Note de programme

ENSEMBLE
CONTRECHAMPS
MARDI 23 FÉVRIER 2016, 20H
ALHAMBRA, GENÈVE
SUR LES FINS DERNIÈRES
FERNEYHOUGH, MAHLER
YVONNE NAEF ALTO
STEPHAN RÜGAMER TÉNOR
ENSEMBLE CONTRECHAMPS
MICHAEL WENDEBERG DIRECTION
E R T N O CC H A M P S
E R T N O CC H A M P S
INTRODUCTION
« SUR LES FINS DERNIÈRES »
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C’est à deux œuvres monumentales dans leur essence musicale et
dans leur dimension poétique que le public est invité lors de ce concert
exceptionnel. L’écoute des magistrales Funérailles de Brian Ferneyhough
montre à quel point le grand compositeur britannique est tout autant
héritier du romantisme et de ses élans subjectifs, que, pour reprendre
la belle expression de Marc Texier, « le dernier des modernes ». C’est en
1921, à peine treize ans après l’achèvement de la composition originale,
qu’Arnold Schönberg va débuter une transcription de Das Lied von der
Erde de Gustav Mahler. Conçue en vue d’une exécution dans le cadre de
l’Association de concerts privés qu’il a fondée en 1918, Schönberg réduit
pour quinze musiciens le gigantesque orchestre de la version originale.
Malheureusement cette tâche restera inachevée, les finances de l’association se tarissant. Il fallut attendre 1983 et l’effort opiniâtre de Rainer
Riehn, qui acheva la transcription, pour pouvoir entendre cette version de
l’un des derniers chefs-d’œuvre de Mahler.
Brian Ferneyhough
Gustav Mahler
© Agathe Poupeney
Yvonne Naef
© Marco Borggreve
© DR
Stephan Rügamer
© Simon Pauly
Avec le soutien de la
Société Gustav Mahler de Genève
SG
MG
SOCIETE
GUSTAV
MAHLER
DE
GENEVE
Michael Wendeberg
© Alain Kissling
PROGRAMME DE LA SOIRÉE
18h45 : Conférence avant concert par Brice Pauset « Modernité, histoire et romantisme chez Brian Ferneyhough »
20h00 : Concert « SUR LES FINS DERNIÈRES »
Brian Ferneyhough
Funérailles
pour sept cordes et harpe (1969) – 25 min
ENTRACTE
Gustav Mahler (arr. Arnold Schönberg et Rainer Riehn)
Das Lied von der Erde (1908-1909 / 1921) – 60 min
Yvonne Naef alto
Stephan Rügamer ténor
Ensemble Contrechamps
Michael Wendeberg direction
Ce concert est enregistré par Espace 2 et sera prochainement diffusé à l'enseigne
de l'émission Musique d'avenir, une production d'Anne Gillot.
http://www.rts.ch/espace-2/programmes/musique-d-avenir/
LES COMPOSITEURS
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BRIAN FERNEYHOUGH
Né le 16 janvier 1943 à Coventry (Angleterre), Brian Ferneyhough reçoit sa
première formation musicale à la Birmingham School of Music et à la Royal
Academy of Music à Londres. En 1968, il obtient la Bourse Mendelssohn, qui
lui permet de poursuivre ses études à Amsterdam avec Ton de Leeuw puis,
l’année suivante, avec Klaus Huber au Conservatoire de Bâle. Dès son arrivée en Europe continentale, Brian Ferneyhough commence à être reconnu
plus largement. Il obtient à plusieurs reprises le Prix Gaudeamus pour la
composition (Pays-Bas) pour ses Sonatas pour quatuor à cordes (1968), Epicycle (1969) et Missa brevis (1970). La branche italienne de la Société internationale de musique contemporaine (SIMC) lui accorde la seconde place
lors du concours de 1972 pour Firecycle Beta et, deux ans plus tard, un prix
spécial pour Motion Study III, meilleure œuvre toutes catégories.
Brian Ferneyhough a enseigné à la Musikhochschule de Fribourg-en-Brisgau, à la Civica Scuola di Musica (Milan), au Conservatoire royal de La Haye
et à l’Université de San Diego (Californie). En janvier 2000, il rejoint l’Université de Stanford où il est nommé, peu après, « William H. Bonsall Professor »
pour la musique. Les étudiants du monde entier profitent de son enseignement, notamment aux Ferienkurse für Neue Musik à Darmstadt et à la
Fondation Royaumont près de Paris. En 2007-2008, Brian Ferneyhough est
professeur invité au Département de musique de l’Université de Harvard.
Son œuvre est jouée dans le monde entier et dans tous les grands festivals de musique contemporaine. Son premier opéra, Shadowtime, est créé
en mai 2004 à la Biennale de Munich et obtient un grand succès. Fondé
sur la vie et l’œuvre de Walter Benjamin, cet opéra explore plusieurs des
thèmes majeurs développés dans l’œuvre du philosophe : la nature du langage, les possibilités d’une politique de gauche transformationnelle, et le
rôle de la matérialité dans l’art. Un CD de Shadowtime est paru en 2006
chez NMC.
Parmi ses œuvres récentes, il faut citer un cinquième quatuor
à cordes, dédié au Quatuor Arditti et créé à Witten en 2005, une nouvelle
œuvre pour orchestre, Plötzlichkeit, créée au Festival de Donaueschingen
en 2006 et reprise en 2007 à la Tonhalle de Zurich, Chronos Aion, créé par
l’Ensemble Modern en 2008, le Quatuor à cordes N° 6 donné par le Quatuor
Arditti en 2010, ainsi que Finis Terrae, pièce pour grand ensemble avec six
voix solistes, créé en 2012 par l'Ensemble Musikfabrik.
Brice Pauset
LES COMPOSITEURS
GUSTAV MAHLER
Gustav Mahler naît le 7 juillet 1860 à Kaliště en Bohème (aujourd'hui
République Tchèque) dans une famille juive : ses parents Marie et Bernhard
sont aubergistes. Très tôt, sa famille remarque ses dons musicaux et le
soutient en ce sens : en 1875, le jeune Gustav est admis au conservatoire
puis à l'université de Vienne où il suivra notamment les conférences et les
cours donnés par Anton Bruckner.
