Mardi 3 mai 1988 Informatique des neiges Derniers échos d'une grande aventure AROLLA (vp). - Le PC intermédiaire de la course était installé dans les locaux de l'hôtel Mont-Collon à Arolla. Un système informatique travaillait directement avec la salle de Verbier pour un contrôle simultané de toutes les patrouilles. Quant à la station météo, elle était branchée sur les centraux étrangers et suisses pour distiller, heure après heure, des cartes de situation aussitôt interprétées par le météorologue Jacques Ambiihl. \ La petite station d'Arolla et ses quarante-huit habitants n'avaient plus connu un tel remue-ménage depuis longtemps. Hôtels, colonies et locaux de fortune ont dû «digérer» plus de 1500 personnes en une nuit. Le commandement d'Arolla, assuré par le major Georges Bonvin et ses collaborateurs, contrôlait le secteur allant de Tête-Blanche à la Rosablanche, soit les trois quarts de la course. à la question parfois posée de savoir si notre jeunesse, nos sportifs, nos soldats sont encore assez motivés pour une préparation méticuleuse et un affrontement loyal dans des conditions difficiles.» Une fois de plus, en 1988, l'objectif est atteint. Le commandement de la course a prouvé la qualité de l'organisation, les compétences de chaque collaborateur bénévole, à tous les niveaux. Les participants ont démontré quant à eux que la volonté, le courage, le désir de se surpasser permettent de repousser toujours plus loin les limites de l'impossible. Sans autre récompense, à l'exception d'une médaille souvenir, que celle d'avoir réalisé un exploit, une victoire sur soi-même! Patrouilleurs, responsables de l'organisation et auxiliaires, personne n'a démérité dans cette grande aventure! Norbert Wicky Au bout de l 'Oberdorfstrasse de Zermatt... Verbier! ZERMATT-AROLLAVERBIER. - «Dans toutes les choses de la vie, il y a un essentiel. Pour la Patrouille des Glaciers, cet essentiel existe aussi. Depuis toujours et plus particulièrement depuis 1943, année de la première édition, la montagne n'a pas changé. Malgré l'évolution des modes de vie,, elle demeure un espace de vérité, un espace de solitude et de liberté... Cette liberté pour laquelle les militaires d'un pays comme le nôtre s'engagent. La Patrouille des Glaciers a une caractéristique propre, qui n'est pas exportable ou renouvelable ailleurs...» Ce texte, issu d'un expv>oé du commandant de la division de montagne 10, le divisionnaire Adrien Tschumy, démontre bien l'intention de l'armée de préserver le sens profond d'une telle épreuve. Certes, les moyens engagés, en matériel comme en hommes, sont énormes. L'organisation s'est affinée, les prescriptions de sécurité ont atteint une limite que l'on ne pourra dépasser, de crainte que l'opération devienne irréalisable. Seule une organisation militaire sera à même de garantir l'avenir d'une telle course. On évitera ainsi de livrer le monde alpin aux «sponsors» ou à la publicité. L'entraînement des spécialistes des troupes de montagne, le désir de chaque participant de connaître ses limites, l'effort librement consenti, l'entraide entre patrouilleurs et le lien entre civils et militaires demeurent le centre d'intérêt de cette épreuve. On aurait tort d'y voir qu'un «show de neige et de glace», si impressionnant soit-il... La Patrouille des Glaciers demeure un événement sportif et patriotique, comme le confirmait le divisionnaire Tschumy: «Par la mise sur pied de cette compétition hors du commun, nous sommes persuadés d'oeuvrer directement en faveur dé nos troupes de montagne en particulier, et de notre défense militaire en général. De créer aussi ce lien priviligié entre le peuple et son armée. L'engagement tant des organisateurs que des participants est finalement la meilleure des réponses COLLABORATION. - A