Laurent Bossard - OECD Insights Blog

Un Atlas du Sahara – Sahel :
Club
géographie, économie, insécurité
Secrétariat du
DU SAHEL ET DE
L'AFRIQUE DE L'OUEST
publié par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest le 19 décembre 2014
dans le cadre de la série les Cahiers de l’Afrique de l’Ouest de l’OCDE.
par Laurent Bossard, Directeur du Secrétariat du CSAO
OECD Insights, le 19 janvier 2015
Cahiers de l’Afrique de l’Ouest
L
Cahiers de l’Afrique de l’Ouest
es atlas
attentats
des 7,8 et 9 janvier 2014 à Paris, relèvent
Un
du Sahara-Sahel
Cahiers de l’Afrique de l’Ouest
Un atlas du Sahara-Sahel
GéOGrAphie, éCOnOmie et inSéCUrité
Un atlas du Sahara-Sahel
d’une menace
globale,
complexe, diffuse et multiforme,
GéOGrAphie,
éCOnOmie
et inSéCUrité
dont
les foyers
les
plus
sanglants
selestrouvent
aujourd’hui
Le Sahara-Sahel
traverse des
épisodes
récurrents
d’instabilité, cependant
crises libyenne et malienne
récentes intensifient le degré de violence. Elles restructurent les dynamiques géopolitiques et géographiques.
Transfrontalières, voire régionales,et
ces crises
nécessitent
de nouvelles réponses aux confins
au Moyen-Orient
en contemporaines
Afrique
; notamment
institutionnelles. Comment les pays partageant cet espace – Algérie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger,
Tchad et Tunisie – peuvent-ils,
ensemble
et en relation
avec des États tels que
le Nigéria,
le stabiliser et le jihadiste
du Maghreb
et du
Sahel.
L’irruption
du
salafisme
développer ?
Depuis
toujours,
le
Sahara
joue
un
rôle
d’intermédiaire
entre
l’Afrique
du
Nord
et
l’Afrique
subsaharienne.
Avant
dans
cet espace, date du début des années 2000. Nourries
l’époque romaine, des routes le traversaient déjà, à l’origine militaires. Les échanges commerciaux et humains
sont intenses et fondés sur des réseaux sociaux auxquels se greffent désormais les trafics. La compréhension
du dereflux
vers
sud
du etGSPC
algérien
et de
de
leur structuration,
de la le
mobilité
géographique
organisationnelle
des groupes criminels
et des l’arrivée
circulations
migratoires, représente un défi stratégique. Cet ouvrage espère relever ce défi et nourrir les stratégies pour le
jihadistes
en
provenance
du Pakistan
suite
Sahel de l’Union
européenne,
des Nations Unies,d’Afghanistan
de l’Union africaine ou encore deet
la CEDEAO
(Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest) en vue d’une paix durable.
auxCetattentats
duanalyse
11 cartographiée
septembre
les
activités
terroristes
atlas s’appuie sur une
et régionale2001,
des enjeux de
sécurité
et de développement
pour ouvrir des pistes objectives au nécessaire dialogue entre organisations régionales et internationales,
États, chercheurs etrapidement
acteurs locaux.
s’hybrident
avec les trafics, d’armes, de drogue,
Partie I. Réactiver un espace de circulation fragmenté
de cigarettes,
d’êtres
humains… Au tournant des années
Chapitre 1. Espaces et géographie
saharo-sahéliens
Chapitre 2. Indicateurs socio-économiques des pays du Sahara-Sahel
2010,
l’émergence
de Boko-Haram
au Nord Nigeria, puis la
Chapitre
3. Pétrole et réseaux d’influence
au Sahara-Sahel
Partie II. Sécuriser le Sahara-Sahel en intégrant ses mobilités sociales et spatiales
chute
de la Jamahiriya libyenne, libèrent des forces destrucChapitre 4. Circulations anciennes et nouvelles au Sahara-Sahel
Chapitre 5. Migrations et Sahara
trices
additionnelles qui plongent les pays sahéliens dans la
Chapitre 6. Nomadismes et mobilités au Sahara-Sahel
Chapitre 7. Frontières, coopération transfrontalière et libre circulation au Sahara-Sahel
tourmente
et le Mali dans le chaos.
Chapitre 8. Enjeux sécuritaires, circulations et réseaux au Sahara-Sahel
GéOGrAphie, éCOnOmie et inSéCUrité
Chapitre 9. Économie des trafics au Sahara-Sahel
Chapitre 10. Le point de vue des institutionnels sur les enjeux saharo-sahéliens
La communauté internationale ne prend que tardivement
la mesure de cette menace. Après l’Union européenne en
2011, les Nations Unies formulent une stratégie pour le Sahel
Veuillez consulter cet ouvrage en ligne : http://dx.doi.org/10.1787/9789264222335-fr.
en 2013,
bientôt suivie par celle de l’Union africaine, de la
Cet ouvrage est publié sur OECD iLibrary, la bibliothèque en ligne de l’OCDE, qui regroupe tous les livres, périodiques
et bases de données statistiques de l’Organisation.
Communauté
économique des États de l’Afrique de l'Ouest et
Rendez-vous sur le site www.oecd-ilibrary.org pour plus d’informations.
du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).
La Communauté internationale se mobilise derrière ces
initiatives qui ont toutes en commun la volonté de travailler
9HSTCQE*cccdci+
sur le long terme en agissant simultanément sur les leviers
de la sécurité, de la gouvernance et du développement.
iSbn 978-92-64-22232-8
44 2014 01 2 p
SAHEL AND
WEST AFRICA
Club
Secretariat
Secrétariat du
Club
DU SAHEL ET DE
L'AFRIQUE DE L'OUEST
L’Atlas du Sahara-Sahel à vocation à nourrir ces stratégies.
