COMMISSION LOCALE D’INFORMATION Réunion de la CLI du CNPE de Saint-Alban du 09 décembre 2013 Compte rendu Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Compte rendu – Réunion de la CLI du CNPE de Saint-Alban du 09 décembre 2013 PRESENTS Nom Prénom Titre/Fonction M. Bacquenois Xavier EDF CNPE M. Bassette Alexandre Dauphiné Libéré M. Banchet Gérard Maire d’Ampuis M. Bertouard Marcel Maire de Roussillon M. Boiton Roger Adjoint Mairie de Reventin-Vaugris M. Bonnel Claude 1er adjoint au maire de Les-Haies M. Bourson Serge Adjoint au maire de Chanas M. Buisson André Représentant de l’association Vivre ici M. Causse Jean-René Conseiller de l’ordre des médecins de l’Isère M. Cellard Michel Maire de Chanas M. Charvet Francis Maire de Saint-Maurice-L’exil M. Cousin Jean-Pierre Adjoint à la mairie de Pélussin M. Degrelle Denis SIDPC 38 Mme Ladaviére Marie-Joséphe Mairie de Vinzieux Mme Munoz Sylvie Mairie de la Chapelle-Villars M. De Choudens Henri Président de l’Institut des risques majeurs -2- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban M. Desbordes Roland Président de la CRIIRAD Mme Delhomme Marielle Conseillère d’Assieu M. Descamps Xavier EDF CNPE M. Dubouis Jean Collège des experts de la CLI M. Etienne Michel Association Sauvons notre futur M. Foucher Yves Exploitant EDF M. Girardin Jean-Claude Président de l’association Sauvons notre futur M. Günther Jean AEPN M. Hayart Dominique Adjoint Mairie de clonas s/ Varèse M. Lalle Jean-Pierre EDF hydraulique M. Launé Philippe EDF CNPE M. Lemoine Lionel Sous-Prefet M. Louis-Gavet Jean-Paul Préfecture SIACEDPC M. Mangion Matthieu Chef de division ASN Lyon M. Matuszak Gilles Commandant PSPG M. Meneu Francis Président de la Fédération RhôneAlpes pour la protection de la nature Mme Menguy Justine Mairie de Salaise-sur-Sanne M. Mollard Patrick DREAL Rhône alpes M. Moret Claude 1er adjoint Mairie de Saint-Pierre-deBœuf M. Mouchel Jean-yves Conseiller mairie du Péage-deRoussillon -3- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Délégué à l’environnement Mme Mouchiroud Christiane Conseillère déléguée à l’environnement – Mairie de Salaisesur-Sanne M. Nietto Francis Directeur CNPE M. Novel-Catin Nicolas Chef du service développement durable du Conseil Général de l’Isère M. Perouze Jean-Luc Représentant de l’association Vivre ici M. Perrotin Gérard Adjoint à la mairie de Salaise-surSanne M. Pertuis Jean Association Vivre ici M. Poncin Vincent Mairie de Saint Clair du Rhône M. Prougt Daniel EDF CNPE Mme Mariani Françoise Adjointe mairie de Vérin M. Rault Serge Maire de Saint-Pierre-de-Bœuf M. Rigaud Daniel Conseiller Général et Président de la CLI Mme Robert André Adjoint à la mairie d’Auberives-surVarèze Mme Schaeffer Floriane Inspecteur ASN M. Sicre Christophe EDF CNPE M. Vigne Jean-Pierre Représentant de l’association Vivre ici Mme Xavier Josiane Présidente de l’association des amis de la réserve naturelle de l’ile de La Platière -4- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban EXCUSES Nom Prénom Titre/Fonction M. Baraud Patrick Maire de Saint-Prim Mme Bernard Nicole Maire d’Auberive-sur-Varèse M. Berthouard Marcel Maire de Roussillon M. Bertrand Olivier Conseiller général de l’Isère M. Binet Erwann Député de la 8emecirconscription de l’Isère et Conseiller général M. Blanc Eddie Maire de Le-Bourg M. Bonnard Georges Maire de Pelussin M. Bonneton Gilles Maire de Cheyssieu M. Brunel Didier Conseiller à Roisey M. Bruyas Lucien Maire de Longes M. Buniazet Jean-Pierre Adjoint au Maire de Condrieu Mme Cellard Elisabeth Maire de Reventin-Vaugris M. Chabaud Christian Maire de Nizieux M. Charnaud Cyrille Secrétaire général de la Souspréfecture de Vienne M. Chavas Gilles Maire de Chuyer Mme Corompt Thérèse Maire de Condrieu M. Crouail Jackie Maire de Salaise-sur-Sanne M. Curtaud Patrick Adjoint au maire de Vienne -5- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban M. Darlet Jean-Claude Président de la Chambre d’agriculture Mme Di-Bin Roberte Maire de Sablons M. Duchamp Denis Maire de Félines M. Dufresne Jean-Louis Président de la Fédération départementale de la chasse Mme Dugua-Martinez Isabelle Maire de Les-Roches-de-Condrieu M. Dumas Hubert Maire de Veranne M. Durieux Jacky Maire de Saint-Michel-sur-Rhône M. Evieux Emmanuel Syndicat C.F.D.T. M. Fanget Jean-Luc Maire de Brossaing M. Fanget Alain Maire de Maclas M. Finck Jean-Francçois EDF – chef de mission communication Mme Flacher Annick Maire M. Ferrand François Représentant de la chambre d’agriculture de l’Isère M. Foselle Alain Président de l’association Changer d’ère M. Freycenon Michel Adjoint au maire de Maclas M. Gagnaire Patrick Maire de Les-Côtes-d’arey Mme GirardonTournier Lucette Maire de Chonas-L’amballan M. Gerin Pascal Maire de Tupin-et-Semons M. Guerry Jean-Louis Maire de Chanas M. Guillot Michel Vice Président de la Chambre des -6- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban métiers et de l’artisanat de l’Isère M. Jarret Denis Maire de Saint-Alban-du-Rhône M. Kurzawa Bernard Président de la Fédération départementale de la pêche M. Le Breton Michel Union départementale CFE-CGC M. Lecocq Yves Maire M. Marin Albert Maire de Les-Haies M. Martin Serge Syndicat C.G.T. Mme Masson Christine Maire de Le-Péage-de-Roussillon M. Mignot Philippe Conseiller régional M. Molina Richard Maire de Limony M. Monteyremard Christian Maire d’Agnin M. Mouchiroud Robert Maire de Saint-Romain-de-Surieu M. Nemoz Jean Maire de Saint-Clair-du-Rhône M. Paraire Daniel Président de la chambre du commerce et d’industrie Nord-Isère Mme Perez Michèle Présidente du parc naturel régional du Pilat Mme Personnaz Marie-Blache Représentante d’Air Rhône-Alpes M. Remiller Jacques Maire de Vienne M. Roche Edouard Maire de Chavanay M. Roux Guy Maire de Viernoz Mme Ruppert Tiphaine Dauphiné Libéré M. Samuel Richard Préfet de l’Isère -7- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban M. satre Luc Maire de Ville-sous-Enjou M. Soubeyrand René Maire de Le-Bourg Mme Tallaron Roselyne Maire de Malleval M. Torgue Laurent Maire de Serrières Mme Troncia Nadine Maire de Clonas-sur-Varèze M. Veyret Olivier Adjoint au chef de division de l’ASN Lyon M. Zilliox Charles Maire de Bessey -8- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Ordre du jour Le barrage de Vouglans et ses conséquences sur le CNPE en cas de rupture : o Présentation du barrage (EDF Barrage Vouglans), o Présentation des inspections et contrôles techniques du barrage (DREAL RhôneAlpes), o Scénario d’effacement, ses conséquences et PPI barrage (SIDPC38), o L’avis de l’exploitant du CNPE et les mesures prises (EDF St Alban), o L’avis de l’ASN. Point d’information sur le projet de modification de l’arrêté de demande d’autorisation de rejet et de prélèvement d’eau (DARPE). (EDF/ASN/Secret. CLI) Fonctionnement de la CLI : o o Projet de Budget 2014 CLI Saint-Alban, Adhésion 2014 à l’ANCCLI. Questions de l’Association Vivre Ici, courrier du 28 Octobre 2013. Relevé de conclusions Introduction à la Séance En introduction, M. Rigaud, Président de la CLI précise que dans un souci d’amélioration du fonctionnement de la CLI, toutes les questions qui ont été posées soit par les associations, soit par un particulier, soit par un élu, ont été recensées, de façon à ce que, soit EDF, soit l’ASN y répondent. M. Rigaud précise cependant qu’il ne peut assurer que les réponses satisferont ceux qui ont posés les questions mais que la CLI tient à s’assurer que chaque question obtienne une réponse. Certaines questions transmises à la CLI n’ont pas été transmises dans un délai raisonnable à EDF ou à l’ASN, qui ne sont donc pas en mesure de répondre dans le délai imparti, cependant la CLI souhaite améliorer son fonctionnement sur ce point et s’engage à ce qu’une réponse soit apportée à chacune des questions. Un point sera fait sur les questions sans réponse en fin de réunion pour qu’elles soient reprises et que l’on puisse y répondre. M. Rigaud rappelle l’ordre du jour, et précise que M. Le Sous-préfet doit arriver. -9- Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Point d’information sur le projet DARPE M. Rigaud précise qu’un calendrier prévisionnel a été établi lors du dernier bureau, et qu’il doit être soumis pour voir s’il est toujours d’actualité. A ce sujet, un groupe de travail doit être mis en place. Ce point est suivi par M. Bowie. M. Bowie précise que lors du dernier bureau de la CLI, la constitution d’un groupe de travail spécifique a été validée. Ce groupe de travail spécifique a été identifié par rapport aux membres du bureau de la CLI et sera élargi à un membre supplémentaire pour chaque représentant de collège. M. Rigaud souligne que le groupe de travail sera donc composé de 4 groupes: les élus, les associations, le groupe des experts, les représentants des salariés. C’est bien à chaque groupe de travail de proposer un membre supplémentaire (et non au président de la CLI). M. Bowie précise que c’est au représentant de chaque collège de proposer un membre supplémentaire. En complément à ce groupe de travail, une expertise pourra également être demandée au comité scientifique de l’ANCCLI ou au prestataire Néodyme qui pourront tous deux accompagner le groupe de travail et la CLI pour émettre cet avis. M. Bowie précise également que des représentants d’autres CLI, qui ont pu travailler sur une telle demande qui aurait été faite au sein de leur CLI, pourront être consultés. Suite à des échanges avec l’ASN, le calendrier a évolué en tenant compte des contraintes de l’ASN et de l’exploitant par rapport au travail sur ce dossier, et des contraintes liées aux élections. L’avis de la CLI se fera lors de 2 réunions