Le Quai aux vivres se rêve en nouveau joyau

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VENDREDI 6 JUIN 2014
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Rochefort
Une motion contre le redécoupage régional
Le Conseil municipal a adopté une motion de protestation contre la fusion
des régions Poitou-Charentes, Limousin et Centre. La ville « s’associe au
département ainsi qu’à la Charente afin que la région Poitou-Charentes soit
rattachée à l’Aquitaine et Bordeaux, métropole régionale ». PHOTO DR
Le Quai aux vivres
se rêve en nouveau joyau
LE PIÉTON
A pris son joli vélo hier pour traver-
ser la ville. Outre le gain de temps
(plus rapide que la marche et que
la voiture lorsqu’il s’agit de circuler
dans les rues du centre-ville), le
Piéton a redécouvert le plaisir de
flâner et de prendre le temps d’apprécier le cadre de vie et la beauté
du paysage urbain. Ainsi, le Piéton
à vélo ne s’est pas lassé d’admirer
les belles façades des maisons, les
espaces fleuris, découvrant des recoins ou des adresses méconnus.
Hier, le Piéton était un cycliste heureux.
AGENDA
AUJOURD’HUI
Armée métiers. Le bureau marine
du Centre d’information et de recrutement des forces armées
(Cirfa) de La Rochelle tiendra sa
prochaine permanence CIO de
Rochefort, au 3 ter, rue des Brousailles. Un rendez-vous est aussi
prévu mercredi 11 juin, de 14 à
16 heures (uniquement sur rendez-vous). Un officier marinier
orienteur renseignera sur les différentes filières et métiers offerts
par la Marine nationale.
Pour les prises de rendez-vous,
contacter le Cirfa La Rochelle au
05 46 28 23 28.
Consulter le site Internet
www.etremarin.fr.
Exposition. Francis Fillon expose
ses photos de La Réunion. Vernissage à partir de 18 heures , à la
salle Aurore, rue Jean--Jaurès. Exposition ouverte jusq’au 9 juin de
10 h à 12 h et de 15 h à 19 h.
Tél. 05 46 87 03 97 ou
06 76 39 97 85.
Email : [email protected].
Musée / Musique. Au musée Hèbre
de Saint-Clément, « D’ici et
d’ailleurs » à 20 h 30 : un soir au
musée. Visite guidée et impromptus musicaux Bec de Cha.
Guitare/percussions et accordéon. Payant.
Tél. 05 46 82 91 70.
PATRIMOINE Le
nouveau propriétaire
Nicolas Walewski
a annoncé
la livraison du
chantier pour 2017
chitecte Christian Menu, engagé
depuis de nombreuses années
dans les négociations. Les travaux
ont été confiés au groupe international Eiffage. D’où la présence hier
de son Pdg.
« Il y a au total sept
corps de bâtiments
dont cinq consacrés
aux logements »
AGNÈS LANOËLLE
[email protected]
e nouveau propriétaire du
Quai aux vivres Nicolas Walewski et son équipe d’experts ont été accueillis hier comme
des héros par le maire de Rochefort Hervé Blanché et une partie de
son équipe municipale. Le maire
de La Rochelle Jean-François Fountaine, le président du département
Dominique Bussereau et le grand
patron d’Eiffage Pierre Berger
avaient répondu à l’invitation.
C’est dire l’importance du projet
qui dépasse largement les frontières de l’Arsenal maritime.
Un an après être venu se présenter à l’occasion d’un conseil municipal, il s’agissait, cette fois, pour Nicolas Walewski d’en dire un peu
plus sur lui mais surtout d’asseoir
définitivement sa position.
L’homme d’affaires, à la tête d’une
société de gestion basée à Londres,
est l’investisseur providentiel de
Rochefort.
L
Un nouveau départ
Trente ans après la réhabilitation
de la Corderie Royale, la résurrection de ce vaste ensemble historico-immobilier fait rêver
tout le monde. À commencer
par les nouveaux élus rochefortais.
Assis au côté de Nicolas Walewski,
Hervé Blanché l’a redit hier : « Il
« C’est une affaire prestigieuse. Une
nouvelle référence majeure pour
notre groupe. Eiffage a sa propre
branche Monuments historiques.
Je pense que de nombreux compagnons du devoir vont venir travailler sur les pierres du Quai aux
Vivres », a commenté Pierre Berger.
Le propriétaire du Quai aux vivres, Nicolas Walewski, et le maire
de Rochefort Hervé Blanché, hier soir dans l’enceinte du
bâtiment. PHOTO A. L.
s’agit d’un projet fabuleux. Nous
comptons beaucoup sur vous ».
Sous-entendu : avec la réhabilitation du Quai aux vivres, Rochefort
va prendre un nouveau départ.
