Diagnostic Acrola Kervijen_2012-juil2014

Plan national d'actions du « Phragmite aquatique » 2010 – 2014
Conservation du Phragmite aquatique en Bretagne – Déclinaison du plan d'actions – année 2012
Diagnostic du site de Kervijen
Avril 2014
Cette action de conservation du Phragmite
aquatique en Bretagne en 2012 est cofinancée
par l'Union européenne. L'Europe s'engage en
Bretagne avec le Fonds Européen de
Développement Régional.
Rédaction : David HEMERY (association Grumpy Nature) [email protected]
Cartographie : Morgane HUTEAU, Bretagne Vivante – SEPNB et David HEMERY association Grumpy Nature
Relecture :
Christine BLAIZE (Coordinatrice du PNA Phragmite aquatiquepour la DREAL de Bretagne, Bretagne Vivante - SEPNB)
Céline DEGREMONT (Responsable du pôle Connaissance et Conservation, Bretagne Vivante – SEPNB)
Michel LEDARD (Dréal Bretagne)
Jacques CITOLEUX (Conseil Général du Finistère)
Olivier ROBIN (Pole milieux naturels, EPAB)
Mention bibliographique :
HEMERY D. 2014 – Diagnostic du site de Kervijen. Déclinaison du plan d'actions en Bretagne en 2012. Plan national d'actions du Phragmite aquatique. Dréal
Bretagne, Bretagne Vivante – SEPNB. Brest. 36 pp.
Remerciement
Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant apporté leur concours au bon développement de ce travail, en particulier le personnel de l'EPAB et à Monsieur
CITOLEUX du Conseil Général du Finistère.
Nos remercions chaleureusement Monsieur HEMON pour le don gracieux de ses photographies du site de Kervijen.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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Sommaire
INTRODUCTION ....................................................................................................................................................................................................................................... 4
PARTIE 1 : ANALYSE QUALITATIVE..................................................................................................................................................................................................... 4
1. Description générale du site ................................................................................................................................................................................................................ 4
2. Fonctionnement hydraulique ............................................................................................................................................................................................................... 7
3. Usages................................................................................................................................................................................................................................................ 10
4. Milieux périphériques (carte 4) ......................................................................................................................................................................................................... 11
5. Habitats de la Directive ..................................................................................................................................................................................................................... 13
6. Données naturalistes historiques ....................................................................................................................................................................................................... 14
7. Habitats du Phragmite aquatique ....................................................................................................................................................................................................... 18
8. Préconisations de gestion................................................................................................................................................................................................................... 21
PARTIE 2 : ANALYSE QUANTITATIVE ET COMPARAISON DES SITES DIAGNOSTIQUÉS EN 2011 ........................................................................................ 26
Grille 1 : qualité du contexte environnemental...................................................................................................................................................................................... 26
Grille 2 : état des habitats fonctionnels ................................................................................................................................................................................................. 30
Grille de synthèse : opportunité d'intervention ...................................................................................................................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................................................................................................... 34
ANNEXE 1: Toponymie sur le site de Kervijen.................................................................................................................................................................................... 35
ANNEXE 2 Typologie des habitats fonctionnels (habitats de l'espèce) ................................................................................................................................................ 36
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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INTRODUCTION
Ce document est à la fois un état de référence des habitats fonctionnels du Phragmite aquatique présents sur le site (cf. carte 6) et une analyse des données
environnementales et naturalistes amenant des propositions de gestion sous l'angle des exigences écologiques du Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola.
Ainsi, l'objectif du diagnostic est de proposer une aide à la décision, en apportant des arguments naturalistes sur lesquels le gestionnaire et le propriétaire de l'espace
naturel peuvent s'appuyer pour la mise en œuvre de cette gestion et dans leur négociation.
Rappelons également que le Phragmite aquatique est une espèce parapluie et que sa disparition est causée par des menaces bien souvent communes à l'ensemble des
espèces menacées de zones humides (roselières et prairies). Sa conservation peut donc bénéficier également à ces espèces.
PARTIE 1 : ANALYSE QUALITATIVE
1. Description générale du site
• Identification :
− Département : Finistère
− Communes : Plomodiern et Ploeven
− Lieu-dit : Kervijen
− Numéro attribué dans la déclinaison
régionale du plan d'actions : 12
• Localisation (carte 1) :
Périmètre du site en rouge : espace favorable et
potentiellement favorable moyennant une gestion
adéquate de la végétation et des activités.
• Surface : 37 ha
Vanne amont
Vanne avale
• Position du repère (point noir, carte 1) :
Latitude :
48°15'47,96''N ;
Longitude :
4°26'86,76''O
Lambert 93 : X:160253,19 Y: 6808685,32
0
200 m
Carte 1 : Site de Kervijen, périmètre et emplacements des vannes (points rouges)
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• Protections réglementaires : Aucune. Toutefois, le site figure à l'inventaire des ZNIEFF.
• Réserve de chasse : aucune.
• L'activité de pêche est gérée par l'AAPPMA de Châteaulin. Une réserve de pêche existe sur le Kerharo sur une distance de 50 mètres de part et d'autre de
l'ouvrage amont.
• Foncier :
− Propriétés publiques acquises au titre de la conservation de la nature : aucune.
Les 22 hectares de zone humide, soit 59,5% du périmètre retenu, ont été acquis au titre de la politique "espaces naturels sensibles du Conseil général" entre
1995 et 2001 (carte 2).
−
Périmètre de la stratégie du Conservatoire du littoral 2005 – 2050 (version avril 2006) : aucun.
−
Convention internationale ou de gestion :
aucune.
−
Propriété du Cren (Bretagne Vivante en
Bretagne) : aucune.
−
Parc naturel régional d'Armorique : hors du
périmètre du PNR. Le marais de Kervijen
est accolé à la limite du Parc naturel marin
d'Iroise.
• Gestion : Aucun plan de gestion n'est rédigé à ce
jour.
Le Conseil Général du Finistère, propriétaire du
marais a confié, en 2003, à la Communauté de
Communes du Pays de Châteaulin et du Porzay la
gestion hydraulique du marais. Depuis 2012, un
transfert de compétences entre la CCPCP et
l'Etablissement Public d'Aménagement de la Baie
de Douarnenez (EPAB) a vu la gestion de Kervijen
passée aux mains de ce dernier (cf. paragraphe 3).
Le marais de Kervijen est principalement valorisé
pour son rôle épurateur dans le cadre de la lutte
contre les marées vertes. Deux ouvrages ont été
installés en 2003 pour permettre la dérivation du
0
200 m
Carte 2 : Foncier sur le marais de Kervijen
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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Kerharo dans le marais (carte 1) : une vanne amont qui force l’eau à entrer dans le marais (en créant une retenue artificielle sur le cours d’eau) et une vanne avale qui
permet de vidanger le marais. De mars à août, le gestionnaire dévie les eaux du Kerharo vers le marais.
• Opérateur Natura 2000 : aucun
• SAU (carte 3) :
Surface éligible aux MAE : 14,53 hectares à
l'intérieur du périmètre jaune (carte 3).
Surface éligible aux Contrats Natura 2000 :
aucune
Périmètre du site
Limites MAEt
Carte 3 : Surfaces éligibles aux MAEt (source EPAB, 2014)
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2. Fonctionnement hydraulique
• Ouvrage (points rouges, carte 1)
Deux vannes ont été placées sur le cours du Kerharo. Elles constituent un barrage de type vanne à panneaux télescopiques. Le principe consiste à abaisser la vanne
pour créer un effet de barrage qui implique une hausse des niveaux d’eau en amont, permettant une surverse vers le marais. Ce barrage est équipé de deux passes à
poissons, dont l’une est configurée spécialement pour le passage des civelles, et l’autre pour les truites.
• Nature des entrées d’eaux
Le marais est alimenté par l'infiltration et le ruissellement des eaux de pluie. A cela s'ajoute des périodes de dérivation des eaux du Kerharo vers la zone de roselière.
