André Okombi Salissa rentrera ou ne rentrera pas à Brazzaville ? Écrit par AFRIQUE EDUCATION Vendredi, 16 Mai 2014 17:00 - Depuis la multiplication de ses déclarations faites, depuis la France, où il semble s'être exilé, A ndré Okombi Salissa (AOK) est dans le collimateur du pouvoir de Brazzaville. Seule personnalité du parti au pouvoir, le PCT, à avoir bravé le dictateur, en lui demandant de quitter le pouvoir, et en prenant, ouvertement, et publiquement, position contre la modification de la constitution, son retour est très attendu par les populations. Le pouvoir, de son côté, redoute ce retour qui pourrait être difficile à gérer, car AOK que Sassou , lui-même, surnommait "Tout Bouge", du temps où tout allait, bien, entre les deux hommes, n'est pas homme à attendre, assis sur une chaise. Tout Brazzaville sait que son retour sera le commencement d'un combat de coqs. Pour prévenir celui-ci, les hommes, en armes, à Brazzaville, procèdent par intimidation. AOK avait été associé au colonel, Marcel Ntsourou , dans l'affaire des explosions du 4 mars 2012, pour être incarcéré, avec ce dernier. Mais le pouvoir n'avait pas pu réunir les preuves suffisantes pour son inculpation. Malgré cela, AOK avait été soumis, à plusieurs tracasseries, en juin 2013, avant de se rendre, à Paris, où il est, très actif, dans la diaspora congolaise et les hauts lieux de décision français. Ses hommes restés, à Brazzaville, ont été débarqués, de tous les postes de responsabilités qu'ils occupaient, dans les administrations et sociétés publiques. Les dirigeants du CADD-MJ sont, littéralement, interdits de se réunir, car Sassou Nguesso a, personnellement, déclaré, le 7 mai 2013, à Djambala, qu'il était le fondateur du CADD-MJ, et que AOK le dirigeait, sous ses ordres. Ayant déclaré la dissolution de cette association des jeunes, Sassou Nguesso avait, aussi, interdit toute action au nom du CADD-MJ, déclarant que toute action menée au nom du CADD-MJ serait regardée comme un trouble à l'ordre public et réprimée comme tel. Cet ordre reçu cinq sur cinq, par les hommes en armes, est appliqué à la lettre. Le CADD-MJ a disparu dans la nature. Certains de ses dirigeants essaient de se retrouver sous le label CADD. Dernièrement, c'est le directeur général de la police nationale en personne, Jean-François Ndengué , qui a fait interpeller, les femmes de cette association. Trois hommes d' AOK sont, dans le viseur, des hommes de Sassou Nguesso . 1/4 André Okombi Salissa rentrera ou ne rentrera pas à Brazzaville ? Écrit par AFRIQUE EDUCATION Vendredi, 16 Mai 2014 17:00 - Nicolas Kossaloba , docteur vétérinaire, militant émérite, il est l'ombre d' AOK , sur le terrain. Ancien secrétaire général du CADD-MJ et dirigeant actuel de la CADD, il est l'homme qui comble l'absence du chef auprès des troupes. C'est le seul capable de remplacer AOK auprès des militants. Une brouille avait failli naître entre les deux hommes quand Nicolas Kossaloba avait obtenu son entrée, au bureau politique du PCT, à la surprise de son mentor. Mais la paix est, depuis, revenue entre les deux hommes, que le PCT n'arrive pas à diviser. Nicolas Kossaloba avait, récemment, été interpellé, dans une affaire de marché truqué, et de détournement de fonds, au Port de Brazzaville, du temps où AOK était ministre des Transports. L'opinion publique attribue ces démêlées, avec la police, à la volonté de le faire taire. Augustin Kala Kala, journaliste de formation, porte parole du chef, est réputé pour son verbe incisif, qui dérange les caciques du PCT. Ancien 3e vice-président du CADD-MJ, il a été débarqué du ministère de l'Enseignement technique et professionnel. Il jongle entre les tracasseries policières et ses amis de la presse. L'homme est sur veillé. Les rumeurs policières disent que les deux hommes ne sont pas, encore, aux arrêts pour ne pas alerter AOK qui pourrait se sentir en danger. Connaissant l'homme, les Congolais savent qu'il bravera le danger. Anicet Poaty-Amar est le plus discret, pourtant, le plus redouté et le plus redoutable, dans le Système AOK. Homme de l'ombre, ce juriste formé en France, diplômé d'économie et de sciences politiques, a fait un stage de formation, en Israël, sur « la sensibilisation, la stabilisation, et la déstabilisation politiques ». Ancien leader étudiant, à Cuba, il avait été formé, à « la conquête et la conservation du pouvoir politique, par les masses populaires ». Il a le profil des hommes que les dictateurs préfèrent avoir à leurs côtés, ou en prison, mais jamais en liberté, et surtout pas dans le camp adverse. Cet homme rigoureux qui parle plusieurs langues est le