L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 1 L’Echo des Augustines Repas champêtre BULLETIN TRIMESTRIEL n°19 Octobre-novembre-décembre 2014 SOMMAIRE 3 4 5 10 12 14 15 16 18 20 22 25 28 30 34 35 36 37 38 39 Editorial Bienvenue aux nouveaux résidents Sur la route de Saint Jacques Les Activités dans la Maison : Repas champêtre Atelier créatif d’Isabelle C’est quoi l’atelier mémoire ? Pas de Vacances pour la Musique Merci Sœur Marie-Madeleine ! Les travaux de rénovation de l’Accueil et du Cloître Paroles de Résidents : Réaction d’un visiteur Interview de Monsieur Jean Forestier Voyage en Guadeloupe du petit-fils de Madame Celier Histoire Courte Histoire Vraie A la rencontre de : Isabelle MOREAU, animatrice Humour et Poésie : Acrostiche « les trains passent » Le saviez-vous ? Le Coin des Amis Concert de Musique Baroque Conférence du Docteur Alain de Broca Ils nous ont quittés. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 3 EDITORIAL Prendre soin … fait espérer ! PREVENIR l’avancée en âge, dit notre charte RESPECTER notre aîné tel qu’il est, c’est notre devise ENTOURER (l’) doit être une attitude constante NOMMER (le) déjà c’est le valoriser DONNER sans attendre le retour RESPIRER à son rythme est notre médecine ESTIMER l’urgence de la tâche comme marque de respect SOURIRE amorce le dialogue OFFRIR son bras permet d’adoucir les lendemains INVITER à être l’acteur toujours et encore … NOUER des liens … en priorité ! Christophe THOUVARD Avec les encouragements de M. MASQUELIER Page 4 Nous avons le plaisir de souhaiter la b i e n v e n u e aux résidents qui sont arrivés ces derniers mois aux Augustines. Bienvenue et Bon emménagement à : Madame Monique ROBERT Monsieur et Madame Michel FOUGERAT Madame Germaine GUILLOT Monsieur Jacques de BAUFFREMONT Monsieur Yves HURE-RENOUARD Monsieur Louis CAUZIT Madame Emilienne METAIRIE Madame Marie-Louise CHAUMONT Madame Geneviève FAYET Madame Madeleine de MONTLEAU L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 5 « CAMINO DEL NORTE », SANTIAGO ! …ou trois semaines de mendicité sous l’œil de la Providence Avec une sœur, du 1er au 21 août, nous sommes parties marcher en direction du tombeau de St Jacques, comme tant d’autres pèlerins depuis le IXème siècle, depuis San Sébastian (frontière espagnole) jusqu’à Oviedo : environ 450 km. Appartenant à un ordre religieux vivant de la Providence, nous avons désiré vivre d’un peu plus près ce choix de mendicité, càd « en le sentant au jour le jour » : n’ayant pas un rond en poche, et sans connaitre la langue espagnole. Nous avions juste à faire confiance à Dieu et aux personnes que nous allions rencontrer au hasard. La gentillesse naturelle des personnes, -de tout type !-, croisées sur le Chemin, nous a émerveillées ! C’est d’ailleurs l’une des plus grandes joies de tous les pèlerins, à l’unanimité : la richesse inouïe des rencontres. Sur le chemin, tout se simplifie, les façades tombent : se rendre service est une joie. C’est spontané. Cela est encore plus flagrant quand on n’a absolument rien : ni nourriture, ni logement, ni tente, ainsi chaque jour. Toute rencontre devient un cadeau ! Sur le chemin du pèlerin, quelles impressions profondes ! Multiples sont les joies de la marche sur le « Camino del Norte » ! Joies pour tout marcheur, même athée …et il y en a beaucoup, croyez-moi ! Page 6 (Mais à notre avis, la plupart ne sont pas des vrais !). Pour nous ces joies tournent en louange ! Les différences de confessions, d’opinions, de style de vie …, ne semblent plus trop être des obstacles aux rencontres, aux riches échanges: nous vivons fondamentalement la même expérience : une longue marche vers un but commun, St Jacques, avec ses mêmes fatigues et petites misères (ampoules, tendinites, gastro…), ses mêmes efforts déployés sous le chaud soleil ou les intempéries : même marche parcourue depuis au moins 1200 ans par nos prédécesseurs, jalonnée de si nombreux vestiges, et nous sentons fortement combien nous appartenons à cette antique lignée. Cela nous rapproche, nous introduit dans une solidarité spontanée. …Et c’est pourquoi il est plus facile de parler des choses du cœur, L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 7 sans trop de masque, de nous entraider en intégrant nos différences. En Espagne, les gens sont particulièrement étonnés, -voire ébahis !