n°97 - février 2014

le journal
de
l’institut curie
comprendre pour agir contre le cancer
dossier
Cancérologie :
les atouts de
la prise en charge
en ambulatoire
actualités
10 ans de
jonquilles
pour Curie
Entre nous
Une mobilisation
pour l’innovation
# 97 - février 2014 - 1,50 € - ISSN 1145-9131
sommaire
h actualités
Institut Curie
Événément : 10 ans de
jonquilles pour Curie
Une radiologue publie
un recueil de nouvelles
p. 3
p. 4
Fondation privée reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir
des dons et des legs, l’Institut Curie associe le 1er centre français de
recherche en cancérologie à un ensemble hospitalier de pointe.
Fondé dès 1909 sur un modèle conçu par Marie Curie, de la recherche
fondamentale aux soins innovants, l’Institut Curie rassemble
3 300 chercheurs, médecins et soignants mobilisés pour lutter contre
les cancers. Pour accélérer les découvertes et ainsi améliorer la
qualité de vie des malades, le soutien de nos donateurs est essentiel.
Actualités générales
h fiche pratique
p. 5
Éditorial
p. 6
Devant la caméra de Patrice Leconte
Du bon usage du médicament
p. 7
h dossier
p. 8
© Christophe Hargoues/Institut Curie
cancérologie :
Les atouts
de la prise
en charge en
ambulatoire
Pour les patients : des soins
moins contraignants
p. 10
Préparer l’après
p. 12
Des soins de beauté pour les femmes
atteintes de cancer
p. 14
h entre nous
Shiva : une mobilisation
pour l’innovation
Ils nous soutiennent 1914-2014 : il y a 100 ans,
la générosité d’un grand mécène
p. 16
p. 17
p. 19
Thibaut Voisin / Institut Curie
Le Plan cancer 3 annoncé
par le président de la République
En 2020, les patients seront moins
hospitalisés pour leur cancer
Je n’ai pas tous les jours
la chance d’échanger
avec des chercheurs
dans leur laboratoire.
Mais c’est toujours un
honneur pour moi.
Ça l’a été d’autant plus
lorsque l’opportunité
s’est présentée de les
rencontrer devant les
caméras, afin de porter
encore plus loin le
Amélie Mauresmo, marraine de l’Institut Curie
message d’espoir de
l’Institut Curie. Nous avons eu, les chercheurs et moi, le bonheur que
Patrice Leconte soit derrière celles-ci. Le brillant réalisateur des longs
métrages Ridicule, Tandem, Monsieur Hire ou encore La Fille sur le pont
a en effet tourné un spot de 30 secondes pour l’Institut Curie. Ce spot a
été dévoilé ces dernières semaines par différentes chaînes de télévision
françaises. Vous pouvez toujours le regarder sur Internet… et en parler
autour de vous !
Depuis 2005, je suis marraine de l’Institut Curie, et je sais combien
la générosité du public est indispensable pour financer les nouveaux
programmes de recherche de l’Institut. Le cancer est une grande
cause nationale. C’est un sujet qui, comme vous, me touche
personnellement. C’est pourquoi j’espère que ce spot permettra
de donner à l’Institut Curie encore plus de visibilité, et à la recherche
les moyens d’aller plus vite.
Vous êtes plus de 215 000 donateurs à soutenir fidèlement les
chercheurs, médecins et soignants de l’Institut Curie. Fondation privée
reconnue d’utilité publique, l’Institut finance la recherche aujourd’hui
pour mettre au point les traitements de demain et mieux combattre
la maladie. Un grand merci à vous tous.
LE JOURNAL DE L’Institut Curie COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’Institut Curie, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - [email protected] WWW.CURIE.FR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : P R thierry philip - RÉDACTRICE EN CHEF : NATHALIE BOISSIÈRE – RÉDACTION : NATHALIE BOISSIERE, CLAIRE BRUNE, AURELIEN
COUSTILLAC, EMILIE GILLET – ICONOGRAPHIE : Citizen Press et PHOTOTHEQUE.CURIE.FR – DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) – ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :
DR Séverine Alran, Florence Boulangé, olivier delattre, Laurence ESCALUP, DR Marc Estève, DR Adriana Langer, DR Christophe Le Tourneau, François Radvanyi,
Clotilde Théry, Lydie Wintz, de l’institut curie – LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION
EN CHEF ET N’ENGAGENT QU’ELLE – PHOTOS DE COUVERTURE : ACJC/MUSEE CURIE ET C.HARGOUES/INSTITUT CURIE ET THINKSTOCK – ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 6 € –
CRÉATION ET RÉALISATION : CITIZEN PRESS (01 77 45 86 86) – FABRICATION : TC GRAPHITE (MONTREUIL) – IMPRESSION : LA GALIOTE PRENANT, 70 RUE AUBER, 94401 VITRY-SUR-SEINE
– NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0917H82469 – DÉPÔT LÉGAL DU # 97 : février 2014 – CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ A 240 000 EXEMPLAIRES.
02,
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
actualités
Institut Curie
,Événement
10 ans de jonquilles
pour Curie
Du 18 au 23 mars 2014,
Une Jonquille
pour Curie célèbre
ses 10 ans. À l’occasion
de cette semaine de
mobilisation contre
le cancer, les initiatives
fleuriront à Paris
et en régions. Un
formidable élan de
solidarité pour faire
fleurir l’espoir
contre le cancer.
C
haque année, la jonquille
annonce les beaux jours, et,
depuis dix ans, elle incarne
aussi la lutte contre le cancer.
Elle est le symbole de la semaine de
mobilisation de l’Institut Curie depuis
2005. En dix ans, Une Jonquille pour
Curie a permis de collecter près d’un
million d’euros, dont 200 000 euros en
2013. Cette année encore, les sommes
collectées soutiendront les recherches
sur les thérapies ciblées. Un des
programmes phare est l’essai clinique
Shiva de l’Institut Curie, qui permet de
traiter la tumeur non pas selon l’organe
qu’elle touche, mais selon l’anomalie
moléculaire qui la caractérise (cf.
p. 16). Un espoir pour tous les patients,
quel que soit leur cancer, mais aussi un
investissement humain et financier
considérable. Aussi, l’opération porte
plus haut son message d’espoir en 2014
et prend une dimension nationale.
Elle sera relayée en régions par des
associations qui œuvrent toute l’année
aux côtés de l’Institut afin de
sensibiliser partout le grand public
à la lutte contre le cancer et aux
besoins de la recherche, avec le soutien
fidèle des parrains de l’Institut Curie,
Amélie Mauresmo et Michel
Desjoyeaux, aux côtés d’Antoine de
Caunes, Cendrine Dominguez, Hervé
Mathoux, Tom Novembre et Ariel
Wizman. La Fédération française de
rugby renouvelle elle aussi son soutien
à l’Institut Curie (cf. encadré), tout
comme Swiss Life, Truffaut et
Bioderma.
Aurélien Coustillac
le programme
• En avant-première, le 15 mars,
coup d’envoi du match de rugby
France/Irlande, au Stade
de France, par un médecin et un
chercheur de l’Institut Curie, devant
les joueurs de l’Équipe de France
arborant la jonquille.
