GAB EnQuete

CMJN
ISSN • 2230-133X
MARDI 20
MAI 2014
NUMÉRO 880
100 F
www.enqueteplus.com
LOCALES - ÉCLOSION DES MOUVEMENTS CITOYENS
L’heure de vérité
GRANDS MOULINS DE DAKAR (GMD)
Le Dg Emile El Malem
sur siège éjectable
P.2
KHALIFA ABABACAR SALL
Entre l’enclume des politiques et la sympathie populaire Au laser des jeunes
socialistes
P.3
VENU POUR ÊTRE JUGÉ EN APPEL
L’homme d’affaires
Youssou Guèye arrêté
à l’audience
P. 9
ESCROQUERIE À LA JA
Momar Ndiaye et
Pape A. Dieng écroués
P. 4&5
P. 8
EN COULISSES
2
GRANDS MOULINS DE DAKAR
Tempête sur la tête du Directeur général
L
e Directeur général des Grands moulins de Dakar
(Gmd), Emile El Malem, doit bien surveiller ses
arrières. Selon en effet les informations qui nous par-
PONCTUALITÉ : On pointe au
Trésor depuis jeudi dernier
C'est la ponctualité assurée,
depuis jeudi dernier, à la
Direction générale du Trésor, au
ministère de l’Économie et des
Finances. Un système de pointage y est instauré, nous a soufflé
une source concernée, conformément à l'annonce faite par le président Macky Sall, le 13 avril
2014, à l'ouverture de la conférence sociale. Une décision qui
devra rapidement faire tache
d'huile dans les autres services
de l'Administration. Car le nonrespect des heures de travail au
Sénégal avait fâché Macky Sall
qui, pour y mettre un terme, avait
demandé l’instauration d’un système de pointage des travailleurs
dans les administrations. ''Vous
avez une fête religieuse, vous partez la veille pour rester encore le
lendemain. Trois jours sans travailler, ce n’est pas possible. Il
faut mettre des compteurs dans
les administrations pour que les
travailleurs soient pointés'', avaitil recommandé, justifiant cela par
le fait qu'''on ne peut pas payer
des gens qui ne travaillent pas.
Ce n’est pas normal. Ou alors
qu’on défalque ces jours sur leurs
congés''.
Le ''ripoux'' Ibrahima Dieng et Cie
placés sous mandat de dépôt
Après deux retours de parquet,
le brigadier Ibrahima Dieng a été
placé sous mandat de dépôt par
le doyen des juges Mahawa
Sémou Diouf, en même temps
que ses présumées complices, la
dame Awa Cheikh, considérée
comme une des baronnes du trafic de drogue à Dakar, de même
que la mère de cette dernière,
Lémou Touré Gaye. Le trio a donc
passé sa première nuit en prison.
Il faut rappeler que l'agent de
l'Office central de répression du
trafic illicite des stupéfiants
(OCRTIS) avait été arrêté par la
Section Recherches de la gendarmerie avec des boulettes de
cocaïne. Cette nouvelle affaire de
drogue dans la police survient
viennent, il est sur le point d'être éjecté. Il faut savoir que
depuis quelques années, la tête du Dg est réclamée, surtout
à l’occasion de la commémoration de la fête internationale
du travail. Mais si les travailleurs sont la goutte qui fait
déborder depuis quelques années le vase, il faut savoir que
Les Grands Moulins de Dakar, première industrie meunière
du Sénégal et société historique du Groupe Mimran, sont
dans une zone trouble. Ils couvraient 65 % des besoins en
farine du marché sénégalais et se sont également diversifiés
dans l’aliment bétail, volaille et aquacole. Le hic, c'est qu'il
y a de nouveaux invités dans la place, dont Sédima et Olam
qui veulent porter la production de farine à 2 700 tonnes par
jour alors qu'il est aujourd'hui de 2 000 tonnes. Le départ
annoncé d'Emile El Malem est-il lié à cette nouvelle concurrence, bien inattendue ? Mystère et boule de gomme. En
tout cas, voilà un secteur que des industriels sénégalais veulent bien investir, pour concurrencer les français de l'époque
post-coloniale. On verra bien ce que ça va donner et la posture de l'Etat supposé défendre les intérêts locaux avant
ceux français, américains, chinois ou on ne sait quoi
encore... EnQuête a en tout cas une nette préférence pour
ce qui est national et ne s'en cache pas du tout ! Advienne
que pourra !
après le gros scandale révélé l'année dernière par le commissaire
divisionnaire Cheikhna Keïta,
alors directeur de l'OCRTIS et qui
avait éclaboussé le Directeur
général de la Police nationale
d'alors,
le
commissaire
Abdoulaye Niang.
rieures d’un pays, surtout quand
il s’agit de l’expression d’un choix
souverain et démocratique qui
revient aux citoyens d’un pays
frère''.
