Echo des Augustines_n°19 - Maisons-retraites

L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 1
L’Echo des Augustines
Repas champêtre
BULLETIN TRIMESTRIEL n°19
Octobre-novembre-décembre 2014
SOMMAIRE
3
4
5
10
12
14
15
16
18
20
22
25
28
30
34
35
36
37
38
39
Editorial
Bienvenue aux nouveaux résidents
Sur la route de Saint Jacques
Les Activités dans la Maison :
Repas champêtre
Atelier créatif d’Isabelle
C’est quoi l’atelier mémoire ?
Pas de Vacances pour la Musique
Merci Sœur Marie-Madeleine !
Les travaux de rénovation de l’Accueil et du Cloître
Paroles de Résidents :
Réaction d’un visiteur
Interview de Monsieur Jean Forestier
Voyage en Guadeloupe du petit-fils de Madame Celier
Histoire Courte Histoire Vraie
A la rencontre de :
Isabelle MOREAU, animatrice
Humour et Poésie :
Acrostiche « les trains passent »
Le saviez-vous ?
Le Coin des Amis
Concert de Musique Baroque
Conférence du Docteur Alain de Broca
Ils nous ont quittés.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 3
EDITORIAL
Prendre soin … fait espérer !
PREVENIR
l’avancée en âge, dit notre charte
RESPECTER
notre aîné tel qu’il est, c’est notre devise
ENTOURER (l’) doit être une attitude constante
NOMMER (le) déjà c’est le valoriser
DONNER
sans attendre le retour
RESPIRER
à son rythme est notre médecine
ESTIMER
l’urgence de la tâche comme marque de
respect
SOURIRE
amorce le dialogue
OFFRIR
son bras permet d’adoucir les lendemains
INVITER
à être l’acteur toujours et encore …
NOUER
des liens … en priorité !
Christophe THOUVARD
Avec les encouragements de M. MASQUELIER
Page 4
Nous avons le plaisir de souhaiter
la b i e n v e n u e aux résidents qui sont
arrivés ces derniers mois
aux Augustines.
Bienvenue
et
Bon emménagement à :
Madame Monique ROBERT
Monsieur et Madame Michel FOUGERAT
Madame Germaine GUILLOT
Monsieur Jacques de BAUFFREMONT
Monsieur Yves HURE-RENOUARD
Monsieur Louis CAUZIT
Madame Emilienne METAIRIE
Madame Marie-Louise CHAUMONT
Madame Geneviève FAYET
Madame Madeleine de MONTLEAU
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 5
« CAMINO DEL NORTE », SANTIAGO !
…ou trois semaines de mendicité sous
l’œil de la Providence
Avec une sœur, du 1er au 21 août, nous sommes
parties marcher en direction du tombeau de St Jacques, comme tant d’autres pèlerins depuis le IXème
siècle, depuis San Sébastian (frontière espagnole)
jusqu’à Oviedo : environ 450 km. Appartenant à un
ordre religieux vivant de la Providence, nous avons
désiré vivre d’un peu plus près ce choix de mendicité, càd « en le sentant au jour le jour » : n’ayant
pas un rond en poche, et sans connaitre la langue
espagnole. Nous avions juste à faire confiance à
Dieu et aux personnes que nous allions rencontrer
au hasard.
La gentillesse naturelle des personnes, -de tout type !-, croisées sur le Chemin, nous a émerveillées !
C’est d’ailleurs l’une des plus grandes joies de tous
les pèlerins, à l’unanimité : la richesse inouïe des
rencontres. Sur le chemin, tout se simplifie, les façades tombent : se rendre service est une joie. C’est
spontané. Cela est encore plus flagrant quand on n’a
absolument rien : ni nourriture, ni logement, ni tente, ainsi chaque jour. Toute rencontre devient un cadeau !
Sur le chemin du pèlerin, quelles impressions profondes ! Multiples sont les joies de la marche sur le
« Camino del Norte » ! Joies pour tout marcheur,
même athée …et il y en a beaucoup, croyez-moi !
Page 6
(Mais à notre avis, la plupart ne sont pas des
vrais !). Pour nous ces joies tournent en louange !
Les différences de confessions, d’opinions, de style
de vie …, ne semblent plus trop être des obstacles
aux rencontres, aux riches échanges: nous vivons
fondamentalement la même expérience : une longue
marche vers un but commun, St Jacques, avec ses
mêmes fatigues et petites misères (ampoules, tendinites, gastro…), ses mêmes efforts déployés sous le
chaud soleil ou les intempéries : même marche parcourue depuis au moins 1200 ans par nos prédécesseurs, jalonnée de si nombreux vestiges, et nous
sentons fortement combien nous appartenons à cette antique lignée. Cela nous rapproche, nous introduit dans une solidarité spontanée. …Et c’est pourquoi il est plus facile de parler des choses du cœur,
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 7
sans trop de masque, de nous entraider en intégrant
nos différences.
