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Appel à projets de recherche et développement (APR)
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RECHERCHE POUR LA GESTION
INTEGREE DES SITES POLLUES
Deuxième édition - 2014
DATE DE CLOTURE DE l’APPEL PAR SOUMISSION DES DOSSIERS SUR LA PLATEFORME
INFORMATIQUE DE DEPOT EN LIGNE (www.appelsaprojets.ademe.fr) :
vendredi 20 juin 2014 à 15h00
Mots clés : sites pollués, friches, pollution des sols, eaux souterraines, caractérisation,
diagnostic, transfert de pollution, exposition, impacts, effets des polluants, risques sanitaires,
mesures constructives, renouvellement urbain, planification urbaine, ETV (environmental
technology verification)
Nouveauté 2014 : Stockage géologique, CO2, CSC, Gaz à effet de serre, GES, migration de
flux de CO2, substances annexes, caractérisation, impact environnemental, risques sanitaires,
proche surface, sol, air intérieur, bâtiment
Pilotage : Service Friches Urbaines et Sites Pollués
Associé : Service Recherche et Technologie Avancées
POINTS A RETENIR
Calendrier de l’Appel à Projets de Recherche (APR) GESIPOL 2014 :
Les dossiers doivent impérativement être soumis avant le vendredi 20 juin 2014 à 15h00
via la plateforme : www.appelsaprojets.ademe.fr.
La soumission du dossier en ligne nécessite l’anticipation des délais de saisie du dossier sur
la plateforme informatique. Il est conseillé au coordinateur d’initier la création du dossier
au moins 3 semaines avant la date de clôture de l’APR. La procédure de saisie est détaillée
au point 3.2 du présent document.
La réponse de l’ADEME sur la sélection des projets sera annoncée début décembre 2014.
Modalités de soumission :
Les documents de soumission à l’APR GESIPOL 2014 sont téléchargeables sur la plateforme
informatique www.appelsaprojets.ademe.fr. Les dossiers de candidature seront à déposer
sur cette même plateforme.
Aucune soumission par courrier électronique ou sous format papier ne sera acceptée.
Projets attendus :
- pourront couvrir un ou plusieurs axes de recherche proposés et un ou plusieurs types de
résultats, y compris sur des thématiques différentes (CO2 et polluants)
- porteront en priorité sur des recherches appliquées, tandis que les projets à caractère
essentiellement fondamental sont exclus de cet appel à projets.
- la dimension collaborative des projets sera particulièrement appréciée et sera privilégiée
dans l’instruction
- ne devront pas excéder 3 ans.
- les projets visant à préparer une candidature au dispositif ETV par la réalisation de tests à
la fin de la phase de développement de la technologie sont éligibles.
Montant de l’aide financière :
Les aides demandées par projet seront comprises entre 50 000 et 300 000 €,
exceptionnellement au-delà en fonction de l’intérêt du projet.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
2
CONTACTS
Il est conseillé aux déposants de consulter la FAQ (liste de questions/réponses) de la
plateforme informatique. Il est également possible de poser une question supplémentaire à
la FAQ pour avoir une réponse de l’ADEME.
Des renseignements complémentaires concernant les modalités de soumission à l’APR
peuvent être obtenus en contactant Frédérique CADIERE : [email protected] et
tel : 02.41.91.40.51.
Pour toute information concernant la nature des projets éligibles, il est recommandé de
prendre contact avec les référents de l’ADEME listés ci-après (messagerie :
[email protected]). Afin de faciliter la réponse par le ou les ingénieur(s) concerné(s),
merci d’adresser votre mail en copie systématique à [email protected] et de préciser
les éléments suivants concernant votre projet :
Titre provisoire et/ou objectifs
Axe(s) traité(s)
Thématiques abordées
Milieu(x) considéré(s)
Axe 1 : Améliorer et consolider les méthodes de diagnostic de sites et la caractérisation
des sources de pollution
• caractérisation des pollutions du compartiment « sol » : Hélène ROUSSEL
• caractérisation des pollutions du compartiment « eaux souterraines » : Yves DUCLOS
Axe 2 : Améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les
contaminants
• Transfert des polluants dans les milieux (eaux souterraines, air) et développement et
évaluation des mesures constructives : Yves DUCLOS
• Evaluation des risques écosystémiques et transfert vers et dans les chaînes
trophiques : Cécile GRAND
• Caractérisation des expositions et évaluation des risques sanitaires : Franck MAROT
Axe 3 : Améliorer et faciliter l’intégration des sites et friches pollués dans les stratégies
urbaines
• Connaissances sur les bénéfices, gouvernance et indicateurs du renouvellement
urbain : Didier MARGOT
• Analyses et outils juridiques : Benoit MARY et Aurélie COCHET
Axe 4 : Améliorer l’évaluation des transferts générés par les flux de CO2 (y compris
composés minoritaires et remobilisés) en cas de fuites éventuelles de sites de stockage
géologique du CO2 : Aïcha EL KHAMLICHI
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
3
SOMMAIRE
1.
Présentation générale de l’Appel à projets recherche GESIPOL ...................................................6
1.1.
Contexte et enjeux ..................................................................................................................6
1.2.
Objectifs généraux ..................................................................................................................8
1.3.
Périmètre et destinataires de l’APR .........................................................................................9
1.4.
Bilan de l’édition 2013 ........................................................................................................... 11
2.
Axes thématiques des recherches............................................................................................. 12
2.1. Axe 1 – Améliorer et Consolider les méthodes de diagnostic de sites et la caractérisation des
sources de pollution.......................................................................................................................... 13
2.1.1.
Contexte............................................................................................................................ 13
2.1.2.
Besoins .............................................................................................................................. 14
2.1.3.
Cadre des réponses ........................................................................................................... 16
2.1.4.
Résultats attendus ............................................................................................................. 16
2.2. Axe 2 - Améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les
contaminants pour la reconversion des sites pollués et la reconquête des fonciers dégradés............ 17
2.2.1.
Contexte............................................................................................................................ 17
2.2.2.
Besoins .............................................................................................................................. 19
2.2.3.
Cadre des réponses ........................................................................................................... 22
2.2.4.
Résultats attendus ............................................................................................................. 22
2.3. Axe 3 - Améliorer et faciliter l’intégration des sites et friches pollués dans les stratégies
urbaines............................................................................................................................................ 23
2.3.1.
Contexte............................................................................................................................ 23
2.3.2.
Besoins .............................................................................................................................. 23
2.3.3.
Cadre des réponses ........................................................................................................... 25
2.3.4.
Résultats attendus ............................................................................................................. 25
2.4. Axe 4 - Améliorer l’évaluation des transferts générés par les flux de CO2 (y compris composés
minoritaires et remobilisés) en cas de fuites éventuelles de sites de stockage géologique du CO2 ..... 26
2.4.1.
Contexte............................................................................................................................ 26
2.4.2.
Besoins .............................................................................................................................. 26
2.4.3.
Cadre des réponses...............................................................................................................26
2.4.4.
Résultats attendus.................................................................................................................27
3.
3.1.
Modalités de soumission et de financement ............................................................................. 27
Eligibilité des équipes ............................................................................................................ 27
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
4
3.2.
Soumission du dossier de demande d’aide ............................................................................ 27
3.2.1.
Critères de recevabilité et critères d’éligibilité ................................................................... 28
3.2.2.
Evaluation des propositions ............................................................................................... 29
3.2.3.
Décision de financement ................................................................................................... 29
3.2.4.
Confidentialité des projets et des résultats ........................................................................ 30
3.3.
Montant de l’aide financière ................................................................................................. 30
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
5
1. Présentation générale de l’Appel à projets recherche GESIPOL
1.1.
Contexte et enjeux
Le sol est une ressource non renouvelable dont les processus de formation sont le fruit
d’interactions longues et complexes entre le climat, la géologie, la végétation, l’activité biologique,
l’utilisation des terres ... Le sol remplit une multitude de fonctions essentielles à la vie, souvent
interdépendantes, porteuses d’enjeux :
-
environnementaux (ex : stockage et épuration de l'eau, rétention des polluants, support de la
biodiversité, stockage du carbone …) ;
économiques (ex : production agricole et forestière, source de matières premières, valeur
foncière, valeur patrimoniale …) ;
sociaux et culturels (ex : support de l'activité humaine, patrimoine culturel et paysager …).
Pourtant, du fait des activités humaines, cette matrice est soumise à des menaces de plus en plus
nombreuses. Celles-ci ont été précisées par la Commission Européenne dans son projet de directive
cadre sur la protection des sols du 22 septembre 2006. Parmi les menaces jugées comme étant les
plus préoccupantes figurent : la contamination anthropique des sols (pollutions chimiques) ; leur
imperméabilisation ; la réduction de la biodiversité … (cf. projet de directive cadre sols). Ces menaces
affectent directement toutes les fonctions du sol et peuvent générer des externalités négatives
importantes tant vis-à-vis de la santé humaine que vis-à-vis des écosystèmes et des activités
économiques et récréatives …
En France, la base de données BASIAS dresse l’inventaire des anciens sites industriels et activités de
service pouvant éventuellement être à l’origine de pollutions. Celle-ci recense approximativement
300 000 à 400 000 sites potentiellement pollués dont certains sont à l’état de friches1 (soit
approximativement 100 000 hectares). Ces sites contribuent aux menaces qui pèsent sur la
dégradation des sols et peuvent générer des conséquences directes ou indirectes à plus ou moins
long terme sur la santé humaine et la qualité de l’environnement. En effet, sous certaines conditions,
la contamination des sols est susceptible de devenir mobile et d’affecter les écosystèmes, la
ressource en eau (eaux souterraines), puis la chaîne alimentaire à l’échelle du site ou de portions de
territoires (ex : dispersion par l’air, par les eaux de ruissellement ou de percolation, par les eaux
souterraines …). Ces pollutions peuvent hypothéquer durablement les sols pour certains usages :
habitats résidentiels, zones récréatives, zones agricoles … et donc faire baisser leur valeur d’usage.