-, de croiser 2 religieuses avec sac à dos marchant comme pèlerines. Pourtant cela « éclate » que nous sommes des vraies ! Nous avons les habits du Moyen-âge ! Cet aspect leur fait plaisir : nous sommes jugées « authentiques », ajustées au pèlerinage! En fait, nous pouvons témoigner de Dieu présent dans notre vie, sans forcément parler, mais simplement aussi en marchant sur la route. Nous pouvons vivre notre rythme de vie religieuse presque intégralement : oraison en silence 1 heure matin et 1h le soir, office de laudes et de vêpres, messe, et au moins un chapelet si ce n’est 2, 3 ou 4 ! Les intentions de prière que nous portons à Dieu sont nombreuses …et se multiplient en cours de route, et c’est beau ! Toute occasion ou Page 8 rencontre devient matière à prier concrètement pour des personnes réelles, ou celles que l’on nous confie. Nous prions aussi systématiquement « pour ceux qui nous ont logées et ceux qui nous ont donné à manger » … et pour ceux qui vont le faire !!! A Bilbao, Johannès, un jeune allemand, a voulu nous confier sa peine de voir beaucoup d’autres pèlerins se lever très tôt et faire « la course à l’auberge», afin d’être sûrs d’avoir un lit le soir (en raison du grand nombre de marcheurs, les gites sont pleins déjà très tôt dans la journée). « Je cherche mon chemin ! » nous a-t-il confié. « Comment le trouver ? ». Nous l’avons revu plusieurs fois ensuite… Radieux, il nous a dit : « Merci !!! J’ai trouvé mon chemin ! ». Nous contemplons également … l’Océan immense, ses falaises vertigineuses, …ou insolites : des grottes qui s’enfoncent dans la falaise en creusant des tunnels qui plus loin se terminent parfois par des mini-plages …à l’intérieur des terres ! Nous pouvons même entendre la marée monter en grondant sous nos pieds ! C’est que nous avons choisi le « Camino del Norte » ! il sera suivi, à partir d’Oviedo, du « Camino primitivo » : c'est-à-dire le plus ancien de tous les chemins de St Jacques (plus ancien encore que le chemin du Puy en Velay : Xème siècle) : il s’agit de l’itinéraire suivi dès le IXème siècle par le roi Alfonso II, lorsqu’on apprit la découverte des reliques de St Jacques en Espagne. Même des pèlerins qui empruntaient le chemin français faisaient le détour par Oviedo où l’on vénère, depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui, une relique du Christ appelée « Suaire d’Oviedo ». On disait : «Qui va à St Jacques et ne va pas à St Sauveur L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 9 (= Oviedo) vénère le serviteur et délaisse le Maître ». Il nous reste donc,-puisse le Seigneur nous le permettre !-, après avoir vénéré le Maître, à rejoindre, en trois semaines encore, son Serviteur Jacques, …et un peu plus loin, le Finistère : là où s’est échoué le petit esquif qui en avait amené les restes, poussé par le vent jusqu’aux côtes espagnoles ; là où le pèlerin va traditionnellement jeter ses vieilles chaussures et tous ses vêtements troués et sales, dans un trou conçu tout exprès, afin de tout brûler! Puis le pèlerin va au bord de l’Océan, là où la terre finit vraiment : il va y chercher une « vraie » coquille St Jacques et il authentifiera ainsi son pèlerinage, bel et bien parcouru jusqu’à la fin de la terre. Sœur Marie Jean Page 10 Repas champêtre A l’occasion de l’arrivée de l’été, la maison a organisé un repas champêtre, il était prévu en Juin mais c’était sans compter sur les caprices du temps…. Le 30 Juillet 2014, dans le jardin ombragé de la maison, 35 résidents ont profité d’un vrai moment de détente avec de belles tables et un délicieux menu. L’Echo des Augustines 19 / On avait l’impression d’ être en vacances en famille… Nathalie. octobre-novembre-décembre 2014 Page 11 Page 12 ATELIER CREATIF A l’école, je réalisais des objets en pinces à linge en bois, alors pourquoi ne pas le faire avec des résidents ! Il fallait trouver un objet qui puisse être utile et leur servir. Un porte-courrier peut-être ! Je crée un modèle et le fais voir à des résidents du petit salon Sainte-Marie en leur suggérant cet atelier. Les personnes sont partantes mais quelques-unes pensent