F O R M A T I O N PIERRE POULIN a s s t s a s À L’HÔPITAL GÉNÉRAL DE MONTRÉAL, LES TRAVAILLEURS NE BALAIENT PAS SOUS LE TAPIS LES PROBLÈMES DE SANTÉ ET DE SÉCURITÉ. À LA SUITE D’UNE FORMATION, DES COMITÉS D’AMÉLIORATION DE LA SST ONT PRIS EN MAIN LE SUIVI DES PROBLÈMES. LES IMPACTS VONT BIEN AU-DELÀ DES CORRECTIONS TECHNIQUES. ENTRETIEN SANITAIRE À L’HÔPITAL GÉNÉRAL DE MONTRÉAL Au-delà des équipements, la communication J eter des ponts, voilà une des re- lioration de la santé et de la sécurité tombées de notre démarche qui (Health and Safety Task Force) sont form’a le plus impressionné», af- més pour assurer le suivi (jour et soir). firme M. Gary Morrison, respon- M. Lee Iannelli, représentant syndical, sable du service de l’entretien sa- rappelle que «le suivi, c’était la condition nitaire de l’Hôpital général de Montréal. pour qu’on s’implique dans ce projet.» Toutes les situations problématiques L’amélioration de la communication avec ce qu’elle implique en termes de recon- relevées durant les sessions de formation naissance des individus, d’amélioration ont été répertoriées sur une liste de tradu climat de travail et de motivation, est vail. Les comités attribuent à chaque siun des gains qui résultent du suivi aux tuation un niveau de risque (haut, moyen, sessions de formation données aux tra- élevé) et indiquent les possibilités de sovailleurs. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • lutions. À partir de cette liste, ils identiCette formation Au-delà des améliorations fient les actions imd’une journée intimédiates pour régler tulée «Efforts, postechniques réalisées, la certains problèmes tures et mouvements sécuritaires en endynamique d’échange et de et en font le suivi à la rencontre suivante. tretien sanitaire» a été donnée de soir, participation des travailleurs Pour les situations puis de jour, en fran- s’avère l’acquis qui garantit où les solutions sont plus difficiles à idençais et en anglais seune amélioration continue tifier, les comités se lon les groupes, par rendent sur place. l’agent de formadurant les années à venir. Chaque équipe utition de l’ASSTSAS, M me Donna Kane. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • lise alors le procesCela faisait suite à une demande pari- sus de résolution de problèmes appris en taire faite en 1998 à l’ASSTSAS par le formation. Les principes de sécurité vus service d’entretien sanitaire de l’Hôpital en formation sont intégrés dans le progénéral de Montréal. cessus d’analyse de la situation et de recherche de solutions. LE SUIVI, CONDITION ESSENTIELLE Les rencontres des comités se tienAfin d’optimiser les résultats de ces nent toutes les deux semaines. Les comités formations, deux comités paritaires d’amé- sont appuyés par la présence d’une per- « Photo 1. Le comité d’amélioration de la santé et de la sécurité de soir : au premier rang, M. Lee Iannelli (assis) et M. John Shorn ; à l’arrière, M. Mike Cordeiro, Mme Chantal Trépanier, M. Gary Morrison, M. Jean-Pierre Di Stefano, M. Manny Sanches. Mme Ophelia Lewis était absente au moment de la photo. 30 • OBJECTIF PRÉVENTION • VOL. 22 – NO 3 – 1999 Photo 2. Le comité d’amélioration de la santé et de la sécurité du travail de jour : à l’avant, M. Joe Cabral, Mme Chantal Trépanier, M. Raymond Gagné ; à l’arrière, M. Gary Morrison, M. Angelo Garofalo. sonne-ressource. Mme Chantal Trépanier du service de santé et de sécurité du Centre universitaire de santé McGill assume ce rôle depuis peu. Elle remplace Mme Judith-Marie Lord qui a participé à ce projet depuis le début. Malgré son implication récente, M me Trépanier exprime tout de même sa satisfaction quant aux solutions pratiques émanant du travail des comités. Voici quelques exemples des améliorations apportées jusqu’ici. ➤ La clarification des politiques avec certains départements, un bel exemple des fruits d’une meilleure communication. Dans leur façon de disposer des déchets, les autres services influent sur la charge de travail de l’entretien sanitaire. Ainsi, au département d’orthopédie, des sacs remplis d’eau étaient jetés à la poubelle. À la suite d’une rencontre d’échange sur les difficultés engendrées par cette pratique, il