• Qualité de l'eau
L'EPAB réalise des suivis de la qualité de l'eau sur le Kerharo. Les points de prélèvements sont situés sur le cours du Kerharo au niveau de chaque vanne. Aucun
prélèvement n'est effectué à l'intérieur de la roselière. Les évolutions des concentrations en nitrates de 1999 à 2008 en amont de la dérivation varient de 44 à 32 mg/l.
Une tendance à l’amélioration est observée avec une diminution des teneurs en nitrates depuis 1995 (figure 1). La teneur moyenne est de 33 mg/l.
La qualité de l'eau est considérée comme médiocre au regard du système d'évaluation
de la qualité des eaux de surface (SEQ eau). On peut supposer que celle-ci est
légèrement meilleure dans le marais en raison du pouvoir épurateur de la roselière.
Cette eau atteint une potabilité limite en raison d'une quantité importante de nitrates.
Cependant, cela pourrait parfaitement convenir pour l'abreuvement du bétail dans le
cadre d'une mise en place d'un pâturage extensif.
La baisse constatée depuis plus de 15 ans répond en partie aux objectifs fixés par la
charte du territoire Q90 (année hydrologique d'octobre de l'année N à septembre de
l'année N+1) qui préconise un taux de nitrate de 28 mg/l pour 2015.
L'eutrophisation et l'anoxie du marais sont importantes selon les années et les saisons
(Grumpy Nature obs. pers.). Ce phénomène pourrait s'expliquer, en partie, par le
lessivage des parcelles agricoles situées à proximité, l'absence d'échange d'eau dans
certains secteurs et des niveaux d'eau trop importants au printemps voire en été.
Figure n°1: Evolution de la teneur en nitrate (NO3 mg/l) depuis 1999
(Source: EPAB, 2014)
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• Salinité
Le marais est alimenté par l'eau douce (cf. supra). Lors des grands coefficients de marée (>110), d'autant plus par surcote, des apports d'eau salée peuvent avoir lieu
de façon très ponctuelle. Mais ces apports ne pénètrent pas sur l'ensemble du marais. Jusqu'au début des années 70, des entrées d'eau de mer avaient lieu
régulièrement par la brèche située au milieu du cordon de galets qui servait d'exutoire (J.C HAMON, com. pers.).
Il n'existe pas de mesure de salinité, mais l'historique du marais et la végétation indique une eau douce, avec probablement un gradient de salinité de l'aval à l'amont
(paramètre à déterminer). Les relevés botaniques indiquent la présence de quelques espèces halophiles témoignant de l'entrée ponctuelle d'eau de mer lors des
grandes marées (EGIS EAU, 2010).
• Variations saisonnières des niveaux d'eau
Le marais est inondé tout au long de l'année, par conséquent on y trouve de grandes surfaces d'eau libre. Les niveaux d'eau sont sujets à de très importantes
fluctuations saisonnières. Ces variations liées à la pluviométrie et/ou aux manœuvres des ouvrages hydrauliques se produisent rapidement et restent difficiles à
maitriser en raison de la topographie et de l'orientation du marais.
Aucune variation n'est connue en lien avec le rythme tidal.
On observe une percolation des eaux du marais au travers du cordon de galets, qui ne semble pas entrainer de baisse du niveau d'eau à l'intérieur du marais.
Les variations d'ordre anthropique
Etant principalement considéré pour son rôle épurateur pour les marées vertes, la gestion des niveaux d'eau du marais répond principalement à cet objectif.
Selon l’arrêté préfectoral, la mise en eau du marais est autorisée annuellement, entre le 1er mars et le 30 juin, par dérivation d’une partie du débit du cours d’eau du
Kerharo vers le marais (afin de respecter le débit réservé). Cette période de dérivation est généralement prolongée jusqu'en août.
Le reste de l'année, en fonction de la pluviométrie, est effectué un jeu d'ouverture et de fermeture des ouvrages, notamment pour limiter les inondations des parcelles
agricoles amont.
Les variations saisonnières
Généralement, au printemps et en été le marais est en eau. Au cours du printemps les niveaux d'eau peuvent évoluer en fonction de la pluviométrie et des
manipulations de vanne qui accentuent l'impact des variations naturelles des niveaux d'eau.
En été, le marais connaît sa hauteur d'eau la plus basse. Parfois une grande surface du marais est en assec, comme lors des étés 2008, 2010 ou 2013 (Grumpy Nature
com. pers.). En fin d'été, certaines années un assec volontaire de la roselière est réalisé pour permettre la minéralisation du milieu.
En automne-hiver, les variations du niveau d'eau sont plus importantes que durant le printemps. Le marais peut rester de longues semaines avec des niveaux d'eau
extrêmement bas comme lors des hivers 2012 et 2013 (Grumpy Nature com. pers.). Dans ce cas précis, seules les roselières et les prairies en marge du marais sont
totalement inondées. L'inondation du marais est généralement totale dès le mois de février, à l'exception de l'année 2012. Les roselières et les prairies sur la rive
gauche du Kerharo bénéficient d'une inondation permanente lors de la période hivernale. Un ressuyage naturel progressif se produit au cours du printemps.
• Influence des variations des niveaux d’eau et de leur nature
La dérivation du Kerharo vers le marais entraine un apport de sédiments très important. On assiste à un comblement du canal d'entrée et à une forte sédimentation de
la zone à l'extrémité du canal d'entrée. Ce secteur du marais connait un atterrissement rapide où se développe une mégaphorbiaie dominée par les joncs au détriment
de la phragmitaie. Ce point haut entraine également une perturbation de la circulation de l'eau à l'intérieur du marais matérialisée par des poches d'eau quasi
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permanente au dessus du canal d'entrée qui souffrent d'eutrophisation. Ces eaux stagnantes se situent aux endroits où la roselière est la plus mitée. L'eutrophisation et
l'anoxie provoquées par l'absence d'échanges d'eau, l'accumulation sédimentaire et un niveau d'eau trop haut freine la dynamique du roseau voire provoque un recul
de cet habitat.
Sur le marais de Kervijen, les niveaux d'eau suivent un gradient vertical. Le marais étant en pente orientée Est Ouest, la partie amont du marais bénéficie d'une
inondation moins importante que la partie avale toujours en eau.
• Règlement d’eau
Le Sage de la Baie de Douarnenez définit les modalités de la gestion hydraulique à l'échelle du bassin versant. C'est l''EPAB qui est chargé d'appliquer la gestion
hydraulique sur le site de Kervijen.
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3. Usages
• Chasse : L'activité cynégétique est gérée par la Fédération des chasseurs du Finistère. Elle est proscrite de la zone de marais propriété du CG 29. Elle est par
contre autorisée sur le DPM et sur les terrains privés (sauf avis contraire des propriétaires) jouxtant le périmètre de propriété du CG29. La pression de chasse
notamment au gibier d'eau reste très faible.
Attention : les chiens des chasseurs ne sont pas toujours tenus en laisse et peuvent divaguer à leur guise dans le marais.
• Pêche : La pêche est une activité peu pratiquée sur le secteur
• Pâturage : Au début des années 2000, du pâturage a déjà eu lieu sur les prairies Est en amont de la zone de roseaux (secteur en ENS). Ce qui n'est plus le cas
actuellement.
• Fauche des roseaux
Seules des coupes hivernales du roseau ont eu lieu, dans le but d'exporter l'azote piégé par les roseaux, au moment de l'épuration des eaux dérivées du Kerharo,
toujours dans l'objectif de lutte contre les marées vertes dans la baie de Douarnenez. Aucune fauche agricole ou conservatoire n'a été menée à l'échelle du marais. La
fauche du roseau a été effectuée de 2004 à 2008 au moyen d'une machine « hybride », ayant pour base une dameuse à neige et un système de coupeuse de riz. La
roselière était faucardée de façon tournante sur 3 ans entre les mois de janvier et de février, parfois mars (tab. I).
