RAQ - RECit

RECIT AU QUOTIDIEN N°47
Sommaire
Edito
De l'art de nous
appuyer sur notre
élan vital
Par Samuel
Bonvoisin
Page 1
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Témoignage
Subvertir les
pratiques
pédagogiques,
quelle école : pour
qui ? pour quoi ?
Par Laure Forester
Page 2 & 3
Expérience
Fascicules
Porteurs d'Histoires, à
Cuba : De l’audace,
encore de l’audace…
Par Chrystèle
Brossault, Grâce
Nguea et Martine
Prins
Pages 4 & 5
Deux petits
nouveaux
dans la
bibliothèque
de RECIT !
Par Samuel
Bonvoisin
Page 6
Solidarité
Internationale
En route vers
l'Université d'été
de la Solidarité
Internationale
Par Samuel
Bonvoisin
Page 7
Agenda
Par Samuel
Bonvoisin
Page 7
Edito
De l'art de nous appuyer sur notre élan vital
« S'agit­il donc de dessin, d'histoire ou de mathématiques ? Non, bien sûr, mais nous pensons que pour chacune de ces disciplines l'éducateur doit avoir pour souci essentiel non pas la matière de son enseignement ou le moyen de le faire assimiler, mais bien l'être qu'il est chargé d'éduquer, d'élever, par l'intermédiaire d'un travail intellectuel ou sensoriel, jusqu'au plus complet épanouissement de toutes ses facultés ».
Ainsi écrivait Maurice Martenot, grand pédagogue français, en 1967. Comment pouvons nous croire que cet élan vital, qui dès le plus jeune âge nous pousse à apprendre à parler, à marcher, se tarirait tout à coup, pour on ne sait quelle raison, nous laissant ainsi, immobiles et sans but ? Au contraire, c'est à force de nier cet élan du « sensible » présent dans chacun de nous, et de concentrer les apprentissages tout entièrement vers la compréhension intellectuelle des choses, que les lieux éducatifs traditionnels laissent faner avant l'heure notre curiosité, notre envie et surtout notre plaisir d'apprendre. Dès lors, il nous faudra nous­même faire ce « pas de côté », Par Samuel Bonvoisin
subvertir les pratiques pédagogiques (p.2&3), et ainsi construire des écoles de joie, des écoles de paix, des écoles de l'humain par l'humain. Quel plus beau programme pour le Réseau des Écoles de Citoyens ?
Ces réflexions, nous les reprendrons bientôt avec vous à l'occasion de notre Assemblée Générale le 22 juin prochain (notez la date!), car elles sont au cœur de la pratique de RECIT. Partager, apprendre dans un monde pluriculturel, c'est l'aventure pleine d'audace de Fanny et de l'association Porteurs d'Histoires, que nous racontent les butineuses de Rennes, entre la France et Cuba (p.4&5). C'est enfin le titre du second opus proposé par Marie­Jeanne Coloni dans la collection des fascicules de RECIT, qui vient faire suite au récit de l'expérience des Alouettes à Palaiseau (p.6).
Nous espérons en ce début de printemps que la lecture de ce numéro du RAQ vous aidera à vous rapprocher un peu plus de votre élan vital (!) Bonne lecture... Et moi, qu'est­ce que je vais faire avec RECIT en 2014 ?
RECIT s’est réorganisé cette année pour répondre à des enjeux de plus en plus cruciaux, en misant sur la participation de tous. C’est une période nouvelle qui s’ouvre, marquée par une nouvelle forme de gouvernance et une volonté de faire synergie avec d’autres réseaux. Dans cette période de transition, qui est aussi celle de questionnements forts, notamment sur ce qui « fonde » notre action, RECit a besoin de l'énergie de chacun(e) pour mener à bien son projet. Butineurs d'expériences, reporters en herbe, développeurs, ... ne laissez pas une autre éducation se construire sans vous !
Réseau des Ecoles de Citoyens - RECIT - 108, rue Saint Maur 75011 PARIS - Tél: 06.88.14.71.83 - [email protected] - http://www.recit.net/
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Témoignage
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Subvertir les pratiques pédagogiques, quelle école : pour qui ? pour quoi ?