qui auront lieu, en avril/mai, pour que la CLI rende son avis lors de la séance plénière de juin/juillet. M. Mangion de l’ASN a contacté le secrétariat de la CLI afin de l’informer sur la nécessité de prendre connaissance du dossier en amont de ces deux réunions pour que les membres de la CLI puissent s’imprégner des dossiers et des aspects techniques même si quelques membres seront amenés à être remplacés suite aux élections. Une réunion pourrait donc être programmée en janvier, voir début février au plus tard. M. Nietto, directeur de la centrale, précise qu’EDF a proposé qu’une réunion d’information soit tenue dès janvier, en accord avec l’ASN. Cette réunion aura pour but de présenter les demandes d’évolution du DARPE au groupe de travail, ainsi que les demandes d’EDF et les argumentaires associés, de manière à pouvoir revenir, lors de la séance de mars/avril, sur les deux projets de décision de l’ASN, qui pourront être partagés dans le détail. M. Rigaud demande à l’assemblée si elle est d’accord avec cette proposition, qui est un groupe de travail élargi et une première prise de connaissance du dossier en janvier/février. Une date doit donc être rapidement fixée en janvier. M. Rigaud demande aux différents collèges de la CLI de transmettre très rapidement les noms des membres supplémentaires des groupes de travail. M. Mangion ajoute que le délai réglementaire est bien de trois mois à partir du moment où l’ASN sollicite l’avis de la CLI sur ses projets de décision. Cependant, le retour d’expérience d’autres CLI en région Rhône-Alpes montre que les membres des groupes de travail des CLI considèrent que trois mois sont trop courts pour étudier en détail le dossier de façon aussi approfondie qu’ils le souhaiteraient. Donc, l’ASN considère que c’est une bonne pratique de commencer l’étude du dossier de l’exploitant en amont de ses projets de décision. - 10 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Questions en suspens M. Rigaud propose, avant que M. Le Sous-préfet arrive, de regarder les questions restées sans réponse et rappelle que les questions et les réponses apportées sont précisées dans la convocation de cette réunion. M. Rigaud demande s’il reste des questions en suspens. L’association « Vivre ici » répond qu’il reste des questions en suspens et que des réponses devraient être apportées lors de cette séance. M. Bowie propose de faire un point avec l’association ultérieurement pour identifier les questions sans réponse, sachant que, comme précisé précédemment, il y a un temps de latence par rapport au dernier courrier qui a été envoyé le 28 octobre 2013. L’association « Vivre ici » répond qu’elle considère que la plupart des questions ont reçu une réponse, cependant la réponse ne répond pas toujours à la question. M. Rigaud répond que la CLI, et son Président, n’affirme pas que la réponse à la question posée est la bonne et ne suscite plus de débat mais que son rôle est de veiller à ce qu’une réponse soit apportée. Ouverture de la séance M. Rigaud propose de commencer la séance. Un travail important, qui n’est pas encore achevé à la CLI, a été mené après Fukushima, qui a marqué les esprits, et qui suscite toujours énormément de questions. Il y eu énormément de débat à la CLI et certaines questions ont été reprises plusieurs fois pour essayer d’y répondre au mieux. Le travail à faire est loin d’être achevé, et un calendrier a été établi. Entre autres, le tsunami et la vague énorme ont amené la CLI à se poser la question d’une inondation éventuelle d’une centrale nucléaire. La CLI s’est alors posé la question du barrage de Vouglans et des dangers éventuels pour les centrales nucléaires, et particulièrement celle de Saint-Alban/Saint-Maurice l’Exil. Dans le même temps, plusieurs articles de presse, régionale et nationale, ont dit qu’EDF ne prenait pas soin de ces barrages, ce qui a alimenté le débat. Il a donc été convenu, lors de la dernière réunion de la CLI, de mettre à l’ordre du jour de cette séance la question du barrage de Vouglans. M. Rigaud précise que M. Le Sous-Préfet doit rejoindre la réunion et rappelle l’ordre du jour. - 11 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban 1. Présentation du Barrage de Vouglans par M. Jean-Pierre LALLE, EDF Unité Production Est Hydraulique M. Lalle est directeur du groupe exploitation hydraulique Jura-Bourgogne, qui inclut l’ouvrage de Vouglans. M. Lalle va présenter les éléments de maîtrise de la sûreté hydraulique, dont dispose la DPIH ou Division de Production et Ingénierie Hydraulique. L’ensemble des ouvrages de production hydraulique en France est reparti en 5 unités, dont l’UPEst qui est l’unité qui exploite Vouglans. Il est important de préciser que la DPIH embarque 2 unités d’ingénierie : La Division Technique Générale ou DTG et le Centre d’Ingénierie Hydraulique ou CIH. La DTG est une unité d’expertises et de mesures qui aide l’exploitant à assurer notamment la performance de production, la sûreté hydraulique, et d’autres enjeux importants sur l’exploitation des ouvrages. Concernant l’unité de production Est, on y voit 3 Groupes d’Exploitation Hydraulique (GEH), dont celui de Jura-Bourgogne dans lequel est situé Vouglans. Dans chaque unité de production, et dans l’unité Est en particulier, EDF dispose d’un Groupe de Maintenance Hydraulique (GMH) qui est lui aussi un appui Régional de maintenance de premier niveau pour l’exploitant. L’exploitant assure une maintenance courante mais n’est pas dimensionné pour faire des maintenances au-delà de la maintenance courante. Le GMH dispose de plusieurs équipes d’intervention sur l’ensemble du territoire de l’UP Est, dont une antenne à proximité de Vouglans (à Cize Bolozon). Chaque équipe d’intervention est composée d’une vingtaine de personnes qui sont mobilisables pour les besoins de l’exploitant et notamment lors de scénario d’exploitation d’ouvrages en crues. Le GEH Jura-Bourgogne compte 4 groupements d’usine, dont le groupement « Vallée de l’Ain », qui est constitué de 5 ouvrages positionnés sur la vallée de l’Ain, dont Vouglans qui est l’ouvrage de tête de Vallée. Vouglans est la troisième retenue de France. Pour information, le GEH compte un peu plus d’une centaine d’agents, et un territoire très important puisqu’il couvre 7 départements. L’état-major est à Lons-le-Saunier. Vouglans est un des ouvrages du groupement d’usine Vallée de l’Ain. Ce groupement comporte 28 agents, qui sont répartis en 2 équipes de 14, une équipe est directement sur Vouglans et une équipe est sur un ouvrage en aval, en basse vallée, l’ouvrage de Cize-Bolozon. Sur les 28 agents du groupement, il y a trois niveaux d’astreinte : • un niveau de Techniciens d’Exploitation (dite Astreinte d’Action Immédiate 2), • un niveau de Techniciens Principaux d’Exploitation (dite Astreinte d’Action Immédiate 1), • un niveau Cadre d’Exploitation (dite Astreinte d’Alerte). Les 3 niveaux sont en astreinte permanente. Il y a un un Technicien d’Exploitation et un Technicien Principal d’Exploitation sur chacun des 2 lots (Vouglans et Cize Bolozon) et 1 Cadre d’Exploitation pour l’ensemble du Groupement d’Usines. Au niveau de l’état-major du GEH, à Lons-le-Saunier, donc à proximité, il y a un cadre d’astreinte (Astreinte de soutien). Ce cadre est en soutien aux 4 cadres d’Astreinte d’Alerte - 12 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban des 4 Groupement d’Usines du GEH, dont celui du groupement Vallée de l’Ain. Vouglans a une capacité de 285 Mega Watt disponibles en 5 minutes, c’est un ouvrage de classe A, qui est soumis à PPI (Plan Particulier d’Intervention) et à PPP (Plan Particulier de Prévention). La construction du barrage de Vouglans s’est étalée entre 1964 et 1969, la mise en eau a duré un peu plus d’une année, de 1968 à 1969. En effet, le débit naturel de l’Ain est relativement faible par rapport au volume de la retenue. C’est un ouvrage très particulier, avec une voute à double courbure : une voute dans le sens rive gauche-rive droite et une partie voutée dans le sens haut-bas. Il atteint 100 m de haut au-dessus du talweg, c'est-àdire au-dessus du terrain naturel, et l’ouvrage est ancré sur 30 m de fondation. Le principe technique d’un ouvrage voute est que l’effort est plutôt distribué sur les portées latérales, plutôt que sur la base comme c’est le cas sur un ouvrage Poids. C’est donc un ouvrage qui n’est pas dimensionné pour tenir grâce à son poids. Il fait 427 m en longueur de couronnement, et la longueur de la retenue fait 36 km. Concernant la maitrise de l’ouvrage en situation de crue, on considère une crue décennale à 660 m3/s, une crue centennale à 1150 m3/s et une crue de retour 1 000 ans, qui est la crue de référence pour le dimensionnement de l’ouvrage, à 1625 m3/s. L’ouvrage compte 600 millions de m3, c’est la troisième retenue de France. L’ouvrage présente 4 évacuateurs de crue, c'est-à-dire que l’ouvrage dans son exploitation normale turbine les eaux de la retenue pour produire de l’énergie. En situation de crue (de fort débit), c'est-à-dire avec un débit supérieur à ce que peut turbiner la centrale, il y a un surcroit d’eau qu’il doit pouvoir évacuer. Pour cela, il dispose de 4 pertuis d’évacuation de crue et depuis peu de temps, de gros investissements ont été faits sur l’ouvrage, et en particulier sur les vannes de demi-fond, pour qu’elles soient mises en conformité pour être considérées elles aussi comme des évacuateurs de crue. Depuis l’origine de l’ouvrage, on n’a pas connu de situation de crue, l’ouvrage est dimensionné très largement par rapport au scénario de crue même pour le scénario de crue de fréquence millénale. Les 4 évacuateurs