...sur l’élection de Jomay en
Guinée-Bissau
L'avion anglais devant participer
à la recherche des lycéennes
nigérianes tombe en panne à
Dakar
La mobilisation internationale
pour soutenir le Nigeria dans sa
croisade contre le groupe Boko
Haram ne faiblit pas. Le Royaume
Uni vient de mettre à la disposition du pays le plus peuplé
d'Afrique un avion pour faciliter
la recherche des 200 lycéennes
enlevées par le groupe islamiste.
Malheureusement, l'avion qui a
quitté l'Angleterre, dimanche, est
immobilisé à Dakar par une
panne. Les techniciens de la
capitale sénégalaise s'activent
autour de l'appareil afin qu'il
puisse reprendre sa route. Selon
la chaîne euronews qui donne
l'info, sitôt réparé, l'aéronef fera
route vers le Ghana où il aura sa
base.
Démenti de la Présidence à propos de ''craintes'' de Macky...
La Présidence a formellement
démenti
les
informations
publiées par votre quotidien préféré et par d'autres confrères,
reprises sur Jeune Afrique et
selon lesquelles le chef de l’État
sénégalais aurait exprimé des
''craintes'' à des proches, au sujet
de l’élection éventuelle de José
Mario Vaz dit Jomay à la tête de la
Guinée-Bissau. ''De telles allégations sont fausses, mensongères
et ne visent qu’à nuire aux relations d’amitié et de fraternité que
le Sénégal entretient avec la
République sœur de GuinéeBissau'', arguent les services de
la Présidence. Et selon ces derniers, ''le Président Macky Sall a
pour principe de ne jamais s’immiscer dans les affaires inté-
Guinéens tel qu’il s’exprimera
dans les urnes et entretiendra
une relation de travail et de
confiance mutuelle avec le président de la République que ce
peuple ami se sera choisi''. Ce
n'est pas tout, puisque, ajoute la
cellule Com' du palais, ''le
Président Sall entretient une relation de grande amitié avec
l’Angola et le Président Dos
Santos, qui s’est traduite par la
désignation, cette année, d’un
représentant du Sénégal dans ce
pays frère''.
La croissance de l’Afrique devrait
passer de 4,8 % en 2014 à 6% en
2015
Selon les perspectives dégagées par la Banque africaine de
développement (BAD), la croissance de l’Afrique devrait s'accélérer à 4,8 % en 2014 pour
atteindre 5 à 6% en 2015, Ce
sont ‘’des niveaux jamais atteints
depuis la crise économique mondiale de 2009’’, a estimé le
Groupe de la BAD, à l'occasion de
ses assemblées annuelles qui se
déroulent du 19 au 23 mai à
Kigali, au Rwanda. Rédigé
conjointement par la BAD, le
Centre de développement de
l'OCDE et le Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD), ce rapport 2014
dresse le bilan d'une ‘’Afrique
résistant aux chocs intérieurs
comme extérieurs et sur le point
de connaître une solide croissance économique’’, souligne un
communiqué consulté sur le site
de la BAD par l’APS.
Pèlerinage Popenguine 2014,
les 7, 8 et 9 juin
La communauté chrétienne
prépare le pèlerinage marial
national de Popenguine, qui est
prévu cette année les 07, 08 et
09 juin 2014 aux pieds de Notre
Dame de la bonne Délivrande.
Selon un communiqué rendu
public, le thème retenu par les
Évêques du Sénégal est le suivant
: ‘’Et Marie, sa mère, retenait et
gardait fidèlement tous ces événements dans son cœur’’ (Luc 2,
51).
Mieux, ajoute la Présidence,
''le Président Sall entretient des
relations de confiance, d’amitié
et de fraternité avec le candidat
José Mario Vaz, sentiment d’amitié qu’il lui a exprimé à plusieurs
occasions et encore récemment.
Le Président Sall s’attache au
respect du choix des Bissau-
Kolda a enregistré
sa première pluie le 19 mai
La première pluie significative
a été enregistrée dans la ville de
Kolda, dans la nuit de dimanche
à lundi. Pour d’aucuns, elle est
annonciatrice du début de l’hivernage au Sénégal, lequel commence dans cette partie méridio-
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nale du pays. Selon l’APS, Kolda
a l’habitude recevoir sa première
pluie dans la deuxième quinzaine
du mois de mai, chaque année.
Aussi, c’est le branle-bas chez les
paysans qui se sont mis aux préparatifs dans les champs avec la
reprise des travaux de défrichement et des tris des semences.
Le fou projet de la Chine : Rallier
par TGV les États-Unis
Cela pourrait être le projet ferroviaire le plus fou de l'histoire.
Des officiels chinois réfléchissent
à la construction d'une ligne de
chemin de fer reliant leur pays
aux États-Unis via le détroit de
Béring, au nord de l'océan
Pacifique. La nouvelle a été
publiée début mai dans le journal
gouvernemental Beijing Times.
"Nous sommes en phase de discussion", assure Wang Mengshu,
le monsieur chemin de fer de
l'Académie chinoise d'ingénierie.