Par Laure Forester
Laure, jeune enseignante et membre de l'équipe de coordination de RECIT, nous raconte sa participation à la formation syndicale organisée les 30 et 31 janvier 2014 à Créteil par SUD éducation avec la revue N’autre école, Émancipation, CNT, le GFEN, ainsi que le site Questions de classe...
Personne ne libère autrui,
personne ne se libère seul,
les hommes se libèrent ensemble.
Paulo Freire
Cette citation résumerait presque les deux journées organisées dans le cadre d’une formation syndicale que j’ai eu l’occasion de suivre, intitulée « Subvertir les pratiques pédagogiques, quelle école : pour qui ? pour quoi ? ». Ces deux jours de rassemblement, de partage, d’échange d’idées « subversives » à Créteil, les 30 et 31 janvier 2014 qui ont réuni près de 300 personnes. Bien entendu le titre du stage est très séduisant, d’autant plus qu’il résonnait comme en écho avec les préoccupations actuelles de RECit quant à l’éducation émancipatrice. Un mot clef, « subversion », nous situe aux confluences des luttes sociales et de la pédagogie émancipatrice telle que la conçoit l’éducation populaire. Terme politique puissant, « La subversion est un ensemble de stratégies et de techniques visant à déstabiliser un groupe ou un système en lui inoculant des idées qui remettent en cause ses valeurs les plus intimes. » Telle est l’axe proposé par le collectif d’organisation pour ces journées de rencontre. Le postulat de départ était donc de considérer l’école comme reflet de notre société et donc soumise parfois à des dérives, (arrestation et fichage de sans­papiers, marchandisation, intrusions publicitaires, reconduction des inégalités sociales...) et en cela, comme institution au cœur des enjeux de pouvoir et des luttes sociales. Deux jour de pédagogie émancipatrice donc, pour que les membres de l’éducation nationale, avant tout pédagogues et citoyens, ne soient pas les complices involontaires d’un dispositif complexe et ambigu. Charlotte Nordmann rappelle cette réalité, déjà dénoncée par Célestin Freinet : « l’école est fille et servante du capitalisme », et proposa une analyse des mécanismes intrinsèques à l’école qui font que l’école, en tant qu’institution, se prête à cet investissement par le libéralisme. La question fondatrice de ce stage fut donc de se demander « Quelles pratiques mettre en place ? ». Car si les enseignants désirent accompagner les jeunes pour qu’ils puissent prendre leur place d’adulte dans la société, comment leur donner les moyens de construire ensemble une société égalitaire ?
Il s’agit alors maintenant de prendre conscience des enjeux des méthodes pédagogiques appliquées en classe. Car les enseignants ont pour tâche de préparer les jeunes à occuper leur place dans la société ou plutôt, de les préparer à la transformer. C’est à partir de là pédagogie « traditionnelle » rejoint pédagogie des opprimés, lorsque l’on met en place au sein de l’école, des dispositifs qui permettent aux « dominés » de prendre la parole de façon démocratique, lorsque l’on organise des cours en leur faisant prendre conscience de l’importance politique du groupe en tant que collectif. C’est par exemple l’enjeu central de l’atelier « Quand la poésie crée un collectif de classe » animé par Pascal Diard. Très beau moment de découverte, lorsque la poésie sert à faire émerger le sentiment du « nous », à créer du collectif http://www.questionsdeclasses.org/?Compte­rendu­de­l­atel
ier­3­Quand
Ce stage avait donc une ambition politique et citoyenne, celle de permettre à chaque participant de prendre d’abord conscience dans quelle mesure l’école institutionnelle aujourd’hui est une entreprise de promotion de valeurs et de comportements liés à l’idéologie néolibérale. Une critique de l’école met à jours les mécanismes de soumission, d’individualisme et de consommation qui sont inculqués aux élèves. Mais sans tomber dans une critique superficielle et convenue de l’école, on a pu comprendre combien ce dispositif de pouvoir qu’est l’école, fonctionne de manière plus insidieuse. En effet ses acteurs étant toujours plus soumis aux injonctions économiques, les discours pédagogiques sont toujours plus à même de répondre aux « nouvelles exigences » d’un monde néocapitaliste (on parle de compétence, d’« employabilité », etc.). La table ronde de Charlotte Nordmann revenait très clairement sur ce thème :
http://www.questionsdeclasses.org/?COmpte­rendu­pleniere­2
­Charlotte
N'autre école
La revue trimestrielle de la CNT
éducation se propose d’être un
outil pour tous ceux qui refusent le
statu quo du tri social et de
l’apprentissage de la soumission
par l’école.