que c’est un peu difficile ! Chaque personne fait à son rythme. Je vais voir chacune d’entre elles pour les aider, les accompagner dans les gestes en cas de besoin. Une dame dit : « C’est un jeu de patience ! » mais elle y met tout son cœur, elle prend le rythme du travail à la chaine ! Un jour, la fille d’une résidente s’est prise au jeu en aidant sa maman. Exercice pas toujours facile dans la reconnaissance des formes et, du coup, dans l’assemblage des pinces. Où mettre la colle ? Tantôt sur le côté d’une demi-pince, tantôt sur toute la face plate… Si la colle n’est pas mise au bon endroit, ce n’est pas grave, nous essuyons et recommençons, le temps nécessaire. Je dédramatise régulièrement, les sourires apparaissent sur les visages. Durant cet atelier, aucun bruit. Les résidents sont très attentionnés à ce qu’ils font, sont méticuleux, ne pensent à rien d’autre. Une musique douce, avec le bruit de la mer, des mouettes, des oiseaux…, permet de se détendre un peu. Parfois, le personnel ou des stagiaires participent en aidant les résidents. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 13 Pendant ou même après le goûter, quelques résidentes continuent. A la fin de la réalisation, ils disent que cela n’a pas été si difficile que cela ! Les résidents ont ensuite verni pour garder l’objet naturel. Quelle satisfaction ! Ils sont souriants, heureux de l’avoir fait ! Un résident dit « C’est incroyable ce que l’on peut faire avec des pinces à linge ! » Au départ, le groupe était constitué de 5 personnes, puis, voyant les réalisations, d’autres résidents se sont joints au groupe progressivement. D’autres objets sont en cours de réalisation et nous pensons déjà au marché de Noël. Une résidente a fait également un dessous de plat. Isabelle Page 14 C’est quoi l’atelier mémoire ? Et bien venez nous retrouver le mardi à 15 heures dans la grande salle. En quelques lignes, voilà un résumé. C’est un moment très agréable qui fait travailler « nos méninges » et puis, nous nous retrouvons entre amis résidents. C’est aussi un moment de plaisir. Il nous faut rassembler des mots coupés, démêler des objets mal rangés, les pièces qui restent dans le porte-monnaie après avoir joué à cache cache, la couleur de la perle du collier qui s’enfile et doit retrouver sa place, des rébus, des intrus qui s’imposent et aussi du calcul mental et tout cela de différentes forces. Enfin, plein de diversités qu’il faut deviner. Venez, c’est sympa et vous reviendrez ! Merci à Nathalie qui, en plus, ne nous laisse pas partir sans nous offrir une collation, qui fait du bien à nos neurones ! Madame Petit et Madame Guillemette L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 15 Pas de Vacances pour la Musique Les moustiques, bourdons et autres bestioles étant restés bien discrets cet été, c’est sans regret pour leur musique que nous leur avons préféré le piano, le violon ou la guitare. Et oui, croyez-le, ces trois instruments ont charmé les oreilles des résidents présents, et le signataire peut témoigner des grands moments qu’il a vécus lorsque le violoniste, Monsieur Hoffer, un habitué de la Maison (pour ne citer que lui), a magnifié un programme au goût de tous. Comment résister, à la fin du concert, à aller lui dire merci pour avoir si bien traduit ce qu’ont voulu exprimer les Bach, Beethoven, Liszt ou Ravel. De ces moments privilégiés, foi de résident, on en redemande ! Monsieur Masquelier Page 16 Merci Sœur Marie-Madeleine ! Sœur Marie-Madeleine Richet, religieuse auxiliatrice, est arrivée il y a 7 ans dans la Maison des Augustines. Depuis 6 ans, chaque mardi, c’est elle qui vous accueille à la bibliothèque, elle vous conseille et vous guide dans le choix de vos lectures. D’abord située dans le couloir menant à la chapelle, c’est en 2010 que la « bibliothèque » s’est installée dans les nouveaux locaux du bâtiment Sainte Monique. Sœur MarieMadeleine, avec constance et patience, a mené à bien le déménagement, le tri et le classement des livres dans leurs nouvelles armoires. Et depuis, avec l’aide de Sœur Odile de Gonneville, de Madame de Chivré et l’arrivée de Madame Marie-Thérèse de La Taille, bénévole, la bibliothèque vous présente des livres nouvellement recouverts et attrayants. A la demande de Sœur Marie-Madeleine qui souhaite se retirer, c’est Madame Martine Groleau, bénévole, bibliothécaire à la « bibliothèque pour tous », qui a accepté de prendre la suite. