Dominer sa part d`ombre. Un guide de transformation intérieure.

N° 35 - JUIN - 2014
LE MOT DU PRÉSIDENT
SOMMAIRE
Page 2
L’aqueduc qui sauva
Marseille de la soif
Page 3
Les Pèlerins à la
Coquille
Pages 4 & 5
D’un barrage à l’autre
Page 6
Balade jacquaire aux
Encanaux
Page 7
Caf Jacq musical
NANDO
Page 8
Escapade à Maussane
Page 9
Sortie
inter-association
Page 10
La légende du
Père Jean
Page 11
L’œil et la plume
Page 12
Informations
Chers Amis,
Merci à nos Amis du Var d’avoir orchestré, cette année, la sortie inter associations. Les
participants étaient très heureux de leur journée sur les crêtes de la Sainte-Baume. L’APPC s’est
proposée d’organiser cette rencontre l’an prochain.
Profitons de cette trêve estivale pour rappeler aux adhérents quelques règles de
fonctionnement de notre association.
Les balades jacquaires sont repérées et préparées par nos guides Jean-Louis Hauth et
Guy Miquel. Après réception de l’invitation mensuelle, vous pouvez vous inscrire : lors de la
réunion, par e-mail ou par téléphone. Ne faites pas faire l’inscription par un tiers. Nos deux amis
profitent de ce contact pour vous donner des informations complémentaires et parfaire le
covoiturage.
Jean-Louis : 06 87 50 87 49 - [email protected]
Guy : 06 52 26 53 40 - [email protected]
Vous désirez participer au balisage de la Voie Phocéenne ? Prenez contact avec le
responsable de la commission chemin :
Guy Lagaude : 06 75 44 37 33 - [email protected]
Même si le balisage est pratiquement terminé, il restera toujours à contrôler et à renforcer les
points sensibles.
Avec Béa, nous sommes à votre écoute ; Béa : 06 18 72 29 59 – Denis : 06 86 36 94 35
Une adresse e-mail : [email protected]
Je vous souhaite, au nom de tous les responsables, un bel été et de bonnes vacances.
Vous êtes une quarantaine, cette année, à partir sur le Chemin. Nous espérons vous avoir fourni
tous les renseignements utiles pour mener à bien votre pèlerinage. Nous attendons avec
impatience votre retour et des nouvelles du « Camino ».
Amitiés jacquaires.
Denis Michel
que, très tôt, il fallut aller la
chercher ailleurs, hors des
limites communales.
Et pour cela construire un
aqueduc qui acheminait des
eaux captées dans le terroir pour les conduire
jusqu’au cœur du quartier du Panier, les stocker
dans des citernes et les distribuer par des fontaines
publiques.
Ainsi fut construit l’aqueduc. On en trouve trace à
partir du IXe siècle dans les archives de la ville. Cet
aqueduc était souterrain. Il allait de la vallée du
Jarret, enjambait le « col » de la porte d’Aix au
moyen d’une série d’arcades, pour arriver jusqu’à
la ville haute (la butte des Moulins, au Panier).
Mais les eaux étaient si limoneuses que les
conduites s’envasaient rapidement. Il fallut donc se
résoudre - en 1599 - à prolonger l’aqueduc jusqu’à
l’Huveaune. Il faut croire
qu’en ce temps-là elle
n’était pas l’égout à ciel
ouvert que nous
connûmes… Ou que les
Marseillais étaient plus
résistants qu’aujourd’hui !
La prise sur le fleuve se situait au-dessus du village
de La Pomme dans la propriété de M. Pierrot et le
7 avril 1599 les eaux de l’Huveaune entrèrent dans
Marseille (en galerie souterraine de 1,50 m sur 0,50
m). Le seul tronçon à l’air libre se situait durant le
franchissement de la place d’Aix. Bien sûr, la
conduite principale se subdivisant
ensuite en une infinité de galeries
secondaires, toujours souterraines,
conduisant l’eau dans les divers
quartiers de la ville.