Tableau I : Périodes et surfaces fauchées sur Kervijen
Années Fauche Dates
Superficie (Ha)
2004
oui
mars
11
2005
oui
du 8 au 21 février
8 à 12
2006
oui
23 janvier et 3 février
12
2007
oui
23 janvier et 5 février
10
2008
oui
?
4
2009
non
Pas de fauche
2010
non
Pas de fauche
2011
non
Pas de fauche
2012
non
Pas de fauche
2013
non
Pas de fauche
2014
non
Pas de fauche
Quantités (Tonne)
?
45
?
?
?
• Fauche conservatoire : aucune jusqu'ici. En 2013, une fauche expérimentale a eu lieu au niveau de la vanne amont. Pour 2014, il est prévu de faucher environ
4000 mètres carrés de prairie eutrophe sur laquelle la roselière a pris le dessus. L'objectif étant de restaurer les habitats prairiaux (B et C) favorables au Phragmite
aquatique (cf. paragraphe 7) qui régressent chaque année au profit de la roselière (habitat A).
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• Pisciculture : Non
• Écotourisme : Circuit de « Grande randonnée » du circuit de l'anse de Kervijen (GR34). Fréquentation modérée de la plage de Kervijen tout au long de l'année.
Le site de Kervijen est un espace naturel de qualité pour les habitants qui viennent s'y promener, courir, faire du vélo, pratiquer la photographie ou observer les
oiseaux. Il existe aussi une activité de parapente sur le coteau nord ouest. Jusque dans les années 80 les abords du marais accueillaient quelques campings cars.
• Autres activités : Le baguage d'oiseaux est pratiqué depuis 2006 avec la réalisation de plusieurs programmes de baguage. STOC, ACROLA, HALTE, AXE 2.
L'association Grumpy Nature réalise également des inventaires faunistiques (mammifères, odonates, poissons, amphibiens et reptiles) et floristiques.
4. Milieux périphériques (carte 4)
Les milieux périphériques peuvent avoir de l'importance dans l'intérêt du site pour le Phragmite aquatique. Un paysage dégagé, en bordure de mer (voie de migration
littorale, luminosité des surfaces mouillées, espaces agricoles ouverts), permettra un repérage nocturne plus facile qu'un paysage fermé à l'intérieur des terres
(urbanisation, boisement). De même la qualité des pratiques agricoles aura un impact sur la richesse en invertébrés (cultures à intrants pauvres versus prairies
naturelles riches). Les milieux périphériques sont décrits à proximité immédiate du site, dans une bande d'un rayon de 200 m.
Milieux plutôt défavorables : 76,36%
•
Tissu urbain/industriel : 0 % (voie express)
•
Tissu rural : 6,31% (bâtis, jardins, chemins)
•
Cultures : 63,62%
•
Milieux naturels boisés (saulaies, ripisylves, bois, haies) : 5,96%
•
Falaises et digues : 0,46%
Milieux plutôt favorables : 23,64%
•
Pâturages (hors prairies humides) : 5,01% (pâturage et fauche)
•
Milieux naturels terrestres ouverts (fourrés, landes, prairies naturelles, steppes, dunes, cordon de galets...) : 7,22%
•
Eau libre (y compris estran et vasières) : 10,73%
•
Roselières et autres milieux humides (mégaphorbiaie, tourbière) : 0,69%
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Carte 4 : Milieux périphériques
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Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
200 m
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5. Habitats de la Directive
Le site ne fait pas partie de la zone Natura 2000. Cependant, on trouve sur le cordon de galets des espèces végétales (Betta vulgaris, Honckenya peploides, Crithmum
maritimum, Atriplex sp., com.pers. Grumpy Nature) caractéristiques des habitats d'intérêt communautaire de végétation des hauts de plages :
-
1210-1. Végétation annuelle des hauts de plages de sable à arroche des sables
1210-2- Végétation annuelle des hauts des plages de galets a arroche de Babington,
1220-1- Végétation vivace des hauts de plage a perce-pierre,
1220-2- Végétation vivace des hauts de plage a pourpier de mer, Honckenya peploides
Dans le marais et sur ces abords se trouve également des secteurs colonisés par de la mégaphorbiaie (6430).
Des relevés plus précis à la bonne saison (juin-juillet) devront être effectués pour confirmer la présence et l'état de conservation de ces habitats d'intérêt
communautaire.
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200 m
Carte 5 : Habitat d'intérêt communautaire sur le site de Kervijen, (Grumpy Nature 2014)
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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6. Données naturalistes historiques
• Observations et captures de Phragmites aquatiques
Aucune observation de Phragmite aquatique n'a été réalisée, seulement des captures.
De 2006 à 2009 aucune capture, malgré les prospections.
Les premières captures ont été réalisées à partir de 2010 (7 baguages, 1 contrôle étranger et 1 auto contrôle) :
2 baguages et 1 auto contrôle en 2010,
3 baguages et 1 contrôle belge en 2012
2 baguages en 2013
Les 2 individus capturés en août 2010 n'ont nécessité que 10 jours d'effort de capture alors qu'en 2012 en 1 journée tous les Phragmites aquatiques ont été
capturés. Par contre, il aura fallu 15 jours de baguage en 2013 pour capturer 2 individus. Ces écarts pourraient montrer que le site, un peu éloigné de la
façade maritime, ne serait pas fréquenté sous certaines conditions météorologiques, même en plein pic de passage.
• Reproduction du butor étoilé : aucune. En migration 1 observation probable en 2003 ; présence avérée en hiver en 2014.
• Présences d'autres espèces de plan d'actions ou de listes rouges régionale et nationale et d'intérêt local
Flore
-
Grande douve Ranunculus lingua, (protection nationale)
La lentille d’eau à trois sillons, Lemna trisulca : (liste rouge régionale)
Une utriculaire (austraslis ou vulgaris) non déterminée non revue en 2010, (liste rouge régionale)
Renoncule à feuille de lierre, Ranunculus hederaceus espèce non menacée mais non signalée dans l’atlas du Finistère dans ce secteur
Petite berle, Berula erecta, espèce non menacée mais non signalée dans l’atlas du Finistère dans ce secteur
Invertébrés
Aucun inventaire exhaustif à ce jour
Poissons
- Anguille européenne (nurseries de civelles dans le Kerharo) : Listes rouges nationale & mondiale, espèce déterminante Znieff
Reptiles et amphibiens
- Espèces intéressantes car peu communes en Bretagne ou localisées : Lézard vert, Crapaud commun, Triton ponctué, Grenouille agile, Pélodyte ponctué
Oiseaux
- Butor étoilé (hivernage et migration). Directive Oiseaux, PNA 2008 – 2012. Liste rouge nationale (reproduction), Liste rouge régionale (hivernage)
- Busard des roseaux (reproduction possible, migration, hivernage) : Directive Oiseaux
- Râle d'eau (reproduction, migration, hivernage) : Liste rouge régionale (reproduction)
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-
Martin-pêcheur (reproduction, migration, hivernage) : Directive Oiseaux
Phragmite aquatique (migration) : Directive Oiseaux (prioritaire), PNA 2010-2014. Listes rouges nationale (migration) & mondiale
Bruant zizi (reproduction dans les bosquets périphériques) : Liste rouge nationale (reproduction)
Linotte mélodieuse (reproduction, migration): liste rouge nationale (reproduction)
Pipit farlouse (reproduction, migration, hivernage) : Liste rouge nationale (reproduction)
Panure à Moustaches (migration, hivernage): Listes oranges régionales et nationales (reproduction)
Spatule blanche (accidentelle, migration, 2013): Liste rouge nationale
Gravelot à collier interrompu (reproduction) : Directive Oiseaux. Liste rouge régionale (reproduction)
Autres espèces localement intéressantes :
- Sarcelle d'été (migration)
- Locustelle tachetée (reproduction possible, migration)
- Gorge bleue à miroir (migration)
- Grande aigrette (accidentelle, migration, 2013)
- Aigrette garzette (migration, hivernage)
- Héron garde bœuf: (migration)
- Marouette de Baillon (accidentelle, migration, 2012)
- Tarier pâtre (reproduction, hivernage)
- Cisticole des joncs (reproduction, hivernage)
- Bécassine des marais (Migration et hivernage)
- Bécassine sourde (Migration et hivernage)
Mammifères
- Loutre d'Europe : Annexe II Directive Habitats, PNA 2010 – 2015, espèce déterminante ZNIEFF
- Campagnol amphibie : Liste rouge mondiale, espèce déterminante ZNIEFF
Espèces invasives
- Le ragondin est bien implanté sur le marais de Kervijen et sur le marais voisin de Ty Anquer.
