Collectif « LA TORCHE EN DANGER » 1

Collectif « LA TORCHE EN DANGER »
A l’attention de la SAS AMB
Plomeur, le 19 juillet 2014
Objet : réponse mail
demande de renseignements
Messieurs,
Suite à la constitution de notre collectif, vous venez d'émettre le souhait de nous rencontrer et de
répondre aux interrogations que suscite votre projet. Nous avons effectivement beaucoup de questions à vous
poser, auxquelles nous souhaitons avoir des réponses claires et précises.
Tout d'abord, comme nous l'avons toujours exprimé, nous sommes tous favorables au principe de la
méthanisation, mais fortement opposés à l'implantation de cette usine à gaz à Kerveret (ZH, proximité du site
classé de la Torche, site Natura 2000, et à proximité de nombreuses habitations). Nous savons, en outre, que
votre projet n'est pas réalisable à cet endroit (pas de continuité avec une agglomération ou un village
existant), mais bénéficie d'une dérogation (article L.146-4-1 du code de l'urbanisme).
Notre collectif a été créé, afin de tenter d'obtenir les réponses aux questions que tout le monde se
pose, face à l’inquiétude croissante, au manque total d’informations, et au défilé permanent en mairie de
riverains inquiets, car faute d'accès au dossier, de réunion publique et d'enquête publique, la transparence est
inexistante (Convention d'Aarhus).
En effet, depuis 2010, votre association AMB conduit ce projet de méthanisation, à l'insu non
seulement des riverains, que vous vous êtes bien gardé d'informer, mais de tous ceux, très nombreux, qui
apprécient le site de la Torche. Vous évoquez « un bilan positif lors d'une visite d'élus et de riverains à
Langolen ». Pour qui ? Trois riverains ont visité l'unité de méthanisation de Langolen, en octobre dernier, de
leur propre initiative. Toujours est-il qu'ils sont revenus avec la conviction qu'un projet de ce type n'est pas
transposable à Kerveret. Vous déclarez que « l'étude ICPE a été menée de la même manière qu'une enquête
publique... ». Pourquoi, alors, vous êtes-vous arrangés pour qu'il n'y en ait pas ? Pareille enquête aurait ainsi
permis à tout un chacun de savoir de quoi il retournait.
Mais avant tout, nous nous interrogeons sur la faisabilité de ce projet fondé sur des incertitudes,
notamment en ce qui concerne la mise en place d'un lisioduc dont la construction est directement liée à
l'accord des propriétaires des terrains, et à celui de la mairie pour la traversée des routes. Le Maire a très
clairement exprimé son refus sur ce dernier point, tout comme son opposition à votre projet, en accord total
avec tout le Conseil Municipal. Qu'en est-il des propriétaires des terrains ? Êtes-vous certains de ne pas vous
être trop avancés, alors que vous connaissez la position de la mairie et que vous n'avez pas obtenu, au
préalable, semble-t-il, l'accord de ces propriétaires, scellé par un document en bonne et due forme ?
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De même, pour amener la chaleur dans la serre de la SARL KAANDORP, il vous faudrait traverser
un terrain communal et la route de Beuzec avec des canalisations (double ?) de 400 m. Sans l'accord de la
mairie pour la traversée de la voie publique, comment ferez-vous ?
Nous nous étonnons également que votre choix se soit arrêté sur une zone humide avec les risques de
pollution induits pour l'étang, le forage, la nappe phréatique et le ruisseau en lien avec un site touristique de
renommée internationale, dont la fréquentation est très importante. Les unités de méthanisation agricole sont,
en général, construites sur un élevage, pour y traiter les effluents produits sur place, ce qui n'est pas le cas de
Kerveret. N'aurait-il pas été préférable de construire cette usine sur l'exploitation du Gibit ou du Meot, pour y
traiter directement leurs effluents, et de construire des serres à côté, comme à Langolen ?
Vous mentionnez avoir présenté cinq sites d'implantation, refusés par les élus des deux communautés
de communes, alors que dans la presse vous en évoquez neuf. Quels sont-ils et pourquoi ont-ils été refusés ?