Le journal China Daily surenchérit sur cette ligne Chine-RussieCanada-Amérique en assurant
que "la technologie nécessaire
existe", mais que "les détails restent à finaliser". Des détails ? Il
faudra obtenir l'aval des pays
concernés (Russie, Canada,
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numéro 880 • mardi 20 mai 2014
POLITIQUE
3
CONGRÈS DU PARTI SOCIALISTE
APRÈS LES INVESTITURES AUX LOCALES
La non candidature
de Khalifa Sall au laser
des jeunes socialistes
Selon des jeunes du Parti socialiste, la posture de Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti n'est pas
compatible avec l'expression des ambitions de Khalifa Sall pour le même poste. D'où la décision
du maire de Dakar de remettre à plus tard sa prise programmée du Ps.
ASSANE MBAYE
auf retournement majeur,
c'est demain mercredi que le
Comité national de pilotage
des renouvellements des instances du
Parti socialiste va publier la liste définitive des candidats déclarés au poste
de Secrétaire général. S'il ne fait pas
de doute que Ousmane Tanor Dieng et
Me Aïssata Tall seront en lice, il semble tout autant certain que Khalifa
Sall ne sera pas de la partie. Qu'a-t-il
pu se passer qui aurait découragé la
candidature du maire de Dakar à la
tête du plus vieux parti politique sénégalais ? Mystère et boule de gomme.
Pour Yéya Diallo, présidente de
l'Union départementale des Jeunesses
socialistes de Tivaouane, «tant que
Ousmane Tanor Dieng aura l'ambition
de briguer le poste de secrétaire géné-
S
Khalifa Sall
ral du parti, Khalifa taira toujours ses
ambitions politiques et l'accompagnera''. Qui ajoute que le maire sortant
de Dakar est d'ailleurs assez lucide
pour ne pas «nourrir des ambitions
démesurées au point d'affronter OTD»,
d'une part, et d'autre part cette abstention serait «le meilleur choix pour
lui. Nous avons besoin de nous unir
autour du Sg pour renforcer le parti»,
dit-elle au téléphone d'EnQuête.
«Khalifa sait ce qu'il veut
et il l'aura»
Sous couvert de l'anonymat, un
membre de Vision socialiste dirigée
par Alioune Ndoye, le maire du
Plateau, n'est pas surpris par cette
tournure. «Tout le monde savait que
Khalifa ne se présenterait pas contre
Tanor», dit-il avec l'assurance du ton.
«Khalifa sait ce qu'il veut et il l'aura
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Taxaw Temm dit déjà adieu «à la ville de Dakar»
L
a Coordination départementale (CD) de Dakar de Taxaw
Temm fustige le tripatouillage
des listes de la coalition «Taxawu
Dakar» lors des investitures pour les
élections locales du 29 juin prochain.
Dans une déclaration parvenue à
EnQuête, les camarades du Pr Ibrahima
Fall s'émeuvent des ''pratiques éloignées
de l’éthique et des préoccupations des
citoyens''. Ils accusent ainsi leur mandataire d'avoir falsifié clandestinement
leurs listes après un accord entre différentes parties prenantes. Une situation
qui a occasionné, selon eux, des divisions au sein des coalitions et amplifié
les confusions, ce qui a éloigné «encore
plus de la réflexion sur l’urgence d’une
nouvelle gouvernance locale».
Au finish, «l’arbitraire des décisions
dans certaines communes avec la coalition Taxawu Ndakaru a fait qu’aucun
des candidats de Taxaw Temm n’est en
position de siéger ultérieurement
s'il plaît à Dieu. Il pense que ce n'est
pas le moment pour lui, mais il sait
qu'il a des perspectives heureuses
dans ce parti», soutient-il. «C'est un
responsable du parti qui est connu
partout et qui est aimé de tous'', renchérit Babacar Diop, autre membre
du Ps dans la commune de FassColobane-Gueule tapée.
Secrétaire général des jeunesses
socialistes du département de
Linguère, Mame Bouna Sall croit
savoir que «l'abstention de Khalifa
Sall de se présenter contre Tanor mon-
comme conseiller à la ville de Dakar''.
Pire encore, ''au niveau de Grand Yoff,
où le coordonnateur départemental de
Dakar réside, aucun candidat de Taxaw
Temm n’a été investi'', déplorent les
camarades de Ibrahima Fall. Mais
''Taxaw Temm n’a pas été la seule victime
de ces pratiques (car) d’autres organisations ont subi ce manque de considération et d’élégance au mépris des accords
de départ''. Ils citent ainsi l'exemple de la
commune de Fann-Point-E Amitié où
les dissensions internes ont rendu «difficile le travail de communication de la
seule coalition Taxawal Ndakaru Ak
khalifa Sall où se trouve Taxaw Temm''.
En tout état de cause, Taxaw Temm
rappelle : «Nous nous battons pour des
valeurs et il ne saurait être nullement
question de soutenir un homme encore
moins un parti politique pour l’élection
du maire de Dakar'', en dépit du «bilan
relativement satisfaisant» de l'équipe
A. MBAYE
municipale sortante.
tre que tous les activistes qui avançaient un différend entre les deux responsables du Ps n'étaient que de
mauvaise foi''. Aujourd'hui, «ils sont
en train de montrer à l'opinion nationale et internationale que l'unité qu'ils
ont toujours prônée est une réalité'',
déclare le jeune socialiste. A présent,
ajoute-t-il cependant, «Khalifa Sall
doit se séparer de certaines personnes
qui l'entourent, qui n'ont plus de légitimité au sein du parti et qui tentent
de se recycler en créant des problèmes la où ils n'existent pas''.