Il devait en être ainsi pendant…
deux cent cinquante ans, jusqu’en
1849, année où la Durance prit le
relais après que Marseille eut cent
fois manqué de mourir de soif. On
imagine sans peine qu’un tel
ouvrage n’était pas facile
d’entretien. Il s’engorgeait, ses
déversoirs devenaient de vraies
passoires et les prises clandestines
nombreuses, pratiquées le long de
son cours par les Marseillais,
l’épuisaient dès que venait la
sécheresse. Mais la plus grande
ponction se produisait durant l’été
quand les paysans de la vallée de l’Huveaune
arrosaient leurs terres. La municipalité pouvait
interdire à ses concitoyens l’arrosage pendant la
L’aqueduc qui sauva Marseille de la soif.
Jean-Claude nous fait découvrir et résume une
nouvelle fois un texte tiré du livre de Jean
Contrucci aux éditions Autres temps : Ça s’est
passé à Marseille. Vous êtes nombreux à vous
l’être procuré et nous sommes très heureux de vous
l’avoir fait découvrir ; il raconte admirablement
l’histoire de Marseille.
L’aqueduc qui sauva Marseille de la soif.
Ce n’est pas seulement le
site, qui a tenté les Grecs
fondateurs de Marseille,
c’est aussi la présence de
l’eau. Ils ont fondé
Massalia parce que, au
creux de la calanque abritée des vents où ils
jetèrent l’ancre, il y avait un ruisseau qu’ils
baptisèrent Lacydon, dont le nom a toujours été
donné parallèlement au Vieux-Port.
Il y avait donc de l’eau partout dans la ville et
nombre de rues portent ou ont porté des noms qui
le rappellent : rue Puits-du-Denier, rue du GrandPuits, rue Fontaine-Rouvière et
tant d’autres.
La ville était alimentée par des
nappes phréatiques abondantes,
descendues du plateau SaintCharles et de Longchamp.
Il y avait donc de l’eau partout à
Marseille, mais il n’y en avait pas
pour tout le monde.
C’est un mal permanent dont la
ville aura souffert au long de son
histoire, jusqu’à ce que le remède
soit trouvé au milieu du XIXe
siècle avec l’arrivée des eaux de
la Durance à Longchamp, puis,
plus près de nous, qu'un
traitement définitif lui soit
administré par le canal de
Provence qui amène le Verdon au
vallon Dol.
Mais, pendant vingt-cinq siècles, ce fut la galère.
La ville ne cessant de grandir et sa population de
croître, il n’y avait jamais assez d’eau. Si bien
2
canicule, mais son droit de coercition s’arrêtait
aux limites communales.
Durant tout le Grand Siècle, on peut assister à des
empoignades sévères entre les consuls de
Marseille et les municipalités de Roquevaire,
d'Auriol ou d'Aubagne. Les archives ont gardé
trace de ces débats annuels qui obligeaient
souvent les Marseillais à faire appel à l’autorité du
gouverneur de Provence.
Durant la période révolutionnaire et l’Empire, la
situation s’aggrava encore, le manque d’argent
n’ayant pas permis d’assurer un minimum
d’entretien de l’ouvrage. Ce fut bien pire quand la
conquête de l’Algérie entraîna encore une
augmentation d’activité, donc des besoins en eau.
Un contemporain écrit en 1835, à propos de
l’aqueduc de la porte d’Aix : « Il fallait ouvrir son
parapluie en plein soleil toutes les fois qu’on
passait sous ses arceaux vermoulus, tant il faisait
Les Pèlerins à la coquille
Les Pèlerins, nommés
jacquets, jacquaires,
roumieux ou pèlerins à la
coquille, furent
d’innombrables cohortes dès
le Moyen Age ; Compostelle
a été le pèlerinage le plus
fréquenté après Rome ou
Jérusalem.
Cet important voyage se fait à pied, à
cheval, voire en bateau.
Le pèlerin utilise un bâton ferré plus la
besace et surtout la coquille qui les
identifie.
Et n’oublions pas le grand
chapeau et la pèlerine.
Au retour du pèlerinage, la
coquille enfin méritée, ainsi que la
Compostella, atteste de
l’accomplissement de cet
important
pèlerinage.
Les jacquets
arborent de nos
jours encore la
coquille avec
fierté.
La moyenne probable
journalière d’un pèlerin semble
étre de
35 km.
eau de toutes parts ».
L’aqueduc a disparu - on peut en voir deux arches
près du Conseil Régional ; un siphon l’a remplacé
et maintenant on peut entrer à Marseille sans se
La coquille est reliée à un
des prodiges attribués à
Saint Jacques ; l’on dit,
selon la tradition, qu’un
chevalier précipité à la
mer avec sa monture sur
les côtes de Galice fut
ainsi sauvé… Il surgit de
la mer couvert de
coquilles Saint-Jacques.