Alors que le Maire de Plonéour-Lanvern est pourtant favorable à un tel projet dans sa commune, l a CCPBS
émet, toutefois, des réserves quant à la configuration actuelle du vôtre. Vous annoncez onze exploitations et
une quinzaine d'associés. Pouvez-vous nous dire lesquels ? Vous aviez précisé (à qui ?), dites-vous, « que
vous communiqueriez sur le projet qu'une fois le dossier déposé », ce qui est le cas depuis un bon moment, et
prétendez « avoir œuvré en concertation et en toute transparence avec la municipalité de Plomeur », ce que
cette dernière réfute.
► L'impact paysager
Par ailleurs, en ce qui concerne l'impact sur le paysage, la hauteur des digesteurs de 10 m de haut, et
d'un diamètre probable de 24 m, interpelle dans ce site plat, près d'un carrefour très fréquenté qui mène à la
chapelle de Tronoen, classée monument historique et très visitée. Ces « tours » imposantes dans un tel site ne
sont guère souhaitables et aucun arbre ne pourra les cacher au nord et à l'ouest du site. Combien de bâtiments
seraient construits, sur les 8 000 m² annoncés, et à quelle hauteur ? Quel serait l'accès direct à l'unité ? Avezvous l'intention de créer une autre voie d'accès ou d'utiliser le chemin d'exploitation de Croas An Dour ?
Vous déclarez avoir adopté des « règles très strictes quant à l’implantation, l’impact et la gestion au
quotidien, de cette activité ». Quelles sont-elles ? Réglementaires quant à la distance de 35 m par rapport au
ruisseau qui passe à côté, à l'étang et au forage... ?
► Co-génération
Le moteur de co-génération serait-il isolé dans un caisson ? Combien de décibels en sortie ? Comme
vous le savez, dans ce site, ouvert à tous les vents, les émissions sonores se propagent sur de grandes
distances, de sorte que bon nombre d'habitations seraient impactées par ces nuisances.
Important : en été, le caisson en métal accumule de la chaleur. De plus, la chaleur produite par la
co-génération ne risque-t-elle pas de provoquer l'arrêt de la production électrique par mise en sécurité pour
surchauffe du moteur ?
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Que feriez-vous, en outre, des surplus de chaleur, en été notamment, car le chauffage de la serre
serait inutile ?
Selon vos déclarations à la presse (Le Télégramme du 14 mai 2014), les digesteurs seraient enterrés
jusqu'à 3 mètres dans le sol. Implantées à proximité d'un étang, ces cuves sont susceptibles de baigner dans
l'eau, ce qui peut altérer le béton et provoquer des fissures et des échappées de méthane (fait avéré). Des
pompages sont-ils prévus ? Combien de décibels seraient produits par les pompes (seraient-elles isolées ?)
qui fonctionneraient sans doute assez souvent, étant donné le volume d'eau important à évacuer (nappe
phréatique à fleur de terre) ; où seraient rejetées ces eaux et les eaux des toitures ? Dans l'étang, dans le
ruisseau... ?
Quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter de nouvelles nuisances sonores qui se
cumuleraient à celles des ventilateurs des Ets Kaandorp (dont des sifflements), et du GAEC Maréchal qui
incommodent le quotidien des riverains pendant plusieurs mois, chaque année ?
♦ Avez-vous prévu un groupe électrogène, en cas d'arrêt pour maintenance, de panne, ou de
coupure d'électricité, comme cela arrive parfois dans le secteur ?
♦ Quelle serait la capacité de stockage du biogaz ?
♦ Une torchère étant prévue pour brûler les excédents de gaz et pour éviter une surpression, où
serait-elle située, quelle serait sa hauteur et à combien de jours par semaine estimez-vous sa mise en fonction ? Comment l'hydrogène sulfuré serait-il éliminé ? Comment seraient filtrés les rejets (SO2, H2S, chlore,
fluor, siloxanes...) ? Quelle serait la fréquence de remplacement des filtres ?