conseiller, le plus proche, d' A OK . Il l'accompagne, dans tous ses déplacements, à l'intérieur, et à l'extérieur. Les deux hommes parlent de tout. Autour d' AOK , on l'appelle "Le Spécial". Tous les familiers des rouages d' AOK le désignent comme le stratège du groupe. Le pouvoir de Brazzaville en a fait un cas spécial et prioritaire, parce que l'homme est, aussi, un proche du colonel, Marcel Ntsourou , qui n'a, jamais, caché son admiration, pour lui. Des livres de stratégie portant un cachet de sa bibliothèque privée, auraient été trouvés au domicile du colonel, Marcel Ntsourou 2/4 André Okombi Salissa rentrera ou ne rentrera pas à Brazzaville ? Écrit par AFRIQUE EDUCATION Vendredi, 16 Mai 2014 17:00 - , après l'assaut, du 16 décembre 2013. Le pouvoir de Brazzaville a essayé de monter, contre lui, un dossier de trafic d'influence, dans lequel on aurait voulu lui reprocher l'achat d'une maison de l'ANAC alors qu’ AOK était ministre des Transports et de l'Aviation civile. Le dossier a été mis, en stand by, en attendant de trouver d'autres moyens, pour l'isoler ou l'éloigner d' AOK et réduire sa capacité de nuire. Il réside, actuellement, en France avec sa famille, dans le voisinage d' AOK . Benjamin Okouya, dit "Ben", est le financier du clan. Il est du même village qu’AOK. Homme lige chargé des finances pendant les quinze ans passés, au gouvernement, avec AOK , il finance toutes les opérations. La police a perquisitionné toutes ses résidences, emportant, au passage, tout ce qui pouvait les intéresser. Après des détentions, à répétition, cet homme exubérant se fait, de plus en plus, discret, sans rien perdre de son attachement à AOK . Toutes ses affaires, à Brazzaville, et à Pointe-Noire, reçoivent, régulièrement, des visites de la police. Le harcèlement contre ces hommes a, pour objectif, d'affaiblir AOK. Avec les pratiques actuelles d'élimination physique de ses adversaires politiques, par empoisonnement, notamment, il faut craindre que les hommes d' AOK entrent, dans la liste des personnalités que le dictateur de Brazzaville voudrait neutraliser pour empêcher la candidature d' AOK , à la présidentielle de 2016. Le directeur général de la police nationale a dit aux femmes de la CADD qu' AOK est le prochain, sur la liste, après Marcel Ntsourou . Il s'est juré de prendre AOK , au pied de l'avion, dès son retour, à Brazzaville. Le retour, plusieurs fois, reporté d'AOK laisse planer des doutes, dans les esprits, à Brazzaville. Après le grand bain de sang qui a entouré l'incarcération du colonel, Marcel Ntsourou , sciemment, mis en scène, pour lancer un avertissement à tous ceux qui seraient tentés de se mettre sur le chemin de Sassou Nguesso , le dernier dictateur sanguinaire d'Afrique, maintenant qualifié, de "Boucher de Brazzaville", dans les salons diplomatiques, AOK 3/4 André Okombi Salissa rentrera ou ne rentrera pas à Brazzaville ? Écrit par AFRIQUE EDUCATION Vendredi, 16 Mai 2014 17:00 - reste le dernier espoir, pour les jeunes, qui attendent de se ranger derrière un chef charismatique, pour affronter les milices de Sassou , dans la rue. Si AOK continue à hésiter, alors que les lieutenants de Sassou Nguesso multiplient les passages, dans les médias, pour annoncer la modification de la constitution, dans le but de maintenir Sassou Nguesso , au pouvoir, la bataille risque d'être perdue d'avance. Mais en rentrant, AOK doit être prêt, à faire face, à toute éventualité. Car depuis les massacres du 16 décembre 2013, Sassou Nguesso a bu toute la honte, plus rien ne semble pouvoir l'arrêter. A l’occasion du lancement des travaux de la municipalisation accélérée, à Sibiti, Sassou Nguesso a mis en garde la classe politique congolaise, en leur disant que celui qui va mobiliser le peuple contre la modification de la constitution le rencontrera dans toute sa rigueur. Ce qui rappelle qu’ AOK , de son côté, avait, lui aussi, déclaré il y a quelques temps, que celui qui ira contre la démocratie le croisera sur son chemin. Ces deux chemins là, vont, donc, forcément, se croiser. Reste à savoir quand. Le chemin de Brazzaville est devenu un chemin de non retour pour les responsables politiques de l’opposition au Congo. Les Mathias Dzon ou Me Jean- Martin Mbemba et autres, n’arrivent plus à sortir du pays, même pour se faire soigner à l’étranger, alors qu’il n’existe aucune procédure contre eux. AOK sait à quoi s’en tenir. Son entourage, à Brazzaville, confirme qu’il sera bien de retour, à Brazzaville, d’ici peu, déterminé à croiser le fer avec Sassou . Source : Afrique Education {jcomments on} 4/4
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