l'heure du dessert, le divisionnaire Adrien Tschumy évoquait l'épopée que représente cette épreuve pour les concurrents et pour les responsables de l'organisation. «Nous n'avons jamais reçu de réponse négative à une demande de collaboration.» EXPLOIT. - «Le record des frères Salamin de 1984 n'est pas tombé», entendait-on ici et là dans l'aire d'arrivée. C'est pourtant un véritable exploit qu 'ont accompli les hommes de Suisse 3. Car il n'existe plus aujourd'hui de parcours neutralisé: le compteur tourne sans arrêt, du début à la fin de l'épreuve. On ne peut donc comparer la performance des frères Salamin avec celles des héros du jour. MÉTÉO. - Ni vent ni grand froid et une visibilité normale malgré les chutes de neige. Trois facteurs qui contribuent à exp liquer, en partie du moins, le temps exceptionnel (8 heures 37 minutes 56 secondes) réalisé par les vainqueurs. L'équipe de l'armée italienne a également fait tomber le «mur» des 9 heures, se classant à près de 20 minutes de Daniel Rédiger, Raphy Frossard et Guy Richard. HÉSITANT. - Daniel Hediger à l'arrivée n'était pas sûr d'être au Sur l'écran "V Quelque cent journalistes et techniciens de la Télévision suisse romande ont permis de suivre pas à pas le déroulement de la patrouille sur le petit écran. Un exploit remarquable, qui n'aurait pu être réalisé sans l'engagement et les compétences du personnel de la DT de Sion," qui a aménagé toutes les lignes nécessaires à cette transmission. Un travail technique remarquable, pour relier en direct tous les postes de Zermatt, de Schônbiel, de Bertol, d'Arolla, de la Rosablanche ou de Verbier. Une réussite qui mérite aussi des éloges. C'est vrai qu'après les exploits réalisés par la même équipe lors des championnats du monde de Crans-Montana, on ne peut plus douter de son efficacité ! EN DIFFÉRÉ DE ZERMATT Dans les coulisses de cette grande aventure, au départ de Zermatt, Louis Tissonnier s'est fait l'écho de quelques commentaires: Plutôt pingre, le DMF... A l'issue de la conférence de presse, il a été dit et redit que le DMF ne verse pas un sou pour l'organisation de la Patrouille des Glaciers. Matériel et personnel d'accord, mais pour l'argents, «bernique»... Heureusement que les organisateurs ont trouvé au niveau de la population civile l'aide financière nécessaire, notamment à travers les communes, bourgeoisies, offices du tourisme et hôteliers des régions concernées. Comme quoi le jeu de la réciprocité fonctionne à merveille entre civils et soldats de ce pays ! Vas-y Félicien... Au départ de Zermatt, un groupe de «tifosi» Fribourgeois n'a pas manqué de voix pour lancer les «vas-y Félicien» . Des encouragements qui s'adressaient au capitaine Félicien Morel, conseiller d'Etat Fribourgeois. Démonstration est faite : on peut atteindre des Par lepetitbout de la lorgnette PERSONNIFIÉS. - De nombreuses personnalités avaient fait le dép lacement de Verbier, outre les ténors de l'organisation. Parmi les civils, ont notait donc la présence de MM. Arnold Koller, conseiller fédéral; Georges-André Chevallaz , ancien président de la Confédération; François Couchepin, vice-chancelier de la Confédération; Mlle Monique Paccolat et Vital Darbellay, conseillers nationaux; Raymond Deferr, conseiller d'Etat; Edouard Delalay, président du Grand Conseil; Laurent Walpen, commandant de la police cantonale; Rodolphe Tissières, p ère de l'épreuve. 