http://www.recit.net/?N-autre-ecole
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Témoignage
Les méthodes émancipatrices étaient donc les piliers de toute réflexion, puisqu’il s’agissait durant le stage de mettre avant tout l’accent sur les « pratiques de terrain ». Les divers ateliers invitaient donc à mettre en place des dispositifs qui développent la notion de participation collective ; l’importance de la production de différents langages (corporels, oraux, écrits) ; des dispositifs qui incluaient l’intervention des acteurs sociaux (parents, assos de quartier...) etc. On pouvait par exemple assister à un atelier de Pédagogie institutionnelle, ou encore à un atelier intitulé « Quelle organisation du travail dans une démarche coopérative et autogestionnaire ? », un atelier portant sur « La classe inversée », ou encore celui nommé « La parole en classe, vecteur de pensée collective et individuelle ». On aura pu y découvrir une école expérimentale de Berlin, le Lycée Autogéré de Paris, (LAP) et ainsi voir comment il est possible de développer une pédagogie non directive, qui repose sur la démocratie réelle et l’éducation mutuelle.
Une même conception de la pédagogie était partagée entre tous les participants : celle de la pédagogie comme « l’ensemble des conditions de développement qui permettent à un individu d’accéder à la conscience des rapports sociaux qui le déterminent ». Une telle définition contribue aussi à rompre avec l’idée qu’il n’y a que l’école qui produit du savoir. Ce qui était à mon sens très fertile lors de ce séjour, c’est donc, en vertu de cette conception, d’aborder la pédagogie avant tout comme « praxis », et en cela, d’envisager la pédagogie dans son intégralité, sans la circonscrire à différents espaces. On a ainsi pu assister à un atelier très vivifiant de « pédagogie sociale » avec Laurent Ott. Le fondateur de l’association « Intermède Robinson » fait quant à lui de la pédagogie en dehors de l’école, dans « un tiers espace ». Repenser les pratiques pédagogiques à l’aune de la pédagogie sociale peut être très stimulant et contribua à apporter de nouvelles perspectives. C’est une pédagogie totale, celle de l’expérience de vie, qui vise en même temps l’émancipation et le développement créatif de la personne. Les questions des participants relataient d’ailleurs un désir de s’inspirer de la pédagogie sociale dans l’institution. Laurent Ott a conseillé : « repérez les petites bulles de liberté autour de vous, les espaces à mobiliser, le temps, les salles que vous pouvez annexer et emparez vous­en ! (...) Faute de pouvoir travailler en dehors, c’est DANS l’institution que l’on doit agir. Il faut connaître ses chaînes pour pouvoir tirer dessus. » http://www.questionsdeclasses.org/?COmpte­rendu­de­l­ateli
er­23
Il a bien sûr fallu gérer la frustration de ne pas pouvoir assister à tous les ateliers mais les comptes­rendus ont été mis en ligne par les participantes sur le site « Questions de classe(s) »
A la fin de ces deux journées, immensément riches en rencontres, découvertes, et en énergies « subversives », j’ai pris conscience d’un autre versant de l’institution. L’ensemble des volontés des citoyens qui innovent et créent des situations émancipatrices au quotidien montre que l’école n’est pas seulement un lieu sclérosé mais peut contribuer à une certaine émancipation des individus. Mais une éducation émancipatrice ne peut émerger que parce qu’on développe collectivement, en tant que citoyen (et pas seulement les enseignants), « l’analyse critique des projets d’éducation et des enjeux de société qu’ils contiennent.» RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
C’est d’ailleurs pour cette raison que Remi Hess a ouvert le stage en proposant aux participants une méthode singulière, celle du journal de pratiques. L’écriture d’un tel journal permet de comprendre au mieux sa pratique pédagogie, la partager (avec ses élèves, ses collègues etc.) et ainsi de mieux la structurer. On prend alors la mesure de la dimension politique de ses méthodes pédagogiques. Le « journal de pratique » est alors un dispositif subversif car il permet de construire une conscience alternative au discours dominant, c’est un outil critique qui « fédère les résidus » du système et qui permet le passage du pédagogique au politique, lorsque des forces vives vont se fédérer pour surprendre les « forces instituées ». http://www.questionsdeclasses.org/?Compte­rendu­de­la­ple
niere­avec
Groupes, associations, syndicats,
mouvements pédagogiques,
collectifs de luttes ou individus ont
besoin de lieux de convergence et
de débat. Partant de ce constat,
« Questions de classe(s) » se veut
un site internet coopératif autour
des luttes sociales et des pratiques
pédagogiques visant
l’émancipation.