- Le Vison d'Amérique a été observé.
- L'Azola filiculoides selon les années se développe sur des surfaces relativement importantes.
• Plans nationaux d'actions susceptibles de bénéficier des actions Phragmite aquatique sur le site : Loutre, Odonates, Chiroptères, Butor étoilé
• Espèces patrimoniales pouvant être impactées par la gestion Phragmite aquatique : La gestion du site en faveur du Phragmite aquatique pourra impacter de façon
favorable certaines espèces comme: le Pipit farlouse (fauche de printemps), l'ensemble des passereaux paludicoles, l'Anguille (civelles dans les canaux selon
gestion niveaux d'eau), le Râle d'eau, le Busard des roseaux, la Panure à moustaches, le Butor étoilé et le cortège d'odonates.
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• Historique du marais
Se référer à la carte de la toponymie en annexe 1 pour se situer sur le site.
Le marais de Kervijen n'a pas toujours été colonisé par une roselière inondée (photos 1 et 2) et encerclé d'une saulaie. Le paysage actuel s'est modelé à partir des
années 70 jusqu'à nos jours.
Au début des années 70, les surfaces de roselières étaient inférieures voire aussi importantes que les surfaces en
Aqueduc, 1974 (J.C HEMON)
prairies. Aujourd'hui, ce sont les roselières qui ont colonisé la majorité du marais (photos 1 et 2).
Le site a subi différents aménagements et mode de gestion ces cinquante dernières années. Dans les années 60, le
marais fait l’objet, d’un programme de gain de terre sur les zones humides pour une mise en culture :
- En 1960 des travaux d’assèchement du marais ont été entrepris par la D.D.A et l’association syndicale de
propriétaires.
- canalisation du Kerharo et déplacement de son exutoire vers le sud ;
- création d’un aqueduc muni de vannes pour refouler les eaux douces et empêcher la remontée du flot.
A partir de 1975, l’exploitation agricole a été abandonnée et retour vers un milieu naturel et pâturage. Le roseau
recolonise alors naturellement le milieu. Puis à partir de 1994, le marais est utilisé comme milieu épurateur pour
limiter les proliférations d’algues vertes dans la baie de Douarnenez.
Historiquement le marais de Kervijen accueillait certainement une richesse faunistique et floristique aussi
importante voire plus importante qu'aujourd'hui. Les différentes activités pratiquées sur le marais avant les années 1960 étaient très probablement défavorables à la
biodiversité du moment. Par contre la physionomie du marais, dominée par des prairies humides et l'absence de la saulaie, jusque dans les années 1970 devait
présenter un certain intérêt pour le Phragmite aquatique.
Evolution paysagère du marais de Kervijen, 1973 à 2014 (J.C HEMON et Grumpy Nature)
1974 (J.C HEMON), 1
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
1973 (J.C HEMON), 2
16
1978 (J.C HEMON), 3
1988 (J.C HEMON), 5
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
Dec 1978 (J.C HEMON), 4
2014 (Grumpy Nature), 6
17
7. Habitats du Phragmite aquatique
La typologie des habitats fonctionnels est détaillée en annexe 2.
Carte 6 : relevés des habitats fonctionnels du Phragmite aquatique (Bretagne Vivante, 2012)
0
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
200 m
18
Code
Nature de l'habitat
Fonctionnalité
Surface (ha)
Intérêt
A
Roselière haute à grands hélophytes (inondation quasi
permanente)
Repos
(alimentation si invasion de pucerons)
14
favorable
B
Roselière basse à petits hélophytes (inondation temporaire)
Alimentation +++
2,1
favorable
C
Prairie humide haute sans roseaux (inondation temporaire)
Alimentation +++
0,06
favorable
C potentiel
Gestion inadaptée de l'habitat C (prairie paillasson ou
structure en touffe)
aucune
0
défavorable
D
Prairie mésophile en contact avec A, B ou C
Alimentation ++
0,9
favorable
D potentiel
Gestion inadaptée de l'habitat D (prairie paillasson ou
structure en touffe)
aucune
9
défavorable
E
Eau libre
Repère nocturne
(alimentation en lisière d'hélophytes)
1,6
favorable
F
Fourrés, saules, buissons, bois
aucune
7,8
défavorable
G
Végétation dunaire
aucune
0,8
défavorable
H
Roselière boisée
aucune
0
défavorable
I
Mégaphorbiaie
Repos (alimentation ?)
0,3
favorable ?
J
Végétation nitrophile ou rudérale
aucune
0,2
défavorable
K
Cultures
aucune
0
défavorable
Le site est en majorité couvert par les habitats fonctionnels du Phragmite aquatique, où domine la roselière. La surface de l'habitat A « roselière » est conséquente
puisqu'elle représente 37,7% de la superficie, mais en mauvais état de conservation.
L'habitat B, peu représenté avec 5,9% de la surface, correspond en partie aux secteurs de roselières fauchés entre 2003 et 2008 où la roselière à Phragmites australis
n'a pas repoussée. Il progresse régulièrement au sein de la roselière, là où l'habitat A recule. Ces zones ont été colonisées par des tremblants de végétation où se sont
développées des roselières monospécifiques à Iris pseudacorus, des zones herbacées, des roselières à petites hélophytes dominées par Iris pseudacorus ou encore des
parvo roselières à Eleocharis palustris, Bolboschoenus maritimus (rare) et autres Carex sp..
L'habitat C peut être considéré comme absent du site avec seulement 0,06% de la surface occupée. Cet habitat est représenté sous la formation de prairies humides
eutrophes qui disparaissent peu à peu sous la dynamique de l'habitat A.
L'habitat D, qui représente un habitat pour de nombreuses espèces d'invertébrés couvre 2,7% du marais alors que l'habitat Dp occupe 24,5% de la surface du site. Les
secteurs en habitat Dp sont plus abondants mais ne bénéficient pas d'une gestion favorable pour les passereaux paludicoles. Une partie non négligeable de cette
surface aurait, au vu du temps d'inondation annuelle et de sa structure, pu être classée en habitat C.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
19
La surface d'eau libre (habitat E) couvre 4,8%. Elle est plus ou moins importante en fonction des années. Le marais est inondé toute l'année et par conséquent offre
de nombreuses poches d'eau jouant le rôle de repère nocturne pour les migrateurs. Le linéaire de rives en bordure des habitats A, B, C et D représente plus d'un
kilomètre mais reste en été en partie caché par le couvert végétal de la saulaie et de la peupleraie ce qui diminue son rôle de repère nocturne.
PNA Butor étoilé
Il est important de noter que la roselière de Kervijen est une roselière inondée, par conséquent, outre son intérêt pour le Phragmite aquatique, elle est favorable à
une large diversité d'oiseaux paludicoles nicheurs, migrateurs et hivernants comme le Butor étoilé, le Busard des roseaux, les râles et autres marouettes, la Panure
à moustaches...). Son état de conservation pourrait être amélioré.
L'habitat A correspond à l'habitat de reproduction du Butor étoilé et tout particulièrement aux exigences de la femelle de Butor étoilé (PROVOST,
2010) et le site de Kervijen pourrait à ce titre, être considéré par le PNA Butor étoilé.