Contrairement à vos allégations, il nous semble difficile « de créer un réseau de chaleur pour
alimenter des bâtiments de collectivité, des structures liées au tourisme (piscine) » parce qu'il serait étonnant
d'obtenir des dérogations à la Loi Littoral à cet endroit, et que, selon vos dires, « la chaleur est difficilement
transportable sur de longues distances ».
♦ Corrosion : les intrants sont très corrosifs et les équipements vieillissent très mal. Avez-vous prévu
des pièces en stock pour effectuer les réparations urgentes, en cas d'incident ?
► Etude acoustique
Vous affirmez qu'une étude acoustique a eu lieu. Tient-elle compte des vents et des vibrations ?
Prend-elle réellement en considération toutes les nuisances sonores générées par les activités autour du site ?
Cela serait surprenant, car, dans ces études, tous les inconvénients et impacts négatifs ont plutôt
tendance à être minimisés. Aucune garantie ni exigence d'efficacité n'est demandée au constructeur,
mais c'est ensuite le voisinage qui en subit les conséquences durablement.
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► Les substrats
En ce qui concerne les substrats, 5 000 m3 d'intrants seraient acheminés par un lisioduc, à partir du
Gibit jusqu'à Kerveret. Dans votre projet, quels seraient les terrains traversés et avec quelles conséquences
pour leurs propriétaires ? Avez-vous chiffré l'investissement et le suivi d'une telle installation ? Serait-il
utilisé dans les deux sens ou y aurait-il deux lisioducs ? Quel serait le diamètre des canalisations ? Quel serait
l'impact paysager lors de ce chantier ? Des arbres seraient-ils arrachés ? Quels seraient les moyens pour
vérifier les fuites des canalisations et comment en connaître l'endroit précis (pollution diffuse) ? Pouvez-vous
nous apporter des éclaircissements à ce sujet ? Combien de postes de relevage y aurait-il pour « booster » les
lisiers dans ces tuyaux de 2 km de long ?
♦ Avez-vous envisagé l'impact d'une pollution bactériologique des eaux de surface et
souterraines et leurs répercussions sur les puits des riverains, non raccordés au réseau public, et de ceux
qui arrosent leur jardin avec cette eau ? Quels seraient les impacts sur le littoral (baignade, pêche à la telline,
nautisme) ?
♦ Quels risques pour la faune sauvage qui peut véhiculer des germes pathogènes transmissibles ?
♦ Les intrants évoqués (lisiers, paille, cultures intermédiaires...) sont peu méthanogènes. Que
prévoyez-vous pour optimiser le rendement de votre outil et obtenir un seuil de rentabilité convenable,
sachant que, selon l'enquête de Biomasse Normandie, « les unités de méthanisation à la ferme peinent à
respecter leur plan d'approvisionnement prévisionnel, en particulier s'agissant des intrants extérieurs à
l'exploitation ». Ces plans sont rarement tenus, ce qui altère les performances des unités. En outre :
* Quel serait le temps de séjour moyen des effluents dans l'unité de méthanisation ?
* Des cultures énergétiques sont-elles prévues, au départ, ou prévoyez-vous d'en rajouter par la
suite ? En quelle quantité ? S'il s'avère que le rendement n'est pas optimal, envisagez-vous d'utiliser des
graisses animales que l'exploitant de Langolen estime indispensables pour la production de biogaz ?
* Est-il prévu d'utiliser des matières stercoraires (rubrique ICPE 2781) ?
* Où seraient stockées les tonnes d'intrants solides, en attente d'être méthanisés ? Les bâtiments
seraient-ils couverts (fermentation, odeurs) ?
* Qu'utiliseriez-vous pendant l'hiver, en l'absence de coupes de jachères et de tontes de pelouses ?
Par quels intrants au même pouvoir méthanogène les remplaceriez-vous, car la modification des matières
entrantes peut perturber durablement le fonctionnement du méthaniseur ? Votre plan prévisionnel est-t-il
valable dans ces conditions ?
* Y aurait-il une hygiénisation et un contrôle des substrats ?
