Partage de midi Paul Claudel mise en scène Sterenn Guirriec samedi 20 septembre 2014 à 20h30 La Scène Watteau / Place du Théâtre / Nogent-sur-Marne locations 01 48 72 94 94 www.scenewatteau.fr La Scène Watteau est une scène conventionnée subventionnée par la Ville de Nogent-sur-Marne, la DRAC Ile-de-France, le Conseil général du Val-de-Marne et la Région Ile-de-France Partage de midi Paul Claudel mise en scène Sterenn Guirriec collaboration artistique Claire Chastel et Laurent Montel scénographie Aurélie Lemaignen costumes Dominique Louis lumières Léo Thévenon musique Nicolas Larmignat maquillage et coiffure Eva Bouillaut avec Baptiste Chabauty De Ciz Matthieu Dessertine Mesa Pierre Giafferi Amalric Sterenn Guirriec Ysé production Compagnie du Théâtre et des Etoiles coproduction La Scène Watteau - Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne avec la participation du Jeune Théâtre National spectacle labellisé «Rue du Conservatoire» (Association des élèves et des anciens élèves du Conservatoire) samedi 20 septembre 2014 à 20h30 à La Scène Watteau durée estimée 2h prix des places de 7 à 20 euros La Scène Watteau, Place du Théâtre, Nogent-sur-Marne, face à la station RER E Nogent-Le Perreux locations 01 48 72 94 94 contact La Scène Watteau Benoît Strubbe tél 01 43 24 76 76, [email protected] Partage de midi Le drame est, selon l’expression de Paul Claudel dans une lettre adressée à Francis Jammes, « l’histoire un peu arrangée » de l’aventure amoureuse qu’il vécue de 1900 à 1905. Le premier acte est situé sur un paquebot en mer vers l’Extrême-Orient, au milieu de l’Océan Indien. Quatre personnages, à l’heure de midi, s’entretiennent sur le pont du navire. Mesa, en qui l’auteur s’est représenté, est un fonctionnaire qui regagne son poste en Chine. À bord se trouvent une jeune femme, Ysé, accompagnée de son mari, De Ciz, et de ses quatre enfants, ainsi qu’un joyeux aventurier qui cherche fortune, Amalric. Mesa, solitaire et désemparé après avoir effectué, comme Claudel en 1900, une tentative malheureuse d’entrée dans la vie monastique, est aussitôt fasciné par la belle Ysé, coquette, insouciante, éprise de vie après des années d’un mariage qui la laisse insatisfaite. Amalric, qui l’avait rencontrée et aimée autrefois, se promet de la conquérir à nouveau. De Ciz, bel homme aimable, égoïste et indécis, est en quête d’un emploi lucratif. Tous quatre, en route vers la Chine, espèrent y trouver un sort à la mesure de leur ambition ou de leur désarroi. Ils dialoguent en attendant la cloche qui annonce l’heure du repas du soir. Le second acte se passe à Hong-Kong, après la traversée, dans un cimetière où Mesa a donné rendez-vous à Ysé et à son mari. Tandis qu’il s’éloigne un instant en les attendant, De Ciz fait part à Ysé de son intention de partir pour effectuer un trafic douteux de commerce et de traite des indigènes, et s’apprête à la quitter malgré ses objections et ses supplications. Mesa, revenu et seul face à Ysé, la prend dans ses bras sans qu’elle résiste : tous deux s’abandonnent à leur passion, résolus à briser les liens qui les séparent. Lorsque De Ciz revient auprès d’eux, Mesa s’ingénie hypocritement, pour éloigner le mari gênant, à le persuader d’accepter l’emploi dangereux qu’il lui a proposé. Le troisième et dernier acte a lieu quelques années après, dans une maison d’un port de la Chine, où l’on reconnaît le décor du consulat de Fou-Tchéou où Claudel a vécu la passion que rappelle le drame. Ysé vit maintenant avec Amalric, après avoir quitté Mesa, dont elle eu un enfant. C’est l’époque de la révolte des Boxers, qui assassinent les résidents étrangers, et la maison où Amalric et Ysé se sont réfugiés a été minée et va exploser pour qu’ils échappent aux assiégeants. Survient Mesa, qui détient un passe qui permettrait à Ysé de fuir. Il lui reproche son silence et la supplie de se sauver avec lui, De Ciz étant mort, dans un long monologue auquel elle ne répond pas un mot. Lorsqu’Amalric revient, une brève