Les Provençaux
reconnaissent les attributs de Saint
Jacques dans l’iconographie
traditionnelle de Saint Roch .
Béa
mouiller. Il est vrai que l’alimentation en eau de la
ville n’avait pratiquement pas été modifiée…
depuis le Moyen Age ! Il faudra une suite de
canicules et de pénuries dans les années 1834
(assortie d’épidémies de choléra !) pour qu’on se
penche sérieusement sur la question. On attendra
tout de même 1847 et les travaux de Montricher
pour que Marseille soit dotée d’une adduction
d’eau moderne et suffisante.
Il était temps… !
3
BALADE JACQUAIRE :
D’UN BARRAGE À L’AUTRE
C’est le 19 avril, sur le parking public face au
Château du Tholonet, siège social de la société des
eaux du Canal de Provence, que les pèlerins
provençaux se sont donné rendez-vous pour une
balade jacquaire au pied de la Sainte-Victoire.
Cette randonnée se trouve en partie sur les chemins
de Saint-Jacques, traversant la Provence, et permet
la découverte de deux
barrages , ouvrages
technologiques de deux
époques, faisant partie
des 85 gérés et
entretenus actuellement
par la société des eaux
du Canal de Provence.
Après le petit déjeuner pris au Tholonet,
aixoise et la centrale de Gardanne.
Le parking à proximité sert de halte-déjeuner. De
nombreux mets, comme à l’habitude, ont été
préparés pour être
partagés.
Après cette pause
conviviale, le groupe
repart vers le vallon des
Infernets et rejoint le
deuxième barrage.
Construit par l’ingénieur Francesco Zola, père du
célèbre écrivain, le projet a pour origine les
épidémies de choléra des années 1830. Finalement
financé, le début des travaux est aussi marqué par
la mort du père Zola. L’ouvrage est inauguré en
1854 et va fonctionner jusqu’en 1877 pour
permettre l’approvisionnement en eau d’Aix. Il
permet de réguler aujourd’hui les crues des cours
d’eau de la Causse et de l’Arc. Largement moins
imposant que celui de Bimont, c’est tout de même
le premier ouvrage sous forme de voûte.
notre groupe trouve rapidement sur le chemin, par
un temps ensoleillé et venteux, « le Moulin de
Cézanne », puis l’aqueduc de Saint-Antonin en
réfection. En longeant des champs d’oliviers, dans
la pinède environnante, nous atteignons une
ancienne carrière de marbre. Avec la vue de la
grande croix de Provence au sommet de la SainteVictoire, la retenue du Bimont est atteinte après
plus de trois heures de marche.
Il a fait l’objet d’un dithyrambe du
journaliste Emile Zola publié dans La Provence le
17/02/1859 (http://www.ezola.fr/Documents/
BarrageZola/barrage07.html). Cézanne en a fait un
tableau qui est exposé au Musée National du Pays
de Galles à Cardiff.
Quelques données résumées
C’est le plus récent des deux barrages et aussi
le plus important. Il est construit par Joseph Rigaud
entre 1946 et 1951, grâce aux fonds du
Plan Marshall. Il alimente en eau toute la région
Hauteur
Barrage
Zola
(1854)
24,50 m
Barrage
Bimont
(1952)
87 m
Réservoir :
-volume
- surface
- production électrique
2,5 Mm3
4 ha
0 GWh/an
14 250 Mm3
73 ha
9 GWh/an
Jean-Christophe Lefevre
4
Le Canal Zola, par Emile Zola (La Provence, 17 février 1859)
Extraits du dithyrambe
Les rocs s'étaient dressés ! Planant sur la vallée,
Altiers, ils semblaient dire à la voûte étoilée :
"Nous montons jusqu'à vous !"
Ils disaient aux mortels qui contemplaient leurs cimes :
"Vous n'irez pas plus loin sur nos hauteurs sublimes :
A nos pieds restez tous."
Un homme veut passer !.. La terre est sans verdure ;
La plaine manque d'eau ; le laboureur murmure,
Et, sur le sol brûlé, le soleil radieux,
Moqueur, décrit toujours sa courbe dans les
cieux ;
Se penchant tristement sur sa tige flétrie,
La plante se dessèche et meurt dans la
prairie.