Nous pensons qu’il y a un lien
intime et nécessaire entre
pédagogie et lutte sociale et que
les réflexions, les luttes et les
pédagogies s’écrivent, se
partagent.
http://www.questionsdeclasses.org/
L’enthousiasme et le nombre des participants ont témoigné d’une chose cruciale il me semble : cet événement correspond à une forte demande des citoyens au sein de l’éducation nationale. Et cela témoigne aussi d’une volonté politique de transformer la société, et l’école, en faisant converger l’ensemble des pratiques pédagogiques émancipatrices. Éduquer en subvertissant pour émanciper, c’est rendre conscient le processus de domination sous toutes ses formes, c’est se transformer soi, mais aussi ses pratiques, pour transformer une réalité beaucoup plus grande. Car il ne s’agit plus d’en rester à des expérimentations ; il faut voir maintenant dans quelle mesure généraliser l’ensemble de ces pratiques pédagogiques alternatives à l’ensemble du secteur de l’éducation permettra de dessiner les contours de l’école du « Ce qu’il me plaît de faire », selon l’expression de Nestor Romero. http://www.questionsdeclasses.org/?L­ecole­du­Ce­qu­il­me­
plait­de
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Expérience
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Porteurs d'Histoires, à Cuba : De l’audace, encore de l’audace…
Par Chrystèle Brossault, Grâce Nguea et Martine Prins
Sans elle, Fanny l’aventurière n’aurait pas quitté sa Bretagne pour partir à la rencontre de ces histoires cubaines, cette Histoire et ce présent cubains. Un micro tendu vers Cuba, hors des sentiers battus, Cuba singulière mais plurielle, car riche de tous ses anonymes courageux. Cuba vue par des cubains qui font fi de la « pensée de masse » pour construire leur vie envers et contre tout.
Vivre, rêver, espérer. Croire en eux et en l’avenir.
Six voix, six visages, six partages de vies, d’émotions, six petits miracles, si grandes vies … : Une étrange passion entre un homme et le magnifique cimetière où il travaille, une vielle femme qui habite tout en haut d'une montagne, un paysan qui cultive bénévolement des plantes médicinales, une jeune danseuse qui veut devenir professionnelle, l'artiste qui anime des ateliers gratuits devant sa maison ; ateliers ouverts à tous les enfants qui se baladent dans les rues, « trainent la savate » et qui ont envie d’être aidés pour faire leurs travaux scolaires d’art plastiques. Au départ, c’est le projet de Fanny, son envie de se heurter aux autres, de casser les peurs, les frontières, les préjugés. Puis, ce fut aussi celui de tous ceux qu’elle a embarqué dans l’histoire : Antoine le photographe, Alexandre le secrétaire actuel de l’association qui a conçu les livrets de l’exposition ainsi que Vincent le trésorier qui fait la voix « off » d’un des reportages.
Mais c’est aussi leur projet, à eux qui ont partagé avec nous leur vision de Cuba, ces moments intimes qui ont dévoilé leur histoire, leurs peurs et leurs espoirs.
C’est dans une chaleureuse longère du Pays du Coglais, à 30 km de Rennes, au Nord de Fougères (35) que ce lundi 13 janvier 2014, nous rencontrons l’association « Porteurs d’Histoires ». C’est aujourd’hui leur double assemblée générale (2012 ­ 2013) avec A.G extraordinaire (excusez du peu!) et nous profitons de l’occasion pour en savoir davantage sur cette jeune association, découvrir ses acteurs, ses réalisations.