de crue de surface permettent d’évacuer 400 m3/s chacun, soit un total de 1600 m3/s, et les 2 vannes de demi-fond, qui sont qualifiées depuis relativement peu de temps, évacuent 450 m3/s. Ce qui nous donne une capacité de débit de crue supérieure à 2000 m3/s, ce qui est aujourd’hui une capacité de retour d’à peu près 5000 ans. En 2011 et 2012, de gros travaux de mise en conformité de l’ouvrage ont été réalisés puisque de façon fréquente, l’ingénierie de la DPIH, le CIH, fait une analyse technique de la conformité de l’ouvrage en fonction des évolutions des référentiels et la DTG fait des réévaluations des valeurs hydrologiques d’exploitation de l’ouvrage, ce qui amène EDF à avoir périodiquement des évolutions sur son ouvrage. Dernièrement, l’exploitant a revu tous les contrôles-commandes et toutes les installations électriques de surveillance de l’ouvrage. Des travaux de type mécanique ont été réalisés pour permettre aux vannes de demi-fond de contribuer à la gestion des crues. Depuis la conception de l’ouvrage, le concepteur (l’ingénierie de la DPIH), prévoit des moyens d’auscultation et de contrôle de l’ouvrage. Cet ouvrage, dans sa spécificité, a été équipé depuis l’origine de nombreux capteurs de suivi ou de matériels d’auscultation et de suivi. Depuis l’origine de l’ouvrage, on dénombre environ 1000 capteurs qui ont été installés (certains ne sont plus en exploitation du fait des technologies et des systèmes qui évoluent). L’ouvrage compte 5 km de galeries qui sont parcourues, au quotidien, par des gens qui s’occupent de la surveillance de l’ouvrage, avec notamment des systèmes de lignes de pendules (fil à plomb qui ont pour vertu de nous informer des mouvements de l’ouvrage en fonction de la température, de la cote …). Ces mouvements sont soit télé-relevés, soit relevés par les exploitants qui s’occupent de la surveillance de l’ouvrage, puis les données - 13 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban sont adressées à la Division Technique Générale (DTG), qui les analyse. L’exploitant a aussi cette compétence, mais l’expert c’est la DTG. La DTG s’assure que l’évolution de l’ouvrage se fait bien dans les zones qui sont celles pour lesquelles il est prévu d’évoluer. Un aspect important est la piézométrie. L’exploitant observe les zones de pression qu’il peut y avoir sur l’ouvrage. Lorsqu’il perçoit des zones sous pression, il travaille avec des systèmes de drainage qui permettent de drainer l’eau qui pourrait éventuellement s’accumuler sous l’ouvrage. Il surveille également les fuites naturelles qu’il y a autour de ces ouvrages. (Le langage classique de l’hydraulicien, repris par la presse, est de parler de fuites et de fissures. Depuis quelques années, on a appris de nouveaux vocables pour éviter d’avoir un discours un peu anxiogène). L’aménagement de Vouglans est un aménagement en zone très calcaire, qui présente de nombreuses difficultés pour les drains de décompression qui ont un écoulement naturel souvent obstrué par le calcaire et qui nécessitent des opérations soit de débouchage, soit de reconstruction. L’exploitant dispose de 17 points de mesures de fuites. Toutes ces données sont corrélées. Il dispose également d’extensomètres pour mesurer les évolutions du béton, de pieds à coulisse entre plots, et de sondes de températures qui lui permettent de regarder l’évolution de la température avec un modèle mathématique assez précis du fonctionnement de l’ouvrage. Ces équipements de mesures sont plutôt simples. L’ouvrage compte également 4 points de mesure de nivellement, qui sont des matériels ultra moderne, et qui permettent de surveiller les déplacements. (Quand on parle de déplacement, on est bien sur l’ordre du millimètre : 2 mm à 2,5 mm en pied d’ouvrage au maximum). En lien avec la DTG, l’exploitant reçoit des informations hydrométéorologiques, qui lui permettent, par des points de mesures, d’avoir en temps réel sur l’ensemble du bassin versant les informations de débit et de hauteur d’eau. Ceci lui permet de travailler directement avec des modèles, puis de connaitre les débits entrants pour les prochaines heures, sachant qu’en amont quelques ouvrages peuvent également le renseigner. Au-delà de ces points de mesure, la Division Technique Générale (DTG) donne des prévisions de débit le lundi et le jeudi et en fonction des alertes en temps réel. Elle fournit également d’autres indications puisqu’ils ont, eux aussi, des points de mesure beaucoup plus en amont, sur les hauteurs de neige. Pour conclure sur cet aspect sûreté hydraulique des ouvrages, on a l’habitude de présenter ces maîtrises de sûreté en 3 niveaux : - Le premier niveau, correspond à la surveillance et à la maintenance des installations, ainsi qu’à la qualité de leurs conceptions, - Le deuxième niveau de sûreté est assuré par l’expertise interne avec le CIH et le DTG, - Le troisième niveau correspond aux activités des pouvoirs publics, et notamment de la DREAL. L’exploitant travaille étroitement avec la DREAL avec qui est mis en place un processus de suivi très précis des événements impactant la sûreté hydraulique. Ces événements font l’objet d’analyses très précises. M. Rigaud remercie M. Lalle pour cette présentation et propose de passer à l’exposé de la DREAL. Il informe que la CLI souhaite organiser, dans le courant de l’année, un déplacement au barrage de Vouglans. - 14 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban 2. Présentation des obligations réglementaires d’un exploitant de barrage et du rôle de l’organisme de contrôle par M. Patrick Mollard, inspecteur DREAL Rhône-Alpes La réglementation concernant les barrages est très récente, il s’agit du décret du 11 décembre 2007 complété par des circulaires. Les principaux points demandés à l’exploitant sont : - Premièrement, l’exploitant doit avoir sur son ouvrage, ou à proximité, le dossier de l’ouvrage avec toutes les études, tous les plans et tous les rapports de suivis. L’administration peut lui demander à tout moment, - Chaque exploitant doit s’organiser pour mettre en œuvre son exploitation et sa surveillance en tout temps, il doit pouvoir expliquer de quelle façon il est organisé et ce document doit être dans le dossier de l’ouvrage, - L’exploitant doit disposer des consignes en exploitation normale et en exploitation en crue, tenues à jour. Ces consignes sont approuvées par le préfet pour les 2 cas. Les consignes de crue actuellement approuvées, vont être révisées et revues l’année prochaine pour prendre en compte le fait que les vannes de demi-fond ont été qualifiées en tant qu’évacuateurs de crues. Un barrage ne doit jamais aggraver une crue, c’est pourquoi le barragiste doit se préparer pour recevoir la crue et ne pas rejeter à l’aval plus d’eau qu’il n’en arrive. Lors d’une crue de longue durée, on parle de barrage en transparence, ils sont ouverts totalement, l’eau qui entre, sort immédiatement. - L’exploitant doit disposer d’une étude de dangers. Le décret de 2007 demande à ce que chaque exploitant d’un barrage de classe A ou B fasse faire une étude de dangers. (Pour rappel : Classe A > à 20 m, 10 m < classe B < 20 m, 5 m < classe C < 10 m). Pour les barrages de classe A, les exploitants devaient les rendre pour le 31 décembre 2012, elles sont toutes dans les DREAL. Pour les barrages de classe B, l’exploitant doit la rendre pour le 31 décembre 2014. La DREAL ne les a pas encore toutes, elles sont en train d’arriver. L’étude de dangers du barrage de Vouglans a donc été déposée il y a au moins deux ans, elle a été étudiée par la DREAL Franche-Comté. L’instruction d’un dossier se déroule de la façon suivante : la DREAL produit tout d’abord un rapport de premier examen et pose un certain nombre de questions à l’exploitant qui y répond dans un certain délai, puis la DREAL examine, avec l’exploitant, les réponses pour fixer l’arrêté préfectoral de clôture de l’étude de dangers. - L’exploitant doit réaliser des visites techniques approfondies : chaque année, pour un barrage de classe A, l’exploitant doit faire la visite technique approfondie de tout son barrage. - L’exploitant doit tenir un rapport annuel de surveillance et d’exploitation : Beaucoup d’événements se passent dans l’année et doivent être consignés dans un rapport. Cependant, il faut préciser que, entre la DREAL et l’exploitant, il y a de fréquentes relations. En effet, si un incident se produit, la DREAL est prévenue immédiatement. Le rapport annuel de surveillance et d’exploitation permet de consigner les incidents banals de tous les jours. Lorsque la DREAL prépare l’inspection, l’examen de ces documents est un point particulièrement important. - L’exploitant doit tenir un rapport d’auscultation. Le rapport d’auscultation est rédigé tous les 2 ans, - L’exploitant doit procéder tous les 10 ans, à un examen technique complet : l’examen technique permet de faire ensuite la revue de sûreté. Le service de contrôle DREAL procède ensuite à la visite décennale, - 15 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban - L’exploitant doit faire des déclarations lors d’événements importants pour la sûreté hydraulique : c’est une terminologie qui est arrivée après les incidents du DRAC en Isère. Un des dangers que présentent les barrages est que, lors d’un arrêt inopiné de l’usine, de l’eau est rejetée dans le tronçon qui était court-circuité, ce qui présente un risque pour les pécheurs et les baigneurs, puisque l’eau va monter rapidement. Depuis l’accident survenu dans le Drac, des paliers d’alerte ont été mis en place. Lorsqu’un un incident se produit, l’exploitant et l’administration réfléchissent aux moyens d’améliorer encore la sécurité et