Il faut dire que le défi est immense pour réhabiliter un site aujourd’hui totalement à l’abandon.
Le projet prévoit toujours 242 logements (soit 14 500 mètres carrés
habitables sur cinq niveaux),
235 places de parking, un restaurant, un café et sa terrasse.
« Nous allons beaucoup travailler sur la restauration des voûtes, de la verrière, créer de grands
puits de lumières. Il y a au total
sept corps de bâtiments dont cinq
consacrés aux logements. Un bâtiment va être consacré à l’histoire
du lieu. Nous allons aussi travailler
sur la cour », est venu rappeler l’ar-
Acheteurs du monde entier
Le programme, classé Monuments
historiques, bénéficie d’avantages
fiscaux exceptionnels datant d’une
loi de 1913. La moitié des lots ont
déjà été réservés par des personnes
préparant leur retraite mais aussi
de nombreux expatriés français résidant à Hongkong, São Paulo ou
encore Dubai.
« Des personnes qui connaissent
la douceur de vivre de la côte Atlantique et qui ont envie d’acquérir
un patrimoine historique », selon
Bénédicte Puybasset, avocate et
spécialiste de la fiscalité.
Hier, le gestionnaire de fonds
confiait qu’il réalisait là sa première grande opération immobilière. En se rendant dans l’enceinte
du bâtiment à l’issue de la conférence de presse, Nicolas Walewski
confiait qu’il avait su se projeter
malgré l’ampleur du chantier. On
lui souhaite.
Une attaque personnelle crée la polémique
POLITIQUE L’adjointe
à la culture Florence
Lecossois s’en est pris
à Alexis Blanc
Au moment de prendre la parole
pour présenter une délibération
au sujet de la maison Pierre-Loti,
mercredi soir, au conseil municipal, l’adjointe à la culture Florence
Lecossois s’en est pis verbalement
au conseiller d’opposition, Alexis
Blanc. « Je m’étais interdit de penser quoi que ce soit de vous », a-telle débuté avant de se demander
« si vous êtes comédien ou dans un
atelier de céramique tellement
vous soufflez le chaud et le froid »,
au grand dam du principal visé qui
a objecté que cette intervention
était dénuée de liens avec la délibération. Visiblement, Florence Lecossois était révoltée des prises de
parole d’Alexis Blanc survenues
quelques minutes plus tôt. Ce dernier avait déploré que lors de ce
troisième conseil municipal depuis l’élection d’Hervé Blanché,
« on continue à voter des choses
d’installation » comme la désignation de représentants dans des instances, au lieu de « rentrer dans le
dur le plus vite possible ». « On aurait eu 72 heures de délibérations »,
a répliqué Florence Lecossois.
La gauche fait la leçon
Sur la base de « remontées de terrain d’employés municipaux en
contrat précaire », le centriste a aussi fait savoir que la hausse de 25 %
des indemnités des adjoints (1) passait mal pour ces personnes « qui
gagnent moins que certains adjoints qui viennent une ou deux
fois par semaine », à la mairie. « Je
ne peux laisser présager que les
élus ne font pas leur travail », s’est
indignée l’adjointe à la culture, alléguant ensuite que ces « rumeurs » de la sorte n’étaient pas
étrangères au « choc européen »
constitué par la première place du
Front national aux élections européennes.
Des propos qui ont indigné les
deux oppositions, qui ont quitté
les bancs durant cinq minutes.
Rémi Letrou (PS) a été le premier à
prendre la parole ensuite, rappelant avoir retenu une leçon de Bernard Grasset qui l’avait alors « mouché » : « On s’adresse toujours au
maire qui exerce la police de l’assemblée » avant de gronder l’élue
de la majorité. « On n’invective pas
les représentants élus du peuple. »
Le maire Hervé Blanché a volé au
secours de son adjointe, en indiquant avoir « laissé parler » Alexis
Blanc plus tôt, pour un sujet égale-
ment éloigné des délibérations à
l’ordre du jour du conseil, invoquant une affaire « d’équilibre ».
C’est ensuite André Bonnin (PS)
qui a déclaré : « Pour la première
fois de ma vie d’élu, une attaque
ad hominem inadmissible » avant
que Pierre Feydeau (PS) tacle « ce
vrai dérapage ». « Pendant treize
ans, j’ai eu l’habitude de siéger
dans un Conseil qui avait une vraie
tenue ».
Colistière d’Alexis Blanc, Frédérique Tuffnell s’est dite « vraiment
choquée ».
Hervé Blanché a sifflé la fin de la
controverse en rappelant que
« quand M. Blanc me traite de “petit maire” ou de “pleutre”, vous ne
réagissez pas ».
David Briand
(1) À enveloppe constante, le maire
ayant baissé ses indemnités.