Un siècle d activité de Administration des Ponts et Chaussées, dans le domaine Jes ¥®i®$ Hydrauliques G. WILLEMS, _______________ _______ d 1_________ D IR E C T E U R G EN ERA L DES V O IES HYDRAULIQUES. PROFESSEUR A L'UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES. À. BUL S - A. CAULIER • J. BLOCKMANS (PIl0t0S Kaiser-} INSPECTEURS GENERAUX DES PONTS ET CHAUSSEES. C H A P IT R E I. La situ a tio n d e n o tre ré s e a u des voies nav ig ab les à la v eille d e n o tre in d é p e n d a n c e . P a r la h ard iesse de co n cep tio n des in g én ieu rs, l’a rd e u r ten ace des ouv riers au tra v a il, la c o m p réh en sio n éclairée des pou v o irs p u b lics, le d é b u t du X IX e siècle a été p o u r n o tre réseau des voies n avigables u n e p é rio d e de p ro s p é rité et de g ran d eu r. I l est n éan m o in s d iffic ile de se fa ire u n e id ée exacte de cette év o lu tio n e t d ’é v a lu e r à sa ju ste v a le u r l’œ uvre réalisée sans d o n n e r u n a p e rç u h isto riq u e des tra v a u x a n té rie u rs. P o u r ce faire, nous nous som m es in sp irés de l’é tu d e de M. V ifq u a in , In sp e c te u r G én éral des P o n ts et Chaussées (1). C et a u te u r résu m e son é tu d e h is to riq u e com m e su it : a) Pendant les X I I e et X IIIe siècles, nous avons vu notre patrie exclusivem ent préoccupée du commerce maritim e. A cette époque, Bruges et Gand, centres de toutes les affaires, possédaient, comme er. propre, de grands canaux conduisant à la mer, ainsi que les ports de Damme, de l’Ecluse, du Sas, et les havres form és par le Swyn et le Brackman. Leurs nom breux vaisseaux, sillonnant toutes les mers, allaient chercher au loin les matières premières indis pensables à nos industries, et rapportaient l’or de l’étranger, en échange de nos draps, de nos velours et de nos autres fabricats. Mais si alors la fortune reflétait sur ces deux reines des Flandres un si brillant éclat, la partie haute du pays, malgré ses immenses richesses minérales, que l’on soupçonnait à peine, il est vrai, restait inerte et inappréciée, privée qu’elle était de voies de com munication en rapport avec les contrées voisines. S ignalons : les can au x d e B ruges à D a m m e, d ’Y p re s à N ie u p o r t (1251), d ’Y p re s à l’Y se r (1265), d e K n o c k e à F u m e s, de B ruges à l’E cluse (g ran d e co m m unication m a ritim e p o u r n av ires de 400 à 500 to n n eau x , p assant p a r W estcap p elle e t D udzeele, e t a rriv a n t à B ruges près de la p o rte de D a m m e ), canal d e la L ie ve (1228-51) re lia n t G an d a u Swyn, canalisation d e l’E scaut dans la tra v e rse de G and. A u X IV e siècle, n otons le d é b u t d ’ex écution du canal d e G and à B ruges, a rrê té e p a r la force p a r les G antois ja lo u x de la v ille de B ruges (1379). (*) Deze bijdrage zal volledig in ’t N ederlands verschijnen in één van de afleveringen van het T. O. W. van 1949. (1) « Des Voies navigables en Belgique », 1842. b) Plus tard, vers la fin du X V e siècle, nous avons montré l’Escaut supérieur et ses affluents, la Haine, la Scarpe et la Lys, qui jusqu’alors n ’avaient apporté aux Flandres que le tribut de leurs eaux solitaires, y amener le charbon pour les besoins du peuple, la chaux pour l’agriculture et les constructions, les pro duits du sol et de l’industrie pour le commerce général. C’est que la houille avait été découverte à Wasmes; que le calcaire se cui sait à Tournay; que l’agriculture et les arts industriels se déve loppaient dans le Tournaisis. le nord des Flandres et de l’A rtois; et que ces cours d’eau, établissant les plus faciles rapports entre l’industrie qui produit et le commerce qui débite, commençaient à être appréciés. Plus éloignées des contrées riches et peuplées, et traversant des pays sans commerce et sans industrie, la M euse et la Sambre res taient à l’état de nature. Le H aut-E scaut (d epuis la fro n tiè re fran çaise ju sq u ’à G and) est c aractérisé p a r u n d é b it m in im u m élevé et une fa ib le p e n te d u lit. Ce sont là des co nditions idéales p o u r la n a v ig a tio n ; n éanm oins, vu l’a u g m en tatio n progressive d u tra fic et des ch argem ents dès le X e siècle d é jà, on com m ença à co n stru ire des barrag es en vue de fa c ilite r la n av ig atio n p a r le systèm e des lâch u res ou bonds d ’eau. A u cours des siècles suivants, on m u ltip lia ces b arrages en F ra n c e et en H a in a u t. Ce systèm e convient surtout lo rsq u e la n av ig atio n en ch arg e se fa it en descente : c’é ta it le cas p o u r l’E scaut q u i a m en a it les p ro d u its in d u s trie ls au ce n tre de com m erce de G and. La H aine, rem p la cé e a u jo u rd ’h u i com m e voie nav ig a b le p a r le canal de M ons à C ondé, jo u a aussi u n rô le très im p o rta n t dans le tra n s p o rt d u c h a rb o n d u B orinage. La n av ig atio n s’y f it égalem ent p a r bonds d ’eau. c) A rrivant au X V I e siècle, époque où A nvers, à son tour, dom inait l’horizon commercial, nous avons m ontré la D endre, la Senne et la D yle, rendues accessibles par la canalisation aux navires de l’Escaut, se couvrir ainsi que le R upel et les Nèthes, des riches cargaisons du fleuve principal, dont ils subissaient l’heu reuse influence. Dès lors, L ouvain et B ruxelles, poussées égale m ent par l’irrésistible volonté du commerce, voulurent ouvrir leur enceinte aux navires de m er, et cette dernière ville eut le bonheur de précéder la prem ière de deux siècles, dans l’exécution de ce grand dessein. C om m e trav a u x , nous relevons : le M oervaert (1537), rec o n stru ctio n e t ap p ro fo n d issem en t d u canal d e Sasde-G and (liaiso n G an d -B rae ck m an ), c an alisatio n de 39 YE scaut à T o u rn a i, canal d e B ru x e lle s au R u p e l : B rux elles, p lu s q u e ja m a is p é n é tré e des avantages d ’une co m m u n icatio n p a r grands n avires avec l ’E scaut m a ri tim e e t la m er, p o u rsu iv a it avec a rd e u r ses procès avec la v ille de M alines q u i s’o p p o sa it à la ré alisatio n d 'u n can al re lia n t B ru x elles a u R u p e l. E n 1550, M arie de H o n g rie, rég en te des Pays-B as, m it fin à cette opposition. Le 11 o cto b re 1561 le can al fu t ach ev é; long de 28 k ilo m ètres en v iro n , il a v a it 8 à 10 m ètres de la rg e u r au p la fo n d , 30 m ètres à la su rface et u n tira n t d ’e au de 1 m . 90 à 2 m . 20. D es écluses à sas, n o u v e llem e n t inventées, fu re n t p o u r la p re m iè re fois mises en usage en B elgique. U ne d ifféren ce de n iv e a u de 14 m . 75 fu t ra c h e té e p a r 4 écluses i à T ro is-F o n taines, à H u m beek, à T h isselt e t au G ran d -W illeb ro ek ) de fo rm e ovale en p la n , p ré s e n ta n t 7 m . 50 e n tre b a jo y e rs et 50 m. de long. d) Les troubles et les guerres, dont la Belgique fu t le théâtre pendant la prem ière m oitié du X V IIo siècle, ne lu i laissèrent que le seul port d’Ostende; aussi Gand, Bruges et principalem ent Anvers éprouvèrent des dommages considérables par la perte presque totale de leur commerce avec l’Allem agne et de leurs relations m aritimes. Nous avons eu à signaler la tentative faite par le gou vernem ent espagnol pour rem édier à cet ordre de chose par l’ouver ture d’une ligne de navigation intérieure rattachant le port d’Os tende à l’Escaut, à la Meuse et au R hin, tentative qui ne conduisit à aucun résultat. Pendant le reste du siècle et malgré les préoccupations des guerres de Louis X IV , plusieurs voies navigables furent améliorées, d ’autres furent ouvertes dans le Hainaut et la Flandre française. Mais quoique utilisées aujourd’hu i par l’industrie et le commerce, ces trauvaux n’avaient alors qu’un but stratégique : c’était pour amener d’im m enses équipages de siège devant les places assiégées, généralement situées sur des cours d’eau navigables; c’était pour augmenter la force des villes fortifiées, par un systèm e d ’inonda tion régulier, ou, pour faciliter l’attaque d ’autres places, en provo quant l’écoulement de leurs eaux défensives. Ce sont de sem bla bles m otifs qui firent tenter, à cette m êm e époque, les premiers essais de navigation sur la Sambre et sur la Meuse. Le génie guer rier de Vauban ne se doutait peut-être pas qu’il laissait ainsi d’utiles enseignements aux générations industrielles qui allaient suivre. Le X V IIe siècle a vu les tra v a u x suivants : les canaux de P lassehendaele à N ie u p o rt, de N ie u p o r t à F u m e s et de F u m e s à D u n k e rq u e (1638-61) : le u r n av ig atio n très in c e rta in e n ’o ffra it q u ’u n e p ro fo n d e u r d ’eau de 1 m . 30, le passage au x écluses e t aux p o n ts n ’av ait que 3 m . 50 de larg eu r. P a r la cession de D u n k e rq u e à la F ran ce, B ruges p e rd it sa d e rn iè re co m m u n icatio n avec la m e r ; aussi dès 1664, on com m ença u n g ran d c a n a l de B ruges par P lasschendaele à O stende, p o u r b a te a u x de 200 à 300 to n n e s; ces tra v a u x fu re n t te rm in é s e n 1666. Dès 1643, d é b u ta la canalisation de la D endre p a r bonds d ’eau, les tra n sp o rts s’y fa isa n t aussi p rin c ip a le m e n t de l’a m o n t vers l ’aval : les ch arb o n s am enés p a r ro u te de la ré g io n de M ons ju s q u ’à A th y sont chargés su r b a te a u en d e stin a tio n de la B asse-B elgique. Dès l’a n 1700, la v ille d ’A th d e v in t l’e n tre p ô t des ch arbons d u c o u c h a n t de M ons e t d o n n a u n e g rande im p o rtan c e com m erciale à la D endre. Ju sq u ’en 1680, la L ys n ’a eu q u ’u n e ch étiv e navigation. Le tra fic se fa isa n t s u rto u t de G an d vers le C ourtraisis, la n a v ig a tio n p a r bon d s d ’eau n e co n v en ait pas. L a can a lisatio n fu t en tam ée p a r des co u p u res e t p a r la cons tru c tio n d’écluses à sas à C om ines e t à M enin. Les p re m ie rs essais de n av ig atio n ré g u lière avec des b a te a u de 30 à 35 to n n es se p la c e n t au x environs d e 1692. e) Le com mencem ent du X V I I I e siècle nous a m ontré la mer se retirant avec le commerce du littoral des Flandres : Damme perdant jusqu’au souvenir de son port jadis célèbre; l’Ecluse presque abandonnée; Bruges et Gand faisant de vains efforts pour reconquérir la haute position que la nature et la politique se 40 refusaient à leur continuer. A lors l’exubérance de richesse et de population, résultat de l’im m ense commerce des Flandres et du Brabant, se porta sur l’agriculture et l’industrie : le pays de Waes et une partie de la Campine anversoise furent conquis sur cette vaste zone sablonneuse qui traverse le nord de la Belgique de l’est à l’ouest; bientôt après des carrières et des m ines furent ouvertes dans la partie m éridionale; et, par une conséquence natu relle, la Meuse, la Sambre, la Dendre et principalem ent la Haine et l’Escaut se prêtèrent aux transports des minerais et des houilles em ployés par le peuple et par l’industrie. Un revirem ent complet s’opérait donc dans les allures du peuple belge : ce n’était plus vers la m er qu’il allait diriger ses spéculations, mais vers l’inté rieur du pays; ce n’était plus de l’océan qu’il allait tirer ses richesses, mais bien du sein de son sol; et après avoir brillé d’un si v if éclat par le commerce, il allait commencer une ère industrielle qui devait être non m oins brillante. Ce nouvel ordre de choses devait exciter des besoins nouveaux; en effet, la partie lim itrophe de la France, partie riche, populeuse et commerçante, avait à profiter de notre excès de production. Des projets de navigation, ayant pour objet de faciliter les échanges réciproques entre les deux pays, occupaient alors les hom m es d’Etat et les Ingénieurs ; en 1730, l’Escaut s’apprêtait déjà à franchir la crête qui le sépare de la Som m e et de l’Oise, et à nous ouvrir le marché de Paris et des rives de la Seine. Tous les e ffo rts de la ville de L ou v ain en vue d ’am é lio rer la n av ig atio n sur la D yle n ’a y a n t pas réussi, elle L ’écluse de K am penhout sur le canal de Louvain à la Dyle. p r it l’in itia tiv e de creu ser u n canal d ire ct vers le R u p e l a lim e n té p a r la D yle (canal de L o u v ain à la D yle). L ’octroi fu t accordé en 1750 p a r l’im p é ra tric e M arieT h érèse p o u r u n e nav ig atio n sem i-m aritim e et d o n n a la p ro p rié té d u can al à la ville de Louvain. L a co n stru ctio n d u can al se révéla ard u e. M algré certain s accidents, le can al fu t o u v e rt en 1763. C itons en suite com m e ouvrages ca ractéristiq u es : le p a rac h è v em en t d u canal d e G and à B ruges, si souvent com m encé m ais jam ais achevé, les trè s belles écluses de S lijken s-O sten d e (1758). e n tiè re m e n t en p ie rre de taille , d o n t la dép en se a été évaluée à 2.000.000 de flo rin s et l’écluse d e W iese sur la D endre (1769). f) Le X I X a siècle nous a offert trois périodes bien distinctes : La prem ière, rem plie de la gloire du grand Em pereur qui lui imposa son nom , vit éclore de beaux projets de navigation; nous avons eu à citer, com m e le plus remarquable et le plus désiré par la vieille Belgique, celui du grand canal du N ord, dont l’exécu tion, poussée d’abord vigoureusem ent, fu t ensuite abandonnée, à la sollicitation de la Hollande. Le canal à peu près achevé de Mons à Condé, les superbes bassins d ’Anvers, le port d’Ostende amélioré par des chasses artificielles, sont les m onum ents qui nous restent de la puissance du m oderne Charlemagne. Pendant la deuxièm e période, comprenant le règne de Guil laume I er, la réunion de la Belgique à la H ollande rendit aux ports de l’Escaut et du Brabant le libre chem in vers la mer, que la politique et la guerre avait ferm é pendant plus d ’un siècle et * <*<+-ííaA, Vi 1 □ V<\0 fe rto g e n b o x t■■«mii < U CL 'P'iojïljh'iD '5 rt— I L I - í t '° I n iK fs '“ l i s t s K 5"§ÖI LT~) L D VdJä/A/ti UJfDüfy ro cO V>-8 * ¡JJJ/A W X/70UO, dem i; Anvers, si longtemps abaissée, se releva à la hauteur de ses rivales de la Meuse et du Z uiderzee; Bruges et Gand recou vrèrent aussi des voies larges et directes vers l’océan. Sous ce règne, les idées hollandaises dom inaient exclusivem ent les travaux publics, et la partie basse et commerçante du pays, com m e la partie élevée et industrielle, furent dotées de beaux et utiles canaux, dont l’exécution absorba plus de cinquante m illions en moins de dix années. — C anal d e G and à T e rn e u ze n (1825-1827) : p lafo n d de 8 m . e t m o u illag e de 4 m. 40; les deux écluses de T e rn eu z en m e su ra ie n t 110 m . X 8 m . e t 85 m. X 12 m .; La ca rte des voies navig ab les d o n n a n t la situ a tio n de n o tre réseau en 1830 et l’é n u m é ra tio n des réalisatio n s ci-après p e rm e tte n t aisém en t de su iv re l’œ uvre accom plie. — C analisation d e la S a m b re (1829) : co n struction de 22 b arrag es éclusés; to u tes les écluses av a ien t 5 m . 20 de la rg e u r; les 9 p rem ières av aien t 37 m . 40 de lo n g u eu r u tile , ta n d is que les 13 écluses e n aval de C h arlero i av aie n t 45 m . 90; N ous citons dans l’o rd re ch ro n o lo g iq u e : — P a ra c h è v e m en t d u canal d e M ons à C ondé (1814) : 5 écluses de 41 m . X 5 m . 20; — N ou v eau c a n a l de B ru g es à l’E cluse (1818) en liaiso n avec le can al de G and à B ruges p a r l’écluse de la p o rte de D am m e (60 m . X 6 m. 18) ; — A p p ro fo n d isse m e n t d u canal d e B ruges à O stende (1818); — C anal d e P o m m e rœ u l à A n to in g (1823-1826) : 13 écluses de 39 m . 05 X 6 m . 20; — Canal d e M aastricht à Bois-le-D uc (1818-1826) ; — B assin d e C om m erce à G and (1828) : la rg e u r à la ligne d ’e a u 65 m ., lo n g u eu r 1.700 m ., m o u illag e 5 m .; —- A m é lio ra tio n d u canal d e P lasschendaele à D u n k e rq u e pa r N ie u p o r t : la rg e u r m in im u m des ponts et écluses 5 m . 