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 17 Nous remercions vivement Sœur Marie-Madeleine de son dévouement au long de toutes ces années et souhaitons à Martine Groleau la bienvenue dans la maison. Les activités autour du livre * La « Bibliothèque » sera ouverte, à Sainte Monique, tous les mardis de 14h à 16h. Vous y trouverez, des biographies, des témoignages ou livres d’histoires, des romans de toutes sortes …et en présentoir les livres nouvellement acquis. Vous pourrez choisir de prendre des exemplaires écrits en gros caractères. * La « Bibliothèque vient à vous » : le jeudi à partir de 14h et le mardi sur demande, visites dans les chambres. Des bénévoles viendront dans votre chambre vous proposer des lectures, livres ou revues. * La « Bibliothèque sonore » : prêt gratuit d’un lecteur audio et de « livres lus » sous forme de CD. Plusieurs centaines de titres au catalogue. Sur demande, une bénévole viendra vous voir. * La « Lecture partagée » : lecture à haute voix suivie d’un échange, salle de la bibliothèque Sainte Monique le jeudi de 15h à 16h. Pour plus de renseignements, merci de contacter Nathalie. Page 18 Les Travaux de Rénovation de l’Accueil et du Cloître Voilà presque quatre mois que nous avons lancé ce chantier ambitieux : il a d’abord fallu travailler le réseau électrique, puis creuser dans le sol du cloître pour créer la nouvelle rampe d’accès en pente douce et enfin couler la dalle de béton. Du côté de l’accueil, les travaux progressent aussi : nouvelles cloisons, dalles en pierre : on commence à deviner le nouvel accueil. L’environnement bruyant et poussiéreux demande à chacun d’être patient. Merci à vous, résidents, membres du personnel (particulièrement les hôtesses d’accueil) et visiteurs, de votre compréhension. A Noël, la Maison vous accueillera dans un espace entièrement rénové ! L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 19 Page 20 Paroles de résidents Réaction d’un visiteur La porte de Ste Rita s’ouvrit lentement devant Madame Delhougne et trois visiteurs. Un silence profond enveloppait la petite salle. Dans son coin l’ordinateur paisible attendait une cliente. Un pot de fleurs variées éclairait la pièce aux teintes uniformes. Douze dames, quatre par table, en silence profond, est-ce possible ? On n’a jamais vu cela : un groupe de dames qui ne papotent pas…. Que font-elles donc ? De la méditation transcendantale peut-être ? Mais non, elles tiennent en main des cartes à jouer. Tout à coup une voix s’élève : « Trois piques. » Voilà, rien d’étonnant. Freud n’a-t-il pas essayé de nous convaincre qu’en chacun de nous repose un germe d’agressivité qui ne cherche qu’à s’extérioriser ? Alors dans ce silence…. Mais trois piques, cela pourrait être dangereux. La réponse est donnée immédiatement, plus calme : « Quatre trèfles ». Y aurait-il parmi eux un trèfle à quatre feuilles ? Ce n’est pas précis. Au temps jadis, le trèfle signifiait la réussite économique. Cela donne un peu d’espérance. Une autre remarque suit : « C’est vous le mort. » Rien ne pouvait faire prévoir une chose pareille. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 21 Alors fermons la porte et laissons-les se débrouiller avec les décisions à prendre. C’est tout de même plus prudent. Nous risquerions de rester sur le Carreau. Il s’agissait, paraît-il, d’une partie de BRIDGE. Pourquoi mettre toujours de l’anglais partout et ne pas parler tout simplement de PONT ?.... Mercredi prochain, les mêmes se retrouveront pour une nouvelle séance. Il faut vraiment être « fana ». d’après Béatrice de Sinçay Page 22 Interview de Monsieur Jean Forestier Par Béatrice de Sinçay Dès que vous avez commencé le cycle scolaire, vous avez su que vous aviez un intérêt particulier pour les sciences appliquées. Oui, mais ce n’était pas étonnant. Mon grand-père était ingénieur et a travaillé sur les premiers chemins de fer français ; mon père était aussi ingénieur et mon fils qui est ingénieur du génie maritime visite fréquemment la Chine. Après le bac, j’ai fait