DONNÉES SUR LA SUÈDE | RÉGIME POLITIQUE sweden.se Photo : Johnér/Plattform En Suède, tout pouvoir public émane du peuple, dont le Riksdag est le principal représentant. Les institutions politiques et administratives Tout pouvoir public émane du peuple. Tel est le fondement de la démocratie parlementaire en Suède. Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes possibilités d’exprimer leur opinion et chacun peut librement contrôler l’exercice du pouvoir par les responsables politiques et les administrations publiques. En Suède, des élections générales ont lieu tous les quatre ans. Les dernières ont eu lieu en septembre 2014. Environ 7 millions de personnes ont le droit de vote et donc la possibilité de peser sur le choix du parti politique qui doit les représenter au Riksdag (le Parlement suédois), aux conseils généraux et aux conseils municipaux. Les citoyens peuvent aussi agir sur la politique du pays par d’autres moyens – en participant aux référendums, en adhérant à un parti politique ou en donnant leur avis sur les rapports présentés par le gouvernement. La Constitution suédoise La Constitution suédoise définit le mode de gouvernement du pays. Elle régit les relations entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, ainsi que les libertés et droits fondamentaux des citoyens. Les textes constitutionnels comportent quatre lois fondamentales : la Constitution proprement dite, la Loi de succession au trône, la Loi sur la liberté de la presse et la Loi fondamentale sur la liberté d’expression. Entre autres dispositions, la Constitution garantit aux citoyens un libre accès à l’information, le droit de manifester, de constituer des partis politiques et de pratiquer leur religion. La Loi de succession au trône régit l’ordre de succession de la maison Bernadotte. La Loi sur la liberté de la presse pose le principe de la publicité des documents officiels afin de garantir une société ouverte permettant d’accéder pleinement à l’information sur l’action du Riksdag, du gouvernement et de l’administration publique. Cette loi donne à chacun les moyens de prendre connaissance à tout moment des documents officiels. Un autre principe formulé dans la Loi sur la liberté de la presse est la liberté de communiquer des informations. Il sti- pule qu’en Suède chacun est en droit de fournir aux médias les informations qu’il considère comme importantes et juge nécessaire de rendre publiques. Celui qui publie ces documents n’est pas autorisé à divulguer leur source si l’informateur souhaite garder l’anonymat. La Loi fondamentale sur la liberté d’expression, entrée en vigueur en 1992, est en grande partie le pendant de la Loi sur la liberté de la presse en ce qui concerne l’interdiction de la censure, la liberté de communiquer des informations et le droit à l’anonymat. Droits fondamentaux Pour modifier une loi fondamentale, le Riksdag doit adopter l’amendement lors de deux sessions distinctes séparées par des élections législatives. Les lois fondamentales priment sur tous les autres textes législatifs. Aucune loi ne peut être contraire à la Constitution. n DONNÉES SUR LA SUÈDE | RÉGIME POLITIQUE sweden.se Photo: Ulf Huett Nilsson/Johnér Photo : Frank Chmura/nordicphotos SAVIEZ-VOUS QUE… LIBERTÉ DE LA PRESSE La Suède a été le premier pays du monde à instaurer la liberté de la presse, en 1766. UN IMPORTANT C ONTRIBUTEUR À L’ONU La Suède est l’un des plus importants contributeurs à l’ONU, et l’un des rares pays à remplir l’objectif des Nations Unies pour l’aide au développement, 0,7 pour cent du RNB. La Suède est entrée aux Nations Unies 1946 et depuis, une participation active à l’ONU est un élément essentiel de sa politique étrangère. POLITIQUE ÉTRANGÈRE Tout au long du XXe siècle, la politique étrangère de la Suède a été fondée sur le principe de la nonparticipation aux alliances en temps de paix et de la neutralité en cas de guerre. Depuis 1995, la Suède est membre de l’Union européenne et par suite de la nouvelle situation sécuritaire dans le monde, elle a revu sa doctrine de politique étrangère, notamment pour jouer un rôle plus actif dans la coopération europé enne de sécurité. RÉFÉRENDUMS NATIONAUX Au total, six référendums