20; m ouillage : 2 m . ; — C anal de C harleroi à B ru xe lle s (1827-1832) : m o u il lage de 2 m .; la rg e u r a u p la fo n d 6 m .; les écluses, au n o m b re de 55, av aien t to u tes 19 m . de lo n g u e u r et 2 m . 60 de la rg e u r; le to n n ag e m ax im u m des b a te a u x é ta it ainsi lim ité aux b aq u e ts de C h arlero i de 70 tonnes. Seul le tu n n e l, long de 1 k ilo m è tre environ, re sta it à co n stru ire lors des événem ents de 1830. C H A P IT R E II. E v o lu tio n d u ré s e a u des voies n av ig ab les d e p u is 1830 Ju sq u ’en 1914. À. — D e 1830 à 1880. N ous avons vu q u e l’e ffo rt d u g o u v ern em en t des Pays-Bas s’é ta it p o rté su r le dégag em en t des bassins du B o rin ag e e t de C h arlero i. E n effet, ap rès la cession de C ondé à la F ra n c e et ap rès la déco u v erte de gisem ents de c h a rb o n dans la rég io n d ’A nzin, les F ra n ç ais e n tra v èren t le tra fic de c h a rb o n belge n o n seu lem en t avec le N o rd de la F ran ce, m ais aussi avec la B asse-B elgique. Les co n d itio n s de la n av ig atio n su r la H a in e é ta n t abso lu m e n t in su ffisan tes, le g o u v ern em en t de G uillaum e activa le p a ra c h è v em e n t d u can al de M ons à C ondé et d écid a la co n stru ctio n d u can al de P o m m e rœ u l à A n to in g , p e rm e tta n t ainsi au x ch arb ons de Mons d ’a tte in d re le H aut-E scaut. D ’a u tre p a rt, la rég io n de C h a rle ro i, où la S am bre av ait été canalisée, fu t dotée d ’u n can al C harleroiB ru x elles re lia n t cette rég io n au p o rt d ’A nvers. Le je u n e g o u v ern em en t belg e c o m p rit d ’em blée l’im p o rta n c e de l ’œ u v re accom plie. Ju s q u ’en 1880, tous ses effo rts a lla ie n t se p o rte r su r l’em bellissem ent et l’en rich issem en t de n o tre réseau des voies navigables. P o u rsu iv a n t sans re lâ c h e l’œ u v re en tam ée, é tu d ia n t sans cesse de nouvelles réalisatio n s e t e x é c u ta n t sans in te r ru p tio n les tra v a u x p ro je té s, il a su, en q u elq u es décades, d o te r la B elg iq u e d ’u n vaste réseau m o d ern e de voies navigables. C itons dans l’o rd re : — A c h è v e m e n t (1832) e t rachat (1834) d u canal d e C harleroi à B ru x e lle s : fa isa n t ex cep tio n su r l’ensem ble 42 d u réseau, ce can al fu t conçu p o u r des p e tits b atea u x de 70 to nnes co n stru its sp écialem en t p o u r y n av ig u e r : ce sont les fam eu x b aq u e ts d o n t quelques rares spéci m ens n av ig u en t encore p a r couple. Le g ran d n o m b re d ’écluses (55) e t l’o b lig atio n de p e rc e r u n tu n n e l, avaient in c ité le génial co n stru cteu r V ifq u ain , in sp e c te u r général des P o n ts e t Chaussées, à p ro p o se r ce g a b a rit réd u it. — L e rachat, pa r l’E ta t belge, d e la S a m bre (1835). — L e rachat d e la lib e rté d e VEscaut (1865). — E m b ra n c h e m e n t d u canal d e C harleroi à B ru x elle s (1836-1839) ju sq u e L a L o u v ière re lia n t ainsi, p a r u n can al à p le in b ie f p o u r b a te a u x d e 70 tonnes, ce d e rn ie r bassin in d u strie l im p o rta n t au c a n al de C harleroiB ruxelles. —- Canal d e l’E spierres (1839). I l fu t c o n stru it en vue d ’o u v rir aux ch arbons de M ons e t aux c h au x de T o u rn ai u n e voie d ’e x p o rta tio n p lu s ra p id e vers le cen tre du D é p a rte m e n t d u N ord e t su rto u t m oins en com brée que celle des c an au x de la S carpe et de la Sensée q u ’e n tra v a it u n e co n cu rren ce assez vive. U ne e n q u ête fu t o u v erte en 1833 p o u r u n can al p a r ta n t de la fro n tiè re où v e n ait a b o u tir le can ai de R o u b aix , lo n g ea n t le ruisseau d ’E sp ierres q u ’il c o u p a it en plu sieu rs po in ts et a tte i g n an t l’E scau t p rès des rivages de W arcoing. Ce canal, long de 8,4 km . en te rrito ire belge, f u t te rm in é en 1839 e t fu t m u n i de tro is écluses de 38 m. 60 X 6 m. 2Qj et d ’u n m o u illag e de 1 m . 80. Le can al ne fu t o u v e rt à la n av ig atio n q u ’en 1877 p a r su ite d u re ta rd dans l’exécu tio n de la p a rtie française. — A m é lio ra tio n d u canal d e L o u v a in à la D yle (1837; 30 km . de lo n g ). La ville de L ouvain, p ro p rié ta ire du canal, chargea, avec a u to risa tio n de la régence, l’In sp ec te u r V ifq u a in des études de m o d ern isa tio n d u canal. Ces études co n d u isiren t à l’exécution d ’u n larg e canal o ffra n t à la n av ig atio n u n e p ro fo n d e u r d ’eau de 3 m . 75 e t u n passage d e 8 m . 20 de la rg e u r au x écluses. — C analisation de la P e tite -N è th e (1840) : P lu sieu rs ten tativ es p o u r a m é lio re r la n av ig atio n su r cette riv ière (1440, 1626, 1803 à 1810) é ta ie n t restées sans résu ltats ap p réciab les. D eux p ro je ts é ta ie n t en présence : can a lise r la N è th e ou é ta b lir u n can al la té ra l. P o u r des m otifs d ’économ ie, la p re m iè re so lu tio n fu t ado p tée. La p a rtie canalisée fu t p a rta g é e en sep t b iefs d ep u is l’écluse de M oll à L ie rre à l’écluse n° 6 à H e re n ta ls ; elle n e p e rm e t a c tu e lle m e n t p lu s la n av ig atio n m oderne. —- C anaux d e la C a m p in e : Ces can au x fu re n t p rim i tiv e m e n t co n stru its p o u r a m e n e r les eau x de la M euse en C am p in e et y fe rtilis e r des te rra in s sans v aleur. M ais la pensée de co n d u ire u n e eau fe rtilisa n te su r la p lu p a rt des p o in ts de la C am p in e n e p o u v a it se sé p a re r de celle d’u tilise r, p o u r les tra n sp o rts, les can au x q u i devaient l’am ener. E n effet, u n m é m o ire d ’études (1835) d é crit le p ro b lè m e com m e su it : Soutenir les eaux amenées de la Meuse, le plus longtemps et le plus haut possible sur les arêtes culminantes qui séparent les vallées, afin de pouvoir les répandre latéralement sur les d iffé rents versants; ne pas s’attacher à réduire les longueurs de par cours; faire usage de batelets d ’un faible tonnage, pour que chaque cultivateur puisse avec le secours d’un seul aide, trainer les engrais vers les champs et les récoltes vers les marchés; enfin, faire de l’économie dans les capitaux à em ployer à la construc tion et à l’exploitation, une condition essentielle et qui doit porter sur les dimensions des ouvrages d ’art, écluses, ponts, déversoirs, etc., etc., ainsi que sur le prix des bateaux. C o n stru ite de 1823 à 1856, la lig n e Liège-A nvers com p re n a it le can al de L iège à M a a stric h t, le c an a l de M aas tr ic h t à Bois-le-D uc e t le can al de jo n c tio n de la M euse à l’E scaut. Les écluses, au n o m b re de 24, av aie n t 7 m. de la rg e u r e t au m oins 50 ni. de lo n g u eu r u tile ; le m o u illag e é ta it de 2 m. 30 su r le can al de Bois-le-Duc et de 2 m . 10 su r les d eu x autres. — Les em b ra n c h e m e n ts vers le C am p d e B everloo, vers H asselt e t vers T u r n h o u t fu re n t co n stru its de 1843 à 1874 dans les m êm es co n d itio n s de n a v ig a b ilité que le can al de jo n ctio n , sau f que l’e m b ra n c h e m en t vers T u rn h o u t n ’av ait q u e 6 m. de p la fo n d (au lie u de 10 m .) e t 1 m . 65 de m o u illag e (au lie u de 2 m . 10). Ce d e rn ie r can al a été p ro lo n g é de T u r n h o u t à A n vers de 1866 à 1874 (37,3 km . et 10 écluses de 50 m. X 7 m -)—- C anal d e B ossuit à C ourtrai (1858-1863). Les can au x de l’E sp ierres e t de R o u b aix , o ffra n t ta n t d ’avan tages à la n av ig atio n vers R o u b a ix e t L ille, n ’ex erçaien t q u ’u n e fa ib le in flu e n c e su r le p rix des m a té ria u x henn u y ers destinés à la consom m ation des rives de la Lys belge. C ette situ a tio n p ro v e n a it : I o de la traversée difficile et coûteuse du tunnel de R oubaix; 2° de l’élévation des droits de l’Espierres à D eulem ont; 3° du long parcours jusqu’à Courtrai. L e can al de B ossuit à C o u rtrai (15,4 km .) relie la Lys à l ’E scau t et est u n can al de liaiso n à b ie f de p arta g e . Le can al co m p te 11 écluses de 38 m . X 5 m. 15, d o n t 5 su r le v ersan t de l’E scaut. Le b ie f de p a rta g e , long d ’en v iro n 7 k m ., passe p a r le tu n n e l à sim p le voie de M oen, de 600 m. de lon g u eur. Le tira n t d’eau adm is est de 1 m . 80. — C anal d e B la to n à A th (1863-1868). L ongtem ps A th fu t u n e n tre p ô t des ch arb o n s h e n n u y e rs q u i y fu re n t am enés p a r ro u te de la ré g io n de M ons. L a co n stru ctio n des canaux de M ons à C ondé et de P o m m e rœ u l à A n toing am ena nos in d u strie ls à so u h a ite r u n e liaiso n d u bassin h e n n u y e r avec la D endre. C ette liaiso n fu t réalisée p a r le can al de B la to n à A th , c o n stru it p a r la société con cessionnaire de la D en d re can alisée; long de 21,6 km ., il com pte m alh e u re u se m en t 21 écluses de 41 m. 20 X 5 m . 20; lo n g u e u r m oyenne des biefs en v iro n 1 km . seulem ent. Le tir a n t d ’eau adm is est de 1 m. 90. — C analisation d e la L y s (1832-1881). Le systèm e ad o p té p a r le g o uvernem ent é ta it de p ro c é d e r successi v em ent e t p a r m ode d ’essais à l’am é lio ra tio n de cette riv ière. N ous avons v u q u e le systèm e des b o nds d ’eau n e convenait pas à sa n a v ig atio n e t que la can alisatio n de la Lys f u t en tam ée au X V IIe siècle. Le p ro b lè m e fu t rev u dans son ensem ble e t la Lys fu t e n tiè re m e n t canalisée de 1832 à 1881, au m oyen de sept b arrag es éclusés. Les sas m esu ren t 38 m . 50 X 5 m. 40. Le d e rn ie r (écluse de Saint-G eorges) est situ é dans la tra v erse de G and. Le rouissage du lin a lo ngtem ps gcné la n av igation. A ctu ellem en t, le rouissage en bacs e t sur la rive, a p erm is d e lev er les restrictio n s à la navigation. — C analisation d u H aut-E scaut. \ ers 1860, le gouver n e m e n t d écid a d e re m p la c e r la n av ig atio n p a r bonds d ’e a u d écid ém en t tro p difficile à cause d u tra fic intense, p a r u n e n av ig atio n p e rm a n e n te au m oyen d ’écluses à sas. A p rès les in o n d atio n s de 1872, 1879 e t 1880, on décida de la c o m b in er avec u n e n o rm a lisa tio n et m ie re ctific atio n d u fleuve. Successivem ent fu re n t construites les écluses de G entbrugge (1863), d ’A n toing (1880), de G and -— P o rte de B ruxelles (1886). E lles m esu ra ien t 46 m. 50 su r 6 m . 50; le m o u illag e é ta it de 2 m . 10. — C analisation de la M euse. Les cours d ’eau d u bassin de la M euse se p rê te n t m oins b ie n q u e ceux de la BasseB elgique à u n e nav ig atio n co n tin u e à ra iso n de le u r p lu s fo rte p en te et d ’u n d é b it d ’été relativ e m e n t plus faible. Il y a u n siècle, on n ’av ait fa it que p e u de chose p o u r fa c ilite r la n av ig atio n su r le fleuve. E n été, le lit a p p a raissait com m e u n e succession de m ouilles séparées p a r des seuils q ui, lors des sécheresses, n ’é ta ie n t couverts que de 0,50 m . d’eau. E n h iv er, après des p lu ies abo n d an tes e t lors de la fo n te des neiges, le fleuve ro u la it des flots tu m u ltu eu x . P o u rta n t, on tra n s p o rta it p a r eau, p o u r la consom m ation des riv erain s e t s u rto u t vers la H o lla n d e, les p ierre s, ardoises, chaux, m in e ra is, fers. O n se serv ait de b a te a u x ay an t au plus 45 m. de longueur, 4 m. de la rg e u r, 1 m . 20 d ’enfo n cem en t et p re n a n t u n e charge de 200 tonnes au plus. M ais souvent, l’enfo n cem en t devait être ré d u it et m êm e, à l’étiage, il fa lla it re c o u rir à de p etits b a te a u x p lats n e p o u v a n t tra n s p o rte r plus de dix tonnes. Le ch em in de h alage é ta it en m auvais é ta t ou m êm e in e x ista n t p a r e n d ro its; aussi voit-on sur certaines gravures anciennes les chevaux d e h alag e e m p ru n te r le lit m êm e du fleuve. P e n d a n t que l’on c a n alisait la S am bre, u n a u tre g ran d tra v a il, b ie n p lu s d ifficile, é ta it en tam é : la liaison p a r eau de la M euse à la M oselle p a r u n can al e m p ru n ta n t le cours de l’O u rth e e t celui de la Sure. M ais cette audacieuse en tre p rise , in te rro m p u e p a r la rév o lu tio n de 1830, n e fu t pas co n tinuée, sauf su r l’O u rth e in fé rie u re , q u e l ’on canalisa p o u r b a te a u x de 300 to nnes en aval de C hênée et p o u r p e tits b a te a u x tra n s p o rta n t u n e tre n ta in e de tonnes, e n tre C hênée e t C om blain-au-P ont. Ces tra v a u x fu re n t term in és en 1857. A la m êm e épo q u e, on re p o rta le d ébouché en M euse à l’aval de Liège p a r le creu sem en t de la d ériv atio n . 43 La n av ig atio n en a m o n t de C hênée n e p r it aucu n déve lo p p e m e n t a p p ré c ia b le, à cause d u fa ib le to n nage des b a te a u x ; a c tu e lle m e n t elle est p ra tiq u e m e n t nulle. La c a n alisatio n de la M euse elle-m êm e n e com m ença q u ’en 1852. P récéd em m en t, on av ait co m pté u n iq u e m e n t su r des tra v a u x de ré g u la risa tio n d u lit p o u r ré a lise r en to u t tem p s u n e p ro fo n d e u r d ’eau de 1 m . 50 au m oins en a m o n t de Liège. E n aval de cette ville, p a r la cons tru c tio n e n tre 1845 e t 1850 d u can al la té ra l à la M euse e n tre Liège et M aestrich t p ro lo n g e a n t le canal de Maestr ic h t à Bois-le-Duc te rm in é en 1826, on av ait su b stitu é le can al au fleuve en ta n t q u e voie nav ig able, c’est-à-dire que l’on re n o n ç a it à can aliser le fleuve. M ais, en tre ce can al et la S am bre accessibles tous d eu x aux b a tea u x de 1 m. 80 d ’enfo n cem en t, on ne p o u v a it lo g iq u em en t m a in te n ir a n tro n ç o n d u fleuve de N a m u r à Liège, à la p ro fo n d e u r de 1 m. 50 seu lem en t. I l fa llu t l’a p p a ritio n d u systèm e de b a rra g e à aigu illes et ferm ettes créé p a r P o iré e et a p p liq u é p o u r la p re m iè re fois su r la Seine, p o u r q u ’on se d éc id â t à é ta b lir su r la M euse des barrag es éclusés (ty p e P o iré e p e rfe c tio n n é p a r K iim m e r), d o n t la p lu p a r t so n t encore en service. Les tra v a u x fu re n t exécutés de 1852 à 1867 e n tre Liège e t N am ur. Les écluses av aien t 56,75 m . de lo n g u eu r u tile e t 9 m. de larg eu r. P e n d a n t q u e ces ouvrages de c an alisatio n s’é ri g eaient, la section H e rm a lle s/A rg en teau -V isé é ta it aussi canalisée e t re lié e au can al de L iège-M aestricht, afin de m e ttre en liaiso n avec ce can al les q uais de certains ch arbonnages. E n tre N a m u r et H astière, on f it usage de b arrag es m ixtes en p a rtie d u ty p e P o irée, en p a rtie à hausses b ascu lan tes d u ty p e C h an o in e q u i v e n ait aussi de recev o ir ses p rem ières a p p lic a tio n s su r la Seine e t l’on p o rta la lo n g u e u r u tile des écluses à 100 m . et le u r la rg e u r à 12 m . O n env isag eait de p o u v o ir écluser en u n e fois u n tr a in de 4 p én ich es avec rem o rq u eu r. La can alisatio n s’acheva à H a stiè re en 1880. C o n sta ta n t le succès des tra v a u x de can alisatio n de la M euse belge, le G o u v ern em en t fran çais, dès av a n t la g u e rre de 1870, d écida d ’e n ta m e r des tra v a u x analogues su r la M euse française. Ceux-ci, com m encés aussitôt la p a ix signée, en 1871, fu re n t m enés avec g ran d e activité, si b ie n que p e u de tem p s ap rès l’ach èv em ent de la can a lisa tio n en B elgique, fu t réalisée la jo n c tio n p a r voie d ’eau e n tre l’E st fra n ç a is e t Liège e t A nvers. Ces voies d ’eau o n t servi et serv en t encore à u n actif échange de p ro d u its e n tre les d eux pays. La B elgique a im p o rté d u sei b r u t p ro v e n a n t des salines de l’Est français, des bois de m in es des forêts de l’A rd e n n e ; elle a e x p o rté s u rto u t d u ch arb o n . I l est à n o te r que le Barrage à aiguilles et ferm ettes sur la Meuse, à Huy. 44 Barrage m ixte (type Poirée et Chanoine) sur la Meuse (entre Nam ur et H astière), à R ivière. tra n s p o rt des m in erais lo rra in s, d o n t les gisem ents ne sont pas pro ch es d ’u n e voie d’eau, s’est to u jo u rs fa it en w agons sp éciaux p a r train s. B. — D e 1880 à 1914. Ju sq u ’en 1880, les tra v a u x d ’am é lio ra tio n , de can a lisatio n et de co n stru ctio n se p o u rsu iv ire n t sans in te r ru p tio n , tissan t su r la B elgique u n vaste réseau m o derne de voies navigables. Si l’on s’im agine, en effet, que, d ’u n e p a rt, le b a te a u de 300 to nnes re p ré se n ta it à cette épo q u e u n e exception et que la p lu p a rt de nos tra n sp o rts in té rie u rs s’effec tu a ie n t su r des p etits b a te a u x de 30 à 175 to nnes et que, d ’a u tre p a rt, la te c h n iq u e dans la co n stru ctio n n ’avait pas encore fo rte m e n t évolué e t que le m a té rie l p o u r l’exécution des tra v a u x é ta it encore ru d im e n ta ire , l’on d o it a d m ire r la la rg e u r de vue de nos ancêtres dans ré ta b lisse m e n t de le u rs p ro je ts e t la co m p réhension éclairée des pouvoirs p u b lics q u i le u r o n t donné les m oyens de les exécuter. A p a r tir de 1880, nous constatons u n ralen tissem en t m a rq u é dans l’exécu tio n des tra v a u x h y d rau liq u es. La B elgique av ait com m encé dès 1835 l’étab lissem en t d ’un réseau de voies ferrées q ui, se ra m ifia n t en p e u de tem p s su r to u t le te rrito ire , a lla it a b so rb e r to u te l’activité du g ouvernem ent. A p p u y ée p a r l’o p in io n p u b liq u e q u i con sid é ra it les tra n sp o rts p a r voie d ’e a u com m e rétro g rad es, séduits p a r la vitesse a p p a re n te et la fa cilité de livraison des chem ins de fer, convaincus de l’économ ie des tra n s p o rts p a r fer, les p o u voirs p u b lics su p p rim a ie n t presq u e to u t c ré d it à la m o d e rn isatio n de la voie d ’eau in té rie u re . D epuis 1880, ju sq u e 1914, p e u de tra v a u x fu re n t ainsi exécutés. E t p o u rta n t, la n av ig atio n in té rie u re ré sistait. B ien plus, dès 1900, l’im p o rta n c e de ces tra n sp o rts augm en ta it. M ais jam ais, elle n e p u t re c o n q u é rir e n tiè re m e n t la fav eu r des pouvoirs publics. Les grandes e n trep rise s exécutées à cette époque av aien t p o u r o b je t le d é v elo p p e m en t des po rts m aritim es, leu rs accès vers la m e r et leu rs racco rd em en ts aux voies ferrées. re m p la c e r ou de d o u b le r ces p etites écluses p a r de n o u veaux ouvrages ay a n t les m êm es dim ensions q u ’en am o n t de N am u r, m ais ces trav a u x , com m encés à p a r tir de N a m u r vers l’aval, n ’a v aien t pas encore a tte in t H u y en 1914. b) C anal d e G and à B ruges : ce vieux canal, d a ta n t d u rè g n e de M arie-T hérèse, fu t élarg i e t a p p ro fo n d i sur u n e d istance de 13 km . e n tre G and e t S chipdonk. c) C anaux d e la C a m p in e : a m élio ratio n progressive des co nditions de n av ig a b ilité p o u r a rriv e r fin alem e n t à u n m ouillage de 2 m . 30 e t u n e la rg e u r au p la fo n d de 10 à 14 m . C ette tra n sfo rm a tio n de la cuvette s’est p o u r suivie ap rès la gu erre de 1914-1918 en vue de p e rm e ttre le croisem ent facile des « cam pinois » d e 600 tonnes. Tunnel de Godarville, sur le canai de Charleroi. V ers l’in té rie u r d u pays, le canai d e C harleroi à B ruxelles, avec ses p e tite s et nom breuses écluses, son tu n n e l de la B ê te R efaite, à G odarv ille, d o n t la section é ta it à p ein e su p é rie u re à celle d u b a q u e t de 70 tonnes, é ta it b ie n im p a rfa it e t l ’o n n e ta r d a pas à se re n d re co m p te de la nécessité de le m o d ern iser. E n 1854 e t 1857, il fu t re n d u accessible au x b a te a u x de 300 to n n es qui c irc u la ie n t su r les p rin c ip a le s voies n av ig ables d u pays, m ais seu lem en t d ep u is la S am b re ju s q u ’à l’écluse n° 9, à V iesville. U ne loi de 1879 d écid a la tra n sfo rm a tio n to ta le du can al e t ses e m b ran ch em en ts, ainsi q u e la c réa tio n du can al d u C entre. S u r le v e rsa n t Sam bre, ils fu re n t exécutés de 1882 à 1893; su r celui de B rux elles, on les com m ença en 1890, m ais les tra v a u x tra în è re n t. U n siècle ap rès sa créatio n , le tro n ç o n B ru xelles-C labecq n e liv ra it encore passage q u ’au x b aquets. Le canal d u C entre. D écidée en 1879, la co n struction de ce canal, p o u rta n t si n écessaire p o u r ré a lise r u n e liaiso n O uest-Est, n e fu t g u ère p lu s ac ti vée q u e les tra v a u x p récéd en ts. L a p a r tie am o n t, y com pris l’ascenseur de La L ouvière, en tam ée en 1882, f u t p rê te en 1888 e t celle d ’aval en 1894; to utefois, ie tro n ç o n in te rm é d ia ire , avec les tro is au tres ascenseurs, n ’a été achevée q u ’en 1917. Les d ifficu ltés é ta ie n t énorm es, la d if féren ce de n iv e a u é ta n t de 90 m. su r u n e lo n g u e u r d e 20 k m . I l a été nécessaire de co n stru ire q u a tre ascenseurs h y d ra u liq u es à d o u b le sas p o u r b a te a u x de 300 tonnes, lesquels, à l’ép o q u e de le u r constru ctio n , o n t été classés, à ju s te r a i son, p a rm i les œ uvres les p lu s re m a r q u ab les de la te c h n iq u e . Le tir a n t d ’eau est de 1 m. 90 e t les dim ensions des sas 40 m. 80 X 5 m . 20. I l co n v ien t en co re de sig n aler q u e l ques tra v a u x q u i se p la c e n t à la m êm e époque. a) M euse : Les écluses de 56 m . 75 X 9 m., ex istan t e n tre N a m u r e t Liège, c o n stitu a ie n t u n e en trav e à la n av ig a tio n ra p id e p a r tra in s de b a te a u x q u i se p r a tiq u a it co u ram m en t. O n e n tr e p r it de d) A m é lio ra tio n d u bassin d e l’E sca u t M a ritim e à l’a m o n t d ’A nvers. D epuis 1880, plu sieu rs co upures ont été exécutées à l’E scau t M aritim e dans sa région am o n t e t le fleuve a été co m p lètem en t n o rm alisé d epuis G and ju sq u e p rès de T erm onde. Le R u p e l a été d ’ab o rd am élio ré p a r la co n struction d ’épis et, p lu s ta rd , p a r digues basses, dans sa p a rtie aval, afin de p e rm e ttre aux cargos d ’accéder au C anal M aritim e de B ruxelles. La D yle, à l’aval de M alines, e t la Senne, dans sa p a rtie m a ritim e , o n t été c o m p lè tem en t calibrées. Conclusions : La ca rte — in d ex 1914 — p e rm e t, en la c o m p a ra n t avec celle —• in d e x 1830 — de se re n d re com pte d u t r a vail co nsidérable accom pli d u ra n t ces 80 années. O n p e u t en conclure que le réseau e n tie r des voies navigables av ait été m o d ern isé et co m p lété e t ce n o n o b sta n t le d év elo p p em en t d u ch em in de fe r e t des vicinaux. Le c en tre de gravité de ces tra v a u x s’est p lacé en tre 1815 et 1880, l’a tte n tio n des pouvoirs p u b lics s’é ta n t d é to u rn é e de la voie d ’eau ap rès cette époque. N ous verrons p a r la suite q u ’il y e u t u n rev irem en t, m ais que celui-ci ne fu t que p a rtie l et le n t à se p ro d u ire . L ’ascenseur de La Louvière. 45 C H A P IT R E III. Le ré s e a u des voies nav ig ab les de 1914 ju s q u ’à n o s jo u rs. A p rès l’arm istice, la ré p a ra tio n des dom m ages causés p a r la g u erre ab so rb a la m a je u re p a rtie des crédits. L a d e stru c tio n p ro fo n d e de certain s ouvrages de re te n u e su r le H aut-E scaut am en a l’A d m in istra tio n à to n n ag e et l’au g m en ta tio n c o n tin u e d u to nnage des b a te a u x affectés aux grands tra n sp o rts in te rn a tio n a u x . A tte n tif à cette d e rn iè re év o lu tio n e t conscient de la v ita lité p e rsista n te de la n av ig atio n in té rie u re , d ’une L ’écluse-barragée d ’Audenaerde, sur le Haut-Escaut. p ro p o se r la ré a lisa tio n p a rtie lle d ’u n p ro je t d a ta n t d ’av an t-g u erre e t te n d a n t à re n d re le H au t-E scau t n av i gable au x 600 tonnes. Les créd its n e p e rm ire n t q u e la co n stru ctio n des n o u veaux b a rra g e s éclusés de K ain , E sp ierres, B erchem , A u d e n a e rd e et A sp er (e n tre 1919 et 1922). Les sas des écluses m e su re n t 126 m. X 14 m -? avec p o rte in te rm é d ia ire ré a lisa n t u n sas de 41 m . 50. Les anciens b arrag es à p o u tre lle s fu re n t rem p lacés p a r des vannes ty p e Stoney. Ces ouvrages m o d ern es fu re n t éq u ip és élec triq u e m en t. U n b o u cb o n à ch acu n e des e x trém ités d u H au t-E scau t —■ n e p e rm e tta n t q u e le passage des 300 to n n es — su b siste en co re de nos jo u rs : ce so n t les vieilles écluses de la P o rte de B rux elles, à G and, et l’écluse d ’A ntoing. Q uelques tra v a u x de n o rm a lisa tio n sont en cours d ’ex écu tio n dans la rég io n de T o u rn ai. p a rt, et aux in o n d atio n s calam iteuses dans le b assin de la M euse (1925-26) d ’a u tre p a rt, le g o u vernem ent dressa, en 1927, u n pro g ra m m e des grands tra vaux en vue d ’a d a p te r une p a rtie d u réseau des voies navigables aux exigences économ iques. Ce p ro g ra m m e co m p re n a it : 1. — La m o d e r n is a tio n d u c a n a i d e C h a rle r o i à B ru x e lle s. L a ca rte —• in d e x 1914 — m o n tre que le can al de C h arle ro i à B ru x elles — accessible aux b a te a u x « spits » d ep u is M arch ien n e ju sq u e C labecq — ne liv ra it passage e n tre C labecq e t B ruxelles, q u ’aux 70 tonnes, les fam eux b aq u e ts de C h arleroi. L ’A d m in istra tio n re p r it, ap rès 1918, les tra v a u x d ’am é lio ra tio n d u can al de C h a rle ro i à B ru xelles e t le re n o u v ellem en t de c ertain s ouvrages de la M euse canalisée. A cette ép o q u e, le réseau belg e é ta it resté en g rande p a rtie dans l’é ta t où il se tro u v a it en 1880. B ien plu s, le m a n q u e d ’e n tre tie n e t de m o d e rn isatio n de ses ouvrages d ’a rt en av ait fo rte m e n t d im in u é le re n d em ent. D ’a u tre p a rt, u n e év o lu tio n q u a n t aux d im e n sions des b a te a u x av ait d é jà d ep u is de longues années re te n u l’a tte n tio n de l’a d m in is tra tio n ; on avait, en effet, con staté la d isp a ritio n p rogrèssive de b a te a u x de p e tit 46 L ’écluse de Clabecq sur le canal de Charleroi. I VI s: dT c ri ^ Ll_ J c l cQ f n (— ) (O — in *=3 ; , , , M ■o 1— ^ O V-' H-(- -O oO 0OO O cOO (\i ■oiOfp c ü_l o üJ -T *P " T - 4 S < c <1 c__ ) Dès 1924, rA d m in is tra tio n av a it dressé u n pro g ram m e de m o d e rn isa tio n co m p lète de cette section et com m encé son exécution. L e F o n d s des G ran d s T ra v a u x p e rm it d ’accélérer sa ré a lisa tio n e t de v o ir son ach èv em en t en 1934. L ’A d m in istra tio n des V oies H y d ra u liq u e s, saisie de la q u estio n de l’év acu atio n des eaux de crues de la Senne en a m o n t de B rux elles, décida, en vue de m e ttre la c a p ita le à l ’a b ri des in o n d a tio n s, de c a p te r, p a r des prises d ’eau, les têtes d e crues de la Senne, à L em becq e t à A n d e rle c h t e t de les év acuer p a r le canal de C h a r le ro i à B ru x elles e t u n e p a rtie d u can al m a ritim e p o u r les re s titu e r en su ite à V ilv o rd e, a u m oyen de siphons auto-am orceurs. Les tra v a u x de V ilvorde, q u i so n t en voie d ’achève m en t, c o m p re n n e n t la c o n stru c tio n d ’u n g ran d bassin b ra n c h é su r le c a n a l m a ritim e , co n d u isan t à la b a tte rie sip h o n s auto-am o rceu rs q u i re n d ro n t le d é b it à la Senne re c tifié e su r p lu sie u rs k ilo m è tre s de lo n g u e u r e n tre V ilv o rd e e t E p p eg em . C ette re c tific a tio n d o it p e rm e ttre l’étab lissem en t d ’u n p o r t m a ritim e e t flu v ia l à plu sieu rs darses d o n t la p re m iè re sera co n stitu ée p a r le bassin en exécution. Le barrage de la Senne, à Eppeghem. ta n ts d u sol v ie n d ra ie n t encore à se p ro d u ire . Le p ro gram m e p ré v o it le rem p la c e m e n t des 13 barrag es éclusés à l’aval de M onceau (inclus) p a r 9 barrag es éclusés m odernes à deux p e rtu is de 12 m . 50 ferm és p a r des vannes Stoney. Les dim ensions d u ty p e d ’écluse p r i m itiv em en t ad o p té (M onceau e t M arcinelle) é ta ie n t de 110 m. X 12 m. 50. P o u r les au tres écluses, il fu t décidé de p o rte r le u r lo n g u e u r à 136 m ., afin d ’en au g m en ter le re n d em en t. A ctu ellem en t, su r les 9 ouvrages prévus, q u a tre seu lem en t sont e n tiè re m e n t re co n stru its : ce so n t M onceau, M arcinelle, A uvelais et N a m u r et, en o utre, le b a rra g e de M ornim ont. Des tra v a u x de n o rm a lisa tio n fu re n t exécutés dans la rég io n de C h arlero i, T am ines, A uvelais, M o rn i m o n t et N am ur. 3. — A m é lio ra tio n d e la M e u s e lié g e o is e . L ’écluse 37 à Anderlecht sur le canal de Charleroi (2 sas). E n o u tre , elle en p ro fita p o u r re n d re le tro n ço n de C labecq à B ru x elles accessible au x 600 tonnes, v o ire aux 1.350 tonnes, en é ta b lissa n t des écluses de 81 m . 60 X 10 m. 50; elle ra m e n a le n o m b re to ta l des écluses de 55 à 37. L ’in o n d a tio n ca ta stro p h iq u e du 1er ja n v ier 1926 a fa it a d m e ttre u n pro g ram m e de n o rm alisatio n de la M euse liégeoise q u i v en a it d ’être é tab li. Les ouvrages destinés à a m é lio re r la n av ig atio n sont en fa it l’accessoire d e ce vaste p ro je t. 2. — A m é lio ra tio n d e la B asse -S a m b re e n tr e C h a rle r o i e t N a m u r. La g ran d e im p o rta n c e économ ique des bas sins in d u strie ls de C h a rle ro i e t L iège a in c ité les pou v o irs p u b lic s à p ro c é d e r à l ’am énage m e n t d e la B asse-Sam bre à p a r tir de M onceau, so it su r u n e lo n g u e u r de 69 km . p o u r les b a te a u x cam pinois de 600 tonnes. Ces tra v a u x v isa ie n t en m êm e tem p s à u n m e ille u r é co u lem en t des eaux de crues. E n effet, u n e é tu d e avait re c o n n u q u ’il é ta it pos sible, p a r des trav au x de n o rm a lisa tion à l’exclusion de to u s tra v a u x n o u v eau x d ’endiguem ent, de m e ttre fin au x d éb o rd em en ts de ta S am b re su r to u te sa lo n g u eu r, sau f e n tre M alo n n e e t N am u r, où les crues de la M euse o n t u n e in flu e n c e p ré p o n d é ra n te su r les h a u teurs des eau x dans la S am bre et sauf aux en d ro its où de n o u v eau x affaissem ents im por48 aga ■ - Il Le barrage-écluse de Marcinelle sur la Basse-Sambre. Le p ro g ra m m e p ré v o it la su p p ressio n des sep t b a r rages ex istan ts e n tre L ièg e-F o n d erie (inclus) e t B en-A îiin (exclu) e t le u r re m p la c e m e n t p a r tro is ouvrages n o u veaux à g randes vannes w agons levantes, surm ontées de Le p rin c ip a l avantage p o u r la nav ig atio n consiste dans la d im in u tio n d u n o m b re d ’écluses e t l’allo n g em en t cor resp o n d a n t des biefs. Les sep t sections de jad is, m esuranl de 2,5 km . à 8,5 km . se ro n t rem placées p a r tro is bief.- V , ■ Le barrage de Liège-Monsin. hausses bascu lan tes, avec y accolées de grandes écluses resp ectiv em en t de 10, 10 e t 18 km . Le d e rn ie r com p ren d to u te la trav ersée de la rég io n liégeoise fo rte m e n t in d u s de 136 m. X 16 m . p e rm e tta n t l ’éclusage sim u ltan é de 4 cam p in o is de 600 to n n es avec re m o rq u e u r ou des tria lisé e et est, en o u tre, au niv eau du can al A lb ert, dont le p re m ie r b ie f m esure 38 km . O n conçoit aisém ent b a te a u x isolés ju sq u e 2.000 to n n es avec re m o rq u eu r. l’im p o rta n c e économ ique d ’u n e te lle ré a lisa tio n q u i offre A R am et-Ivoz, on a é ta b li en o u tre u ne p e tite écluse à la n av ig atio n u n b ief p o u r 2.000 tonnes, long de 56 km . de 55 m . X ? m. 50 p o u r les b a te a u x au tom oteurs. 