Tiraillé entre le mysticisme catholique (au point qu'il se fera baptiser en
1897 à Hambourg) et ses origines juives qu'il ne cachera jamais sans pour
autant s'en vanter (les rituels juifs l'ont toujours laissé indifférent), Gustav
Mahler souffrira à de nombreuses reprises de l'antisémitisme larvé ou
déclaré d'une partie du public. C'est bien l'inspiration chrétienne qui transperce le plus explicitement, notamment dans ses 2e et 8e Symphonies, tandis que la part juive reste opaque. Il dira d'ailleurs de lui-même : « Je suis
trois fois apatride ! Comme natif de Bohême en Autriche, comme autrichien en Allemagne, comme juif dans le monde entier ».
En 1902, fasciné par sa beauté, Mahler épouse Alma Schindler, fille du
peintre Emil Schindler. Issue d'un milieu cultivé et excellente pianiste,
Alma va transformer la vie du compositeur et l'ouvrir à de nombreuses
rencontres d'artistes dont le jeune Arnold Schönberg que Mahler va protéger et soutenir. Alma renonce à la composition pour partager la vie
intellectuelle et artistique de son époux qu'elle qualifie de « l'homme le
plus noble, le plus pur » qu'elle ait jamais rencontré. Deux filles naissent
en 1902 et 1904 : Maria et Anna, dont l'aînée mourra à l'âge de cinq ans
seulement, emportée par la scarlatine. Au cours de l'été 1910, le couple
Mahler traverse une grave crise : Alma reproche l'absence de Gustav et
succombe au charme du jeune architecte Walter Gropius. Mahler consulte
alors Sigmund Freud et le couple se reforme.
C'est durant une série de concerts au cours de laquelle il dirige l'orchestre
philharmonique de New-York que Mahler contracte une infection généralisée. Il dirige son dernier concert le 21 février 1911 et quitte les ÉtatsUnis pour Paris afin d'y être soigné. Incurable, il demande de retourner à
Vienne où il meurt la 18 mai 1911 d'une endocardite, laissant inachevée sa
10e Symphonie.
Sa carrière de musicien sera constamment divisée entre le calendrier très
intense de sa carrière de chef d'orchestre et la composition à laquelle il
sacrifiera ses étés. Il connaîtra ses premiers engagements de chef dès
le début des années 1880 et enchaînant des postes à l'Opéra de Leipzig
LES COMPOSITEURS
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(comme assistant d'Arthur Nikisch), puis à l'Opéra royal de Budapest, à
l'Opéra de Hambourg et enfin à l'Opéra de Vienne. Réputé pour son perfectionnisme et son sens du détail, il a forgé une relation modernisée entre
les auditeurs et les œuvres, exigeant notamment du public qu'il ne quitte
une interprétation d'opéra que lorsque celle-ci est achevée... Il veillera
à présenter au public les œuvres contemporaines d'alors, en regard du
grand répertoire qu'il affectionnera particulièrement : Mozart, Beethoven,
Wagner. Son épuisement prématuré est sûrement dû en partie au rythme
de travail qu'il s'était imposé : chaque année étant divisée entre neuf mois
comme chef d'orchestre et trois mois comme compositeur, laissant peu
de place au repos. Il lui aura fallu attendre 1910 et sa huitième symphonie
pour rencontrer un réel succès public.
Brice Pauset
ARNOLD SCHÖNBERG
Arnold Schönberg est l’une des personnalités les plus marquantes du
XXe siècle. Par deux fois, il a contribué à une transformation radicale de
la pensée musicale : après une première phase postromantique flamboyante, il a, vers 1908-1909, abandonné toute référence tonale ; après la
Première Guerre mondiale, il a proposé un moyen d’organisation cohérent des douze sons chromatiques. Dans les deux cas, il a entraîné à sa
suite ses deux élèves les plus doués, Alban Berg et Anton Webern ; mais
l’idée sérielle eut des prolongements jusqu’aux années soixante.
D’origine juive mais converti au protestantisme, Schönberg a réintégré
sa religion à cause de la montée de l’antisémitisme dans les années
vingt ; à l’avènement de Hitler, il perdit son poste au Conservatoire de
Berlin et émigra aux États-Unis. Il consacra une grande partie de ses
forces à aider les populations juives européennes. Musicien sans compromis, génie visionnaire, Schönberg dut renoncer, à la fin de sa vie, en
raison de son état physique, aux invitations qui lui furent lancées par les
Cours d’été de Darmstadt, puis par Israël. Dans une lettre d’avril 1951 au
Ministère de l’Éducation et de la Culture de ce pays, il suggérait d’y créer
une académie de « portée universelle », capable de riposter au « matérialisme amoral et profiteur » en formant « des prêtres de l’art ».
Brice Pauset
LES COMPOSITEURS
RAINER RIEHN
Né à Danzig en Allemagne (aujourd'hui Gdanks en Pologne) le 12 novembre
1941 et mort le 9 juin 2015 à Berlin, Rainer Riehn a mené de front une triple
carrière de compositeur, de chef d'orchestre et de musicologue. Après ses
études de musicologie et de composition (notamment avec Gottfried Michael
König à Utrecht), Rainer Riehn fonde, avec Heinz-Klaus Metzger, l'ensemble
Musica Negativa, en référence à la dialectique négative de Theodor W.
Adorno. Verront alors le jour de nombreuses premières auditions de compositeurs radicaux comme John Cage, Morton Feldman, Earle Brown, Dieter
Schnebel ou Hans-Joachim Hespos. De 1977 à 2003, Metzger et Riehn dirigeront la série de publications de musicologie Musik-Konzepte qui marqueront des générations de compositeurs et musicologues en territoire germanophone. Metzger et Riehn furent, à partir de 1987, chef-dramaturges de
l'Opéra de Francfort.
Brice Pauset
LES ŒUVRES
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BRIAN FERNEYHOUGH
FUNÉRAILLES (1969)
POUR SEPT CORDES ET HARPE
Funérailles : obsèques ; solennité ; célébrations rituelles de deuil.