nationaux ont eu lieu en Suède. Ces référendums sont de caractère consultatif et le Riksdag peut adopter des décisions qui ne tiennent pas compte de leur résultat. Cela ne s’est produit qu’une fois, en 1955, quand la population a été consultée sur le passage à la circulation à droite. Les Suédois avaient voté contre, mais le gouvernement a choisi de passer outre. Les deux derniers référendums en Suède : 1994 : Entrée dans l’UE Résultat : Oui 2003 : Adoption de l’euro Résultat : Non 2| Le Riksdag se compose de 349 députés élus tous les quatre ans par les citoyens suédois lors d’élections générales. Le Riksdag, représentant du peuple Le Riksdag prend les décisions et le gouvernement les exécute. Le gouvernement lui soumet aussi les projets de lois nouvelles ou de modification des lois existantes. Composé de 349 députés, le Riksdag est la principale assemblée représentative de Suède. Il est désigné en totalité par des élections directes auxquelles peuvent participer tous les citoyens suédois de 18 ans et plus qui résident ou ont résidé en Suède. Depuis 1971, le Riksdag est un parlement monocaméral (à une seule chambre). Les élections législatives générales ont lieu tous les quatre ans, le troisième dimanche de septembre. Pour être éligible au Riksdag, il faut avoir la nationalité suédoise et être en âge de voter. Toutes les élections ont lieu au scrutin proportionnel afin d’assurer une répartition des sièges correspondant au nombre de suffrages obtenus par chaque parti dans l’ensemble du pays. Un seuil de quatre pour cent Il existe une exception à la règle de la proportionnalité stricte : pour obtenir un siège aux élections législatives, un parti doit recueillir au moins 4 pour cent du total des voix dans l’ensemble du pays, cela pour éviter l’entrée de très petits partis au Riksdag. Huit partis sont actuellement représentés au Riksdag (dans l’ordre des suffrages obtenus aux élections) : le Parti social-démocrate (Socialdemokraterna), le Parti modéré (Moderaterna), les Démocrates suédois (Sverigedemokraterna), les Verts (Miljöpartiet de Gröna), le Parti du centre (Centerpartiet), le Parti de la gauche (Vänsterpartiet), le Parti libéral (Folkpartiet liberalerna) et les Démocrates-chrétiens (Kristdemokraterna). Désignation du Premier ministre Le gouvernement dirige le pays, mais il est responsable devant le Riksdag. Le Riksdag désigne le Premier ministre, qui est chargé de former le gouvernement. Le Premier ministre nomme lui-même les ministres qui composent son gouvernement, et parmi eux, celui qui est à la tête de chacun des ministères. Ensemble, le Premier ministre et les ministres constituent le gouvernement. Aux termes de la Constitution, c’est le gouvernement, et non le chef de l’État (le roi), qui est investi du pouvoir de décision. Les ministres représentent généralement le ou les partis politiques au pouvoir. Ils ont souvent un siège au Riksdag et le conservent pendant qu’ils sont au gouvernement, mais leurs fonctions parlementaires sont alors exercés par un suppléant. Un ministre ne peut donc pas voter au Riksdag. Tous les ministres peuvent néanmoins participer aux débats parlementaires. Lors de l’ouverture de la session parlementaire en septembre, le Premier ministre présente une déclaration de politique générale dans laquelle il formule les objectifs de la politique gouvernementale pour l’année à venir et définit les priorités de son action à l’échelle nationale et internationale. Le travail du gouvernement Le gouvernement conduit les affaires du pays en exécutant les décisions du Riks- DONNÉES SUR LA SUÈDE | RÉGIME POLITIQUE POUR EN SAVOIR PLUS HISTORIQUE DES É LECTIONS SUÉDOISES 2014 : Une coalition minoritaire de gauche succède à l’Alliance. 2010 : L’Alliance de centre-droit au pouvoir l’emporte sur la coalition de gauche, mais sans obtenir la majorité absolue. 2006 : Les quatre partis non socialistes forment une coalition de gouvernement nommée l’Alliance. 2002 et 1998 : Les Sociauxdémocrates restent au pouvoir à la suite de ces deux élections, mais doivent faire alliance au Riksdag avec le Parti de la gauche et les Verts pour appliquer leur politique. 