Plus de bosquets : voici la brûlante saison,
Si l'orage parfois entasse à l'horizon
Ses lourds nuages noirs qui promettent la
pluie,
Soudain le vent se lève et la nuée enfuie
Va répandre plus loin ses fécondants trésors.
Arbres, plantes et fruits dans la plaine étaient morts.
Un homme veut passer !... Autour d'Aix la Romaine,
Il veut d'un long cours d'eau fertiliser la plaine ;
Il veut aller sonder tour à tour le rocher,
Et, Moïse nouveau, de son doigt le toucher
Pour en faire jaillir une fontaine immense,
Il veut d'un frais gazon tapisser la Provence ;
Il le veut !.. A sa voix son projet se créera,
Nature... et pour créer cet homme passera !..
Et tout à coup l'on vit, de son œil qui fascine,
S'échapper des éclairs, et soudain les éclats
De sa voix font redire au roc : A moi, la mine !
Hommes, à moi des bras !
Gloire à lui, gloire ! - Oh ! Comment m'arrêter ?
C'est un saint ministère
Qui m'a dicté les chants que je viens de chanter ;
Cet homme... était mon père.
Emile Zola (élève au lycée Saint-Louis)
5
pour ne pas s’écraser le nez sur une pierre,
cette pierre grise qui glisse quand il pleut, cette
pierre de la Sainte-Baume.
Nous sommes enfin arrivés sur un chemin plus
plat qui s’élargit. Nous découvrons un espace
où les chênes verts, brûlés par un incendie, retrouvent
de nouvelles feuilles. La nature reprend le dessus et
pour beaucoup d’arbres c’est la résurrection.
Les branches vert vif des cèdres tranchaient
avec les fleurs bleues et jaunes, les orchidées sauvages,
le ciel très bleu et les rochers blancs. C’était un cadeau
du ciel qui amplifiait notre joie de tout voir. Nous nous
sommes arrêtés un instant au milieu de ce silence pour
profiter de cette beauté,
puis nous avons abusé du
savoir de Pierre pour
connaître le nom des fleurs.
Vers 13 h, nous
nous sommes installés dans
un endroit choisi pour notre
pique-nique, avec, bien sûr,
les habitudes généreuses du
partage et les « blagues »
d’Yvonne - il n’y avait pas
d’enfants !
Guy devant, Pierre serre-file, après une petite
montée, une descente facile, permettant d’élargir notre
vue sur la montagne de la Sainte-Victoire et même sur
le Mont Ventoux, les
villages de Saint-Zacharie,
d’Auriol dans la plaine,
comme devait faire la
chèvre de monsieur Seguin
avant de se faire manger par
le loup. Mais pour l’instant,
ils ne sont pas là.
Au retour, nous avons de nouveau entendu la
rivière chanter. Nous avons ralenti le pas pour profiter
encore un peu des lieux. Une petite pause et le regret
Balade jacquaire le « Balcon des Encanaux
24 mai 2014
Comme d’habitude, un groupe s’est constitué
près de la gare Saint-Charles, un autre groupe nous a
retrouvés au parking du site des Encanaux, tout près
d’Auriol.
Certains de nos amis avaient mis le short, mais vers
7 h15, il ne faisait pas si chaud…
Guy, comme toujours, en bon berger, a rassemblé son
« troupeau ». Le « chef » Denis et la charmante Béa
n’étant pas là, occupés à servir en hospitaliers les
pèlerins sur le chemin de Vézelais. Guy et Pierre nous
ont servi thé et café et ce fut un moment très convivial
comme d’habitude.
Pierre nous a fait la surprise de nous montrer un
bourdon, acheté dans un vide grenier (certainement
après que Saint Jacques l’eut conduit le nez dessus). Un
bourdon de toute beauté que je ne vais pas décrire, c’est
un secret… que Pierre montrera à tous. Chacun de nous
a souhaité le tenir en main. Que faire ? Le vernir, le
peindre ? Le garder tel qu’il est ?
Les avis étaient multiples.
Marchons.
Nous avons descendu
une rue très courte, pour aborder
rapidement les choses sérieuses,
c'est-à-dire monter, accompagnés
par les agréables clapotis de
l’eau du ruisseau, le Vède, que beaucoup d’entre nous
prenaient pour l’Huveaune ; notre guide avisé nous l’a
nommé.