• Du 18 au 22 mars, place du PalaisRoyal et place du Panthéon à Paris,
le public est invité à compléter à
l’aide de jonquilles un tableau
végétal, symbole d’espoir et de
solidarité. Ambiance chaleureuse
et animée avec également des
ateliers pour enfants le mercredi
et le samedi. Par l’achat de
jonquilles et de produits dérivés
chacun peut apporter son soutien
à l’opération.
• Le 23 mars, en famille, en couple
ou entre amis, au parc de SaintCloud, la Randonnée de la Jonquille
(marche, course et vélo) clôturera
l’opération. Inscriptions sur
Internet : 10 euros.
• Toute la semaine, plus d’une
trentaine de villes en France
(Angers, Annecy, Bordeaux,
Deauville, Strasbourg, Trouville…)
relaient l’opération. Toutes les
manifestations sur Internet.
• En mars, les internautes peuvent
faire fleurir l’espoir en plantant
des jonquilles dans un jardin virtuel
et faire un don s’ils le souhaitent.
h www.unejonquillepourcurie.fr
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
,03
actualités
Institut Curie
,à lire
Une radiologue publie
un recueil de nouvelles
R
h
© Alain Marouani
adiologue, spécialiste du cancer
du sein à l’Institut Curie,
le Dr Adriana Langer est passionnée
d’écriture. Elle vient de publier Ne
respirez pas, un recueil de 23 nouvelles
qui évoquent notamment la cancérologie.
Dans les premières pages, un radiologue
s’adresse à sa patiente avant de lui faire
passer un scanner : « Surtout, quand on
vous dit de ne pas respirer, essayez de bien
tenir, c’est important. » Ce quotidien des
médecins et des patients, Adriana
Langer le connaît bien. Écrire lui permet
de se questionner sur la radiologie, la
médecine, la chirurgie. « J’aime la
Le Dr Adriana
Langer vient de
publier un recueil
de 23 nouvelles qui
évoquent notamment
la cancérologie.
Cancer de la vessie
Il existe plusieurs formes de
cancers de la vessie, dont une
forme très agressive, qui concerne
20 % à 30 % des patients.
Comment cela s’explique-t-il ?
« L’explication se trouve dans
l’environnement proche de la
tumeur », précisent Clotilde Théry,
immunologiste, et François
Radvanyi, biologiste moléculaire,
tous deux à l’Institut Curie.
La création de vaisseaux sanguins
autour de la tumeur contribue
en effet à son développement.
Et les chercheurs montrent du
doigt la décorine, une protéine
qui agit sur cette vascularisation
et facilite la migration des cellules
cancéreuses. Ainsi, plus la
décorine est fabriquée en grande
quantité, plus les tumeurs de
la vessie ont une capacité à se
développer, voire à envahir
d’autres tissus.
A. M.
04,
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
h Ne respirez pas, Adriana Langer, Éd. La
Providence, 184 p., 15,90 euros, octobre 2013.
A. C.
,Éducation thérapeutique
Un nouvel accompagnement
des patients
Christophe Hargoues / Institut Curie
La décorine permet
à la tumeur
de se développer
nouvelle car elle offre la possibilité de se
focaliser en quelques pages sur les
moments cruciaux d’une vie, sur un
événement mineur qui dévoile
un personnage, ou la force d’une émotion
esthétique », souligne-t-elle.
La maladie n’est pas la seule matière
de cet ouvrage, qui interroge aussi
les difficultés à communiquer et les
amertumes des bien-portants, des
médecins, des soignants. Comme une
radiologie des sentiments humains.
E
n 2013, deux programmes
d’éducation thérapeutique
développés à l’Institut Curie ont obtenu
l’aval de l’Agence régionale de santé
d’Île-de-France. « L’éducation
thérapeutique est une approche centrée
sur le patient. Il s’agit de rendre le patient
capable de gérer sa vie au mieux avec
la maladie, pendant les traitements et
après le cancer. Cette éducation repose
donc sur l’acquisition de compétences par
le patient », explique Lydie Wintz,
infirmière cadre de santé et référente
des programmes à l’Institut Curie :
• « Programme Activ’ » favorise la
réduction du risque de récidive, en
aidant les femmes en rémission d’un
cancer du sein à modifier durablement
leurs comportements en termes
d’activités physiques et de pratiques
nutritionnelles.
• « Mieux vivre au quotidien » avec la
maladie s’adresse aux patients sous
chimiothérapie orale pour faciliter
leur adhésion au traitement, en misant
sur l’écoute et sur des informations
qui leur permettent de gérer et prévenir
les effets secondaires.
Béatrice Bochet
actualités
générales
,radiologie
Procès PIP
IRM : des délais toujours trop longs
L
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
Après une longue bataille
juridique, le tribunal
correctionnel de Marseille
(Bouches-du-Rhône) a statué :
les dirigeants de la société Poly
Implant Prothèse (PIP), accusés
de tromperie et escroquerie
pour la vente de prothèses
mammaires défectueuses, sont
condamnés à des peines
d’emprisonnement. Le préjudice
moral et d’anxiété des patientes
a également été reconnu. « Cette
décision est une satisfaction »,
souligne le Dr Marc Estève,
directeur de l’Ensemble
Hospitalier de l’Institut Curie.
L’Institut s’était porté partie
civile aux côtés des quelque
7 500 patientes. Il estimait avoir
été trompé par le fournisseur
de prothèses ; une position
entendue par le tribunal
puisqu’il l’a reconnu comme
victime. « Nous réclamions aussi
un dédommagement pour notre
Ensemble hospitalier, victime de
la malfaçon puisque nous avons
dû organiser le rappel des
femmes concernées, leurs
consultations en urgence ainsi
que les interventions pour
changement de prothèses… Nous
comptons investir les éventuels
dommages et intérêts au bénéfice
d’un soutien médicopsychologique des patientes »,
explique le Dr Estève. La
délibération quant au montant
du dédommagement est
attendue pour juin 2014.
h
e délai d’attente
moyen pour
passer une IRM en
urgence a de nouveau
augmenté en un an,
passant de 29 à
30,5 jours. Dans son
nouveau rapport,
l’association Imagerie
Santé Avenir pointe
les disparités
régionales en la
matière et surtout le
retard accumulé par la France en
termes d’équipement. Un constat que
déplore l’Institut Curie, qui vient
d’obtenir l’autorisation pour un second
équipement d’IRM, qui « reste » à
financer. L’IRM constitue en effet une
technique de choix en cancérologie
pour visualiser des détails invisibles
sur les radiographies standards,
l’échographie ou le scanner. En 2013,
La souffrance
des femmes reconnue
L’IRM constitue une technique de choix
en cancérologie.
la France comptait 646 appareils…
Les pouvoirs publics ont certes délivré
nombre d’autorisations d’installation
mais il en faudrait deux fois plus, selon
le rapport, pour répondre aux besoins
de diagnostic et de suivi des patients
pour de nombreuses pathologies.
B. B.
,Priorité nationale
Le Plan cancer 3
annoncé par
le président
h
uels sont les enjeux et les
stratégies de lutte contre les
cancers pour les années 2014-2018 ?
Telle est LA question des 5es Rencontres
de l’Institut national du cancer, qui se
sont tenues à Paris le 4 février. Point
d’orgue de l’événement, le président de
la République, François Hollande, a
annoncé le nouveau Plan cancer. À
l’heure où nous écrivons
ces lignes, nous ne connaissons pas
le contenu détaillé du plan, mais
plusieurs pistes ont déjà été dévoilées.
