Communiqué 2 - Point de Suisse

Communiqué de presse Lausanne, le 28 aout 2014 Point de Suisse – les Suisses ont répondu ! En juin-­‐juillet 2014, une équipe d’artistes et de sociologues ont interrogé la population suisse dans un sondage de 25 questions intitulé Point de Suisse. Inspiré du questionnaire de Gulliver de l’Expo 64 rendu célèbre par la censure dont il avait été l’objet de la part du Conseil fédéral, l’enquête représentative (1000 enquêtés) et de l’enquête publique (4817 participants) ont interpelé les Suisses. Quel est l’évènement que les Suisses aimeraient supprimer de leur histoire ? Quelle est la profession la plus mal perçue ? Quelle est la région la plus conservatrice de Suisse ? Quels sont les traits qui caractérisent le « bon Suisse » d’aujourd’hui ? Réponses, analyses et informations détaillées sur le projet sont désormais visibles sur le site www.pointdesuisse.ch. En guise de conclusion du projet, la population est invitée à participer à deux tables rondes publiques et aux vernissages de la publication, le 25.9.2014 au théâtre Vidy-­‐Lausanne et le 14.10.14 à la Gessnerallee de Zurich. Cet été, le duo d’artistes zurichois Com&Com a répondu à l’invitation du 43ème festival de la Cité Lausanne, avec la complicité du metteur en scène Milo Rau, de son collègue Rolf Bossart et d’une équipe de sociologues de l’université de Lausanne, afin de reconstituer le fameux questionnaire de Gulliver. C’est ainsi qu’est né le questionnaire Point de Suisse, reconstitution artistique de l’expérience menée par Charles Apotheloz en 1964, offrant un nouvel instantané de l’état d’esprit en Suisse -­‐ version 2014. À l’époque, le sondage avait causé un véritable bras de fer politique entre les porteurs du projet et le Conseil fédéral, qui s’était conclu par la censure d’un certain nombre de questions, l’interdiction de publier les résultats ainsi que la destruction des 580'000 cartons-­‐réponses remplis par les visiteurs de l’expo. 50 ans plus tard, le projet s’est placé dès le départ sous le signe de la transparence et de la participation : les 25 questions sur la patrie, la politique, le travail, la famille, le bonheur, les peurs et les valeurs fondamentales seront débattues publiquement, de même que les résultats de l’enquête. Conçu comme une sculpture médiatique et sociale, le projet a en effet bénéficié d’un appui scientifique et artistique important. La première phase du projet a été pris en charge par l’institut de sondage indépendant spécialisé dans l’étude de marché et l’observation médiatique management tools qui s’est chargé de mener l’enquête représentative auprès d’un échantillon de 1000 personnes de toutes les régions de Suisse. En hommage au projet de l’Expo 64, la question du « bon Suisse » a été reprise dans le questionnaire. Quant aux 24 autres questions, elles ont été remises au gout du jour et concernent des thématiques actuelles telles que l’islam, les étrangers et le droit d’asile, ou encore l’Union européenne. Les résultats de l’enquête représentative, publiés sur le site internet dès le 1er juillet 2014, ont suscité de vives réactions dans les médias. Cet engouement médiatique accompagnait le coup d’envoi de l’enquête publique, version online dudit questionnaire, ouvert aux internautes durant tout le mois de juillet. À la clôture de l’enquête publique, pas moins de 4817 personnes avaient répondu au questionnaire virtuel et avaient pu comparer leurs réponses avec les réponses de l’enquête représentative. À cette même période, le sondage a été mis en scène sur 100 emplacements d’affichage officiel pendant le festival de la Cité Lausanne, interpelant les passants et servant de support urbain à des actes de vandalisme créatif spontanés. Ce qui préoccupe les Suisses en 2014 En plus de l’immense écho des médias, les auteurs du projet ont également reçu de nombreux messages de particuliers, et plusieurs partis politiques ainsi que des associations telles que des organisations ecclésiastiques ou encore la Conférence Suisse des institutions d’action sociale ont manifesté leur intérêt pour les résultats du sondage, les intégrant à leur argumentation. Des thèmes tels que l’aide au suicide, la répression de l’avortement et la flexibilité de l’âge de la retraite ainsi que la formation ont notamment soulevé les passions. Quant à l’affirmation selon laquelle les étrangers contribuent au succès du modèle suisse, elle est largement acceptée. Malgré cela, une grande méfiance envers les étrangers persiste, et en particulier envers les musulmans. Rien de surprenant donc à ce que cette méfiance influence également le sentiment de solidarité. Bien que le sondage apporte une nouvelle fois la preuve que la Suisse est un pays d’immigration – seuls 47% des sondés indiquèrent que leurs quatre grands-­‐parents sont ou étaient d’origine suisse – les enquêtés refuseraient de payer plus d’impôts en faveur de l’intégration des étrangers ou de la coopération