se demande si un tel incident/accident pourrait se produire ailleurs. C’est ce qui est appelé les EISH ou Evénement Important pour la Sûreté Hydraulique. Concernant le rôle de la DREAL, réglementairement et dans les faits, il y a une seule inspection par an : la réglementation dit « les services de contrôles doivent faire une inspection par an des barrages de classe A, une tous les 5 ans des barrages de classe B, et une tous les 10 ans des barrages de classe C ». L’inspection se déroule sur une journée, la matinée est consacrée à une réunion pour faire une revue complète des documents transmis à la DREAL pendant l’année, dont le rapport d’auscultation et le rapport d’exploitation et de surveillance. Le responsable de premier niveau est l’exploitant, le rôle de la DREAL est de s’assurer que l’exploitant suit correctement son ouvrage. Lors d’un événement, l’exploitant le consigne dans le rapport et doit pouvoir expliquer les raisons de l’événement et proposer des investigations complémentaires. Tout au long de l’année, il y a un dialogue entre l’exploitant et l’administration, l’administration doit être en accord avec les conclusions de l’exploitant. L’inspection annuelle permet d’acter les décisions qui ont été prises au cours de l’année. Concernant l’examen technique complet, avant le décret de 2007, on parlait d’inspections décennales, elle consistait à vider tous les barrages tous les 10 ans pour les inspecter. Maintenant, avec les nouvelles technologies, l’utilisation de robots ou de plongeurs, il n’est plus indispensable de vider la retenue, c’est pourquoi le décret de 2007 n’oblige plus l’exploitant à faire la vidange. L’exploitant doit proposer une méthodologie d’examen technique complet, la DREAL, avec le BETCGB (Bureau d’Etudes Techniques et de Contrôle des Grands Barrages, faisant parti du ministère de l’environnement et basé à Grenoble), étudie et valide cette proposition. Une fois les modalités générales approuvées, des modalités détaillées sont transmises par l’exploitation pour validation par l’administration. Le rôle du BETCGB consiste également à appuyer la DREAL quant au redimensionnement des évacuateurs de crue, pour prendre en compte des crues plus importantes (crue de référence plus importante). Concernant le barrage de Vouglans, la DREAL Franche-Comté a reçu en septembre 2012 le rapport de surveillance 2012. Le rapport des visites techniques approfondies, l’examen technique complet et le rapport de la revue de sûreté ont été transmis en juin et en novembre 2013. La visite décennale a lieu le 11 décembre 2013. M. Rigaud remercie M. Mollard et propose que l’on passe au troisième exposé concernant le scénario d’effacement. - 16 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban 3. Présentation du Plan Particulier d’Intervention par M. Denis Degrelle, chef du bureau défense et sécurité au SIDPC de l’Isère et en charge des grands barrages soumis à PPI Le PPI de Vouglans concerne les départements du Jura, de l’Ain et de l’Isère principalement, ainsi que, plus en aval, les autres départements qui se trouve le long du Rhône et qui sont impactés mais de façon moins importante. Un PPI est obligatoire pour un barrage de plus de 20 m de haut et de plus de 15 millions de m3 d’eau retenus. Le barrage de Vouglans étant dans le jura, c’est le Préfet du Jura qui est en charge de la rédaction du PPI. Celui-ci est ensuite décliné par les préfets des départements qui sont impactés. Des dispositions communes ont été validées par arrêtés inter-préfectoraux en juin 2008. Le PPI a donc 5 ans et va être révisé à partir de 2014. M. Degrelle présente les différents chapitres contenu par un PPI (voir le support de présentation). Concernant le département de l’Isère, comme pour les autres départements impactés, le PPI a été décliné pour le département en partant du PPI rédigé par le préfet du Jura. Ce document consiste à rappeler les enjeux de vulnérabilité, l’organisation de crise propre au département de l’Isère, la mise en sécurité des populations du département, des scénarii et des hauteurs d’eau prévues. Des fiches reflex et d’actions ont été rédigées. Le zonage du PPI concerne 2 zones d’inondation, à savoir : - La zone de proximité immédiate - La zone d’inondation spécifique Une troisième zone n’est pas comprise dans le PPI puisque c’est une zone d’inondation normale. L’Isère est impactée par la zone d’inondation spécifique présentant des hauteurs d’eau importantes et un vaste champ d’expansion de l’onde qui suit le fleuve, mais qui s’étale. 23 communes iséroises sont concernées et deux secteurs : • le Rhône amont qui est un secteur rural, à l’Est de Lyon : 9 communes sont concernées, avec une arrivée de l’onde 04h50 après son départ du barrage. L’onde met 09h00 pour arriver ensuite jusqu’à Vertrieu. • Le deuxième secteur est le Rhône à l’aval de Lyon, qui est un secteur industriel et urbain, et concerne 14 communes de Chasse-sur-Rhône à Chanas. L’onde met entre 09h45 et 12h15 pour arriver. M. Degrelle présente la carte du PPI. Dès qu’il se produit un incident qui nécessite une alerte des services, l’exploitant EDF du barrage informe le préfet du Jura, qui lui-même alerte le Préfet de l’Ain, et le Préfet de l’Isère. Le préfet de l’Isère avertit tous les services (police, gendarmerie, DREAL, météofrance…), ainsi que les maires concernés. L’alerte se fait par un logiciel appelé TELEALERTE, qui envoie des messages téléphoniques, des SMS, des fax ou des mails, selon le support choisi pour la diffuser. Les CNPE sont directement avertis par EDF. Les services hydrauliques et les services nucléaires d‘EDF disposent d’un système commun, ainsi l’alerte sera plus rapidement donnée en interne. EDF envoie des messages à la cellule nationale de crise, qui transmet le message au CNPE. - 17 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Lors du déclenchement du PPI, deux entités sont essentielles et immédiatement activée par la préfecture : - le Centre Opérationnel Départemental ou COD, basé à Grenoble, qui réunit tous les services afin de prendre les mesures nécessaires pour gérer l’évènement ; - le Poste de Commandement Opérationnel ou PCO, basé à la Tour-Du-Pin, qui sera bien évidemment relié à la sous-préfecture de Vienne et à tous les services qui seront sur le secteur, mais qui en cas d’arrivée d’onde doit être hors de la zone d’inondation. Que ce soit pour le barrage de Vouglans ou pour tout autre barrage, les scenarii envisagés dans le PPI sont identiques : - Le scénario majeur est celui de l’effacement total et instantané du barrage. Il est pris en compte pour bâtir le PPI, mais son occurrence est très faible ; - Le scénario de rupture du barrage. Il représente la phase ultime d’un comportement accidentel, pour lequel là aussi l’occurrence est assez faible ; - Le scénario de crue exceptionnelle, qui là est un scénario réaliste qui pourrait induire de gros problèmes sur l’ouvrage. Ce scénario, comme vu précédemment, est pris en compte à la conception de l’ouvrage. Lors d’événements exceptionnels, on distingue le stade de pré-alerte (2 stades de pré-alerte) et le stade d’alerte (2 stades d’alerte) : 1 Lors de pluies exceptionnelles, Météofrance prévient le site avec suffisamment de délai pour s’organiser. De plus, le barrage est exploité avec une cote qui permet de prendre en compte ces arrivées d’eau importantes. L’exploitant passe alors en « vigilance renforcée » : il y a une réversibilité possible et pas de dommages sur l’ouvrage ; 2 Si la situation s’aggrave, l’exploitant passe en phase dite de « préoccupation sérieuse » : il y a toujours réversibilité possible, l’ouvrage n’est pas menacé ; 3 Lorsque les déversements ne sont pas suffisants, il y a un « péril imminent », l’exploitant passe au stade d’alerte ; 4 Enfin, le dernier stade est la « rupture partielle ou totale constatée » du barrage. Ce n’est pas un effacement immédiat du barrage, c’est une dégradation de celui-ci. Lorsque le PPI est déclenché, on met en place le principe d’évacuation. Les maires sont alertés. Par exemple, il faut à Villette-d’Anthon, 04h50 pour que l’eau arrive dans le scénario d’effacement immédiat. Lors de crues importantes, les services disposent de 24, 48 ou 72h, voir 96h avant que le barrage n’atteigne une phase critique et que le PPI soit déclenché. Les services auront le temps d’avertir les populations et de faire procéder à leur mise à l’abri avant que l’onde n’arrive. Dans le cadre du PPI, un recensement des différentes possibilités d’hébergement des communes, des lieux où les populations doivent être déplacées, des moyens pour les déplacer afin de les mettre en sécurité a été fait. Ce travail a été mené en liaison avec les maires, le conseil général, la direction des territoires, la gendarmerie, ainsi qu’avec tous les acteurs locaux, sans parler d’EDF, de l’ASN et de la DREAL. Parallèlement, des messages seront diffusés pour inciter ces mêmes populations à évacuer par leurs propres moyens ou pour les populations « fragiles » ou non motorisées en empruntant les transports en communs qui seront mis à leur disposition. Une fois l’accident passé, on parle de post-accidentel. De la même manière, des mesures sont prises pour que, une fois le danger écarté, les populations puissent revenir chez elles, retrouver une activité économique, et être bien évidemment dédommagées des inconvénients et des désagrément qu’elles ont pu subir tant dans leurs biens que dans leur vie quotidienne. - 18 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban M. Rigaud propose de poursuivre la séance par les présentations d’EDF et de l’ASN, avec une question centrale qui avait été posée la