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
POLITIQUE
4
ELECTIONS LOCALES
Les mouvements citoyens à l'heure de vérité
L'explosion de listes regrettée par le ministre de l'Intérieur eu égard au coût financier qu'elle engendre, mais saluée par d'autres acteurs au nom du principe qui dispose
que la démocratie a un prix, ramène les feux de l'actualité sur les mouvements dits citoyens. Par l'ampleur de leur engagement, et peut-être eu égard aux risques qu'ils
font courir aux partis politiques traditionnels, ces démembrements de la société civile sont l'objet de commentaires divers. Sur le terrain, nos reporters sont allés
demander leurs avis aux citoyens électeurs sur ces «nouveaux» acteurs entrés en confrontations avec les «politiciens professionnels».
FANN-POINT E-AMITIÉ
Des perceptions opposées
Si les populations de la communes de Fann-Point E-Amitié approuvent le travail abattu par les mouvements citoyens, elles sont peu nombreuses à approuver leur participation aux élections locales à venir.
Malick Diop, maire de Fann-Point E-Amitié
DAOUDA GBAYA
ssis devant son magasin faisant face à la mairie de la
commune d'arrondissement
de Fann-Point E-Amitié, Aliou Diallo,
un vendeur de chaussures de sport,
scrute d'éventuels acheteurs. Bien
que concentré sur son chapelet, ce
jeune homme en mode bling bling (il
est vêtu d'un tee-shirt jaune, d'un
pantalon jean bleu, casquette sur la
tête, lunettes tendances sur le
visage), n'est pas moins intéressé par
A
les élections locales. Des scrutins auxquels prendront part, à l'instar des
partis politiques, de nombreux mouvements citoyens.
Une situation dont se réjouit Aliou
pour qui ''y en marre des partis politiques. C'est toujours les mêmes personnes que l'on voit... Aujourd'hui, il
faut que les citoyens prennent les
choses en main'', déclare-t-il. Pour
lui, la proximité avec ces nouvelles
structures est une donnée importante
dans le choix qui pourrait être fait par
les électeurs. ''On est tout le temps
ensemble, on se réveille dans le
même quartier. Donc, ils connaissaient mieux nos préoccupations'',
conclut le jeune commerçant.
Marième Diagne, elle, a une perception contraire des mouvements
citoyens. Trouvée devant son commerce, à la Zone A, non loin de là, elle
les confond aux partis politiques. ''Au
début, ils viennent vous courtiser, mais
une fois élus, ils vous tournent le dos.''
côté du centre de formation des
agents des collectivités locales, un
groupe de personnes devise tranquillement. Parmi elles, Serigne
Mahmouda Sambe, très intéressé par
les élections locales. L'avis de ce
sexagénaire sur le sujet est sans
appel. «Ce sont des mauvais perdants. La plupart d'entre eux ont créé
leur mouvement parce qu'ils ne s'entendent plus avec leur parti. Ils ne
voient que leurs intérêts. S'ils gagnent
(les élections), ils seront phagocytés
par les partis politiques'', prédit ce
vieil homme longiligne. Rester dans
leur rôle de «veille et d'alerte et s'abstenir de se lancer dans ces élections»,
c'est ce que devaient faire ces mouvements citoyens, indique Mamadou
Diallo. D'autant plus que, ajoute
Gabriel Tendeng, un policier à la
retraite, ''les citoyens risquent de s'y
perdre'' à cause du nombre pléthorique de listes en compétition.
«Ce sont des mauvais perdants»
Les mouvements citoyens
se défendent
Il est 16h. Le quartier s'illustre par
son calme. Le rues sont quasi
désertes. Tout le contraire de la Sicap
Amitié 2, plus grouillante et vivante. A
Ces accusations sont naturellement
rejetées par les responsables de mouvements susvisés. Joint par 'EnQuête,
Malick Diallo, président du mouve-
ment ''Jotna gnou taxaw'' (JGT) et tête
de liste proportionnelle de la coalition
éponyme au niveau de la commune
de Fann-Point E-Amitié, dénonce un
''mauvais procès'' à leur encontre.
''J'ai mon métier qui me permet de
vivre à l'aise. Mais nous voulons
apporter un changement dans notre
commune. Nous voulons en faire un
vrai laboratoire de la bonne gouvernance'', s'enflamme Diallo. Pour
convaincre de sa bonne foi, le leader
de JGT égrène ses réalisations dans la
commune. ''Depuis deux ans, date de
la création du mouvement, nous
avons repeint les murs des écoles de
la commune qui étaient tagués, fait
des dons de médicaments et d'habits
aux populations nécessiteuses.