En Espagne, les gens sont particulièrement étonnés,
-voire ébahis !-, de croiser 2 religieuses avec sac à
dos marchant comme pèlerines. Pourtant cela
« éclate » que nous sommes des vraies ! Nous
avons les habits du Moyen-âge ! Cet aspect leur fait
plaisir : nous sommes jugées « authentiques »,
ajustées au pèlerinage! En fait, nous pouvons témoigner de Dieu présent dans notre vie, sans forcément parler, mais simplement aussi en marchant
sur la route. Nous pouvons vivre notre rythme de
vie religieuse presque intégralement : oraison en silence 1 heure matin et 1h le soir, office de laudes et
de vêpres, messe, et au moins un chapelet si ce
n’est 2, 3 ou 4 ! Les intentions de prière que nous
portons à Dieu sont nombreuses …et se multiplient
en cours de route, et c’est beau ! Toute occasion ou
Page 8
rencontre devient matière à prier concrètement pour
des personnes réelles, ou celles que l’on nous confie.
Nous prions aussi systématiquement « pour ceux qui
nous ont logées et ceux qui nous ont donné à manger » … et pour ceux qui vont le faire !!!
A Bilbao, Johannès, un jeune allemand, a voulu nous
confier sa peine de voir beaucoup d’autres pèlerins se
lever très tôt et faire « la course à l’auberge», afin
d’être sûrs d’avoir un lit le soir (en raison du grand
nombre de marcheurs, les gites sont pleins déjà très
tôt dans la journée). « Je cherche mon chemin ! »
nous a-t-il confié. « Comment le trouver ? ». Nous
l’avons revu plusieurs fois ensuite… Radieux, il nous
a dit : « Merci !!! J’ai trouvé mon chemin ! ».
Nous contemplons également … l’Océan immense, ses
falaises vertigineuses, …ou insolites : des grottes qui
s’enfoncent dans la falaise en creusant des tunnels
qui plus loin se terminent parfois par des mini-plages
…à l’intérieur des terres ! Nous pouvons même entendre la marée monter en grondant sous nos pieds !
C’est que nous avons choisi le « Camino del Norte » !
il sera suivi, à partir d’Oviedo, du « Camino primitivo » : c'est-à-dire le plus ancien de tous les chemins
de St Jacques (plus ancien encore que le chemin du
Puy en Velay : Xème siècle) : il s’agit de l’itinéraire
suivi dès le IXème siècle par le roi Alfonso II, lorsqu’on apprit la découverte des reliques de St Jacques
en Espagne. Même des pèlerins qui empruntaient le
chemin français faisaient le détour par Oviedo où l’on
vénère, depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui, une
relique du Christ appelée « Suaire d’Oviedo ». On disait : «Qui va à St Jacques et ne va pas à St Sauveur
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 9
(= Oviedo) vénère le serviteur et délaisse le Maître ».
Il nous reste donc,-puisse le Seigneur nous le permettre !-,
après avoir vénéré le Maître, à rejoindre, en trois semaines
encore, son Serviteur Jacques, …et un peu plus loin, le Finistère : là où s’est échoué le petit esquif qui en avait amené les restes, poussé par le vent jusqu’aux côtes espagnoles ; là où le pèlerin va traditionnellement jeter ses vieilles
chaussures et tous ses vêtements troués et sales, dans un
trou conçu tout exprès, afin de tout brûler! Puis le pèlerin
va au bord de l’Océan, là où la terre finit vraiment : il va y
chercher une « vraie » coquille St Jacques et il authentifiera ainsi son pèlerinage, bel et bien parcouru jusqu’à la fin
de la terre.
Sœur Marie Jean
Page 10
Repas champêtre
A l’occasion de l’arrivée de l’été, la maison a organisé un repas champêtre, il était prévu en Juin mais c’était sans compter sur les caprices du temps….
Le 30 Juillet 2014, dans le jardin
ombragé de la maison, 35 résidents
ont profité d’un vrai moment de détente avec de belles tables et un délicieux menu.
L’Echo des Augustines 19 /
On avait l’impression
d’ être en vacances en
famille…
Nathalie.
octobre-novembre-décembre 2014
Page 11
Page 12
ATELIER CREATIF
A l’école, je réalisais des objets en pinces à linge en
bois, alors pourquoi ne pas le faire avec des résidents ! Il fallait trouver un objet qui puisse être utile
et leur servir. Un porte-courrier peut-être ! Je crée
un modèle et le fais voir à des résidents du petit salon Sainte-Marie en leur suggérant cet atelier. Les
personnes sont partantes mais quelques-unes pensent que c’est un peu difficile !