Les habitats d'alimentation B et C couvrent seulement 6% de la surface du site de Kervijen. Cependant le potentiel du site est zone d'alimentation favorable est
surement sous estimé, et plus proche des 20% recommandé par le PNA, au vu de la surface de l'habitat Dp qui reste proche des caractéristiques de l'habitat C.
Globalement, la mosaïque des successions végétales est actuellement favorable au Phragmite aquatique, elle semble progresser en faveur de roselières plus
basses (Iris pseudacorus). Les surfaces d'eau libre ajoutent un atout dans la fonction d'alimentation du site, tandis que la présence du Kerharo doit
participer à son repérage nocturne. La capacité d'accueil du site pour le Phragmite aquatique est donc importante.
Il faut cependant rappeler que Kervijen n'est pas situé directement sur le littoral atlantique mais en fond de baie de Douarnenez quelque peu éloignée des
rivages océaniques, ce qui peut constituer un handicap pour son repérage sur la voie de migration littorale.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
20
8. Préconisations de gestion
Objectifs principaux :
- La maitrise des niveaux d'eau est un enjeu majeur
- Diminuer l'habitat F
- Maintenir la mosaïque de formations végétales et augmenter les surfaces des habitats B et C
- Gérer et conserver la roselière (habitat A) pour améliorer son état de conservation
Végétation
La diversité végétale de Kervijen est gage de sa richesse faunistique et floristique. La mosaïque des successions végétales est actuellement favorable au Phragmite
aquatique et surtout au cortège des oiseaux paludicoles sur près de 80% du périmètre retenu. Cependant, la situation évolue rapidement, il faut donc rester vigilant au
maintien de cette diversification végétale.
L'habitat A, est considéré en mauvais état de conservation. Sa dégradation semble s'être ralentie puis stabilisée depuis l'arrêt de la fauche en 2008. Ce qui a permis à
la roselière de recoloniser certains secteurs ces dernières années. La roselière dans la partie centrale (annexe 1) du marais est peu dynamique et ne regagne pas le
terrain perdu au début des années 2000, probablement en raison du tassement du substrat par les engins de fauche.
Les habitats B, C et D sont peu représentés. Leur situation est préoccupante car leur surface diminue.
L'habitat F (défavorable pour le Phragmite aquatique) couvre 21% de la surface totale du marais. Près de 60% de la surface de l'habitat F se situe au contact direct de
la roselière (terrain du CG29). Les surfaces de saulaies et de peupleraie sont importantes notamment dans la partie amont du marais, créant une barrière naturelle
entre les différentes surfaces de roselières et de prairies. Les fourrés se développent essentiellement sur les merlons et les coteaux.
L'amélioration de l'état de conservation des roselières passe tout d'abord par une bonne maitrise des niveaux d'eau.
- La roselière à Kervijen est de petite taille et son état de conservation n'est pas optimal. Sa fauche ne doit pas être envisagée comme une priorité voire à proscrire
car trop traumatisante sur ce site. Le tassement du substrat par la machine perturbe la repousse du roseau notamment sur les points bas inondés toute l'année. Le
recours au brulis ou écobuage, tous les 5 ou 10 ans, en période hivernale semble plus approprié sur ce site. Cette méthode pourrait être testée sur une parcelle en
rive gauche du Kerharo.
- Intervenir sur les fourrés, les ronciers et les surfaces boisées en ceinture du marais (carte 7, marron) pour permettre à la roselière, au milieu prairial et à la
mégaphorbiaie de se développer, notamment en créant des connections entre les casiers de roselières isolés dans la saulaie (partie Est du marais). Il est nécessaire
de conserver une partie de la saulaie qui participe à la richesse du site.
- Eradiquer par des méthodes douces (actions manuelles et/ou par traction animale) la peupleraie et les saules isolés (carte 7, marron) dans la roselière afin
d'augmenter les surfaces en habitats A, B et C. Ces secteurs devront faire l'objet d'une gestion appropriée (fauche, pâturage extensif) par la suite pour maintenir
les nouveaux habitats crées naturellement. L'éradication de la peupleraie permettra également un meilleur repérage nocturne du site par les passereaux car la
surface d'eau libre à découvert sera plus importante.
Conserver des surfaces de roselières intactes pour des espèces d'oiseaux nicheurs locaux (Rousserolle effarvatte, Bruant des roseaux, Râle d'eau).
La roselière en rive gauche du Kerharo, dont l'état de conservation est bien meilleur que dans la partie centrale, est très dynamique et se développe par endroit au
détriment des habitats B et C. La restauration et la création des habitats B et C nécessite :
- De mettre en place l'entretien des bords de canaux par une fauche printanière et estivale (carte 7, vert clair).
- Une fauche mensuelle manuelle ou par traction animale sur les secteurs où l'habitat B et C disparaissent (carte 7, jaune) entre le mois de mars et fin juillet/début
août, pour respecter la période de reproduction des oiseaux (Bruant des roseaux, Rousserolle effarvatte, Râle d'eau, Pipit farlouse, Tarier pâtre à l'est du site, et de
la Cisticole des joncs etc.), trois années de suite minimum sur la même parcelle avant d'envisager une rotation pluriannuelle.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
21
- Sur les zones de prairies (orange, carte 7) la mise en place d'un pâturage extensif du printemps au début de l'été (fin juillet) ou la réalisation d'une fauche tardive,
suivi d'une légère inondation estivale ce qui nécessiterait des aménagements appropriés.
- Assurer, en concertation avec l'association foncière responsable de l'entretien du chemin longeant le marais, une gestion favorable pour le bon développement de
la biodiversité (fauche tardive, maintenir une zone non coupée, préserver le caractère humide des fossés…)
Niveau d'eau
Il est primordial de mettre en place une gestion des niveaux d'eau maitrisée et homogène pour permettre un bon développement de la roselière et respecter le cycle
biologique des organismes vivants (vertébrés et invertébrés).
L'autre solution serait de supprimer les ouvrages hydrauliques et de laisser le marais se gérer naturellement.
Dans le cadre d'une gestion hydraulique dirigée :
- Procéder à une inondation hivernale prolongée jusqu'au début du printemps. A partir du printemps, maintenir une hauteur d'eau stable et raisonnable. Les apports
d'eau doivent être régulés de façon à éviter les fluctuations brutales néfastes aux organismes vivants. En fin de printemps, il est préférable de laisser évoluer les
niveaux d'eau par ressuyage naturel progressif. L'idéal est de maintenir en été une lame d'eau de quelques centimètres.
- Eviter toutes variations brusques des niveaux d'eau tout particulièrement du mois de mars au mois d'août, durant la période de reproduction des oiseaux
paludicoles pour éviter de noyer les nids ou de favoriser l'accès des nids aux prédateurs (certains ayant leur nid au sol, comme le Bruant des roseaux, les rallidés,
le Busard des roseaux).
- En été (aout/septembre) une inondation temporaire des prairies en amont du marais sera favorable pour l'accueil du Phragmite aquatique.
- En fin d'été, il est préconisé de réaliser tous les 3 ou 5 ans un assec afin de permettre la minéralisation du sol et de permettre le développement de la roselière.
- Curer le canal d'entrée. Etréper le point de sédimentation à l'extrémité du canal d'entrée (carte 7, marron clair) qui bloque la circulation de l'eau entre l'amont et
l'aval de la roselière et créer un point bas (creux, canal) afin de favoriser l'écoulement de l'eau.
- Il est important d'installer au cœur du marais des échelles limnimétriques ou des appareils de télémesure afin de pouvoir contrôler correctement les niveaux d'eau
et d'intervenir en conséquence.