dernière fois qui est « comment les secours arrive alors qu’il y a de l’eau partout ? » 4. Présentation de la prise en compte du risque inondation par le CNPE de Saint-Alban Saint-Maurice-L’exil, par M. Philippe Launé La base de la prise en compte du risque inondation est ce qu’on appelle la RFS I.2.e, ce qui veut dire Règles Fondamentales de Sûreté. Cette règle a été établie pour garantir un arrêt sûr des réacteurs, le refroidissement du combustible et le confinement des produits radioactifs même en cas d’inondation externe. C’est une règle de conception, qui définit une donnée fondamentale qui est la Cote Majorée de Sécurité ou CMS. Cette CMS est à prendre en compte à la conception de la centrale. Elle est considérée comme étant le plus haut des 2 niveaux suivants : - Soit le niveau atteint par une crue millénale plus 15%, donc majorée ; - Soit le niveau de la plus forte crue historiquement connue ou centennale, conjuguée avec l’effacement du barrage, c'est-à-dire Vouglans pour le cas de Saint-Alban. Cette règle, particularisée par l’emplacement de chaque centrale, est valable pour toutes les centrales. Pour le CNPE de Saint-Alban, la valeur majorante est la crue historique de 2003, conjuguée à l’effacement du barrage de Vouglans. A partir de cette cote, qui correspond à une altitude, l’ASN demande que les plateformes des bâtiments qui vont être construits soient calées au-dessus. L’ASN demande également d’obturer toutes les voies d’eau qui sont en dessous de ce niveau, donc aux sous-sols pour prévenir le risque de remontée des nappes phréatiques, de trouver des parades qui seront inscrites au Plan d’Urgence Interne du CNPE, de prévoir un système d’alerte, et de mettre en place des procédures pour maintenir les disponibilités de la source froide, c'est-à-dire la station de pompage dans le cas de SaintAlban. Plusieurs réévaluations successives ont eu lieu tout au long de la vie de la centrale. A sa conception, dans les années fin 70, début 80, le CNPE a été calé sur la cote de 147 m NGFO. A ce moment là, une marge de sécurité de 1 m avait été considérée. Il s’agit du niveau de calage des superstructures, les infrastructures sont en dessous de ce niveau. Tout au long de la vie de la centrale, ce niveau, comme tout les autres critères et hypothèses de sûreté de la centrale, sont réexaminés régulièrement, notamment suite à l’événement majeur de 1999 lorsque la tempête a entrainé une inondation partielle de la centrale du Blayais. Au fil du temps, l’amélioration des outils de calcul, la meilleure connaissance du comportement des ouvrages, et la prise en compte d’une crue du Rhône assez récente datant de 2003 ont nécessité une réévaluation de la CMS. Actuellement, la CMS est fixée à 147,46 m, soit près de 50 cm de plus au nord du site. A noter que cette cote correspond à un débit de 16 150 m3/s, ce qui est plutôt gigantesque par rapport à un débit du Rhône qui est d’environ 1 500 m3/s. Cette cote prend donc en compte la rupture du barrage de Vouglans, et une crue historique qui est de 6 200 m3/s. - 19 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Cette réévaluation de la CMS a impliqué des travaux sur le CNPE : - au nord du site, un mur en béton armé, de 75 cm de haut, a été construit ; - la route d’accès au CNPE a été renforcée par une rehausse des remblais à un niveau de 147,80 m ; - le matériel électrique d’un poste d’évacuation d’énergie a également été rehaussé ; - des batardeaux ont été installés au niveau des voies de passages (voies ferrées, routes …) pour les obturer en cas d’inondation. La protection des sous-sols vis-à-vis des infiltrations dues à des remontées de nappes phréatiques ou à des inondations est assurée par une étanchéité. Cette protection volumétrique (volume de l’ilot nucléaire) se fait par une gestion des éléments qui se trouvent sous le niveau 0 du site, via des traversées de tuyauteries ou de câbles étanches, des cloisons et des portes étanches par exemple. Ces éléments sont gérés et inspectés régulièrement par les programmes de contrôles et de maintenance. En exploitation normale, le débit du Rhône est inférieur à 2 500 m3/s. En cas de problème sur le barrage ou en cas d’augmentation du débit, des messages sont envoyés soit en interne par la DTG, soit par la préfecture. Selon la situation, les phases de mobilisation sont graduées, jusqu’à atteindre une mobilisation sérieuse lors d’une rupture constatée du barrage. Cette mobilisation est humaine mais également matérielle. Le CNPE se prépare graduellement à être autonome, voire à arrêter les tranches par précaution, lors d’une rupture du barrage de Vouglans. Un point important concerne le maintien de la disponibilité de la source froide. Le CNPE dispose de procédures de surveillance qui sont également graduées en fonction des alertes, et qui permettent de surveiller la station de pompage, vis-à-vis des débits du Rhône et d’un certain nombre de paramètres inclus dans les procédures. Pour information, de mai 2012 à juin 2013, le CNPE est passé 8 fois en phase vigilance, soit 51 jours de passage en phase de vigilance. Cette phase vigilance consiste en une surveillance plus précise du bon fonctionnement de la station de pompage, par le personnel de conduite et posté en 3X8 sur le CNPE. Les réévaluations des hypothèses sont permanentes. L’ASN a demandé à l’exploitant des éléments avant le 31 décembre 2013 et des modifications avant le 31 décembre 2017. Ces éléments consistent à prendre en compte des réévaluations des crues, mais également des pluies événementielles, ainsi que des inondations induites par la défaillance d’équipements internes au CNPE telle que l’effacement de réservoirs de grosses capacités sous l’effet d’un séisme. Ces événements peuvent conduire à des inondations de bâtiments. Le CNPE travaille sur des solutions pour s’en prémunir. L’événement de Fukushima amène le CNPE à prendre en compte une majoration supplémentaire de la crue millénale, des pluies de forte intensité (pendant 60 minutes, avec une intensité de plus de 1 mm par minute, avec l’hypothèse majorante que les réseaux d’évacuation des eaux sont bouchés), et une inondation interne suite à un séisme. Le séisme considéré est un séisme majoré de 50% par rapport à celui qui a été considéré à la conception. Toutes ces études ont été réalisées et seront transmises à l’ASN à échéance du 31 décembre. Le CNPE va ensuite discuter avec l’ASN de la validation de ces études et des modifications à apporter à ces ouvrages. D’ores et déjà, les ouvrages dits du noyau dur qu’il est prévu de construire seront surélevés de 1 m par rapport au niveau de la plateforme actuelle. M. Rigaud propose de passer au dernier exposé. - 20 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban 5. Présentation du suivi et des contrôles faits par l’ASN, par M. Mangion Matthieu et Mme Schaeffer Floriane M. Mangion intervient pour introduire brièvement la position de l’ASN. L’Autorité de Sûreté Nucléaire est en charge du contrôle de la sûreté et de la radioprotection. A ce titre, l’ASN contrôle en particulier la prise en compte, par les exploitants, des exigences relatives au risque d’inondation et la prise en compte du risque d’effacement du barrage de Vouglans. Ce point avait déjà été abordé lors d’une précédente réunion plénière de la CLI. Les exigences en matière de protection contre les risques d’inondation sont les suivantes : - - - Tout d’abord, le risque d’inondation doit être intégré dès la conception des installations nucléaires de base en France. L’ASN définit les méthodes à prendre en compte pour déterminer le niveau de risque. Ces méthodes soulignent en particulier l’importance des spécificités locales. Le risque inondation n’est pas le même par exemple entre un site en bord de mer et un site en bord de fleuve. Ensuite, ces dispositions doivent être réévaluées tous les 10 ans, au moment des réexamens de sûreté des installations nucléaires. Par ailleurs, lorsque le retour d’expérience révèle que certaines des hypothèses qui ont été prises se sont avérées insuffisantes, cette réévaluation est anticipée. C’est notamment ce qui s’est produit suite à l’inondation partielle de la centrale du Blayais en 1999, à l’issue de laquelle un retour d’expérience a été pris pour augmenter le niveau de protection des installations nucléaires vis-à-vis du risque d’inondation. C’est également le cas aujourd’hui dans le cadre de la prise en compte de l’accident de Fukushima. A la suite de cet accident, les normes de sûreté sont en train d’évoluer, pour augmenter le niveau de sûreté des installations nucléaires, en particulier vis-à-vis du risque inondation, mais également vis-à-vis d’autres risques qui ont été impactés par l’accident de Fukushima, comme par exemple le risque de séisme. L’ASN veille à ce que les exploitants réalisent les études et les travaux de protection qui sont nécessaires. Enfin, parallèlement à ce travail de retour d’expérience, l’ASN a conduit la révision de la RFS (Règle Fondamentale de Sûreté) pour mettre à jour le cadre réglementaire en matière de prise en compte du risque inondation au regard du retour d’expérience et de l’évolution des technologies et des connaissances. Ce travail conséquent qui est le résultat d’un travail d’un groupe d’experts pluralistes, a abouti à la publication, début 2013, d’un guide pour la protection des installations nucléaires de base, contre les inondations externes. Mme Schaeffer intervient pour présenter les suivis et contrôles concernant le site de SaintAlban. Les exigences initiales de conception de la centrale sont décrites dans la Règle Fondamentale de Sûreté (RFS) de 1984. La RFS décrit la