Chaque personne fait à son rythme. Je vais voir chacune d’entre elles pour les aider, les accompagner
dans les gestes en cas de besoin. Une dame dit :
« C’est un jeu de patience ! » mais elle y met tout
son cœur, elle prend le rythme du travail à la chaine ! Un jour, la fille d’une résidente s’est prise au
jeu en aidant sa maman. Exercice pas toujours facile
dans la reconnaissance des formes et, du coup, dans
l’assemblage des pinces. Où mettre la colle ? Tantôt
sur le côté d’une demi-pince, tantôt sur toute la face
plate… Si la colle n’est pas mise au bon endroit, ce
n’est pas grave, nous essuyons et recommençons, le
temps nécessaire. Je dédramatise régulièrement, les
sourires apparaissent sur les visages.
Durant cet atelier, aucun bruit. Les résidents sont
très attentionnés à ce qu’ils font, sont méticuleux,
ne pensent à rien d’autre. Une musique douce, avec
le bruit de la mer, des mouettes, des oiseaux…, permet de se détendre un peu. Parfois, le personnel ou
des stagiaires participent en aidant les résidents.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 13
Pendant ou même après le goûter, quelques résidentes
continuent.
A la fin de la réalisation, ils disent que cela n’a pas été
si difficile que cela ! Les résidents ont ensuite verni
pour garder l’objet naturel. Quelle satisfaction ! Ils sont
souriants, heureux de l’avoir fait ! Un résident dit
« C’est incroyable ce que l’on peut faire avec des pinces
à linge ! »
Au départ, le groupe était constitué de 5 personnes,
puis, voyant les réalisations, d’autres résidents se sont
joints au groupe progressivement. D’autres objets sont
en cours de réalisation et nous pensons déjà au marché
de Noël. Une résidente a fait également un dessous de
plat.
Isabelle
Page 14
C’est quoi l’atelier mémoire ?
Et bien venez nous retrouver le mardi à 15 heures
dans la grande salle.
En quelques lignes, voilà un résumé.
C’est un moment très agréable qui fait travailler
« nos méninges » et puis, nous nous retrouvons entre amis résidents. C’est aussi un moment de plaisir.
Il nous faut rassembler des mots coupés, démêler
des objets mal rangés, les pièces qui restent dans le
porte-monnaie après avoir joué à cache cache, la
couleur de la perle du collier qui s’enfile et doit retrouver sa place, des rébus, des intrus qui s’imposent et aussi du calcul mental et tout cela de différentes forces.
Enfin, plein de diversités qu’il faut deviner.
Venez, c’est sympa et vous reviendrez !
Merci à Nathalie qui, en plus, ne nous laisse pas
partir sans nous offrir une collation, qui fait du bien
à nos neurones !
Madame Petit et Madame Guillemette
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 15
Pas de Vacances pour la Musique
Les moustiques, bourdons et autres bestioles étant
restés bien discrets cet été, c’est sans regret pour
leur musique que nous leur avons préféré le piano,
le violon ou la guitare.
Et oui, croyez-le, ces trois instruments ont charmé
les oreilles des résidents présents, et le signataire
peut témoigner des grands moments qu’il a vécus
lorsque le violoniste, Monsieur Hoffer, un habitué de
la Maison (pour ne citer que lui), a magnifié un programme au goût de tous. Comment résister, à la fin
du concert, à aller lui dire merci pour avoir si bien
traduit ce qu’ont voulu exprimer les Bach, Beethoven, Liszt ou Ravel.
De ces moments privilégiés, foi de résident, on en
redemande !
Monsieur Masquelier
Page 16
Merci Sœur Marie-Madeleine !
Sœur Marie-Madeleine Richet, religieuse auxiliatrice,
est arrivée il y a 7 ans dans la Maison des Augustines.
Depuis 6 ans, chaque mardi, c’est elle qui vous accueille à la bibliothèque, elle vous conseille et vous guide
dans le choix de vos lectures. D’abord située dans le
couloir menant à la chapelle, c’est en 2010 que la
« bibliothèque » s’est installée dans les nouveaux locaux du bâtiment Sainte Monique. Sœur MarieMadeleine, avec constance et patience, a mené à bien
le déménagement, le tri et le classement des livres
dans leurs nouvelles armoires. Et depuis, avec
l’aide de Sœur Odile de
Gonneville, de Madame
de Chivré et l’arrivée de
Madame
Marie-Thérèse
de La Taille, bénévole, la
bibliothèque vous présente des livres nouvellement recouverts et attrayants.