Parallèlement, l’étalement urbain constitue aussi une menace importante qui pèse sur la
préservation des sols. Les espaces naturels et agricoles perdent actuellement la superficie d’un
département français moyen (61 000 ha) tous les 7 ans, alors que cette perte était d’un département
tous les 10 ans entre 1992 et 20032. De par leur caractère permanent, les transformations des sols
agricoles ou naturels en sols urbains ou à vocation économique revêtent un caractère difficilement
réversible. Ces transformations contribuent à l’artificialisation des sols (bétonisation, couverture,
remblais …) avec des impacts négatifs potentiels :
-
réduction des surfaces agricoles et conséquences en matière de proximité des bassins de
production et de consommation ;
réduction des capacités de stockage du carbone dans les sols et de production de biomasse ;
fragilisation de la biodiversité ;
dégradation du cycle physique de l’eau (inondations, recharge des aquifères …)
1
: Boston Consulting Group pour le compte du Ministère en charge de l’industrie ; Décembre 2008 ; Développer les écoindustries en France
2
Réseau Action Climat France ; Juillet 2011 ; Etalement urbain et changements climatiques – état des lieux & propositions
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
6
La lutte contre les pollutions industrielles, la dégradation des milieux (sols, eaux souterraines,
biosphère) et la valorisation de la ressource foncière ou du gisement foncier constitué par les sites
et sols pollués sont le fil conducteur de cet Appel à Projets. En effet, les sites pollués représentent
des points noirs environnementaux du fait des externalités négatives qu’ils génèrent potentiellement
(risques sanitaires, risques de dégradation de la qualité des sols, de la ressource en eau …). Par
ailleurs, ils constituent des ressources foncières inexploitées dont la requalification permettrait de
réduire l’artificialisation des milieux et l’étalement urbain et de contribuer au développement
durable de la ville.
Problématique CO2 :
Au-delà du sol, le sous-sol, de par sa difficile accessibilité, est une ressource mal connue voire
négligée et pour laquelle peu d’évaluations partagées et de caractérisation précises existent.
Cette ressource est également au cœur de débats énergétiques : les sous-sols sont le siège
d’opérations d’extraction ou de forage pour différents vecteurs énergétiques (chaleur, gaz,
pétrole) ou pour d’autres usages (eau, stockage géologique du CO2, …), mais les impacts
environnementaux et sanitaires des nouvelles technologies mises en œuvre dans le soussol sont encore mal connus.
Il existe une interaction forte entre le sol et le sous-sol puisqu’une opération en sous-sols
peut avoir un impact sur la ressource sol. Les outils et méthodologies développés pour
améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les
contaminants dans le cadre de sites pollués peuvent également s’appliquer à la
problématique de migration de sources de CO2 et de substances annexes du sous-sol vers la
surface, en cas de fuite éventuelle des réservoirs de stockage géologique du CO2.
La feuille de route « gestion intégrée des sols, des eaux souterraines et des sédiments pollués »
publiée en 2011 a permis l’identification de besoins de recherche issus de l’analyse des enjeux, des
paramètres clés, des visions prospectives ainsi que des verrous méthodologiques, technologiques,
organisationnels et socio-économiques à dépasser.
Les sujets identifiés par cette feuille de route sont regroupés selon trois thèmes :
-
Caractérisation et transfert des polluants (thème 1) ;
Techniques de traitement et de confinement des contaminations (thème 2) ;
Démarches intégrées de gestion durable (thème 3).
Le présent Appel à Projets traite spécifiquement des thèmes 1 et 3. Les projets relatifs au thème 2
(techniques de traitement et de confinement des contaminations) sont exclus du champ
thématique du présent Appel à Projets.
Le champ du présent Appel à Projets est spécifiquement défini sur la base des priorités identifiées
pour l’année 2014.
Problématique CO2:
D’après les prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) pour maintenir une
hausse de 2 degrés de la température moyenne de la Terre, il est nécessaire de déployer
parmi le panel de solutions techniques, la technologie CSC qui permettrait la réduction de
19 % des émissions mondiales de CO2 à l’horizon 2050. Afin d’amorcer la structuration et le
déploiement de la filière CSC, un certain nombre de verrous technologiques doivent être
levés. Un des enjeux du CSC est de garantir la sécurité de l’ensemble de la chaîne de valeur et
en particulier du stockage géologique de CO2 et la maîtrise des impacts sanitaires et
environnementaux. Ces derniers sont les seuls à être couverts par cet APR.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
7
1.2.
Objectifs généraux
La priorité de cet Appel à Projets de Recherche (APR) porte sur la lutte contre les pollutions
industrielles, la dégradation des milieux (sols, eaux souterraines, biosphère) et la valorisation des
ressources foncières constituées par les sites et sols pollués.
Problématique CO2:
Cette année, l’APR GESIPOL couvre, au-delà de la gestion des sites et sols pollués, un axe de
R&D lié à la gestion des sites de stockage géologique du CO2 qui vise à améliorer les
connaissances sur les impacts environnementaux et sanitaires en cas de migration du flux de
CO2 depuis un réservoir jusqu’à la zone proche surface/sol/bâtiment et/ou atmosphère.
Chaque projet, quelle que soit la thématique, devra être argumenté. Il s’agira d’expliquer en quoi
l’amélioration des connaissances, le développement de nouveaux outils ou méthodologies
permettront de mieux lutter contre les pollutions tout en facilitant la reconversion des espaces
dégradés.
Problématique CO2:
Pour ce qui concerne les sites de stockage géologique du CO2, les projets devront permettre
de garantir la sécurité et la maîtrise des impacts sanitaires et environnementaux en cas de
fuite du CO2.
Des synergies/interactions pourront être proposées par les projets entre la problématique du
transfert du flux de CO2 et des contaminants.
Si l’amélioration de la caractérisation des sources de pollution, des connaissances relatives au
devenir des polluants et à la sensibilité des milieux constituent des enjeux centraux de cet APR, ils ne
peuvent être dissociés d’autres enjeux tels que :
-
-
-
les enjeux économiques : Lorsque cela s’avère pertinent, une évaluation des enjeux
économiques des solutions proposées devra être menée (évaluation des forces, faiblesses,
opportunités, menaces). Ainsi, par exemple, au-delà des performances techniques des
solutions proposées en matière de caractérisation des sources de pollution et des impacts, il
conviendra d’évaluer l’efficience de ces solutions (efficacité technico-économique)
comparativement à des démarches plus « classiques ».
les enjeux sociaux et sociétaux : Lorsque cela s’avère pertinent, une évaluation des enjeux
sociaux et sociétaux des solutions proposées devra être menée (évaluation des forces,
faiblesses, opportunités, menaces). Ainsi, par exemple, l’information des populations
(société civile) et leur implication dans les dynamiques du renouvellement urbain pourra être
abordée. De la même manière, le développement d’approches innovantes et vertueuses sur
le plan environnemental peut s’accompagner de créations d’emplois directs et indirects qu’il
conviendra d’argumenter et de souligner le cas échéant.
les autres enjeux environnementaux : les projets de recherche soutenus devront dans la
mesure du possible intégrer des approches multicritères. Il s’agira notamment de comparer
les solutions de caractérisation, d’évaluation des impacts envisagés, voire de développement
urbain avec d’autres solutions plus « classiques » pour en déterminer les avantages et
inconvénients.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
8
1.3.
Périmètre et destinataires de l’APR
Les recherches éligibles devront porter sur la caractérisation des pollutions chimiques d’origine
anthropique (issues d’activités industrielles, minières et de service) des sols et des eaux
souterraines en interaction avec la biosphère. Sont exclues du champ de l’Appel à Projets en raison
de leur gestion particulière :
-
Les pollutions d’origine agricole ;
Les pollutions affectant la matrice « sédiments » ;
Les pollutions par des substances radioactives ;
Les engins explosifs (en revanche, la pollution des sols par des substances pyrotechniques est
abordée dans le périmètre du présent APR).
Les projets porteront en priorité sur les polluants organiques, les polluants émergents (hors
médicaments et substances médicamenteuses) ainsi que sur les contextes de pollutions complexes
(mélanges de pollution).
Problématique CO2:
Les projets attendus porteront sur les flux de CO2 (y compris composés minoritaires et
remobilisés3) générés en cas de fuite accidentelle depuis des sites de stockage géologique
de CO2. L’objectif étant d’assurer la sécurité de ces sites par une meilleure connaissance des
modalités de transfert de ces composés dans les différentes matrices environnementales.
Des expérimentations de terrain sont attendues et seul le stockage sur terre en aquifères
salins profonds est considéré dans cet APR.
Les projets présenteront une durée maximale de 3 ans.
Les projets attendus porteront en priorité sur des « recherches appliquées ». La dimension
collaborative des projets est fortement souhaitée et devra être privilégiée. Il s’agira de démontrer
en quoi les innovations et connaissances apportées par les projets de recherche améliorent
notablement :
-
les méthodes de diagnostic de sites et la caractérisation des sources de pollution ;
l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les contaminants ;
l’intégration des sites et friches pollués dans les stratégies urbaines.
Les projets devront également, le plus possible, s’appuyer sur des expériences concrètes et sur des
initiatives de terrain. Dans ce cadre, les projets se déroulant sur site seront particulièrement
appréciés. Les gestionnaires des sites du réseau SAFIR (sites ateliers français pour l’innovation et la
recherche sur la gestion des sols, www.safir-network.com), créé avec le soutien de l’ADEME,
pourront être contactés par les porteurs de projets afin de vérifier la faisabilité de leur démarche sur
l’un des sites du réseau. Cette information est indicative et n’est pas un critère d’éligibilité.
Les projets de recherche à caractère essentiellement fondamental sont exclus de cet appel à projet.
Les projets pourront associer des entreprises et bureaux d’études intervenant dans le domaine des
sites pollués, des équipes scientifiques, des maîtres d’ouvrage, collectivités (ex : aménageurs) afin :
-
de bénéficier de réflexions communes ;
de mettre en avant l’opérationnalité des résultats pour contribuer ainsi au transfert des
connaissances.
3
Les composés minoritaires correspondent aux composés injectés avec le CO2 (H2S, CH4,…) et pour les
composés remobilisés, cela correspond aux éléments libérés en cas de réaction du CO2 avec la roche (métaux
lourds, métalloïdes,…).
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
9
Lorsque cela s’avèrera pertinent, les propositions de recherche devront autant que possible servir
une dynamique de changement préexistante et être portée par les acteurs économiques euxmêmes.
Problématique CO2:
Cette problématique de la gestion des sites de stockage géologique du CO2 s'adresse aux
acteurs de la recherche publique et privée (laboratoires publics ou privés, centres de
recherches, associations, PME, PMI, GE…) souhaitant travailler sur la problématique de la
sécurité du stockage géologique de CO2.
Les projets proposés pour cet axe thématique concerneront des travaux de Recherche
Industrielle.
Les projets pourront couvrir un ou plusieurs des axes de recherche proposés. De même, ils pourront
se focaliser sur un ou plusieurs besoins identifiés dans cet Appel à Projets.
Les projets déposés devront s’inscrire dans une démarche scientifique bien circonscrite reposant
sur un questionnement pertinent, basé sur la connaissance des contextes, enjeux et états de l’art
scientifiques, et sur une méthodologie de réponse prédéfinis et comportant un volume substantiel
de travail expérimental et / ou d’enquêtes.