méthode pour concevoir les installations et garantir la protection des installations en cas d’inondation. La protection des installations doit permettre de garantir les fonctions de sûreté qui visent à mettre les réacteurs à l’arrêt de manière sûre, garantir le refroidissement du combustible et confiner des produits radioactifs. - 21 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Les installations nucléaires doivent être protégées contre une inondation au niveau de la cote majorée de sécurité (CMS), qui est calculée pour chaque site nucléaire en application de la RFS. La CMS correspond à la cote obtenue pour le scénario le plus pénalisant parmi les deux suivants : - la crue millénale majorée de 15% - l’effacement (le plus pénalisant) d’un barrage aux alentours sur un fleuve en crue. Concernant la centrale nucléaire de Saint-Alban, le scénario de dimensionnement est celui de l’effacement du barrage de Vouglans sur un fleuve en crue (crue historique). A la conception de la centrale, la CMS calculée, comme cote maximale à l’entrée du canal d’amenée, était proche de 146 m, c’est pourquoi il a été décidé de créer la plateforme à 147 m. Par la suite, le référentiel a évolué, notamment à la suite de la tempête de décembre 1999 qui a entrainé une inondation partielle de la centrale du Blayais. Cet événement a été classé au niveau 2 de l’échelle INES. A la suite de cet événement, un groupe d’experts a été mis en place en 2001 au niveau national, pour en tirer le retour d’expérience. Sous l’égide de l’ASN, ce groupe de travail a réévalué les protections de toutes les centrales nucléaires. Au regard des conclusions de ce groupe de travail, des renforcements ont été apportés au référentiel en vigueur en matière de protection contre le risque d’inondation. La CMS a en particulier été réévaluée pour prendre en compte les nouveaux moyens de calcul, le retour d’expérience, et les connaissances sur le comportement de tous les ouvrages hydrauliques du Rhône. Il y a eu deux réévaluations successives : - A la conception de la centrale, la CMS était à presque 146 m ; - En 2002, une première réévaluation, à la suite du Rex Blayais, a défini la CMS à 146,56 m ; - En 2005, la CMS a été estimée à 147,46 m. Cette valeur est au-delà des 147 m qui correspondent à la hauteur actuelle de la plateforme de la centrale nucléaire de Saint-Alban. Ainsi, pour prévenir ces 46 cm de CMS supérieurs au niveau de la plateforme, le site a mis en place différentes protections (présentées précédemment). L’ASN a contrôlé lors d’inspection la mise en œuvre de ces dispositions. Ces dispositions sont : - le muret fixe, au nord de l’ilot nucléaire, qui est un muret en béton, de 75 cm de haut et qui fait tout le tour du nord du site ; - le remblai de la route d’accès rehaussé ; - la mise en place d’une base vie pour palier l’isolement partiel du site ; - la mise en place de batardeaux. Par ailleurs en cas de crue, d’après les études réalisées, la voie d’accès par route du site risque d’être coupée pendant 3.5 jours. Le site doit donc disposer de tout le nécessaire pour pouvoir garder les personnes sur place pendant cette période d’isolement : lits, nourriture… - 22 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Mme Schaeffer retrace ensuite les dernières inspections qui ont été menées par l’ASN concernant le risque d’inondation. A la lumière de l’accident de Fukushima, l’ASN a mené le 29 juin 2011 une inspection concernant plusieurs thèmes concernés par l’accident de Fukushima, et en particulier celui de l’inondation. L’ASN n’avait pas relevé lors de cette inspection d’écart notable concernant l’organisation du site ni l’application des référentiels concernés. En 2011, EDF devait encore finaliser certains aspects de la protection périphérique, notamment la conformité des batardeaux et l’obturation des buses. L’ASN avait également demandé à EDF de tirer les enseignements de l’exercice de déploiement des moyens mobiles de pompage. Mme Schaeffer précise que toutes les inspections de l’ASN font l’objet de lettres de suite, qui sont consultables sur le site internet de l’ASN. En mars 2012, l’ASN a fait le récolement de cette inspection, et a vérifié que les précédentes demandes ont bien été mises en œuvre. De manière globale, tout ce qui a été demandé a été effectué. Toutefois, deux points de réserve subsistaient. Ils concernaient notamment certains délais qui avaient été dépassés sur certaines actions, notamment la prise en compte des nouvelles dispositions dans le cadre du retour d’expérience de l’événement de Blayais. Quelques points concernant l’organisation et les batardeaux ont également été relevés en écarts et avaient fait l’objet de demandes spécifiques dans la lettre de suite, mais ils n’ont pas été jugés notables. L’ASN a également demandé à l’exploitant, de manière inopinée, de réaliser un exercice. L’exercice est particulièrement important car il permet de vérifier la mobilisation des équipes pour mettre en place les batardeaux. L’ASN s’assure que le matériel est disponible et que les délais sont respectés. Le 26 juin 2012, l’ASN a pris des décisions visant à renforcer le niveau de sûreté des installations nucléaires françaises à la lumière des premiers enseignements de l’accident de Fukushima. Ces décisions s’imposent aux exploitants et visent en particulier à renforcer le niveau de protection des installations vis-à-vis du risque d’inondation. En mai 2013, l’ASN a mené une inspection visant à contrôler le respect de la décision concernant la centrale nucléaire de Saint-Alban. Il ressort de cette inspection qu’EDF a respectée de manière globalement satisfaisante les prescriptions examinées. Quelques écarts ont été notés et ont fait l’objet de demandes dans la lettre de suite de l’inspection mais n’ont pas remis en cause le respect global de la décision. Les trois prescriptions principales concernant le risque d’inondation qui ont été contrôlées lors de cette inspection sont les suivantes : - la prescription n°5 qui prévoit qu’au plus tard le 30 juin 2012, l’exploitant doit se mettre en conformité sur la protection volumétrique. L’inspection n’a pas mis en évidence d’écart sur la centrale de Saint-Alban et l’organisation mise en place est globalement satisfaisante. Une remarque a été émise concernant l’organisation, puisque les attributions exactes des 2 personnes chargées de cette protection volumétrique n’avaient pas été clairement définies. Dans la réponse qu’EDF a faite à la lettre de suite, le CNPE s’est engagé à finaliser ce point organisationnel pour fin 2013. - La prescription n°30 concerne le fait que les locau x de gestion de crise doivent résister à une inondation en cas d’atteinte de la cote majorée de sécurité (CMS). L’ASN n’a pas constaté d’écart concernant le dimensionnement des locaux de gestion de crise à la CMS, ainsi qu’au séisme, ni concernant le dimensionnement de la protection autour du site pour que l’eau ne parvienne pas jusqu’à ces locaux. - La prescription n°6 n’est pas encore échue et n’a donc pas encore été inspectée, mais EDF doit renforcer à échéance fin 2017, la protection contre le risque d’inondation en prenant en compte d’un référentiel plus pénalisant encore, en ajoutant notamment des pluies majorées et les inondations internes dues à des contenants qui se rompraient à l’intérieur de la centrale. - 23 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Par ailleurs, l’ASN a publié début 2013 un guide relatif à la prise en compte du risque d’inondation qui va remplacer progressivement la règle fondamentale de sûreté. Ce guide peut être consulté sur le site internet de l’ASN. Ce guide renforce les scénarios à prendre en compte concernant en particulier la protection contre les pluies et contre les remontées de nappe phréatique. Le guide renforce également la prise en compte des incertitudes de calcul. Les réacteurs de la centrale de Saint-Alban devront prendre en compte ce guide lors des prochains réexamens de sûreté, qui sont attendus dans environ 4 ans, après 30 années de fonctionnement. M. Rigaud propose que les différents intervenants se mettent à disposition de l’assemblée pour répondre aux questions. Il précise que lors de cette séance toutes les questions ne pourront pas être posées faute de temps mais la CLI s’engage à ce que toute question obtienne réponse. Il vous est par conséquent demandé d’adresser vos questions par écrit à l’exploitant ou l’ASN ou aux autres services en mettant en copie le secrétariat de la CLI. Un suivi des réponses apportées ou non sera fait par la CLI. Questions Question de l’assemblée : Je voulais revenir sur Vouglans, vous avez dit qu’il était très improbable que le barrage puisse disparaitre, or on a vécu en France une rupture de barrage qui est celui de Malpasset. Pouvez-vous me dire si le scénario de Malpasset peut se produire à Vouglans ? Réponse de M. Degrelle : Pour Malpasset, c’est totalement différent puisque il y a eu rupture au moment de sa mise en eau. Le barrage de Vouglans est déjà en eau, donc le même scénario ne peut pas se produire. Question de l’assemblée : Par contre, vous savez aussi bien que moi qu’il y a eu deux explications : une première explication technique, puis une deuxième explication, il n’y a pas longtemps, qui disait que c’était un attentat du FLN en 1959. Ma deuxième question concerne le problème de la retenue de Vouglans : la retenue de Vouglans, c’est 38 km de méandres qui comportent 604 millions de m3. Or il faut savoir que le département du Jura, c’est un département « gruyère », il y a énormément de lacs et d’étangs. Les lacs sont tous en amont de la retenue de Vouglans, entre 486 