lutte oppose les deux hommes, et Mesa, vaincu, s’effondre, tandis qu’Amalric et Ysé s’enfuient après s’être emparés du passe. Mesa, demeuré seul dans la maison qui va sauter, s’adresse à Dieu dans un « cantique » où il prend conscience de sa faute et s’apprête à quitter ce monde. Mais Ysé, qui s’est échappée, revient soudain pour mourir avec lui, et les deux amants, dans un ultime dialogue, échangent le serment d’un consentement sacramentel qui transfigure et accomplit leur amour dans le « partage de minuit » de tous les possibles, plein de la distance qu’il faudra pour séparer ceux qui veulent l’être. Note d’intention Je voulais parler de cette histoire, de ces hommes qui quittent un passé pour l’espoir, de cet amour qui se consume jusqu’à l’impossible, de ces vocations où les rêves s’échinent, du désir de vivre qui écartèle, du verbe « être » lorsqu’il s’éclipse et nous laisse en quête, de ces choses indicibles qui piaffent sous l’écriture de Paul Claudel, de cette humanité cinglant à l’ombre de nos secrets. Amalric, Mesa, De Ciz, Ysé s’exilent, ils quittent l’Europe, ils partent pour la Chine… Ils ont cet âge où « il convient de réaliser ». En créant ce spectacle, je savais que c’était avec lui que nous aussi nous partions, que nous quittions l’école, à bord de ce navire, simple, mais voulant se jouer des tempêtes. Lorsque j’ai vu l’équipage y faire embarquer ses plus beaux rêves, son plus tendre amour pour notre métier, et le désir de ces porteurs de poèmes de continuer à offrir en Partage… J’ai eu envie d’ouvrir l’horizon de notre projet, à l’espoir. J’ai donc créé la compagnie du Théâtre et des étoiles. Cette compagnie qui découvre le jour, réunit des comédiens, des musiciens, des techniciens, rencontrés à l’école et sur les routes de nos projets, elle accompagne aujourd’hui nos rêves dans l’espoir qu’ils deviennent. La scénographie a été rêvée avec Aurélie Lemaignen, rencontrée également au CNSAD. Nous voulions imaginer un espace qui pourrait se transformer, selon les scènes, à partir d’une base aussi simple que quelques malles de voyage… quelques malles de théâtre. Une sobriété de décors qui se voulait aussi embrasser les métaphores les plus folles que nous offre Paul Claudel, le pont d’un paquebot au milieu de la mer, un cimetière en pleine éclipse, une maison au cœur d’une insurrection s’ouvrant jusqu’aux étoiles… Avec simplement quelques lignes, c’est le verbe partir que nous avons essayé d’écrire, dans une perspective qui se partage dans un lieu, décollé de la Terre. Du couvercle de ces malles, c’est un cimetière de bateaux qui s’érige… et lorsqu’elles s’imbriquent les unes sur les autres, ces malles deviennent l’ultime refuge. Les costumes, crées par Dominique Louis, se jouent des époques, telle sobriété laissant suggérer telle vocation, telle ligne, une représentation sociale, telle autre, un désir de voyage… des costumes qui proposent des possibles à l’imaginaire, et où une certaine simplicité s’espère loin d’éventuels carcans. Nicolas Larmignat a composé la musique du spectacle. Une musique qui est aussi derrière le poème, la prise de parole d’un invisible et qui bat comme un secret d’une scène passant à l’autre. Pour jouer à s’inventer les uns avec, ou tout contre, les autres, il fallait que le pont de notre navire soit la confiance. C’est à des camarades de voyages rencontrés bien avant le CNSAD, quand nous étions encore aux cours Florent, à l’orée de nos rêves de ce métier, à qui j’ai proposé d’embarquer dans l’aventure. Matthieu Dessertine, avec qui j’ai toujours eu envie de jouer, mais dont les occasions de le voir sur scène m’étaient surtout offertes en tant que spectatrice, en allant voir les spectacles d’Olivier Py, de Jean-Pierre Garnier, d’Adel Hakim, de Benjamin Porée. Quant à Baptiste Chabauty et Pierre Giafferi, j’ai eu la chance de les rencontrer sur scène, nous étions ensemble en classes libres, et il y a des serments comme « on se retrouvera » qui ne s’oublient pas. Peut-être est-ce