Les troubles endocriniens liés aux avortements spontanés à répétition (ASR) Hélène B. Lavoie, MD, CSPQ, FRCPC Endocrinologue de la reproduction CHUM, Hôpital Saint-Luc PROCREA Cliniques Divulgation de conflit d’intérêts potentiels Aucun Est-ce encore la faute aux hormones ? Oui, dans 15 % cas Causes modifiables: obésité, diabète , PCOS dysthyroïdies (hypo et hyper), hyperprolactinémie, phase lutéale courte Causes non modifiables: (insuffisance ovarienne) Causes discutables: défaut de phase lutéale, anticorps antithyroïdiens, (maladie cœliaque) QUESTION: lequel des énoncés suivant est FAUX ? 1) L’obésité augmente le risque d’avortement spontané. 2) La metformine ne cause pas d’hypoglycémie. 3) La résistance à l’insuline est associée aux avortements spontanés. 4) La metformine diminue le risque d’avortement spontanée dans le syndrome des ovaires polykystiques si continuée pendant le premier trimestre. Obésité • Taux d’avortement spontané augmente avec le poids Peu importe si grossesse spontanée, FIV ou don d’ovule • Taux d’avortement spontané corrèle avec l’insulinorésistance En absence de DB 2 ou PCOS Femmes ASR vs contrôles pairées pour l’âge et IMC: insuline à jeun, glycémie à jeun et HOMA-IR Via effets négatifs sur l’endomètre (PAI-1 ) Diabète • Augmente avortement spontané, surtout si HBa1c > 0.080 • Augmente avortement spontané précoce et tardif • Augmente les malformations PCOS • Augmente les avortements spontanés ? De combien ? 40% ? • On ne connait pas le risque ASR chez les PCOS qui conçoivent spontanément. Hypothèses ASR: cycle > 34 jours, LH, androgènes, insulinorésistance ? Doit-on poursuivre la metformine ad T1 PCOS pour diminuer le risque d’avortement spontané? NON • Pas d’étude spécifique sur les AS chez les PCOS ! Sauf une… • Les études n’ont pas la puissance nécessaire • Facteurs confondants: obésité, phénotype du PCOS Méta-analyse de 17 études sur PCOS et AS: La metformine n’a pas eu d’effet sur les AS Palomba A. Fertil Steril 2009;92:1646. Metformine PRÉ placebo TG(+) 12 sem T1 placebo Metformin improves pregnancy and live-birth rates in women with PCOS: a multicenter, double-blind, placebo-controlled randomized trial. Morin-Papunen L. JCEM 2012;97:1492 Rx n= obèses perdues Metf 160 70 16.8 % Plac 160 73 21.2 % PR 53.6 % 40.4 % LBR 41.9 % 28.8 % Sab 15.2 % 17.8 % L’étude idéale: Metformine PRÉ TG(+) 12 sem T1 placebo La metformine améliore l’endomètre en pré- grossesse en insulinémie = glycodéline IGFBP-1 vascularisation endomètre Jakubowicz DJ et al. JCEM 2001, 86:1126-2233 Jakibowicz DJ et al. JCEM 2004, 89:833-839 Dysthyroïdie • Hypo et hyperthyroïdie augmentent le risque d’avortement spontané. • Viser TSH entre 1.0 et 2.5 UI/L en pré conception • synthroïd ® 0.050 – 0.075 mg po die (pas avec calcium/fer) • Vérifier TSH en début de grossesse avant d’augmenter le synthroïd® (25 % femmes n’ont pas besoin d’augmenter la dose) Hyperprolactinémie Hyperprolactinemic recurrent miscarriage and results of randomized bromocriptine treatment trials Hirahara et al, Fertility and Sterility 70 (2): 246, 1998 N = 48 24 avec hyperPRL 24 hyper rép. au TRH i.v. = 12 bromocryptine / 12 placebo = 12 bromocryptine / 12 placebo Live birth rate: 85.7 % vs 52.4 % p < 0.05 (bromo vs placebo) Hyperprolactinémie Hyperprolactinémie: confirme avec une deuxième valeur (autre labo) avec TSH (éliminer l’hypothyroïdie) Résonnance magnétique : éliminer adénome (suivi à long-terme + autre implication: cosécrétion GH 10 % cas) Tx: Bromocryptine (Parlodel®) 2.5 mg, ½ co po die HS PRL 1 mois + tard, dose ad PRL normale