* Combien de remorques et de rotations par jour, pour chaque intrant prévu, sur la route de Beuzec
(fumier, céréales, cultures dérobées, tontes de pelouses, légumes...) ? Quel serait le prix de la tonne d'intrants
importés (ce qui aurait des conséquences sur la rentabilité) ?
* Quelle serait la provenance des céréales (car il en faudrait beaucoup pendant une année) ?
Avez-vous pensé au déséquilibre que créerait le détournement des bio-déchets des paysagistes,
vers votre usine, sur la bonne conduite des opérations de compostage de la filière de Lezinadou, et sur
les recettes de la CCPBS ?
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Nous estimons, à défaut d'informations plus fiables, que vos apports d'intrants sont très aléatoires et
surestimés. Vous mentionnez 1150 tonnes (soit 44 semi-remorques) de tontes professionnelles et des
tonnages en paille et en déchets de céréales. Ces déchets de céréales sont-ils des invendus ? Sont-ils
contaminés par les charançons... ? Quel serait le pourcentage du maïs d'ensilage, dont vous ne parlez pas,
dans tout cela ? Il nous apparaît, en effet, peu pertinent de faire pousser des végétaux, dans le but de les
méthaniser, ceci au détriment des cultures alimentaires et des élevages.
♦ En Haute-Loire, un exploitant confirme la difficulté à maintenir dans le temps un plan
d'approvisionnement d'une unité de 250 kW. Il doit s'adapter en permanence, en fonction des opportunités et
consacre 35 hectares de culture de maïs pour couvrir un tiers des besoins de son unité, « une situation
qu'il déplore, mais qui est nécessaire à la bonne marche de son unité, dans un contexte de rentabilité
tendue », dit-il.
* Pour éviter ce genre de situation, avez-vous souscrit un contrat avec vos fournisseurs et pendant
combien de temps ? Êtes-vous certains que ces contrats seraient renouvelés, s'ils sont à durée limitée ?
* Ne craignez-vous pas une forte concurrence sur les déchets, avec tous les méthaniseurs qui sont en
projet, et, en conséquence, des difficultés d'approvisionnement et une augmentation du prix des substrats
importés ?
* Avez-vous pensé à la défection d'un de vos co-actionnaires, pour mésentente, ou autre problème ?
Autre question d'importance : avez-vous l'intention d'inclure, dans vos intrants, les fanes d'iris, très
ligneuses et difficilement dégradables, dont les roundballers pourrissent dans les champs de la Torche depuis
des années ? Elles contiennent beaucoup de sable, ce qui est totalement contre-indiqué en méthanisation
(sédimentation, usure des rouages, blocages). Les légumes produits en terre sableuse contiennent aussi du
sable. Les laveriez-vous pour éviter des dépôts au fond du digesteur ? Si oui, quelles seraient les quantités
d'eau utilisées, pour cette opération, et où iraient les rejets ?
♦ Vidafos de Plonéour-Lanvern est-il toujours intéressé par votre projet ?
♦ Le séchage d'algues ou de fourrage est-il toujours envisagé ?
► Nuisances olfactives
Nous ne croyons pas du tout à la réduction des nuisances olfactives, car tous les déchets
organiques en décomposition dégagent des odeurs, et celles du H2S et de l'ammoniac sont
particulièrement irritantes, voire très dangereuses. Tous les sites de traitement des déchets génèrent de
la puanteur, et à la Torche, les riverains sont très bien placés pour le savoir, avec les deux usines de la
CCPBS et les épandages nauséabonds, par grands vents, près des maisons. Quels équipements et
investissements vont donc permettre la disparition de ces odeurs, alors que des unités de méthanisation, déjà
visitées, démontrent bien que celles-ci sont une véritable calamité pour le voisinage ? Par exemple, l'usine de
Géotexia, dans les Côtes-d'Armor, dégage des « odeurs de soufre ; intenable, irrespirable », selon des élus
normands qui se sont rendus sur le site récemment. Les transports sur les routes, les déchargements, et les
stockages, en attente de transfert dans le digesteur, ne seront certainement pas inodores non plus. Un sas estil prévu pour limiter les nuisances olfactives, lors des déchargements ?