est maintenant acquis que l’on vide les sacs avant de les jeter. Par ailleurs, après rencontre et discussion, un médecin a accepté de ne plus utiliser, dans sa salle d’examen, une poubelle encastrée dont la conception déficiente entraînait des dangers importants pour la vider. Cela incite donc à la vigilance pour tous les projets de rénovation. ➤ La modification des roues de certains chariots et des autorécureuses afin de faciliter l’entrée et la sortie des ascenseurs. L’entrée et la sortie des ascenseurs exigent des efforts importants lorsque les roues des équipements sont trop petites. On a entrepris de remplacer graduellement les roues actuelles par de plus grosses. ➤ Le remplacement graduel des polisseuses par de nouveaux appareils que l’on peut manœuvrer en ligne droite. La manœuvre des polisseuses requiert des efforts et entraîne des torsions, surtout dans les locaux où il y a plusieurs meubles. On a donc commencé à acheter des polisseuses pouvant être déplacées en ligne droite, sans mouvement de va-et-vient latéral. Le modèle TASKI Supersonic a été retenu. Selon l’utilisatrice, Mme Smith (photo 3), ces appareils entraînent moins de fatigue, surtout aux épaules, tout en produisant un meilleur fini. ➤ L’ajout graduel d’un nouveau type de chaudière pour le lavage des planchers qui rend plus facile l’essorage de la vadrouille. L’essorage de la vadrouille humide implique habituellement un effort en flexion avant. Pour réduire cette contrainte, on a opté pour l’introduction graduelle du sceau SYR, distribué par G.H. Wood +Wyant, qui est surélevé par rapport aux autres sceaux ce qui diminue la contrainte lors de l’essorage (photo 4). ➤ L’ajout d’un aspirateur portable pour faciliter le travail dans les zones très encombrées. Le déplacement d’un aspirateur dans les zones encombrées implique des déplacements fréquents de meubles qui exigent des efforts importants en posture difficile. Un aspirateur portable élimine le besoin de déplacer les meubles ce qui réduit les efforts et augmente l’efficacité de travail. De plus, comme illustré par la photo 5, l’appareil permet aussi d’effectuer rapi- Photo 3. Mme Catherine Smith nous démontre la plus grande facilité d’utilisation des nouvelles polisseuses. Photo 4. Mme Maria Dilia Freire utilise depuis peu une chaudière surélevée pour le lavage des planchers. DES EXEMPLES D’AMÉLIORATION dement des opérations qui demandent normalement l’utilisation d’un escabeau. À la suite de l’essai de différents modèles, le choix de l’équipe s’est arrêté sur le modèle ERGOCLEAN. ➤ L’installation d’un compacteur à déchets d’étage. Les volumes de déchets et de papier ou de carton à recycler sont très importants et requièrent plusieurs déplacements de conteneurs par jour. Une solution dont un des travailleurs connaissait l’application dans un autre établissement a été mise en place sur un des étages. Il s’agit d’un petit compacteur d’étage, un appareil de fabrication suédoise, le Orwak Baler 5070. L’acquisition de cet appareil, malgré son coût d’environ 22 000 $, se justifie par la réduction du nombre de transports à effectuer et donc par du temps et des efforts économisés. Cependant, l’implantation d’une telle technologie n’est pas sans poser de problèmes et, lors de notre visite, le comité d’amélioration des conditions de santé et de sécurité était justement à examiner les difficultés reliées au soulèvement des sacs compactés. ET LA SUITE… La liste des situations à améliorer par les comités est encore longue. Cependant, au-delà des améliorations techniques réalisées, la dynamique d’échange et de participation des travailleurs s’avère l’acquis qui garantit une amélioration continue durant les années à venir. Les comités d’amélioration de la santé et de la sécurité mis en place ici sont un bel exemple de la décentralisation des responsabilités en prévention vers les services tout en assurant la participation des travailleurs à la prise de décision, conformément à l’esprit du paritarisme. ◆ Photo 5. M. Richard Taitt nous montre une des utilisations du nouvel aspirateur portable. VOL. 22 – NO 3 – 1999 • OBJECTIF PRÉVENTION • 31
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