Actuellement, le fonctionnement hydraulique du cours d’eau est déconnecté de celui de la zone humide. En effet, le tracé actuel du Kerharo est extérieur à la
roselière. Une solution de remédier à cette situation serait de redonner un caractère sinueux au tracé au sein de la roselière. Cela permettrait un fonctionnement
différent, plus proche des variations naturelles des niveaux d’eau et plus proche du tracé originel.
Chasse
Pas de préconisation particulière, la pression de chasse est très faible sur le marais.
Foncier
Le site est presque entièrement propriété du Conseil Général du Finistère. Les parcelles agricoles sur les coteaux et en amont du marais sont encore privées (environ
15 ha) et pourraient être acquises par le CG 29 pour une maîtrise totale des usages sur le site, notamment dans la perspective d'une amélioration de la gestion des
niveaux d'eau. Toutefois, la priorité réside essentiellement dans l'acquisition des deux parcelles de prairie (orange avec pointillés, carte7) où une gestion
adaptée (fauche tardive ou pâturage extensif avec inondation estivale) pourrait répondre aux exigences du Phragmite aquatique.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
22
Protections réglementaires et gestion
- Mettre en place un plan de gestion ou un cahier des charges qui prend en compte l'intérêt faunistique et floristique de la zone d'étude en raison de la présence de
nombreuses espèces à enjeu patrimonial fort, au-delà des seuls objectifs de rôle épurateur. Rappelons que l'objectif d'un Espace Naturel Sensible est la
préservation de la biodiversité.
- Ce site est une halte avérée pour le Phragmite aquatique, contacté par le baguage plusieurs années de suite. C'est également un territoire fréquenté par d'autres
espèces à très forte valeur patrimoniale comme la Loutre d'Europe, le Campagnol amphibie, le Butor étoilé, le Busard des roseaux… La seule présence de ces
espèces justifie la désignation d'un statut de protection plus fort que l'ENS.
- Créer une aire protégée du type ZPS, ZSC ou RNR, sur l'ensemble des marais de la baie de Douarnenez (marais de Kervijen,Ty Anquer, Lestrevet, Pentrez,
l'Aber, étang de Kerloc'h, étang du Fret etc.) pour gérer et conserver la mosaïque d'habitats des zones humides.
- Proposer une convention de gestion raisonnée et appropriée aux besoins du Phragmite aquatique sur les terrains privés les plus favorables (parcelles en orange,
carte 7) pour à terme essayer d'acquérir ces terrains.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
23
Carte 7: Préconisations de gestion envisagées pour maintenir un bon état de conservation de la mosaïque de milieux
0
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
200 m
24
Suivis, inventaires
Bien qu'il n'y ait pas d'opérateur Natura 2000 sur le site de Kervijen, des suivis et inventaires sont réalisés régulièrement par l'association Grumpy Nature.
Dans le cadre de la conservation du site, notamment pour le Phragmite aquatique, nous préconisons les suivis suivants.
Roselière :
− Suivre l'évolution de la surface à chaque nouvelle édition des orthophotos de l'IGN. Suivre chaque année visuellement la dynamique des roseaux,
− Etablir des dates de fauches tardives (Pipit farlouse, Tarier pâtre, Cisticole des joncs) et/ou limiter la pression de pâturage,
− Suivi de la fauche : relevé annuel des surfaces fauchées (GPS),
− Habitats fonctionnels du Phragmite aquatique : renouveler la cartographie tous les 5 ans environ,
Autres espèces de PNA :
− rechercher la présence du Butor étoilé en hiver et en nidification. L'habitat A (massif de vieille roselière) sur Kervijen correspond tout à fait à l'habitat de
reproduction recherché par la femelle du Butor étoilé
− relevé les indices de présence de la Loutre
− continuer les inventaires d'odonates
− poursuivre les prospections chiroptères.
Autres espèces d'intérêt patrimonial :
− suivre la reproduction et l'hivernage du Pipit farlouse (Liste rouge nationale)
− suivre la population de Campagnol amphibie
− relevé les indices de nidification de la Panure à moustaches et du Busard des roseaux
− poursuivre les inventaires amphibiens
L'objectif des préconisations de gestion est de rendre plus fonctionnel le marais de Kervijen pour l'ensemble de la biodiversité qu'il abrite. Les propositions
de gestion en faveur du Phragmite aquatique vont dans ce sens, dans la mesure où elles profiteront à l'ensemble de la faune et en particulier au cortège des
oiseaux paludicoles et au maintient de la mosaïque de milieux. Ces propositions de gestion visent à maintenir la mosaïque des milieux largement favorable
au Phragmite aquatique.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
25
PARTIE 2 : ANALYSE QUANTITATIVE ET COMPARAISON DES SITES DIAGNOSTIQUÉS EN 2011
Deux grilles permettent d'obtenir deux types d'informations pour chaque site de halte migratoire :
− Grille 1 : la qualité du contexte environnemental pour entreprendre des actions de restauration d'habitats de l'espèce (critères 1 à 8).
− Grille 2 : l'état actuel des habitats fonctionnels du Phragmite aquatique (critère 9 à 17)
Une grille de synthèse permet de comparer les éventuelles opportunités d'intervention entre sites.
Les critères de la grille 1 sont quantifiés de -2 à 3 (0 exclu) et ceux de la grille 2 de 0 à 5.
Grille 1 : qualité du contexte environnemental
1. Statut/Maîtrise foncière
•
-2 = terrain privé, difficultés à travailler avec le propriétaire ou pas de relation de travail,
•
-1 = terrain public, gestionnaire ouvert au diagnostic mais pas à d’éventuelles modifications de gestion
•
1 = terrain privé, facilités à travailler avec le propriétaire (ex : existence d'une convention de gestion),
•
2 = terrain public, propriétaire ouvert au diagnostic et à d’éventuelles modifications de gestion
•
3 = public ou privé à vocation conservatoire (ex : propriété d'une APNE) et ouvert à d’éventuelles modifications de gestion.
A
B
C
D
Note
Surface (ha)
Total (BxC)
-2
14
-28
3
-1
0
0
4
1
0
0
5
2
0
0
1
2
Propriété privée
6
Propriété du CG 29
3
23
69
7
Total (lignes 2 à 6)
4
37
41
8
Note finale (D7/C7)
1,1
2. Mesures de protection
•
-2 = aucune mesure de protection,
•
-1 = néant
•
1 = mesure règlementaire (PN, RNR, réserve chasse maritime...)
•
2 = directive européenne ne ciblant pas le Phragmite aquatique (ZSC, ZPS où l'espèce ne figure pas dans la liste d'oiseaux ayant motivé le classement, ou
SIC)
• 3 = directive européenne ciblant le Phragmite aquatique (ZPS où l'espèce est listée)
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
26
A
1
B
C
D
Note
Surface (ha)
Total (BxC)
37
-74
37
-74
2
Aucune
-2
3
.
1
4
2
5
3
6
Total (lignes 2 à 5)
-2
7
Note finale (D6/C6)
-2
3. Structure gestionnaire
•
-2 = structure gestionnaire présente mais objectifs de gestion incompatibles avec l'écologie du Phragmite aquatique et peu susceptibles d’être modifiés,
•
-1 = aucun objectif/structure de gestion clairement défini avec faible probabilité de pouvoir modifier la situation,
•
1 = sans structure gestionnaire, mais potentiel pour désigner une structure de gestion ouverte à une modification de gestion favorable,
•
2 = structure gestionnaire présente potentiellement ouverte à une modification de gestion favorable (ex : modification du cahier des charges
d'exploitation des prairies humides permettant une extension des habitats favorables en août) si jugée compatible avec autres activités / objectifs / espèces,
•
3 = structure gestionnaire présente favorable à une gestion compatible avec les besoins du Phragmite aquatique.
