24 • FEMMES - Phytosanté Vérité Numéro 4 - Février 2015 Intimité Questions de femmes avec le Docteur Bérengère Arnal Pour prévenir et soigner les petits maux et problèmes de santé que la femme rencontre aux différents âges de sa vie, il existe souvent des solutions naturelles et, en particulier, des compléments alimentaires. Nous avons demandé au Docteur Bérengère Arnal, gynécologue obstétricienne spécialisée en phytothérapie, de nous aider à trouver les meilleures réponses à ces questions de femmes. des symptômes sont en effet très variables d’une femme à l’autre, voire d’un cycle à l’autre. Plus de cent cinquante symptômes, partagés entre troubles physiques et psychiques, ont été répertoriés. Les cystites Les cystites sont des infections urinaires relativement fréquentes et pratiquement toutes les femmes connaissent au moins une fois dans leur vie le désagrément de cette inflammation de la vessie. La cystite est une infection généralement bénigne, mais elle ne doit cependant pas être prise à la légère. Une infection urinaire non traitée ou mal traitée peut en effet évoluer en infection rénale grave. La cystite est une infection de la vessie due le plus souvent à des bactéries telles les colibacilles et, le plus fréquemment, Escherichia coli. Elle est généralement soignée par un traitement antibiotique. Dans certains cas, la cystite peut être récidivante et l’infection se reproduire au moins quatre fois dans l’année. Ces récidives peuvent être incessantes et survenir dès l’arrêt du traitement. Des compléments alimentaires comme l’extrait de canneberge peuvent-ils aider à prévenir et/ou à traiter ces infections à répétition ? Quels autres conseils pratiques pour les éviter ? - Docteur Bérengère Arnal : Des compléments alimentaires à base de canneberge, bien dosés (apportant au moins 36 mg par jour de proanthocyanidines de type A), associés parfois à des probiotiques ou à une autre plante comme la bruyère, pris au long cours, ont des résultats positifs sur les infections urinaires à Escherichia coli. Ils agissent précisément sur ce germe. Il est possible d’y adjoindre de l’ho- Quels sont les compléments alimentaires qui peuvent aider à soulager, voire éviter ces symptômes ? méopathie spécifique comme Serum anticolibacillaire, toujours sur plusieurs mois, ainsi que deux souches (Staphysagri 9 CH et Colibacillum 9 CH) à prendre après les rapports sexuels. Les deux grandes causes de l’infection urinaire sont l’insuffisance de boisson et l’hygiène intime : il faut donc se laver deux fois par jour, mais aussi se laver, uriner et boire après les rapports sexuels. On doit également lutter contre la sécheresse vulvovaginale qui favorise, du fait de l’atrophie des muqueuses génitales, des infections d’origine digestive. Le syndrome prémenstruel Des milliers de femmes souffrent chaque mois de symptômes divers et variés, parfois très invalidants, rythmés par leur cycle menstruel. Revenant de façon cyclique, durant les jours précédant l’arrivée des règles, maux de tête, seins douloureux, ventre ballonné, sautes d’humeur, jambes gonflées… sont quelquesunes des manifestations de ce que l’on appelle le syndrome prémenstruel. Très fréquent, il affecte à des degrés divers plus de quatre femmes sur dix. Pour certaines, il ne représente qu’un désagrément mineur mais, pour 5 à 10 % d’entre elles, il est un véritable handicap. La sévérité et la durée - Docteur Bérengère Arnal : Le trio souvent responsable du syndrome prémenstruel est constitué de stress mal géré, d’un climat d’hyperœstrogénie (les œstrogènes et la progestérone sont normalement sécrétés de manière équilibrée. On parle d’hyperœstrogénie lorsque les œstrogènes prennent le dessus sur la progestérone) et d’une insuffisance de magnésium et de vitamine B6. L’alchémille et le gattilier qui luttent contre l’hyperœstrogénie, des plantes anxiolytiques comme l’aubépine, la mélisse, un magnésium bien toléré associé à de la vitamine B6 résolvent la plupart des syndromes prémenstruels. Il faut parfois adjoindre des pré et probiotiques, de l’huile d’onagre ou de bourrache. Pour en savoir plus (page 27) : Février 2015- Numéro 4 Les bouffées de chaleur de la ménopause Par ailleurs, mieux vaut éviter les repas copieux et gras, les aliments épicés, l’alcool, le café et le thé. Des aliments légèrement œstrogéniques ou antioxydants peuvent améliorer les bouffées de chaleur : fenouil, sauge, avoine, soja (pas plus de deux fois par semaine dans l’alimentation en cas de cancer du sein) et, aussi, riz et brocoli. On peut prendre une tisane de carvi, cumin, fenouil, anis, aneth, à boire froide ou glacée. La ménopause, une étape normale dans la vie d’une femme, n’apparaît pas du jour au lendemain. Elle succède à