Alors Fanny, quel est donc ce projet de porteurs d’histoires autour duquel s’est construit l’association ?
Un voyage à Cuba en août­ septembre 2012 constitue une première expérience : Fanny Enault et Antoine Jomand photographe partent à la rencontre de cubains « atypiques ». C’est par le bouche à oreille qu’elle découvre des gens extraordinaires qui la touchent, qu’elle a envie de connaître, car ils portent une histoire personnelle originale, courageuse, forte.
A eux deux, ils recueillent du son, réalisent des vidéos et des photos avec l’idée de monter une exposition et faire des reportages qui seront présentés en Bretagne et bien au­delà, notamment dans le Pays du Coglais où elle vit.
Fanny a reçu des bourses à titre personnel, et en 2012, sollicite la Communauté de communes, exigeant alors la constitution d'une association. C’est ainsi que grâce à ces subventions, Cuba débarque dans le Coglais !
C’est loin Cuba, on n’en parle pas beaucoup à la télévision, mais le courage est une valeur universelle, et chacun des portraits réalisés trouve aisément son public. Un public ravi d’un tel dépaysement et touché par la qualité du travail, d’autant plus dans cette région, loin des circuits de diffusion culturelle traditionnels. Les reportages
Les thématiques abordées dans les reportages permettent de comprendre la complexité, les différentes façons de gérer certains points de société de l’État cubain. Les reportages sont à la première personne. Les personnes sont interviewées directement mais on n’entend jamais les questions. Parfois les propos peuvent paraître imprécis ou complexes. Par conséquent, pour mieux saisir la complexité des six portraits des cubains, des livrets ont été édités avec des points particuliers à chaque personnage. « Chacun abordant des sujets différents mais aussi des points communs à tous », rajoute Alexandre, secrétaire de l’association. Les récits des personnages nous questionnent souvent sur les sujets tels que les relations avec l’URSS, l’embargo, l’histoire de Cuba, les médias. La création des livrets, des reportages sonores en V.O. doublés en version française requièrent un travail colossal. Les reportages sont remasteurisés par un ingénieur du son bénévole. Un travail rondement mené qui nécessite des compétences parfois pointues et tout ceci réalisé par des bénévoles que Fanny remercie chaleureusement pour le temps, l’énergie et les compétences qu’ils mettent au service de l’association.
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Expérience
Une exposition riche…
L’exposition se veut éducative, instructive, ouverte sur l’Être humain et axée sur l'Art. Fanny la juge complexe et la destine à un public adulte, voire de lycée même si elle a été agréablement surprise par la pertinence des questions posées par des collégiens. Alors, finalement, ouverte à tous ?
L’association s’interroge tout de même sur la manière de faire tourner une telle exposition et surtout dans quelles conditions? Gratuite ou pas selon le public et le lieu car il ne faut pas perdre de vue le caractère d'association à but non lucratif.
Par ailleurs, comment présenter une conférence sans photos ? Quel est l'impact de cette exposition sur les publics qui la visitent ? Les enseignants l‘utilisent­t­elle ultérieurement auprès de leurs élèves ? De quelle manière peut­on avoir des retours concrets sur sa portée ? L'idée d'un livre d'or n'est pas satisfaisant car peut très vite devenir « complaisant ». II faut donc y réfléchir peut­être en précisant les attentes de l'association !
Fanny pense qu'il est important de créer des liens, se constituer un réseau. Elle a donc rencontré l'association Cuba Coopération qui a trouvé le projet Porteurs d'Histoires positif et voit un intérêt à le diffuser en France et à Cuba.
A la fin de l'Assemblée générale, nous avons pu écouter un reportage d'environ une vingtaine de minutes sur un fossoyeur et regarder le reportage vidéo sur la Danse au sujet de Yumilka, « La danse : mon rêve ».
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Ce problème de droits d’auteur intervient dans une coopération non contractualisée par écrit. Ce qui gêne l’évolution des tournées de l’exposition et surtout des conférences qui doivent être appuyées sur les autres photos de cuba.