Inca
Q
B. B.
Fin 2012, François Hollande avait annoncé
la réflexion sur un 3e Plan cancer.
Au programme : continuer à réduire
les inégalités de santé, améliorer la
prévention (en réduisant notamment
le tabagisme) et adapter le système
de santé aux évolutions de la prise en
charge des malades (lire le dossier en
p. 8). Autres axes prioritaires : le rôle
central du médecin généraliste, une
meilleure association du patient,
le développement de nouveaux
traitements personnalisés pour chaque
patient, ou encore une meilleure prise
en compte de l’impact de la maladie
sur la vie sociale et professionnelle.
A. M.
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
,05
actualités
générales
,Prospective
À Lire
En 2020, les patients seront
La vie secrète
des étudiantes
de Marie Curie
moins hospitalisés pour leur cancer
h Les Femmes du laboratoire
de Marie Curie, Natalie Pigeard-Micault,
Éd. Glyphe, 300 p., 18 euros, 2013.
B. B.
a fédération Unicancer, qui regroupe
les centres de lutte contre le cancer,
a mené une étude prospective sur la prise
en charge des cancers en 2020. Il en
ressort que les patients atteints de cancer
bénéficieront alors d’une succession
d’interventions très spécialisées à l’hôpital,
lors des épisodes aigus de la maladie,
suivies de phases d’accompagnement et de
surveillance, le plus souvent à domicile.
Pourquoi ? Parce que les soins s’allègent
ou provoquent moins d’effets secondaires.
Ainsi, la chirurgie ambulatoire (dite aussi
en hôpital de jour) va connaître un fort
développement. Avec ce mode de prise
en charge, le patient rentre chez lui le jour
même de son intervention sans rester
dormir à l’hôpital (voir dossier en p. 8).
Les traitements, qui progressent
à grands pas, ne sont pas étrangers
à cette évolution : radiothérapie en moins
de séances ; chimiothérapie orale
administrée à domicile ; interventions
chirurgicales moins invasives et plus
Thinkstock
L
h
En 1906, alors qu’elle
prend la direction du
laboratoire de son
mari décédé, Marie
Curie accueille de
talentueuses jeunes
étudiantes ou
chercheuses.
Jusqu’en 1934, elles
seront 45, venues du monde entier.
Natalie Pigeard-Micault,
responsable des ressources
historiques du Musée Curie,
connaît bien la vie de celles qui
ont eu la chance de suivre
l’enseignement dispensé par Marie
Curie à la faculté des sciences de la
Sorbonne. Son essai nous présente
ces pionnières, leurs travaux et les
obstacles qu’elles ont surmontés
pour s’imposer dans un monde
alors très largement masculin.
En 2020, les patients soignés pour un cancer
dormiront moins à l’hôpital, au plus grand
bénéfice de leurs liens familiaux et sociaux.
précises grâce aux progrès de l’imagerie ;
développement des thérapies ciblées
qui concerneront demain davantage de
patients… Enfin, les soins dits « de support »
tels la diététique, la kinésithérapie, le
soutien psychologique… vont également
apporter leur bénéfice, d’autant qu’ils sont
plébiscités et attendus par les malades.
h Source : Unicancer
A. M.
,Cancer du poumon
h
La pollution de l’air en cause
Thinkstock
La pollution
atmosphérique
(ici, à Pékin) serait
responsable de
cancers.
06,
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
F
in 2013, des médecins
chinois ont
diagnostiqué un cancer
du poumon chez une
fillette de 8 ans, mettant
en cause la pollution
atmosphérique, très
importante à Pékin. Le
Centre international de
recherche sur le cancer,
au sein de l’Organisation
mondiale de la santé
(OMS), confirme que la
pollution de l’air est
cancérigène. Elle favorise
le développement
de cancers du poumon
et de la vessie. Cette
évaluation de l’OMS est
la première qui porte sur
la pollution de l’air
en général et pas
uniquement sur certains
éléments de cette
pollution, comme les
particules issues du
diesel.
h Source : Organisation
mondiale de la santé (OMS)
A. C.
info pratique
Thinkstock
Du bon usage
du médicament
traitement
Les Français sont connus pour être les champions de la consommation
de médicaments en Europe. De plus, 92 % d’entre eux se soignent sans les conseils
de leur médecin, en majorité à l’aide des médicaments disponibles dans leur
pharmacie ou accessibles sans ordonnance 1. Voici quelques conseils de prudence
et une liste de réflexes à bannir pour une attitude responsable et sûre.
Isabelle Ampart
Agir
Thinkstock
• Toujours informer
son médecin ou son
pharmacien des maladies
dont vous êtes atteint
(cancer, maladie
chronique…), des
traitements en cours ou
récents (somnifères…),
d’éventuelles allergies
et des effets indésirables
rencontrés. Certaines
interactions peuvent aussi
survenir avec des aliments
(jus de pamplemousse,
aliments riches en
vitamine K, etc.). Parlez-en
avec eux !
• Suivre le traitement à la
lettre, ne pas l’interrompre
sans avis médical. Il est
primordial de respecter les
doses prescrites, les
horaires et les délais entre
chaque prise, le mode
d’administration et la durée
du traitement. Par
exemple, l’arrêt prématuré
d’un antibiotique peut
entraîner une récidive et
une moindre efficacité la
fois suivante (résistance
aux antibiotiques).
• Reconnaître les
principes actifs pour éviter
de prendre deux fois
le même médicament.
Le nom scientifique de
la molécule responsable
de l’effet thérapeutique
(dénomination commune
internationale ou DCI)
est indiqué sur la boîte.
Par exemple, le
paracétamol est le principe
actif commercialisé sous
les marques Doliprane®,
Dafalgan®, Efferalgan®…
• Bien lire la notice.
Elle vous informe sur
les indications, les contreindications, les excipients
(produits auxquels vous
pourriez être allergique…)
et les effets indésirables
(somnolence…).
Bannir
sans ordonnance, peuvent
interagir avec d’autres
produits. Demandez
conseil à votre pharmacien.
• Ne pas rapprocher
les prises en cas d’oubli.
Cela peut provoquer des
surdosages.
• Ne pas consommer des
compléments alimentaires
de phytothérapie sans avis
médical. Certains d’entre
eux altèrent l’efficacité
des médicaments.
• Ne pas boire d’alcool,
de jus de pamplemousse
ni de jus d’orange
de Séville pendant le
traitement.
Ils modifient l’effet de
certains médicaments.
1. Source : 1001 Pharmacies Novembre 2013.
Ne pas stocker ni réutiliser
les antibiotiques et
médicaments délivrés
sur ordonnance.
• Ne pas associer
plusieurs médicaments
vendus sans ordonnance.
Tous les médicaments,
même ceux qui sont vendus
h pour en
savoir plus
www.medicaments.gouv.fr,
le site du ministère
chargé de la Santé avec
une information fiable
sur les médicaments et la
possibilité pour l’internaute
de signaler d’éventuels
effets indésirables.
h www.medicaments.gouv.fr
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
,07
cancérologie
les atouts de la prise
en charge en ambulatoire
Être traité à l’hôpital et rentrer dormir chez soi, voilà qui participe à l’amélioration
de la qualité de vie des patients. C’est l’essence même de la prise en charge dite
ambulatoire. Dans ce domaine, la radiothérapie a fait figure de pionnière en cancérologie.