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► Pollution
♦ Un assainissement propre à l'unité est-il prévu ? Où seraient rejetés les effluents des sanitaires, les
eaux résiduaires (douche, lavage des sols, camions...) ? Quelles dispositions avez-vous prévues pour prévenir
le
risque
de
pollution
accidentelle
du
milieu
dans
cette
zone
humide,
à
l'occasion
des
chargements/déchargements, d'une rupture de canalisation ou du débordement des ouvrages de stockage des
digestats et lixiviats ? Avez-vous toujours l'intention d'irriguer vos champs (lesquels?) avec les lixiviats ?
► Incendie - Explosion - Risques
Des incendies et des explosions ne sont pas rares dans ce type d'ICPE. A quel niveau de risque, sur
l'échelle ATEX, le digesteur figure-t-il pour les explosions ? Le site serait-il facilement accessible aux
services de secours, en nombre, en cas d'incendie, dans cette parcelle enclavée ?
La commission pour la sécurité des installations auprès du Ministère fédéral Allemand de
l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire constate, dans son avis technique
« Sécurité dans les installations de biogaz », que les installations de méthanisation ont souvent des
défaillances concernant la conception, la construction et l'exploitation et une probabilité d’occurrence
de 1,2 incidents par 10kWel / an (863 incidents sur 1168 incidents analysés). Les accidents sont dus, pour
la plupart, au manque de rigueur de l'exploitant, dont la formation est très insuffisante. On considère qu'il
faut un minimum de deux ans pour commencer à maîtriser un tel outil. Ce qui n'est guère rassurant pour le
voisinage.
♦ Quelle serait la hauteur de la tour de désulfuration ? Quelles quantités d'acide et autres produits
polluants seraient stockés sur le site ? Avec quelles précautions ?
♦ Votre unité serait-elle équipée d'un parafoudre ?
♦ Combien de temps la membrane pourrait-elle résister aux vents violents successifs et à l'usure
exercée par l'impact des grains de sable projetés par les vents ? Les attaches (en inox ?) seraient-elles assez
solides pour résister à une douzaine de tempêtes comme celles de cet hiver ? Quels seraient les impacts sur la
santé et l'environnement, en cas d'envol du dôme (fait avéré) ?
♦ Les tirs des chasseurs présentent un risque certain ; en ont-ils connaissance ?
► Epandages
Les digestats sont aujourd'hui considérés comme un déchet et ne peuvent donc pas être valorisés
en dehors des plans d'épandage des exploitations agricoles. Vous déclarez que « le site de la torche est
évidemment exclu du plan d’épandage » ; pourquoi et jusqu'à quand ? Quelle surface d'épandage avez-vous
prévue et dans quelles communes ? On peut supposer que ces épandages ne sont pas possibles sur les terres
sableuses, pour le moment, car il n'y aurait pas de séparation de phase (10% de MS généralement). En effet,
les digestats trop liquides et très chargés en azote et en phosphore (et en ammoniac) seraient lessivés par les
pluies, et l'irrigation, dans ces sols très drainants, avec des risques élevés pour le littoral (algues vertes,
germes pathogènes) et les eaux souterraines. Quelles mesures prendriez-vous pour éviter la perte d'azote
ammoniacal importante par volatilisation, à l'occasion des opérations d'épandage ? Un pendillard serait-il
utilisé ?
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► Transport
Vous présentez vos intrants sous forme de tonnes et de m 3. Mais le poids du m3 varie en fonction
de la nature du produit. Il est donc préférable de quantifier vos déchets en tonnes, car nous souhaitons
connaître clairement les masses transportées et les véhicules utilisés, afin d'estimer le nombre de rotations et
l’équivalent tonnage gaz à effet de serre de ces camions. 1 m 3 de fumier = 800 kg ? Pourquoi méthaniser du
fumier, alors qu'il s'agit d'un bon amendement pour les sols ?