Puisque le maire ne l'a pas fait, nous
nous sommes alors engagés aux élec-
THIÈS
Impacter sur le vécu
des populations
Idrissa Seck,
maire de Thiès
RUFISQUE
Un moyen pour les politiques
d’éviter la sanction populaire ?
PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)
ujourd’hui, le constat est amer
pour les politiques dans la vieille
ville de Rufisque. Les populations
n’adhèrent plus à leur discours. La «montée en puissance» des mouvements
citoyens semble leur ravir la vedette. Du
coup, ces politiques s’appuient sur des
organisations de la société afin de «rebondir», selon certains observateurs.
Les mouvements s’impliquent de
manière inhabituelle dans ces élections
locales du 29 juin prochain. Leur présence marque l’effritement du crédit
des hommes politiques, indique Djibril
Samb, président et candidat à
Rufisque Nord du mouvement citoyen
«Taxawu Sà Gox pour un engagement
citoyen». «Nous avons décidé de nous
présenter aux élections parce que nos
collectivités locales rufisquoises ont été
A
toujours dirigées par des politiques et
vous avez vu le constat. Les aspirations
des populations ne sont pas satisfaites
sur tous les plans.» Ainsi, sa coalition
a-t-elle fait de sorte à ne pas investir des
politiciens. «Parce que les populations
n’adhèrent plus à leurs discours. Du
Badara Mamaya Sène,
maire de Rufisque
coup, elles ont aujourd’hui envie de se
prendre en charge», explique-t-il.
Une réflexion confortée par Daouda
Guèye, journaliste à Sud Quotidien, pour
qui la forte présence des mouvements
citoyens «relève de la faillite des hommes
politiques qui ont envoyé une mauvaise
perception de la politique auprès de l’opinion, notamment avec ces histoires de
transhumance, de détournements et
autres actes répréhensibles perpétrés par
ceux-ci. Ce qui fait que le contrat de
confiance entre les mandataires et leurs
mandants est rompu ; d’où la volonté pour
les populations de vouloir prendre en
charge leurs aspirations par ellesmêmes».
Mais une question taraude les esprits :
est-ce pour contourner la sanction populaire que les hommes politiques se réfugient derrière les mouvements citoyens ?
«Fort possible», répond Fodé Sarr dit
Papiss, un sympathisant de Bés du Ñakk
(BDN). «C’est de bonne guerre pour des
politiciens qui cherchent à ne pas disparaître. A BDM, le mouvement se fonde sur
une politique participative qui ne se fonde
pas sur des formules et théories inapplicables sous nos cieux.».
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tions pour le faire à sa place.''
Si Malick Diallo a choisi d'aller sous
sa propre bannière en ''empruntant''
un récépissé, Baba Ly, président de
Union citoyenne, lui, a préféré intégrer la liste de la coalition ''Taxawu
Dakar ak Khalifa Sall''. La raison ?
''Les populations de ma commune ne
sont pas encore mûres. La mairie, on
ne va pas la donner à n'importe qui'',
dit-il. «C'est difficile de s'engager
dans une élection. Cela nécessite
beaucoup d'argent en plus d'être très
fatigant.'' Pour sa part, Malick Diallo
dit n'avoir pas besoin de budget colossal (car) tout est question de stratégie.
«Nous ne voulons pas une campagne
(électorale) folklorique. Nous irons
vers les populations, discuter avec
elles dans leurs maisons», ajoute-t-il
comme pour annoncer la couleur.
ans la ville aux deux gares,
ils sont plus d’une dizaine de
mouvements citoyens à aller
à l’assaut des suffrages des Thiessois
à travers les mairies Est, Ouest et
Nord, entre autres collectivités
locales. Leur ambition est de (re)mettre la ville sur les rails. D’où l’engagement de Maodo Malick Mbaye, coordonnateur de «Gëm sà bopp».
«Depuis 2009, les élections locales
et législatives sont devenues plus
citoyennes que politiques», indique
la tête de liste majoritaire de la coalition «Gëm sà bopp, defar sà gox». Qui
précise aussitôt : «Nous n’avons pas
pour ambition de dire (aux politiques)
: dégagez et laissez-nous la place.
Nous avons un projet de société qui
va impacter directement dans le vécu
des populations sur le plan sanitaire,
de l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes.»
De son côté, la tête de liste majoritaire de la coalition «Changer ak El
Malick Seck» dans la commune de
Thiès-Ouest reste persuadé que ‘’la
D
seule ambition est de gagner les élections locales pour changer le visage
de la ville de Thiès’’. Selon Louis
Seck : «Si vraiment on gagne sans
pour autant pouvoir changer la physionomie de Thiès, ce n’est pas la
peine. Nous voulons faire de Thiès la
ville la plus développée (grâce) à un
essor économique créant de l’emploi
pour les jeunes.» Se présentant
comme la seule liste «à avoir un programme», la tête de liste fait remarquer que son mouvement est sur le
terrain depuis décembre 2012.
«Nous avons installé 327 cellules.
C’est notre première stratégie. Nous
avons fait 72 heures de caravane et
huit meetings sans compter les proximités et les animations de quartier.»