Préparer la commercialisation de solutions innovantes : le dispositif ETV
L’appel à projet GESIPOL pourra soutenir le développement de solutions technologiques
industrialisables avec une perspective de diffusion sur le marché (cf. axe 1 de développement d’outils
de caractérisation des polluants). Aussi, les travaux permettant de favoriser cette mise sur le marché
font partie des attendus de cet APR, comme par exemple la réalisation de tests permettant une
validation ultérieure et reconnue des performances techniques et environnementales.
L’ADEME a été missionnée pour mettre en œuvre en France le dispositif expérimental européen ETV
(Environmental Technology Verification) de vérification des performances d’éco-technologies
innovantes4. Ce dispositif doit aider les fabricants de technologies à commercialiser leurs écotechnologies innovantes en fournissant des preuves crédibles de leurs performances, afin de
convaincre les acheteurs (et les investisseurs) des avantages qu’elles présentent. 7 familles d’écotechnologies sont identifiées dans le dispositif ETV (voir la liste ci-dessous).
Familles d’éco-technologies du
programme pilote européen
Figure 1 – Principes de fonctionnement du dispositif ETV
• Surveillance et traitement de l’eau
• Matériaux, déchets et ressources
• Technologies de production de
l’énergie
Familles du programme national
• Surveillance et traitement de l’air
• Surveillance du sol et des nappes
phréatiques, réhabilitation des
sols pollués
• Technologies environnementales
dans l’agriculture
• Process et productions vertueuses
4
Dispositif ETV : http://www.verification-etv.fr - initiative européenne permettant la vérification par une tierce
partie des performances d’une éco-technologie innovante
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
10
Le principe du dispositif ETV est le suivant (cf. Figure 1) : il s’agit pour un développeur d’écoinnovation de préciser les allégations de performance associées à sa technologie afin qu’une tierce
partie indépendante - agissant en tant qu’organisme de vérification - puisse vérifier ces allégations.
Ces allégations de performance sont déterminées à partir des données de tests réalisés lors de la
phase de développement de la technologie lorsque celle-ci est dans sa phase stabilisée et prête à
être mise sur le marché. Ces allégations sont vérifiées par une tierce partie indépendante dans le
cadre d’un protocole formel. Le rapport de vérification délivré par cet organisme est susceptible
d’être utilisé par la suite par le développeur de la technologie pour convaincre d’éventuels
acquéreurs ou financeurs.
Le dispositif européen ETV couvre notamment les éco-technologies innovantes de la famille
technologique « surveillance du sol et des nappes phréatiques ; réhabilitation des sols pollués ».
Les projets proposés dans l’APR GESIPOL visant à développer des éco-technologies innovantes
peuvent ainsi intégrer les travaux préparatoires à une candidature au dispositif ETV. Cette
préparation consistera en la réalisation de tests à la fin de la phase de développement de la
technologie5. Il s’agira pour le proposant de s’assurer que les tests sont réalisés suivant les exigences
définies dans le protocole général de vérification du programme pilote européen de vérification des
performances d’éco-technologies innovantes ETV de l’Union Européenne6. Ces tests fourniront au
développeur d’éco-technologies innovantes des données qui lui permettront de définir précisément
les allégations de performance nécessaires dans le dossier de candidature à une vérification ETV.
1.4.
Bilan de l’édition 2013
Lors de l’édition 2013 de l’APR GESIPOL, 7 projets ont été retenus pour un soutien financier d’un
montant total d’aide d’environ 1,2 M€:
Acronyme du
projet
APPOLINE
TROPHE*
BIOGESIP*(groupé
avec TROPHE)
DESTISOL
CISTTEM
MEMOTRACES
DGT-H2O-STR
titre
Applicabilité à l’étude des sites pollués du
biomarqueur lipidique des végétaux et du
bioindicateur nématofaune
Transfert et risques des organiques persistants
pour l’Homme et les écosystèmes
Bioindication pour la gestion des sites
industriels pollués
Mise au point d’une méthodologie améliorant la
prise en compte des potentialités des sols dans
la définition de programme d’urbanisation
Caractérisation in situ de matrices de sols
contaminées : comment passer de la teneur
totale à une estimation de la mobilité
Compréhension des mécanismes de
mobilisation et de transfert de CAP oxygénés
dans les eaux souterraines et les sols
Caractérisation des sources de pollution par
mesure intégrative de métaux labiles grâce aux
DGT dans les eaux souterraines
Consortium
coordinateur
partenaires
ADERA / LEB
ARMINES, ELISOL
Aquitaine
Environnement,
transfert
CSD Ingénieurs
INERIS
Université de
Franche-Comté
SCE
BRGM
Université de
Lorraine (LIEC)
Université de
Lorraine, CERTU,
EPF Bretagne,
EPAMSA
TESORA, FONDIS
Bioritech, EAUGEO
Université de
Lorraine, INERIS
MINELIS
5
Aucun changement substantiel ayant une incidence sur ses performances ne sera mis en œuvre avant son
introduction sur le marché (par exemple à grande échelle ou à l’échelle d’un prototype avec des instructions
claires et précises sur l’extrapolation à l’échelle réelle)
6
Téléchargeable dans le menu médiathèque du site web ETV : http://www.verification-etv.fr
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
11
2. Axes thématiques des recherches
Afin de répondre à ces objectifs, 4 axes prioritaires de recherche ont été identifiés dans le cadre de
cet Appel à Projets :
•
•
•
•
Axe 1 – Améliorer et consolider les méthodes de diagnostic de sites et la caractérisation des
sources de pollution ;
Axe 2 – Améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les
contaminants pour la reconversion des sites pollués et la reconquête des fonciers dégradés ;
Axe 3 – Améliorer et faciliter l’intégration des sites et friches pollués dans les stratégies
urbaines ;
Axe 4 – Améliorer l’évaluation des transferts générés par les flux de CO2 (y compris composés
minoritaires et remobilisés) en cas de fuites éventuelles de sites de stockage géologique du
CO2.
Ces axes portent sur des actions complémentaires. S’ils sont séparés pour des questions de
recherche, ils peuvent s’alimenter et s’enrichir dans l’objectif de proposer des solutions de gestion
intégrées. Ainsi, les travaux menés dans l’axe 1 (améliorer et consolider les méthodes de diagnostic
de sites et la caractérisation des sources de pollution) pourront alimenter les travaux de l’axe 2
(améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les contaminants). De
la même manière, les méthodes et outils développées dans le cadre des axes 1 et 2 pourront fournir
des informations utiles aux travaux menés dans l’axe 3 (améliorer et faciliter l’intégration des sites et
friches pollués dans les stratégies urbaines). L’objectif étant d’appréhender la gestion de sites et sols
pollués selon différentes échelles : de la parcelle du site au grand territoire.
Problématique CO2:
En raison de la similitude des outils développés pour le suivi des sites et sols pollués dans le
cadre de l’évaluation des transferts, des expositions et des effets générés par les
contaminants (axe 2), l’APR GESIPOL intègre cette année un axe dédié à l’étude des impacts
environnementaux d’une fuite éventuelle d’un site de stockage géologique de CO2 (axe 4).
L’objectif est l’identification et la quantification de la migration du CO2 de la proche surface
(aquifère de surface et zone vadose) jusqu’à l’air intérieur d’un bâtiment. Malgré la
séparation des thématiques du transfert du flux de CO2 et des contaminants, des synergies
entre les axes de recherches existent et des projets portant sur l’axe 2 et l’axe 4 pourront
être proposés.
Les axes constitutifs de l’APR, les besoins de recherche et les résultats attendus sont détaillés ciaprès. Les projets pourront porter sur un ou plusieurs axes et couvrir un ou plusieurs types de
résultats, y compris sur des thématiques différentes (CO2 et polluants).
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
12
2.1.
Axe 1 – Améliorer et Consolider les méthodes de diagnostic de
sites et la caractérisation des sources de pollution
L’objectif prioritaire de cet axe est d’améliorer, de consolider le diagnostic des matrices
environnementales et la caractérisation des sources de pollution dans le contexte des sites pollués
en proposant des outils, méthodes et stratégies innovantes, fiables, robustes et efficientes.
2.1.1. Contexte
La caractérisation des sources de pollution est fondamentale à toute démarche de gestion menée sur
site pollué et toute prise de décision doit s’appuyer sur une bonne connaissance des milieux, des
contaminations et des impacts potentiels. Selon ses objectifs, un diagnostic environnemental peut
être orienté :
-
vers une caractérisation sommaire de la qualité des milieux et des sources de pollution
potentielles (screening) ;
vers une caractérisation approfondie des sources de pollution et de leur extension en vue
d’appréhender : les risques générés, le dimensionnement des opérations de traitement ou
de gestion nécessaires pour assurer une adéquation entre l’état des milieux et leur usage.
Les méthodes de diagnostic et de caractérisation des sources sont également utiles à la gestion de la
pollution et peuvent ainsi contribuer à
-
la vérification de l’efficacité des opérations de traitement ou de gestion des pollutions ;
la surveillance des compartiments environnementaux (ex : surveillance des eaux
souterraines).
Selon les objectifs recherchés, différentes méthodes (et outils) de caractérisation peuvent être mis
en œuvre. Ceux-ci peuvent être classés selon leurs modes de fonctionnement :
-
-
-
les mesures indirectes in situ ou sur le site (screening) :
Ces techniques peuvent permettre de trier / délimiter des zones de terrain susceptibles
d’être polluées en les discriminant des autres zones. Parmi ces techniques peuvent être
citées : les méthodes géophysiques, l’utilisation de sondes de mesures (type MIP, …),
diagraphies … Ces différentes techniques présentent des avantages, inconvénients et limites
telles que : les interférences et les interactions avec le milieu mesuré, la gamme restreinte de
contaminants pouvant être détectée, la surface d’encombrement des outils de mesure, leur
sensibilité…
les mesures directes sur le site :
Il existe différents outils portables permettant de réaliser des mesures sur site : les kits
d’analyse de type immuno-enzymatique ou colorimétriques, les analyseurs à fluorescence X
ou infrarouge, les détecteurs à ionisation de flamme ou à photo-ionisation, les
chromatographes portables … Ces différents outils peuvent présenter des inconvénients
limitant la qualité de la mesure (interférence avec la matrice, interférence avec l’humidité
des sols, difficultés d’interprétation …).
les mesures « hors du site » (en laboratoire) :
Les mesures « hors du site » s’appuie sur la réalisation de sondages, (sondages de sols, pose
de piézomètres, de piezairs), de prélèvements (sols, eaux souterraines, gaz du sol,
poussières, végétaux) suivis d’analyses en laboratoire selon les différentes techniques
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
13
analytiques disponibles (chromatographie en phase gazeuse ou liquide, spectrométrie de
masse, ICP/MS …).