A la demande de Sœur
Marie-Madeleine qui souhaite se retirer, c’est Madame Martine Groleau,
bénévole, bibliothécaire à
la « bibliothèque pour
tous », qui a accepté de
prendre la suite.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 17
Nous remercions vivement Sœur Marie-Madeleine de son
dévouement au long de toutes ces années et souhaitons
à Martine Groleau la bienvenue dans la maison.
Les activités autour du livre
* La « Bibliothèque » sera ouverte, à Sainte Monique,
tous les mardis de 14h à 16h. Vous y trouverez, des
biographies, des témoignages ou livres d’histoires, des
romans de toutes sortes …et en présentoir les livres nouvellement acquis. Vous pourrez choisir de prendre des
exemplaires écrits en gros caractères.
* La « Bibliothèque vient à vous » : le jeudi à partir
de 14h et le mardi sur demande, visites dans les chambres. Des bénévoles viendront dans votre chambre vous
proposer des lectures, livres ou revues.
* La « Bibliothèque sonore » : prêt gratuit d’un lecteur
audio et de « livres lus » sous forme de CD. Plusieurs
centaines de titres au catalogue. Sur demande, une bénévole viendra vous voir.
* La « Lecture partagée » : lecture à haute voix suivie d’un échange, salle de la bibliothèque Sainte Monique le jeudi de 15h à 16h.
Pour plus de renseignements, merci de contacter
Nathalie.
Page 18
Les Travaux de Rénovation
de l’Accueil et du Cloître
Voilà presque quatre mois que nous avons
lancé ce chantier ambitieux : il a d’abord
fallu travailler le réseau électrique, puis creuser dans le sol du cloître pour créer la nouvelle rampe d’accès en pente douce et enfin
couler la dalle de béton. Du côté de l’accueil,
les travaux progressent aussi : nouvelles
cloisons, dalles en pierre : on commence à
deviner le nouvel accueil. L’environnement
bruyant et poussiéreux demande à chacun
d’être patient. Merci à vous, résidents, membres du personnel (particulièrement les hôtesses d’accueil) et visiteurs, de votre compréhension. A Noël, la Maison vous accueillera dans un espace entièrement rénové !
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 19
Page 20
Paroles de résidents
Réaction d’un visiteur
La porte de Ste Rita s’ouvrit lentement devant Madame
Delhougne
et
trois
visiteurs.
Un silence profond enveloppait la petite salle. Dans
son coin l’ordinateur paisible attendait une cliente.
Un pot de fleurs variées éclairait la pièce aux teintes
uniformes.
Douze dames, quatre par table, en silence profond,
est-ce possible ? On n’a jamais vu cela : un groupe
de dames qui ne papotent pas….
Que font-elles donc ? De la méditation transcendantale peut-être ?
Mais non, elles tiennent en main des cartes à jouer.
Tout à coup une voix s’élève : « Trois piques. »
Voilà, rien d’étonnant. Freud n’a-t-il pas essayé de
nous convaincre qu’en chacun de nous repose un
germe d’agressivité qui ne cherche qu’à s’extérioriser ? Alors dans ce silence….
Mais trois piques, cela pourrait être dangereux. La
réponse est donnée immédiatement, plus calme :
« Quatre trèfles ».
Y aurait-il parmi eux un trèfle à quatre feuilles ? Ce
n’est pas précis.
Au temps jadis, le trèfle signifiait la réussite économique. Cela donne un peu d’espérance.
Une autre remarque suit : « C’est vous le mort. »
Rien ne pouvait faire prévoir une chose pareille.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 21
Alors fermons la porte et laissons-les se débrouiller avec les décisions à prendre. C’est tout de même plus prudent. Nous risquerions de rester sur le
Carreau.
Il s’agissait, paraît-il, d’une partie de BRIDGE.
Pourquoi mettre toujours de l’anglais partout et ne
pas parler tout simplement de PONT ?....
Mercredi prochain, les mêmes se retrouveront
pour une nouvelle séance. Il faut vraiment être
« fana ».
d’après Béatrice de Sinçay
Page 22
Interview de Monsieur Jean Forestier
Par Béatrice de Sinçay
Dès que vous avez commencé le cycle
scolaire, vous avez su que vous aviez
un intérêt particulier pour les sciences
appliquées.
Oui, mais ce n’était pas étonnant. Mon
grand-père était ingénieur et a travaillé
sur les premiers chemins de fer français ; mon père était aussi ingénieur et mon fils qui
est ingénieur du génie maritime visite fréquemment
la Chine. Après le bac, j’ai fait l’Ecole des Mines de
St Etienne.
