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PDÉCREYS
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Le SLF lance la première campagne de communication
conçue à l’échelle nationale par la profession
elle-même. L’opération passe par un message centré
sur le client et un logo fédérant le réseau.
e 26 novembre, les libraires
recevront avec leur office UD
les éléments d’une grande
campagne de communication
nationale organisée par le Syndicat de
la librairie française (SLF). Quatre mille
affiches et quatre millions de marquepages ont été imprimés pour l’opération.
Les 1 300 librairies en compte chez UD
se verront ainsi attribuées, selon leur
niveau, un ou deux colis comprenant
chacun un jeu d’affiche et 2 000 marquepages. Toutes les autres librairies indépendantes pourront également recevoir
L
Par
Clarisse
Normand
ce kit. « Si elles ne font pas partie des
premiers destinataires, ce n’est pas pour
les exclure mais simplement parce qu’elles
ne sont ni dans les fichiers de UD, ni
dans les nôtres, explique Guillaume
Husson, secrétaire général du SLF. Une
chose est sûre : plus la campagne sera
relayée, mieux ce sera. Nous avons d’ailleurs prévu de quoi faire un important
réassort. » Répondant avec cette opération à une demande de communication récurrente émanant de ses adhérents, le SLF a toutefois souhaité aller
plus loin.
Trois questions à Marie Mailhes, consultante
Livres Hebdo – Comment
promouvoir la librairie
aujourd’hui ?
Marie Mailhes – Tout d’abord,
je dois dire que c’est un sujet
béni. L’image du livre et de la
librairie indépendante est exceptionnelle. Même si la majorité des
clients réalisent moins de la moi-
Marie Mailhes
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tié de leurs achats de livres dans
ce circuit de distribution. La problématique du libraire indépendant n’est donc pas de se faire
aimer, mais de se faire préférer. Il
faut donc donner envie, et pour
ce faire valoriser les spécificités
de ce réseau.
Quels problèmes avez-vous
rencontrés ?
L’hétérogénéité des librairies a
bien sûr constitué un frein. Il est
toujours compliqué de fédérer
des gens ayant des profils et des
intérêts différents. Mais il y a eu
aussi un autre frein lié aux habitudes de la profession de communiquer sur un ton très militant,
voire agressif et culpabilisant. Ce
n’est pas constructif. Il a donc
fallu rompre avec cette approche
et retrouver une communication
positive centrée sur le client et
ses attentes.
Concrètement, quel a été
votre rôle ?
J’ai surtout apporté une méthodologie qui a permis de fédérer
les libraires autour de quelques
grands postulats clés : à qui on
s’adresse, pour faire passer quel
message, sur quel ton, avec quel
signe identificateur… En se mettant d’accord sur ces points
essentiels, les libraires se sont
donné les bases pour développer
une stratégie de communication
à moyen et à long terme.
La première fois
C’est la première fois que les libraires
organisent ensemble une campagne
de communication grand public à
l’échelle nationale. Au-delà des campagnes régionales, la précédente campagne nationale, fondée sur un plan
presse et mise en place durant l’été
2011, relevait d’une initiative conjointe
avec le Syndicat national de l’édition
et avait d’ailleurs été contestée par une
partie des libraires eux-mêmes. Souhaitant ici se donner les moyens de ses
ambitions, la profession a fait appel à
une consultante extérieure, Marie
Mailhes (lire encadré), pour définir et
concevoir une stratégie de communication globale avant de lancer un appel
d’offres auprès des agences de communication. In fine, la réalisation de la
campagne a été confiée à l’agence Les
4 Mains, et celle du logo à Work Division.
« Il nous a semblé important de travailler avec des intervenants eux-mêmes
indépendants, explique Matthieu de
Montchalin, président du SLF et patron
de L’Armitière à Rouen. D’autant qu’à
chaque niveau de réflexion et de décision
nous avons intégré des libraires. Une
centaine d’entre eux, de profils très différents, ont ainsi été consultés. Pour que
la campagne réussisse, il faut qu’ils adhèrent au message et se l’approprient. »
Soutenue par UD, le Centre national
du livre, mais aussi la Sofia, La Copie
privée, le Cercle de la librairie, ainsi
que les organismes professionnels de
prévoyance Ocirp et Humanis, l’opération mobilise un budget d’environ
200 000 euros. Un investissement pour
l’avenir, justifie le SLF, dans la mesure
où la campagne s’inscrit dans le cadre
d’une stratégie à moyen terme et a été
conçue de manière à être déclinable
avec d’autres actions de communication
prévues sur le Web (site, bannières,
vidéos…) mais aussi, en fonction des
partenariats, dans la presse et sur le
mobilier urbain. d
n° 1019 - Vendredi 21 novembre 2014
L’évasion
en images
Le slogan :
une invitation
à s’évader
Par leur style onirique,
les dessins qui flottent
sur l’affiche symbolisent
l’imaginaire et l’évasion.
On peut même voir dans
le dessin du passager à
dos de chameau et son
guide un clin d’œil au
libraire qui guide son
client.
Pour cette première vague
de communication, les
libraires ont misé sur un
message très générique.
Centré sur le client, il invite
à vivre une expérience. Mais
il joue aussi sur l’originalité
des librairies indépendantes,
distinctes des autres circuits.
On n’est pas loin du slogan
d’Apple « Think different ».
Les livres, bien sûr
Le logo, signe
de reconnaissance
Jouant sur les
différences de formats
et de couleurs, la mise
en scène des livres
évoque un lieu vivant et
convivial. Discrètement
mis en avant, Pas pleurer
de Lydie Salvayre est un
clin d’œil au Goncourt
2014… Pourtant les
affiches ont été réalisées
avant que le prix ne soit
décerné.
L’identité Librairies
indépendantes renvoie ici non
pas à une définition juridique
ou capitalistisque, mais à des
valeurs partagées. Construit
sur le doublement de la
lettre L, le logo symbolise un
chemin ainsi que le coin d’un
livre. Les contours légèrement
tremblés de la typographie
illustrent le mouvement, en
écho aux évolutions
constantes de la profession.
IMAGES SLF
Librairies
Les indépendants
promettent
un autre monde
L’ensemble du dispositif comprend
donc un message organisé autour du
leitmotiv « Entrez ailleurs » et un logo
identificateur « Librairies indépendantes », le tout visant à promouvoir
auprès du public l’image d’un réseau
de commerces à la fois unis et divers,
capables d’apporter une expérience et
des services distincts de ceux des autres
circuits de vente.
L’affiche bis amplifie
et explique
Dans la mesure où la
campagne s’adresse d’abord
aux clients des librairies
indépendantes, la dimension
narrative s’est imposée
naturellement. Elle permet
d’expliquer le slogan et de
préciser les atouts du réseau
dans l’optique de valoriser
l’expérience vécue.
Les marque-pages déclinent
les visuels de l’affiche
Outils de communication très présents
en librairie, ils font écho à l’affiche.
Quatre variantes sont proposées, le
tout imprimé à quatre millions
d’exemplaires. Chaque librairie
participante en recevra 2 000 ou
4 000 selon son niveau.
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