l’Ecole des Mines de St Etienne. Et où avez-vous travaillé d’abord ? Je pensais travailler sur place mais les mines de St Etienne ont été fermées par manque de charbon. On m’a offert d’aller à Madagascar pour m’occuper des mines. Pour cela j’ai dû faire une année à l’Ecole des Mines de Paris pour me spécialiser en géologie. J’ai fait ensuite mon Service militaire aux Petites Ecuries de Versailles où se trouvait alors un Etat-Major de l’Armée de l’Air. Comme on ne pouvait pas me loger, je rentrais tous les soirs chez mes parents à Paris. Cela n’a pas été un Service militaire pénible…. Vous vous êtes ensuite marié ? Oui. Et quatre jours après je partais pour Madagas- L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 23 car. Cela n’a pas d’abord été facile car je venais de me marier et les parents de ma femme n’étaient pas en faveur de la voir quitter la France. Nous sommes partis en avion sur un DC3 qui a fait au moins trois escales avant de nous amener à destination. J’ai travaillé dans la région de Tananarive au service de contrôle des mines de quartz. On se servait alors beaucoup de quartz dans la fabrication des appareils de radio à fréquence constante. Vous avez dû vous faire au climat de Madagascar ? Oui. Tout le monde sait que Madagascar est dans l’hémisphère Sud. Le mois de décembre est en saison chaude. Alors à la Messe de Minuit, le jour de Noël, sous un beau ciel étoilé, toutes les femmes étaient en robes d’été de toutes couleurs avec manches courtes et les hommes en chemises. Cela nous changeait radicalement de nos Noël français. Nous sommes restés trois ans dans cette île ; la famille s’est agrandie de deux enfants. Puis nous sommes revenus en France par bateau, à travers la Mer Rouge et le canal de Suez. Vous avez alors trouvé un autre emploi ? J’ai travaillé pendant un an en région parisienne dans une maison qui faisait du matériel électrique, puis je suis entré au Commissariat de l’Energie Atomique (CEA). La première chose qui m’a été demandée a été de collaborer à la construction de deux piles G1 et G2 près de Marcoule, puis d’une autre, la pile G3, en Bretagne. Page 24 Interview de Monsieur Jean Forestier (suite) Vous êtes toujours resté en France ? Non, je suis allé une vingtaine de fois en Espagne pour contrôler la construction d’un réacteur dont le mo- dèle était emprunté à l’EDF. J’ai été aussi envoyé au Québec pour exécuter le contrôle d’une usine, pour la séparation isotopique, dans une entreprise qui s’appelle CANADIF. J’ai été aussi pour EURODIF en Suède où la construction d’une Pile était en projet. J’ai été en Afrique du Sud avant l’arrivée de Nelson Mandela pour donner des informations sur les réacteurs français et aider à réaliser un projet de centrale nucléaire. J’ai senti alors combien la tension entre Blancs et Noirs était forte. J’ai ensuite bénéficié de la loi proposée par Mitterrand, qui ramenait l’âge de la retraite à 55 ans pour ceux qui travaillaient dans l’énergie atomique et pour les mineurs. Vous avez alors profité de votre retraite ? Oui. J’habitais Montrouge et j’ai été élu au Conseil Municipal où j’ai été l’adjoint du Maire pendant plusieurs années. Nous avons aussi beaucoup voyagé : Tunisie, Algérie, Maroc. En Egypte nous avons remonté le Nil jusqu’à Assouan et avons admiré entre autres la Vallée des Rois et la Vallée des Reines. En Argentine, nous avons vu des pyramides aussi hautes que celles d’Egypte ; nous avons été aussi au Yucatan, une province du Mexique dont la capitale est Cancun. Ainsi nous avons bien profité de ce temps de retraite. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 25 Voyage en Guadeloupe, en août 2014, de Amance Dennery, petit-fils de Mme Celier Je suis allé en Guadeloupe avec Maman et ma sœur, nommée juge auprès du tribunal de Basse-Terre…..On a trouvé des plages de sable blanc avec des cocotiers, des plages de sable noir, des cascades très impressionnantes et une température assez chaude. C’est la saison humide avec des averses tropicales très fortes; beaucoup de moustiques, pas de chikungugna !!...Nous nous sommes baignés dans une eau transparente et chaude (28°), où nous avons admiré différents poissons, grâce à nos masque-tuba et nos palmes, puis dans une