Quittant le bord de l’eau et de ses chantantes
petites cascades, nous avons pris un sentier, sans grande
difficulté, mais très long. Le paysage était magnifique et
ce n’était que le début… Le ciel bleu, les rochers
blancs, les arbres verts, une harmonie ressentie qui
ajoutait à la bonne humeur de tous. Nous avons fait un
arrêt technique au centre de deux falaises magnifiques.
Petit à petit, il était important de regarder le chemin
que cette journée printanière très agréable se termine
déjà.
Sur le parking, nous avons bu un verre de
fraîcheur, offert par Guy et Monique, qui nous a
ragaillardis. Le soleil tapait très fort et quelques coups
de soleil donnaient bonne mine.
Après de nombreux bisous, retour à la maison,
chacun gardant une joie intérieure. Que du bonheur !
Ultreia.
Liliane Duchemin
6
7
Bientôt attelée à treize splendides
chevaux de trait harnachés et
revêtus de couvertures brodées,
conduits par leurs guides fouet au
poing, la charrette se présentait
devant le ruban de l’inauguration
du « Chemin de Compostelle ». Cette tradition honore
Saint Eloi, le Saint patron des charretiers, mais aussi, en
même temps, Saint Roch et Saint Jean, et coïncide avec
la fête des moissons célébrée autour de la Saint JeanBaptiste, le 24 juin.
Après un discours fort applaudi, les initiateurs de
la manifestation laissèrent à M. l’adjoint au maire de
Maussane la difficile tâche de couper le ruban de
l’inauguration du chemin.
Ainsi ouvert officiellement, et la plaque
indicatrice « Chemin de Compostelle » dévoilée, la
Les Pèlerins de Compostelle à
Maussane-les-Alpilles
La fête du village de Maussane, charmant village
des Alpilles, battait son plein le week-end de Pentecôte
2014.
Le clou de cette belle manifestation aux racines
rurales, et on ne peut plus provençales, est le concours
du meilleur aïoli préparé à l’huile d’olive de la Vallée
des Baux ! Mais il y a aussi bien d’autres choses, dont
le défilé de la « Carreto ramado » dans les rues du
village.
Profitant de la manifestation, M. et Mme
Oberson, charmant couple de Suisses installé au sein du
parc naturel des Alpilles, Maussanais d’adoption et de
cœur, avait souhaité inaugurer officiellement le chemin
qui traverse leur propriété et qui est si bien dénommé
« Chemin de Compostelle ».
Il y a peu d’années, un groupe de notre
association jacquaire avait même commencé une de ses
Carreto, avec son attelage, put s’engager sur le chemin,
environnée, comme aurait écrit Alphonse Daudet,
« d’une gloire de poussière », vers le village, pour la
suite de la fête …
Dans un village réservé aux nombreux piétons et
touristes, la « carreto » et ses conducteurs tous vêtus de
blanc et de bleu, descendants modernes des anciens
balades pèlerines à partir de ce chemin.
Celui-ci est effectivement emprunté par quelques
pèlerins venant de Marseille ou bien d’Aix qui se
rendent à Arles. Il se trouve à proximité de la Via
Aurelia antique, qui est aujourd’hui devenue une
moderne route départementale peu propice aux
cheminements pèlerins…
Le samedi 7 juin 2014, une délégation de quatre
membres de notre association, Béatrice, Pierre,
Bernadette et Georges, répondait à l’invitation faite au
président Denis par M. et Mme Oberson et se retrouvait
au « Chemin de Compostelle » de Maussane, où ceux-ci
les attendaient.
A l’initiative de cette sympathique manifestation, nos
hôtes avaient aussi convié la fameuse « Carreto
ramado », charrette couverte d’épais branchages qui
évoquait plutôt un bosquet touffu d’imposantes
dimensions.
Etait aussi installée devant le mas de M. et Mme
Oberson une non moins imposante table de pierre, pour
les pèlerins de passage. En attendant l’arrivée des
chevaux, des rafraîchissements y furent servis aux
participants qui, peu à peu, se présentaient à l’entrée de
la propriété.
charretiers, put donner le spectacle impressionnant de
son passage au grand trot, dans un fracas de sabots et de
roues en fer, soulevant la poussière et répandant le
parfum des chevaux.