11 en est de m êm e à N euville. 4. — Le C a n a i A lb e rt. A M onsin, d eux écluses de 136 m . X 16 m- o n t été con stru ites, l’u n e p o u r la n av ig atio n M euse p ro p re m e n t L a loi p ré v o y a n t la co n stru ctio n d ’u n canal re lia n t d ite e t l ’a u tre M euse-C anal A lb e rt p o u r la p é rio d e de d ire c te m e n t Liège à A nvers fu t p ro m u lg u ée p a r le G ou crues d u fleu v e; n o rm a le m e n t cette d e rn iè re navigation v ern e m e n t belge en 1928. est assurée p a r le p e rtu is d ’u n e écluse de garde. Le canal A lb e rt s’em b ra n ch e d ire ctem en t sur la M euse canalisée, im m é d ia te m e n t en am o n t d u b a rra g e M onsin : L e m o u illag e a été p o rté à 3 m . m in im u m dans les l’écluse et la p a s s e s n a v i tê te de garde gables sur construite t o u t e l’é te n dans l ’î l e d u e d e la M onsin s o n t Meuse lié n o rm a lem e n t geoise. D e u x des ouvertes. A p a r t i r de grands b a r rages sont W an d re ju s co n stru its et q u ’à P e t i t en service à L a n a y e , le Ramet-Ivoz can al A lb e rt se superpose et à Liègeau can al de Monsin. Un Liège à M aas troisièm e tr ic h t; il est d o it ê tre con en r e m b l a i , s tru it à N eu atteignant ville-sous ju sq u e 10 m. H uy. P a r suite au-dessus du n i v e a u des d e la d im i terres. n u t i o n du Le canal de n o m b r e des r a c c o r d eouvrages de Le barrage d’Yvoz-Kamet sur la Meuse in en t de Hacr e t e n u e , la eo u rt à Visé ch u te est de reste en service au m oyen d ’u n e écluse de 55 m . X ^,50 m. 5 m . à M onsin et de 4 m . 45 à R am et-Ivoz et à N euville. avec u n e ch u te de 7 m . 25. Ces d én iv ellatio n s o ffre n t la p o ssib ilité de ré c u p é re r A P etit-L an ay e est é ta b li le racco rd avec le tro n ço n l’én erg ie h y d ro -é le c triq u e ; l ’in s ta lla tio n de centrales au n ée rlan d a is d u vieux can al vers M a a stric h t au m oyen fil de l’eau, a été p révue. 49 La tranchée de Vroenhoven. Le Memorial du R oi A lbert à la jonction du Canal A lbert et de la Meuse à Monsin (Liège). ch etée p a r 6 groupes d ’écluses, d o n t 5 de 10 m . et la d ’u n e écluse à d o u b le sas de 55 m . X ? m - 50. L ’em p la cem en t p o u r u n e écluse de 136 m . X 16 m. est réservé. d e rn iè re de 5 m . de chute. Les groupes de 10 m . de ch u te c o m p re n n e n t deux D e P e tit-L a n a y e à H asselt, le can al A lb e rt est creusé en grands sas de 136 X 16 X 4 e t u n p e tit de 55 X ^,50 X site n o u v eau (tran ch ées de K a n n e et V ro en h o v en ). A 4 m . Les grands peup a r tir de H asselt, le ca --------------vent c o n te n ir 4 kasts n a l A lb e rt suit, su r u n e r cam pinois ou u n b a lo n g u e u r de 22 km ., le te a u de 2.000 to n n es tracé de l’an cien canal plus u n re m o rq u eu r. d ’e m b ra n c h e m en t vers Le p e tit sas est spécia H asselt. E n tre K w aadlem en t p ré v u p o u r les m ech elen et H eren tals, le can al est, u n e fois cam pinois m otorisés. de plu s, en site n o u Le p ro fil tran sv ersal veau. A H eren tals, se n o rm a l p rése n te u n e situ e le ra cco rd em en t la rg e u r de 26 m . à de l’ancien can al de 3 m . 50 de m ouillage et jo n ctio n . E n tr e H e re n u n tir a n t d ’eau de 5 m. tals et V iersel, le canal au m ilie u et de 3 m . 75 A lb e rt est ég alem ent aux reins. en site n o u v eau p o u r O u tre les écluses, le é v ite r la trav ersée de canal A lb e rt co m p o rte l’ag g lo m ératio n de H e nom bre d ’ouvrages d’a rt Les écluses jum elées de Petit-Lanaye et la tranchée de Caster. ren tals. A p a r tir de intéressants, p a rm i les V iersel, le tra c é est quels de très grands celui de l’ancien can al de jo n c tio n M euse-Escaut. aqueducs-siphons, d ’im p o rta n ts m u rs de q u a i et 63 ponts, O n a d o p ta com m e b a te a u -ty p e p o u r le c a b b rag e du d o n t 60 fixes et d’une h a u te u r lib re m in im u m de 6 m. 50, canal, le b a te a u R h in -H e m e , de 80 m. de long, de les tro is dern iers, situés aux abords du p o rt d ’A nvers 9 m . 50 de large '.tant des p o n ts bas et ay an t u n e ca p a cu lants d u ty p e cité de ch arg e Strauss, d ’une passe m ent d ’en v iro n de 26 m. Le creu1.350 tonnes p o u r m e n t d u can al A l u n tir a n t d ’eau de b e r t a nécessité des 2 m. 50. Les d i tra v a u x de te rra s m ensions d u canal sem ents gigantes fu re n t tou tefo is ques p o u r lesquels conçues de te lle il a été fa it usage so rte que les b a d u m a té rie l le plus teau x d u R h in de m o d ern e du ty p e 2.000 ton n es (100 le p lu s lo u rd , ta n t X 12 X 2,80) p u is p o u r les te rrasse sent l’e m p ru n te r m en ts à sec (exca sans in co n v én ien t vateu rs et pelles à m o y e n n a n t u n e lé v a p e u r), que p o u r gère rédxiction de les tra v a u x de d ra vitesse. gage (cutters-aspiLe can al p ré se n ra te u rs ). Des re te u n e ch u te to tale cords o n t été b a t de 56 m ., sans biefs tu s à cette occa de p a rta g e , et est sion. C’est ainsi a lim e n té p a r la que lors de l’exé M euse à Liège. cu tio n des écluses C ette ch u te est r a de O olen, on est Le pont de Lanaye. 50 p a rv e n u à d ép lacer 30.000 m 3 de te rre s en 24 h eu res, au m oyen de tro is cutters-asp irateu rs m a n œ uvres p a r des é q u i pes q u i se re la y a ie n t de 8 en 8 heures. I l y a lie u d ’a ttire r sp écialem en t l’a tte n tio n su r les d iffic u l tés e x tra o rd in a ires q u ’o n p ré v o y a it d e voir re n c o n tre r lors d u creu sem en t de la g ran d e tra n c h é e de E igenbilzen, de 30 ín. de p ro fo n d e u r, dans le sud d u L im bourg. E lle fu t creusée dans des te rra in s de sable v asard et d 'arg ile, Le pont de Briegden. Les écluses de Hasselt après leur restauration. L ’écluse double de Genck. d o n t la sta b ilité dev ait ê tre assurée p a r u n d ispositif de d rain ag e effi cace e t d u rab le. Les n o m b reu x sondages de reco n naissance avaient rév élé q u e la tr a n chée nécessitait des déb lais dans l’étag e R u p é lie n , co m p re n a n t no ta m m e n t de bas en h a u t : u n e couche d ’argile gris-bleu de 3 à 6 m ., une couche de 7 à 8 m. de sables fins va seux à n a p p e c a p tive, u n e couche d’arg ile fo rte m e n t sableuse a y a n t ju s qu e 12 m . d ’épais- se u r; a u -d e s s u s de cette couche, ju s q u ’à la surface d u sol, des sables vasards qui dans la p a rtie am ont de la tra n c h é e o n t été enlevés p a r érosion et rem placés p a r u n te r ra in graveleux. La so lu tio n adm ise co m p o rte u n e cunette re n d u e étan c h e p a r rev ête m en t en béton, 1’ étab lissem en t de deux tran ch ées d ra i nantes ren fe rm a n t des collecteurs visitables, au-dessous du ch em in de halage. Au-dessus du chem in de h a la g e fu re n t éta blis les systèm es de Le Canal Albert, à Herentals. drain ag e suivants : des épis-drains é ta gés e t u n e galerie d ra in a n te lo n g itu d in a le c a p ta n t les eaux p ro v en an t d ’u n e couche de g ravier su p érieu re. Les talu s exécu tés avec in c lin a i son de 1 6 /4 e t avec herm es in te rm é diaires sont recou verts, com m e p ro te ctio n c o n tre les agents a tm o sp h é ri ques, de 0,70 m. de sable graveleux et d ’u n e couche de 0,30 m. de te rre végétale et de ga zon. Les tra v a u x du C anal A lb e rt qui 51 encore c o m p lète m en t term inées. C’e st alors q u ’écla ta la nécessitèren t u n e dépense de q u e lq u e 2 m illia rd s de deuxièm e gu erre m o ndiale. francs (v a le u r 1939), o n t été effectués à u n e a llu re E n m ai 1940, tous les po n ts sa u tè ren t, à l’ex cep tio n ra p id e . E n ta m é en 1928, le u r ach èv em ent é ta it p rév u des tro is po n ts b asculants d ’A nvers. Les écluses aussi p o u r 1941. C ep en d an t, le G o u v ern em en t do n n a l’o rd re fu re n t p a rtie lle d ’o u v rir coûte que m ent détru ites. coûte le can al à la A près avoir été n av ig atio n dans le p ro v iso irem en t ré c o u ra n t de l’été parées p e n d a n t l’oc 1939, a fin de fa ire c u p a tio n , elles su co ïn cid er son ach è b ire n t le m êm e sort vem en t avec l’E x lo rs de la re tra ite p o sitio n de l’E au , des A llem ands. d o n t l’o rg an isatio n A l’ex ce p tio n de à Liège av a it été le u r éq u ip em e n t décidée e n tre éle ctriq u e, les éclu tem ps. Les trav au x ses fu re n t p ro visoi fu re n t dès lors con re m e n t rép arées sid é ra b le m e n t ac dès la lib é ra tio n , célérés. Dès 1939afin d ’a id e r aux 40, le can al liv ra tra n sp o rts des a r donc passage, en m ées alliées. tre H assel e t A n Dès la fin des vers, à des b a te a u x h o stilités, les éclu de 2.000 tonnes. ses p u re n t ê tre m i E n a m o n t de H as ses à sec e t ê tre re selt, le n iv eau m ises en é ta t. E n d ’eau d é fin itif du octobre 1947, la can al n ’é ta it pas n av ig atio n é ta it ré encore a tte in t et ta b lie su r to u te la les écluses, b ien lo n g u eu r d u canal q u e d é jà en ser Poni basculant (type Strauss) au débouché du Canal Albert A lb ert. vice, n ’é ta ie n t pas dans le bassin de Strasbourg, à Anvers. C H A P IT R E IV. L a m o d e rn is a tio n d u ré s e a u des voies navigables. 1. — S itu a tio n d u r é s e a u à la lib é r a tio n (s e p te m b re 1944) e t tr a v a u x d e r é p a r a tio n . C om m e en 1918, le C orps des P o n ts e t Chaussées se tro u v a it, ap rès la lib é ra tio n d u te rrito ire en sep te m b re 1944, d ev a n t u n e tâ c h e d iffic ile e t ard u e. S u r u n to ta l de 1.572 km . de voies navigables que c o m p o rta it n o tre réseau, à p e in e 168 km . re sta ie n t en é ta t de n a v ig a b ilité à la d ate d u 4 sep tem b re 1944. Ces voies c o m p re n a ie n t : 1) La D endre canalisée : depuis Ath jusque Term onde, soit 65,324 km. ; 2) Le canal de Bruxelles au R upel : soit 31,900 km. La destruc tion de quelques ponts im posait néanmoins un tirant d’eau réduit à 4 m. 25 durant les prem iers m ois; 3) Le canal de Bossuyt à Courtrai : soit 15,357 km .; 4) Le R upel : soit 11,980 km .; 5) Des voies d’im portance secondaire telles : la Durme (jusqu’à L okeren), la Dyle et le canal de i ’Lspi-erres : soit environ 61 km. D ès les p re m ie rs jo u rs de la lib é ra tio n , l’A d m in istra tio n d es P o n ts e t C haussées d irig ea ses effo rts vers le 52 d é b la ie m e n t des voies navigables encom brées p a r les d éb ris des p o n ts d é tru its, la co n stru ctio n de p o n ts p ro visoires e t d éfin itifs, la re sta u ra tio n des ouvrages d ’a rt endom m agés e t le relèv em en t des n o m b re u x b atea u x som brés. Le p re m ie r b u t à a tte in d re consistait à dégager n o tre réseau flu v ia l de to u tes entraves e t à le re n d re navigable. L ’A d m in istra tio n des V oies H y d ra u liq u e s a p le in e m e n t réa b sé ce p re m ie r b u t; en effet, l’év o lu tio n d u parco u rs n av ig ab le depuis la lib é ra tio n d é m o n tre en suffisance l’e ffo rt réalisé : Le Le Le Le 4- 9-1944 : 168 km. 1-11-1944 : 854 km. 1-12-1944 : 1.104 km. 30- 6-1945 : 1.473 km. Le 1 décem bre 1945 to u t le réseau est n av igable, sauf le can al A lb ert, d o n t q u elq u e 50 km . o n t d û ê tre m is à n o u v eau h o rs service p o u r p e rm e ttre les ré p a ra tio n s défin itiv es des écluses de G enk, D iep en b eek , H asselt, K w aad m ech elen et O oien. Ja a rY — 'ÜPtair-ta. ¿WpDD/y/jj/ CU 1/7 X" iT lOJquD ^puW % tbrutft tr i m --4 “ CT) mw La ré p a ra tio n des des voies n avigables cette tâclie n ’est pas h a rd im e n t d ire que réalisatio n . dom m ages de g u erre à n o tre réseau est év alué à 5 m illia rd s de fran cs; encore te rm in é e , m ais nous pouvons le p rin c ip a l est fa it ou en voie de 2. — La m o d e r n is a tio n d u r é s e a u b e lg e d e s v o ie s n a v ig a b le s . Le réseau te l q u ’il se p ré se n te a c tu e llem en t re n d des services in co n testab les à l’économ ie n a tio n a le ; p o u r ta n t, en p résen ce de l’a u g m e n ta tio n co n stan te d u to nnage et de la m o to risa tio n progressive des im ités de n o tre flo tte in té rie u re , il d ev ien t in d isp e n sa b le de l’a m élio rer et de le m o d e rn ise r p ro fo n d ém en t. N o tre réseau des voies n avigables a com m e base les d eux fleuves, E scau t et M euse avec leu rs affluents. I l a été co m p lété p a r u n e série de can au x re lia n t les bassins h y d ro g ra p h iq u e s de ces fleuves o u d eux po in ts d ’un m êm e bassin h y d ro g ra p h iq u e . Si on co nsidère le réseau te l q u ’il se p ré se n te actu ellem en t, on d istin g u e des voies axiales p a r ta n t de n os p o rts m a ritim e s A nvers, G and, O stende, Z eebrugge vers les g rands cen tres in d u strie ls du pays. Ces voies axiales sont, d ’a u tre p a rt, reliées p a r deux grandes transversales, d o n t certain s tronçons fo n t d ’ailleu rs p a rtie des voies axiales. L a tran sv ersale N ord p a rt de la côte de la M er d u N o rd , p assan t p a r G and, A nvers, p o u r a b o u tir à Liège. L a tran sv ersale Sud q u itte l’E scau t à A n to in g , p o u r re jo in d re ég alem en t Liège en p assan t p a r M ons, L a L ouv ière, C h a rle ro i e t N am u r. I l va de soi q u e les g rands cen tres in d u strie ls d u S ud du pays d o iv en t tous ê tre racco rd és au x p o rts m aritim e s p a r des voies m o d ern es a d m e tta n t a p p ro x im a tiv e m e n t le m êm e tonnage. C om m e la n av ig atio n s’o rien te vers les b a te a u x de 600 e t m êm e de 1.350 tonnes, c’est cette n av ig atio n q u i d o it ê tre possib le su r les voies axiales. Q u an t aux voies transv ersales, certain es p a rtie s de grande im p o rta n c e éco n o m iq u e sero n t ég alem en t am énagées p o u r ces m êm es tonnages, les au tres u n iq u e m e n t p o u r leo b a te a u x de 600 tonnes. F a it ex cep tio n à ce p ro g ram m e, to u t le réseau SudO uest d u pays c o m p re n a n t l’Y ser, la Lys e t les canaux y raccordés. Les tra v a u x qui co n cern en t les voies navigables p e u v ent ê tre divisés en tro is groupes de m ê m e im p o rta n ce éco n o m iq u e et d e m ê m e degré d ’urgence. A u d e n a ard e e t A sp er e n tre 1919 e t 1922 e t à exécuter récem m e n t quelques tra v a u x de n o rm a lisa tio n dans la région de T o u rn ai. I l reste donc à a m é lio re r le lit du H aut-E scaut à p eu p rès su r to u te sa lo n g u eu r et à co m p lé te r ce grand tra v a il dans la région de G and p a r la co n struction d ’u n can al — le R in g va a rt — s’am o rçan t au can al de T e r n euzen, c o n to u rn a n t la v ille p a r l’ouest ju sq u ’au BasE scaut, et re lia n t ces voies d ’eau au canal de G and à O stende, à la Lys e t au H aut-E scaut. A insi les b a te a u x p o u rro n t é v iter la trav ersée de la ville, d ifficile p o u r les b a te a u x de 300 to nnes et im p o ssible p o u r ceux d ’u n plus fo rt tonnage. L a co n stru ctio n d u can al circu la ire a u ra p o u r conséquence u n e évacuation facile des crues de l’E scau t et de la Lys et m e ttra d é fin itiv e m en t la ville de G and à l’a b ri des ino n d atio n s. La g ran d e im p o rta n c e du H au t-E scau t tie n t à ce q u ’il relie au x p o rts de G and et d ’A nvers les régions m in ières et in d u strie lle s d u T o u rnaisis, du B o rin ag e et d u N ord de la F ran ce. Son tra fic n e p o u rra que c ro ître p a r la co n stru ctio n d ’u n n o u v eau can al e n tre les régions de L ille e t de T o u rn a i, l ’am é lio ra tio n de l’E sca u t français p ro je té p o u r u n e n av ig atio n p a r b a te au x de 600 tonnes et p a r la m o d ern isatio n de la liaiso n p a r eau en tre l’E scaut e t le B orinage. P lu tô t que de re c h e rc h e r l’am élio ratio n des canaux de M ons à C ondé et de P o m m e rœ u l à A ntoing, affectés, le p re m ie r su rto u t, p a r les affaissem ents du sol p ro v o qués p a r les tra v a u x m in iers, on a p ré fé ré creuser depuis M ons, p lu s ex actem en t d e p u is le can al d u C entre à N im y ju sq u ’à B la to n , u n can ai q u i longe, au n o rd , le bassin c h a rb o n n ie r et est ainsi p ra tiq u e m e n t à l’ab ri des affaissem ents du sol et q u i se p ro lo n g era ju sq u ’à l’E scaut p a r le tro n ç o n B laton-P éronnes du can al exis ta n t. Le long de ses rives e t des tro is darses p rév u es à G hlin, B au d o u r e t H au trag e des établissem ents in d u s trie ls p o u rro n t se fix e r et des p o rts ch a rb o n n ie rs p o u r r o n t se développer. I l n ’y a u ra aucune écluse e n tre N im y et l’E scaut, sauf à la jo n c tio n avec le fleuve q u i se fe ra p a r deux écluses de 9 m ètres de ch u te chacune. A jo u to n s que le can al c o n trib u e ra à l’évacu atio n des crues de la H ain e q u i a été elle-m êm e am éliorée. Les in o n d a tio n s calam iteuses causées p a r cette riv iè re e t son afflu e n t, la T ro u ille , p o u rro n t ê tre ainsi fo rte m e n t atténuées. D eu x ièm e gro u p e : P re m ie r gro u p e : LA L O U V IE R E -C H A R L E R O I. B A SSIN D E L ’ESCAUT. Ce gro u p e co m p ren d : Les tra v a u x sont p révus en vue de re n d re la nav ig a tio n p ossible aux cam p in o is de 600 ton n es et m êm e aux b a te a u x de 1.350 tonnes. 