► Financement
En définitive, la validation du permis de construire libérerait le versement de subventions
substantielles (de l'ordre de 35 % environ), qui, nous le savons, sont essentielles pour la réalisation de votre
projet. Quel serait, alors, le temps d'amortissement ? La rentabilité est-elle assurée, telle que définie par vos
apports d'intrants ?
► Emploi
Vous citez un emploi créé ; deux, lors de votre dernière rencontre avec des élus de la CCPBS ;
« moins d'un emploi en équivalent temps plein » selon l'article de Bigouden TV du 13 mai dernier
(« Méthanisation : le projet dévoilé »,
http://www.bigouden.tv/Actualites-2947-Methanisation_:_le_projet_devoile.html). Ce chiffre fluctuant en
fonction de vos interlocuteurs manque de clarté.
► Sécurité
En prévision d'accident, avez-vous souscrit une assurance pour dédommager les habitants dont la
santé et les maisons pourraient être impactées par les nuisances de votre usine ?
► Patrimoine immobilier
L’implantation de cette usine à gaz en plein milieu d'habitations aurait des impacts négatifs sur la
valeur du patrimoine des résidents qui ont investi pour embellir leur propriété au fil des ans. Avez-vous
envisagé les recours possibles de riverains pour perte de valeur patrimoniale ?
Enfin, pouvez-vous nous communiquer des informations sur les points suivants concernant :
- l'étude d’impact environnemental et l'étude de danger ; l'évaluation d'incidences Natura 2000 ;
- un chiffre précis annuel des tonnages, en fonction des aléas climatiques et des saisons ;
- le nom des transporteurs qui s’engagent dans votre projet ;
- l'accord des propriétaires des terrains à traverser ;
- votre étude prend-elle en compte l'impact des chargements lourds et très encombrants sur la
route de Beuzec, très fréquentée, très étroite et en très mauvais état ?
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- Prendriez-vous en charge les travaux de voirie liés à votre activité ? Les passages répétés ne
pourraient-ils pas générer des vibrations susceptibles d'ébranler les murs et le clocher de la chapelle de
Beuzec (cf. impacts des passages sur la chapelle de Tronoen) ?
- avez-vous mesuré les risques non négligeables pour les usagers confrontés à ces transports (vitesse,
largeur des convois...), certainement beaucoup plus nombreux que votre estimation ne le suggère, d'autant
plus que nous n'avons aucun doute quant à l'extension future de ce site industriel, surtout si celui de
Plonéour-Lanvern ne voyait pas le jour, et si la culture des bulbes devenait de moins en moins rentable ?
Notre collectif est le regroupement de tous ceux qui apprécient le site de la Torche et refusent
l'accumulation d'industries polluantes dans ce secteur fragile, qui doit être protégé, si la commune souhaite
conserver son attractivité et une activité touristique. L'agriculture est importante pour notre région, certes,
mais cela ne signifie pas pour autant que tous les projets inhérents à votre activité puissent s'effectuer sans
tenir compte de l'environnement et de la population, d'autant plus que, dans le cas présent, il s'agit d'un
nouveau pôle industriel, dans un secteur déjà saturé de pollutions.
Quant à « l'art de la communication » auquel vous faites allusion, nous vous rappelons qu'il est
conseillé aux porteurs de projet d'organiser une réunion d'information pendant les études et pendant les
démarches administratives. « Communiquer trop tard en espérant que les oppositions n'auront pas le temps
de se former avant la réalisation effective du projet, est une erreur à éviter. Dans l'intérêt de la filière, il faut
éviter qu'elle soit perçue comme une activité qui donne souvent le sentiment de s'imposer en force, sans
garantir à tous l'accès à l'information.» (Club biogaz).
Nous espérons donc que vous suivrez ces conseils et vous invitons à organiser le plus rapidement
possible une réunion publique.
En vous remerciant pour toutes les précisions et réponses que vous apporterez à nos questions,
recevez, Messieurs, nos salutations.
Collectif « La Torche en danger »
Copie à : M. Ronan CREDOU, Maire de Plomeur,
M. Raynald TANTER, président de la CCPBS,
Mme Annick LE LOCH, députée du Finistère
Associations de l'environnement
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