Dépêche n°10534 Paris, lundi 27 janvier 2014, 14:10:39 Julie Robelet Ligne directe: 01 53 10 79 32 « Il faut améliorer la recherche de mutualisations entre la police et la gendarmerie » (Hugues Fourage) « Il faut arriver à faire en sorte qu'il n'y ait plus de doublons et que le renseignement soit plus en osmose et articulé entre les deux forces », affirme le député SRC de la Vendée, Hugues Fourage. Il revient pour AEF Sécurité globale sur le rapport d'évaluation de la loi du 3 août 2009 relative à la gendarmerie nationale, co-écrit avec le sénateur UMP du Cher François Pillet et remis au Premier ministre le 8 janvier 2014 (AEF Sécurité globale n°10483 et n°10484). « Il est important qu'il y ait notamment un peu plus de gendarmes dans les Sdig ». Le député souligne que « le rattachement de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur ne pose aujourd'hui plus de problème », mais affirme qu'il « faut améliorer la recherche de mutualisations et d'articulations entre les deux forces », notamment en matière de formation pour les officiers de police judiciaire. Hugues Fourage, député SRC de la Vendée © Assemblée nationale AEF Sécurité globale : Quel bilan faites-vous du rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l'Intérieur ? Hugues Fourage : Le rattachement de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur ne pose aujourd'hui plus de problème. En 2009, il pouvait exister quelques questions et interrogations, liées notamment au statut militaire de la gendarmerie, même si la loi était claire sur ce point. Pratiquement tous les décrets de mise en oeuvre de ce rattachement organique sont entrés en vigueur, ce qui est positif. Cette transition institutionnelle est donc réussie. Police et gendarmerie constituent deux forces spécifiques. Avec le sénateur François Pillet, nous pensons qu'évoquer la parité entre les deux forces peut conduire à la mise en oeuvre de systèmes de concurrence qui ne sont pas forcément bons. Nous préférons la notion d'équité à celle de parité. Il est important de traiter les deux forces de sécurité de la même manière, mais, étant donné leurs spécificités, il ne faut pas les traiter de manière égale. J'ai pu également constater une réaffirmation du statut militaire et un réel attachement des gendarmes à ce statut. Sur le terrain, les gendarmes nous ont en outre tous souligné leur réelle volonté de travailler avec les policiers. Ils nous ont également fait part de leur grande confiance dans leur hiérarchie et notamment leur directeur général, Denis Favier. AEF Sécurité globale : Quels sont les domaines à améliorer selon vous ? Hugues Fourage : Il y a des points à améliorer en termes de mutualisation et de formation. Il est important de mieux articuler le renseignement entre les deux forces et qu'il y ait notamment un peu plus de gendarmes dans les Sdig. La gendarmerie a en effet un maillage territorial extrêmement important et il faut le prendre en compte en matière de renseignement. Il faut mieux articuler les sources d'information et éviter les doublons. Aujourd'hui, il arrive encore qu'il y ait sur un même individu ou un même événement des notes provenant de la gendarmerie et des notes de la police, il faut donc arriver à faire en sorte qu'il n'y ait plus de doublon et que le renseignement soit plus en osmose et articulé entre les deux forces. En matière de police judiciaire, nous estimons qu'un officier de police judiciaire, qu'il soit gendarme ou policier, fait le même métier. Peut-être qu'il n'emploie pas les mêmes méthodes, mais la procédure judiciaire est identique. Nous savons que policiers et gendarmes sont attachés à leur formation de base, mais il est peut-être possible de mutualiser les formations permettant d'améliorer les compétences au quotidien des deux forces en termes de police judiciaire. Au-delà de la question du rattachement au ministère de l'Intérieur, la gendarmerie connaît par ailleurs un vrai problème immobilier. Un plan de rénovation de l'immobilier des gendarmeries domaniales est nécessaire. Il faut trouver des sources d'économie pour pouvoir travailler sur la question immobilière. AEF Sécurité globale : Parmi vos préconisations, quelle est celle qu'il faut mettre en oeuvre le plus rapidement ? Hugues Fourage : Je crois qu'il faut améliorer la recherche de mutualisations et d'articulations entre les deux forces, notamment en matière de police scientifique. Pour rechercher des éléments de preuve ou de vérité, nous pensons que les policiers et les gendarmes utilisent des techniques quasiment identiques. Il doit donc être possible de mutualiser davantage les laboratoires de police technique et scientifique. Plus globalement, nous voyons que des groupements d'achats sont en train de se mettre en place entre la police et la gendarmerie, ce qui est positif. Nous sommes en train de passer d'un transfert organique de la gendarmerie vers le ministère de l'Intérieur à un transfert plus organisationnel. Les bases et les structures de ce rattachement ont été posées, il faut maintenant aller plus loin dans les mutualisations, tout en respectant les statuts et en conservant les spécificités des deux forces. À télécharger Rapport d'évaluation de la loi du 3 août 2009 relative à la gendarmerie nationale AEF Sécurité globale n° 466 du lundi 27 janvier 2014 À lire aussi Pour Hugues Fourage et François Pillet, la gendarmerie doit être plus présente dans les petites agglomérations AEF Sécurité globale n° 10484 du vendredi 17 janvier 2014 - SPub CONFIDENTIEL. 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