Pour sa part, Babacar Mbaye, tête
de liste proportionnelle du
Mouvement culturel pour le salut du
Sénégal/ Fullà ak Fayda, va faire
cavalier seul pour la conquête de la
mairie, «aux côtés des militants et
sympathisants» du mouvement de
soutien à Karim Wade (Mouskad).
«Nous voulons renforcer les acquis
dans le domaine de la décentralisation. Mais aussi assurer son autonomie financière, promouvoir l’émulation, l’épanouissement et le
développement
intégral
des
Thiessois. Nous comptons aussi
doter la ville d’infrastructures
sociales, culturelles et économiques
modernes, adaptées aux besoins des
populations...»
NDEYE FATOU NIANG (THIÈS)
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
POLITIQUE
5
PIKINE - GUÉDIAWAYE
YOFF - GUEULE TAPEE-FASS-COLOBANE
Les “politiciens professionnels”
cloués au pilori
Cheikh Sarr,
maire de Guédiawaye
CHEIKH THIAM
il y a une zone ou les élections locales de juin prochain risquent d’être âprement disputées, c’est la banlieue
dakaroise, avec pas moins de 270
listes concurrentes entre Pikine et
Guédiawaye, dont plus d'une centaine
de mouvements citoyens et de coalitions. Ce phénomène est diversement
apprécié par les populations au travers d'un reportage de terrain réalisé
par EnQuête.
S’
''Si vous méprisez
la politique...''
Selon Ibrahima Diop, habitant de
Pikine Tally Boubess, la prolifération
des mouvements citoyens notée ces
dernières années est révélatrice d'une
situation. ''L’engagement citoyen
dans la sphère politique montre
d’abord que les populations,
conscientes de la limite des hommes
politiques, ont décidé de prendre leur
destinée en main. Ensuite, elles sont
devenues adeptes de la pensée du
savant grec qui disait : ''si vous mépri-
sez la politique, vous
serez gouvernés par
moins valeureux que
vous'', soutient ce cadre à
Enda Santé, trouvé chez
lui buvant du thé.
L'irruption potentielle
d'une nouvelle vague
d'hommes politiques est
également vue comme un
plus pour la politique
d'émergence
dans
laquelle le Sénégal semble s'atteler de plus en
plus. ''Personnellement,
je vais voter pour un mouvement citoyen'', lâche-t-il, net.
''Goûter à la sauce
des mouvements citoyens''
Une tendance partagée par ''mère
Ami'', trouvée en train d’écouler ses
sachets de cacahuètes non loin du
marché ''Syndicat'' de Pikine. Elle en
a assez des politiciens qui ne roulent
que pour leurs propres poches, ditelle, avec force. ''En ce qui me
concerne, je donnerais ma carte à
n'importe qui sauf aux politiciens de
métier... A chaque fois, c’est des promesses qu'ils ne respectent jamais.
Rien que pour le principe du bon
sens, je vais goûter à la sauce des
mouvements citoyens'', souligne cette
dame qui vient de boucler 49 hivernages. Pour ''mère Ami'', la gestion
locale requiert de la proximité, c'est
pourquoi ''nous devons élire des gens
qui sont connus du coin pour pouvoir
leur demander de rendre compte au
besoin...''
''Les mouvements citoyens,
c'est l'inconnu''
A rebrousse-poil, Vieux Ba, de
Pikine, exclut toute idée de voter pour
les mouvements citoyens, au motif
que la gestion d'une municipalité est
trop sérieuse pour être laissée aux
mains de novices. ''Les mouvements
citoyens ? Ils s’activent pour rien, car
ils ne seront pas élus. Comment
accepter, avec l'arrivée de l'acte 3 de
la décentralisation, qu'on laisse les
fonds d’une mairie à quelqu'un qui ne
sait rien d'une collectivité locale ?'',
s'interroge ce Pikinois. ''Ne changeons pas les chevaux gagnants'',
implore ce ''3e âge'' à l'énergie d’un
adulte de 30 ans.
''Changer de fusil d'épaule…''
Selon Aboubacry Diop, président
de la commission communication et
propagande de Vision Pikine (VP), une
coalition qui compte briguer les suffrages des Pikinois, leur engagement
résulte d’un constat fait par des
doyens de VP. ''L'un deux se plaisait à
me dire que, de 1958 à nos jours, il
n’a pas vu de changements majeurs à
Pikine. Et nous savons tous très bien
que depuis avant l’indépendance, ce
sont des hommes politiques qui ont
eu à gérer les mairies. Nous ne jetons
l’opprobre ou l’anathème sur aucun
parti politique, mais nous disons qu’il
est temps de changer de fusil
d’épaule (car) on a l’impression que
les politiques ont montré leurs
limites'', se convainc Aboubacry Diop.
''Donc c’est à nous fils de Pikine de
nous occuper des problèmes liés à
notre localité...'' Prudent, le président
de Vision Pikine ne tire pas encore de
plan sur la comète. ''Si nous parvenons à gagner, tant mieux. Sinon nous
dirons que nous avons fait notre
devoir. Cela s'appelle satisfaction
morale''.