1) La m o d ern isa tio n d e la section C harlcroi-C labecq, d u canal d e C harleroi à B ruxelles. A p rès 1918, on s’est b o rn é , su r le H aut-E scaut, à con stru ire les barrages-éclusés à K ain , E sp ierres, B erchem , Le canal sera re n d u accessible aux b a te a u x de 600 tonnes, voire de 1.350 tonnes. Les 37 écluses exis- 54 ta n te s se ro n t rem p lacées p a r u n e d izain e d ’écluses et 3 ascenseurs. Le tu n n e l de G o d arv ille sera rem p lacé p a r u n e tra n c h é e p ro fo n d e à ciel lib re. O n envisage égale m e n t la co n stru ctio n d ’u n p o rt p u b lic à D am prem y. Les tra v a u x p a re ro n t au x conséquences désastreuses des in o n d a tio n s p é rio d iq u e s de la riv iè re Le P ié to n à l’a m o n t de C h arlero i. D ans to u te la zone soum ise à affaissem ents m in iers, il est u rg e n t d ’e n ta m e r les tr a vaux é ta n t d o n n é q u e les exhaussem ents successifs des écluses et des digues o n t a tte in t la lim ite adm issible. 2) V a c h è v e m e n t des tra va u x e n trep ris sur la BasseS a m b re en tre C harleroi e t N a m u r q u i ont été décrits p récéd em m en t. 3) L e canal de la N è th e . Le can al de la N è th e co n stitu e ra la liaison e n tre le bassin h o u ille r cam p in o is aux régions de B ruxelles, C h a rle ro i et G and, en é v ita n t le com plexe d u p o rt d’A nvers. Ce can al s’é te n d ra d ep u is le can al A lb e rt (écluse de V iersel) ju s q u ’au R u p e l (écluse de D uffel) en p assan t p a r L ierre. L a p a rtie a c tu e lle m e n t achevée va d u can al A lb e rt ju s q u ’en am o n t de L ie rre ; en o utre, les écluses de V iersel e t de D u ffel sont construites. C ette voie co m p lé te ra le réseau des 1.350 tonnes. T ro isièm e g roupe : B A SSIN D E LA M EU SE. Ces tra v a u x c o m p re n n e n t : 1) L ’ach èv em en t au g a b a rit des 1.350 tonnes de la ca n alisatio n de la M euse e n tre N a m u r et Liège. On com pte p o u rsu iv re l’a m é lio ra tio n d u fleuve ju sq u ’à l’em b o u c h u re de la S am b re en ré d u isa n t le n o m b re de b a rra g e s éclusés en a m o n t de celui d’Ivoz-R ainet. P a r la n o rm a lisa tio n du lit de la M euse, les in o n d atio n s de H uy, A n d en n e, N a m u r e t Jam b es se tro u v e ro n t fo rt réd u ites. A c h aq u e b a rra g e é q u ip é p a r des grandes vannesw agon, se ro n t accolées d eux écluses, u n e de 136 m. X 16 m ., l ’a u tre de 55 m . X ? m - 50 (m êm es dim ensions q u ’au can al A lb e rt). L ’e m p lacem en t p o u r la co n struc tio n év en tu e lle d ’u n e écluse de 260 m . X 16 m . est réservé. L ’am én ag em en t de cen trales h y d ro élec triq u es est envisagé à certain es des écluses. A u delà, su r la H aute-M euse et la S am bre, on n ’envi sage q u ’u n e n a v ig a tio n p a r b a te a u x de 600 tonnes. Si le tra fic a ctu el de la H aute-M euse ne ju stifie pas une m o d e rn isa tio n im m é d ia te des ouvrages existants, p a r c o n tre le u r vétu sté exigera le u r re m p la c e m en t à b re f délai. Q u a n t à la S am bre, le p ro g ra m m e esquissé p lu s h a u t et p a rtie lle m e n t réalisé d o it ê tre activ em ent poursuivi. 2) U n d e rn ie r p ro b lè m e en fin intéresse la nav ig atio n e n tre la rég io n liégeoise, la H o lla n d e e t la région de la R h u r. I l s’agit de d o n n e r aux b a te a u x de 2.000 tonnes la p o ssib ilité de p asser d u réseau belge à 2.000 tonnes (can al A lb e rt et M euse dans la région de L iège) au réseau h o lla n d a is (M euse e t can al J u lia n a ) e t allem an d (R h in ) en a m é lio ra n t la liaiso n ex istan te p a r l’ancien can al L iège-M aastricht e n aval de L anaye et p a r la M euse n orm alisée, dans la trav erse de M aa strich t qui n ’a d m et a c tu e llem en t que des b a te a u x de 600 to n n es à c h a rg e m en t ré d u it à 450 tonnes. U ne n o u v elle écluse p o u r b a te a u x de 2.000 tonnes devra ê tre c o n stru ite à L anaye à côté du groupe des deu x écluses à 600 tonnes existantes. 3. —■ A u tre s travaux. Ci-après, u n b re f résu m é des au tres études en cours : — Y ser : les tra v a u x se p o u rsu iv e n t en vue de re n d re la riv ière accessible aux b a te a u x de 300 to nnes e t d ’am é lio re r les co nditions d ’éco u lem en t des crues. — Canal d e P lasschendale à N ie u p o rt : son am élio ra tio n vise, d ’u n e p a rt, la nav ig atio n , d ’a u tre p a rt, une d im in u tio n des dépenses en eau. —• C anal d e G and à O stende : on p o u rsu it le p ro gram m e des tra v a u x en vue de p e rm e ttre la n av ig atio n aux b a te a u x de 1.350 tonnes. L ’étu d e com parée e n tre l’am é lio ra tio n d u can al e x istan t dans la trav erse de B ruges e t le c o n to u rn e m e n t à l’ouest de la ville est en cours. — Canal d e d é riv a tio n d e la L y s : on a accolé au b a rra g e de B alg erh o ek e, q u i a été d é tru it au cours de la guerre, e t q u i est a c tu e llem en t en reco n stru ctio n , u n e écluse p o u r b a te a u x de 300 tonnes, de m a n iè re à p e r m e ttre la nav ig atio n ju sq u ’au canal de B ruges à D am m e. — C anal d e R o u lers à la L ys : les tra v a u x de p a ra c h è v em en t sont en cours p o u r p e rm e ttre la n av ig atio n aisée des b a te a u x de 300 tonnes. — D endre : la D en d re est en voie de m o d ern isa tio n en tre A lost e t T erm o n d e en vue de la re n d re accessible aux b a te a u x de 600 tonnes. U n b a rra g e éclusé a été con s tru it à D en d erb elle. I l reste à ex écu ter des tra v a u x de n o rm a lisa tio n d u lit de la riv iè re et u n b a rra g e éclusé à T erm onde. U lté rie u re m en t, si les conditions économ iques l’exigent, l’a m élio ratio n de la riv iè re sera p o u rsu iv ie plus vers l’am ont. -—- Canal A lb e r t : l’A d m in istra tio n p ro fite de la rec o n stru ctio n des p o nts d é tru its p a r la guerre p o u r p o rte r lé tir a n t d ’a ir sous les p o nts à 7 m. 00 en vue de p e rm e ttre u n e n av ig atio n sem i-m aritim e. — C anaux d e la C a m p in e : au n o rd du can al A lb ert, les tra v a u x p e rm e tta n t u n to nnage de 600 to nnes sont en voie de réalisation- 55 C H A P IT R E V. Les b a rra g e s-ré se rv o irs. D ’a u tre p a rt, ce b a rra g e sera racco rd é p a r u n e con L ’a lim e n ta tio n en eau p o ta b le e t in d u strie lle de la d u ite d ’ad d u c tio n à celui de la G ile p p e ; celui-ci sera, B elg iq u e pose u n p ro b lè m e d ’u n e g ran d e acuité. E n après ren fo rcem en t, exhaussé de 12 m . en viron, de effet, de p lu s en plu s, l’é te n d u e de la n a p p e p h ré a tiq u e m a n iè re à d o u b le r où celle-ci accuse u n sa cap acité actuelle. c e rta in degré de sa Le bassin v e rsan t de lure, au g m en te cons ce b a rra g e sera éga tam m en t, au p o in t le m en t augm enté que les p rises d ’eau p a r le rac co rd em e n t dans les n a p p e s sou du bassin versan t terrain es o n t d û être a ctu el à celui de la réglem etées. L a so Soor. lu tio n d u cap tag e Ce n ’est q u ’après des eau x de surface u n e étu d e com plète, p a r des b arrag es-ré d é te rm in a n t les n é s e r v o i r s s’im pose. cessités en eau in U ne p re m iè re ré a d u strie lle e t p o ta lisation en voie d ’a b le, q u ’il sera pos ch èv em en t est le sible de conclure si barrage d e la Vesd ’au tres barragesdre, à E u p e n , d o n t réservoirs doivent la cap acité est 27 ê tre construits. D ans m illio n s de m 3 et l ’a f f i r m a t i v e , la intéresse u n bassinco n stru ctio n d u b a r v ersant d’en v iro n L e barrage de la Gileppe. rag e de l’O u rth e, 110 k m 2 c o m p re n a n t avec u n e cap acité celui de la V esdre v ie n d ra it c e rta in e m en t en con de 250 m illions de m 3 et celui de la G etzbach au g m en té p a r celui de la H elle, sidération. grâce au creu sem en t d ’u n tu n n e l de 1.184 m . de longueur. L e barrage-réservoir de la Vesdre, à Eupen. 56 C H A P IT R E VI. Les p o rts. L ’exten sio n q u ’a p rise la n av ig atio n à v ap eu r, au cours des cen t d e rn iè re s années, a eu p o u r conséquence de d é v e lo p p e r les p o rts m a ritim e s dans u n e m esure te lle q u e l’on p e u t d ire q u ’ils o n t été co m p lètem en t recréés. Les in sta lla tio n s anciennes, là où elles e x isten t encore, n e jo u e n t p lu s q u ’u n rô le to u t à fa it secondaire. L’ex p lo ita tio n des p o rts m aritim e s belges est aux m ain s des m u n ic ip a lité s ou de sociétés concessionnaires, m ais l’E ta t belge s’est, la p lu p a rt d u tem ps, ch arg é de l’exécution des grands tra v a u x p o rtu a ire s ; de plus, il assure l’e n tre tie n et l’am é lio ra tio n des voies d ’accès aux ports, p a r des dragages, su r l’E sc au t p o u r A nvers, sur la côte p o u r Z eebrugge-B ruges et O stende. ANVERS. L ’E scau t m a ritim e , q u i co n stitu e l’accès au p o rt d ’A n vers, n e p ré s e n ta it p lu s à la fin d u siècle d e rn ie r, su r ses seuils, des p ro fo n d e u rs n a tu re lle s su ffisantes p o u r p e r m e ttre la n av ig a tio n à to u t é ta t de m arée, des cargos, d o n t les dim ensions e t s u rto u t le tir a n t d ’eau a lla ie n t sans cesse e n croissant. Des dragages d’e n tre tie n d ev in ren t nécessaires e t le p ro g ra m m e co n sistait à l’ép o q u e à m a in te n ir u n e p ro fo n d e u r de l’o rd re de 8 m. sous m arée basse, su r les seuils, d o n t les p ro fo n d e u rs n a tu re lle s n e sont que de l’o rd re de 6 à 7 m . Les exigences de la n av ig atio n s’am p lifia n t to u jo u rs, le p ro g ra m m e de dragages a, depuis lors, été fo rte m e n t é te n d u e t c o m p re n a it, av an t la d er n iè re guerre, la ré a lisa tio n et le m a in tie n d’u n e p ro fo n d e u r de 8 m. 50, su r u n e la rg e u r de 200 m ., depuis la v ille ju s q u ’à l’e x tré m ité aval d u p o rt (écluse du K ru issc h a n s), de 9 m . su r u n e la rg e u r de 250 m ., depuis l’écluse d u K ru isscb an s ju s q u ’à la fro n tiè re n éerlan d aise, e t de 9 m. 50 su r u n e la rg e u r de 300 m. en te rrito ire n é e rla n d a is. Les p ro fo n d e u rs s’e n te n d e n t sous le zéro du D ép ô t de la G u erre, q u i se tro u v e, su iv an t les en d ro its de 0,25 m . à 0,30 m. sous le n iv e a u de la m arée basse m oyenne. De g rands effo rts so n t faits d ep u is la guerre p o u r ré a lise r ce p ro g ra m m e au p lu s tôt. Les cin q k ilo m ètres de m u rs de q u a i q u i b o rd e n t le fleu v e o n t été co n stru its p a r l ’E ta t; la p a rtie aval a p p e lé e « anciens m u rs de q u a i » d ate de 1880; la p a rtie am ont, connue g én é ra le m en t sous le n o m de « nouveaux quais d u Sud » a été réalisée u n e v in g tain e d ’années plu s ta rd . Ces m u rs de q u a i so n t d u ty p e m assif e t sont fondés à l’aid e de caissons m é ta lliq u e s à a ir com prim é. P a rm i les in sta lla tio n s im p o rta n te s d u p o rt d ’A nvers, q u i o n t été réalisées p a r l’E ta t, il convient de c iter l’im p o san t bassin C anal, ainsi q u e p lu sieu rs darses, et de s’a rrê te r à l’accès de ce bassin-canal à l’E scaut, c’està-dire l’écluse d u K ruisschans, q u i a été achevée en 1928. L ’ouvrage, d o n t les dim ensions sont 270 X 35 m., a u n e p ro fo n d e u r su r le buse de 10 m . sous le zéro du D ép ô t de la G u erre et a été réalisé co m p lètem en t à sec, p a r le p ro cédé d u ra b a tte m e n t de la n a p p e aq u ifère. 11 se com pose de deux m assifs de tê te in d é p e n d a n ts, reliés p a r le sas. L ’a lim e n ta tio n se fa it p a r aqueducs-larrons. A ch aq u e tê te il y a deux po rtes m é ta lliq u es roulantes. La p o ssib ilité de m e ttre les têtes à sec p o u r le rad o u b ag e d ’u n e p o rte endom m agée a été prévu. A cet effet, il a été nécessaire de co n stru ire le ra d ie r des têtes de m an iè re à ce q u ’il puisse résister aux sous-pressions. A fin de ré d u ire celles-ci dans la m esure d u possible, les fo n d a tio n s de têtes o n t été en tourées d ’u n en cein te étanche en p a lp lan c h es m étalliques. La vidange et le rem plissage du sas sont com m andés p a r des vannes Stoney. C hacune des o p ératio n s se fa it en 10 m in u te s dans les conditions de niv eau les plus d éfavorables. A fin de ré d u ire les m ouvem ents to u rb il lo n n aires dans le sas, c h aq u e a q u ed u c co m m u n iq u e avec le sas p a r l’in te rm é d ia ire de 12 débouchés, d o n t chacun co m p ren d 13 orifices percés dans u n p la n c h e r en b éto n arm é fo rm a n t le ra d ie r de l’aqu ed u c en cet en d ro it. Les p o rtes m esu re n t 37 m. X 18 m . X i m - 90; elles sont iden tiq u es. La c h am b re à a ir p o rte u n lest fixe en b é to n et u n lest m o b ile en eau. Les organes de ro u le m e n t de la p o rte p e u v e n t ê tre visités, rép aré s et dém ontés sous eau en so u fflan t de l’a ir co m p rim é dans les ch am bres où ils se tro uvent. Le d é d o u b lem e n t de l’écluse d u K ruisscbans, p a r u n e écluse de 360 m. X 45 m. X 10 m. 50 est envisagé. GAND. L e p o rt de G an d d o it son existence au canal de G and à T ern eu zen , d o n t le creu sem en t a été en tam é en 18251826, sous le régim e h o llan d ais. N ’a y a n t d ’ab o rd q u ’une p ro fo n d e u r de 4 m. 20, il a été co n sid é rab le m en t am é lio ré de 1870 à 1878, p a r le g o u v ern em ent belge, en p o rta n t le m o u illag e à 6 m . 