1994 : Les Sociaux-démocrates forment un nouveau gouvernement minoritaire. À partir de cette année, les élections générales se tiennent tous les quatre ans au lieu de trois. 1991 : Constitution d’un gouvernement non socialiste minori taire comprenant les Modérés, les Libéraux, le Parti du centre et les Démocrates-chrétiens. 1988 et 1985 : Les Sociauxdémocrates restent en place après les deux élections. 1982 : Les partis non socialistes perdent leur majorité et un gouvernement social-démocrate minoritaire prend la relève. dag et en formulant des lois nouvelles ou des modifications législatives, qui sont soumises à la décision du Riksdag. Il est assisté dans sa tâche par les Services du gouvernement et quelque 360 administrations publiques. Les ministres sont solidairement responsables de toutes les décisions gouvernementales. Bien qu’en pratique de nombreuses affaires courantes soient tranchées par un seul ministre et simplement entérinées par le gouvernement, le principe de la responsabilité collective s’applique à l’ensemble de l’action gouver- La Suède compte trois niveaux d’administration : national, régional et local. De plus, le niveau européen a pris une importance grandissante depuis que la Suède est entrée dans l’Union en 1995. Le niveau régional Le niveau local À l’échelon régional, la Suède est découpée en 20 départements. Les tâches politiques à ce niveau sont du ressort des conseils généraux. Ceux-ci ont la responsabilité des services que les communes ne peuvent assurer seules parce qu’ils demandent une coordination à plus grande échelle, ce qui est le cas en particulier des services de santé. Les conseils généraux peuvent lever des impôts pour couvrir leurs dépenses. Au niveau régional, les préfectures représentent l’autorité centrale dans les départements. À l’échelon local, la Suède est subdivisée en 290 communes, chacune dotée d’une assemblée élue, le conseil municipal. Les communes sont en charge d’une large gamme d’équipements et de prestations, notamment logement, voirie, distribution d’eau et assainissement, école, services sociaux, aide aux personnes âgées et accueil de l’enfance. Elles ont un droit d’imposition sur les personnes physiques et prélèvent des redevances pour divers services. Cela leur laisse une marge de manœuvre substantielle pour décider des services à mettre en place. La loi leur impose toutefois d’assurer certains services de base. 1976 : Les Sociaux-démocrates sont battus par une coalition du Parti du centre, des Modérés et du Parti libéral. 1932–1976 : Les Sociauxdémocrates sont au pouvoir sans interruption, à l’exception de la centaine de jours d’un gouvernement de transition en 1936. Trois élections – trois bulletins de vote. 3| nementale. Entre autres attributions officielles, le gouvernement : • soumet des projets de loi au Riksdag • met en œuvre les décisions du Riksdag • répartit les crédits votés par le Riksdag pour les dépenses inscrites au budget • représente la Suède à l’Union européenne • conclut des accords internationaux • prend certaines décisions administra tives ne relevant pas d’autres instances • dirige l’action de l’exécutif. n L’administration locale et régionale Photo : Johnér 1979 : Les partis non socialistes conservent leur majorité parlementaire et forment un nouveau gouvernement tripartite. Au printemps 1981, le Parti modéré quitte le gouvernement. sweden.se Le niveau européen Depuis son entrée dans l’UE en 1995, la Suède compte un nouvel échelon administratif, le niveau européen. En tant que membre de l’Union européenne, la Suède a repris l’acquis communautaire, c’est-àdire l’ensemble de la législation, des actes juridiques et des décisions juridictionnelles qui constituent le droit de l’Union européenne. Elle participe au processus décisionnel conduisant à l’élaboration et à l’adoption de nouvelles réglementations communes. Le gouvernement suédois représente la Suède au Conseil de l’Union européenne (Conseil des ministres), qui est le principal organe décisionnel de l’Union. Certaines affaires qui relevaient par le passé du Riksdag se décident aujourd’hui au niveau européen. n DONNÉES SUR LA SUÈDE | RÉGIME POLITIQUE sweden.se PHOTO : JANERIK HENRIKSSON/TT POUR EN SAVOIR PLUS FONDEMENTS DE LA DÉMOCRATIE