m et 780 m d’altitude, et sont souvent reliés entre eux par des déversoirs souterrains, ce qui veut dire que si la retenue de Vouglans s’évacuait, par gravité, est-ce que ces lacs se déverseraient dans la retenue, puis chez nous ? Réponse de M. Lalle : L’aménagement de Vouglans est un aménagement récent avec une mise en eau à la fin des années 60. Les réservoirs dont vous parlez sont bien plus anciens que la retenue de Vouglans. Lorsqu’on instruit un dossier de conception d’un aménagement comme Vouglans, et comme pour toutes les retenues, des études géologiques sont menées sur l’ensemble de la surface de la retenue qui permettent de se prémunir de ce type d’événement et d’autres événements qui ont générés quelques incidents majeurs sur les ouvrages hydroélectriques comme les glissements de terrain. Ces données-là sont prises en compte y compris pour Vouglans, puisque ces lacs existaient avant l’ouvrage de Vouglans. De plus, la somme de ces réservoirs par rapport à la retenue de Vouglans est presque une quantité négligeable, même uniquement par rapport aux variations de niveaux qui sont celles que l’on connait sur Vouglans sur le pas d’une année. Les lacs dont on parle sont des lacs de très faible capacité. - 24 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Question de l’assemblée : Je voulais savoir, au sujet du schéma d’alerte, si les communes des autres départements sont également alertées, puisqu’on a parlé que du département de l’Isère ? Deuxième question, est-ce que l’on a une idée, de la hauteur de la vague ? Réponse de M. Degrelle : Je vous ai présenté effectivement le PPI de l’Isère puisque c’est le préfet de l’Isère qui est compétent sur son département. Le Préfet de l’Ain, le Préfet du Rhône, le Préfet de la Drôme, le Préfet de l’Ardèche ont également décliné, en fonction des hauteurs d’eau et des risques d’inondation, le PPI de Vouglans. Donc ça a été pris en compte, et l’alerte est donnée de la même manière par ces départements. La hauteur de la Vague est connue et est inscrite dans le PPI. Quand EDF a mis en place sa modélisation, ils ont également modélisé cette donnée. La hauteur d’arrivée d’eau a été calculée, c’est 147,46 m NGF avec la marge donc ça correspond à ce qui était dans l’étude de dangers, au point de la centrale. Question du docteur Causse : pour le conseil de l’ordre des médecins : Je voudrais savoir si on est certains que la base du Rhône, c'est-à-dire le fond du Rhône sera toujours à 30 cm, est-ce qu’il est dragué, est-ce que l’on maintien ce niveau ou est-ce que c’est quelque chose qui est aléatoire ? Est-ce que le mur que l’on construit est apte à absorber une eau contenant des détritus de toute sorte qui ont été ramassés en route ? Réponse de M. Launé : Le mur qui a été fait est en béton armé et a été suffisamment dimensionné pour parer à des détritus qui pourraient être véhiculés par le Rhône lors d’une phase incident. Réponse de M. Mollard : La CNR qui exploite beaucoup d’ouvrages le long du Rhône fait régulièrement des demandes de dragage pour respecter la hauteur dans le Rhône. Donc c’est très fréquent. Question de M. Desbordes : pour la CRIIRAD : J’ai eu l’occasion de voir un document EDF qui classait les barrages en Rhône-Alpes suivant des critères internes à EDF pour savoir quels sont les barrages qui pourraient poser problèmes, et le barrage de Vouglans n’était pas bien classé dans ce document interne, c'est-à-dire qu’il était présenté comme un barrage sur lequel on avait un œil plus vigilant que sur d’autres. Quel est l’avis d’EDF hydraulique sur ce document et est-ce qu’effectivement ce barrage est plus surveillé que les autres, et comment il est classé ? Qu’en est-il de la précision et l’incertitude avec lesquels on a donné des chiffres, vous donnez des chiffres au centimètre près ? J’aimerais connaître les calculs d’incertitude sur la cote, à Saint-Alban, de l’effacement du barrage de Vouglans et d’une crue, qui pour moi n’est pas la crue maximum ? Concernant la crue maximale majorée, j’ai vu des chiffres plus élevés que cela ? Réponse de M. Mollard : La réponse à votre première question vous l’aurez dans quelques temps puisque cette semaine, il y a la revue de sûreté d’un ouvrage, c’est donc la revue décennale avec un examen complet qui est fait tous les dix ans. A la fin de cet examen, le service de contrôle formule une conclusion : soit Oui, le barrage est correctement exploité et il ne pose pas de problème particulier, soit Non, il y a des soucis et il faut le mettre en révision spéciale. En révision spéciale, il faut un dossier d’amélioration fait par l’exploitant, qui passe auprès d’un organisme le CTPBOH (Comité Technique Permanent des Barrages et des Ouvrages Hydrauliques). J’ai posé la question à mes collègues de la DREAL FrancheComté, qui m’ont dit que d’après les éléments qu’on a, on ne devrait pas mettre ce barrage en révision spéciale. Pour la prochaine CLI, la réponse pourra être apportée. - 25 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Réponse de M. Lalle : Je ne sais pas à quel document vous faite référence mais pour ce qui est de l’attention que l’on porte à nos ouvrages, et pour ce qui est du dimensionnement des équipements de surveillance, il est clair qu’aujourd’hui, Vouglans est un des ouvrages les plus surveillés en France. C’est un des plus récents, un des plus gros, c’est la troisième retenue de France, c’est donc un de ceux qui sont les plus instrumentés, et c’est un des ouvrages qui a le plus de sensibilité aux phénomènes décrits précédemment qui sont l’évolution du niveau, la température… je ne dis pas par-là que les évolutions sont en dehors du modèle mathématique et de ce que nous décrit ce modèle mathématique de conception. Ce modèle mathématique a été bien sûr réactualisé, mais c’est un ouvrage qui nous occupe beaucoup en matière de surveillance car il y a énormément de capteurs et on continue à suivre les événements. Ces données qui sont très relatives et c’est l’historique de l’ouvrage, après la conception, qui nous donne les meilleurs renseignements sur la nature de son comportement. Réponse de M. Le Sous-préfet : Il s’agit de la troisième retenue de France, et vous allez nous dire quelles sont les deux premières. Il y a aussi les enjeux compte tenu de la population puisqu’on parle de Lyon, et de toute la vallée du Rhône derrière, ce qui n’est pas neutre dans la réflexion. Réponse de M. Lalle : L’ouvrage le plus important de France est Serre-Ponçon qui fait le double de Vouglans, qui fait 1,2 milliard de m3, et le deuxième, c’est Sainte-Croix-du-Verdon qui fait 630 millions de m3. Question de M. Desbordes : Est-ce que le séisme a été correctement pris en compte, car c’est une zone sismique (en zone 3) sur la stabilité, non pas pour l’ouvrage lui-même, mais pour son appui ? Réponse de M. Lalle : Dans la conception des ouvrages, le séisme est bien évidemment pris en compte, aujourd’hui la zone d’implantation de l’ouvrage de Vouglans est considérée comme une zone à séisme faible dans le PPI, et zone modérée dans les réévaluations des zones de séisme. Donc les ouvrages sont conçus en tenant compte de l’historique en matière de séisme, et en ramenant l’épicentre du séisme de référence directement sur l’ouvrage et avec des coefficients de sécurité. De ce point de vu là, l’ouvrage est parfaitement en conformité avec la législation. En plus, nous avons aujourd’hui une modélisation de l’ouvrage qui est évolutive, et qui est présentée à la DREAL tous les ans. Elle le sera également lors de la visite annuelle, et elle intègre, dans ce modèle de comportement, le comportement vis-àvis des cas de charges, qui montre que l’ouvrage résiste parfaitement au séisme de référence. Concernant la précision des calculs, ce qu’il faut savoir c’est que c’est le résultat d’un code de calcul qui donne une valeur au centimètre. Ce calcul est fait avec un logiciel, qui est qui s’appelle CRUE, et qui donne, en intégrant un certain nombre de conservatismes et en majorant au maximum, une cote à 147,46 m, sachant que l’on a pris une marge supplémentaire en créant ce mur en béton armé puisqu’il est calé encore 30 cm au-dessus. Complément de réponse apporté par M. Mangion : Pour l’ASN, bien évidemment, ces calculs sont complexes, on parle d’une crue qui arrive une fois tous les mille ans, donc forcément il y a des incertitudes, notamment aujourd’hui avec les évolutions du climat. Il n’est donc pas impossible que ce niveau de crue soit encore réévalué au regard du retour d’expérience et de l’évolution des connaissances, notamment dans le cadre des réexamens de sûreté qui ont lieu tous les 10 ans. En tout état de cause, il est absolument essentiel que l’exploitant protège sa centrale jusqu’au dernier centimètre prévu par le code de calcul. A cet effet, l’exploitant doit d’une part évaluer le niveau de protection requis par la méthodologie qui a été validée par l’ASN et également de prendre des marges. Ce niveau est un niveau calculé. Il est possible qu’il soit réévalué ultérieurement comme ça a été le cas après - 26 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban l’accident de l’inondation partielle de la centrale du Blayais en 1999. Aujourd’hui, il y a encore des études pour augmenter ces marges au vu du retour d’expérience de Fukushima. Question de M. Girardin : Qu’en est-il des phénomènes de « chasse » ? Réponse de M. Lalle : Pour ce qui est du barrage de Vouglans, la configuration du barrage ne le soumet pas à ce type d’exploitation, il n’y a pratiquement pas de dépôts sur Vouglans, et de toute façon, ces aménagements ne permettent pas de faire des « chasses ». En fait, on utilise les