La chimiothérapie et, aujourd’hui, la chirurgie suivent cette voie. Cette évolution
qui profite aux patients nécessite cependant une profonde mutation de l’hôpital.
Dossier réalisé par Émilie Gillet
08,
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
dossier
Hospitalisation
h
Christophe Hargoues / Institut Curie
De plus en plus de
patients ne passent pas
la nuit dans l’établissement
où ils sont traités, comme
ici à l’hôpital de jour
de chimiothérapie
de l’Institut Curie.
Progrès et sécurité pour les patients
Les chiffres sont éloquents : si de plus en plus
de tumeurs sont diagnostiquées chaque année,
on observe aussi clairement une baisse de la
mortalité due aux cancers. Cela signifie que
l’on traite plus et mieux qu’avant. Le développement de l’ambulatoire est incontournable.
L’étude prospective d’Unicancer précise
questions au…
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
L
a cancérologie française connaît
actuellement une profonde mutation. Parmi les évolutions importantes : la montée en puissance
de l’ambulatoire en chirurgie et
de l’hôpital de jour pour la chimiothérapie et
la radiothérapie. Derrière ces deux terminologies, « ambulatoire » et « hôpital de jour »,
se trouve un mode de prise en charge qui permet aux patients de ne pas passer la nuit dans
l’établissement où ils sont traités. « Le rôle de
l’hôpital dans la prise en charge des cancers va
évoluer pour être moins centré sur le séjour hospitalier et plus focalisé sur la coordination », a
déclaré récemment le P r Josy Reiffers, président d’Unicancer, la fédération nationale des
centres de lutte contre le cancer. À l’occasion
de la présentation à l’automne dernier d’une
étude de la fédération sur la prise en charge
des cancers en 2020 (lire en p. 6), il a ajouté
qu’à l’avenir « la prise en charge des patients
atteints de cancer se caractérisera par une succession d’interventions très spécialisées lors des
épisodes aigus, suivie de phases d’accompagnement et de surveillance ».
La chirurgie ambulatoire se développe en
France depuis une vingtaine d’années. C’est
une tendance majeure de l’hôpital moderne,
soulignée par la Cour des comptes dans son
dernier rapport annuel sur la Sécurité sociale
(voir chiffres en p. 10). Ce rapport appelle à
plus d’ambition dans le développement de
l’ambulatoire. Alors que les pouvoirs publics
ont fixé comme objectif pour 2016 une part de
50 % d’ambulatoire dans l’ensemble de l’activité chirurgicale, la Cour des comptes espère
quant à elle qu’elle concernera jusqu’à 80 %
des interventions, comme c’est le cas chez certains de nos voisins européens.
Dr Séverine
Alran,
responsable
de l’unité
de Chirurgie
ambulatoire de
l’Institut Curie
Depuis quand la chirurgie ambulatoire
existe-t-elle à l’Institut Curie ?
La chirurgie ambulatoire, c’est un acte réalisé
dans un bloc opératoire pour lequel l’entrée
et la sortie du patient s’effectuent le même
jour. Cela se pratique à l’Institut Curie depuis
les années 1970. Fin 2012, une unité dédiée
a été créée, cela signifie qu’il y a des
médecins, des infirmières, des brancardiers,
des secrétaires… qui ne s’occupent que des
patients en chirurgie ambulatoire.
Quels types d’actes sont pratiqués ?
Actuellement, 40 % de notre activité concerne
le cancer du sein et 40 % l’endoscopie
diagnostique et/ou thérapeutique (cancers
ORL). Nous intervenons aussi en gynécologie
(retrait chirurgical d’une partie du col de
l’utérus, hystéroscopie – retrait de l’utérus –
et cœlioscopie), dermatologie (exérèse de
petites tumeurs de la peau) et ophtalmologie.
Nous espérons encore développer notre
activité dans ces domaines, afin de diversifier
les types de patients pris en charge.
Quelles sont les spécificités
de la chirurgie ambulatoire ?
Organisation et information sont les maîtres
mots ! « Tout expliquer au patient » d’abord
par le médecin qui va réaliser l’acte, puis
à nouveau par une infirmière et ensuite par
l’anesthésiste : les consignes d’hygiène et
de jeûne avant l’opération, la liste des
documents qu’il doit apporter le jour J, les
conditions de sa sortie et du suivi par son
médecin traitant. L’ensemble du personnel
de l’unité se réunit régulièrement pour
optimiser la coordination des soins
périopératoires. Cela implique une
participation toujours plus active de la part
du patient, et une meilleure articulation entre
l’hôpital et les médecins de ville.
(Suite p. 11)
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
, 09
décryptage
ambulatoire = hôpital de jour
Pour les patients : des soins moins
contraignants
Une large majorité des Français plébiscite 1 le concept d’hôpital de jour, jugé moins contraignant pour un patient
atteint de cancer car il n’est pas coupé de son environnement ni de son entourage, précieux dans le combat
contre la maladie.
1. Baromètre cancer 2013 de l’Institut Curie - Viavoice.
Où en est-on en France ?
85 %
des patients remplissent
les critères d’accès à une chirurgie
ambulatoire.
2
2007
2011
Près d’un siècle de prise
en charge ambulatoire
1920
Les ancêtres de la
radiothérapie sont
proposés dès les années
1920 au dispensaire
de la Fondation Curie,
permettant déjà une prise
en charge en ambulatoire.
1970
millions
d’actes ambulatoires
en 2011 en France,
contre 1,6 million en 2007.
Source : Rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, septembre 2013.
Qu’en pensent les Français ?
1991
À l’occasion de l’extension
des espaces hospitaliers
de l’Institut Curie, des
hôpitaux de jour y sont
ouverts en pédiatrie et
en chimiothérapie.
2000
2012
8
Français sur 10
favorables à l’hospitalisation
de jour (surtout les femmes,
85 %).
34
2
Français sur 10
seulement plébiscitent
l’hospitalisation
classique.
Les moins de 34 ans sont moins enclins
à l’hospitalisation de jour (30 % des 18-24 ans,
22 % des 25-34 ans associent cette prise en
charge à « sécurité » et « bien-être »).
Source : Baromètre cancer 2013 de l’Institut Curie. Sondage réalisé auprès d’un échantillon
de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
LE JOURNAL DE
10 , L’Institut Curie
8 patientes sur 10
atteintes d’un cancer
du sein et nécessitant
une chimiothérapie à
l’Institut Curie la reçoivent
en ambulatoire. Pour les
autres cas, les proportions –
plus faibles – sont en
progression.
2013
2016
L’Institut Curie a pour
objectif d’opérer en hôpital
de jour 60 % de ses patientes
atteintes d’un cancer du sein,
contre 20 % en 2013.
Début à
l’Institut Curie
de la pratique
de chirurgie
en ambulatoire.
Nouvel essor
de la prise en
charge ambulatoire
en chimiothérapie
avec les protocoles
aux effets
secondaires
amoindris.