A
B
C
D
1
Note
Surface (ha)
Total (BxC)
2
-2
0
0
-1
14
-14
1
0
0
2
23
46
3
0
0
23
32
3
Propriété privée
4
5
EPAB
6
7
Total (lignes 2 à 6)
2
8
Note finale (D7/C7)
1,39
4. Fonctionnement hydraulique / Gestion hydrologique : note = 1
-2 = aucun ouvrage permettant de modifier le fonctionnement hydraulique du site dont l’hydrologie et les usages sont jugés incompatibles avec les besoins du
Phragmite aquatique.
•
-1 = ouvrages fonctionnels ou nécessitant une réfection mineure (ex: curage canaux, réparation de vanne) permettant une gestion hydrologique favorable,
mais conflits d’usages identifiés,
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
27
•
1 = fonctionnement hydrologique naturel du site compatible avec les besoins du Phragmite aquatique ou nécessité de travaux hydrauliques majeurs
pour rendre le fonctionnement hydrologique compatible avec les besoins de l'espèce.
•
2 = ouvrages fonctionnels ou nécessitant une réfection mineure (ex: curage canaux, réparation de vanne) permettant une gestion hydrologique favorable, sans
conflits d’usages identifiés,
•
3 = ouvrages fonctionnels permettant une gestion hydrologique favorable, sans conflits d’usages identifiés.
5. Qualité de l’eau : note = 1
•
-2 = entrées d’eau fortement polluées (importants rejets industriels ou agricoles),
•
-1 = eaux fortement anoxiques (forte odeurs, eaux noires, présence de vase avec matière végétale non décomposée, pas d’organismes aquatiques observés),
•
1 = eaux eutrophes (eaux riches en nutriments et pauvres en O² , turbides avec présence d’algues filamenteuses, présence de vase),
•
2 = eaux saumâtres avec de nombreux organismes aquatiques visibles,
•
3 = eaux douces claires avec de nombreux organismes aquatiques visibles.
6. Usages
•
-2 = pratiques incompatibles avec les habitats du Phragmite aquatique et difficilement modifiables (ex : forte pression de pâturage sur l’ensemble d’un
marais privé, destruction des ceintures de végétation hélophyte),
•
-1 = néant
•
1 = pas d’usage
•
2 = pratiques intensives ou extensives pouvant être compatibles avec les habitats du Phragmite aquatique ou pouvant être améliorées (ex : entretien
des mares de chasse, fauche hivernale des roseaux, fauche ou pâturage estivale susceptible de bénéficier de MAEt)
•
3 = gestion conservatoire favorables aux habitats du Phragmite aquatique.
A
B
C
D
1
Note
Surface (ha)
Total (BxC)
2
-2
0
0
3
Pas d'usage (roselière)
1
23
23
4
Pâturage, fauche
2
14
28
3
0
0
37
51
5
6
Total (lignes 2 à 6)
2
7
Note finale (D7/C7)
1,38
7. Habitats périphériques : note = - 1
•
-2 = plus de 90% de milieux plutôt défavorables,
•
-1 = entre 55% et 90% de milieux plutôt défavorables,
•
1 = 45 à 55 % de milieux défavorables et favorables,
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
28
•
•
2 = entre 55% et 90% de milieux plutôt favorables
3 = plus de 90% de milieux plutôt favorables.
A
B
C
D
E
1
Milieux
Intérêt
Surface (ha)
% sur D14
2
Urbain
Défavorable
0
0
3
Rural
Défavorable
5,47
6,31
4
Culture
Défavorable
55,17
63,63
5
Bois
Défavorable
5,17
5,96
6
Digue et falaises
Défavorable
0,40
0,46
Défavorable
66,21
76,36
7
Total Défavorable
8
Pâturage/fauche
Favorable
4,34
5,01
9
Cordon de
galets/Dunes
Favorable
6,26
7,22
10
Eau libre/estran
Favorable
9,30
10,73
11
Prairie subhalophile
Favorable
0
0
12
Autres milieux
humides
Favorable
0,60
0,69
Favorable
20,50
23,64
86,71
100
13 Total Favorable
14 Total (D6+D12)
15 Note finale
-1
8. Synergie avec d'autres enjeux naturalistes : note = 3
•
-2 = les actions du plan Phragmite aquatique ne sont pas compatibles avec les autres enjeux naturalistes majeurs des zones humides du site,
•
-1 = les actions du plan Phragmite aquatique sont compatibles avec les autres enjeux naturalistes locaux mais pas avec certains enjeux majeurs comme un
autre plan national d'actions,
•
1 = les actions du plan Phragmite aquatique sont compatibles avec un autre plan national d'actions sur le site,
•
2 = les actions du plan Phragmite aquatique sont compatibles avec deux autres plan nationaux d'actions sur le site,
•
3 = les actions du plan Phragmite aquatique sont compatibles avec tous les autres plans nationaux d'actions du site et autres enjeux naturalistes
majeurs des zones humides,
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
29
Grille 2 : état des habitats fonctionnels
9. Superficie et contexte géographique de la roselière (A)
•
0 = aucune
•
1 = petite (< 5 ha) roselière isolée (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = roselière petite non isolée ou roselière moyenne (5 à 25 ha) isolée
•
3 = roselière moyenne non isolée ou grande roselière (25 à 100 ha) isolée
•
4 = grande roselière non isolée (> 25 ha)
•
5 = très grand massif de roselière (> 100 ha)
10. Superficie et contexte géographique de l'habitat prairial humide (B)
•
0 = aucune
•
1 = petites (< 5 ha) prairies isolées (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petites prairies non isolées ou moyennes (5 à 25 ha) isolées
•
3 = prairies moyennes non isolées ou vastes prairies (25 à 100 ha) isolées
•
4 = vastes prairies non isolées (> 25 ha)
•
5 = très vaste ensemble prairial (> 100 ha)
11. Superficie et contexte géographique de l'habitat prairial humide (C)
•
0 = aucune
•
1 = petites (< 5 ha) prairies isolées (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petites prairies non isolées ou moyennes (5 à 25 ha) isolées
•
3 = prairies moyennes non isolées ou vastes prairies (25 à 100 ha) isolées
•
4 = vastes prairies non isolées (> 25 ha)
•
5 = très vaste ensemble prairial (> 100 ha)
12. Superficie et contexte géographique de l'habitat prairial humide potentiel (C potentiel)
•
0 = aucune
•
1 = petites (< 5 ha) prairies isolées (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petites prairies non isolées ou moyennes (5 à 25 ha) isolées
•
3 = prairies moyennes non isolées ou vastes prairies (25 à 100 ha) isolées
•
4 = vastes prairies non isolées (> 25 ha)
•
5 = très vaste ensemble prairial (> 100 ha)
13. Superficie et contexte géographique de l'habitat prairial sec (D)
•
0 = aucune
•
1 = petites (< 5 ha) prairies isolées (aucune autre dans un rayon de 25 km)
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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•
•
•
•
2 = petites prairies non isolées ou moyennes (5 à 25 ha) isolées
3 = prairies moyennes non isolées ou vastes prairies (25 à 100 ha) isolées
4 = vastes prairies non isolées (> 25 ha)
5 = très vaste ensemble prairial (> 100 ha)
14. Superficie et contexte géographique de l'habitat prairial sec potentiel (D potentiel)
•
0 = aucune
•
1 = petites (< 5 ha) prairies isolées (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petites prairies non isolées ou moyennes (5 à 25 ha) isolées
•
3 = prairies moyennes non isolées ou vastes prairies (25 à 100 ha) isolées
•
4 = vastes prairies non isolées (> 25 ha)
•
5 = très vaste ensemble prairial (> 100 ha)
15. Rapport entre surface d'eau libre (E) et linéaire de bordure avec les habitats A, B, C et D ((mètre linéaire / surface en m2) x 100) non réalisé
•
0 = aucune surface d'eau libre
•
1 = ]0;5]
•
2 = ]5;20]
•
3 = ]20;50]
•
4 = ]50;100]
•
5 = > 100
16. Superficie et contexte géographique des roselières colonisées par les saules (H)
•
0 = aucune
•
1 = petite (< 5 ha) roselière isolée (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petite roselière non isolée ou moyenne (5 à 25 ha) isolée
•
3 = roselière moyenne non isolée ou vaste roselière (25 à 100 ha) isolée
•
4 = vaste roselière non isolée (> 25 ha)
•
5 = très vaste roselière (> 100 ha)
17. Superficie et contexte géographique de la mégaphorbiaie (I)
•
0 = aucune
•
1 = petite (< 5 ha) mégaphorbiaie isolée (aucune autre dans un rayon de 25 km)
•
2 = petite mégaphorbiaie non isolée ou moyenne (5 à 25 ha) isolée
•
3 = mégaphorbiaie moyenne non isolée ou vaste roselière (25 à 100 ha) isolée
•
4 = vaste mégaphorbiaie non isolée (> 25 ha)
•
5 = très vaste mégaphorbiaie (> 100 ha)
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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Grille 1 : contexte environnemental
Critères environnementaux (min = -2, max = 3, 0 exclu)
Grille 2 : état des habitats fonctionnels
Site 12
État des habitats fonctionnels (min = 0, max = 5)
Site 12
1. Statut/Maîtrise foncière
1,1
9. Habitat « A »
2
2. Mesures de protection
-2
10. Habitat « B »
1
3. Structure gestionnaire
1,39
11. Habitat « C »
1
4. Fonctionnement hydraulique
1
12. Habitat prairial « C potentiel »
0
5. Qualité de l'eau
1
13. Habitat « D »
1
1,38
14. Habitat « D potentiel »
2
7. Habitats périphériques
-1
15. Linéaire/surface « E »
/
8. Synergie avec d'autres enjeux naturalistes
3
16. Habitat « H »
0
TOTAL (min = -16, max = 24)
6,
87
17. Habitat « I »
1
6. Usages
Interprétation des grilles 1 et 2 :
Pour la grille 1, plus le score total est élevé, plus le contexte environnemental est favorable à des actions de gestion.