L'apparente incongruité résultant de l'association entre le titre et le
monde émotionnel réel de la composition elle-même pourra être perçue
comme délibérément proche de la perversion. Ni la superstructure théâtrale ni la caractéristique de symbolisme minutieusement circonscrite
des événements publics de ce type n'ont été incorporés ici. En aucun
cas cependant, mon intention était de créer une altération ironique de
ces divers rapports. Je visais plutôt à canaliser la totalité du complexe
d'associations en une dimension imaginaire – et mythique. Un rite ayant
lieu derrière un rideau, ou du moins à distance lointaine. Avec ce but
en tête, j'ai choisi une instrumentation et un répertoire de techniques
articulatoires qui servent à souligner cette qualité particulière. Les
cordes jouent surtout con sordino (avec sourdine) ou sous la forme d'harmoniques restreintes. Tous les instruments sont traités d'une manière
contenue, bien qu'avec des accentuations de détails presque névrotiques
en ce qui concerne l'articulation individuelle. Les textures minutieusement microscopiques résultant de ce traitement empêchent le matériau
de rompre avec son cadre essentiellement claustrophobe : le maximum
qui puisse être jamais atteint est une sorte de frénésie à bout de souffle
qui sert simplement, en dernière analyse, à souligner les contraintes
puissantes que le langage du rituel impose généralement à la sensibilité
des individus y participant.
Brian Ferneyhough
Traduction : Brice Pauset
LES ŒUVRES
GUSTAV MAHLER (arr. Schönberg / Riehn)
DAS LIED VON DER ERDE (1908-1909 / 1921)
Composé pour alto (ou bariton), ténor et orchestre d'après le recueil
La Flûte chinoise de Hans Berthge, Das Lied von der Erde (Le Chant de
la Terre) est une symphonie – située entre la huitième et la neuvième
(comme pour conjurer la malédiction propre aux neuvièmes symphonies) composée entre 1907 et 1909 et créée de manière posthume le 20
novembre 1911 à Munich sous la direction de Bruno Walter. L'œuvre sera
considérée un moment comme sa neuvième symphonie, avant que la
« véritable » neuvième voie le jour en 1912.
Le compilateur des textes, Hans Berthge, était un poète et traducteur
allemand (1876-1946) très ouvert aux idées nouvelles de son temps et
a contribué activement à la vulgarisation de la poésie orientale par de
nombreuses traductions. Le recueil La Flûte chinoise rassemble des poésies de plusieurs auteurs chinois de la période dynastique Tang : Li Bai
(alias Li Taï Po) (701-762), Qian Qi (710-782), Meng Haoran (689 ou 691
– 740) et Wang Wei (701-761). Fidèle à son habitude, Mahler modifiera le
texte des six mélodies afin de le rendre plus apte à sa mise en musique.
D'une durée d'environ une heure, les six parties alternent les voix et sont
de durées très variables : les deux premiers mouvements ainsi que le
quatrième durent entre sept et neuf minutes, les troisième et cinquième
sont les plus courts, avoisinant trois ou quatre minutes, tandis que le
dernier, avec ses trente minutes, contribue pour moitié à la durée générale du cycle.
Portraits de sentiments liés aux souvenirs, au temps qui passe, à la
conscience douloureuse du monde tel qu'il est ou à la description des
paysages de la Chine ancienne, il faut attendre Der Abschied (L'Adieu),
dernier poème du cycle, pour se projeter dans l'immarcescible beauté
de la pensée chinoise : un poète attend son ami au crépuscule pour goûter ensemble aux splendeurs du soir. L'ami arrive en fait pour adresser
au poète un éternel adieu. Le mot ewig (éternellement) est repris sept
fois dans la partition de Mahler, accentuant d'autant la portée des textes
de Meng Haoran et Wang-Wei. Ici la musique, véritablement visionnaire, jette des ponts vers la modernité et n'échappera pas, notamment,
à Arnold Schönberg qui débutera en 1921 une transcription pour petit
orchestre qu'il ne put mener à son terme. C'est le musicologue Rainer
Riehn qui reprit le flambeau et acheva la transcription du cycle complet
en 1983.
Brice Pauset
LES ŒUVRES
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LA SOCIÉTÉ POUR LES EXÉCUTIONS PRIVÉES
(Verein für musikalische Privataufführungen)
C’est sous l’impulsion d’Arnold Schönberg que la Société pour les exécutions privées fut fondée en novembre 1918. Le but consistait à « offrir
aux artistes et aux amis de l’art une connaissance précise de la musique
moderne ». Les concerts étaient réservés aux membres et amis des
membres de la société, les critiques musicaux y étaient interdits de séjour. La société ne résista pas à l’inflation de 1921 mais aura, au cours
de ses trois années d’existence, proposé pas moins de 117 concerts
durant lesquels 154 premières furent entendues. Le public viennois entendit ainsi de nouvelles œuvres de Ferruccio Busoni, Claude Debussy,
Erich Wolfgang Korngold, Gustav Mahler, Max Reger, Erik Satie, Richard
Strauss, Igor Stravinsky ou encore Anton Webern. De nombreuses
œuvres furent également jouées sous forme de réduction pour petit
ensemble : le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy, la 7e
Symphonie d’Anton Bruckner, mais aussi de nombreux recueils de valses
de Johann Strauss : les Rosen aus dem Süden (Roses du sud) ou les Kaiserwalzer (Valses de l’empereur).
LIVRET
DAS LIED VON DER ERDE
LE CHANT DE LA TERRE
Texte aus der Sammlung Die chinesische
Flöte in der Übersetzung oder Adaptation
aus dem Chinesischen von Hans Bethge
Textes tirés du poème La Flûte chinoise
de Hans Bethge, traduits ou adaptés du
chinois
Das Trinklied vom Jammer des Erde
Schon winkt der Wein im goldnen
Pokale.
Doch trinkt noch nicht, erst sing' ich
euch ein Lied !
Chanson à boire de l'affliction de la
terre
Dans les coupes d'or déjà le vin vous
invite ;
pourtant ne buvez pas encore, que je
vous chante une chanson d'abord !
Das Lied vom Kummer soll auflachend
in die Seele euch Klingen.
Wenn der Kummer naht, liegen wüst
die Gärten des Seele,
welkt hin und stirbt die Freude, der
Gesang.
Dunkel ist das Leben, ist der Tod.