cascade; nous avons goûté des fruits exotiques, visité une plantation de café et la maison du cacao…Sur une petite île, Petite Terre, réserve naturelle, beaucoup d’iguanes, je nage avec un jeune requin-citron, je vois un dauphin. Ma sœur a vu des tortues marines, un barracuda et une raie léopard. A terre, des iguanes, des bernard-l’hermite; déjeuner avec du poisson cuit au barbecue. Page 26 Un jour, visite du jardin botanique, nombreuses espèces de fleurs et d’arbres tropicaux. Déjeuner au restaurant panoramique qui donne sur la mer des Caraïbes. Promenade en kayak de mer avec étoiles de mer et daurades, puis dans la mangrove qui sépare la terre et la mer, avec des écosystèmes fragiles, à protéger; au retour totalement trempés par une averse tropicale. Ma sœur essaie des produits locaux pour les repas, mais je n’aime pas la patate douce, la christophine ou les bananes cuites!...Le 26 août, nous faisons notre baptême de plongée, avec chacun un moniteur: grâce aux bouteilles, nous pouvons descendre à 3 mètres sous l’eau et voir encore beaucoup plus de poissons, très belle promenade!! Parmi les expériences du séjour: - le bain d’eau chauffée par le volcan de la Soufrière, à 45° dans un bassin formé par des rochers. - les tortues marines que j’ai vues plusieurs fois. - l’accrobranche dans la forêt tropicale, parfois à 30 mètres de hauteur. - le parc zoologique où l’on voit des ratons-laveurs et des jaguars. - la baignade près de la Pointe des Châteaux, protégée des vagues par la barrière de corail. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 27 Et après tout ce beau séjour, retour en avion pour reprendre l’école!! « Ce sont les meilleures vacances que j’ai jamais eues!! » Amance. Page 28 HISTOIRE COURTE HISTOIRE VRAIE Nous avions des amis qui possédaient, un peu à l’ouest d’Arromanches, dans un coin perdu de la campagne normande, une grande maison que les Villageois appelaient pompeusement un château. Tout proche se trouvait un petit cimetière anglais admirablement entretenu par les jardiniers de Sa Majesté britannique. On avait coutume de déposer et de venir rechercher au château, dont les hôtes étaient accueillants et « english speaking », les pèlerins qui venaient honorer leurs parents ou amis, victimes de la guerre. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 29 Cimetière britannique Dans ce cimetière reposent des soldats tués dans les premiers jours du Débarquement ; 979 combattants, dont 630 Britanniques, 21 Canadiens, 1 Australien, 1 Polonais et 326 Allemands. Une pergola recouverte de plantes odoriférantes agrémente le lieu en belle saison. Situation : sur la D87 entre Ryes et Bazenville Un jour débarque un jeune Gallois qui vient, chargé des larmes de sa belle-sœur, prier sur la tombe de son frère. Il est midi. On l’invite au repas. Il mange avec plaisir, explique que, chez lui, on finit les bouteilles… Le temps passe. Le taxi arrive pour le départ. « On pourrait peut-être passer au cimetière. » « Non, non, dit le chauffeur, nous sommes déjà juste pour le train. » « Well, dit le jeune Gallois un peu penaud tout de même, je dirai que j’y suis allé. » En route pour Cardiff ! J Bbz Page 30 A la rencontre d’Isabelle MOREAU, Animatrice. Merci Isabelle de vous présenter à nos lecteurs : Isabelle : Après avoir habité en Seine et Marne, près du parc Disneyland, je suis maintenant à Rambouillet, ce qui est plus rapide pour venir à Versailles. J’ai eu un parcours professionnel ponctué d’étapes diverses, et, si je fais un bilan aujourd’hui, je peux dire que j’ai eu la grande chance d’avoir toujours pu choisir mon métier et que mes missions m’ont toujours amenée à aider et accompagner des personnes. Pouvez-vous nous parler de ces missions ? Isabelle : J’ai une maitrise en psychologie du travail qui m’a permis de découvrir les questions relatives à l’emploi, à la formation et à l’animation. A la sortie du CNAM, j’ai été embauchée dans un cabinet de recrutement. Puis je suis intervenue dans plusieurs centres de formation en insertion professionnelle, en tant que formatrice, pour accompagner des jeunes en échec scolaire. Il s’agissait de les évaluer, d’élaborer avec eux un projet professionnel, de les aider dans leur recherche de stages… pour