Une unité
de chirurgie
ambulatoire est
créée à
l’Institut Curie ;
elle utilise les
équipements
communs que sont
le bloc opératoire et
la salle de réveil.
dossier
Pedro Lombardi / Institut Curie
Hospitalisation
Dr marc estève,
directeur
de l’ensemble
hospitalier de
l’institut curie
En chirurgie ambulatoire,
le geste chirurgical se réalise
dans d’aussi bonnes conditions
qu’en hospitalisation classique. »
cales mais aussi entre professionnels : hospitaliers, administratifs, praticiens de ville…
Pour exemple, les infirmiers, quelle que soit
leur spécialité, ont ainsi une place de plus en
plus importante dans le suivi des patients,
eux qui ne passent plus que quelques heures
à l’hôpital avant de rentrer chez eux. Grâce
au 2e Plan cancer, la consultation infirmière
d’annonce s’est généralisée ces dernières
années. Et la place des infirmiers va encore
croître avec l’ambulatoire. Ils ont en effet un
rôle de pivot essentiel, avant et après l’intervention chirurgicale, en échangeant avec les
patients à propos de leur plan de traitement
et de leur parcours de soins, en les préparant
à leur sortie et à la suite de leurs soins, et
en répondant aux questions que les patients
n’osent pas toujours poser directement à leur
cancérologue, comme, par exemple, la façon
dont ils supportent leurs médicaments.
Les pouvoirs publics habilités doivent enfin
revoir et développer avec les experts les
recommandations et/ou les standards
h
qu’en 2020 cela représentera « 50 % de
la chirurgie du cancer du sein (contre 12 %
actuellement), 15 % de la chirurgie des cancers de l’ovaire (3 % de moyenne nationale
en 2012) et 15 % de la chirurgie des cancers
de la thyroïde (1 % de moyenne nationale en
2012) ». Elle souligne par ailleurs que « le
développement de la chirurgie ambulatoire
nécessite une profonde réorganisation des unités de chirurgie ». Cette mutation, l’Institut
Curie l’a anticipée, à son échelle, avec notamment la création d’une unité de chirurgie
ambulatoire en 2012. « On y réalise un geste
chirurgical dans d’aussi bonnes conditions
d’efficacité et de sécurité qu’en hospitalisation
classique, insiste le Dr Marc Estève, directeur
de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie.
Et c’est bon pour le moral des patients et la
récupération physique après une opération. »
La part de cette activité a ainsi pu augmenter
de façon structurée au plus grand bénéfice
des patients (voir encadrés).
Les progrès de la médecine sont par ailleurs
des moteurs du développement de l’ambulatoire : anesthésies plus légères, chirurgies
moins invasives, et, dans le domaine de la
cancérologie, traitements moins lourds avec
des effets secondaires moindres ou mieux
maîtrisés. Toutefois, pour accompagner cette
mutation, il reste encore beaucoup à faire.
Pour commencer, les acteurs savent qu’ils
doivent se coordonner entre disciplines médi-
Alexandre Lescure / Institut Curie
(Suite de la p. 9)
L’Institut Curie a
créé, fin 2012, une unité
de chirurgie ambulatoire
pour la prise en charge de
patients atteints de cancer
du sein ou de cancer digestif
(voir infographie ci-contre).
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
, 11
dossier
Hospitalisation
générosité
Un accompagnement au retour à l’emploi après un cancer
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
À la Maison des Patients de l’Institut Curie,
des professionnels et des bénévoles
accueillent, écoutent et accompagnent des
patients après leur cancer. Le but du programme
d’accompagnement au retour à l’emploi après un
cancer est de faciliter la reprise du travail des
patients salariés et leur maintien dans un emploi
en conformité avec leurs compétences et leurs
capacités. Le programme a pu être lancé grâce à la
générosité et l’appui de la Fondation Dominique et
Tom Alberici. Créée en janvier 2008, cette fondation
soutient activement des projets caritatifs dédiés
aux personnes handicapées et aux patients atteints
d’un cancer. Tous les projets qu’elle accompagne
ont en commun d’améliorer le bien-être et la
qualité de vie des personnes souffrant notamment
d’un cancer, et de leurs proches.
(Suite de la p. 11)
de prise en charge pour sécuriser le
parcours des patients en ambulatoire. En
parallèle, ils devront « mettre en place une
politique tarifaire favorable », souligne la Cour
des comptes. Car, aujourd’hui encore, un
hôpital est bien moins dédommagé lorsqu’il
traite ses patients en ambulatoire que lorsqu’il
les hospitalise.
Préserver le quotidien
quel que soit le traitement
« Le sentiment des patients vis-à-vis de l’ambulatoire est ambivalent », déclare le Dr Hélène
Espérou, directrice du projet médico-scientifique et de la qualité du groupe Unicancer. Elle
dirige l’Observatoire des attentes des patients.
« La grande majorité d’entre eux sont rassurés,
car ils se disent “si je peux rentrer chez moi ce
soir, c’est que ce n’est pas si grave”. L’ambulatoire
permet en quelque sorte de dédramatiser les
soins. Ils sont contents de rentrer chez eux car
ils s’y sentent plus à l’aise, perdent moins pied
avec la vie “normale” », explique le Dr Espérou.
L’ambulatoire permet donc de maintenir les
malades dans leur vie quotidienne. « Mais ils
se trouvent aussi un peu seuls, médicalement parlant. Ils ressentent une rupture entre l’hôpital et
la médecine de ville. » D’où la nécessité absolue
de développer des actions de coordination de
soins, adaptées à chaque patient.
LE JOURNAL DE
12 , L’INSTITUT
L’Institut CURIE
Curie
Préparer l’après
L’ambulatoire ne signifie pas
que le patient est livré à luimême dès sa sortie de l’hôpital !
Les soins périopératoires
demeurent un élément clé.
Les soignants informent les
patients pour qu’ils ne soient
pas démunis une fois rentrés
chez eux. À l’Institut Curie,
c’est notamment le cas pour
la radiothérapie, pionnière
de l’ambulatoire. Lors des
consultations mais aussi grâce
à des documents d’information,
quelques règles simples
d’hygiène et de surveillance
d’éventuelles réactions sont
exposées au patient. L’objectif
est qu’il puisse activement
prendre soin notamment de
sa peau et des muqueuses
qui vont être irradiées.
Autre exemple, pour les
patientes opérées du sein,
les médecins et les masseurskinésithérapeutes insistent
sur l’importance de la
prévention du risque d’œdème
et de la rééducation de l’épaule
et du bras. L’équipe de l’Institut
Curie leur remet le jour même
de l’opération des documents
d’information. Pour chaque
type d’intervention ambulatoire,
les informations délivrées
au patient sont cruciales,
elles concernent l’avant,
le jour J et l’après. L’anticipation
par l’information est ainsi
au cœur de l’ambulatoire tel
qu’il se pratique à l’Institut
Curie.
Parmi ces traitements qui peuvent être réalisés en ambulatoire figure en premier lieu la
radiothérapie. Elle n’oblige pas à être hospitalisé pendant la durée du traitement ; le patient
rentre chez lui après chaque séance de rayons.
Ce dernier est parfois suivi par son médecin
dossier
la chirurgie du cancer qui prend le virage de
l’ambulatoire. D’abord pour les activités diagnostiques, comme la réalisation d’examens
type biopsie, endoscopie ou coloscopie. Mais
aussi pour le traitement, comme le retrait de
petites tumeurs.
Dans tous les cas, ces hospitalisations « en un
jour » s’adressent évidemment aux patients
dont l’état de santé général est bon, et permet donc d’organiser la suite de leurs
Accueil de l’hôpital
de jour de chimiothérapie
à l’Institut Curie.