La chanson du chagrin en vos âmes
sonnera comme un éclat de rire.
Quand le chagrin s'approche, les jardins de l'âme demeurent déserts ;
se flétrissent et meurent et la joie et
les chants.
Sombre est la vie, sombre la mort.
Herr dieses Hauses !
Dein Keller birgt die Fülle des goldenen Weins!
Hier diese Laute nenn' ich mein !
Die Laute schlagen und die Gläser
leeren,
das sind die Dinge, die zusammenpassen.
Ein voller Becher Weins zur rechten Zeit
ist mehr wert als alle Reiche dieser
Erde!
Dunkel ist das Leben, ist der Tod.
Maître de cette demeure,
ta cave recèle l'abondance
du vin d'or !
Ici je nomme mien ce luth.
Toucher le luth et vider les verres,
ce sont là choses qui vont de pair.
Un plein verre de vin au moment
opportun
vaut mieux que tous les empires du
monde !
Sombre est la vie, sombre la mort.
Das Firmament Blaut ewig, und die Erde
wird lange feststehn und aufblühn im
Lenz.
Du aber, Mensch, wie lang lebst denn
du ?
Nicht hundert Jahre darfst du dich
ergötzen
an all dem morschen Tande dieser
Erde !
Eternel est le bleu du ciel et la terre
durera longtemps et refleurira au
printemps.
Mais toi, homme, combien de temps
vis-tu?
Tu n'as pas même cent ans pour te
délecter
de toutes les caduques vanités de cette
terre!
LIVRET
12
Seht dort hinab ! Im Mondschein auf
den Gräbern
Hockt eine wild-gespenstische Gestalt.
Ein Aff' ist's ! Hört ihr, wie
sein Heulen
hinausgellt in den süßen Duft des
Lebens !
Regardez là-bas ! Au clair de lune sur
les tombeaux
s'accroupit un effrayant fantôme :
C'est un signe ! Ecoutez comme son
hurlement
pénètre de sa stridence le doux parfum de la vie !
Jetzt nehmt den Wein ! Jetzt ist es Zeit,
Genossen !
Leert eure goldnen Becher zu Grund!
Dunkel ist das Leben, ist der Tod.
Prenez le vin maintenant ! Il est temps
compagnons!
Et d'un seul trait videz vos coupes d'or !
Sombre est la vie, sombre la mort.
Der Einsame im Herbst
L'esseulé en automne
Herbstnebel wallen bläulich überm
See ;
vom Reif bezogen stehen
alle Gräser.
Man meint, ein Künstler habe Staub
von Jade
über die feinen Blüten ausgestreut.
De bleuâtres brouillards d'automne
ondoient au-dessus du lac ;
le givre a gainé de blanc toutes les
herbes ;
on croirait qu'un artiste a semé de la
poussière de jade
sur les précieuses floraisons.
Der süße Duft der Blumen ist verflogen,
ein kalter Wind beugt ihre Stengel
nieder.
Bald werden die verwelkten goldnen
Blätter
der Lotosblüten auf dem Wasser ziehn.
Le doux parfum des fleurs s'est envolé ;
un vent froid courbe leurs tiges jusqu'à
terre.
Bientôt, fanés, les pétales
d'or
des lotus s'en iront sur l'eau.
Mein Herz ist müde. Meine Kleine
Lampe
erlosch mit Knistern, es gemahnt mich
an den Schlaf.
Ich komm' zu dir, traute Ruhestätte!
Ja, gib mir Ruh! Ich hab' Erquickung not !
Mon cœur est las. Ma petite lampe
en grésillant s'éteint et le sommeil me
gagne.
Je viens vers toi, indéfectible asile !
Oui, donne-moi le repos, j'ai besoin de
ton réconfort !
Ich weine viel in meinem Einsamkeiten,
der Herbst in meinem Herzen währt zu
lange.
Sonne der Liebe willst du nie mehr
scheinen,
Je pleure beaucoup dans mes solitudes.
L'automne dans mon cœur trop longtemps se prolonge.
Soleil de l'amour, ne veux-tu plus
briller
LIVRET
um meine bittern Tränen mild
aufzutrocknen ?
pour sécher doucement mes trop
amères larmes?
Von der Jugend
De la jeunesse
Mitten in dem kleinen Teiche
steht ein Pavillon aus grünem
und aus weißern Porzellan.
Au milieu d'un petit étang
se dresse un pavillon de verte
et blanche porcelaine.
Wie die Rücken eines Tigers
wölbt die Brücke sich aus Jade
zu dem Pavillon hinüber.
Comme le dos d'un tigre
s'arque et se tend le pont de jade
vers le pavillon sur l'autre rive.
In dem Häuschen sitzen Freunde,
schön gekleidet, trinken, plaudern,
manche schreiben Verse nieder.
Dans le pavillon des amis sont assis ;
ils sont bien vêtus, ils boivent, devisent
et certains d'entre eux écrivent des vers.
Ihre seidnen Ärmel gleiten
rückwärts, ihre seidnen Mützen
hocken lustig tief
im Nacken.
Leurs manches de soie glissent et se
retroussent et leurs bonnets de soie
leur tombent drôlement tout au bas de
la nuque.
Auf des kleinen Teiches stiller
Wasserfläche zeigt sich alles
wunderlich im Spiegelbildes
Du petit étang la calme surface
reflète toute chose merveilleusement,
ainsi qu'en un miroir.
Alles auf dem Kopfe stehend
in dem Pavillon aus grünem
und aus weißem Porzellan.
Tout dans le pavillon apparaît à l'envers, le pavillon de vert
et blanche porcelaine.
Wie ein Halbmond stehe die Brücke,
umgekehrt der Bogen, Freunde,
schön gekleidet, trinken, plaudern.
Le pont devient croissant de lune
avec son arche renversée. Des amis
bien vêtus boivent en devisant.
Von der Schönheit
De la beauté
Junge Mädchen pflücken Blumen,
pflücken Lotosblumen an dem
Uferrande.
Zwischen Büschen und Blättern sitzen
sie.
Des jeunes filles cueillent des fleurs,
des fleurs de lotus au bord de l'eau.
Par buissons et feuilles elles se sont
assises,
LIVRET
14
sammeln Blüten in den Schoß und
rufen sich einander Neckereien zu.