Et où avez-vous travaillé d’abord ?
Je pensais travailler sur place mais les mines de St
Etienne ont été fermées par manque de charbon. On
m’a offert d’aller à Madagascar pour m’occuper des
mines. Pour cela j’ai dû faire une année à l’Ecole des
Mines de Paris pour me spécialiser en géologie. J’ai
fait ensuite mon Service militaire aux Petites Ecuries
de Versailles où se trouvait alors un Etat-Major de
l’Armée de l’Air. Comme on ne pouvait pas me loger, je rentrais tous les soirs chez mes parents à Paris. Cela n’a pas été un Service militaire pénible….
Vous vous êtes ensuite marié ?
Oui. Et quatre jours après je partais pour Madagas-
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 23
car. Cela n’a pas d’abord été facile car je venais de
me marier et les parents de ma femme n’étaient
pas en faveur de la voir quitter la France. Nous
sommes partis en avion sur un DC3 qui a fait au
moins trois escales avant de nous amener à destination. J’ai travaillé dans la région de Tananarive
au service de contrôle des mines de quartz. On se
servait alors beaucoup de quartz dans la fabrication des appareils de radio à fréquence constante.
Vous avez dû vous faire au climat de Madagascar ?
Oui. Tout le monde sait que Madagascar est dans
l’hémisphère Sud. Le mois de décembre est en saison chaude. Alors à la Messe de Minuit, le jour de
Noël, sous un beau ciel étoilé, toutes les femmes
étaient en robes d’été de toutes couleurs avec
manches courtes et les hommes en chemises. Cela
nous changeait radicalement de nos Noël français.
Nous sommes restés trois ans dans cette île ; la
famille s’est agrandie de deux enfants. Puis nous
sommes revenus en France par bateau, à travers
la Mer Rouge et le canal de Suez.
Vous avez alors trouvé un autre emploi ?
J’ai travaillé pendant un an en région parisienne
dans une maison qui faisait du matériel électrique,
puis je suis entré au Commissariat de l’Energie
Atomique (CEA). La première chose qui m’a été
demandée a été de collaborer à la construction de
deux piles G1 et G2 près de Marcoule, puis d’une
autre, la pile G3, en Bretagne.
Page 24
Interview de Monsieur Jean Forestier (suite)
Vous êtes toujours resté en France ?
Non, je suis allé une vingtaine de fois en Espagne
pour contrôler la construction d’un réacteur dont le mo-
dèle était emprunté à l’EDF. J’ai été aussi envoyé au
Québec pour exécuter le contrôle d’une usine, pour la
séparation isotopique, dans une entreprise qui s’appelle
CANADIF. J’ai été aussi pour EURODIF en Suède où la
construction d’une Pile était en projet. J’ai été en Afrique du Sud avant l’arrivée de Nelson Mandela pour donner des informations sur les réacteurs français et aider à
réaliser un projet de centrale nucléaire. J’ai senti alors
combien la tension entre Blancs et Noirs était forte. J’ai
ensuite bénéficié de la loi proposée par Mitterrand, qui
ramenait l’âge de la retraite à 55 ans pour ceux qui travaillaient dans l’énergie atomique et pour les mineurs.
Vous avez alors profité de votre retraite ?
Oui. J’habitais Montrouge et j’ai été élu au Conseil Municipal où j’ai été l’adjoint du Maire pendant plusieurs
années. Nous avons aussi beaucoup voyagé : Tunisie,
Algérie, Maroc. En Egypte nous avons remonté le Nil
jusqu’à Assouan et avons admiré entre autres la Vallée
des Rois et la Vallée des Reines. En Argentine, nous
avons vu des pyramides aussi hautes que celles d’Egypte ; nous avons été aussi au Yucatan, une province du
Mexique dont la capitale est Cancun. Ainsi nous avons
bien profité de ce temps de retraite.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 25
Voyage en Guadeloupe, en août 2014, de
Amance Dennery, petit-fils de Mme Celier
Je suis allé en Guadeloupe avec Maman et ma sœur,
nommée juge auprès du tribunal de Basse-Terre…..On
a trouvé des plages de sable blanc avec des cocotiers,
des plages de sable noir, des cascades très impressionnantes et une température assez chaude. C’est la
saison humide avec des averses tropicales très fortes;
beaucoup
de
moustiques,
pas
de
chikungugna !!...Nous nous sommes baignés dans une eau
transparente et chaude (28°), où nous avons admiré
différents poissons, grâce à nos masque-tuba et nos
palmes, puis dans une cascade; nous avons goûté des
fruits exotiques, visité une plantation de café et la maison du cacao…Sur une petite île, Petite Terre, réserve
naturelle, beaucoup d’iguanes, je nage avec un jeune
requin-citron, je vois un dauphin. Ma sœur a vu des
tortues marines, un barracuda et une raie léopard. A
terre, des iguanes, des bernard-l’hermite; déjeuner
avec du poisson cuit au barbecue.