Dr hélène espérou, directrice
du projet médico-scientifique et
de la qualité du groupe unicancer.
Unicancer
traitant en collaboration avec le radiothérapeute. Il en est ainsi pour nombre de patients
depuis les débuts de la radiothérapie, proposée dès les années 1920 au dispensaire de la
Fondation Curie. La chimiothérapie s’est elle
aussi progressivement adaptée à une prise en
charge ambulatoire. L’Institut Curie a ouvert
son premier hôpital de jour de chimiothérapie
au début des années 1990. Des protocoles de
soins avec moins d’effets secondaires étaient
apparus, permettant d’organiser les cures de
chimiothérapie en ambulatoire. Aujourd’hui,
même la pose du cathéter à chambre implantable se fait en chirurgie ambulatoire. Ce
dispositif donne un accès direct et permanent à une veine, ce qui se révèle très utile et
moins lourd pour le patient. Puis la chimiothérapie orale a fait ses preuves, faisant du
traitement « hors l’hôpital » une nouvelle
évidence. Depuis quelque temps, c’est enfin
h
Christophe Hargoues/Institut Curie
Hospitalisation
L’ambulatoire permet de
dédramatiser les soins mais les
patients peuvent se sentir un peu
seuls, médicalement parlant. »
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
, 13
dossier
comprendre
Marie-Jeanne*, 60 ans,
a passé 7 heures
seulement à l’hôpital
pour l’ablation d’une
tumeur au sein. 3 heures
à peine après l’opération,
elle rentrait chez elle.
DR
*Pour préserver l’anonymat
de cette patiente, son prénom et
sa photo ont été modifiés.
Je me sentais bien, je marchais,
je n’avais pas de vertiges, ni de
nausées. On a bien pris soin de moi
et vérifié que j’étais en état de sortir.
Et, au moindre problème, je pouvais
revenir immédiatement. »
générosité
et donc un traitement souvent plus efficace.
« Le traitement et la maladie sont mieux acceptés, pour un plus grand confort du patient »,
confirme le Dr Hélène Espérou, d’après l’Observatoire des attentes des patients d’Unicancer. Celui-ci participe mieux aux soins
h
Bénéfique pour la santé des malades
et pour la société
De nombreuses études ont démontré les
bénéfices de la prise en charge en ambulatoire. La Haute Autorité de santé, une des
agences nationales de santé, souligne qu’une
durée d’hospitalisation réduite à son strict
minimum et « l’utilisation de techniques
très peu invasives diminue[nt] le risque
d’infections ». Parmi les avantages, citons
aussi des délais de prise en charge plus courts
avec une mise en œuvre plus rapide des soins
Thinkstock
soins en ville à proximité de leur domicile. « Les appels téléphoniques après une
chirurgie ou des consultations d’infirmières de
coordination, précise le Dr Hélène Espérou,
sont quelques exemples de cette coordination
de soins à distance. »
Les soins de support
et de bien-être occupent
une place très importante
à l’Institut Curie, pour
accompagner et soutenir
les patients (lire ci-dessous).
CEW : des soins de beauté pour les femmes atteintes de cancer
À l’Institut Curie, les soins de support et de bien-être occupent une place très importante, avec pour objectif
d’améliorer la qualité de vie des patients. Cette préoccupation demeure pour tous les patients, qu’ils soient hospitalisés
ou pris en charge à l’hôpital de jour en ambulatoire. Bien-être, détente et réconfort complètent alors la démarche
thérapeutique afin de permettre aux patients de conserver ou retrouver leur estime de soi et l’intégrité de leur image. Ainsi,
des soins esthétiques sont proposés aux personnes prises en charge à l’Institut Curie. Au premier rang des associations
proposant de tels soins, CEW France assure des séances individuelles gratuites à l’Institut Curie depuis 1998, dispensées
par des socio-esthéticiennes rémunérées et formées par l’association au moyen de produits donnés par de grandes marques
et rendus anonymes. Plus de 300 sociétés aident le réseau CEW, que ce soit par des produits gratuits ou un appui financier.
CEW propose depuis peu des ateliers collectifs olfactifs très appréciés des patients. L’association rassemble des femmes
décisionnaires dans le secteur de la beauté. Un appui précieux pour les patientes.
LE JOURNAL DE
14 , L’Institut Curie
dossier
comprendre
générosité
Mutuelle Bleue permet
aux patients de prendre leur santé
en main
puisqu’il est davantage informé et impliqué.
De plus, en conservant un lien fort avec leur
entourage et leur vie quotidienne, les patients
pris en charge en ambulatoire risquent moins
de se sentir stigmatisés, ce qui contribue petit
à petit à faire du cancer une maladie « comme
les autres ». C’est également un immense
atout pour la société puisque l’hôpital de
jour permet une meilleure maîtrise de coûts
de santé. La Cour des comptes, dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale, évoque
même « une économie potentielle de 5 milliards
d’euros ». Rien que ça. « Le développement
de la chirurgie ambulatoire ne se situe plus
aujourd’hui dans une logique d’alternative à
l’hospitalisation mais dans celle d’une pratique de référence », lance d’ailleurs la Cour.
L’ambulatoire doit devenir une « norme » ; un
changement radical des pratiques est donc
annoncé, y compris en cancérologie.
Le développement des réseaux de soins et une
implication plus importante de la médecine
de ville, et notamment des médecins traitants,
sont les socles de cette mutation. La population attend beaucoup de ce changement.
Les résultats du Baromètre cancer Institut
Curie-Viavoice 2013 le confirment. Près de
80 % des personnes interrogées estiment
qu’une hospitalisation de jour est préférable
à une hospitalisation classique avec une ou
plusieurs nuits passées dans l’établissement.
Les raisons ? Le souhait de rester en contact
avec ses proches et la volonté de ne pas rompre
avec ses habitudes quotidiennes. Le nouveau
Plan cancer, tout juste annoncé en février 2014
(lire en p. 5), devrait entériner cette évolution.
Le P r Jean-Paul Vernant, dans son rapport
d’orientation de ce nouveau plan, déclarait :
« En cancérologie, les alternatives à l’hospitalisation classique (service de jour, ambulatoire,
consultations) sont maintenant, y compris en
chirurgie, les plus fréquentes. Cette évolution ne
peut que se poursuivre. Le 3e Plan cancer doit
permettre l’adaptation de la prise en charge à
cette évolution tout en garantissant aux patients
la qualité et la sécurité des soins maximales. »
Une révolution est en marche, avec et pour les
patients. ■
Alexandre Lescure/Institut Curie
« Nous avons renouvelé notre
partenariat avec l’Institut Curie pour
la cinquième année consécutive,
explique Olivier Raimbault, directeur
général de Mutuelle Bleue. Mutuelle
Bleue partage en effet la même
préoccupation pour le bien-être de
ses adhérents que l’Institut Curie
pour le bien-être de ses patients. » La mutuelle mène des actions dédiées
à la recherche et à la prévention des cancers et soutient, dans ce sens,
l’Institut Curie. Son programme d’actions de prévention cancer, Passeport
pour la santé, a permis à tous ses adhérents de bénéficier d’informations
scientifiquement prouvées, fournies par l’Institut Curie. Une initiative qui
répond à la volonté de modifier les comportements mais aussi de permettre
aux adhérents de prendre leur santé en main. Les administrateurs,
les collaborateurs et les adhérents se mobilisent également sur les
manifestations organisées par l’Institut, comme La Marche des Lumières
(voir p. 18), ou Les Jonquilles (voir p. 3).