Dans tous les cas, les méthodes de détection et de caractérisation disponibles font, la plupart du
temps, appel aux stratégies d’échantillonnage et modalités de prélèvements (composites, forages et
échantillonnage des eaux souterraines avec les techniques traditionnelles). Du fait de l’hétérogénéité
des matrices environnementales, des facteurs humains (variabilité), et de la représentativité des
échantillons, ces approches génèrent des incertitudes qui doivent être identifiées, réduites et
mieux maîtrisées. Compte tenu de la forte hétérogénéité des milieux, bien caractériser leur pollution
et dimensionner les traitements à mettre en place peut conduire à des coûts de diagnostic très
élevés. Il est donc nécessaire de développer des outils et méthodes avec des temps de réponse
courts permettant une caractérisation rapide, fiable et peu coûteuse afin de renforcer l’efficience des
démarches itératives nécessaires à la conduite de ces études. En outre, pour certaines configurations
de sites ou de pollutions complexes, les outils et méthodes existants ne sont pas adaptés.
2.1.2. Besoins
Les recherches éligibles dans le cadre de cet axe devront permettre d’améliorer les connaissances,
outils et méthodologies en matière de caractérisation des zones de pollution. Les connaissances ou
solutions apportées devront permettre d’améliorer les diagnostics environnementaux sur le plan
technique (ex : réduction des incertitudes, amélioration de la représentativité des échantillons,
mesures de polluants émergents) et / ou sur le plan économique (associations de mesures et de
méthodes pour optimiser les diagnostics, outils de mesure sur site rapides et simple d’utilisation …).
Les solutions proposées porteront sur la caractérisation des zones sources mais pourront, par
extension, être appliquées aux suivis des opérations de dépollution et à la surveillance
environnementale.
Les besoins suivants ont été identifiés :
-
le développement de techniques innovantes pour améliorer les investigations sur site. Les
approches traditionnelles basées sur des stratégies d’échantillonnage classiques (sondage de
sol et analyse d’échantillons unitaires, forages et échantillonnage des eaux souterraines avec
les techniques traditionnelles de purge) amènent des incertitudes réelles sur les résultats
obtenus, principalement du fait de la représentativité de l’échantillon et d’une information
insuffisante pour apprécier l’évolution de cette source dans le temps et l’espace. Les
améliorations attendues pourront porter sur :
o
le développement de méthodes / outils de détection et de caractérisation
normalisés, fiables, robustes et efficients des pollutions des sols et des eaux
souterraines. Ces outils devront permettre d’améliorer en particulier la localisation
et la quantification des zones sources : couplage de méthodes directes et indirectes,
méthodes mixtes (laboratoire / terrain – chimie, Isotopie, méthodes biologiques),
couplage avec les outils géostatistiques.
o
Le développement de concepts fiables pour évaluer les mécanismes régissant les
devenirs des sources de pollution (dynamique, durée de vie, interfaces / échanges
entre les sources, panaches, mélanges multi-constituants …). Ces concepts pourront
s’appuyer sur le développement d’outils permettant de caractériser la matrice et les
polluants qu’elle contient, au-delà des seules concentrations intrinsèques, pour en
déterminer le comportement et le devenir dans le temps et l’espace. En effet, ces
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
14
éléments sont essentiels pour espérer répondre à la question classique de la maîtrise
de la source de pollution.
o
le développement de méthodes / outils de détection et de caractérisation adaptés
aux cas des sites complexes (par exemple pour les cas de polluants multiples,
d’investigation en profondeur, en cas de profil géologique hétérogène, de site de
grande ampleur – mégasite …).
o
l’intégration des données acquises à différentes échelles (de la parcelle au méga site)
devra être détaillée afin de faciliter l’interprétation des résultats.
o
L’évaluation de la représentativité des résultats et la quantification des incertitudes
associées
Dans la proposition, les techniques ou outils proposés devront être situés par rapport aux
pratiques actuelles afin de justifier la pertinence des travaux envisagés.
-
le développement d’outils de monitoring pour l’optimisation en temps réel de la
caractérisation, utilisables aussi pour la surveillance et le suivi des opérations de dépollution.
Ces outils devront permettre de mesurer de façon fiable, rapide et économique les polluants
des sols et des eaux souterraines. Ils devront permettre de garantir la maîtrise du
fonctionnement des opérations de dépollution et de suivre dans le temps les paramètres
indicateurs de la dégradation des polluants (ex : suivi des produits de dégradation …).
A ce titre, les priorités GESIPOL 2014 concernent les outils de biologie moléculaire,
technique innovante à fort potentiel par leur capacité à mesurer soit la présence,
l’abondance ou l’activité microbienne ou encore l’activité de dégradation. Différents niveaux
de recherche sont attendus sur ces outils résultants d’un développement technologique
complexe, selon les degrés de maturité et d’application des techniques de biologie
moléculaire :
o
l’évaluation de l’applicabilité de nouveaux outils de biologie moléculaires au
domaine des sites et sols pollués: méthodes transcriptomique et protéomique pour
des informations de fonctionnalité des communautés bactériennes…
o
l’optimisation d’outils existants (génomique, méta-génomique…) pour lever certains
verrous : discrimination et identification des bactéries spécifiques de la dégradation
des contaminants, sensibilité, fiabilité, robustesse, durée de vie, facilité d’utilisation,
préparation et représentativité des échantillonnages, outils et référentiels
d’interprétation, …
o
la démonstration sur le terrain d’outils notamment pour le suivi des performances
des bioprocédés dans une optique de conduite et d’atteinte des objectifs de
dépollution: intérêt et pertinence des outils de biologie moléculaire (par ex.
comparés aux techniques pasteuriennes), confrontation et/ou combinaison avec
d’autres outils (géophysiques, isotopiques, géostatistiques, …), conditions de
généralisation, …
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
15
2.1.3. Cadre des réponses
•
Echelle des projets
Les recherches éligibles auront pour objectif d’améliorer la caractérisation des sources de pollution
et des zones dégradées à l’échelle des sites pollués et d’acquérir les paramètres utiles pour la gestion
ou le traitement de leur pollution. Les actions proposées pourront comprendre des expérimentations
à l’échelle du laboratoire mais devront si possible s’accompagner d’expérimentations menées sur le
terrain.
•
Champs d’application en matière de Sites et sols pollués
Les outils et méthodes développées devront s’intéresser aux diagnostics des sources de pollution et
des zones dégradées. Toutefois et par extension, ces méthodes/outils de détection et de
caractérisation pourront aussi concerner les phases de monitoring, de suivi et d’orientation / pilotage
des solutions de traitement (principalement in situ). L’un des objectifs pourra être de proposer un
monitoring en continu reposant sur des capteurs biologiques, biochimiques et chimiques.
2.1.4. Résultats attendus
Dans le cadre de cet axe, les connaissances mobilisées et les développements devront permettre
d’aboutir :
-
Au développement de nouveaux outils de mesure ou de nouvelles méthodologies de
caractérisation des sources de pollution dans le contexte des sites pollués. Par extension ces
développements pourront aussi porter sur le suivi des opérations de dépollution ou sur les
opérations de surveillance. Le cas échéant, ces outils pourraient faire l’objet d’une
vérification des performances dans le cadre de l’ETV (http://www.verification-etv.fr).
-
A la rédaction de guides méthodologiques à destination des gestionnaires et des acteurs
professionnels des sites et sols pollués en vue d’améliorer les pratiques et d’optimiser ou
d’améliorer la qualité des caractérisations ;
-
Au développement d’outils / d’interfaces et modes de représentation et d’interprétation des
données (ex : interface spatialisée de type SIG, géostatistique …) permettant d’appuyer les
prises de décisions par les acteurs concernés (gestionnaires de sites, prestataires de service,
responsables administratifs, …) ;
-
A l’organisation de journées techniques et/ou de formation pour les acteurs concernés
permettant de les familiariser avec les nouveaux outils de mesure proposés.
L’objectif final est d’améliorer la qualité des données issues des caractérisations des zones sources
de pollution voire des diagnostics environnementaux en vue de faciliter les prises de décisions par les
acteurs intervenant dans le domaine des sites pollués.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
16
2.2.
Axe 2 - Améliorer l’évaluation des transferts, des expositions et
des effets générés par les contaminants pour la reconversion des sites
pollués et la reconquête des fonciers dégradés
L’objectif est de comprendre et d’appréhender le comportement, le devenir et les effets des
polluants dans tous les compartiments de l’environnement (eaux, air, sols), dans les écosystèmes
terrestres et dans la chaîne alimentaire (élevages, cultures) pour permettre d’analyser une
problématique de contamination et de proposer des mesures de gestion viables.
2.2.1. Contexte
La gestion de sites et milieux pollués s’appuie sur la notion de schéma conceptuel dans lequel sont
définis les sources de pollution, les voies et mécanismes de transfert, les enjeux et cibles
potentiellement exposés. Si la caractérisation des sources est essentielle, la compréhension des
mécanismes de transfert ainsi que l’évaluation de la sensibilité des milieux et des impacts sont aussi
fondamentales.
•
Compréhension des mécanismes de transfert (devenir des polluants dans les
compartiments de l’environnement)
De nombreux facteurs environnementaux interviennent dans le devenir et le transfert des
pollutions :
-
Les propriétés et les caractéristiques physico chimiques intrinsèques des contaminants. Ces
informations sont généralement bien connues et portent sur de nombreuses caractéristiques
(ex : solubilité, densité, temps de demi-vie, capacité d’adsorption à la matière organique …) ;
-
Les propriétés physico-chimiques des milieux et les interactions « milieux – contaminants »
(ex : processus physiques et/ou chimiques qui déterminent la répartition des polluants dans
les différentes phases des milieux environnementaux) ;
-
Les propriétés biologiques des milieux (activité microbienne et fongique, rhizosphère, etc.)
qui jouent un rôle essentiel, direct ou indirect, dans le cycle biogéochimique des polluants
inorganiques et dans les mécanismes de dégradation des polluants organiques.