Cesser bromocryptine si enceinte Défaut de phase lutéale Sécrétion P4 PULSATILE 1949 Jones et al: mesure P4 die Bx endomètre ne corrèle pas bien Pool de 3 valeurs P4 entre J5 et 9 ? Rôle limité (inutile) d’1 valeur de P4 < 10 ng/ml Tx: progestérone vaginale si ≥ 3 AS pompe GnRH Phase lutéale courte Phase lutéale < 12 jours L’extrémité du spectre des défauts de la phase lutéale Variation de la pulsatilité du GnRH pendant le cycle menstruel MCS 200 LFP ELP 0 40 40 0 0 MFP 40 EFP 40 0 MLP 40 LH 0 FSH E2 LLP 0 P4 40 0 hMG FSH LH Défaut phase lutéale ou Anomalie du GnRH ? Défaut de phase lutéale • Donner de la progestérone, c’est facile • Traiter la ou les causes sous-jacentes, c’est mieux ``When a thing ceases to be a subject of controversy, It ceases to be a subject of interest`` William Hazlitt (1778-1830) AC anti-thyroïdien + (5 - 15 % gross.) • Association positive entre anticorps anti-TPO et avortement spontané. • 1 étude randomisée suggère diminution du risque d’avortement en traitant des femmes eu thyroïdiennes avec anticorps + Negro R, et al. JCEM 91: 2587-2591, 2006 • L’Endocrine Society clinical practice guideline de 2012 ne suggère pas de traité des anticorps + sauf si TSH > 2.5 UI/L DeGroot et al. JCEM 97:2543-2565. 2012 Questionnaire endocrinien suggéré • • • • • • • Historique du poids, exercice, diète Oligo ou aménorrhée ? acné, pilosité, alopécie ? Galactorrhée ? Spt d’hypoT4 (constipation, frilosité) ou d’hyperT4 (trembl. palpit) ? Bouffées de chaleur PPP (polyurie, polydipsie, polyphagie) Examen et bilan endocrinien suggéré • Poids, Taille (IMC: Kg/m2), signe d’hyperandrogénisme acanthosis, goitre, galactorrhée, BBT • Jour 3: TSH, Prolactine, LH, FSH, estradiol A jeun: Glycémie, HBa1c, ou HGOP 75g (PCOS) • DHEAS, Testostérone totale, SHBG, androstènedione (si nécessaire pour PCOS sans hyperandrogénisme clinique) Conclusions 1) Toutes anomalies endocriniennes ou autres qui perturbent la sécrétion pulsatile du GnRH peut causer des ASR 2) Les défauts de phase lutéale n’existent probablement pas de manière isolée mais sont la conséquence de 1) 3) Toujours traiter / supporter en reproduisant la physiologie endocrinienne normale est le gage du succès QUESTION: lequel des énoncés suivant est FAUX ? 1) L’obésité augmente le risque d’avortement spontané. 2) La metformine ne cause pas d’hypoglycémie. 3) La résistance à l’insuline est associée aux avortements spontanés. 4) La metformine diminue le risque d’avortement spontanée dans le syndrome des ovaires polykystiques si continuée pendant le premier trimestre. Autres références Paul R. Brezina, William H. Kutteh. Classic and Cutting-Edge Strategies for the Management of Early Pregnancy loss. Obstet Gynecol Clin N Am 41(2014) 1-18. Upto date Miller P, Soules M. Luteal Phase Deficiency: Pathophysiology, Diagnostic, and Treatment. Glob libr women’s med. (ISSN:1756-2228) 2009; DOI 10.3843/Glowm, 10327. Maryam K et al. The comparison of insulin resistance frequency in patients with recurrent early pregnancy loss to normal Individuals.BMC Res Notes 2012 Mar9;5: 133. DOI 10.1186/1756-0500-5-133. De Groot L, Abalovich M, Alexander EK et al. Management of thyroid dysfunction during pregnancy and post partum: An Endocrine Society clinical practice guideline. JCEM 2012;97:2543-65. Haas DM, Ramsey PS. Cochrane Review 31 oct. 2013. Progesterone for preventing miscarriage. Loucopoulos A et al. The Treatment of luteal phase defects with pulsatile infusion of gonadotropin-releasing hormone. Fertil Steril 48:933. 1987.
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