cet ailleurs venu de la musique, ou de son regard porté sur le travail, Baptiste Chabauty avait pour moi l’enfance et le mystère d’un De Ciz. Et parce que j’ai toujours aimé la matière qu’il offre au poème et l’humanité d’où il sculpte les mots, Pierre Giafferi serait Amalric. Ysé… au-delà de cette femme mettant en scène et se mettant en scène auprès de ces trois hommes, il y avait mon amour pour ce texte, pour ce rôle. Le rôle de cette femme « … brisant tout, se brisant elle même… étrangère parmi nous… hors de son lieu et de sa race… » Un rôle qui pourrait contenir les secrets de nombreux artistes. Sterenn Guirriec Paul Claudel Paul Claudel, né en 1868 à Villeneuve-sur-Fère (Aisne) dans une famille bourgeoise, mena de front une existence littéraire et une vie de grand diplomate. Ses années de lycée à Louis-le-Grand lui avaient laissé le sentiment amer d’un « bagne matérialiste », et il dut à sa lecture de Rimbaud ainsi qu’à une brusque révélation divine - à Notre-Dame, le soir du 25 décembre 1886 – le chemin qui, en littérature, le conduisit de l’expression des puissantes passions qui l’animaient à la pensée souveraine d’une foi quasi-mystique. Pendant quarante ans, sa création littéraire oscilla entre l’énergie vigoureuse et débordante de son élan vital et sa soif d’un équilibre rédempteur dans la célébration du catholicisme. Profondément charnelle, passionnée, ancrée dans la terre, en dépit de ses influences symbolistes, son œuvre, de proportion considérable, parfaitement originale - au sens où elle s’écrivit dans l’ignorance des courants littéraires de son époque – ne fut jamais bridée par ses obligations administratives, toutes chargées de mondanités, de négociations et d’honneurs. Son théâtre, tout comme le reste de sa production fut écrit au gré de sa vie errante. Nombre de ses pièces furent remaniées au fil du temps, en fonction de l’évolution de son analyse du profane et du religieux. « Tête d’or » (1890) et « La Ville » (1893), ses deux premiers drames, datent de l’époque des « mardis » de Mallarmé. Suit « L’Échange », dont la première version voit le jour à Boston en 1892. Dès 1894, il séjourne en Chine, où il traduit Eschyle et médite sur la Bible et les écrits de Saint Thomas d’Aquin. C’est en 1905, à l’âge de 37 ans, alors qu’il est consul de France à Tien-Tsin, qu’il écrit « Partage de midi ». Cette pièce, la dernière où l’on voit l’expérience religieuse se manifester de façon conflictuelle, qui explore jusqu’à épuisement du sujet le désir impérieux de la chair confronté au travail de l’esprit appelé à une transfiguration divine, a pour toile de fond un épisode réel de la vie de Claudel : sa passion pour Rosalie Vetch, sa liaison affichée avec elle, plusieurs années durant, à Fou-Tchéou, au grand dam du microcosme colonial français. La première édition de la pièce, en 1906, ne circula que de façon confidentielle, au sein d’un cercle restreint d’amis. La première édition publique date de 1948, année où Claudel, depuis longtemps réconcilié avec Rosalie (devenue épouse Lintner), lui-même marié depuis 1906 à Reine Sainte-Marie Perrin, accepta de confier l’œuvre à Jean-Louis Barrault. À partir de « L’annonce faite à Marie » (1912), et jusqu’à l’apothéose que marque le « Soulier de satin » (1919-1924), l’œuvre dramatique de Claudel est de plus en plus centrée sur la question de Dieu et de la force omniprésente de son verbe. Avec « L’Otage » (1914), « Le Pain dur » (1918), « Le Père humilié » (1920), son écriture explore avec intensité le lien entre la métaphore poétique et cette parole divine dont il souhaite que le théâtre soit le messager. À partir de 1924, Claudel abandonne progressivement la création dramatique et, dès 1930, la création littéraire, pour consacrer l’essentiel de ses écrits à des commentaires bibliques. La création du « Soulier de satin » en 1943, par Jean-Louis Barrault également, marque la véritable reconnaissance de Claudel par le public, et le place rapidement au rang de plus grand