41 rendez-vous en 1990: «En tout cas pas avec cet équipement militaire!». Guy Richard se disait «content comme jamais» et Raphy Frossard avouait «n 'avoir rien mangé depuis Zermatt». CHAPEA U. - Un coup de chapeau spécial aux dames qui, pour la première fois, pouvaient relier Zermatt à Verbier. Elles étaient neuf au p ied du Cervin, six à l'arrivée. Les Savoyardes ont précédé les Valaisannes. Nul n'est prophète... Au total, quarante-huit femmes ont participé à l'aventure. Qui a osé parler de sexe faible ? PAROLES. - «C'est un exercice extraordinaire. Je suis très impressionné », confiait le conseiller fédéral Arnold Koller. Le colonel Rodolphe Tissières qualifiait l'épreuve d' «exceptionnelle» et se réjouissait qu 'il n 'y ait eu aucun accident à déplorer. DIRECT. - A 10 h 38, la patrouille 218 franchissait triomp halement la ligne d'arrivée sous les bulles de Champagne et l'œil attentif de M. Arnold Koller qui se fit proprement «expulser», manu militari ou presq ue. Motif: le chef du DMF se trouItriit iimtp tîp imrtt unp rnmp rn iip la télévision. Les aléas du direct... ESPRIT DE FAMILLE. - Sept premiers-cousins, petits-fils de Joseph Rossier, de Leytron, étaient au départ d'Arolla. Deux d'entre eux, les frères Jean-Marie et Louis Cajeux , ont remflrtW/» n** /intun/inm ' /i .J'aO/tvii/i» Rien de superflu dans les sacs de ces dames. sommets autres que le Conseil fédéral... La «BBR» en action... La «BBR» , c'est la patrouille de Bonvin Michel, Bonvin Gaby et Rey Philippe, et non le sigle de Bien Boire et Ronfler... Un trio supermotivé portant haut les couleurs de Crans-Montana, «sponsorisé» de la pointe des cheveux au bout des pieds, montre y compris, par les amis du Haut-Plateau... Ses 52 courses n'ont pas suffi... A la tête d'une patrouille allemande, le sergent-major instructeur Egger avouait au micro de notre confrère Pius Rieder, speaker occasionnel de Radio Matterhorn, «avoir participé à 52 courses de montagne et avalé globalement soixante mille mètres de dénivellation pour gagner la Patrouille des Glaciers. Cet entraînement intensif n'aura pas suffi... Hélicos cloués au sol... Diane avancée pour Beat Per- '; ' ^T i P *** L'UVT bien présente... La Patrouille des Glaciers, c'est aussi l'occasion pour le public de découvrir, sur l'écran TV, dans la presse ou le long du parcours, la beauté des Alpes valaisannes... Un atout qu'ont parfaitement su exploiter les responsables de l'UVT, son directeur Melchior Kalbermatten en tête. A Zermatt, le patron du tourisme valaisan a partagé la soirée avec les journalistes. Un acceuil fort apprécié... sionnée par une technique si performante, la déléguée de la rédaction de Martigny. Le «cerveau» de la Patrouille des Glaciers était installé à Verbier. La salle polyvalente était transformée pour l'occasion en véritable quartier général. Ordinateurs, tableaux de passage, cartes et centrale radio permettaient de suivre les équipes pas à pas. Une formidable réussite technique! A chaque poste de l'épreuve se trouvent deux officiers munis d'un ordinateur. Aussitôt qu'une patrouille arrive, son nom et son heure de passage sont transmis à la salle de conduite. Celle-ci peut alors établir des classements intermédiaires et des cartes qui permettent de suivre la progression des skieurs. Ce dispositif constitue La tête et les jambes... A Verbier, notre collègue Manuela Giroud a pénétré au cœur de l'organisation, en visitant la salle A a Ut_. lr.*r\nr\it\+ti U H U U U V'. 'X /t^aimont T 1UU11I>111 îm nJr.P 1 1 I IJ VC J . complètement renouvelé. m^"^9^2&Êaa ^ ^^^m&y :^**aaaawmWrW. "*PP .PTH &} u L K-^y ren, le patron d'Air-Zermatt. A 6 heures du matin, le conseiller fédéral Koller, les reporters du NF et le photographe Christian Bonvin partagent le café à l'héliport de Zermatt... Neige et brouillard ne permettront pas de décoller. Retour en plaine par la route, Beat Perren faisant office de chauffeur. Presque aussi rapide que l'hélico... * 4f "^Çii ME Jl L * ÉÊSËa a a a a a W m w f ^ lBr lk\m / \ M; I ^PfiStiw 53jb 'ùamamm j3|P^ d.mm 4r wm ^8H? liaBr i Awkâaâmmim mm *m*i.iWl
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