COLLOQUE INTERNATIONAL EN HOMMAGE AU PROFESSEUR MAWEJA MBAYA « Langue et développement en Afrique subsaharienne : les défis de l’heure » Organisé par le laboratoire Recherches Sociolinguistiques et Didactiques (RSD) Du 18 au 20 mars 2015 A l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (Sénégal) Les langues africaines restent des outils indispensables du développement durable, harmonieux et complet des individus et de toute la société! Le colloque de Saint-Louis revient sur ce thème en essayant d'analyser l'existant en vue d'identifier les échecs des temps passés, d'en déterminer les causes et de recommander des politiques qui doivent refléter les réalités linguistiques des pays africains. En d’autres mots, l’objectif du colloque du laboratoire Recherches Sociolinguistiques et Didactiques est de déterminer les moyens nécessaires pour faire des langues africaines un véritable moteur du développement durable. Le colloque devra apporter des réponses à un certain nombre de questionnements relatifs à chacun des quatre axes suivants : o o o o Axe 1 : Politiques et aménagement linguistiques Axe 2 : Langue et enseignement Axe 3 : Traduction et lexiques spécialisés Axe 4 : Langues africaines et communication Axe 1 : Politiques et planification linguistiques La finalité de l’aménagement linguistique est d’aboutir à une communication efficiente permettant à tous les citoyens de participer pleinement au développement du pays. Or, les politiques linguistiques en Afrique subsaharienne accordent souvent l’avantage aux langues étrangères ; ce qui a pour conséquence de tenir la grande majorité de la population non locutrice de ces langues loin de la problématique du développement intégré. Les questions que l’on se pose aujourd’hui et légitimement en Afrique subsaharienne sont les suivantes : les politiques linguistiques en application dans ces pays sont-elles aptes à booster le développement ? Au moment où la plupart des Etats décentralisent leur pouvoir pour être plus présents aux côtés des gouvernés, comme c’est le cas au Sénégal, n’est-il pas nécessaire, au plan de la planification linguistique de s’appuyer davantage sur les langues locales pour une meilleure prise en compte des réalités et besoins locaux ? Quelle politique linguistique permet le mieux l’implication des collectivités locales dans la gestion de l’Etat et dans le processus de développement de leur localité ? Quelle place faut-il accorder aux langues du terroir dans l’ensemble des stratégies élaborées en vue de l’épanouissement des citoyens et de l’amélioration de leur qualité de vie ? Axe 2 : Langue et enseignement De grands efforts ont été déployés dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne en matière de l’introduction et de la promotion des langues africaines dans le système éducatif. On peut noter, par exemple, sur le plan de la recherche scientifique, la tenue de séminaires, colloques et autres fora de haut niveau ; sur le plan politique, la mise en place de structures spécialisées (départements des langues nationales, de l'alphabétisation, de l'éducation des adultes, de l'éducation non formelle, etc.) ; et, dans le cadre de la Page 1 sur 3 coopération bilatérale et multilatérale, la contribution des ONG et autres partenaires. Pour la plupart, ces efforts ont abouti à des recommandations et des plans d'action précis et ont permis en même temps de définir de nouvelles visions et de nouvelles philosophies. Malheureusement, en dépit de tous ces efforts, les pays africains n’ont jusqu'à ce jour pas clairement réalisé ces visions, exception faite de la Tanzanie ! Beaucoup utilisent encore la langue de l'ancien colonisateur comme seule langue de l'enseignement et des affaires de l'Etat. Pour des raisons peu claires et contrairement à la recommandation de l'UNESCO de 1953, les enfants commencent l'école avec une langue étrangère. Ce qui mène à des résultats négatifs dénoncés dans plusieurs études; par exemple la faible qualité de l'enseignement et de l'éducation en général, la marginalisation du continent qui du coup se retrouve totalement exclu de la création et de la production mondiale du savoir. L’enjeu est donc de déterminer la planification linguistique adéquate dans les systèmes éducatifs des pays africains. De manière plus précise, quelles en sont les finalités ? Quels programmes scolaires ? Quel matériel pédagogique ? Et surtout, quelle formation des formateurs pour un enseignement multilingue en phase avec les perspectives de développement ? Quel est le coût réel de l’enseignement en langue africaine ? Quelle est la part du gouvernement d’une part, celle des partenaires et autres bailleurs de fonds d’autre part ? En un mot, sur quoi la recherche sur les langues africaines et l’enseignement doit-elle se focaliser pour être en phase avec les perspectives de développement? Axe 3 : Traduction et lexiques spécialisés Lorsqu’il s’agit de mettre les langues africaines au service du développement, la traduction et la construction de lexiques spécialisés demeurent incontournables. En effet, l’accès à celui-ci nécessite une participation effective des ressources humaines du continent à la vie de la communauté. Or, comme nous le savons, le principal blocage est l’inaccessibilité de l’information due à l’utilisation d’une langue étrangère dont une bonne partie de la population n’a pas la maîtrise. Ainsi, la seule manière de vulgariser l’information et de permettre à tout un chacun de comprendre et de contribuer