12-RAISON PEYRON_lipoatrophie-cavec

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12- Lipoatrophie coexistant avec des nodules persistants post vaccinaux : rôle de l'aluminium ?
Césaire A., Raison-Peyron N., Bessis D.
Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Eloi, CHU - Montpellier (34)
Mots clés : nodule persistant ; vaccin ; lipoatrophie ; aluminium ; granulome
Introduction Les nodules persistants post-vaccinaux (NPPV), après injection de vaccins contenant
de l'aluminium ont été largement décrits. Des cas de lipoatrophie post injections sous cutanées de
médicaments ont aussi été rapportés y compris avec des vaccins contenant ou pas de l’aluminium
bien que ces derniers soient rarement en cause.
Observation Une petite fille de 17 mois, ayant reçu à 7 mois la 2e dose des vaccins Infanrix-Hexa®
et Prévenar® adsorbés à aluminium a présenté 4 mois après des nodules sous-cutanés sur les faces
antéro-externes des 2 cuisses. Dans un 2e temps sont apparues des macules dépigmentées dans la
même zone, devenant progressivement déprimées, évocatrices de lipoatrophie. Les lésions cutanées
étaient asymptomatiques. A l'examen clinique, on palpait un nodule sous cutané en bordure de la
zone de lipoatrophie du coté gauche. Il n'y avait pas d'adénopathie inguinale palpable. La biopsie
cutanée sur les deux types de lésions retrouvait une lipoatrophie avec présence de granulomes
lipophagiques. Les tests épicutanés à l’aluminium étaient positifs (++ 48 h et à 72 h).
Discussion Les nodules persistants post-vaccinaux liés à l'aluminium utilisé comme adjuvant
immunitaire dans de nombreux vaccins sont largement décrits dans la littérature depuis de
nombreuses années. L'histologie cutanée, non indispensable, retrouve lorsqu’elle est réalisée, un
aspect de granulome à composante inflammatoire polymorphe. L'hypersensibilité aux sels
d'aluminium prouvée par les patch-tests est très fréquemment retrouvée (77-95 % des cas), témoin
d’une réaction immuno-allergique. L’évolution est en général régressive au bout de quelques années
et la sensibilisation de contact à l’aluminium peut elle aussi disparaître avec le temps chez un
certain nombre d’enfants. La lipoatrophie post-injection de vaccins a été rapportée avec des vaccins
contenant ou non de l'aluminium que ce soit chez l’adulte ou chez l’enfant. Elle est beaucoup plus
fréquente chez les filles. Le mécanisme exact de cet effet secondaire est mal connu (nécrose des
adipocytes par un mécanisme immunologique en lien avec un antigène exogène, facteur
traumatique, ischémie locale ?).
Conclusion L'association d'une lipoatrophie à des NPPV contenant de l'aluminium n'est peut-être
pas fortuite car le mécanisme en cause pourrait être commun : une mauvaise technique d'injection,
trop superficielle et non en intramusculaire stricte comme cela est recommandé, pourrait favoriser,
par le biais d’un dépôt de particules d’aluminium dans le tissu sous-cutané, la survenue d’une
réaction inflammatoire locale à type de granulome. Cette réaction immunologique locale pourrait
évoluer dans un 2e temps vers une lipoatrophie comme cela a déjà été rapporté chez 3 enfants d’une
série de huit présentant une lipoatrophie post vaccin DTP contenant de l’aluminium sans que les
auteurs établissent avec certitude une relation de cause à effet entre ces 2 types de lésions.
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