Page 26
Un jour, visite du jardin botanique, nombreuses espèces de fleurs et d’arbres tropicaux. Déjeuner au restaurant panoramique qui donne sur la mer des Caraïbes.
Promenade en kayak de mer avec étoiles de mer et
daurades, puis dans la mangrove qui sépare la terre et
la mer, avec des écosystèmes fragiles, à protéger; au
retour totalement trempés par une averse tropicale.
Ma sœur essaie des produits locaux pour les repas,
mais je n’aime pas la patate douce, la christophine ou
les bananes cuites!...Le 26 août, nous faisons notre
baptême de plongée, avec chacun un moniteur: grâce
aux bouteilles, nous pouvons descendre à 3 mètres
sous l’eau et voir encore beaucoup plus de poissons,
très belle promenade!!
Parmi les expériences du séjour:
- le bain d’eau chauffée par le volcan de la Soufrière, à
45° dans un bassin formé par des rochers.
- les tortues marines que j’ai vues plusieurs fois.
- l’accrobranche dans la forêt tropicale, parfois à 30
mètres de hauteur.
- le parc zoologique où l’on voit des ratons-laveurs et
des jaguars.
- la baignade près de la Pointe des Châteaux, protégée
des vagues par la barrière de corail.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 27
Et après tout ce beau séjour, retour en avion pour
reprendre l’école!!
« Ce sont les meilleures vacances que j’ai jamais
eues!! »
Amance.
Page 28
HISTOIRE COURTE
HISTOIRE VRAIE
Nous avions des amis qui possédaient, un peu à
l’ouest d’Arromanches, dans un coin perdu de la
campagne normande, une grande maison que les
Villageois appelaient pompeusement un château.
Tout proche se trouvait un petit cimetière anglais
admirablement entretenu par les jardiniers de Sa
Majesté britannique. On avait coutume de déposer
et de venir rechercher au château, dont les hôtes
étaient accueillants et « english speaking », les pèlerins qui venaient honorer leurs parents ou amis,
victimes de la guerre.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 29
Cimetière britannique
Dans ce cimetière reposent
des soldats tués dans les
premiers jours du Débarquement ; 979 combattants,
dont 630 Britanniques, 21
Canadiens, 1 Australien, 1
Polonais et 326 Allemands.
Une pergola recouverte de
plantes odoriférantes agrémente le lieu en belle saison.
Situation : sur la D87
entre Ryes et Bazenville
Un jour débarque un jeune Gallois qui vient, chargé des
larmes de sa belle-sœur, prier sur la tombe de son frère. Il est midi. On l’invite au repas. Il mange avec plaisir, explique que, chez lui, on finit les bouteilles… Le
temps passe. Le taxi arrive
pour le départ. « On pourrait
peut-être passer au cimetière. »
« Non, non, dit le chauffeur,
nous sommes déjà juste pour
le train. »
« Well, dit le jeune Gallois un
peu penaud tout de même, je
dirai que j’y suis allé. »
En route pour Cardiff !
J Bbz
Page 30
A la rencontre d’Isabelle MOREAU,
Animatrice.
Merci Isabelle de vous présenter à nos lecteurs :
Isabelle : Après avoir habité en Seine et Marne, près
du parc Disneyland, je suis
maintenant à Rambouillet,
ce qui est plus rapide pour
venir à Versailles. J’ai eu un
parcours professionnel ponctué d’étapes diverses, et, si
je fais un bilan aujourd’hui,
je peux dire que j’ai eu la
grande chance d’avoir toujours pu choisir mon métier
et que mes missions m’ont toujours amenée à aider et
accompagner des personnes.
Pouvez-vous nous parler de ces missions ?
Isabelle : J’ai une maitrise en psychologie du travail
qui m’a permis de découvrir les questions relatives à
l’emploi, à la formation et à l’animation.
A la sortie du CNAM, j’ai été embauchée dans un cabinet de recrutement. Puis je suis intervenue dans plusieurs centres de formation en insertion professionnelle, en tant que formatrice, pour accompagner des jeunes en échec scolaire. Il s’agissait de les évaluer, d’élaborer avec eux un projet professionnel, de les aider
dans leur recherche de stages… pour leur permettre
d’accéder à une formation et d’acquérir un métier. On
m’a ensuite proposé différentes missions comme : re-
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 31
dynamiser des équipes de travail, accompagner des
personnes en recherche d’emploi, des jeunes en difficultés…en lien avec l’ANPE.