-
Les voies de transfert concernées et leurs vecteurs comme par exemple :
o le transport des polluants par les eaux de ruissellement (eaux de pluie, eaux de
surface) ;
o le transport des polluants par l’infiltration des eaux de pluie ou des eaux de surface
(transfert vers ou au sein de la zone non saturée, transfert vers la zone saturée) ;
o le transport des polluants par les eaux souterraines ;
o la volatilisation des polluants des eaux souterraines vers les sols et des sols vers l’air
intérieur ;
o la dispersion aérienne des polluants par envol des particules et poussières suivi de
retombées aux sols ;
o Le transfert des contaminants vers la biosphère et leur devenir dans les chaînes
trophiques/alimentaires.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
17
L’évaluation de ces facteurs environnementaux est essentielle en vue d’appréhender le devenir des
sources de pollution et des contaminants et pour évaluer le risque que ces derniers font peser sur
l’environnement (ex : risque sur la ressource en eau). Toutefois, celle-ci peut présenter des
incertitudes notables du fait, entre autre, des hétérogénéités spatiales et temporelles des milieux,
des voies ou vecteurs de transfert, du comportement des contaminants avec les différentes phases
environnementales (matrices solides, liquides, gaz …) ou au sein de mélanges complexes de
pollution …
•
Compréhension des mécanismes d’exposition et des effets sanitaires et environnementaux
liés à la présence de polluants dans le sol
Les démarches d’évaluation des expositions sont centrales dans la politique de gestion des sites et
sols pollués et appliquées de manière « routinière ». Pour mener à bien ces évaluations, de
nombreux facteurs environnementaux doivent être pris en compte. L’évaluation et la quantification
de ces facteurs sont essentielles en vue d’appréhender les impacts des pollutions sur la santé des
personnes et des écosystèmes. Toutefois, celles-ci peuvent présenter des incertitudes.
Pour l’évaluation des risques sanitaires, si la caractérisation des expositions peut encore faire l’objet
de progrès importants, les schémas conceptuels d’exposition sont aujourd’hui assez bien maîtrisés.
Ce n’est pas le cas des approches d’évaluation des risques portant sur les écosystèmes qui en sont
au stade de la recherche. En effet, dans le cadre de l’évaluation des risques pour les écosystèmes, les
voies d’exposition sont multiples, assurées en grande partie par voie trophique et révélatrices d’un
ensemble de processus complexes liant différents niveaux trophiques (diversité de végétation,
régime alimentaire des différents « consommateurs » …). Par exemple, pour la faune, le manque de
connaissance sur l’analyse au terrain des régimes alimentaires des espèces cibles et de l’intensité de
ces transferts, mais aussi des comportements des animaux conduisant à leur exposition aux matrices
environnementales, constitue un verrou important à la mise en œuvre de ces démarches
d’évaluation des risques. Ainsi, il apparaît nécessaire de développer des outils et des méthodes
permettant d’améliorer la représentativité de la mesure des expositions des écosystèmes et de
l’adapter aux contraintes de la modélisation (simplification des modèles utilisés).
En outre, l’évaluation de l’exposition reste un domaine qui est soumis à une forte incertitude que
ce soit dans les démarches sanitaires ou celles portant sur les écosystèmes. Pour cela on peut avoir
recours à des mesures de terrain. Néanmoins, il n’est pas toujours facile de mesurer l’exposition in
situ en raison d’une grande quantité de données requises et des difficultés de mesure. Pour l’homme,
les services de santé peuvent, dans des cas particuliers, recourir aux prélèvements de matrices
biologiques mais cela n’est pas anodin et doit être mûrement réfléchi pour s’assurer que les résultats
apporteront des informations essentielles à la gestion de la problématique (sanitaire et
environnementale). Ainsi, il apparaît également nécessaire de développer des outils et des
méthodes permettant d’améliorer la représentativité de la caractérisation des expositions
humaines et de l’adapter aux contraintes de la modélisation (simplification des modèles utilisés).
•
Développement et évaluation des mesures constructives permettant de limiter la
contamination de l’air intérieur des bâtiments (depuis le sol ou la nappe) en complément
aux mesures de gestion classiques
Les mesures constructives, en complément des mesures de gestion classiques visant la maîtrise de la
source, portent sur la maîtrise de l’impact, principalement par la coupure des voies de transfert en
empêchant l’intrusion de substances volatiles dans des bâtiments depuis le sol ou les réseaux. Les
configurations sont variées et font donc appel à des solutions différentes qui doivent être spécifiques
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
18
à chaque bâti : étanchéifications du sous-sol, ventilation du logement, captage des vapeurs sous le
bâtiment…
Ces mesures constructives peuvent être préconisées dans le cadre de mesures de gestion visant une
situation établie (en réhabilitation de propriétés voisines, en attendant ou en complément du
traitement de la zone source) ou visant une sécurisation dans des projets de reconversion (en
conception de bâtiments neufs, compatibles avec le passif environnemental).
2.2.2. Besoins
Les recherches éligibles dans le cadre de cet axe devront permettre d’améliorer les connaissances en
matière de transport et de transfert des pollutions au sein des matrices environnementales à partir
des sols et en matière de transfert des pollutions vers l’homme et vers les écosystèmes. Cela
nécessite d’acquérir des connaissances nouvelles et de renforcer les connaissances acquises en vue
de développer des outils et méthodes utilisables / valorisables sur le « terrain » (application en vraie
grandeur). Les besoins suivants ont notamment été identifiés :
-
Le développement de concepts fiables pour évaluer le devenir dans l’environnement des
polluants présents dans les sols. Ces concepts porteront sur les phénomènes régissant le
devenir de ces polluants (ex : adsorption / désorption, dissolution, biodégradation …) et sur
les problématiques de mélanges multi-constituants. Ils devront prendre en considération les
changements d’échelle (échelle du pore, échelle du terrain) et pourront aussi porter sur les
notions d’effets « rebonds » lors des traitements de dépollution (sols et eaux souterraines).
-
La poursuite du développement des modèles de transfert dans les milieux intégrant, à
différentes échelles, les systèmes biotiques et abiotiques et leur validation sur des sites
ateliers.
o A ce titre, la compréhension des comportements, des transferts et des impacts des
molécules filles issues de la dégradation de polluants organiques constitue un besoin
de recherche notable. En effet, de nombreux produits de dégradation de polluants
organiques ne sont pas analysés de par leur grand nombre ou du fait de leur
complexité analytique alors qu’ils peuvent aussi générer des problématiques
sanitaires et écologiques.
o
La priorité de l’APR GESIPOL 2014, concerne l’amélioration de l’évaluation de
l’impact des pollutions des sols sur la qualité de l'air. Les modèles analytiques utilisés
classiquement (Johnson et Ettinger, Volasoil, …) pour l’évaluation de transfert des
polluants gazeux du sol dans les bâtiments et servant à l’évaluation de la qualité de
l’air intérieur des bâtiments contiennent beaucoup d’incertitudes du fait de
l’abstraction de phénomènes prépondérants à l’interface sol-bâtiment et dans les
bâtiments. De nouvelles approches se développent pour permettre d’évaluer la
qualité de l’air intérieur en couplant les interactions entre le milieu « sol » et le
milieu « bâtiment » : par la considération des différentes typologies de
soubassement de bâtiment et des passages préférentiels (réseaux, trappes,…), par la
prise en compte des parts respectives de la convection et de la diffusion, du tirage
thermique, de la météo, de l’effet des systèmes de ventilation …
Les attentes portent sur des projets permettant de confronter ces nouvelles
approches méthodologique et de modélisation à des cas expérimentaux ou in-situ
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
19
afin d’avoir une plus grande exhaustivité de situations comparées et d’asseoir la
pertinence des éléments d’appréciation : référentiels d’interprétation, variabilités
temporelles et spatiales, analyse de facteurs d’influences, liens entre les
paramètres….
-
L’amélioration des connaissances et des outils / méthodes permettant d’évaluer l’exposition
du vivant au milieu « sol » et à toutes les autres matrices environnementales connexes, en
particulier en conditions de multi-pollutions :
o
Pour l’homme, la caractérisation de l’exposition est basée la plupart du temps sur
une ou quelques mesures ponctuelles qui sont extrapolées à des périodes de temps
couvrant des risques chroniques (plusieurs dizaines d’années). De même, l’analyse
des matrices d’exposition n’est pas toujours cohérente avec l’exposition elle-même.
Par exemple les analyses de sols sont pratiquées sur la fraction 0-2 mm, alors que la
fraction adhérente à la peau qui entre dans l’exposition par ingestion au travers du
contact main bouche correspond à des fractions inférieures voire très inférieures à
250 µm. Comme les polluants sont connus pour être davantage présents sur les
fractions fines que grossières, l’exposition par ingestion de sol peut être largement
sous-estimée. A l’inverse, la bioaccessibilité des substances au sein des matrices
environnementales reste peu considérée dans les études de risques sanitaires,
même si des travaux de recherche ont permis de développer des outils dédiés ces
dernières années. Au travers de ces illustrations, tout projet permettant d’améliorer
le réalisme de l’exposition humaine sera apprécié. Cela pourra se faire au travers du
développement de méthodologies de prélèvements et d’analyses permettant
d’améliorer la caractérisation des matrices d’exposition et notamment la
représentativité des données acquises. Cela pourra se faire également au travers du
développement d’outils intégrés favorisant la combinaison des données
environnementales et des paramètres d’exposition liés aux usages.
o
Pour les écosystèmes, il est nécessaire d’améliorer l’évaluation de l’exposition aux
polluants des sols d’espèces cibles, notamment les organismes supérieurs (étude du
transfert dans les chaines trophiques terrestres). Les mesures de terrain sur un grand
nombre d’individus montrent une grande hétérogénéité des données même au sein
d’une même espèce. L’un des axes de recherche est l’élaboration de modèle de
transfert des contaminants vers les organismes cibles en s’appuyant sur des espèces
modèles sauvages (ex : vers de terre, escargots, micromammifères et oiseaux) et sur
les valeurs de référence pouvant être utilisées. Dans ce cadre, l’acquisition de
connaissances plus précises, relatives aux régimes alimentaires et aux modes de vie,
ainsi que le développement de modèles simplifiée et de VTR (valeur toxicologique de
référence) plus adaptée, validée et en plus grand nombre devraient permettre de
renseigner les effets observées Pour cela, la recherche d’une cohérence entre les
méthodes de mesure au laboratoire (exposition contrôlée et organisme d’élevage) et
les méthodes de mesure au terrain doivent être privilégiées. L’intégration dans ces
modèles d’exposition d’une évaluation du risque à différentes échelles spatiales
(site, quartier, ville, territoire) permet de tenir compte de la répartition hétérogène
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
20
de la pollution, des caractéristiques et de l’usage différents des sols et du paysage.
Cela peut ainsi conduire à évaluer les risques dans un contexte de nouveaux
aménagements, de modification des milieux en lien avec la gestion des friches
industrielles.