Goldne Sonne webt um
die Gestalten,
spiegelt sie im blanken Wasser wider,
Sonne spiegelt ihre schlanken Glieder,
ihre süßen Augen wider,
und der Zephir hebt mit
Schmeichelkosen das Gewebe
ihrer Ärmel auf, führt den Zauber
ihrer Wohlgerüche durch die Luft.
O sieh, was tummeln sich für schöne
Knaben
dort an dem Uferrand auf mut'gen
Rossen,
weithin glänzend wie die
Sonnenstrahlen ;
schon zwischen dem Geäst der grünen
Weiden
trabt das jungfrische
Volk einher!
Das Roß des einem wiehert fröhlich auf
und scheut und saust dahin,
über Blumen, Gräser wanken hin die
Hufe,
sie zerstampfen jäh im Sturm die
hingesunknen Blüten,
Wie flattern im Taumel seine Mähnen,
dampfen heiß die Nüstern!
Goldne Sonne webt um die Gestalten,
spiegelt sie im blanken
Wasser wider ;
und die schönste von den Jungfraun
sendet
lange Blicke ihm der Sehnsucht nach.
Ihre stolze Haltung ist nur Verstellung.
in dem Funkeln ihrer großen Augen,
in dem Dunkel ihres heißen Blicks
schwingt klagend noch die Erregung
ihres Herzens nach.
assemblant les fleurs sur leurs genoux
en s'interpellant et se taquinant.
Un soleil d'or tresse autour d'elles ses
réseaux,
se mirant dans le scintillement de l'onde ;
le soleil reflète leurs grâces élancées
et leurs doux yeux.
Le zéphire caressant câlinement soulève le tissu de leur manches
et emporte le charme
de leur subtils parfums avec lui dans
les airs.
Ô, vois ! Quels sont ces beaux garçons
là-bas au bord de l'eau sur leurs fringants coursiers?
Au loin ils resplendissent comme les
rayons du soleil.
Mais déjà, à travers les branchages
des saules
leur jeune et fraîche troupe trotte vers
nous.
Le cheval de l'un d'eux hennit
joyeusement
et s'effarouche et passe en trombe ;
sur les fleurs, sur les herbes tressautent les sabots, martelant, écrasant
les fleurs sous la tempête.
Oh ! Quelles vagues agitent sa crinière
et comme fument ses naseaux brûlants !
Un soleil d'or tresse autour d'elles ses
réseaux, se mirant dans le scintillement de l'onde.
Et la plus belle des jeunes filles
jette vers lui de longs regards pleins
de désir.
Son fier maintien n'est qu'attitude.
Dans l'étincellement de ses grands
yeux,
dans le sombre feu de ses brûlants
regards, palpite la dolente exaltation
du cœur.
LIVRET
Der Trunkene im Frühling
L'homme ivre au printemps
Wenn nur ein Traum das Leben ist,
warum denn Müh und Plag?
Ich trinke, bis ich nicht mehr kann,
den ganzen lieben Tag!
Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi servent peine et tourment ?
Je bois à perdre haleine
tout au long du bienheureux jour.
Und wenn ich nicht mehr trinken kann,
weil Kehl und Seele voll,
so tauml' ich bis zu meiner Tür
und schlafe wundervoll!
Et lorsque je ne peux plus boire,
la gorge et l'âme étant remplies,
je titube jusqu'à ma porte
et je dors merveilleusement !
Was hör' ich beim Erwachen? Horch!
Ein Vogel singt im Baum.
Ich frag' ihn, ob schon
Frühling sei,
mir ist als wie im Traum.
Qu'entends-je en m'éveillant ? Ecoute !
Un oiseau chante dans l'arbre ;
je lui demande si déjà c'est le
printemps,
car cela me paraît un rêve.
Der Vogel zwitschert: Ja! Der Lenz
ist da, sei kommen über Nacht!
Aus tiefstem Schauen lauscht' ich auf,
der Vogel singt und lacht!
L'oiseau gazouille : Oui ! Le printemps
est là, arrivé cette nuit !
Intensément je regarde et j'écoute,
l'oiseau chante, l'oiseau rit !
Ich fülle mir den Becher neu
und leer' ihn bis zum Grund
und singe, bis der Mond erglänzt
am schwarzen Firmament!
Je remplis à nouveau mon verre
et je le vide jusqu'au fond,
et je chante jusqu'à ce que la lune brille
dans le noir firmament !
und wenn ich nicht mehr singen kann,
so schlaf' ich wieder ein.
Was geht mich denn der Frühling an?
Laßt mich betrunken sein!
Et quand je ne peux plus chanter,
de nouveau je m'endors.
Que m'importe à moi le printemps !
Laissez-moi m'enivrer encore !
Der Abschied
L'adieu
Die Sonne scheidet hinter dem Gebirge.
In alle Täler steigt der Abend nieder
mit seinen Schatten, die voll Kühlung
sind.
O sieh ! Wie eine Silberbarke schwebt
der Mond am blauen Himmelssee
herauf.
Le soleil disparait derrière la
montagne.
Dans toutes les vallées descend le soir
avec ses ombres pleines de fraîcheur.
Ô vois ! Comme une barque d'argent,
la lune vogue vers l'immense lac bleu
du ciel.
LIVRET
16
Ich spüre eines feinen Windes Wehn
hinter den dunklen Fichten !
Der Bach singt voller Wohllaut durch
das Dunkel.
Die Blumen blassen im Dämmerschein.
Die Erde atmet voll von Ruh'
und Schlaf.
Alle Sehnsucht will nun träumen,
die müden Menschen
gehn heimwärts,
um im Schlaf
vergeßnes Glück
und Jugend neu zu lernen !
Die Vögel hocken still
in ihren Zweigen.
Die Welt schläft ein !
Es wehet kühl im Schatten meiner
Fichten.
Ich sehe hier und harre meines
Freundes ;
ich harre sein zum letzten Lebewohl.
Ich sehne mich, o Freund, an deiner
Seite,
die Schönheit dieses Abends zu
genießen.
Wo bleibst du ? Du läßt mich lang
allein !
Ich wandle auf und nieder mit meiner
Laute
auf Wegen, die von weichem Grase
schwellen.