dramaturge de la première moitié du XXe siècle. En 1946, il est élu à l’Académie française (sans avoir posé sa candidature). Il meurt à Paris en 1955. Sterenn Guirriec Sterenn Guirriec suit les cours Florent et la Classe Libre avant d’entrer au CNSAD, dans la classe de Daniel Mesguich. Au théâtre elle interprète la fiancée dans « La fiancée aux yeux bandés » mis en scène par Daniel Mesguich, Célimène dans « Le Misanthrope » mis en scène par Nicolas Liautard, Ophélie dans « Hamlet » mis en scène par Daniel Mesguich, Fleur de Marie dans « Les Mystères de Paris », la fiancée dans les « Noces de sang » mis en scène par William Mesguich, l’Infante dans « Le Cid » mis en scène par Sandrine Anglade. Elle joue également dans les moyens métrages de Blandine Lenoir, « L’honneur de Robert » et « Monsieur l’abbé », ainsi que dans « La part Céleste » réalisé par Thibaut Gobry et « L’Absinthe » réalisé par Olivier Bertin. Sterenn Guirriec signe sa première mise en scène avec « Partage de midi » de Paul Claudel. Baptiste Chabauty Avant sa formation de comédien, dans la Classe Libre du cours Florent, Baptiste Chabauty est musicien. Jusqu’en 2007 il enseigne les percussions et joue dans l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, de Mulhouse et de Besançon. Mais c’est à travers ces collaborations avec la compagnie du Théâtre EnVie (dans une dizaine de spectacles donnés depuis 2002) qu’il trouvera son véritable mode d’expression et découvrira, d’abord comme chanteur, musicien et compositeur, la scène théâtrale. Il commence alors sa formation de comédien à Paris au conservatoire Francis Poulenc dans la classe de Stéphane Auvray Nauroy, puis il intègre la Classe Libre l’année suivante en 2008. Il y travaille avec Jean-Pierre Garnier, Mathieu Genet, Isabelle Duperray, Leslie Chatterley et Daniel Martin. Sorti d’école depuis trois ans, il joue au festival d’Avignon en 2010 et 2011 dans « Le Dindon » de Georges Feydeau, mis en scène par Fanny Sidney, sur la tournée des « Trois Sœurs » de Tchekhov mis en scène par Volodia Serre en 2012, et joue dans « Platonov » mis en scène par Benjamin Porée. Matthieu Dessertine Matthieu Dessertine est reçu en classe libre puis au CNSAD. Il travaillera dans ces deux écoles avec Jean Pierre Garnier, Michel Fau, Andrzej Seweryn, Jean Damien Barbin. Par la suite il joue au théâtre avec Jean-Pierre Garnier, Olivier Py, Adel Hakim, Benjamin Porée, Marie Montegani entre autres. Pour la télévision et le cinéma il travaille avec Nicolas Klotz, Frederic Mermoud, Josée Dayan, Nina Companeez. Il joue au Festival d’Avignon 2014 dans « Orlando ou l’impatience », texte et mise en scène Olivier Py. Pierre Giafferi Pierre Giafferi fait une école de cinéma en section réalisation et prend des cours de théâtre au cours Florent. Il intègre la classe libre puis en 2010, le CNSAD. Il a co-mis en scène « L'épouvantail » de Jerry Schatzberg et « Le chevalier de la Lune » ou « Sir John Falstaff » de Crommelynck. Il a aussi joué sous la direction de Francis Huster dans « César Fanny Marius » ainsi qu’avec Benjamin Porée dans « Platonov » et « Andromaque ». Renseignements pratiques prix des places de 7 à 20 euros tarif normal : 20 euros, tarif - 26 ans : 9 euros, tarif + 60 ans : 17 euros, tarif demandeurs d’emploi, groupes : 15 euros tarif abonné adulte : 13 euros, tarif abonné jeune public : 7 euros locations par téléphone 01 48 72 94 94, à l’accueil de La Scène Watteau / Place du Théâtre / Nogent-sur-Marne FNAC Billetterie, Theatreonline, www.billetreduc.com comment venir à La Scène Watteau Place du Théâtre (ancienne Place de l’Europe) / Nogent-sur-Marne Autoroute A4 au niveau de la Porte de Bercy, prendre la sortie n° 5 “Nogent-sur-Marne”, rester sur la voie de gauche. La Scène Watteau est à 500 m de la sortie d’autoroute. RER E station : Nogent-Le Perreux. Temps moyen du trajet Paris/Magenta - Nogent : 20 min. La Scène Watteau est juste en face de la station
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