Kervijen est un site dédié principalement à la dénitrification des eaux du bassin versant du Kerharo, malgré cela il représente un site extrêmement riche en
biodiversité et accueille régulièrement le Phragmite aquatique. Par conséquent ce marais est favorable à la conservation de l'espèce.
Pour la grille 2, l'interprétation est qualitative. Le score total n'a pas de signification et n'est donc pas calculé. La priorité est donnée aux habitats B et C ainsi qu'au
linéaire de végétation hélophyte en contact avec E (fonction d'alimentation importante) qui sont les habitats les plus menacés et les plus stratégiques pour les oiseaux
en halte migratoire. Plus leur score est faible, plus les besoins de restauration sont grands. Un score élevé pour l'habitat A pourrait signifier que cette restauration peut
se faire facilement à son dépend (en tenant compte des autres données naturalistes). Un score élevé pour les habitats C potentiel et D potentiel voudra dire qu'il
faudra travailler avec les agriculteurs pour modifier des pratiques.
A Kervijen, le score est faible pour les habitats B, C et D, tandis qu'il est moyen pour l'habitat A. La restauration de surface d'habitats B, C et D peut se faire sur des
surfaces d'habitat F, plus répandu et dynamique (cf. préconisations de gestion).
Grille de synthèse : opportunité d'intervention
Les sites où l'opportunité d'intervention et de gestion est la plus forte sont ceux qui cumulent un contexte environnemental favorable (score élevé en grille 1) et des
lacunes dans les habitats d'alimentation (score faible pour les habitats B et C, faible linéaire de rive avec E). Ces sites pourraient être prioritaires.
Mais il s'agit d'une opportunité et non d'un besoin. Ainsi un site peut exprimer un besoin plus ou moins urgent d'intervention (score faible pour les habitats B et C en
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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grille 2) mais présenter un contexte environnemental défavorable qui ne permet pas une intervention a priori aisée.
La multiplication par 8 du score de la grille 2 permet de la traiter à égalité avec la grille 1 (40 points d'amplitude chacune).
Plus le score est élevé, plus il est facile au plan socio-administratif et nécessaire au plan des habitats du Phragmite aquatique, d'intervenir sur un site.
Grille 1 : total des critères
environnementaux
Goulven
Rosconnec
LogonnaQuimerc'h
Trunvel
Kergalan
Loc'h ar
Stang
Lescors
Trévignon
Pen Mané
Kervijen
7,3
17,9
9,5
7,0
7,3
15,0
8,0
15,6
18,9
6,87
2–5 = [3]
3 x 8 = 24
1–5 = [4]
4 x 8 = 32
42,9
38,87
Grille 2 : [(B+C+E / 3) moins 5 1-5=[4]
points (en valeur absolue)] x 8 4 x 8 = 32
TOTAL (max = 64)
39,3
3-5=[2]
2,3-5=[2,7]
2-5=[3]
2 x 8 = 16 2,7 x 8 = 21,6 3 x 8 = 24
33,9
31,1
31,0
2-5=[3]
3 x 8 = 24
31,3
1,7-5=[3,3]
1,7-5=[3,3]
1,7–5 = [3,3]
3,3 x 8 = 26,7 3,3 x 8 = 26,7 3,3 x 8 = 26,7
41,7
34,7
42,3
Rosconnec est propriété de Bretagne Vivante, association de conservation de la nature, d'où la facilité d'intervention. La mosaïque d'habitats est actuellement
satisfaisante mais ne doit pas masquer le fort dynamisme de la roselière qui menace cette mosaïque à court terme (disparition dans 10 ans sans amélioration de la
gestion).
Logonna-Quimerc'h est composé de plusieurs propriétés privées, d'où une difficulté d'intervention. La mosaïque d'habitats est actuellement assez satisfaisante, mais
non entretenue et avec peu d'espace d'eau libre. Elle est menacée à court terme par le fort dynamisme de la roselière (disparition dans 10 ans).
Loc'h ar Stang est favorisé par la maîtrise du foncier (propriété du Conservatoire du littoral). Mais les habitats d'alimentation sont insuffisants ainsi que les espaces
d'eau libre et la durée d'inondation des zones les plus basses. La gestion des niveaux d'eau et de la végétation via le pâturage et la fauche, est à revoir.
Kervijen est défavorisé par l'absence de ZPS ou de toutes autres mesures réglementaires. Le contexte foncier est plutôt favorable dans la mesure où la majorité des
surfaces de repos et d'alimentation pour le Phragmite aquatique sont sur les terrains du CG 29. La mosaïque d'habitats est actuellement satisfaisante, mais non
entretenue ce qui à terme pourrait la menacer. Les habitats d'alimentation sont présents mais sous forme de petites taches dispersée sur l'ensemble du marais.
Kervijen pâti du manque d'une gestion hydraulique appropriée (niveau d'eau élevé en hiver, baisse progressive des niveaux au printemps et déviation estivale si
besoin suivie d'une période d'étiage en fin d'été). En tant qu'ENS son rôle ne peut se limiter à la seule valorisation de son pouvoir épurateur dans le cadre du
programme de lutte contre les algues vertes. Un effort supplémentaire en terme d'acquisition foncière permettrait de mettre une gestion adaptée sur l'ensemble du site.
Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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BIBLIOGRAPHIE
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HEMERY D., BLAIZE C., BARGAIN B. et ZUCCA M., 2008. Suivi par le baguage de l’avifaune des marais littoraux de Kervijen et de Ty Anquer : Nidification et
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Participation au Plan National d’Action du Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola. Rapport Grumpy Nature / CCPCP, 36p.
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Finistère. 46p.
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Diagnostic du site de Kervijen. Plan national d'actions du Phragmite aquatique, mai 2014
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ANNEXE 1: Toponymie sur le site de Kervijen
Prairies amont
Partie centrale
Canal d'entrée
Casiers de vieille roselière
Roselière rive gauche
Kerharo
ancien aqueduc
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ANNEXE 2 Typologie des habitats fonctionnels (habitats de l'espèce)
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