Pr jean-paul
Vernant, auteur
du rapport
d’orientation
du plan cancer 3,
au micro de
RadioCurie.
En
cancérologie,
les alternatives à
l’hospitalisation
classique sont
maintenant les
plus fréquentes. »
LE JOURNAL DE
L’Institut Curie
, 15
entre nous
générosité
Votre Fondation
À l’Institut Curie, nous disposons de l’expertise et des structures nécessaires pour « prendre le cancer
de vitesse ». La continuité de la recherche et des soins dans un même lieu stimule l’innovation, favorise
les échanges et le travail en commun des chercheurs, médecins et soignants pour accélérer la mise
à disposition des nouveaux traitements. Fondation privée reconnue d’utilité publique, l’Institut Curie
est habilité à recevoir des dons et des legs. Notre volonté de progresser est encouragée par le soutien
et la générosité de nos donateurs, testateurs et partenaires, que je remercie chaleureusement.
Pr Thierry Philip, président de l’Institut Curie
,recherche clinique
Une mobilisation pour l’innovation
Shiva, une avancée concrète
des thérapies ciblées
17 000 euros pour l’essai Shiva
grâce à l’Association 109
h
A. Maaref / Institut Curie
« L’essai clinique Shiva est une
« L’ambition de l’Association
première mondiale. Nous analysons
109 est de faire progresser
la tumeur de patients 1 atteints de
la recherche sur le cancer.
Chaque année, depuis 2006,
tout type de cancer, quelle que soit
nous organisons l’opération
la localisation, afin d’établir la carte
Les Chocolats de l’Espoir.
génétique de leur tumeur. Si une
La vente de chocolats à
anomalie génétique connue est détectée,
des entreprises ou à des
les patients ont accès à la thérapie
particuliers permet de
ciblée correspondante, alors qu’ils n’y
collecter des fonds au
auraient pas eu droit s’ils n’avaient pas
profit des programmes de
participé à l’étude. Il fallait auparavant
recherche de l’Institut Curie,
plusieurs mois pour établir la carte
Le Dr Le Tourneau et la présidente de l’Association 109.
en particulier l’essai clinique
génétique d’une tumeur et cela coûtait
Shiva. Ce programme innovant représente un
des dizaines de milliers d’euros à l’Institut Curie. Nous réalisons
espoir immense pour des milliers de malades.
désormais cet examen en moins d’un mois pour environ 1 000 euros.
Nous sommes heureux d’avoir remis, fin 2013,
Pour y parvenir, une coordination parfaite est nécessaire entre de
un chèque de 17 000 euros à l’Institut Curie
nombreuses équipes de l’Ensemble hospitalier et du Centre de
pour continuer à financer cet essai clinique,
Recherche (plateformes de séquençage, bio-informaticiens…) de
même si notre contribution n’est qu’une pierre
l’Institut Curie. Ce programme bénéficie de nombreux financements
apportée à l’édifice. Tous, membres et bénévoles
issus de la générosité du public, comme celui de l’Association 109.
de l’Association 109, nous espérons vendre
Sans l’engagement de tous, nous n’en serions pas là. Nous espérons
encore plus de chocolats pendant les fêtes de fin
produire les premiers résultats en 2015. »
d’année et de Pâques, pour soutenir l’équipe du
1. près de 460 patients inclus depuis octobre 2012.
Dr Le Tourneau. »
r
D Christophe Le Tourneau, coordinateur de l’essai, responsable
des essais précoces et responsable du pôle de Médecine de précision
à l’Institut Curie.
le journal de
16 , l’Institut Curie
Christine Delmaire, présidente de l’Association 109.
entre nous
Initiatives
,Fondation Areva
,Association Fée Kdo
10 ans de soutien
à l’Institut Curie
Plus de 19 000 euros
Sylvie Poitrenaud, déléguée générale de la Fondation d’entreprise Areva,
nous explique les raisons du soutien fidèle à l’Institut Curie.
d’emballages
cadeaux
La Fondation d’entreprise Areva
soutient depuis 2004 le centre de
Protonthérapie de l’Institut Curie.
Pourquoi ce choix ?
Sylvie Poitrenaud : Quand
l’Institut Curie a proposé à Areva
de soutenir le développement de
la protonthérapie en France, notre
enthousiasme a été immédiat. En effet,
cette technologie de pointe est née
autour d’un accélérateur de particules
historique, le synchrocyclotron. Un
appareil qui, dès la fin des années
1950, a constitué les prémices du
développement de l’énergie nucléaire en
France. L’utilisation de cet accélérateur
de particules pour le traitement de
Quelles actions avez-vous menées
dans ce cadre ?
S. P. : Nos dons ont permis d’équiper
tout d’abord les salles d’anesthésie
et de réveil destinées aux enfants.
Plus récemment, notre fondation a
contribué à l’achat de matériels de
pointe pour moderniser l’imagerie
ophtalmologique et élargir le spectre
des tumeurs pouvant être prises en
charge au centre de Protonthérapie.
Les collaborateurs d’Areva ont-ils
été associés à cette action ?
S. P. : Oui, en effet, en 2009, l’action
de la fondation a été complétée par
un « mécénat de compétences » :
des collaborateurs d’Areva ont
gracieusement apporté leur expertise
en termes d’organisation ou encore
de systèmes d’information pour la
restructuration du centre.
A. Maaref / Institut Curie
Jean MarieTaillat / AREVA
tumeurs cancéreuses chez les enfants
ne pouvait être un plus bel exemple de
haute technologie au service de la santé.
Du 1er au 31 décembre 2013, les bénévoles de
l’association Fée Kdo ont emballé les cadeaux
de Noël des clients de deux grandes enseignes
à Paris et à la Défense. Ce travail d’équipe
a permis de collecter la généreuse somme
de 19 320 euros, intégralement versée à
l’Institut Curie. Fée Kdo soutient l’Institut depuis
2009, et lui a ainsi versé plus de 52 000 euros
en quatre ans. Un immense bravo et un grand
merci à toute l’équipe de l’association Fée Kdo !
h Pour en savoir plus : http://feekdo.free.fr
,Achats en ligne
Une nouvelle façon de
soutenir l’Institut Curie
En effectuant vos achats via le site
www.fabuleos.fr, vous pouvez soutenir
l’Institut Curie et la recherche sur le cancer.
Fabuleos est un site d’achats partenaire de plus
de 1 000 enseignes telles que la Fnac, Nocibé,
La Redoute, Auchan… Dès que vous effectuez
un achat via ce site, les enseignes versent une
commission à Fabuleos, que ce dernier vous
reverse. Vous pouvez alors donner tout ou partie
de cette somme à l’Institut Curie. Et, à partir de
5 euros donnés à l’Institut, vous recevez un reçu
fiscal. Acheter via www.fabuleos.fr, voilà une
façon simple prendre le cancer de vitesse !
h Pour en savoir plus :
Yves Congal au service Relations donateurs
de l’Institut Curie.
Tél. : 01 56 24 55 66 ; [email protected]
pratique
AVEC VOUS,
PRENONS
LE CANCER
DE VITESSE !