50. U lté rie u re m e n t d ’im p o rta n ts tra v a u x d ’a m élio ratio n de la voie d ’accès au p o rt de G an d o n t été e n tre p ris et achevés en 1911. La p ro fo n d e u r d u can al est su p érie u re à 8 m . et au cu n e écluse in te rm é d ia ire n ’y e n tra v e la navigation. E n te rrito ire n é e rlan d a is, la la rg e u r au p la fo n d est de 24 m ., ta n d is q u ’elle est de 50 m. su r terri57 • ■ -• ;Xír Ê m Ê m m S m i JÊ m * : L 7inauguration de Vécluse du Kruisschans le 31 août 1928 par LL. Majestés le R o i A L B E R T et la R eine E L ISA B E T H rentrant du Congo à bord de Z’Anversville. Vues du Port d'Anvers L'écluse du Kruisschans avant sa m ise sous eau. V ue vers Yaval. Le canal de Gand à Terneuzen. to ire belge. L ’écluse de T ern eu zen m esure 140 X 18 X 8 m. 35. Les dim ensions de cette écluse sont à l’h e u re actu elle insuffisantes. L e p ro g ram m e a y a n t p o u r b u t de m e ttre le p o rt de G an d au n iv e a u des exigences de la g ran d e n av ig a tio n m o d e rn e co m p ren d la co n struction d ’u n e nouvelle g ran d e écluse m a ritim e et de vastes tr a vaux d ’a m élio ratio n d u can ai su r te rrito ire n éerlan d ais -et sur te rrito ire belge. ZEEBRUGGE - BRUGES. Sous l’im p u lsio n d u ro i L éo p o ld I I fu t lancée, vers 1890, l’id ée de la créatio n su r la côte de Hevst-Zeebrugge, d ’u n p o rt d ’escale d estin é à la n av ig atio n de vitesse et de la liaiso n de ce p o rt à B ruges, p a r un can al m a ritim e à g ran d e section. Le p o rt de Z eebrugge co m p re n d u n im m ense m ôle s’in flé c h issa n t vers l ’E st en u n q u a rt de cercle de 2.500 m. de d év elo p p em en t et q u i fo rm e avec la côte u n e ra d e de 150 h a. de su p erficie, a b rité e des vents dom in an ts q u i so u fflen t de l’O uest e t du N ord-O uest. Ce m ôle est b o rd é du côté e x té rie u r p a r u n m u r à p aro i verticale, et à l’in té rie u r, su r une lo n g u eu r de 1.600 m., p a r u n m u r de q u ai, conçu de m an iè re à p e rm e ttre l’accostage de b a te a u x de g ran d tir a n t d ’eau. Ces ouvrages, q u i sont du ty p e m assif, o n t été fondés su r des caissons échoués. La la rg e u r du m ôle, q u i est de 74 m ., constitue u n te rre -p le in am p lem en t su ffisan t p o u r l ’étab lissem ent des in stalla tio n s d’u n p o rt m o d e rn e : grues, voies fe r rées, m agasins, routes. L e m ôle de Zeebrugge. 59 Lors de la co n stru ctio n d u p o rt, u n e claire-voie de 300 m. de lo n g u e u r av ait été m énagée dans le m ôle du côté de l’e stra n ; elle é ta it co n stitu ée de palées en p ieu x m étalliq u es e t d ev ait serv ir à m a in te n ir dans la rad e u n co u ra n t fav o rab le à l’e n tre tie n des p ro fo n d eu rs. T outefois, une p a rtie des sables ap p o rtés p a r les cou ra n ts se d é p o saien t dans la ra d e avec la conséquence que des dragages d ’e n tre tie n im p o rta n ts é ta ie n t néces saires. La claire-voie a y a n t été d é tru ite en p a rtie p e n d a n t la p re m iè re g u erre m o n d ia le et la p a rtie n o n d é tru ite se tro u v a n t dans u n é ta t d ’u su re trè s avancé, des frais éno rm es a u ra ie n t ré su lté d u ré ta b lisse m e n t d e la situ a tio n d ’avant-guerre. Com m e, d ’a u tre p a rt, on e sp é ra it qu e la su p p ressio n de la clairev o ie a u ra it eu p o u r effet de d im in u e r l’im p o rta n c e des dragages dans le p o rt, elle fu t ferm ée. Q u a n t au p o rt in té rie u r d e B ruges, il c o m p ren d des bassins de 8 m. de p ro fo n d e u r avec m u rs de q u a i outillés, ainsi que deux darses de 7 m . de p ro fo n d e u r. La fe rm e tu re de la claire-voie n ’a pas do n n é les ré su l ta ts q u e l’on esco m p tait au p o in t de vue de la d im in u tio n des dépôts. Des q u an tités im p o rta n te s de vase se d é p o san t dans la rade. E lles re n d e n t difficiles le m a in tie n des p ro fo n d e u rs au n iv ea u des exigences de la g ran d e n av i gation e t les dragages a b so rb e n t de grands capitaux. A ussi l’A d m in istra tio n a-t-elle m is à l’étu d e les tr a vaux q u ’il fa u d ra it ex é cu te r p o u r p e rm e ttre au p o rt de Z eebrugge de recevoir u n n o m b re im p o rta n t de grands b a te a u x sans le concours d e dragages d ’e n tre tie n n o tab les, de m a n iè re à ce que ce p o rt rem plisse le rôle au q u e l il est destiné, c’est-à-dire, celui de p o rt d ’escale p o u r la B elgique. ESSAIS SUR MODELES REDUITS RELATIFS AU MOLE DE ZEEBRUGGE. Situation actuelle. Courant de flot. Projet Lab 8d : Situation du fond après 15 essais et 2 dragages. Z eebrugge possède ég alem en t u n p o rt de pêch e, q u i co m p re n d 2 bassins, d’u n e su p erficie de 6 h a., 630 m. de m u r d ’accostage e t 200 m . d ’estacades en béton. L ’écluse m a ritim e q u i d o n n e accès au can al vers B ruges m esure 158 X 20 m .; la p ro fo n d e u r d u caanl est de 8 m. Les usines, q u i se so n t fixées le long d u canal p rès de son e x tré m ité aval, o n t d o n n é au p o rt de BrugesZ eebrugge u n c a ra c tère in d u strie l. L e service ré g u lie r des fe rrie s vers H arw ich, d o n t Z eebrugge est tê te de ligne, a ses in sta lla tio n s établies dans u n e d arse greffée su r le can al en face d ’u n bassin d ’évolution. Ces études o n t été entam ées au L a b o ra to ire H y d ra u liq u e de D elft, en H o llan d e, e t rep rises p a r le L a b o ra to ire de l’A d m in istra tio n des V oies H y d rau liq u es, à A nvers, aussitôt q u e celui-ci, q u i av ait été co n stru it entre-tem ps, fu t à m êm e de les p oursuivre. Le p ro je t au q u e l les études o n t c o n d u it co m p ren d l’o u v e rtu re de la claire-voie e t l’étab lissem en t de son fo n d à u n n iv ea u plus p ro fo n d q u ’a n té rie u re m e n t, l’endiguem ent d e la p re sq u ’île E st, e t celu i d u M id d e lp laat, le to u t é ta n t conçu de m an iè re à ce que, p ra tiq u e m e n t p a rla n t, la ra d e ainsi ré d u ite en surface, s’e n tre tie n n e n a tu re lle m e n t le long d u m ôle aux p ro fo n d eu rs su ffi santes p o u r les grands nav ires e t dans le c h e n al d’accès à l’écluse à celles nécessaires aux b a te a u x dev an t se re n d re au canai. OSTENDE. D ep u is la fin d u siècle d e rn ie r, u n g ro u p e im p o rta n t de tra v a u x a été exécuté au p o rt d ’O stende, afin de ré a lise r u n ensem ble d ’in sta lla tio n s affectées aux besoins d u com m erce e t à ceux d u service de la ligne des p a q u e bots O stende-D ouvres. 60 Ils co m p re n n en t le p ro lo n g em en t du c h en a l à m arée avec am énagem ent, su r les deux rives d u nouvel avantp o rt, d ’accostages p o u r les p aq u eb o ts et p o u r les navires de com m erce. P a rm i les ouvrages essentiels il convient de c ite r le n o u v eau bassin à flo t avec l’écluse m a ritim e de 120 m. X 18 m. q u i y d o n n e accès e t le bassin au bois q u i y fa it suite. Ces bassins o n t u n e p ro fo n d e u r de 8 m. A v an t la d euxièm e g u e rre m o n d iale, 3 n ou v eau x postes en b é to n arm é o n t été co n stru its p o u r l’accostage des m alles su r la rive O uest de l’a v a n t-p o rt et 5 postes sur l’a u tre rive, p o u r le u r ap p ro v isio n n e m e n t, ta n d is q u ’u n n o u v eau poste d ’a m arrag e p o u r le c a r-fe rry avec d é p e n dances a été exécuté su r la riv e O uest, à l ’aval de la gare m aritim e. Les in sta lla tio n s p o u r la pêche n e ré p o n d a n t p lu s aux nécessités de l’époque, la co n stru ctio n d ’u n n o u v eau p o rt de pêche, su r la rive E st de l’avan t-p o rt, fu t décidée ap rès la p re m iè re gu erre m ondiale. Les tra v a u x com p re n n e n t u n c h e n al d o n n a n t accès à u n bassin d ’échouage de 300 m . de lo n g u eu r et de 60 m. de la rg e u r e t u n bassin de 800 m . de lo n g u eu r, de 150 m . de la rg e u r et de 8 m . de p ro fo n d e u r, avec u n e écluse d ’e n tré e de 90 m . X 16 m. D ans le coin N ord-O uest est é ta b li u n slipw ay e t u n e m in q u e de 336 X 66 m. a été érigée sur le te rre -p le in du côté d u bassin d ’échouage. i ___________ _ Ostende. Panorama du port et de la ville (juin 1948). C H A P IT R E V II. Le L a b o ra to ire de R e c h e rc h e s H y d ra u liq u e s des P o n ts e t C haussées. D éjà vers les années 1925-1930, le M in istère des T ra vaux P u b lic s av ait eu l’in te n tio n de c ré e r u n la b o ra to ire de rech erch es h y d ra u liq u e s. C om m e la te c h n iq u e des essais h y d ra u liq u e s su r m odèles ré d u its é ta it u n e science en co re je u n e , q u i n ’a p ris son essor q u e depuis 1920 e n v iro n , on m a n q u a it de données précises et de règles é ta b lie s su r lesquelles o n a u ra it p u se b aser p o u r éla b o re r u n p ro je t de la b o ra to ire . D ’a u tre p a rt, le p ro je t o p tim u m d ép en d e n tiè re m e n t d u g enre de pro b lèm es q u e le la b o ra to ire a u ra p o u r m ission de tra ite r. D evant tou tes ces im p récisio n s, l’A d m in istra tio n a ju g é recom m a n d a b le de co n stru ire au p ré a la b le u n la b o ra to ire provisoire, de p rix m o d iq u e, e t de n ’e n ta m e r la cons tru c tio n des in sta lla tio n s définitives q u ’après quelques années d ’expérience, lo rsq u e l’on se se ra it re n d u p le in e m e n t com pte de to u tes les co n ditions au x q u elles d o it sa tisfaire u n e co n stru ctio n de ce genre. A u m ois de m ars 1933, on e n ta m a la co n stru c tio n du la b o ra to ire p rovisoire, q u i fu t te rm in é e en se p tem b re de la m êm e année. P o u r u n e d escrip tio n de ces in sta l latio n s provisoires nous renvoyons aux A n n a les des T ra v a u x P u b lics d e B elgique, ju in 1935. Ce la b o ra to ire d ’a llu re m odeste, q u i est m a in te n a n t désaffecté e t sert de m agasin à divers services des P o n ts 61 et Chaussées, a c e p e n d a n t p le in e m e n t p ro u v é son u tilité . Com m e o n le sait, les la b o ra to ire s d ’h y d ra u liq u e se p ro p o se n t d ’é tu d ie r, a u m oyen de m odèles à échelle ré d u ite , les p ro b lèm es h y d ra u liq u e s q u i se p o sen t à p ro p o s des cours d ’eau n a tu re ls ou artificiels ou à p ro pos d ’ouvrages co n stru its su r ou le long de ces cours d ’eau. Les essais à p e tite éch elle p e rm e tte n t de ré aliser de g randes économ ies e t d ’é v ite r m ain tes erreu rs. Ils d o n n e n t plus de sécu rité dans le choix des dim ensions et des form es des ouvrages p ro jetés. A u cours des d ifféren tes étu d es effectuées dans les in sta lla tio n s provisoires, on s’est fa it des idées nettes en ce q u i concerne les dispositions à a d o p te r p o u r le la b o ra to ire d é fin itif. C ette ex p érien ce é ta n t acquise, on com m ença, aux p re m ie rs m ois de 1936, l’étu d e d u p ro je t de ce la b o ra to ire . Les tra v a u x de co n stru ctio n d é b u tè re n t au m ois de m a rs 1938 e t fu re n t term in és en a o û t 1939. le lo gem ent d u concierge, u n e salle de ré u n io n , ainsi q u ’u n e salle de conférence avec cab in e cin ém ato g ra p h iq u e. A u m ilie u de la lo n g u eu r d u g rand h a ii v ie n n e n t se greffer, p e rp e n d ic u la ire m e n t su r ce d e rn ie r, des b â ti m ents annexes, co m p re n an t les divers ateliers destinés au tra v a il d u bois e t des m étau x , la forge et les locaux destinés aux ouvriers. A u fo n d d u couloir, q u i se rt de dégagem ent à ces locaux, se tro u v e n t le m agasin et une in sta lla tio n de chauffage. Le g rand h a ii d ’essais a u n e lo n g u eu r de 101 m ètres et une la rg e u r de 20 m è tre s; p o u r le p e tit h a ii, ces dim ensions sont resp e ctiv e m en t de 31 m . 80 et 20 m ètres. E n plus, ch aq u e h a ii p ré se n te u n e saillie de 20 X 9 m., où sont logés les réservoirs in fé rie u rs, les in stalla tio n s de pom page e t les réservoirs su p érieurs. E n p rin c ip e , les h a lls fo rm e n t u n e g ran d e su p erficie couverte, d o n t l’am én ag em en t d o it p e rm e ttre l’a lim en ta tio n aisée d ’u n m odèle se tro u v a n t en u n p o in t quel- L e grand haii d’essais du Laboratoire H ydraulique des Ponts et Chaussées, à Anvers. U ne d e sc rip tio n d éta illé e d u la b o ra to ire d é fin itif se tro u v e dans les A n n a les des T ra va u x P u b lics de B elg iq u e, décem b re 1940. conque de cette su p erficie. I l s’a g it d ’assurer la plus g ra n d e lib e rté possible dans l’em p la c em en t des m odèles, de m a n iè re à p o u v o ir les a d a p te r aux m u ltip le s exigences des essais. Le com plexe des b â tim e n ts de ce la b o ra to ire se com pose essen tiellem en t d ’u n g ra n d et d ’u n p e tit h a ii des tin és au x essais et d o n t les axes lo n g itu d in a u x se co upent à angle d ro it. Ces h alls d essin en t en p la n la form e d ’u n L, fo rm e q u i a été choisie in te n tio n n e lle m e n t, a fin de p o u v o ir y loger, le cas éch éan t, u n m odèle à grande é ch elle d ’u n coude de rivière. A l’e x tré m ité O uest d u g ra n d h a ii, e x trém ité opposée à celle où le p e tit e t g ran d h a ii se re n c o n tre n t, a b o u tit le b â tim e n t de la d ire c tio n , co m p re n a n t, e n tre autres, Au-dessous de son aire, c h aq u e h a ii est p o u rv u de tro is can au x contigus en b éto n arm é, de 2 m . de large et de 2 m . 96 de p ro fo n d e u r m oyenne. C hacun de ces canaux, au n o m b re de six, co m m u n iq u e lib re m e n t avec u n des réservoirs in fé rie u rs (ég alem en t au n o m b re de six) en b é to n arm é, logés dans les saillies des halls. Tous les canaux et réservoirs in fé rie u rs p e u v e n t ê tre m is en com m unication. R éunis, ils o n t u n e cap acité to ta le d ’e n v iro n 2.800 m 3; ils c o n stitu en t la m asse d ’ea u nécessaire aux essais p ra tiq u é s dans le la b o ra to ire . 62 D u com plexe canaux-réservoirs in fé rie u rs l’ea u est asp iré e p a r des p om pes e t re fo u lé e dans six réservoirs su p é rie u rs m é ta lliq u e s à n iv e a u constant. 11 existe u n ré se rv o ir s u p é rie u r p a r réserv o ir in fé rie u r. D e ces ré se r voirs su p é rie u rs p a r te n t les con d u ites a m e n a n t l’eau aux d ivers m odèles et c’est dans les canaux, au-dessous de l’a ire des h alls, q u e re to m b e n t les eau x lo rsq u ’elles o n t p a rc o u ru les m aq u ettes. expériences o n t été e n trep rise s en re la tio n avec la cons tru c tio n d ’une p ile du n o u veau p o n t de T erm onde. M entionnons aussi u n e é tu d e su r l’en lèv em en t des atterrissem en ts d ev a n t u n e tê te d ’écluse p a r d ispositif de chasse et la v é rifica tio n des ré su lta ts ob ten u s p a r m odèle à échelle ré d u ite su r l ’ouvrage en v raie g ran d eu r, en l’occurrence la nou v elle écluse à sas q u i relie u n bassin à flo t au c h e n al d u p o r t d ’O stende. Les p om pes sont d ire c te m e n t placées su r la d a lle en b é to n arm é re c o u v ra n t les réservoirs in fé rieu rs. P o u r c h aq u e canal, ou p o u r c h aq u e ré se rv o ir in fé rie u r, ou encore p o u r c h a q u e réserv o ir su p é rie u r, il est in sta llé tro is groupes m o to -p o m p e d é b ita n t resp ectiv em en t 50 lit./se c ., 100 lit./se c . e t 200 lit./se c . Citons égalem en t l’essai co n ce rn a n t les débouchés dans les têtes aval des aqueducs lo n g itu d in a u x des écluses d u can al de la N èth e, à D uffel. Ce can al cons titu e la liaison e n tre le can al A lb e rt, à V iersel, e t la N èth e In fé rie u re , à D uffel. L ’en lèv em en t des dépôts dev an t les p o rte s aval fa isa it aussi l’o b je t de cet essai. C hacun des d eux groupes g én érau x se com pose p a r co n séq u en t de 9 pom pes, d o n n a n t u n d é b it to ta l de 1.050 lit./se c . Le L a b o ra to ire a e n tre p ris l’étu d e d ’une b a tte rie de siphons auto-am orceurs à é ta b lir su r le can al m aritim e de W ille b roeck à B ruxelles. L a cab in e de tra n sfo rm a tio n co m p re n d en o rd re p r in c ip a l u n tra n s fo rm a te u r de 75 K. V. A. e t deu x tra n s fo rm a te u rs de 200 K. V. A. chacun. Ils tra n sfo rm e n t le c o u ra n t trip h a s é 6.500 volts en trip h a s é 220 volts. Des expériences o n t été faites p o u r le b a rra g e de la V esdre, à E u p en , e t on a re c h e rch é les m oyens suscep tib les d ’a m é lio re r les conditions d e n av ig a tio n au p o n t de Jam bes, à N am ur. D ans le m êm e o rd re d ’idée, o n a p ro céd é à des essais p o u r le p o n t de la B overie, à Liège. N otons encore q u e l’éclairag e des h a