Le Chemin de Compostelle maintenant bien
nommé, inauguré et balisé, attend les prochains
pèlerins. La table des pèlerins est en place, sous
l’ombrage d’un arbre, et bientôt lui sera adjointe un
banc, devant le mas de M. et Mme Oberson.
Ceux-ci se feront un plaisir de les accueillir et de les
rafraîchir ! Qu’ils en soient remerciés d’avance !
Georges
8
Sortie Inter-asso Crêtes de la Sainte-Baume
14 juin 2014
C’est à l’hôtellerie de la Sainte-Baume que les membres de trois associations jacquaires se sont retrouvés
pour cette balade inter associations, la dernière avant la trêve estivale. L’objectif de la matinée est de gagner les
crêtes du massif de la Sainte-Baume par le sentier merveilleux. C’est alors une partie de la belle forêt, qui nous
apporte fraîcheur et ombrage, que nous découvrons.
Dans l’Antiquité, on y pratique le culte de dieux barbares, dressant des autels
sous le manteau sombre et
humide des arbres. Le sang
humain ruisselle jusqu’à rougir
la mousse des pierres et des
arbres… On raconte aussi la
légende selon laquelle Maître
Jacques, tailleur de pierre et
fondateur des Compagnons du
devoir s’y serait caché pour se
protéger de son rival et y aurait
été assassiné, trahi par un de ses
fidèles. Ses vêtements auraient
alors été partagés entre les différents corps de métiers. Forêt bénéficiant d’un
micro-climat, elle a été protégée de tous temps : Boniface VIII frappe
d’excommunication quiconque touche à ses arbres. Charles IX, en 1564, et le
Parlement d’Aix, en 1693, renouvellent cette protection en interdisant
notamment la coupe du bois. Certains de ces arbres seraient millénaires. On y trouve des espèces habituellement
plus au Nord, tels que hêtres, ifs ou érables.
Après une ascension régulière, un passage étroit entre roches calcaires nous conduit au Paradis, lieu de halte
pour le déjeuner. Nous repartons ensuite par le pas de Villecroze pour atteindre les crêtes du Massif.
Par le GR9, nous atteignons bientôt le point culminant au Signal des Béguines (1148 m) où nous trouvons les
restes d’un signal géodésique et un cairn. Le chemin est parfois étroit et à flanc de ravin. De nombreux accidents se
sont produits, la prudence et la vigilance sont de rigueur… Nous atteignons bientôt le Jouc de l’Aigle et un peu
avant le col du Saint-Pilon et sa chapelle, nous quittons les crêtes pour rejoindre l’hôtellerie. L’altitude nous avait
apporté dans toutes les directions une vision exceptionnelle : le Garlaban, la Sainte-Victoire, les sommets enneigés
des Alpes ou encore le Coudon et la baie de Saint-Cyr.
Nous trouvons bientôt la chapelle des Parisiens. Construite en 1629, elle a
été saccagée durant la Révolution et sert aujourd’hui d’abri à du matériel de
terrassement. Nous sommes sur la partie finale du chemin des Roys. La grotte de Marie-Madeleine n’est qu’à
quelques pas. Les 150 marches édifiées en 1913 en permettent un accès plus facile.
Un peu plus en contrebas, nous retrouvons quelques oratoires. La source de Nans
permet de faire une pause bien agréable par un temps chaud et presque estival.
Jean-Christophe Lefevre
9
Café jacquaire du 9 juin La légende du Prêtre Jean
Le lundi 9 juin 2014, notre ami Georges nous a présenté, dans le cadre de notre café jacquaire mensuel,
une conférence sur la légende du Prêtre Jean.
Il replace cette légende, qui naît au Moyen Age, dans le contexte des croyances de cette époque et de la
foi religieuse intense de tout l’Occident médiéval.
Il rappelle au passage que les pèlerins tentent de retrouver l’atmosphère de cette époque sans télévision, ni
radio, ni internet, où l’on cheminait à pied, et où les nouvelles n’allaient guère plus vite. Transmises le
plus souvent de bouche à oreille, elles parvenaient à leurs destinataires déformées, enjolivées ou parfois
rendues terrifiantes… mais toujours crédibles, et crues, et finissaient par créer
des légendes, que l’on prenait pour la réalité…
Une mystérieuse lettre fut adressée en l’an 1165 à l’empereur de
Constantinople Manuel Comnène, à l’empereur d’Allemagne Frédéric 1er
Barberousse et au roi de France Louis VII par un non moins mystérieux
« Prêtre Jean », souverain d’un royaume chrétien situé au-delà de la Perse et
de l’Arménie, aux Indes.