Par ailleurs, gros problème de restauration des photos : les tirages avaient été réalisés sur du papier mat sans protection de surface, donc très fragile. Elles se sont très rapidement détériorées durant les expositions. « Elles étaient inexploitables pour une exposition itinérante » explique Fanny. Un travail qui a coûté beaucoup de temps et d’argent…
L’association Porteurs d’Histoire a pour but de généraliser ce type de projet et c'est forte de cette expérience et bien parée pour l'avenir qu‘elle va poursuivre dans d'autres pays. C’est un projet plein d'espoir et d'espérances qui inspire humilité en répondant aux objectifs d'accès à la culture et à 1'Art. Il est ouvert au monde extérieur et à l’Être intérieur. Comme le souligne Fanny, ce projet est aussi un message pour ici. Il montre que même dans une société très cadrée, on peut se réaliser et s’affirmer soi­même en tant que personne différente, originale… « malgré les contraintes de vie quotidienne, le cubain est tout le temps en train d’inventer des astuces» s’enthousiasme Fanny ! Porteurs d'Histoires
L'association dispose d'outils de
communication : livres, DVD,
presse. Pour plus d’informations
merci d’envoyer un mail.
Contact : Fanny Enault
Adresse : Association Porteurs
d’Histoires, 26 rue de St Etienne,
35133 St Germain-en-Coglès
E-mail :
[email protected]
Difficultés rencontrées
C’est un parcours humainement riche mais aussi parsemé d’obstacles: difficulté dans le choix des personnes à interviewer, précautions dans ce que l’on dit, mais aussi maintenir un certain niveau d’anonymat des cubains afin de préserver leur intégrité morale et physique et plus tard, le principal problème rencontré concerne le droit à la propriété intellectuelle des photos réalisées par Antoine Jomand qui en réclame les droits d’exploitation a posteriori et en limite l’utilisation pour l’association.
Et RECIT-Bretagne ?
Vous aimez notre travail ? Nous
cherchons à développer à Rennes,
une équipe de butinage : aller à la
rencontre d'expériences dont nous
ne doutons pas de la portée
citoyenne.
Cette équipe peut s'étoffer.
Contact : [email protected]
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Fascicules
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Comment renforcer l'autonomie associative, tout en appelant à un renouveau de l'action publique ?
Les associations constituent un apport essentiel à la citoyenneté parce qu’elles rendent possible une participation collective et permanente à la vie sociale. Elles contribuent à l’intérêt général et participent à la réalisation des actions publiques. Elles produisent des richesses matérielles et immatérielles qui échappent ou sont réduites par les logiques comptables.
De plus, notre société est parasitée par de nombreux impensés et représentations collectives (en particulier véhiculés par la science économique dominante) sur la richesse et la concurrence. Les indicateurs chiffrés joue un rôle primordial dans ces impensés et la formation du jugement autour du « bon » du « bien » et des médias supports de circulation rapide de ces représentations collectives.
Il y a donc nécessité de trouver des processus qui permettent de convenir ce que produit l’activité, mais surtout ce qui lui donne sens. C'est pourquoi RECIT a mené, entre 2011 et 2013, un programme de recherche action pour inventorier les actions porteuses de coopération, de solidarité, de développement durable et de participation citoyenne, c'est­à­dire d'alternatives à la logique dominante, porteuses d'autonomie pour les associations.
Nous vous proposons, avec ce fascicule, de parcourir les étapes de la préparation et du déroulement d'un parcours de l'autonomie associative en essayant de répondre à la question « Comment renforcer l'autonomie associative, tout en appelant à un renouveau de l'action publique ? ».
Les Alouettes, une maison pour
apprendre dans un monde
pluriculturel
Les réflexions rassemblées ici sont le fruit d’une expérience menée au sein de la concentration des nœuds ferroviaires et routiers qui entourent Massy. Au service des jeunes défavorisés, les débuts de l’Association Les Alouettes ont marqué définitivement sa pédagogie. Cette initiative dans la population mélangée de ces nouvelles banlieues a révélé le besoin clamé par ces jeunes avides d’être estimés, et elle a ouvert des voies qui ressemblaient à celles des anciens maîtres d’outre­mer : développer l’observation intelligente avant d’apprendre et maîtriser l’émotion par son expression artistique. Comme la petite enfance imprègne la suite de la vie, le berceau des papiers Canson et des tubes de peinture qui a bercé les débuts de l’association a arrimé celle­ci à la liberté d’une recherche aussi libre qu’optimiste. Les Alouettes, c'est une maison pour apprendre, un laboratoire de convivialité, un lieu d'appartenance, un espace où des jeunes reconstruisent leurs liens avec la vie sociale. Ce récit montre comment il est possible d’établir des lieux de confiance où éducation rime ne rime plus avec intégration, mais où les racines de chaque enfant sont autant de trésors à (re)découvrir et de petites graines à faire germer.