-
Amélioration des connaissances sur les effets toxiques et écotoxiques des mélanges de
substances polluantes d’origine industrielle sur les organismes vivants (substances mères
et métabolites). Une étude bibliographique intitulée « mélanges de polluants, toxicité,
écotoxicité et évaluation des risques – synthèse » (cf : étude RECORD N°08-0668/1A) tend
à montrer que les modèles d’additivité fournissent une estimation correcte de la toxicité
ou de l’écotoxicité d’un mélange pour des mélanges de substances ayant des modes
d’action similaires. Pour les mélanges plus complexes, les modèles d’additivité n’estiment
correctement la toxicité du mélange que dans 50% des cas. Pour les autres cas, il est
rapporté essentiellement des mécanismes d’antagonisme. Les cas de synergie semblent
très limités. Cependant les interactions entre polluants dépendent non seulement de leur
concentration d’exposition, mais également de la voie, fréquence d’administrations et de
leur mode d’action. Ainsi pour améliorer les études d’évaluation des risques liés aux
matrices complexes (plus particulièrement les sols pollués), il serait intéressant de
combiner une approche substance par substance avec une approche de type bioessais à
partir d’une matrice sol pollué et/ou d’un mélange lui-même (tests de laboratoire sur
cellule ou organisme vivant permettant d’évaluer la (éco)toxicité d’un sol). Pour le
développement et la mise en œuvre de ces bioessais, une attention particulière sera
portée :
o aux méthodes mises en œuvre sur des mélanges « réalistes » 7 à partir d’une matrice
sol (la mise en œuvre de méthodes / essais biologiques sera privilégiée au dépend
des méthodologies basées sur des modèles) ;
o aux méthodes de screening permettant de pré-identifier des effets de synergie ou
d’antagonisme sur des cellules, organes et/ou organismes cibles (méthodes
normalisées, fiables, robustes, faciles d’utilisation seront privilégiées) ;
o aux méthodes permettant d’évaluer les effets sur la santé humaine et sur les
écosystèmes avec la recherche d’une confrontation/ combinaison des méthodes
pour des questions de cohérence, d’économie d’échelle et de moyens.
Ces travaux porteront sur les polluants classiquement rencontrés sur les sites industriels
(métaux (As, Pb, Cd, Zn, Sb, Sn, Hg, Ti, Cu, Ni), hydrocarbures et composés halogénés), le choix
des substances constituants les mélanges étudiés est laissé à l’appréciation des équipes de
recherche. Ces choix seront largement discutés dans la proposition.
-
Développement et évaluation des mesures constructives permettant de limiter la
contamination de l’air intérieur des bâtiments depuis le sol ou la nappe en complément aux
mesures de gestion classiques. Les projets attendus visent les développements (concepts,
dimensionnements, modélisations…), tests (labo, maquettes, pilotes, bassin
7
Mélange « réaliste » : mélange de substances couramment rencontrées sur sites pollués, qui, prises
séparément et aux concentrations étudiées, n'induisent pas d’effet avéré mais dont les effets combinés sont
inconnus.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
21
d’expérimentation, maison expérimentale, site réel…) et évaluation des performances
(contrôler de l’efficacité selon différentes configurations - hétérogénéités de pollutions,
géologiques, constructives, occupationnelles, météorologiques, …) de solutions techniques et
dispositions constructives (passives et/ou actives) permettant de réduire l’exposition, dans les
environnements intérieurs, à des polluants gazeux venant du sol. Les résultats porteront sur
des éléments et critères de choix de la meilleure technique, l’analyse des conditions de
fonctionnement et leurs optimisations selon les contextes, les abattements attendus, les
conditions d’entretiens, l’évaluation des pérennités techniques, économiques et d’usages des
performances…
2.2.3. Cadre des réponses
•
Echelle des projets
Les recherches éligibles auront pour objectif d’améliorer la compréhension du transfert et des
impacts générés par les polluants issus de sites pollués à l’échelle des sites voire des territoires.
Les actions proposées pourront comprendre des expérimentations à l’échelle du laboratoire mais
devront si possible s’accompagner d’expérimentations menées sur le terrain (site et territoire). Les
projets se déroulant au moins en partie sur site ou friche seront particulièrement appréciés.
2.2.4. Résultats attendus
Dans le cadre de cet axe, les connaissances acquises devront permettre d’aboutir :
-
A la rédaction de guides méthodologiques à destination des gestionnaires et des acteurs
professionnels des sites et sols pollués en vue d’améliorer la compréhension des phénomènes
qui régissent les comportements et le devenir des contaminants dans les milieux et d’établir
en conséquence les stratégies d’échantillonnages, de mesures et l’interprétation des données
(ex : élaboration d’un référentiel pour de nouveaux outils de mesure)
-
A l’amélioration de la précision des modèles de transfert dans les milieux et/ou d’étendre leur
domaine d’application en fonction des situations rencontrées, ainsi que de contribuer à
améliorer les pratiques de la profession (rédaction de conseils et bonnes pratiques,
dissémination au travers de retour d’expérience, journées techniques et/ou formation…).
-
A l’amélioration des connaissances et des outils disponibles en vue d’évaluer les transferts et
les effets des polluants du milieu « sol » et des autres matrices environnementales vers le
vivant. Un retour d’expériences de la mise en œuvre de nouveaux outils, méthodologies et
guides à destination des gestionnaires ou des acteurs intervenant dans la gestion des sites
pollués pourront être proposés tout comme des bases de données (ex : sur les transferts, les
paramètres d’exposition, les effets des mélanges) Les nouveaux outils et méthodologies
pourront être proposées à l’AFNOR afin d’initier des travaux normatifs.
-
A l’amélioration des connaissances et des outils disponibles en vue d’évaluer le
comportement, le transfert et les impacts générés par les polluants émergents et les
métabolites de dégradation de molécules organiques. Des outils, méthodologies et guides à
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
22
destination des acteurs intervenant dans la gestion des sites pollués pourront être proposés
tout comme des bases de données.
-
A l’amélioration des connaissances sur les dispositifs constructifs et leurs conditions
d’utilisation par la rédaction de guides méthodologiques, la dissémination d’un retour
d’expérience… pour nourrir les expertises des BE ingénierie et travaux, acteurs du BTP (y
compris architectes) ainsi que celles des donneurs d’ordre et des administrations afin
d’améliorer la gestion technique et économique de la problématique.
2.3.
Axe 3 - Améliorer et faciliter l’intégration des sites et friches
pollués dans les stratégies urbaines
L’objectif de cet axe est de développer des recherches permettant d’analyser les dynamiques
politiques, économiques, sociales et territoriales à l’œuvre et de proposer des éléments de politique
publique permettant de faciliter le recyclage des fonciers dégradés dans les stratégies de
renouvellement urbain.
2.3.1. Contexte
La reconversion des friches urbaines polluées contribue à la lutte contre l’étalement urbain. Au-delà
des enjeux environnementaux et sanitaires décrits plus haut, cette reconversion soulève également
des questions d’ordre économique, juridique et social.
Améliorer l’intégration des sites et friches pollués dans les stratégies urbaines nécessite d’identifier
les leviers d’action (économiques, juridiques, sociaux et politiques) à mettre en œuvre aussi bien au
niveau de la planification urbaine qu’à celui des projets d’aménagement.
Cette intégration soulève des enjeux spécifiques : on peut citer par exemple la question de la gestion
de l’information lors des opérations de reconversion ou l’existence d’attentes différentes autour de
la reconversion des sites (les besoins exprimés notamment en espaces verts sont par exemple
souvent difficilement compatibles avec les options de gestion des sites pollués (restrictions
d’usages)).
Par ailleurs, les bénéfices économiques et sociaux liés à la reconversion des friches sont peu
documentés.
Identifier les leviers d’actions économiques, juridiques et sociaux nécessite des approches
pluridisciplinaires afin d’inclure l’ensemble des enjeux d’une gestion durable de ces sites : sciences
du sol, sciences humaines et sociales (économie, droit, urbanisme, sociologie, sciences politiques…).
2.3.2. Besoins
Les recherches éligibles dans le cadre de cet axe auront pour objectif de développer des
connaissances, méthodes, outils, indicateurs, voire des approches méthodologiques qui permettront
d’améliorer l’intégration des sites et des friches pollués dans la démarche de renouvellement urbain.
Ces besoins portent sur les enjeux de la planification et de la programmation urbaine à moyen et
long terme d’une part et sur la requalification des sols dégradés lors des projets d’aménagement
d’autre part.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
23
Les besoins suivants ont notamment été identifiés :
-
Le développement de travaux de recherche sur les processus de gouvernance intervenant
dans la reconversion des friches urbaines. Il s’agit d’analyser les jeux d’acteurs à l’œuvre, de
comprendre quels sont les acteurs qui interviennent dans ces processus, les points de blocage
et de convergence entre acteurs (représentations, intérêts, modalités d’organisation des
différents acteurs…). Cette analyse peut s’effectuer au stade de l’élaboration de la stratégie
urbaine (planification) ou à celui du projet d’aménagement.
-
Le développement des connaissances sur les bénéfices de la requalification des friches, en
prenant en compte en particulier :
o les bénéfices sociaux attendus par l'ensemble des acteurs (élus, aménageurs,
experts, riverains, usagers, habitants potentiels), dans les différentes échelles spatiotemporelles (parcelle, quartier, commune voire agglomération) afin de répondre aux
enjeux socio-économiques des projets de requalification des friches urbaines
polluées. L’idée est ici de croiser les différents points de vue de ces acteurs afin de
vérifier la cohérence des objectifs du projet (en termes d’aménagement urbain et de
gestion de la pollution des sites et sols pollués) avec les attentes sociales.
o
-
les bénéfices économiques attendus pour les gestionnaires de ces sites suite à la
reconversion d’une friche. Une plus grande mobilisation des acteurs de la
reconversion des fonciers dégradés semble conditionnée à la démonstration d’un
réel retour sur investissement. Afin de répondre à cette incertitude, les projets
attendus devront donc développer des outils ou modèles économiques permettant
de mesurer les bénéfices économiques liés à la requalification des friches, tels que le
retour fiscal attendu, les économies réalisées sur les infrastructures de transport et
d’énergie, les gains économiques pour les habitants (valorisation des terrains et
biens immobiliers avoisinants le site requalifié, économies sur les coûts de transport
du fait de la limitation de l’étalement urbain…,).