Ce royaume était tellement riche et merveilleux, dans la description qui en
était faite, que durant plusieurs siècles, les plus hautes autorités de l’Occident,
le pape, les empereurs, les rois, tentèrent d’entrer en contact avec lui et lui
envoyèrent messagers et ambassades dans le but principal de parachever les
croisades qui avaient établi en Orient les royaumes francs qui luttaient contre
les musulmans, pour la possession de la cité Jérusalem et les lieux saints.
Le royaume du Prêtre Jean était décrit si riche et ce souverain si généreux que l’on comprend que durant
plusieurs siècles tout l’Occident y ait cru. De plus, c’était un royaume où régnaient la paix et la justice,
dont les peuples étaient, et sont toujours, épris. C’était un modèle qui était présenté aux souverains du
monde entier.
Malheureusement, le royaume merveilleux du Prêtre Jean n’était qu’une utopie, qui eut cependant le
mérite de soutenir dans l’imaginaire des populations les croyances en un progrès et une société meilleure.
Les puissants y voyaient, eux, une alliance possible contre leurs ennemis d’alors, qu’ils combattaient en
Orient, et une occasion d’accroître encore leurs richesses et leurs possessions. L’Inde mystérieuse était
alors présentée comme une terre où l’on trouvait en abondance toutes les pierres précieuses et d’autres
pierres aux pouvoirs magiques et toutes sortes d’animaux merveilleux… Même le tombeau de l’apôtre
Thomas était situé dans le royaume du Prêtre Jean.
On a cru, jusqu’à la fin du 15e siècle, en ce merveilleux royaume. Les Portugais qui, les premiers,
entendirent parler du royaume d’Abyssinie, crurent que c’était en Ethiopie que se
trouvait ce mystérieux royaume, puisque les Abyssins étaient Chrétiens (et le sont
toujours).
Puis l’Amérique fut découverte par Christophe Colomb et une autre page de
l’Histoire s’ouvrit, une autre légende naquit, celle de « l’El Dorado » et le royaume
du Prêtre Jean fut oublié. Nous le rappelons aujourd’hui dans les mémoires, ainsi
que la belle utopie de justice et de bonté pour les peuples qu'il représenta au Moyen
Age.
Sur les traces du Prêtre Jean, Nicholas Jubber, édition Noir sur Blanc
10
éa
L’Œil et la Plume
La lanterne des morts
Les yeux grands ouverts,
le regard curieux, allons à la
découverte de « la lanterne
des morts ».
Une lanterne des morts est une
colonne en pierre ronde carrée
ou polygonale. Elle est creuse
à l’intérieur pour pouvoir y
grimper si elle est
suffisamment grande ou pour
hisser une lampe et une
poulie. Cette lanterne est terminée à son sommet
par un petit pavillon ajouré et une croix ; à la base
une petite porte pour introduire la lampe et une
table orientée vers l’est pour recevoir un autel
portatif à l’occasion de l’office des morts.
On trouve des lanternes des morts à partir du
e
XI siècle, certaines avec un socle à deux marches,
un toit à quatre petites croix métalliques ; hautes
de 5 mètres, ce travail fait honneur aux marins.
Autrefois, la lanterne des morts trouvait sa place
dans les cimetières et maintenant sur la place
publique, depuis 1811.
On trouve des lanternes des morts surtout
dans le centre ouest de la France. Placée dans les
cimetières, leur lueur éloigne les démons et
honorent les morts.
L’essentiel de ces édifices est concentré sur
environ treize départements correspondant au
duché d’Aquitaine.
Citons quelques lieux : Allier, Charente-Maritime,
Dordogne, Lot et Haute-Vienne, etc.
On note également la présence de lanternes
des morts en Irlande et en Angleterre.
Les lieux de nos régions où l’on trouve la lanterne
des morts : Alpes-de-Haute-Provence, à Simianela-Rotonde ; Bouches-du-Rhône,
Eglise Saint-Trophime à Arles,
Chapelle Saint-Sulpice à Istres.