Il fait suite à un Forum organisé par le Club du Sahel et de
l’Afrique de l'Ouest en novembre 2013 à Abidjan. Ce forum
avait questionné les initiatives « sécurité et développement »,
leurs échelles d’action et leur cohérence. Un dialogue y avait
été amorcé par les parties prenantes. Ce dialogue avait en
particulier porté sur le besoin d’une coopération renforcée
entre l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre.
Les frontières se superposent à ces espaces mobiles animés
par des réseaux anciens et récents. Près de 17 000 km de lignes
frontalières ont été tracés au fil de l’histoire récente. Si ces
lignes ne sont pas des obstacles aux circulations humaines,
elles demeurent le symbole de fortes démarcations politiques
et institutionnelles, entre le Maroc et l’Algérie par exemple,
mais aussi entre les espaces géopolitiques du Maghreb et de
l’Afrique subsaharienne.
C’est sur cette échelle macro-régionale que porte l’Atlas.
En 250 pages dont 150 cartes et graphiques, il aborde les
défis sécuritaires de l’espace saharo-sahélien par la mobilité
de ses territoires, de ses populations et des réseaux socioéconomiques qui les lient.
Se jouant de ces frontières, les réseaux transsahariens
sont mis à profit par des organisations transnationales de
trafiquants et les groupes terroristes dont les activités sont
fondées sur un écheveau complexe de mobilités spatiales,
économiques et sociales. Ceci est un défi majeur pour les
stratégies de stabilisation.
Si l’on considère que ses habitants sont concentrés le long
des routes et dans les villes (la majorité des saharo-sahéliens
sont des urbains), le Sahara-Sahel n’est ni vide ni immobile.
La route et les villes constituent la trame d’un espace mobile
auquel sont associées des sociétés mobiles dont la forme
d’organisation s’appuie davantage sur les réseaux sociaux
et commerçants que sur l’état. Nomadisme, transhumance,
commerce, migrations mais aussi trafics et violences, les
circulations qui opèrent sur cette trame sont au coeur de ce
que l’Atlas cherche à démontrer.
Il en est de même pour les menaces régionales pesant sur
d’autres pays que le Mali. Le Niger est par exemple « pris en
tenaille » entre : l’instabilité malienne à l’est, le Sud libyen au
nord-ouest où sévissent de très nombreux groupes terroristes
et où s’affrontent tribus arabes et Toubou, Boko Haram au sud.
Tout ceci s’accompagne de migrations forcées et de flux
intenses de trafics, d’armes et de drogue notamment.
L’ Afrique de l'Ouest et le Maghreb constituent un espace
de transit et de stockage commode et peu risqué pour
les trafiquants : institutions et budgets de police et de justice
faibles, potentiel de corruption élevé du fait de salaires bas
dans l’administration et les forces de sécurité. Par ailleurs,
ces trafics financent (du moins partiellement) les groupes
rebelles ou jihadistes. Enfin, ils ne sont bien souvent que
des chaînons de réseaux criminels mondiaux couvrant les
cinq continents.
C’est pourquoi, s’ils veulent réussir, les pays concernés doivent
travailler au niveau régional car c’est à cette échelle que
s’exprime une grande partie des dangers qui les menacent.
Le Sahara-Sahel doit être analysé pour ce qu’il est, c’est-àdire un espace partagé par les pays des deux rives du désert.
Ceci implique qu’une coopération renforcée entre ces pays
est indispensable. Il ne faut pas penser cette coopération
seulement dans l’urgence de la stabilisation à court terme.
Ces pays doivent et peuvent développer leurs complémentarités dans tous les domaines. Plus on échange, plus on est
interdépendant, plus on est motivés à régler ensemble des
problèmes communs.
MAROC
A la nécessité du dialogue transsaharien s’ajoute celle, plus
large, du dialogue et de la coopération internationales.
Depuis 2011, on voit se multiplier les stratégies Sahel. Signe
positif de l’engagement de la communauté internationale, ces
efforts doivent cependant au nom des populations touchées
s’atteler à trois défis :
•
d’une part, leur capacité à dialoguer et à proposer une
mise en oeuvre concertée et partagée.
•
d’autre part, l’adaptation de l’échelle géographique des
réponses à l’espace des terrorismes et des trafics. Ainsi,
le Nigéria et la Libye traversent des situations particulièrement critiques mais ne sont pas au coeur des
stratégies existantes.
•
enfin, leur capacité à mettre en oeuvre simultanément
des activités de sécurité et de développement.
TUNISIE
La localisation des incidents par groupes terroristes, 2003–2012 ALGERIE
LIBYE
SAHARA
OCCIDENTAL
MALI
MAURITANIE
NIGER
SENEGAL
GAMBIE
GUINEE
SIERRA
LEONE
CÔTE
D’IVOIRE
GHANA
TOGO
BENIN
GUINEEBISSAU
TCHAD
BURKINA
FASO
NIGERIA
CENTRAFRIQUE
LIBERIA
CAMEROUN
Groupes
GSPC
Evénements, 2003– 2012
231
Corridor terroriste,
Pan Sahel Initiative
AQMi
MUJAO
Ansar Dine
44
Aire terroriste élargie,
Trans-Saharan Counter
Terrorism Initiative
Source : Armed Conflict Location and Event Dataset, ACLED 2013
30
Al-Qaida
20
Boko Haram
15
6
Autres
1
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