Mais qu’est-ce qui vous a amené à la Maison de Retraite des Augustines ?
Isabelle : Déjà toute jeune, j’étais très liée avec
ma grand-mère qui avait été malade, et dans sa
vieillesse j’ai pu l’accompagner jusqu’à la fin de sa
vie. La même année, j’ai perdu aussi mon grandpère. Ces événements familiaux m’ont amenée à
me former et à réfléchir plus profondément sur le
sens de la vie et de la mort.
Pendant plusieurs mois, j’ai fait des gardes de nuit,
à domicile, auprès de personnes Alzheimer, malades
ou en fin de vie et j’ai pu aider leurs familles. Les
personnes en fin de vie nous apprennent à vivre. Il
faut les écouter, leur « donner », mais aussi savoir
« recevoir » tout ce qu’elles nous apportent.
Puis souhaitant revenir dans une structure, en mai
2010, je suis entrée comme responsable de secteur
dans une entreprise « d’aide à la personne » à Versailles. Elle intervenait auprès de certains résidents
de la Maison des Augustines. J’ai donc commencé à
venir en externe et c’est à ce moment-là que j’ai
découvert la Maison. Tout naturellement, lorsque
qu’un poste a été à pourvoir, pour recruter une 3 ème
animatrice, j’ai postulé, et ayant été retenue, j’ai été
engagée en décembre 2013.
Alors que faites-vous ?
Isabelle : J’ai un mi-temps tourné essentiellement
vers l’accompagnement individuel des résidents qui
Page 32
ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, sortir de leur
chambre. Ils me sont signalés par mes collègues
animatrices, l’infirmière coordinatrice, la psychologue, les aides-soignantes ou la direction. Je les visite et les aide à conserver ou reprendre des réflexes
ou habitudes, dans le respect de leurs souhaits. Ainsi plusieurs personnes se sont remises au tricot,
d’autres jouent avec moi, d’autres encore me racontent leurs souvenirs…Quand j’interviens le dimanche (toutes les 3 semaines) je propose divers
ateliers (pâtisserie, mime…) dans la grande salle.
Vous avez dit que vous étiez la 3ème, mais vous semblez agir seule ?
Isabelle : Non, non, nous sommes 3 dans l’« équipe d’animation » de la Maison.
Nathalie est en charge des animations de la grande
salle (contacte les intervenants extérieurs, anime
des ateliers, organise les repas à thème…), prévoit
les sorties et voyages, et fait des visites personnalisées en lien avec Carla et le personnel soignant
(toucher sensoriel, réflexologie plantaire avec l’accord du docteur Apikian). Elle gère aussi le petit magasin, rédige le livret des animations et s’occupe de
l’atelier WEB.
Théodora propose des activités spécifiques aux résidents qui restent dans les petits salons (musique,
stimulation multi-sensorielle…) ainsi que des ateliers
pour les résidents autonomes (poterie, …) Elle est
également en charge du site de la Maison de retraite.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 33
Nous sommes complémentaires, chacune gère sa
mission avec des moments d’échanges ou de mises
en commun. Théodora étant en congé de maternité, je la remplace dans les petits salons.
En conclusion :
Isabelle : Je ne regrette rien, être auprès des personnes âgées et dépendantes m’apprend à vivre
l’instant présent. Chaque personne est unique, je
cherche toujours à améliorer ma manière de faire, à
augmenter ma créativité, ou mon imagination, pour
arriver à lui procurer un peu de bien-être. Je souhaite lui apporter la joie, être un rayon de soleil dans
sa journée. J’aime ce que je fais et cette mission
d’animatrice me correspond bien.
Interview réalisée par Madame VALENTIN
Page 34
Humour & Poésie
...LES TRAINS PASSENT...
Acrostiche de Monsieur MASQUELIER
L e sujet est banal, j’en conviens humblement.
E n plus, rimer pour ça, quelle perte de temps !
S auf que les trains passant sont quand même embêtants.
T ous bruyants, ils vous sonnent sans ménagement.
R aison me faut garder, car, à la vérité,
A ucun bruit ne traverse murs et fenêtres,
I l règne un silence, gage de bien-être.
N otre home est, de leur vacarme, abrité.
S oeurs bien aimées, hélas, n’êtes pas protégées.
P lus proches de l’enfer, je veux parler des trains,
A u lieu de vous plaindre, êtes pleines d’entrain.