L’oiseau de vent
Quelle que soit la saison, il y a
toujours quelque oiseau
pour te dire qu’il est jour,
que le soleil se lève.
Grives, merles, coucous,
il y a toujours quelque oiseau
pour annoncer la nuit, pour devancer l’aube.
Il y a toujours quelque oiseau
pour te dire le temps, l’orage, le soleil que la nuée
te dérobe.
Que ce soit le printemps ou le cœur de l’hiver,
il y a toujours pour te dire, la
caille,
que le blé est mûr.
Et pour que tu croies au
bonheur,
la perdrix qui appelle sous la
bruyère.
Et cet oiseau de vent, soudain,
qui te traverse le cœur tel un
couteau de gel
– afin que tu saches que l’heure est venue
de revivre un jour de promesse.
L'auteur : Marcela Delpastre
Elle écrit en langue occitane et en français ; elle a
vécu de 1925 à 1998, écolière près de SaintLéonard-de-Noblat, puis à Brive-la-Gaillarde où
elle obtient un bac philosophie littérature.
En 1945, elle reprend sa vie à la ferme et cela
jusqu’à la fin de sa vie.
Pendant ce temps, elle ne cesse de réfléchir à des
sujets de poésie, des vers et des rimes.
Parmi ses œuvres : La langue qui tant me plaît.
Puis elle réécrit dans les années soixante des
contes traditionnels : Les contes du mont Gargan ;
s’ajoute une pièce de théâtre : La vigne dans le
jardin.
En 1990, elle est l’invitée de Bernard Pivot à
l’émission Bouillon de culture.
Son éditeur : Chemins de Saint-Jaume
(Edicions dau Chamin de Sent-Jaume).
Nous avons admiré, lors
d’un passage en Haute-Vienne, la
lanterne des morts de Les Cars qui
est située sur la place du village.
Pour visiter nos belles
régions, créons le chemin des
Lanternes des morts.
Béa
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Lorsque, à Santiago de Galice, on voulut bâtir l’admirable, l’incomparable Portique de la
Gloire, c’est le Frère Mathieu - ce Matteo - que l’on appela et qui vint. Las ! Il fut
accusé et s’accusa lui-même du péché d’orgueil pour posséder en soi et révéler au monde
des vues surhumaines en art. Il est en effigie au pied de la colonne centrale, agenouillé,
tête basse et battant sa coulpe intérieurement. Ce Frère Matteo, de Cluny, qui conçut et
fit exécuter ce chef-d’oeuvre d’architecture, cet escalier tournant qui conduisait au
clocher nord depuis le déambulatoire de la basilique de Saint-Gilles.
(Le diable, dit-on, traça la première épure !)
Vers Saint-Jacques-de-Compostelle – Marie Mauron 1957 – Edition Le Livre Contemporain.
CAFÉS JACQUAIRES
BALADES PÈLERINES
Ces renseignements sont donnés
à titre indicatif. Demander
confirmation à :
Béa - 06 18 72 29 59
Ces renseignements sont donnés à
titre indicatif.
Demander confirmation à :
Jean-Louis - 06 87 50 87 49
Guy - 06 52 26 53 40
Pas de rencontre en juillet
11 août - Discussion libre autour
du Chemin
Pas de balade en juillet et août
8 septembre - Au retour,
Pèlerins et Hospitaliers racontent
13 octobre - Christiane nous
conduit sur le Compostelle
japonais. Le pèlerinage des 88
temples de Shikoku
13 septembre - Balade à Jouques
ND de Consolation
RENCONTRE À THÈME A
AIX-EN-PROVENCE
3e jeudi de chaque mois.
Tous les autres jeudis,
permanence de 16 h 00 à 18 h 00
LA MAISON DE L’ESPAGNE
7ter, rue Mignet
13100 AIX-en-PROVENCE
Tél : 06 86 36 94 35
Réunions mensuelles à 18 h à la
Maison de Saint-Jacques
34 rue du Refuge
13002 MARSEILLE
Tél : 06 86 36 94 35
e
2 lundi de chaque mois
Association Provençale des Pèlerins de Compostelle
MAISON de SAINT-JACQUES, 34 rue du Refuge
13002 MARSEILLE
Tél : 06 86 36 94 35 e-mail : [email protected]
http://www.marseille-arles-compostelle.com/index.htm
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