GRAND-DAKAR
Eux aussi sont des “politiciens”
SAMBA DIAMANKA
ans le quartier populeux de
Grand-Dakar, après-midi
d'hier, chacun vaque à ses
occupations. Les devantures des
maisons et les grand-places
accueillent du monde. On y discute
de tout. Sauf de politique ou de
l’approche des locales. Vêtu d’un
jean et d’un tee-shirt rouge, la trentaine, Djily Fall est commerçant
natif de la localité. «Ces mouvements citoyens avaient une force
en 2012. Les Sénégalais pensaient
avoir des ruptures avec eux au sommet de l’Etat et dans les communes. En vérité, le peuple a compris qu’ils sont pareils aux hommes
politiques», dit-il avec rage.
D
«J'ai décidé de ne plus voter»
«Car beaucoup de dirigeants de ces
mouvements se sont fondus dans
cette mouvance présidentielle pour
des postes. Ils ne sont plus rien dans
notre zone.» A quelques mètres de là,
assis sur une chaise, Ibra Seck, la tête
toute blanche, prend de l’air. «Je n’ai
pas confiance en ces mouvements
citoyens. Je ne vois pas leur différence
avec les partis politiques. A mon âge,
j’ai décidé de ne même plus voter, je
suis découragé par ce qui se passe»,
dit-il en haussant les épaules. Khady
en rajoute une couche. «Ces mouvements citoyens ne sont que des
masques utilisés par les hommes politiques qui savent que les populations
sont maintenant découragées» par
leurs pratiques.
«Des mouvements citoyens
transhumants»
Puis c'est Ousseynou qui enchaîne,
lui qui réside dans cette localité
depuis à peine quatre ans. «Ces mouvements ne sont que des formes de
transhumance politique. Ils créent
“C’est l’affaire
des populations”
Ouest-Foire, commune de
Yoff, les mouvements
citoyens sont au top.
Mathiou Diop, stagiaire en comptabilité, milite pour les mouvements.
''Les partis politiques ne tiennent
pas promesse, je ne compte pas
voter pour eux, j'ai plus confiance
aux mouvements qui sont dirigés
par des jeunes'', confie-t-elle.
Mamadou Seck, son collègue, la
quarantaine, estime que le «basculement citoyen» est une réponse à
l'échec politique. ''Cette prolifération des mouvements citoyens est
une manière pour eux de dire aux
politiciens qu'ils en ont marre de
leurs promesses jamais tenues.''
Dans la foulée, Mamadou Dièye,
étudiant, encourage les mouvements à être beaucoup mieux structurés et d'«approfondir leurs
recherches». «J'ai vu des mouvements sérieux dans les quartiers et
si je reconnaissais mon propre profil
dans certaines listes, je voterais en
leur faveur.»
Juriste, Malick Guèye se livre tout
entier, affirmant ne plus avoir
confiance à l'endroit des mouvements citoyens comme des partis
politiques. Il ne peut s'empêcher de
citer «ces personnes qui défendaient
les intérêts du pays à un certain
moment» avant de choisir de devenir
«de grands politiciens».
Pour les dirigeants du «Nouveau
rassemblement Dieummeul sa
gokh», Matar Diallo et Mouhamadou
Lamine Ndao, il y a un vrai besoin de
rupture. «Nous ne pouvons pas suivre éternellement les partis politiques qui souvent sont là pour leurs
intérêts partisans. C'est pourquoi
nous allons vers les populations pour
leur dire que ces élections, c'est leur
affaire».
A
ces structures juste pour faire pression sur des responsables politiques
ou sur le régime en place en leur montrant qu’ils ont une base derrière eux»,
analyse-t-il. «Et de là, la plupart d’entre eux rallient des partis en négociant
des places sur les listes électorales.
Ce qu’on a vu ces derniers temps».
S'ensuit cet avertissement : :«Il faut
que les populations se réveillent et
comprennent que ces mouvements
citoyens ne sont que des micmacs
Jean Batiste Diouf,
maire de Grand-Dakar
Seynabou Wade, maire de
Gueule Tapée -Fass-Colobane
… A Fass-Gueule Tapée-Colobane
A 15 h, dans le quartier populaire
de Fass, nous tombons sur Aïssatou
Doumbouya, militante du Parti
socialiste qui regrette que les mouvements citoyens ne soient pas bien
structurés avant de vouloir conquérir
des collectivités locales. Par contre,
Cheikh Diop, un photographe qui
n'arrête pas de faire des va-et-vient
devant son studio, a déjà fait son
choix. Cheikh Diop préfère les mouvements citoyens. ''Les élections
locales et la présidentielle, ce n'est
pas pareil. Avec les mouvements
citoyens, tu peux voter pour
quelqu'un que tu connais, ce qui
n'est pas le cas avec les partis politiques», justifie-t-il. Partageant à
peu près cet avis, Khady Sall va plus
loin. «Les partis politiques sont des
escrocs, nous trompent tout le
temps, y en a marre de leurs histoires», clashe-t-elle, énervée.