leur permettre d’accéder à une formation et d’acquérir un métier. On m’a ensuite proposé différentes missions comme : re- L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 31 dynamiser des équipes de travail, accompagner des personnes en recherche d’emploi, des jeunes en difficultés…en lien avec l’ANPE. Mais qu’est-ce qui vous a amené à la Maison de Retraite des Augustines ? Isabelle : Déjà toute jeune, j’étais très liée avec ma grand-mère qui avait été malade, et dans sa vieillesse j’ai pu l’accompagner jusqu’à la fin de sa vie. La même année, j’ai perdu aussi mon grandpère. Ces événements familiaux m’ont amenée à me former et à réfléchir plus profondément sur le sens de la vie et de la mort. Pendant plusieurs mois, j’ai fait des gardes de nuit, à domicile, auprès de personnes Alzheimer, malades ou en fin de vie et j’ai pu aider leurs familles. Les personnes en fin de vie nous apprennent à vivre. Il faut les écouter, leur « donner », mais aussi savoir « recevoir » tout ce qu’elles nous apportent. Puis souhaitant revenir dans une structure, en mai 2010, je suis entrée comme responsable de secteur dans une entreprise « d’aide à la personne » à Versailles. Elle intervenait auprès de certains résidents de la Maison des Augustines. J’ai donc commencé à venir en externe et c’est à ce moment-là que j’ai découvert la Maison. Tout naturellement, lorsque qu’un poste a été à pourvoir, pour recruter une 3 ème animatrice, j’ai postulé, et ayant été retenue, j’ai été engagée en décembre 2013. Alors que faites-vous ? Isabelle : J’ai un mi-temps tourné essentiellement vers l’accompagnement individuel des résidents qui Page 32 ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, sortir de leur chambre. Ils me sont signalés par mes collègues animatrices, l’infirmière coordinatrice, la psychologue, les aides-soignantes ou la direction. Je les visite et les aide à conserver ou reprendre des réflexes ou habitudes, dans le respect de leurs souhaits. Ainsi plusieurs personnes se sont remises au tricot, d’autres jouent avec moi, d’autres encore me racontent leurs souvenirs…Quand j’interviens le dimanche (toutes les 3 semaines) je propose divers ateliers (pâtisserie, mime…) dans la grande salle. Vous avez dit que vous étiez la 3ème, mais vous semblez agir seule ? Isabelle : Non, non, nous sommes 3 dans l’« équipe d’animation » de la Maison. Nathalie est en charge des animations de la grande salle (contacte les intervenants extérieurs, anime des ateliers, organise les repas à thème…), prévoit les sorties et voyages, et fait des visites personnalisées en lien avec Carla et le personnel soignant (toucher sensoriel, réflexologie plantaire avec l’accord du docteur Apikian). Elle gère aussi le petit magasin, rédige le livret des animations et s’occupe de l’atelier WEB. Théodora propose des activités spécifiques aux résidents qui restent dans les petits salons (musique, stimulation multi-sensorielle…) ainsi que des ateliers pour les résidents autonomes (poterie, …) Elle est également en charge du site de la Maison de retraite. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 33 Nous sommes complémentaires, chacune gère sa mission avec des moments d’échanges ou de mises en commun. Théodora étant en congé de maternité, je la remplace dans les petits salons. En conclusion : Isabelle : Je ne regrette rien, être auprès des personnes âgées et dépendantes m’apprend à vivre l’instant présent. Chaque personne est unique, je cherche toujours à améliorer ma manière de faire, à augmenter ma créativité, ou mon imagination, pour arriver à lui procurer un peu de bien-être. Je souhaite lui apporter la joie, être un rayon de soleil dans sa journée. J’aime ce que je fais et cette mission d’animatrice me correspond bien. Interview réalisée par Madame VALENTIN Page 34 Humour & Poésie ...LES TRAINS PASSENT... Acrostiche de Monsieur MASQUELIER L e sujet est banal, j’en conviens humblement. E n plus, rimer pour ça, quelle perte de temps ! S auf que les trains passant sont quand même embêtants. T ous bruyants, ils vous sonnent sans ménagement. R aison me faut garder, car, à la vérité, A ucun bruit ne traverse murs et fenêtres, I l règne un silence, gage de bien-être. N otre home est, de leur vacarme, abrité. S oeurs bien aimées, hélas, n’êtes pas protégées. P lus proches de l’enfer, je veux parler des trains, A u lieu de vous plaindre, êtes pleines d’entrain. S oeurs, qui pour nous priez, et pourtant mal logées, S ommes assurés que vous serez récompensées, E t que là-haut les trains, sur de divins essieux, N e pourront être, c’est juré, que silencieux. T rain d’enfer, train du ciel, vont bon train mes pensées... Gare des Chantiers, autrefois. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Le saviez-vous ? Page 35 ? Savez-vous que la conférence des sœurs de saint Jean du samedi à 10 heures est retransmise par la chaine intérieure ? Savez-vous que les films diffusés dans la grande salle sont également retransmis sur la chaine intérieure ? Savez-vous que depuis le 15 septembre dernier, le petit magasin est ouvert tous les jours de la semaine ? Les lundis, mardis, jeudis de 10h à 11h et les mercredis et vendredis de 15h à 16h30. Savez-vous que des étudiants du lycée N.D. du Grandchamp viennent déjeuner en salle à manger, une fois par semaine tout au long de l’année scolaire, pour partager un moment convivial avec les résidents ? Savez-vous que l’atelier Poterie continue avec Laura, en attendant le retour de Théodora ? Savez-vous que, si vous aimez chanter, vous pouvez rejoindre la chorale de la Maison ? Les répétitions ont lieu tous les jeudis dans la Grande salle à 14 h. Savez-vous que cette année notre marché de Noël aura lieu les 12 et 13 décembre, de 14h à 17 heures, dans la grande salle ? Savez-vous que la Passerelle mesure 44 mètres entre les deux portails ? Pour marcher 100 mètres, vous devez donc faire 1 aller retour + 1/4 de passerelle. Et pour réaliser 1 km, 10 fois plus ! Savez-vous que, pour les invités, l’accès au self se fait sur inscription la veille au plus tard ? Page 36 Le Coin des Amis L’Association des Amis de la Maison a invité, le samedi 11 octobre, Monsieur François-Xavier BELLAMY, Agrégé de philosophie et Maire Adjoint de Versailles pour nous parler de la transmission. Résidents et versaillais se sont retrouvés nombreux dans une salle comble. La conférence pouvait également être suivie en direct dans les chambres sur le canal interne de la Maison. Pour Monsieur BELLAMY, « il n’est pas de plus urgente ni de plus belle mission que de transmettre l’héritage culturel, qui peut seul constituer pour l’avenir l’unité de notre pays, en même temps que la liberté de ceux qui y vivront ». La conférence a été suivie d’un temps de questions/ réponses puis d’une séance de dédicace. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 37 Les Amis de la Maison Saint Augustin vous invitent à un concert donné par : la Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles qui aura lieu : le vendredi 12 décembre à 15h30 dans la Chapelle de la Maison. Programme : Chœurs préparatoires et probatoires de la Maîtrise du CMBV Direction : Emmanuelle Gal Noëls traditionnels Les Pages du CMBV Direction : Hélène Bruce Premier Cantique spirituel de Pascal Collasse (1649-1709) Les jeunes chanteurs (44 enfants au total) seront accompagnés à l'orgue positif par Marie van Rhijn (chef de chant des Pages, au CMBV) et par quelques étudiants du Département de musique ancienne du Conservatoire de Versailles. Page 38 La Direction de la Maison vous invite à la conférence du Docteur Alain de BROCA, Neuropédiatre, Docteur en Philosophie, Docteur en Sciences Samedi 22 novembre 2014 À 10 heures dans la Grande Salle Thème : La Vie jusqu’à sa Fin Le docteur Alain de Broca place la relation humaine au cœur de la médecine. Sa pratique privilégie le soin et l’accompagnement. L’Echo des Augustines 19 / octobre-novembre-décembre 2014 Page 39 Ils nous ont quittés Ayons une pensée pour eux : Madame LE RAY Madame BAURES Madame GONAY Monsieur COULBOIS Madame GOURBAT Mademoiselle POIRIER Mademoiselle de SAINT LAURENT Mademoiselle de PAMPELONNE Madame HARICOT Madame RAGOT Madame SERRAZ Mademoiselle GOUFFE Mademoiselle DUFAURE Monsieur REGNAULT L’Echo des Augustines BULLETIN TRIMESTRIEL n°19 Maison de retraite des Sœurs Augustines 23 rue Edouard Charton– 78000 Versailles http://www.maisons-retraites-augustines.fr/versailles/
© Copyright 2025 ExpyDoc