O Schönheit ! O ewigen Liebens –
Lebens – trunkne Welt !
Er stieg vom Pferd und reichte ihm den
Trunk
des Abschieds dar. Er fragte ihn, wohin
er führe und auch warum es müßte
sein.
Er sprach, seine Stimme war umflort :
Du mein Freund,
mir war auf dieser Welt das Glück nicht
hold !
Je sens le souffle d'un vent léger
derrière les pins sombres !
Le ruisseau mélodieux chante dans les
ténèbres,
Les fleurs pâlissent dans la pénombre.
La terre respire, gorgée de silence et
de sommeil.
Tous les désirs maintenant vont rêver.
Les hommes fatigués regagnent leurs
demeures
pour apprendre à nouveau dans le sein
du sommeil,
le bonheur oublié et la jeunesse.
Les oiseaux silencieux se posent sur
leurs branches.
Le monde s'endort !
Le vent est frais dans l'ombre de mes
pins.
Je m'y tiens et j'attend, impatient, mon
ami.
J'attends sa venue pour le dernier adieu.
Je languis, ô amis,
goûter avec toi
la beauté de ce soir.
Où donc t'attardes-tu? Long est ton
abandon !
J'erre ça et là avec mon
luth en main
sur les chemins gonflés de coussins
d'herbe tendre.
Ô beauté ! Ô monde ivre éternellement
d'amour et de vie !
Il descendit de cheval et il lui tendit le
breuvage
de l'adieu. Il lui demanda où il conduirait ses pas et aussi pourquoi cela
devait être.
Il parla, sa voix était voilée :
Ô mon ami,
dans ce monde le bonheur ne m'a point
souri!
LIVRET
Wohin ich geh' ? Ich geh', ich wandre in
die Berge.
Ich suche Ruhe für mein einsam Herz.
Ich wandle nach der Heimat, meiner
Stätte.
Ich werde niemals in die Ferne
schweifen.
Still ist mein Herz und harret seiner
Stunde !
Die liebe Erde allüberall blüht auf im
Lenze und grünt aufs neu'
Allüberall und ewig blauen licht die
Fernen !
Ewig... ewig...
Où vais-je ? Je vais errer dans les
montagnes
Je cherche le repos pour mon cœur
solitaire.
Je chemine vers mon pays, vers ma
demeure.
Je ne m'aventurerai jamais au loin.
Calme est mon cœur, il aspire à son
heure !
La terre bien-aimée en tout lieu refleurit au printemps et verdoie de nouveau.
Partout et pour toujours les horizons
bleuissent !
Eternellement... éternellement...
Traduction française
de Georges Gourdet
LES INTERPRÈTES
18
YVONNE NAEF
ALTO
Née en Suisse, la mezzo-soprano Yvonne Naef se produit dans un répertoire très étendu et varié comme le prouvent ses succès dans les rôles
de Brangäne dans Tristan und Isolde de Wagner sous la baguette de Sir
Simon Rattle à l´Opéra de Vienne, de Didon dans Les Troyens de Berlioz à
l’Opéra national des Pays-Bas et de Fricka dans Die Walküre de Wagner à
l´Opéra national de Paris, sous la direction de Philippe Jordan.
Avec sa musicalité sophistiquée et sa vivacité comique, Yvonne Naef se
présente pour la première fois en mars 2011 au public de l’Opernhaus de
Zurich dans le rôle de Mrs. Quickly (Falstaff / Verdi) sous la baguette de
Daniele Gatti. Peu après, toujours sous la même direction, elle y chante
Kundry (Parsifal / Wagner).
Yvonne Naef chante régulièrement dans les plus grands opéras, tels que
ceux de Vienne et de Hambourg, La Monnaie à Bruxelles, le Teatro alla
Scala, le Covent Garden, l´Opéra national de Paris, le Metropolitan Opera,
et est invitée par les festivals de Bayreuth et de Salzbourg.
Son vaste répertoire comprend les opéras de Verdi (Amneris, Eboli,
Azucena, Ulrica, Quickly), les opéras français (Didon, Cassandre,
Marguerite, Carmen, Ariane), les opéras russes ainsi que les grands
rôles mezzo des opéras de Wagner.
Outre ses activités sur les grandes scènes lyriques internationales,
Yvonne Naef se produit régulièrement en concert au Musikverein et
au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Berlin, au Gasteig de
Munich, à la Laeiszhalle de Hambourg, à la Salle Pleyel à Paris, au Royal
Albert Hall de Londres ou encore au Carnegie Hall de New York, et ceci
avec un répertoire allant de Bach à Boulez.
Elle collabore avec les chefs d’orchestre les plus reconnus comme
Semyon Bychkov, James Conlon, Christoph von Dohnányi, Christoph
Eschenbach, Vladimir Fedoseyev, Daniele Gatti, Bernard Haitink, James
Levine, Marc Minkowski, Jonathan Nott, Michael Tilson Thomas et Franz
Welser-Möst.
Yvonne Naef a réalisé des enregistrements CD et DVD – dont plusieurs ont été récompensés par des prix internationaux – comprenant
Il Trovatore de Verdi, Das Rheingold, Die Walküre et Parsifal de Wagner,
l’Oratorio de Noël et des cantates de Bach, Penthesilea de Schoeck, la
Symphonie No 9 de Beethoven, les Symphonies No 2 et No 8 de Mahler, les
Gurrelieder de Schönberg, l´Alt-Rhapsodie de Brahms ainsi que des airs
de Berlioz et Wagner.
LES INTERPRÈTES
STEPHAN RÜGAMER
TÉNOR
Stephan Rügamer effectue ses études à la Haute école de musique
de Lübeck, et les complète avec les professeurs James Wagner et
Günter Binge. De 1996 à 1998, il est engagé au Théâtre de Lübeck où
il a l’opportunité de chanter les plus grands rôles d’opéra pour ténor
tels que Don Ottavio (Don Giovanni / Mozart), Belmonte (L’Enlèvement
au sérail / Mozart), Alfredo (La Traviata / Verdi) ou encore Alfred (La
Chauve-Souris / J. Strauss).
