustique au sein d’un bureau. Pour l’estimation du DL2 , l’´etude d’un nombre de sup´erieur de bureaux pourrait permettre de d´efinir statistiquement un facteur correctif a` appliquer au DL2 pour simuler la prise en compte de l’encombrement. Malgr´e les e´ carts, les r´esultats obtenus sont d’ores-et-d´ej`a suffisamment pr´ecis pour permettre une estimation pertinente du DL2 et du STI. Cette e´ tude sera compl´et´ee dans le cadre du projet MEPAS, par la comparaison mesures/simulations d’autres espaces de travail afin de confirmer les tendances expos´ees dans cet article. Diff´erence 1.14 dB 1.3 dB Tableau 1 – Comparaison des r´esultats de mesure et de simulation pour le calcul du DL2 . 5.3.2 Mesure 0.74 0.72 0.59 0.82 0.76 0.82 0.65 0.53 0.68 0.57 0.49 0.43 Tableau 2 – Comparaison des r´esultats de mesure et de simulation pour le calcul du STI. Le DL2 a e´ t´e e´ valu´e pour les espaces 2 et 3 uniquement compte tenu des faibles dimensions de l’espace 1. Le tableau 1 pr´esente les r´esultats obtenus. Les e´ carts observ´es sont de 1.14 dB pour l’espace 2 et de 1.3 dB pour l’espace 3. Ce sont des e´ carts faibles mais dans les deux cas ils nous montrent que le DL2 est plus grand en mesure qu’en simulation. Ce r´esultat n’est pas e´ tonnant si l’on consid`ere l’impact de l’encombrement d’un espace de travail en activit´e. Le mobilier de bureau, les plantes, les tableaux aux murs sont des e´ l´ements qui contribuent a` l’absorption d’un local mais qui ne peuvent pas eˆ tre mod´elis´es en simulation. Les r´esultats obtenus sont encourageants, mˆeme s’il est e´ videmment n´ecessaire de confirmer cette analyse par la mod´elisation d’un plus grand nombre de bureaux ouverts. DL2 Espace 2 Espace 3 R1 R2 R3 R1 R2 R3 R4 R5 R1 R2 R3 R4 Remerciements Ces travaux avaient pour cadre le projet de recherche MEPAS effectu´e avec le concours apport´e par le Programme Environnement-Sant´e-Travail de l’ANSES avec le soutien des minist`eres charg´es de l’´ecologie et du travail. Indice de transmission de la parole (STI) Le tableau 2 pr´esente les r´esultats de mesures et de simulation du STI obtenus pour les trois espaces consid´er´es. Les calculs du STI a` partir des mesures comme a` partir des simulations sont bas´es sur les niveaux de bruit ambiant mesur´es afin d’estimer le rapport signal sur bruit n´ecessaire au calcul. On remarque que la diff´erence entre simulation et mesure est inf´erieure a` 0.1 pour les douze valeurs mesur´ees. L’´ecart moyen est de 0.05, on peut donc consid´erer que la pr´ecision dans l’estimation du STI est bonne. Les e´ carts observ´es peuvent eˆ tre dus aux incertitudes d’estimation des coefficients d’absorption des mat´eriaux et des positions des sources et des r´ecepteurs ainsi qu’`a l’encombrement du bureau en activit´e. Dans l’ensemble, l’estimation de STI a` partir de r´eponses calcul´ees dans ICARE, produit des r´esultats tr`es proches de la r´ealit´e. R´ef´erences [1] A. Ebissou, P. Chevret, and E. Parizet. Objective and subjective assessment of disturbance by office noise relevance of the use of the speech transmission index. In Congr`es Fran¸cais d’Acoustique, Nantes, 2012. [2] Agence Franc¸aise de S´ecurit´e Sanitaire Environnementale. Impact sanitaires du bruit, Etat des lieux, Indicateurs bruit-sant´e. Novembre 2004. 2322 CFA 2014 Poitiers 22-25 Avril 2014, Poitiers [3] J.Ker¨anen and V. Hongisto. Prediction of the spatial decay of speech in open-plan offices. 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