Si vous souhaitez
organiser une action
caritative (sportive,
festive, artistique…)
au profit de
l’Institut Curie
et nous aider ainsi
à lutter contre le
cancer, contactez
Alia Ifrah, qui vous
guidera et mettra
à votre disposition
expérience et
différents outils.
Tél. : 01 56 24 55 08 ;
[email protected]
le journal de
l’Institut Curie
, 17
entre nous
Initiatives
,vente aux enchères
50 000 euros : « Des femmes
L
e 22 octobre 2013,
50 000 euros ont été
collectés lors d’un
événement au profit de
l’Institut Curie, dans le cadre
du mois de mobilisation contre
le cancer du sein, Octobre
Rose. La vente aux enchères
Des femmes donnent aux
femmes, animée par Daphné
Bürki, a été organisée pour la
deuxième année consécutive,
en partenariat avec la Maison
de vente aux enchères Audap
& Mirabaud et l’Hôtel des
ventes Drouot. Yasmina
Reza, Michèle Laroque,
Inès de la Fressange, Sonia
Rykiel, Roselyne Bachelot…
et de nombreuses autres
personnalités reconnues
des domaines de la mode,
Thibaut Voisin / Institut Curie
donnent aux femmes »
de l’économie, des arts,
du spectacle, ont fait don
de 84 lots pour cette vente
caritative. L’Institut Curie
remercie ces femmes de cœur
ainsi que les partenaires de
l’opération qui ont contribué
à la réussite de l’événement.
,La Marche des Lumières
Des lumières pour
éclairer la nuit contre
le cancer
U
Alexandre Lescure / Institut Curie
ne marche nocturne, organisée le samedi
23 novembre dernier, a permis de collecter
80 000 euros pour la recherche sur le cancer.
Pour cette première édition, plus de 300 participants,
ambassadeurs de l’événement, bénévoles ou anonymes
ont marché pour illuminer la nuit contre le cancer, symbole
de leur engagement aux côtés de l’Institut Curie. Ces dons
permettront de financer des programmes de recherche
innovants en médecine personnalisée.
le journal de
18 , l’Institut Curie
www.facebook.com/
InstitutCurie
h
Du 18 au 23 mars
Faites fleurir une Jonquille
pour Curie (voir p. 3).
www.unejonquille
pourcurie.fr
Deux associations se mobilisent
contre les cancers de l’enfant
D
Le 2 mars
Participez au SemiMarathon de Paris et
courez en équipe, aux
couleurs de l’Institut Curie,
avec tous ceux qui
soutiennent l’Institut.
h
,Tumeurs pédiatriques
epuis neuf ans, les associations
Les Bagouz à Manon et Les Amis
de Claire collectent des fonds
chaque année au profit des recherches
sur les tumeurs pédiatriques menées
à l’Institut Curie par le Dr Olivier Delattre,
pédiatre et chercheur qui a permis
d’améliorer la prise en charge des enfants
atteints de cancer. Leur engagement
en 2013 mérite des félicitations et de vifs
remerciements.
À vos agendas
• Les Amis de Claire ont réussi à collecter
20 000 euros. En 2013, ils ont aussi été
ambassadeurs de l’opération Une jonquille
pour Curie (voir p. 3) dans leur commune.
• Les Bagouz à Manon ont quant à eux
reversé près de 40 000 euros à l’Institut Curie
et ont participé en tant qu’ambassadeurs
à La Marche des Lumières (lire ci-dessus).
h Pour en savoir plus :
• www.100porschepourlesamisdeclaire.fr
• www.lesbagouzamanon.org
Le 6 avril
Participez au Marathon
de Paris et, comme pour
le 2 mars, rejoignez
l’équipe qui court aux
couleurs de l’Institut Curie.
www.facebook.com/
InstitutCurie
h
Le 23 mai
Participez ou assistez
au tournoi de golf de l’Inner
Wheel 2000-Boucle de la
Seine, au profit de
l’Institut Curie, à Villennessur-Seine (78).
h
[email protected]
entre nous
rétrospective
,1914-2014
il y a 100 ans, la générosité
d’un grand mécène
Né en 1825, Daniel Iffla, dit Osiris,
est un financier et un grand mécène.
Il perd ses deux enfants et sa femme
lors de l’accouchement, et voue sa
fortune au mécénat. En 1889, il crée
le prix Osiris, doté de 100 000 francs
(350 000 euros actuels), qui récompense
des savants remarquables.
Musée Curie (coll. ACJC)
L’Institut du Radium – devenu depuis l’Institut Curie – fut inauguré il y a 100 ans grâce au legs d’un grand mécène.
En 2014, c’est toujours grâce à votre générosité que nous pourrons adapter l’Ensemble hospitalier à l’évolution de la prise
en charge des patients.A. C.
Daniel Iffla, dit Osiris. Photogravure
originale d’après une peinture d’Édouard
Bisson.
Émile Roux et Marie Curie,
destins croisés
En 1903, le mécène Osiris remet son prix
au Dr Émile Roux, découvreur du sérum
contre la diphtérie. Cette année-là,
Pierre et Marie Curie partagent le
prix Nobel de physique avec Henri
Becquerel. En 1904, c’est au tour de
Marie Curie de recevoir le prix Osiris.
À cette époque, Osiris fait de l’Institut
Pasteur son légataire universel ainsi
que son exécuteur testamentaire. Il
décédera trois ans plus tard, en 1907.
Un grand laboratoire
de la radioactivité
Marie Curie œuvre en faveur de la
création d’un grand laboratoire pour
l’étude de la radioactivité et de ses
applications en physique, chimie,
biologie et médecine. Ce vœu se
concrétise en 1909 avec la décision
de l’Université de Paris et de
l’Institut Pasteur de créer l’Institut
du Radium. L’Institut Pasteur
reverse alors plus de 400 000 francs
(environ 1,4 million d’euros actuels)
du legs Osiris pour la construction
de l’Institut du Radium.
aujourd’hui le musée curie
Les pavillons de l’Institut du Radium,
séparés par un jardin, sont achevés en
1914. L’un d’eux abritait le laboratoire de
Marie Curie, où elle travailla jusqu’à sa
mort en 1934. Il accueille aujourd’hui le
Musée Curie, qui conserve son bureau
et son laboratoire avec le mobilier, des
instruments, des livres, des photographies
et des archives. Aujourd’hui, l’Institut
dispose de plus de 100 000 mètres carrés
d’espaces hospitaliers et de laboratoires.
Un projet architectural est à l’étude afin
d’adapter ses hôpitaux à la cancérologie
de demain (lire notre dossier).
Le Musée Curie labellisé Maison
des Illustres
Yann Tran/Institut Curie
Institut Pasteur / Musée Pasteur
La construction de l’Institut du Radium s’achève en 1914 alors que la guerre éclate.
Le Musée Curie, labellisé Maison des Illustres, conserve
des collections en rapport avec les personnalités illustres
de l’histoire de la France que sont Marie Curie, sa fille Irène
et son gendre Frédéric Joliot. La plaque délivrée par
le ministère de la Culture a été apposée au 1 rue Pierreet-Marie-Curie par Hélène Langevin et Pierre Joliot, petitsenfants de Marie.
h découvrez le Musée Curie : www.musee.curie.fr
le journal de
l’Institut Curie
, 19
du 18 au 23 mars
© Agence \EXCEL - Illustration: Julien CANAVEZES - www.mariebastille.com - Gettyimages
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