au développement. Par contre, ils se disent prêt à délier leur bourse en faveur de l’intégration des personnes handicapées et la prise en charge des personnes âgées. Le sociologue René Levy, qui accompagne le projet du point de vue scientifique, tire la conclusion suivante : « la population est unanime sur certains sujets tels que la flexibilité de l’âge de la retraite, l’imposition des grandes fortunes, et l’aide au suicide en fin de vie. Pourtant, aucune de ces thématiques n’est réellement prise en charge de manière énergique par les politiques. Je vois dans cette dissociation un potentiel de conflit. » Différences entre l’enquête représentative et l’enquête publique Bien que l’on s’attendait à un certain nombre de différences entre l’enquête représentative et l’enquête publique, René Levy s’étonne de l’ampleur de ces différences, notamment en ce qui concerne l’attitude face aux étrangers et à l’UE. Les participants à l’enquête virtuelle se sont également distingués par leur vision de l’école, censée, d’après eux, « encourager la pensée critique et analytique », et leur vision de l’art, servant à « stimuler la connaissance et la réflexion », plutôt qu’à « procurer du divertissement » ou à « embellir le monde ». Alors que, dans l’enquête représentative, c’était le grounding de Swissair que les Suisses voulaient rayer de leur histoire, c’est plutôt l’attitude de la Suisse pendant la deuxième guerre mondiale (fermeture des frontières) que les enquêtés de la version online regrettent. Même sur la question du bonheur, des différences sont notables : 85% des enquêtés online se disent heureux, voire très heureux, contre 76% pour l’enquête représentative. Bilan positif pour les organisateurs Point de Suisse a été lancé dans le cadre du 43ème festival de la Cité Lausanne et des festivités autour du jubilaire des 50 ans de l’Expo 64. Il a notamment été soutenu par la ville de Lausanne, la Loterie Romande, la fondation suisse pour la culture Pro Helvetia et l’entreprise management tools. Le directeur du festival Michael Kinzer tire un bilan positif de l’expérience : « la collaboration entre les artistes et les scientifiques a très bien fonctionné, et a ouvert le débat ainsi que nous l’avions espéré ». Johannes M.Hedinger, qui forme, avec Marcus Gossolt, le duo d’artistes Com&Com, commente : « nos 25 questions ont suscité l’autoréflexion et le débat, on peut donc déclarer : mission accomplie ! ». Il ajoute : « Parmi les 6000 réponses à la question ouverte Que doit faire la Suisse prioritairement aujourd’hui ?, il reste encore beaucoup de matière qu’il vaudrait la peine d’examiner de plus près ». Milo Rau, co-­‐auteur du questionnaire avec Rolf Bossart, rappelle que les affirmations issues de cette question en appellent à « écouter davantage le peuple et appliquer son verdict sans conditions ». Un évènement de clôture à Lausanne et à Zurich et une publication Les résultats de l’enquête représentative et de l’enquête publique offrent de nombreuses données pour l’équipe interdisciplinaire d’artistes et de scientifiques. Les sociologues René Levy et Olivier Moeschler ont d’ores et déjà effectué un premier dépouillement des résultats qui sera débattu lors des deux conférences de clôture. Celui-­‐ci sera également présenté dans une publication autour du projet contenant des analyses proposées par des historiens, politologues, spécialistes des médias et en histoire de l’art et des philosophes. Évènements de clôture : Le 25 septembre à 19h30 au théâtre Vidy-­‐Lausanne avec Johannes M. Hedinger, Kornelia Imesch, René Levy, Mathieu Menghini, Olivier Moeschler, Géraldine Savary, Regula Stämpfli entre autres – animation: Juri Steiner. Le 14 octobre à 18h30 à la Gessnerallee Zürich avec Rolf Bossart, Johannes M. Hedinger, Kornelia Imesch, Kurt Imhof, Sophie-­‐Thérèse Krempl, René Levy, Milo Rau, Regula Stämpfli, Albert Tanner, entre autres. La publication bilingue autour du projet sera vernie à l’occasion des évènements de clôture. Elle contient entre autres des textes de Luc Boltanski, Rolf Bossart, Com&Com, Johannes M. Hedinger, Kornelia Imesch, Sophie-­‐Thérèse Krempl, René Levy, Mathieu Menghini, Olivier Moeschler, Milo Rau, Regula Stämpfli, Albert Tanner, Elena Vuille-­‐Mondada (96 pages, allemand/français, éditions CCP, ISBN: 978-­‐3-­‐033-­‐04595-­‐8). Dossier de presse www.pointdesuisse.ch  Presse  pour la presse. Vous pouvez notamment y télécharger les résultats de l’enquête représentative et de l’enquête publique, des photos des affiches durant le festival de la Cité Lausanne, des photos des responsables du projet, etc. Informations sur l’organisateur: www.festivalcite.ch Informations sur les artistes: www.com-­‐com.ch Contact Com&Com, Lagerstrasse 95, 8004 Zurich, Alexa Gruber, assistante et coordinatrice, +41 78 624 70 36, [email protected] Attachée de presse : Susi Schildknecht, Zinggliweg 7, 7208 Malans +41 81 330 64 30 ou +41 79 605 32 84, [email protected]