lls est assuré p a r 36 p la fo n n ie rs ju d ic ie u se m e n t ré p a rtis su r la sup erficie d u p lafo n d . Ils fo n c tio n n e n t m i-p a rtie à l’incandescence et m i-p a rtie à l’arc de m ercu re. L e p o u v o ir é c la ira n t à 1 m è tre au-dessus de l ’a ire des h a lls est su p é rie u r à 100 lux. * E n u m éro n s m a in te n a n t q u elq u es exem ples concrets de p ro b lèm es q u i o n t été ab ordés p a r le L a b o ra to ire de R ech erch es H y d rau liq u es. C et in s titu t a p u é tu d ie r d ’u n e m a n iè re efficace les p rin c ip e s de la fo rm a tio n d’u n seu il su r l’E sc a u t m a ri tim e e t su r le R u p e l, ainsi q u e le régim e des m arées sur la N è th e In fé rie u re , la G ran d e et la P e tite N èth e, tr ib u ta ire s m a ritim e s d e l’E scaut. P o u r le m o m e n t fon ctio n n e au L a b o ra to ire u n g ran d m o d èle de l’E scaut, re p ro d u i san t ce fleuve, ain si q u e tous ses afflu en ts, depuis la m er, à Flessingue, ju s q u ’a u b a rra g e de G entbrugge, à G and. Ce m o d èle a s u rto u t été c o n stru it en vue d ’in v estig u er les chang em en ts q u e l’en d ig u em en t des « T e rres sub m ergées de S aeftin g en » a p p o rte ra it a u régim e actuel des m arées. L e L a b o ra to ire a é tu d ié les p o ssib ilités d’am é lio re r le cours de l’E scau t en aval d u n o u v eau p o n t de T erm onde. D ans les environs im m éd iats d e ce p o n t, le c o u ra n t de flo t p ré se n ta it u n e d ire c tio n très d éfav o rab le p o u r la n av ig a tio n et il s’a v é ra it n écessaire de p re n d re des m esures p o u r o b v ie r à cette situ a tio n . Les essais av aien t donc p rim o rd ia le m e n t en vue l’a m é lio ra tio n de la d ire c tio n du flot, m ais en m êm e tem p s on a ex am iné si l’on co n serv erait u n e passe n av ig ab le suffisante. Les expé riences o n t p erm is de d o n n e r des directives q u a n t aux tra v a u x su sceptibles d ’a m e n e r la c o rrectio n désirée. A cette occasion, on a fa it des essais c o n cern an t les m oyens q u i p e u v e n t ê tre m is en œ u v re p o u r co m b a ttre les affo u illem en ts q u i a p p a ra isse n t lo rsq u ’on fa it des cen d re u n caisson de fo n d a tio n dans u n e rivière. Ces N om m ons certain es expériences p o u r les groupes d ’écluses à G enk, D ie p en b ee k e t H asselt su r le canal A lb ert, ainsi q u ’u n essai en g ra n d e u r n a tu re co n cern an t le re v êtem en t du talu s d ’u n e digue su b m ersib le à réa lise r su r la rive d ro ite de la D urm e, e n tre W aasm unster et L okeren. Le L a b o ra to ire a étu d ié u n canal V e n tu ri à é ta b lir dans la Senne. Il a égalem ent o p éré le ta ra g e d ’u n canal V en tu ri d estin é au Z an d b eek , à U ccle-B ruxelles. I l a exam iné u n d isp o sitif de canal V e n tu ri p o u r le jaugeage des ruisseaux, d o n t les eaux sont em ployées p o u r l’a li m e n ta tio n d u can al d e B ru x elles à C h arlero i. I l a effectué aussi le ta ra g e su r m odèle des b arrag e s de M arcinelle su r la S am bre et de G entbrugge su r l’E scaut. Le L a b o ra to ire a lo n g u em en t étu d ié la qu estio n de l’am é lio ra tio n de la ra d e de Z eebrugge su r le litto ra l belge, ainsi que les m o d ificatio n s q u ’il se ra it désirab le d ’a p p o rte r à l’en tré e d u p o rt d ’O stende. Citons aussi u n p ro b lè m e posé p a r la p rise d ’ea u d ’Aa, à A n d e rle c h t (canai de B ruxelles à C h arle ro i) ; le d é b o u ché d u can al V iersel-N èthe dans la N è th e In fé rie u re , à D u ffel; le d ébouché du can al de co n to u rn e m e n t a u to u r de G and dans l’E scaut, à M elle, et la p ré v e n tio n des affo u illem en ts q ui, en l ’absence de p récau tio n s, se p ro d u ira ie n t à l’aval du b a rra g e des Grosses B attes (O u rth e, à A n gleur) p a r la m ise en service, lors des crues, des deu x p e rtu is de rive gauche de ce b a rrag e, d o n t on a égalem en t effectu é le tara g e su r m odèle. E n u m éro n s encore, p o u r fin ir, quelques su jets d ’études ex p érim en tales term in ées ou en cours : m esure des ten eu rs en vase et en sei des eau x de l’E sc au t et de ses afflu en ts m a ritim e s; effo rts d ’a m a rre dans l’écluse p ro je té e à Z w ijn aa rd e p o u r le R in g v a a rt; m oyens d’a rrê te r l’am aigrissem ent de l’e stran dans la rég io n de K n o k k e ; p rise d ’eau de L em beek (Senne e t c a n al de B ruxelles à C h a rle ro i); b a rra g e de V yve-Saint-B avon (L y s); b a r rage de B alg erh o ek e, etc. 63 SA M E N V A T T IN G : Een eeuw bedrijvigheid van hel Bestuur van Bruggen en W egen, op het gebied der W aterw egen10 H O O F D ST U K I. De toestand van ons w aterw egennet aan de vooravond van onze onafhankelijkheid. D oor d e g e d u rfd e o p v a ttin g e n va n d e ingenieurs, door d e taaie w e r k ijv e r va n d e arbeiders, door h e t schrander b eg rip va n d e o p enbare m a ch ten , wus h e t begin van de X I X e eeu w vo o r ons w a terw eg en n et een tijd p e r k van voorsp o ed en luister. De ka a rt d er w aterw egen, d ie d e toestand van ons n e t in 1830 aangeeft, en d e o p so m m in g van de volgende v e rw e ze n lijk in g e n , geven een g e m a k k e lijk o verzich t van h e t v o lb ra ch te w erk. W ij s tip p e n in chronologische volgorde aan : Voltooiing van het kanaal van Bergen naar Condé (1814) : 5 sluizen van 41 m. X 5 m. 20; Nieuw kanaal van Brugge naar Sluis (1818) staat door de Damm epoortsluis (60 m. X 6 m. 18) in verbinding m et het kanaal van Gent naar Brugge: Verdiepen van het kanaal van Brugge naar Oostende (1818); Kanaal van Pommerceul naar Antoing (1823-1826) : 13 sluizen van 39 m. 05 X 5 m. 20: Zuidwillem svaart (1818-1826) ; K anaal van Gent n aar Terneuzen (1825-1827) : bodembreedte van 8 m. en vaardiepte van 4 m. 40; de twee sluizen te Terneuzen hadden de volgende afm etingen : 110 m. X 8 m. en 85 m. X 12 m.; H andelsdok te Gent (1828) : breedte op de waterspiegel : 65 m.; lengte : 1.700 m.; vaardiepte : 5 m .; K analisatie van de Samber (1829); Bouwen van 22 stuwsluizen; al de sluizen hadden een breedte van 5 m. 20, de eerste 9 hadden een nuttige lengte van 37 m. 40, terw ijl de 13 sluizen beneden Charleroi 45 m. 90 lang waren; V erbetering van het kanaal van Plasschendale over Nieuwpoort naar D uinkerke : m inim um breedte van de bruggen en sluizen : 5 m. 20; vaardiepte : 2 m.; K anaal van Charleroi naar Brussel (1827-1832): vaardiepte: 2 m .; bodem breedte : 6 m .; de sluizen, ten getale van 55, waren alle 19 m. lang en 2 m. 60 breed; de m axim umtonnage van de schepen was aldus beperkt tot de bakken van Charleroi van 70 ton. E nkel de tunnel, ter lengte van ongeveer 1 kilom eter, moest nog gebouwd worden op het ogenblik van de gebeurtenissen van 1830. F ra n k rijk , m aar ook naar Laag-België. D aar d e voor w aarden van d e scheepvaart op d e H a in e vo lstrekt o n v o ld o en d e w aren, bespoedigde d e regering van W ille m h e t volto o ien van h e t kanaal van B ergen naar C ondé en besloot z ij h e t kanaal van P om m erceul naar A n to in g te graven, m e t h e t gevolg d a t d e stee n k o le n van B erg en d e B o venschelde k o n d e n bereiken. A n d erd e els w erd ten bate van d e streek van C harleroi, waar d e S a m ber gekanaliseerd was gew orden, h e t kanaal C harleroi-B russel aangelegd, w aardoor d eze streek m e t d e haven van A n tw e rp e n v erb o n d e n w erd. D e jonge B elg isch e regering begreep d a d e lijk hoe b ela n g rijk h e t vo lb ra ch te w e rk was. T o t in 1880 waren al haar kra c h tin sp a n n in g en g erich t o p d e verfraaiing en d e v e rrijk in g van ons w aterw egennet. D oor h e t begonnen w erk zo n d er verp o zin g vo o rt te ze tte n , door vo o rtd u re n d n ieu w e v e rw e ze n lijk in g e n te bestuderen en door, zo n d er on d erb rekin g , d e o n tw o rp en w e rk e n u it te voeren, h e e ft z ij in e n k e le tie n ta lle n ja ren B elg ië van een uitgebreid, n e t van m o d e rn e ivaterw egen k u n n e n voorzien. B. — V a n 1880 to t 1914. T o t in 1880 w erden d e w e rk e n to t verbetering, ka n a lisering en aanleg zo n d e r o n d e rb rekin g voorlgezet, m e t h e t gevolg d a t B elg ië van een w ijd v e rta k t en m o dern n e t van w aterw egen w erd voorzien. V a n a f 1880 ste llen w ij een o p m e r k e lijk e vertraging in de u itvo e rin g van d e w a te rb o u w ku n d ig e w erk en vast. D oor d e v e rg e lijk in g van d e ka a rt — in d e x 1914 — m e t d e kaart — in d ex 1830 — ka n m en zic h rekenschap geven van h e t o m v a n g rijk w erk, d a t gedu ren d e die 80 jaar w erd volbracht. M en k a n er u it beslu iten dat h e t ganse n e t d er w aterw egen gem oderniseerd en aan gevu ld was, en zu lk s niettegenstaan d e o n tw ik k e lin g van de spoor- en buurtspoorw egen. H e t zw a a rte p u n t van d ie w erk en lag tussen 1815 en 1880, w a n t net d it tijd p e r k h e e ft d e aandacht van d e open b a re m a ch ten zic h van d e w aterw eg afgew end. W ij zu lle n verd er zie n d a t zic h een k e n te rin g voor deed, d ie e ch ter slechts g e d e e lte lijk en h eel traag to t stand kw am . H O O F D S T U K II. Ontwikkeling van het waterwegennet gedurende de periode 1830-1914. A . — V a n 1830 to t 1880. W ij h e b b e n g ezien d a t d e k ra c h tin sp a n n in g va n d e regering d e r N e d e rla n d e n g erich t was op h e t verlen en van een u itw eg aan de b e k k e n s va n d e B orinage en van C harleroi. In d erd a a d , n a h e t afstaan va n C ondé aan F r a n k r ijk en na d e o n td e k k in g van steenkoollagen in d e stre e k van A n z in , b e le m m e rd e n d e F ransen h e t v e r voer van B elgische steen ko len , n ie t alleen naar N oord(*) Deze bijdrage zal volledig in ’t N ederlands verschijnen in één van de afleveringen van het T. O. W. van 1949. 64 H O O FD ST U K I I I Het w aterwegennet van 1918 tot heden. N a d e w a p en stilsta n d vergde h e t h erstel van d e oor logsschade h e t grootste d e e l van d e kred ie ten . D e grondige ve rn ie lin g van ze k e re stu w w e rke n o p de B ovenschelde b ra ch t h e t B e stu u r er toe, d e g ed e e lte lijk e u itvo e rin g voor te stellen van een o n tw erp d a t van vóór d e oorlog d a g teke n d e en er toe stre k te , d e B o ven-Schelde bevaarbaar te m a ke n voor schepen van 600 ton. N a 1918 h erva tte h e t B estu u r d e verb eterin g sw erken aan h e t kanaal van C harleroi naar B russel en d e ver n ieu w in g van ze k e re k u n stw e rk e n op d e gekanaliseerde Maas. T o e n was h e t B elg isch w a terw eg n et nog grotendeels in d e staat w aarin h e t zic h in 1880 bevond. D aarenboven was h e t re n d e m e n t, w egens h e t g ebrek aan o n d e rh o u d en m o d ern iserin g van d e ku n stw erke n , ste rk v e rm in d e rd . A n d e r z ijd s h a d een evo lu tie o p h e t geb ied va n d e a fm e tin g e n d e r sc h e p e n reeds sedert vele ja re n d e aan d a ch t va n h e t B e stu u r gaande g em aakt; m en h ad in d erd a a d b evo n d en d a t sch ep en m e t k le in e to n n em a a t g e le id e lijk v e rd w e n e n en d a t d e to n n em a a t va n d e sch ep en g e b r u ik t voor h e t groot intern a tio n a a l vervoer v o o rtd u re n d toenam . T e n a a n zien va n d ie e v o lu tie en in h e t besef van de b lijv e n d e v ita lite it va n d e b in n en va a rt eensdeels, en g ezien d e ra m p sp o ed ig e o verstro m in g en in h e t M aasbekk e n (1925-1926) anderdeels, m a a kte d e regering, in 1927, een p la n v an grote w erk en op, te n ein d e een d eel van h e t w a terw eg en n et aan d e econom ische eisen aan te passen. D it p la n b esto n d in : 1. — D e m o d e r n is e r in g v a n h e t k a n a a l C h a rle ro h B ru s s e l. D e ka a rt —- in d e x 1914 — to o n t aan, d a t h e t kanaal va n C harleroi-B russel — to e g a n k e lijk voor spitsen van M a rch ien n e naar C labecq — tussen Clabecq en B russel slechts bevaarbaar was voor sch ep en van 70 ton, de b eru ch te « b a k k e n va n C harleroi ». R e e d s in 1924, h ad h e t B e stu u r een p la n o p gem aakt voor vo lled ig e m o d ern iserin g va n d it v a k en d e u itv o e rin g er va n begonnen. D oor h e t F onds d e r G rote W e rk e n was h e t m o g e lijk de u itv o e rin g te b espoedigen en d e v o lto o iin g in 1934 te zien. 2. — V e r b e te r in g v a n d e B eneidem -S am ber tu s s e n C h a rle r o i e n N a m e n . H e t groot econ o m isch belang van d e in d u strië le b e k k en s va n C harleroi en L u ik h e e ft d e o p enbare m a ch ten er toe g eb ra ch t d e B en e d e n -S a m b er v a n a f M onceau, h e tz ij o ver een len g te va n 69 k m . in te ric h te n voor « K em p en a a rs » va n 600 ton. 3. — V e r b e te r in g v a n d e L u ik se M a a s. D e ra m p sp o ed ig e o verstro m in g va n 1 Januari 1926 h e e ft h e t n o rm a lisa tie p la n voor d e L u ik se Maas, dat ju is t o p g em a a kt was, d o e n aannem en. D e u itv o e rin g d e r k u n stw e rk e n to t ve rb ete rin g van d e scheep va a rt h a n g t fe ite lijk sam en m e t d it groot ontw erp. H e t p la n v o o rzie t d e a fsc h a ffin g va n 7 stu w en tussen « L u ik -F o n d e rie » (in b e g re p e n ) en B e n -A h in (n ie t in b e g rep en ) en h u n vervanging door 3 n ieu w e w e rk e n m e t grote w agen-h efsch u iven van boven vo o rzien van k le p p e n m e t daarnaast grote slu ize n va n 136 m . X 16 m-> waar door v ie r « K em p en a a rs » va n 600 ton m e t sleep b o o t of a fz o n d e rlijk e sch ep en to t 2.000 to n m e t sleep b o o t g e lijk tijd ig gesch u t k u n n e n ivorden. 4. — A lb e r tk a n a a l. D e w e t to t h e t graven va n een kanaal, d a l L u ik m et A n tw e r p e n rech tstreeks z o u v e rb in d e n , w erd d o o r de B elgische regering a fg e k o n d ig d in 1928. D e w e rk e n va n h e t A lb e rtk a n a a l, d ie een uitgave van ongeveer 2 m illia rd fr a n k (w aarde 1939) gevergd heb b en , w erd en in sn el te m p o uitgevo erd . I n 1928 begonnen, w erd d e v o lto o iin g voor 1941 voo rzien ; nochtans gaf d e regering h e t bevel, h e t kanaal ko st w at ko st voor de sch eepvaart open te stellen in de loop van de Z o m er 1939, ten ein d e d e v o lto o iin g te do en sam envallen m e t de W a te rten to o n stellin g te L u ik , w aartoe ondertussen b esloten gew orden was. D ientengevolge w erd en d e w er k e n in hoge m a te bespoedigd. R eed s in 1939-1940 ko n h e t ka n a a l tussen H asselt en A n tw e rp e n bevaren w orden door sch ep en van 2.000 ton. B o v en H asselt was h et d e fin itie f ka n a a lp eil nog n ie t b e re ik t en w aren d e slu i zen, alh o ew el reeds in dien st, nog n ie t g eh eel voltooid. T o e n kw a m d e tw eede w ereldoorlog. I n M ei 1940 w erd en al d e bruggen opgeblazen, m e t u itzo n d erin g v a n d e d rie basculebruggen te A n tw e rp e n . O ok de slu izen w erd en g e d e e lte lijk vernield. N a ged u rende d e b e ze ttin g voo rlo p ig h ersteld te z ijn , ondergingen z ij w eer h e tze lfd e lo t b ij de a fto c h t d e r D uitsers. M e t u itzo n d e rin g van d e electrische uitru stin g , w erden d e sluizen, aanstonds na d e b evrijd in g , voorlopig her steld, te n ein d e m ed e te w e rk e n aan h e t vervoer van de geallieerde legers. N a h e t ein d e d er v ija n d e lijk h e d e n k o n d e n d e slu izen drooggelegd en in goede staat h ersteld w orden. In O ctober 1947 was d e scheepvaart over h eel de lengte van h e t A lb e rtk a n a a l hersteld. H O O FD ST U K IV . De m odernisering van het waterwegennet. t . — T o e s ta n d v a n h e t n e t b ij d e b e v r i jd i n g (S e p te m b e r 1944) e n h e r s te llin g s w e r k e n . Zoals in 1918 bevo n d h e t K o rp s van B ruggen en W egen zich, na d e b ev rijd in g van h e t grondgebied in 1944, vóór een m o e ilijk e en zw are taak. O p een totaal van 1.572 k m . w aterw egen w aren er op 4 S e p te m b e r 1944 nog slechts 168 k m . in staat van bevaarbaarheid. R eed s b ij d e eerste dagen d e r b e v rijd in g w aren de insp a n n in g en van h e t B e stu u r van B ruggen en W egen g erich t op h e t ru im e n van d e d o o r h e t p u in d e r v e r n ie ld e bruggen versperde w aterw egen, op h e t bouw en van noodbruggen en d e fin itie v e bruggen, h e t h erstellen d er beschadigde k u n stw e rk e n en h e t w eder vlo tb ren g en va n d e ta lrijk e to t z in k e n gebrachte schepen. D e h erstellin g van d e oorlogsschade aan ons w a ter w eg en n et is geraam d op 5 m illia rd fr a n k ; d eze taak is nog n ie t vo lto o id , m aar er m ag gerust gezegd w orden d a t h e t voornaam ste gedaan o f aan d e gang is. 2. — D e m o d e r n is e r in g v a n h s t B e lg is c h e w a te r w e g e n n e t. H e t net, zoals h e t thans bestaat, bew ijst ontegenspre k e lijk grote d ie n sten aan ’s L ands econom ie; m aar ten aanzien va n d e vo o rtd u ren d e verh oging van d e to n n e m aat en d e g e le id e lijk e m o to risa tie van d e e en h ed en onzer b in n en vlo o t, w o rd t h e t e ven w el v o lstre k t n o o d z a k e lijk d e w aterw egen te verb ete ren en grondig te m oderniseren. D e op d eze w aterw egen b e tre k k in g h e b b e n d e w e rk en k u n n e n w o rd en ve rd e eld in d rie groepen van h e tz elfd e econom isch b e lan g e n van dezelfde graad van n o o d zak e lijk h e id . 