Depuis 1999, Stephan Rügamer est membre de la troupe du Deutsche
Oper Berlin où il a été engagé par Daniel Barenboïm. Sous sa direction musicale, il interprète David dans une nouvelle production
des Maîtres Chanteurs de Nuremberg (Wagner), ainsi que Froh (Das
Rheingold / Wagner), Steuermann (Le Vaisseau fantôme / Wagner),
Boris (Katja Kabanova / Janáček), ou le Prince Vassili Chouïski (Boris
Godounov / Moussorgsky). Il chante également le rôle du Chevalier (Der
ferne Klang / Schreker) dans une nouvelle production de Peter Mussbach
dirigé par Michael Gielen. Stefan Rügamer fait ses début dans le rôle
d’Erik (Le Vaisseau fantôme / Wagner), sous la direction de Daniel
Barenboïm lors de l’invitation de la troupe au Teatro Real de Madrid en
2003, et le reprend en 2013, à Berlin, sous la direction de Daniel Harding.
Stephan Rügamer est invité par les opéras de Frankfort, Essen, Dresde,
Hambourg, Munich et Stuttgart. Il interprète Matteo (Arabella / R. Strauss)
au Théâtre du Châtelet à Paris, Boris (Katja Kabanova / Janáček) en 20072008 et Walter von der Vogelweide (Tannhäuser / Wagner) en 2009, sous
la direction de Jesús López Cobos au Teatro Real de Madrid, Le Marquis
(Le Joueur / Prokofiev) en 2008, Loge (Das Rheingold / Wagner) en 2010
et 2013 et Yelisey Bomelius (La Fiancée du Tsar / Rimski-Korsakov) en
2014 au Teatro alla Scala de Milan. En 2014, il interprète Loge au Festival
Nuits blanches de Saint-Pétersbourg sous la direction de Valery Gergiev,
Matteo (Arabella / R. Strauss) au Staatsoper Hamburg, Eisenstein
(La Chauve-Souris / J. Strauss) avec l’Orchestre philharmonique d’Israël sous la direction de Zubin Metha, Umberto Spinola (Der lustige
Krieg / J. Strauss) au Festival de Brengenz et est invité aux festivals de
Lucerne et Salzburg.
En concert, Stephan Rügamer se produit avec la Staatskapelle de Berlin
sous la direction de Daniel Barenboïm et Fabio Luisi, le Sinfonieorchester
des Bayerischen Rundfunks, l’Orchestre philharmonique d’Israël et
LES INTERPRÈTES
20
Helmut Rilling, le Chicago Symphony Orchestra et Pierre Boulez, l’Orchestre philharmonique de Radio France et Neeme Järvi, l’Orquesta
Ciudad de Granada et Sebastian Weigle dans la Symphonie No 2 de Mahler,
le WDR Sinfonieorchester Köln, l’Orchestra Giuseppe Vedri Milano, l’Orchestre symphonique de Montréal avec Kent Nagano dans les Gurreleider
de Schönberg, l’Orchestre philharmonique de Prague et le New Japan
Philharmonic dans la Symphonie N o 9 de Beethoven, ou encore le
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin et Ingo Metzmacher dans une
version concert de Königskinder de Humperdinck. En avril 2016, il chantera avec le NDR Symphony Orchestra la version concert de Il Prigionerio
de Dallapiccola.
Stephan Rügamer enregistre à la radio et sur CD Die erste Walpurgisnacht
de Mendelssohn sous la direction d’Helmut Rilling, la Petite Messe solennelle de Rossini, le rôle Jacquino dans Fidelio de Beethoven sous la direction de Hugh Wolff, le rôle de Walter von der Vogelweide dans Tannhäuser
de Wagner sous la direction de Daniel Barenboïm chez TELDEC,
Lobesang de Mendelssohn pour la RAI et Die Jakobsleiter de Schönberg
avec le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin et Kent Nagano chez
TELDEC.
MICHAEL WENDEBERG
DIRECTION
Né en Allemagne en 1974, Michael Wendeberg étudie le piano avec
Markus Stange, Bernd Glemser et Benedetto Lupo, et la direction auprès
de Toshiyuki Kamioka à Saarbrücken.
En tant que pianiste, Michael Wendeberg remporte de nombreux
concours nationaux et internationaux et se produit régulièrement en
soliste. Il a été invité par des festivals renommés et par les plus grands
orchestres allemands. En musique de chambre, il collabore avec, entre
autres, Patricia Kopatchinskaja, Carolin Widmann et Nicolas Hodges. De
2000 à 2005, il fait partie de l’Ensemble intercontemporain où il travaille
intensément avec Pierre Boulez et György Kurtág.
Pendant ses études avec Toshiyuki Kamioka, Michael Wendeberg est
également son assistant à l’opéra de Wuppertal. De 2005 à 2014, il travaille aux opéras de Mannheim et de Berlin où il assiste des chefs tels
que Daniel Barenboïm, Pierre Boulez ou Sir Simon Rattle, ainsi qu’à
Lucerne où il est premier Kapellmeister de 2011 à 2014.
LES INTERPRÈTES
Michael Wendeberg dirige la Staatskapelle Berlin, la Musikfabrik Köln, le
Klangforum Wien, les Neue Vokalsolisten Stuttgart, le Kammerensemble
Neue Musik Berlin, l’Ensemble Ascolta Stuttgart, le chœur de chambre
Apollini et Musis du Staatsoper Berlin, l’Orchestre philharmonique de
Ljubljana, le Sinfonieorchester Wuppertal, ou encore le Collegium Novum
de Zurich, et est invité par des festivals tels que la Biennale de Munich,
le Bregenz Festival, le Musica Hoy de Madrid, au Wien Modern, à l’Eclat
Festival de Stuttgart, au Klangspuren Schwaz, aux Biennales de Venise,
ainsi qu’au Festival de Lucerne.
Dans les productions d’opéra et de théâtre musical, il recherche une
étroite collaboration entre musique et mise en scène. Mentionnons
dans ce cadre The man who mistook his wife for a hat de Michael Nyman
à Wuppertal en 2006, la création mondiale de Arbeit Nahrung Wohnung
d’Enno Poppe mis en scène par Anna Viebrock à la Biennale de Munich
en 2008 ou encore Simplicius Simplizissimus de Karl Amadeus Hartmann
(Thomas Fiedler) à l’Opera School de Zurich en 2010. En novembre 2015,
il dirige une reprise de Die Zauberflöte au Staatsoper de Berlin.