Marie­Jeanne Coloni, universitaire, a fondé et inspiré depuis 40 ans l’expérience des Alouettes.
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Solidarité Internationale
RAQ n°47 – Mars/Avril 2014
Appel à constitution d'une équipe de RECIT pour l'Université d'été de la Solidarité Internationale
La prochaine Université d'été de la Solidarité Internationale aura lieu à Rennes du 2 au 5 juillet 2014. Le thème : « Bien vivre ensemble, c’est possible ! Des alternatives pour des transitions solidaires ». Elle sera accueillie par les acteurs et actrices de la région Bretagne, et organisée par le CRID en collaboration avec la CASI Bretagne (Collectif des Associations de Solidarité Internationale – Bretagne). Venez rejoindre l'équipe de RECIT pour cet événement !
ateliers « Forum Sociaux mondiaux, Forums Sociaux locaux : quelles articulations pour les initiatives de transition » et « Éducation au développement en milieu périscolaire ».
En 2012 à Lyon nous étions un millier à nous être rassemblés lors de cet évènement festif et convivial, et les 4 jours de rencontres, de débats et d’échanges de l’Université d’Eté nous avaient à tous apporté une grosse dose de bonne humeur et de dynamisme.
L’Université d’été c’est plus de 100 heures de formation et 60 heures de débats, des milliers de questions, de propositions et des échanges avec des personnes venues du monde entier. Serez­vous donc partant pour nous rejoindre à nouveau lors de cette 8ème édition ?
A l'occasion de la tenue de cette Université d'été, RECIT constitue une équipe qui sera composée d'une quinzaine de coopér'acteurs. Le rôle de cette équipe sera triple : 2/ Tenir le stand de RECIT, informer les personnes qui souhaitent participer aux actions du réseau, développer des liens avec les autres organisations présentes à l'Université d'été.
3/ Animer la « Social Media Squad », une démarche de documentation numérique des contenus produits lors de cette université d'été. Il s'agit d'un travail de co­éducation à la mutualisation et à la capitalisation des productions issues des différentes ateliers, modules, conférences qui se dérouleront pendant l'événement.
Il reste environ 8 places pour faire partie de la délégation de RECIT. Si vous souhaitez nous rejoindre et participer à l'Université d'été en tant que coopér'acteur de RECIT, merci de nous contacter avant la mi­avril.
1/ Participer à différents ateliers et modules en lien avec les problématiques portées par RECIT (notamment les modules « Libérez l'information », « Engagement des jeunes dans la solidarité internationale », « Éducation aux transitions » et les Agenda
Agenda
Les prochains rendez­vous de RECIT
1er avril 2014
Réunion du Parcours des Alternatives Pédagogiques et Éducatives – à Lille (59)
2 avril 2014 Réunion du groupe éducation ­ à Chambéry (73)
2 avril 2014 Réunion du groupe éducation ­ à Grenoble (38)
2 avril 2014 Réunion du groupe éducation ­ à Montpellier (34)
Du 11 au 13 avril 2014 Festi’Fève "Je me plante, tu me pousses, on sème" à Communauté de l’Arche de Saint­Antoine­l’Abbaye (38)
16 avril 2014 Lancement du Parcours des Alternatives Pédagogiques et Éducatives – à Grenoble (38)
25 avril 2014 Réunion du groupe (R)êves d'éducation ­ à Nantes (44)
26 mai 2014 Réunion du groupe éducation ­ à Toulouse (31)
10 mai 2014
Réunion du parcours des alternatives pédagogiques et éducatives Nord­Pas de Calais – à Paris (75)
22 juin 2014
Assemblée Générale de RECIT – à Paris (75)
17 mai 2014
Rencontre du groupe éducation – à Nancy (54)
2 au 5 juillet 2014
Université d'été de la solidarité internationale – à Rennes (35)
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