une période de transition, appelée préménopause, qui se manifeste entre 45 et 50 ans par des signes endocrinologiques, biologiques et souvent cliniques, annonciateurs de la ménopause. Celle-ci s’installe entre 50 et 55 ans et se traduit par une insuffisance œstrogénique qui peut être responsable de troubles multiples. Les bouffées vasomotrices ou bouffées de chaleur sont l’une des manifestations les plus fréquentes et concernent environ 75 % des femmes à cette période de leur vie. Elles s’accompagnent parfois de maux de tête et de palpitations. Elles surviennent au cours de la préménopause ou peu de temps après l’installation de la ménopause. Une bouffée de chaleur se traduit par une sensation de chaleur intense qui touche le visage, le cou et la poitrine. Elle dure de trente secondes à deux minutes et s’achève le plus souvent par des sueurs froides. Leur nombre et leur durée varient de façon importante d’une femme à l’autre, certaines ne les ressentiront même jamais. Dans certains cas, leur fréquence, jusqu’à quinze à vingt par jour, peut constituer un réel handicap. Comment agir efficacement sur les bouffées de chaleur ? - Docteur Bérengère Arnal : Dans plus de la moitié des cas, les bouffées de chaleur font suite à une émotion positive ou négative. Il convient, au départ, de mettre en place un traitement phytohormonal équilibré Phytosanté Vérité - FEMMES • 25 Les savons spécifiques sécheresse intime sont à conseiller. En dernier lieu, si c’est insuffisant, des compléments spécifiques peuvent se prendre par voie orale au quotidien (huiles d’onagre, de bourrache, de pépins de cassis, vitamines A, E). Le geste bi ou quotidien est essentiel au même titre qu’on met une crème de jour chaque matin…• La sécheresse vaginale (phyto-œstrogènes + phytoprogestérone pour se calquer sur le principe du traitement hormonal de la ménopause). En cas d’émotivité excessive, on adjoint des plantes anxiolytiques et du magnésium associé à de la vitamine B6. Si ceci est insuffisant sur les bouffées de chaleur, il faut conserver un traitement phytohormonal de base et prendre des plantes plus spécifiques comme le cimicifuga (actea racemosa), la luzerne, le guarana, le houblon et même le millepertuis et la réglisse en dehors de ses contreindications (elle est en effet parfois contre-indiquée, notamment en cas d’hypertension). Si la sécheresse vaginale est fréquente à la ménopause en raison d’une baisse du taux d’œstrogènes susceptible d’entraîner une diminution des sécrétions vaginales, ce n’est pas la seule situation dans laquelle on la rencontre. Toutes les infections vaginales, surtout si elles sont chroniques, l’utilisation de tampons hygiéniques trop fréquemment ou en cas de règles peu abondantes, l’emploi de douches vaginales, une toilette intime avec des produits trop agressifs peuvent, notamment, être à l’origine d’une sécheresse vaginale. Elle peut également intervenir après un accouchement. Quels compléments alimentaires et quel traitement local naturel ? - Docteur Bérengère Arnal : Le traitement local le plus naturel et efficace est l’huile de millepertuis (macération des fleurs dans de l’huile d’olive, qui donne une lotion de couleur rouge). On l’applique en interne et en externe matin et soir. On peut y adjoindre des ovules de plantes (cicatridine en pharmacie). NEWS Sels de potassium et santé osseuse Une supplémentation en sels de potassium alcalins pourrait préserver la santé des os en diminuant l’excrétion de calcium et d’acide ainsi que les marqueurs de la résorption osseuse selon les données d’une méta-analyse. Des chercheurs de l’université du Surrey, au Royaume-Uni, ont examiné quatorze études portant sur l’effet de sels de potassium alcalins sur la santé des os et le métabolisme du calcium. Ils ont précisé que c’était la première étude à montrer que ces sels de potassium réduisaient la résorption osseuse, le processus par lequel les minéraux des os sont dégradés et libérés dans le sang. Cette étude a également montré que la consommation de sels alcalins de potassium diminuait significativement l’excrétion de calcium dans les urines. Pour les auteurs de l’étude, cela signifie que l’excès d’acide est neutralisé et la densité minérale osseuse préservée. L’excès d’acide dans l’orga- nisme produit par une alimentation occidentale classique, riche en protéines animales et céréalières, est responsable de la fragilité des os et des fractures. Ces résultats suggèrent que ces sels pourraient prévenir l’ostéoporose et diminuer la résorption osseuse1. • 1 / Lambert H et al., The effectof supplementation with alkaline potassium salt on bone metabolism: a meta-analysis. Publixhed ahead of print, doi: 10.1007/ s00198-014-3006-9.
© Copyright 2024 ExpyDoc