Le développement d’analyses et d’outils juridiques permettant de faciliter la reconversion
des friches, il s’agira en particulier
o d’identifier les synergies et les antagonismes entre politiques afin d’en anticiper les
conséquences sur la requalification des fonciers dégradés ;
o
d’estimer la faisabilité de l’intégration de la contrainte pollution dans les documents
d’urbanisme et d’identifier les outils législatifs les mieux appropriés à partir et audelà de l’adoption récente de la loi ALUR – article 173. Les projets viseront
également à examiner la mise en place des textes en vigueur et leurs évolutions
législatives ;
o
de réaliser une veille et une analyse jurisprudentielle concernant la répartition des
responsabilités juridiques (civiles et pénales) face à la pollution et aux risques
sanitaires ;
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
24
o
-
de réfléchir à l’élaboration d’un mode d’intervention innovant pour faciliter
l’aménagement des espaces dégradés ou délaissés (par exemple un fond assurantiel
sur les friches).
l’évaluation de la pertinence et de la faisabilité d’indicateur(s) du renouvellement urbain8 et
du recyclage9 de fonciers dégradés. Un ou plusieurs indicateurs pourraient être définis pour
permettre de mesurer et de suivre l’évolution du renouvellement et/ou du recyclage foncier.
Les projets devront présenter un état de l’art sur les indicateurs existants (en France et à
l’étranger), leur application aux différentes échelles territoriales et les données nécessaires à
leur élaboration.
Sur le ou les indicateur(s) jugé(s) pertinent(s), les projets présenteront des recommandations
sur leur mise en place et les conditions de leur utilisation.
2.3.3. Cadre des réponses
Les projets proposés devront, au moins en partie, se rapporter à des cas réels de sites ou de friches
pollués en reconversion ou reconvertis.
La recherche action sera privilégiée dans cet axe thématique afin d’impliquer au plus tôt dans la
réalisation du projet les utilisateurs potentiels et accompagner les changements de comportements
des acteurs concernés, en particulier les collectivités locales et les aménageurs publics ou privés.
En raison des projets en cours de réalisation (REFRINdd et DESTISOL), les projets visant à élaborer
des outils d’aide à la décision pour la reconversion des friches sont exclus pour l’édition 2014.
2.3.4. Résultats attendus
Dans le cadre de cet axe, les connaissances acquises devront permettre d’aboutir :
-
A l’analyse du jeu d’acteurs autour de la reconversion des friches : cette analyse doit
permettre à l’ADEME (et aux pouvoirs publics en général) d’identifier les actions les plus
pertinentes à mener vis-à-vis de ces acteurs afin d’accélérer la reconversion des friches ;
-
A l’amélioration des connaissances sur les bénéfices de la requalification des friches,
conduisant à l’élaboration d’approches méthodologiques pour leur évaluation ;
-
A l’élaboration de propositions de nouvelles réglementations visant à conseiller les
orientations futures des pouvoirs publics ;
-
A l’identification de nouveaux outils juridiques d’intervention pour favoriser la reconversion
des espaces dégradés ou délaissés ;
Sur la base des conclusions sur la pertinence et la faisabilité de la définition d’indicateur(s) du
renouvellement urbain et du recyclage des fonciers dégradés, les résultats devront permettre
d’orienter la programmation de la recherche sur l’élaboration de ces indicateurs.
-
8
Renouvellement urbain : correspond à un cycle de reconversion du foncier
Recyclage de foncier : correspond à une succession de renouvellements urbains (plusieurs cycles de
reconversion)
9
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
25
2.4.
Axe 4 - Améliorer l’évaluation des transferts générés par les flux
de CO2 (y compris composés minoritaires et remobilisés) en cas de
fuites éventuelles de sites de stockage géologique du CO2
L’objectif est de comprendre le comportement et le devenir du flux de CO2 dans les compartiments
de l’environnement (eaux, air, sols) et en particulier dans l’air intérieur des bâtiments.
2.4.1. Contexte :
La gestion d’un site de stockage de CO2 nécessite pour sa mise en place une identification préalable
des sources possibles de fuites (puits abandonnés, failles…), des voies et mécanismes de transferts,
des enjeux et cibles potentiellement exposés. Ici, comme pour la gestion de sites et milieux pollués,
la compréhension des mécanismes de transfert ainsi que l’évaluation de la sensibilité des milieux et
des impacts sont fondamentales.
2.4.2. Besoins :
La prise en compte des risques sanitaires et environnementaux constitue aujourd’hui un verrou
majeur pour mener à bien une analyse complète des risques liés au stockage géologique de CO2, et
notamment la quantification des impacts des scénarios de fuite en zone habitée. L’objectif est
d’évaluer l’exposition en surface suite au transfert du CO2 et des composés minoritaires, injectés
avec le CO2 ou remobilisés (au moment de l’injection ou suite à des interactions chimiques entre le
CO2, la saumure et les roches du réservoir de stockage), vers l’air intérieur des bâtiments. L’un des
verrous est que l’exposition présente des difficultés d’estimation liées à la représentativité des
mesures.
Pour la thématique du CO2, des travaux européen et français ont été menés sur sites réels pour
observer l’impact sur la biosphère et l’environnement (projets RISCS, PISCO2, CIPRES,…). Dans le
cadre de la gestion des sites et sols pollués, des outils ont été développés, pour l'évaluation des
transferts de composés organiques volatils depuis la source dans le sol vers l'air atmosphérique et
l'air intérieur des bâtiments (projet FLUXOBAT - ANR - PRECODD) qui pourraient s’appliquer ou être
adaptés aux problématiques de la migration du CO2 et de ses impuretés.
Les recherches éligibles dans le cadre de cet axe devront permettre d’améliorer les connaissances
en matière de transport et de transfert du flux de CO2 (incluant des composés minoritaires, injectés
avec le CO2 ou remobilisés) au sein des matrices environnementales (proche
surface/aquifère/sol/bâtiment/atmosphère). Cela nécessite d’acquérir des connaissances nouvelles
et de renforcer les connaissances acquises en vue de développer des outils et méthodes pour les
sites de stockage géologique (voir aussi axe 2).
Les projets viseront à lever des verrous scientifiques (rôles respectifs des phénomènes mis en jeu convection, diffusion, effet d'échelle, etc.) et méthodologiques (prise en compte des hétérogénéités
du milieu et du flux de CO2, variations temporelles des mesures, couplage des transferts
sol/béton/bâtiment, etc.).
2.4.3. Cadre des réponses :
Les projets proposés devront s’appuyer sur des expérimentations sur des sites instrumentés à la fois
pour la migration en proche surface et pour les bâtiments (ex : infrastructures du CSTB, LSBB, site en
Aquitaine…).
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
26
2.4.4. Résultats attendus :
Les connaissances acquises devront permettre d’aboutir à une meilleure compréhension des
mécanismes en jeu et à l'amélioration des protocoles de mesure et des méthodologies de
modélisation.
3. Modalités de soumission et de financement
3.1.
Eligibilité des équipes
Le présent appel est ouvert aux entreprises et bureaux d’études intervenant dans le domaine des
sites pollués, aux équipes de recherche, quel(s) que soi(en)t leur(s) institution(s) ou organisme(s)
d’appartenance, aux maîtres d’ouvrage, collectivités (ex : aménageurs, SEM). Les projets intégrant
des équipes de recherche en interaction avec des entreprises (acteurs des sites et sols pollués), des
maîtres d’ouvrage voire des collectivités seront appréciés. Lorsque cela s’avèrera pertinent, les
propositions de recherche devront autant que possible être portées par les acteurs économiques
eux-mêmes.
L’APR GESIPOL 2014 est également ouvert aux acteurs de la recherche publique ou privée souhaitant
travailler sur la problématique de la sécurité du stockage géologique de CO2.
Les équipes de recherche étrangères (non limitées à l'Union Européenne) sont éligibles à un soutien
financier à la triple condition (i) d'être partie prenante dans une proposition coordonnée par une
entité française, (ii) d’accepter les modalités de subvention propres à l’ADEME et (iii) d’être en
mesure de présenter clairement la plus-value de la présence de ces équipes comme partenaires du
projet.
3.2.
Soumission du dossier de demande d’aide
Le dossier de candidature est à déposer en ligne et comporte 2 pièces jointes :
•
•
un descriptif détaillé du projet dont le modèle est fourni en annexe A et qui est à soumettre
sous la forme d’un fichier Word ;
un volet financier dont le modèle est fourni en annexe B et qui est à soumettre sous la
forme d’un fichier Excel.
Une attention particulière devra être apportée à la qualité de la rédaction du dossier et à sa clarté. La
demande d’aide devra comporter suffisamment de détails et de justifications pour permettre
d’évaluer les aspects techniques et scientifiques (dont la justification des coûts du plan de travail).
Les éléments renseignés doivent permettre d’évaluer le projet selon les critères décrits ci-après, de
justifier l’intérêt du projet et le caractère incitatif de l’aide de l’ADEME.
Les dossiers doivent impérativement être soumis avant le vendredi 20 juin 2014 à 15h00 via la
plateforme : www.appelsaprojets.ademe.fr.
Aucun dossier ne peut être déposé après la date et l’heure de clôture de l’appel.
Aucune soumission par courrier électronique ou sous format papier ne sera acceptée. Seuls les
dossiers complets et soumis (phase 4 complétée) seront recevables.
Le lien pour accéder à la plateforme de dépôt en ligne des APR de l’ADEME : www.appelsaprojets.fr.
Les documents de soumission à l’APR GESIPOL 2014 sont téléchargeables via cette plateforme.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
27
En raison de la nouveauté d’un dépôt en ligne des dossiers pour l’APR GESIPOL 2014, les étapes
importantes d’utilisation et une estimation des délais de saisie sur la plateforme sont présentées
ci-après afin de permettre l’anticipation de ces étapes dans le dépôt des dossiers. Ces éléments
sont fournis à titre indicatifs et n’engagent pas l’ADEME.
Le dépôt du dossier comprend plusieurs phases :
1. début de la constitution du dossier (environ 20 min pour le coordinateur uniquement) : le
coordinateur du projet se crée un compte utilisateur personnel sur la plateforme. Il est le
seul à avoir les droits de saisie pour la totalité du dossier et le seul à pouvoir soumettre le
dossier en ligne. Il prépare les éléments nécessaires à l’identification du projet et à
l’identification des partenaires éventuels ;
2. initialisation du dossier sur la plateforme (environ 20 min pour le coordinateur et 10 min
pour chaque partenaire – nécessite un temps de confirmation par les partenaires) : connecté
sur son compte utilisateur, le coordinateur crée le dossier de candidature (intitulé du
projet, acronyme), il ouvre des droits à accéder au dossier en sollicitant les partenaires par
mail, chaque partenaire crée son compte utilisateur en réponse au mail de sollicitation ;
3. dépôt du dossier sur la plateforme (environ 1h pour le coordinateur et 30 min par partenaire
– les partenaires ont accès au dossier en lecture seule sauf pour les informations les
concernant) : le coordinateur effectue la saisie complète du dossier qui peut se faire en
plusieurs fois, chaque partenaire saisit ses propres éléments (informations administratives,
organisme(s) d’appartenance, références et publication)
4. soumission du dossier sur la plateforme (environ 20 min de relecture + 1 min dépôt) : le
coordinateur valide le dépôt du dossier en cliquant sur « déposer le dossier ». Un accusé de
réception est adressé au coordinateur par la plateforme.