vannes de demi-fond comme évacuateurs de crues, donc s’il y avait du limon on aurait certainement tendance à l’évacuer par les vannes de demi-fond même si les vannes ne sont pas complètement au niveau du talweg. Mais il n’y a pas de problématiques de « chasse » sur Vouglans, et pas de limon. Question de M. Girardin : Pourquoi utilise-t-on la crue de 2003 ? Réponse de M. Launé : La crue de 2003 est la crue historique que l’on a prise en compte sur laquelle on a surajouté l’effacement du barrage de Vouglans pour déterminer la cote. Question de M. Girardin : Pour moi, la crue la plus grosse date de 1957 ? Je suis surpris que l’on n’intègre que maintenant le risque lié aux remontées de la nappe (comme l’indique le nouveau guide ASN) car lorsque l’on habite ici, on sait que le Rhône, quand il déborde, commence à déborder par la nappe. Réponse de M. Mangion : Cela a été pris en compte. C’est une obligation ancienne de l’exploitant de prendre en compte la protection de l’intégrité de la centrale vis-à-vis d’une potentielle remontée de nappe. A cet effet l’exploitant doit être en mesure de réaliser ce que l’on appelle la « protection volumétrique ». Il s’agit notamment d’étanchéifier les sous-sols et les canalisations. Le nouveau guide de l’ASN renforce certaines hypothèses et scenarios que l’exploitant doit prendre en compte. Le guide est disponible sur le site internet de l’ASN. En conclusion, la protection volumétrique est une obligation qui était déjà en cours avant Fukushima et qui a été contrôlée notamment lors des inspections à la suite de Fukushima. Intervention de M. Rigaud : On pourrait vérifier ce point pour avoir une réponse plus précise à donner à cette question concernant la remontée des nappes. Réponse de M. Nietto : Pour vous rassurer, à la conception, on a pris en compte le risque d’inondation par les remontées de nappes phréatiques, sur tous les sites. Question de l’assemblée : S’il arrivait une rupture du barrage de Vouglans, j’ai entendu qu’il arriverait à la centrale nucléaire des détritus. Je ne peux pas laisser passer ça car en cas de rupture du barrage, il faut savoir que la place Bellecourt serrait sous 6 m d’eau, et que si l’on prend les références de Malpasset, où il n’y avait que 50 millions de m3,et une vague de 40 m de haut à 70 km/h, des blocs de béton et de pierre de 600 tonnes ont été trainés sur plus de 100 km. Pour compléter, on parle toujours de l’onde de submersion, mais on ne parle jamais de la force de percussion que pourrait avoir cette vague, plus tout ce qu’elle charrie. Question de M. Bourson : J’ai participé à l’élaboration du Plan Communal de Sauvegarde dans lequel on prend en compte le barrage de Vouglans en cas d’accident, on a une zone d’expansion qui remonte du Rhône et j’aurais voulu savoir si en cas de grosse crue des rivières de la Sanne et du Dolon, on n’aurait pas une remontée d’eau qui irait bien plus loin que la zone présentée sur le plan, avec un risque de cumul. Est-ce que ça a été pris en compte ? - 27 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban Réponse de M. Nietto : Des études de modélisation ont été faites, vis-à-vis de ces deux rivières en complément, je ne sais pas si c’est significatif de comparer des études qui ont été faites dans de telles situations. Intervention de M. Rigaud : Sur cette question, il faut voir dans l’avenir, par rapport aux différents PPI, s’il y a des ajustements à faire. Les réunions sont faites pour ça et la souspréfecture est à l’écoute des questions qui sont posées par les élus. Si ça n’a pas été pris en compte, ce serait un élément de révision. Intervention de M. Le Sous-préfet : J’imagine que lorsque l’on fait un PPI, on prend en compte la totalité des informations qui sont connues, et celles-là sont connues. On va regarder ce point et vous répondre, ce serait anormal que ce ne soit pas pris en compte, on va regarder ça avec le SIDPC car ça fait partie des contraintes. La question qui se pose, c’est la réalité de la véracité de la modélisation, et c’est là où se fonde le débat, mais dans la modélisation, c’est pris en compte. Ceci dit, on répondra à la question. Remarque dans l’assemblée : La question est bien de savoir quel est l’impact des affluents du Rhône quand la crue monte et que cela présente un obstacle à la montée des eaux. Estce que cela a été pris en compte ? Toutes les études de dangers s’appuient sur une approche probabiliste, qui est remise en cause dans le nucléaire par rapport à l’approche déterministe, et en particulier pour ces conjonctions d’effets. Donc il faut être prudent, au-delà des données techniques, sur lesquelles on pourra toujours débattre, sur le sens qu’on donne, si on veut donner un peu de crédibilité et de confiance à nos administrés, il faut faire attention aux mots que l’on utilise et notamment quand on parle d’« improbable ». Intervention de M. Rigaud : C’est le langage d’EDF qui dit que « c’est improbable mais on l’a pris en compte ». Réponse de M. Nietto : En tant qu’exploitant responsable nucléaire, si on est là aujourd’hui à vous présenter à la fois les études, les conclusions et les marges de sécurité que l’on prend, c’est qu’on prend quand même en considération un type d’événement « peu probable » « pas probable » ou « improbable », ceci étant aujourd’hui, on va investir 10 milliards d’euros post-Fukushima pour un tsunami qui s’est passé au Japon. Intervention de M. Mangion : L’ASN est particulièrement attachée à faire progresser continuellement le niveau de sûreté des installations nucléaires, notamment au regard du retour d’expérience. Concernant la protection volumétrique, le guide inondation de l’ASN est en train de réévaluer les initiateurs à l’origine des remontées de nappes, et donc le niveau maximal de nappe à prendre en compte, afin de prendre en compte le retour d’expérience récent à ce sujet. Question de l’assemblée : Dans la présentation qui a été faite, je n’ai pas bien compris la différence entre protection périphérique et volumétrique. Est-ce que la protection périphérique correspond au muret au nord du site, mais dans ce cas il n’est pas périphérique, puisqu’il ne fait pas le tour, or en cas de rupture du barrage, le niveau est tel qu’il dépasse les niveaux des digues du Rhône et donc la centrale serait cernée par l’eau. La protection périphérique ne protégerait pas de ce qui vient des terres. Ensuite, pour ce qui est de probabilité et déterminisme, il y a une différence entre EDF Nucléaire qui se base sur une approche déterministe et notamment Fukushima et EDF Hydraulique qui continue à parler en probabilité. Il y a 2 logiques qui coexistent, et on ne peut pas avoir une approche déterministe sur la centrale nucléaire si des éléments en amont comme le barrage de Vouglans eux sont sur une approche probabiliste. L’isolement du site est prévu pour une simple crue de 7500 m3, qu’en serait-il en cas de rupture du barrage de Vouglans qui s’additionnerait ? Et la question principale à laquelle on n’a toujours pas eu de réponse est : comment, en cas - 28 - Compte rendu – Réunion du 09 décembre 2013 – CNPE de Saint-Alban d’inondation du site, la FARN pourrait intervenir si le site était isolé pendant 3 à 5 jours ? qu’en est-il des moyens d’accès et de transport de matériel pour permettre à la FARN d’intervenir pendant ces jours ? Réponse de la sécurité Civile : La sécurité civile a d’importants moyens, ce sont des militaires, des unités de sécurité civile, avec des moyens lourds (bateaux, hélicoptères, avions…), et donc, a priori, ils n’auront pas de difficultés pour intervenir. Il y aura suffisemment de moyens qui viendront à l’échelon national pour intervenir. Bien évidemment, les locaux seront les premiers sur site, les pompiers ont des bateaux et des zodiacs, on pourra réquisitionner les embarcations qui sont sur le Rhône à condition qu’elles aient des fonds plats pour qu’elles puissent intervenir, des engins pourront intervenir même avec une certaine hauteur d’eau, le CNPE ne sera pas abandonné jusqu’à ce que l’eau reparte. Intervention de M. Rigaud : C’est une question fondamentale, mais on dispose de moyens considérables dans ce pays et on doit plus s’interroger sur les moyens de mise en œuvre et de coordination. Réponse de M. Nietto : Le muret a été dimensionné en fonction des études en prenant les marges que l’on a évoquées. Les études ont démontré qu’il n’y aurait pas d’eau sur la centrale avec les batardeaux que l’on a identifiés et ce muret, en prenant en compte la crue majorée plus la rupture du barrage de Vouglans. Intervention de M. Rigaud : M. Rigaud précise que le débat a suscité des questions auxquelles des réponses n’ont pas été apportées. M. Rigaud demande à ceux qui ont des questions à poser par rapport à cette problématique de les transférer à M. Bowie pour qu’il y ait un suivi des réponses apportées. Proposition d’adhésion à l’association nationale des CLI Concernant la proposition d’adhésion à l’association nationale des CLI, M. Rigaud précise que la proposition est acceptée. Clôture de la séance La proposition de budget est de 28 800 € pour l’année 2014. M. Rigaud précise que la CLI ne manque pas d’argent, et qu’il attend des propositions de groupes de travail, de colloques, de débats… C’est effectivement la dernière CLI de ce mandat pour certains élus. Lors de la prochaine CLI il y aura des changements et M. Rigaud exprime tout le plaisir qu’il a eu à travailler avec les uns et les autres, il y a eu de bons et importants débats dans cette CLI et il souhaite essayer d’améliorer son fonctionnement. Le Président de la CLI Daniel Rigaud - 29 -
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