S oeurs, qui pour nous priez, et pourtant mal logées,
S ommes assurés que vous serez récompensées,
E t que là-haut les trains, sur de divins essieux,
N e pourront être, c’est juré, que silencieux.
T rain d’enfer, train du ciel, vont bon train mes pensées...
Gare des Chantiers, autrefois.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Le saviez-vous ?
Page 35
?

Savez-vous que la conférence des sœurs de saint Jean
du samedi à 10 heures est retransmise par la chaine
intérieure ?

Savez-vous que les films diffusés dans la grande salle
sont également retransmis sur la chaine intérieure ?

Savez-vous que depuis le 15 septembre dernier, le petit magasin est ouvert tous les jours de la semaine ?
Les lundis, mardis, jeudis de 10h à 11h et les mercredis et vendredis de 15h à 16h30.

Savez-vous que des étudiants du lycée N.D. du Grandchamp viennent déjeuner en salle à manger, une fois
par semaine tout au long de l’année scolaire, pour partager un moment convivial avec les résidents ?

Savez-vous que l’atelier Poterie continue avec Laura,
en attendant le retour de Théodora ?

Savez-vous que, si vous aimez chanter, vous pouvez
rejoindre la chorale de la Maison ? Les répétitions ont
lieu tous les jeudis dans la Grande salle à 14 h.

Savez-vous que cette année notre marché de Noël aura lieu les 12 et 13 décembre, de 14h à 17 heures,
dans la grande salle ?

Savez-vous que la Passerelle mesure 44 mètres entre
les deux portails ? Pour marcher 100 mètres, vous devez donc faire 1 aller retour + 1/4 de passerelle. Et
pour réaliser 1 km, 10 fois plus !

Savez-vous que, pour les invités, l’accès au self se fait
sur inscription la veille au plus tard ?
Page 36
Le Coin des Amis
L’Association des Amis de la Maison a invité, le samedi
11 octobre, Monsieur François-Xavier BELLAMY,
Agrégé de philosophie et Maire Adjoint de Versailles
pour nous parler de la transmission.
Résidents et versaillais se sont retrouvés nombreux
dans une salle comble.
La conférence pouvait également être suivie en direct
dans les chambres sur le canal interne de la Maison.
Pour Monsieur BELLAMY, « il n’est pas de plus urgente ni de plus belle mission que de transmettre
l’héritage culturel, qui peut seul constituer pour
l’avenir l’unité de notre pays, en même temps que
la liberté de ceux qui y vivront ».
La conférence a été suivie d’un temps de questions/
réponses puis d’une séance de dédicace.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 37
Les Amis de la Maison Saint Augustin
vous invitent à un concert donné par :
la Maîtrise du
Centre de Musique Baroque
de Versailles
qui aura lieu :
le vendredi 12 décembre
à 15h30
dans la Chapelle de la Maison.
Programme :
Chœurs préparatoires et probatoires de la Maîtrise du CMBV
Direction : Emmanuelle Gal
Noëls traditionnels
Les Pages du CMBV
Direction : Hélène Bruce
Premier Cantique spirituel de Pascal Collasse (1649-1709)
Les jeunes chanteurs (44 enfants au total) seront accompagnés à
l'orgue positif par Marie van Rhijn (chef de chant des Pages, au
CMBV) et par quelques étudiants du Département de musique ancienne du Conservatoire de Versailles.
Page 38
La Direction de la Maison
vous invite à la conférence
du
Docteur Alain de BROCA,
Neuropédiatre, Docteur en Philosophie,
Docteur en Sciences
Samedi 22 novembre 2014
À 10 heures dans la Grande Salle
Thème : La Vie jusqu’à sa Fin
Le docteur Alain de Broca place la relation humaine
au cœur de la médecine. Sa pratique privilégie le
soin et l’accompagnement.
L’Echo des Augustines 19 /
octobre-novembre-décembre 2014
Page 39
Ils nous ont quittés
Ayons une pensée pour eux :
Madame LE RAY
Madame BAURES
Madame GONAY
Monsieur COULBOIS
Madame GOURBAT
Mademoiselle POIRIER
Mademoiselle de SAINT LAURENT
Mademoiselle de PAMPELONNE
Madame HARICOT
Madame RAGOT
Madame SERRAZ
Mademoiselle GOUFFE
Mademoiselle DUFAURE
Monsieur REGNAULT
L’Echo des Augustines
BULLETIN TRIMESTRIEL n°19
Maison de retraite des Sœurs Augustines
23 rue Edouard Charton– 78000 Versailles
http://www.maisons-retraites-augustines.fr/versailles/