La soumission du dossier nécessite donc l’anticipation des délais de saisie du dossier sur la
plateforme informatique. Il est conseillé au coordinateur d’initier la création du dossier (phase 1) au
moins 3 semaines avant la date de clôture de l’APR. En effet, les partenaires devront répondre
individuellement à l’invitation du coordinateur pour contribuer au dossier en ligne (phases 2 et 3) et
l’absence de réponse d’un des partenaires peut bloquer le processus de soumission. Il est également
conseillé au coordinateur de ne pas attendre le dernier jour pour soumettre son dossier.
Pour toute demande de renseignement, vous pouvez contacter Frédérique CADIERE en utilisant
l’adresse : [email protected].
3.2.1. Critères de recevabilité et critères d’éligibilité
L’ADEME s’assurera de la recevabilité et de l’éligibilité des dossiers.
Ne sont pas recevables :
• Les propositions soumises hors délai
• Les dossiers incomplets
• Les dossiers ne respectant pas les formats de soumission (utilisation des modèles fournis,
envoi des documents aux formats requis)
• Les propositions dont la durée est supérieure à 36 mois
• Les dossiers non déposés via la plateforme « appelsaprojets.ademe.fr » (sauf problèmes
techniques de mise en œuvre de la plateforme imputables à l’ADEME)
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
28
Ne seront pas éligibles :
•
•
•
Les projets n’entrant pas dans le champ de l’Appel à Projets, couvrant en grande partie
d'autres domaines et / ou traités par d’autres appels à projets ou programmes nationaux de
recherche et développement.
Les opérations non transposables ou dont les résultats n'intéresseraient que leur seul
promoteur.
Les opérations d’investissement sans programme de recherche associé.
3.2.2. Evaluation des propositions
Les propositions valides et conformes seront analysées par les ingénieurs ADEME chargés de
recherche avec le recours éventuel à des experts externes.
Les porteurs de projets devront proposer dans l’onglet « expertise du projet » de leur dossier de
candidature les experts souhaités pour cette expertise ainsi que les experts non souhaités. L’ADEME
s’assurera auprès des experts retenus de l’absence de conflit d’intérêt.
Les projets seront évalués selon les critères suivants :
•
•
•
•
•
•
•
pertinence par rapport à l’appel à propositions (adéquation aux axes thématiques et
recommandations de l’Appel à Projets),
qualité scientifique et technique (innovation, acquisition de connaissances, adéquation entre
l’approche expérimentale et les objectifs),
méthodologie, qualité de la construction du projet et de la coordination (faisabilité
technique, choix méthodologiques, clarté de la présentation et de la structuration du projet,
rigueur de la définition des livrables, identification des jalons)
qualité du consortium (excellence des équipes, adéquation du partenariat aux objectifs,
complémentarité des équipes, ancrage territorial)
adéquation des moyens, du calendrier et du budget aux objectifs (réalisme du calendrier,
coûts de coordination, justifications des dépenses de personnel, de fonctionnement et
d’équipement),
impact du projet par rapport aux objectifs poursuivis par l’appel,
propositions de valorisation, perspectives d’application et de transfert affichées par le projet.
3.2.3. Décision de financement
Sur la base de son évaluation, l’ADEME proposera un classement des projets au comité
d’orientation de la sélection des projets. Les membres de ce comité seront choisis selon leurs
compétences et l’absence de conflit d’intérêt au regard du projet ou des porteurs de projet. Ce
comité sera invité à fournir un avis consultatif sur le classement proposé et la décision de
financement des projets sera prise par l’ADEME début décembre 2014. Cette décision sera fondée
sur la base :
-
de l’évaluation des projets par l’ADEME (et des experts externes le cas échéant) ;
de l’avis consultatif du comité d’orientation ;
du budget disponible.
A l’issue de son évaluation et suite au rendu de l’avis consultatif du comité d’orientation et de
sélection des projets, l’ADEME pourra :
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
29
-
demander aux porteurs de projet de modifier, de préciser leur dossier de soumission ainsi
que la composition de leur consortium ;
revoir à la baisse une proposition dont le montant serait jugé excessif au regard de son
enjeu ;
suggérer des regroupements de projets dont les enjeux sont proches / similaires afin
d’amplifier la portée des projets et leurs retombées positives.
Date de prise en compte des dépenses, sous réserve de l’instruction du dossier :
Conformément à l’article 3.1 des règles générales d’attribution et de versement des aides financières
de l’ADEME, la demande d’aide doit être déposée avant tout commencement de réalisation de
l’opération aidée. Toutes les dépenses constatées par une facture antérieure à la date de cette
demande ne seront pas prises en compte par l’ADEME.
3.2.4. Confidentialité des projets et des résultats
Conformément à l’article 7 des règles générales d’attribution et de versement des aides financières
de l’ADEME, les documents et toute information appartenant au Bénéficiaire et communiqués à
l’ADEME sur quelque support que ce soit ainsi que les résultats décrits dans le rapport final et
obtenus en application de l’exécution de la décision ou de la convention de financement, ne sont pas
considérés comme confidentiels.
Toutefois, par exception, la décision ou la convention de financement peut prévoir l’institution
d’un régime de confidentialité. Ce régime peut être négocié en fonction de la sensibilité des
informations sus-mentionnées et devra être précisé dès le dépôt du dossier.
Le résumé proposé lors du dépôt de dossier pourra être utilisé à des fins de communication autour
du programme.
Par ailleurs, l’attribution d’une subvention dans le cadre de l’APR GESIPOL vaut pour acceptation à
participer aux réunions d’animation et de valorisation du Programme que pourraient organiser
l’ADEME.
3.3.
Montant de l’aide financière
Les aides financières apportées par l’ADEME dans le cadre de cet appel à projets seront
principalement versées sous forme de subvention. Cependant, elles pourront éventuellement être
mises en place sous la forme d'avances remboursables. Le choix entre subventions et avances
remboursables dépendra de la nature des travaux financés et de l'identification de marchés
potentiels résultants de ces travaux.
A titre indicatif, les aides attribuables par projet se situent dans une fourchette comprise entre
50 000 et 300 000 € , exceptionnellement au-delà en fonction de l’intérêt du projet.
Les règles générales d’attribution et de versement des aides financières de l’ADEME,
téléchargeable sur www.ademe.fr / rubrique Offre de l’ADEME, sont applicables aux projets retenus
dans le cadre de l’APR 2014.
Le système d’aide de l’ADEME sur la Recherche, Développement et Innovation (RDI) (cf. pdf
téléchargeable sur www.ademe.fr, Rubriques : Recherche et investissements d’avenir / Programmes
de recherche), contient les définitions des différents types de recherche et les modalités
d’attribution des aides.
Les dépenses éligibles permettant de calculer l’aide sont constituées de la part des dépenses prévues
considérées comme indispensable à la réalisation du projet, hors salaires de la Fonction Publique.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
30
L'ADEME participe financièrement pour 25 à 100% des dépenses éligibles. Ce pourcentage varie
suivant le type de bénéficiaire et le type de recherche, comme indiqué dans les tableaux ci-après.
La recherche en propre est celle proposée par une entreprise ou un organisme pour son propre
compte, et en conséquence n’impliquant pas de partenariat mais pouvant comporter de la soustraitance.
La recherche en coopération se réfère à des appels à projets introduisant explicitement ce critère.
Pour le système d’aide de l’ADEME, elle est limitée aux cas suivants :
•
•
Coopération entre au moins une grande entreprise et au moins une PME. Aucune entreprise
ne supporte seule plus de 70% des coûts éligibles du projet de coopération.
Coopération entre au moins une entreprise et au moins un organisme public de recherche.
L’organisme de recherche en question supporte au moins 10% des coûts éligibles du projet.
De plus, il a le droit de publier les résultats des projets de recherche dans la mesure où ils
sont issus de recherches qu’il a lui-même effectuées.
RECHERCHE EN PROPRE
Recherche en
connaissances nouvelles
Recherche industrielle
Université et organismes
publics, y compris
Fondations et associations
d’intérêt public
Au maximum 100% des
coûts éligibles
Au maximum 50% des
coûts éligibles
Grandes entreprises
Moyennes entreprises
Petites entreprises
Au maximum 50% des
coûts éligibles
Au maximum 60% des
coûts éligibles
Au maximum 70% des
coûts éligibles
Au maximum 25% des
coûts éligibles
Au maximum 35% des
coûts éligibles
Au maximum 45% des
coûts éligibles
Développement
expérimental
RECHERCHE EN
COOPERATION
Recherche en
connaissances nouvelles
Recherche industrielle
Université et organismes
publics, y compris
Fondations et associations
d’intérêt public
Au maximum 100% des
coûts éligibles
Au maximum 65% des
coûts éligibles
Grandes entreprises
Moyennes entreprises
Petites entreprises
Développement
expérimental
Au maximum 65% des
coûts éligibles
Au maximum 75% des
coûts éligibles
Au maximum 80% des
Coûts
éligibles
Au maximum 40% des
coûts éligibles
Au maximum 50% des
coûts éligibles
Au maximum 60% des
coûts éligibles
Les règles financières présentées ci-dessus sont données à titre indicatif, le système d’aide de
l’ADEME à la recherche et à l’innovation est en cours de révision et ces règles sont susceptibles
d’être modifiées pour les contrats qui seront signés à partir du 1er janvier 2015. Une participation
budgétaire minimale pourrait être fixée pour les structures privées.
APR GESIPOL 2014 – Recherche pour la Gestion Intégrée des Sites Pollués
31
L’ADEME EN BREF
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie (ADEME) participe à la mise en œuvre
des politiques publiques dans les domaines de
l'environnement,
de
l'énergie
et
du
développement durable. Afin de leur permettre
de
progresser
dans
leur
démarche
environnementale, l'agence met à disposition
des entreprises, des collectivités locales, des
pouvoirs publics et du grand public, ses capacités
d'expertise et de conseil. Elle aide en outre au
financement de projets, de la recherche à la
mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants
: la gestion des déchets, la préservation des sols,
l'efficacité
énergétique
et
les
énergies
renouvelables, la qualité de l'air et la lutte contre
le bruit.
L’ADEME est un établissement public sous la
tutelle
du
ministère
de
l'écologie,
du
développement durable et de l'énergie et du
ministère de l'enseignement supérieur et de la
recherche. www.ademe.fr