au fonctionnement des différents secteurs socioéconomiques et politico judiciaires de leurs Etats reste la communication en langues locales. Par conséquent, il est absolument nécessaire de s’atteler à la traduction/interprétation des ressources en langues étrangères vers les langues africaines et vice versa. Cependant, vu le manque de ressources lexicographiques dans certains domaines, et donc le grand décalage terminologique entre langues source et cible, l’enrichissement et l’actualisation des stocks lexicaux restent un grand défi à relever. Comment mettre les langues africaines au service du développement et comment la traduction peut-elle y contribuer ? Comment doter les langues africaines de lexiques spécialisés dans les secteurs clés de développement, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, du commerce, de la pêche, de l’agriculture, de l’élevage, etc. ? Axe 4 : Langues africaines et communication A l’heure du numérique, il n’est plus à démontrer que les langues et la communication sont le socle de l’économie. Les actions de développement (formation, information, outils de développement...) nécessitent aussi bien des compétences linguistiques, communicatives que techniques. Les médias (presse, éditions, téléphone, TIC...) sont de plus en plus utilisés non seulement pour informer mais aussi pour former et servir les actions de développement. Les difficultés liées à ce qu’on peut appeler « isolement linguistique » sont ainsi ressenties avec l’avènement de nouveaux outils de communication, plus opérationnels, plus efficaces, à condition qu’on y soit préparé. Impliquer les grandes communautés linguistiques dans ce processus de développement reste donc un impératif. Il s’agit surtout de promouvoir l’accès et l’utilisation des TIC par la création de lexiques spécialisés en langues locales et d’en faire la diffusion dans tous les secteurs clés. Les langues africaines occupent-elles réellement la place qu’il faut dans la communication aux côtés des langues étrangères dans ce siècle marqué par les TIC ? De même, l’on se demande quels rôles devraient jouer les langues africaines pour une meilleure appropriation des outils technologiques. Et surtout, compte tenu de la popularisation des appareils mobiles de communication et des innovations technologiques (banque mobile, météorologie, pharmacopée...), comment mettre à profit les masses médias pour revaloriser les langues africaines et en faire un outil de développement ? Page 2 sur 3 Calendrier et inscriptions Les propositions de communications devront être envoyées à [email protected] au plus tard le 30 septembre 2014. La proposition rédigée en français ou en anglais ne devra pas dépasser une page (police 12, Times New Roman, interligne 1.5). Elle comportera l’axe choisi, le titre de la communication, un résumé, cinq mots clés au maximum et une bibliographie indicative. Par ailleurs, seront précisés le nom et le prénom de l’auteur, le statut et l’affiliation, un numéro de téléphone et une adresse e-mail, le tout accompagné d’un bref curriculum vitae. o Les avis des comités scientifiques et d’organisation seront communiqués le 30 novembre 2014. Les textes finaux pour publication devront être transmis au plus tard le 31 janvier 2015. o Les frais d’inscription seront de 50 euros (32.500F CFA) et de 25 euros (16.250F CFA) pour les étudiants. Comité scientifique Pr Omar SOUGOU (UGB, Saint-Louis), Pr Mosé CHIMOUN (UGB, Saint-Louis), Pr Maweja MBAYA (UGB, Saint-Louis), Pr Abdoulaye NIANG (UGB, Saint-Louis), Dr Fatou Diop SALL (UGB, Saint-Louis), Dr Birahim DIAKHOUMPA (UGB, Saint-Louis), Pr Modou NDIAYE (UCAD, Dakar), Pr Moussa DAFF (UCAD, Dakar), Pr Papa Alioune NDAO (UCAD, Dakar), Pr Souleymane FAYE (UCAD, Dakar), Dr Arame FALL (UCAD, Dakar), Pr Bouba DIOP (UCAD, Dakar), Pr Macky SAMAKE (ULSHB, Bamako), Pr SAMASAMA (ACALAN), Pr Igue AKIGUE (UAC, Cotonou), Pr Coffi Bertin YEHOUENOU (UAC, Cotonou), Pr André NYEMBWE NTITA (UNIKIN, Kinshasa), Pr. Julien Kilanga MUSINDE (Université d’Angers), Pr Fallou NGOM (Boston University), Pr Ayo BAMGBOSE (University of Ibadan), Pr Mouhamédoune WANE dit Doudou (Université de Nouakchott), Pr Fiona MC LAUGHLIN (University of Florida), Pr Peter UKPOKODU (KU, Kansas), Pr Pierre LARRIVEE (Université de Caen), Pr Baydallaye KANE (UT, Thiès), Dr Mamadou NGUER (UGB, Saint-Louis), Pr Samba TRAORE (UGB, Saint-Louis), Pr Felwine SARR (UGB, Saint-Louis), Pr Oswald K. NDOLERIIRE (Makerere University, Uganda), Pr Kofi AGYEKUM (Univerity of Ghana / Legon), Dr Aldin MUTEMBEI (University of Dar es Salaam, Tanzania), Pr Eric GILBERT (Université de Caen). Secrétariat du colloque : Dr Abou Bakry KEBE (UGB, Saint-Louis), Dr Ibrahima SARR (UGB, SaintLouis), Dr Albinou NDECKY (UGB, Saint-Louis), Dr Khadimou Rassoul THIAM (UGB, Saint-Louis). Dr Aly SAMBOU (UGB, Saint-Louis), M. Momar DIOP (UGB, Saint-Louis). Comité d’organisation Dr Mariama MAIGA (UGB, Saint-Louis), Mme Assiétou BAH (Université de Nouakchott), Dr Astou DIOP (UGB, Saint-Louis), Mme Yaye Fatimata Thioro FALL (UGB, Saint-Louis), Dr Fidèle DIEDHIOU (UGB, Saint-Louis), Dr Birahim DIAKHOUMPA (UGB, Saint-Louis), Mme Safia AMAR (Université de Nouakchott), Dr Ndiémé SOW (UCAD, Dakar), M. Thierno Boubacar BARRY (UGB, Saint-Louis), M. Mame Bounama DIAGNE (UGB, Saint-Louis). Langues du colloque : français et anglais Publication Les actes du colloque seront publiés. Contact : [email protected] Page 3 sur 3
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