En tant que chef, Michael Wendeberg dirige aussi bien le répertoire
classique, de Bach à Schönberg, que la musique contemporaine pour
laquelle il est très investi. Il s’intéresse tout particulièrement aux éléments de continuité qui relient des époques a priori si différentes et qui
en permettent une écoute et une interprétation nouvelles.
ENSEMBLE CONTRECHAMPS
Alessandra Russo flûte
Aurélie Communal harpe
Béatrice Zawodnik hautbois
Maximilian Haft violon
Laurent Bruttin clarinette
Sabine Akiko Arendt violon
Alberto Guerra basson
Christophe Desjardins alto
Olivier Darbellay cor
Isabelle Magnenat alto
Antoine Françoise piano
Olivier Marron violoncelle
Vincent Thévenaz harmonium
Aurélien Ferrette violoncelle
Thierry Debons percussion
Jonathan Haskell contrebasse
Sébastien Cordier percussion
LES ÉDITIONS
22
NOUVEAUTÉS
Jean-Louis LELEU
La construction de l’idée musicale. Essais sur Webern, Debussy et Boulez
Éditions Contrechamps – Octobre 2015. 686 pages.
Les Éditions Contrechamps viennent de publier un important volume
d’écrits du musicologue français Jean-Louis Leleu, consacrés pour
l’essentiel à Webern, Debussy et Boulez, trois figures centrales de la
musique du XXe siècle. Jean-Louis Leleu, dans une démarche fondée sur
des analyses rigoureuses, affronte les problèmes posés par les langages de la modernité avec une profondeur, une précision et une hauteur
de vue qui font de chacune de ses approches un document essentiel. Son
livre constitue, à n’en pas douter, une référence pour les études à venir
sur ces compositeurs.
Jean-Louis Leleu est professeur émérite à l’Université de Nice-Sophia
Antipolis. Il a publié de nombreux articles sur la musique du XXe siècle
et traduit deux ouvrages d’Adorno, Mahler, une physionomie musicale et
Quasi una fantasia.
OFFRE SPECIALE DE LANCEMENT : CHF 30.– (au lieu de CHF 35.–)
Philippe ALBÈRA
Le parti pris des sons. Sur la musique de Stefano Gervasoni
Éditions Contrechamps – Novembre 2015. 518 pages.
Philippe Albèra signe un essai sur la musique de Stefano Gervasoni,
compositeur lié depuis de nombreuses années à l'aventure de Contrechamps. Dans ce volume, l’auteur cherche à entrer en profondeur
dans une oeuvre qui, sous ses apparences légères, cache des significations profondes, de nature à la fois spirituelles, éthiques et politiques. À côté de ses aspects ludiques et aériens, mais aussi mélancoliques, l'œuvre de Gervasoni témoigne d'un goût pour la beauté et pour
l'enchantement dans une écriture inventive et rigoureuse. En réfléchissant et en analysant cette musique, l'auteur tente de mettre à jour ses
enjeux.
Fondateur et responsable de Contrechamps durant plus de vingt-cinq
ans, directeur des éditions du même nom, Philippe Albèra enseigne
l’histoire de la musique et l’analyse dans les HEM de Genève et
Lausanne. Il a publié en 2008 l’ouvrage Le son et le sens et de nombreux
essais.
OFFRE SPECIALE DE LANCEMENT : CHF 25.– (au lieu de CHF 28.–)
8 rue de la Coulouvrenière • CH-1204 GENÈVE
Téléphone +41 22 329 24 00
www.contrechamps.ch
ENSEMBLE CONTRECHAMPS
Brice Pauset directeur artistique
Michael Wendeberg directeur musical
Bernard Meier administrateur ad interim
Michael Seum chargé de production
Céline Tissot chargée de production et communication
Manuela Canabal chargée des relations presse, public et multimédia
Sarah Mouquod chargée de médiation
Marc Racordon comptable
Alain Kissling, www.atelierk.org graphisme, photographies Olivier Bergère webmaster
ÉDITIONS CONTRECHAMPS
Philippe Albèra directeur
Alexis Toubhantz chargé de promotion
COMITÉ DE L’ASSOCIATION CONTRECHAMPS
Philipp Ganzoni président
Michael Seum représentant du personnel
Sébastien Cordier représentant des musiciens
Peter Minten membre
Didier Schnorhk membre
SOUTIENS ET PARTENAIRES
Ville de Genève
État de Genève
Espace 2
Hôtel Cornavin
Le Courrier
Go Out !
CONTRECHAMPS PROCHAINEMENT
24
Dimanche 6 mars 2016
Musée d'ethnographie de Genève
MC
11h00 VORTEX TEMPORUM
Reich / Sabat / Grisey
Caroline Adoumbou, mezzo-soprano
Anthony Rivera, baryton
Antoine Françoise, piano
Solistes de l'Ensemble Contrechamps
M
14h00 - 15h00 VISITE COMMENTÉE
Découverte du parcours Musique de l'exposition de référence du Musée
d'ethnographie de Genève
M
14h30 - 17h30 GRAND BAZAR AU MEG
La musique contemporaine s'invite au MEG ! – Tout public
Damien Darioli et Florian Feyer, percussion
Dir
Vendredi 18 mars 2016, 20h
Bâtiment des Forces Motrices
Festival Archipel
SCÈNES DU RÊVE ET DE L'ENFANCE : THÉORIES DE LA TRANSE
Vivier / Stockhausen
Anouk Molendijk, mezzo-soprano
Ensemble Contrechamps
Académie d'orchestre de la Haute école de musique de Genève
Pierre-André Valade, direction
MC
Dimanche 17 avril 2016, 17h
CMPDT, Studio de Agostini
RÉNOVATIONS RADICALES
Schütz / Lachenmann
Laurent Bruttin, clarinette
Antoine Françoise, piano
Olivier Marron, violoncelle
Ensemble vocal Séquence
Informations et réservations sur www.contrechamps.ch
Dir Concert dirigé
MC Concert de musique de chambre
T Tournée
M Médiation
C Conférence