SUÉDOISE La démocratie parlementaire a émergé en Suède dans les premières décennies du XXe siècle. En 1909, une réforme du droit de vote a instauré le suffrage universel pour les hommes et la représentation proportionnelle aux élections. En 1921, le suffrage universel était étendu aux femmes. Après la seconde guerre mondiale, la démocratie est devenue le principe fondamental du système politique suédois. UN CHEF D’ÉTAT SANS POUVOIR FORMEL Le monarque qui occupe le trône de Suède en vertu de la Loi de succession au trône est chef de l’État. Le roi Carl XVI Gustaf, chef de l'État depuis septembre 1973, n’exerce pas de pouvoir politique et ne participe pas à la vie politique. En tant que chef de l’État, il représente l’ensemble de la nation, et en cette qualité son rôle et ses fonctions sont essentiellement honorifiques. Entre autres attributions, il préside les réunions du Conseil consultatif des affaires étrangères. L’OMBUDSMAN PARLEMENTAIRE Les services de l’Ombudsman parlementaire, couramment appelé Ombudsman de la justice (JO) examinent les plaintes de toute personne estimant qu’elle-même, ou quelqu’un d’autre, a fait l’objet d’un traitement incorrect de la part d’une administration publique ou d’un fonctionnaire. Il n’est pas nécessaire que le plaignant soit de nationalité suédoise ou ait atteint un certain âge, même les enfants peuvent déposer une plainte. www.jo.se Le social-démocrate Stefan Löfven a été nommé Premier ministre après les élections générales de 2014. LE PAYSAGE POLITIQUE Les élections générales suédoises de septembre 2014 ont vu une coalition minoritaire des Sociaux-démocrates et des Verts succéder à l’Alliance de centre-droit. Pendant de longues décennies, le Parti socialdémocrate a joué un rôle prépondérant dans la politique suédoise. Mais depuis une tren taine d’années, le pouvoir a changé de mains à plusieurs reprises, alternant entre les Sociauxdémocrates et le bloc non socialiste. Après les élections générales de 2014, Stefan Löfven est devenu Premier ministre, bien que sa coalition entre Sociaux-démocrates et Verts n’ait pu atteindre la majorité absolue. Le Parti social-démocrate du Premier ministre avait remporté 31 pour cent des voix. Avec les 6,9 pour cent des Verts, la coalition de gauche en totalisait 37,9 pour cent. L’Alliance de centre-droit, comprenant le Parti modéré, le Parti libéral, le Parti du centre et les Démocrates-chrétiens, a recueilli 39,4 pour cent des voix. Comme le régime de « parlementarisme négatif » de la Suède permet à un gouvernement de se maintenir au pouvoir aussi longtemps qu’il n’a pas de majorité contre lui, les Sociauxdémocrates et les Verts ont néanmoins pu former un gouvernement. En bref, les élections de 2014 ont conduit à une situation parlementaire complexe. Une coalition minoritaire de gauche est au pouvoir et le parti d’extrême-droite des Démocrates suédois est en position d’arbitre avec près de 13 pour cent des voix. n LIENS UTILES www.government.se Gouvernement suédois et Services du gouvernement www.manskligarattigheter.se Site du gouvernement sur les droits de l’homme www.riksdagen.se Parlement suédois www.skl.se Association des collectivités locales et régionales de Suède Droit d’auteur : Publié par l’Institut suédois. Novembre 2014 FI 21 Suède Tout le contenu est protégé par la loi suédoise sur le droit d’auteur. Le texte peut être reproduit, retransmis, présenté, publié ou diffusé dans tous médias avec la mention de la source, sweden.se, à l’exception toutefois des photos et illustrations. L’Institut suédois (SI) est une agence publique ayant pour mission de promouvoir l’intérêt et la confiance portés à la Suède dans le monde. Il encourage la coopération et les relations durables avec les autres pays par une communication stratégique et des échanges dans les domaines de la culture, de l’éducation, des sciences et des affaires. Pour en savoir plus sur la Suède : sweden.se, l’ambassade ou le consulat de Suède de votre pays, ou l’Institut suédois, Box 7434, SE-103 91 Stockholm (Suède). Téléphone : +46 8 453 78 00 ; Courriel : [email protected] www.si.se www.swedenbookshop.com www.swedenabroad.com
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