65 E erste groep : SCHELDEBEKKEN. De n o d ig e w e rk e n z ijn v o o rzien o m h e t varen m oge lijk te m a k e n m e t K em p en a a rs van 600 to n en ze lfs m e t sch ep en va n 1.350 ton. N a 1918 h e e ft m e n er z ic h toe b e p e rk t in d e B ovenS c h e ld e d e stu w slu izen te K a in , S p iere, B erc h em , O ude naarde en A sp e r te b o u w en tussen 1919 en 1922 en onlangs e n k e le n o rm a lisa tie w e rk e n in h e t D oornikse u it te voeren. E r b lijft d u s nog h e t b ed va n d e B ovenschelde onge veer over haar ganse len g te te verb e te re n en d it groot w erk in h e t G entse aan te v u lle n d o o r h e t graven van een ka n a a l — de R in g v a a rt — d a t aan h e t kanaal van T e r n e u ze n begint, w estw aarts o m d e stad lo o p t to t aan de B en ed en -S ch eld e en d eze w aterw egen m e t h e t kanaal van G ent naar O ostende, m e t d e L e ie en d e B o venschelde in v e rb in d in g stelt. D e grote b e la n g rijk h e id van de B o ven sch eld e ligt in h e t fe it, d a t ze d e havens van G ent en A n tw e rp e n m e t d e m ijn - en n ijv e rh e id stre k e n van h e t D oornikse, van de B orinage en va n h e t N o o rd e n van F r a n k rijk ve rb in d t. L ie v e r dan d e ka n a len van B erg en naar C ondé en van P om m erceu l naar A n to in g te verb eteren , h e e ft m e n h et v e rk o ze n van B erg en o f ju is te r van h e t kanaal van h et C e n tru m te N im y to t B la to n een kanaal te graven. Langs z ijn oevers en d e d rie z ijd o k k e n , d ie te G hlin, B a u d o u r en H autrage vo o rzien z ijn , z u lle n d e n ijv e rh e id sin ric h tin gen en ko le n h a v e n s k u n n e n aangelegd w orden. L a ten w ij hieraan toevoegen d a t h e t kanaal d e afvoer zal b evo rd eren van h e t hoogw ater d e r H aine, d ie z e lf v e rb e te rd is gew orden. D e ra m p sp o ed ig e overstrom ingen d o o r d e ze rivier en haar b ijrivier, d e T ro u ille , ver oorzaakt, zu lle n daardoor g ro ten d eeld k u n n e n w orden verm in d erd . T w eede groep : LA LOUVIERE-CHARLEROI. D eze groep o m va t : 1) D e m o d e rn isa tie van h e t vak C harleroi-C labecq van h e t kanaal va n C harleroi naar B russel. H e t kan a a l za l to e g a n k e lijk g em a a k t w orden voor sch ep en van 600 ton, z e lfs va n 1.350 ton. D e bestaande 37 slu ize n zo u d e n d o o r een tie n ta l slu i ze n en 3 sc h e e p slifte n w o rd en vervangen. D e tu n n e l te G odarville za l d o o r een d ie p e o p e n u itg ra vin g w orden vervangen. W o rd t in sg e lijk s in overw eging g enom en h e t bouw en va n een o p en b a re h a ven te D a m p rem y. D e w e rk e n z u lle n een e in d e m a k e n aan d e ram pspoed ige gevolgen va n d e p e rio d ie k e o verstro m in g en van de P iéton, boven C harleroi. 2) D e v o lto o iin g van de w erk en o n d e rn o m en op de B ened en -S am b er tussen C h a rle ro i en N am en. 3) H e t N eth e k a n a al. H e t N e th e k a n a a l zal h e t K e m p isc h e k o le n b e k k e n m et h e t B russelse, m e t C harleroi en G ent v e rb in d en , zo n d e r d a t h e t A n tw e rp se h a v e n c o m p le x m o e t doorvaren w or den . D it kan a a l za l zic h u its tre k k e n van h e t A lb e r t k anaal ( sluis te V iersel) to t d e R u p e l (sluis te Duf f e l ) en lo o p t over L ier. D e rd e groep : MAASBEKKEN. D eze w erken o m v a tte n : 1) D e vo lto o iin g , vo o r sc h ep en v a n 1.350 ton, van de kan a lisa tie d er M aas tussen N a m e n en L u ik . M en d e n k t 66 d e v erb eterin g van d e riv ier to t aan d e m o n d in g van d e S a m b er vo o rt te ze tten , door h e t aantal stu w slu izen boven d ie van Iv o z-R a m e t te verm in d eren . D oor d e no rm a lisa tie van h e t M aasbed zu lle n d e over stro m in g en te H oei, A n d e n n e , N a m e n en Jam bes zeer ve rm in d eren . V erder, o p d e B ovenm aas en d e Sam ber, w o rd t e n k e l gedacht aan een v e rk e e r m e t sch ep en van 600 ton. H et h u id ig v e rk e e r op d e B o venm aas rech tvaardigt geen o n m id d e llijk e m od ern isa tie van d e bestaande ku n stw e r ke n , d o ch d e ze zu lle n w egens h u n slechte staat b in n e n k o rt m o e ten ve rn ie u w d w orden. W at d e S am ber b e tre ft, m o e t h e t g e d e e lte lijk u it ge voerde p la n ijv e rig vo o rtg ezet w orden 2) E e n laatste p ro b leem , te n slotte, b e tre ft d e sch eep vaart tussen d e streek van L u ik , N e d e rla n d en d e streek van d e R u h r. H e t g e ld t h ie r vo o r sch ep en van 2.000 ton de m o g e lijk h e id te sch ep p en , v a n h e t B elgisch n e t van 2.000 to n ( A lb e rtk a n a a l en M aas in d e streek van L u ik ) over te gaan naar h e t N ed erla n d s n e t (M aas en Julianaka n aal) en h e t D uitse ( R ijn ) d o o r d e bestaande v e rb in d in g tussen h e t o u d e ka n a a l L u ik-M a a strich t beneden T ernaaien en d e genorm aliseerde Maas te ve rb eteren in d e d o o rto ch t van M aastricht, d ie thans alleen schepen van 600 to n m e t een lading van 450 to n toelaat. E en nieu w e sluis voor 2.000-tonschepen za l te T ernaaien m o eten g ebouw d ivorden, naast d e groep van d e tw ee bestaande 600-ton sluizen. A n d e re w e rk e n . H iern a vo lg t een k o rt o v erzich t van d e andere studies d ie aan d e gang z ijn : Ijz e r. — D e w e rk e n w o rd en vo ortgezet o m d e rivier to e g a n k e lijk te m a k e n voor schepen van 300 ton, en om de afvoer van h e t vlo ed w a ter te verbeteren. K a n a a l G ent-O ostende. — D e u itv o erin g van h e t plan van w erk en w o rd t vo ortgezet om d e scheepvaart m o g elijk te m a k e n voor sch ep en van 1.350 ton. A fle id in g sk a n aa l d e r Leie. — N aast d e stu w te Balgerhoeke, h e e ft m e n een sluis gebou w d voor sch ep en van 300 ton, ten einde d e scheepvaart m o g e lijk te m a k en to t aan h e t kanaal van B rugge naar D am m e. K a n a a l R oeselare-L eie. — De volto o iin g sw erken z ijn aan d e gang om een g e m a k k e lijk e scheepvaart voor sch ep en van 300 to n m o g e lijk te m aken. D ender. — D e D en d er ivordt g em o derniseerd tussen A a lst en D end erm o n d e, te n e in d e d e rivier to e g a n k e lijk te m a k e n voor sch ep en van 600 ton. A lb e rtk a n a a l. — H e t B e stu u r n e e m t d e h erb o u w van d e g ed u rende d e oorlog v e rn ie ld e bruggen te baat, o m d e d oorvaarthoogte on d er d e bruggen op 7 m . te brengen m e t h e t oog op een h a lf m a ritie m e scheepvaart. K e m p isch k a n a a l. — T e n noo rd en van A n tw e rp e n z ijn d e w e rk e n om h e t ka naal bevaarbaar te m a k e n voor sch ep en van 600 to n ver gevorderd. H O O FD ST U K V. De stuwdammen. D e vo eding van B elg ië m e t d rin k w a te r en n ijverh eid sw ater is een zeer n ete lig vraagstuk. D e oplossing bestaande in h e t opvangen van h e t o p p e r vla kte w a te r door m id d e l van stu w b e k k e n s d rin g t zic h op. E e n eerste o n tw erp is b ijn a v o lto o id m e t d e stu w d a m van d e V esder, te E u p e n , w aarvan d e capaciteit 27.000.000 m 3 bedraagt en d ie b e tr e k k in g h e e ft o p een stro o m g eb ied van ongeveer 110 k m 2, o m v a tten d e d a t van d e V esder en va n d e G etzbach, ve rm e e rd e rd m e t d a t van d e H elle, d a n k z ij h e t graven van een tu n n e l van 1.184 m . lengte. A n d e rd e e ls za l d e ze stu w d a m , d o o r m id d e l van een to evo erleid in g , v e rb o n d e n w o rd en m e t d e stu w d a m van d e G ile p p e ; d e ze laatste zal, n a versterkin g , ongeveer 12 m . verh o o g d w orden, ten e in d e z ijn h u id ig e Ín houd te v e rd u b b elen . H e t stro o m g eb ied van d eze stu w d a m zal eveneens v e rm eerd erd w orden, d o o r d e ve rb in d in g van h e t h u id ig e stro o m g eb ied m e t d a t va n d e Soor. H O O F D ST U K V I. De havens. D e u itb re id in g d er stoo m va a rt tijd e n s d e laatste h o n d e rd ja a r had te n gevolge d a t d e zeehavens zodanig m o esten u itg e b re id w o rd en d a t ze om zo te zeggen vo l k o m e n w erd en herb o u w d . W aar d e o ude installaties nog bestaan, v e rv u lle n ze n o g slechts een secundaire rol. D e e x p lo ita tie va n d e B elg isch e zeeh a vens is in h a nden va n d e g em e e n te b estu ren o f va n concessiehoudende v e n n o o tsch a p p en , m aar m eesta l is h e t d e Staat d ie m e t de u itvo erin g d er g rote h a ven w erken belast is; daaren boven v o o rzie t h ij in h e t o n d e rh o u d en in d e verb eterin g d e r toegangsw egen naar d e havens d o o r h e t uitvo eren va n baggerw erken in d e S c h eld e voor A n tw e rp e n , en op d e k u s t vo o r Z eebrugge, B rugge en O ostende. A N T W E R PE N . O n d er d e b e la n g rijk e in stallaties van d e haven van A n tw e rp e n , d ie d o o r d e S ta a t w erd en uitgevoerd, past h e t d e k a a im u re n vóór d e stad, h e t in d ru k w e k k e n d ka n a a ld o k en d e v ersch illen d e z ijd o k k e n te ve rm eld e n en speciaal d e a a n d a ch t te vestigen o p de ve rb in d in g va n d it ka n a a ld o k m e t d e Sch eld e, d. i. op d e K ruisschanssluis d ie in 1928 w erd volto o id . D it w erk, m e t a fm e tin g e n va n 270 m . X 35 m ., h e e ft een d ie p te o p d e sla g d rem p el van 10 m . o n d er h e t n u l p u n t va n h e t K rijg sd e p o t en w erd , m e t verlaging va n d e grondw aterstand, v o lk o m e n in d e droge uitgevoerd. E r w o rd t in overw eging g en o m en d e K ruisschanssluis d o o r een sluis va n 360 m . X 45 m. X 10 m . 50 te v er d u b b elen . GENT. D e h a ven va n G ent is haar bestaan versch u ld ig d aan h e t kan a a l van G ent naar T e rn e u ze n , w aarvan h e t graven in 1825-1826 o n d er d e H ollandse regering w erd aangevat. H e t p rogram m a, d a t to t d o e i h e e ft d e haven va n G ent te d o en bea n tw o o rd en aan d e eisen d e r m o d ern e grote scheepvaart, o m v a t h e t b ouw en va n een n ieu w e grote zeesluis en h e t u itv o e re n va n o m v a n g rijk e w e rk e n to t v e rb e te rin g van h e t kanaal o p N ed erla n d s en B elgisch g rondgebied. ZEEBRUGGE. — BRUGGE. D e h a ven va n Z eebrugge o m v a t een o n tza g lijk e havend a m m e t O ostw aartse buig in g over een k w a rtc irk e l van 2.500 m. o n tw ik k e lin g en d ie m e t d e k u s t een rede van 150 h a v o rm t, w e lk e tegen d e heersen d e w in d en u it h e t W esten en h e t N o o rd -W esten b esch u t is. D eze haven d a m is aan d e b u ite n z ijd e vo o rzien va n een verticale m u u r en aan d e b in n e n zijd e , over 1.600 m . lengte, van een ka a im u u r, d ie zo d anig is opgevat d a t sch ep en m e t een grote d iepgang k u n n e n aanleggen. D eze w e rken van h e t m assief typ e, z ijn g efu n d e erd o p g e zo n ke n caissons. De h a ven d a m is 74 m . breed en h e e ft een vo ld o en d e o p p e r v la k te om er kranen, spoorw egen, m a g a zijn en en wegen, ’t z ij d e installaties ener m o d e rn e haven op aan te leggen. Z eebrugge b e zit eveneens een vissershaven m e t tw ee d o k k e n van een to ta le o p p e rv la k te van 6 ha, 630 m. k a a im u u r en 200 m . b eto n n e n steigers. D e zeesluis d ie toegang v erle e n t to t h e t kanaal naar B rugge m eet 158 m . X 20 tn.; de d ie p të van h e t kanaal is 8 m . D e geregelde d ien st d er fe rry-b o te n naar H arw ich, m e t Z eebrugge ais term in u s, h e e ft z ijn installaties in een z ijd o k langs h e t kanaal, tegenover een zw aaikom . W a t b e tre ft d e b in n en h a ve n van B rugge, z ij om vat d o k k e n van 8 m . d ie p te m e t u itg eru sle ka a im u ren , en tw ee z ijd o k k e n van 7 m . d iep te . H e t d ic h tm a k e n , in h e t tijd p e r k tussen d e tw ee oor logen, va n h e t open g ed eelte van d e h a ven d a m b ij h e t strand, d a t tijd e n s d e constructie v e rw e ze n lijk t w erd, h e e ft n ie t d e uitslagen opgeleverd d ie m en er u it oog p u n t van een v erm in d e rin g van de n ee rze ttin g en van v e rh o o p t had. H e t B e stu u r h e e ft dan ook b ij m id d e l van m o d e lp ro ev en in lab o ra to riu m d e w erke n bestudeerd w e lke d ie n e n u itgevoerd om aan d ie toestand te ver h elp en . O O STEN D E. S ed ert h e t einde van d e laatste eeuw w erd en in de haven van O ostende b ela n g rijk e w e rk en uitg evo erd voor h e t to t sta n d brengen van een in sta lla tie co m p le x ten behoeve van d e handel, van d e d ien st d er m aalboten O ostende-D over en van d e visserij. H O O FD ST U K V II. Het W aterbouw kundig Laboratorium van Bruggen en W egen. Zoals m en w eet, stelle n d e w a te rb o u w k u n d ig e labora toria zic h to t d o ei h e t bestuderen, door m id d e l van m o d e lle n op k le in e schaal, d er p ro b le m e n van h y d ra u lische aard, d ie zic h voordoen op n a tu u r lijk e o f k u n st m atige w aterlopen, o f in k u n stw e rk e n op o f langs deze w a terlo p en gebouw d. D e p ro even op k le in e schaal m a ken h e t m o g e lijk grote besparingen te do en en m issta p p en te ve rm ijd e n . Z ij geven m eer ze k e rh e id in h e t vaststellen d er a fm e tin g en en v o rm e n d e r o n tw o rp en k u n stw e rke n . H e t g eb o u w co m p lex d ezer in stellin g bestaat in h o o fd za a k u it een voor d e p ro even bestem d e grote en een k le in e haii, w aarvan d e overlangse assen re ch th o e k ig op elkaar staan. D eze h a llen h e b b en , sam engevoegd, een L -vorm , vorm d ie o p z e tte lijk g eko zen w erd, ten einde desnoods een m o d e l o p grote schaal van een rivierb o ch t te k u n n e n to t stand brengen. D e grote e x p e rim e n te le haal is 101 m eter lang en 20 m e te r breed; voor d e k le in e h a ii z ijn d eze a fm e tin g e n re sp e c tie v elijk 31 m . 80 en 20 m eter. V oorts h e e ft e lk d ezer ha llen nog een u itb o u w van 20 X 9 m eter, waarin de benedenreservoirs, d e p o m p in sta lla ties en d e boven reservoirs ondergebracht zijn . O nder d e begane grond van iedere h a ii b evin d en zich d rie aaneengrenzende k a n a len in gew apend beton, van 2 77i. 00 breed te en 2 m . 96 g e m id d eld e d ie p te . 67
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