Ici à Fass, on accroche le président du mouvement «Degueul sa
Bopp» née depuis six mois. Amadou
Khar Fall dit Pape Fall explique leur
engagement à deux niveaux : combattre le phénomène d'abandon des
études, l'emploi dans la commune,
en intelligence avec Bés du Ñakk...
AIDA DIENE
politiques. Heureusement que nous
les citoyens, et pas eux hélas,
sommes en train de nous en rendre
compte», ajoute-t-il, comme soulagé.
Pressé de traverser la route pour
rejoindre l’autre trottoir, sac à la main,
un longiligne jeune homme s’inquiète
du foisonnement de mouvements. «Je
ne comprends pas comment, en si peu
de temps, on a pu avoir des milliers de
mouvements citoyens dans ce pays.
C’est un manque de sérieux même de
nos dirigeants. Je pense c’est à eux de
limiter cette floraison», dit-il sous anonymat. A la mairie de Grand-Dakar, on
discute des élections à venir. «Les mouvements citoyens sont là pour les
intérêts de leurs populations. Il n’est
plus question de laisser seuls les politiques diriger pendant un quinquennat»,
enrage Asse Matar Thiaw, coordonnateur
général du mouvement citoyen républicain «Gëm sà gox» à Grand-Dakar, soutien du maire actuel de la localité, le
socialiste Jean-Baptiste Diouf.
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
ÉCO/SOCIAL
6
REFORMES UNIVERSITAIRES A L’UGB
Le manque de professeurs décrié
La reforme de l'enseignement supérieur n'a pas encore produit les résultats escomptés à l'Université
Gaston Berger de Saint-Louis. Les étudiants de certaines UFR continuent de dénoncer le manque
de professeurs qualifiés et appellent les autorités à la table des négociations
FARA SYLLA ( SAINT-LOUIS)
A
l’Université Gaston Berger de
Saint-Louis, les étudiants ne
croient pas à la réussite des
réformes apportées sur l’enseignement supérieur. A l'entrée de l’espace
pédagogique, un groupe d’étudiants
discutent de leur avenir et de celui de
l’université sénégalaise. La plupart de
ces étudiants sont ceux de
l’Unité de formation et de
recherche
(UFR)
des
Sciences appliquées et technologie (Sat).
Ils sont restés des
semaines sans faire cours.
''Dans notre UFR, on note un
manque criard de professeurs'',
dénoncent-ils.
D'ailleurs, ils ne cessent de
ruer dans les brancards pour
exiger le recrutement de
''professeurs compétents''. A
peine sortis d’une grève de
plus d’une semaine, sans
satisfaction, ces étudiants
scientifiques ont dénoncé le
''dilatoire'' des autorités concernées
face à la situation qui sévit au sein de
cette UFR, dont l’actuel ministre de
l’Enseignement supérieur, Mary Teuw
Niane, fut le directeur. ''Nous avons
saisi les autorités depuis le mois de
février pour leur faire part de la situation qui prévaut dans notre UFR, mais
elles continuent de faire la sourde
oreille'', a pesté leur porte-parole,
Youssoufa Diagne. Très en verve, ce
dernier d'ajouter : ''nous sommes au
mois de mai, c’est-à-dire à la fin du
premier semestre, et jusqu’à présent,
il y a des cours qui n’ont pas encore
démarré. Les autorités de l'université
nous disent qu’elles ne sont pas habilitées
È à recruter des professeurs. C’est
vraiment déplorable''. Face à cette
situation, lui et ses camarades disent
être prêts à tout pour sauver leur
département d’études. ''Nous ne pouvons pas concevoir dans une UFR de
mathématiques et de sciences appliquées qu’on n’ait pas de professeurs
suffisants''. Si rien n’est fait, poursuivent-ils, ''nous allons passer à la
vitesse supérieure''.
La situation semble être la même
dans la quasi totalité des UFR de
l’UGB. Et la Coordination des étudiants de Saint-Louis ne cesse de
monter au créneau pour dénoncer les
maux qui empêchent le fonctionnement normal de l'UGB. ''Depuis le
début de l’année, il y a des étudiants
qui courent derrière leurs allocations.
Pourtant, le ministre nous a imposé
une augmentation faramineuse des
droits d' inscription. Mais, depuis
qu’on a signé le protocole, on est au
regret de constater que rien ne bouge
dans cette université'', s’est indigné le
délégué Khadim Mbacké Diatta.
Poursuivant, ses propos, l’étudiant
Diatta ajoute : ''les changements du
taux des bourses ne sont toujours pas
effectifs. Le ministre a imposé ses
propres critères, alors que nous
savons tous que le seul critère, c’est
de passer en classe supérieure''.
Toujours, à l’en croire, les réformes
ont empiré la situation désastreuse
qui sévit dans les institutions universitaires. Pour les délégués, l’ancien
recteur de l’université de Saint-Louis
ne veut plus négocier avec eux.
''Depuis un certain temps, nous tentons d’avoir un tête-à-tête avec lui,
mais il n’a jamais répondu à nos
demandes d’audience'', précise le responsable du mouvement estudiantin
Birahim Laye Diop. Qui ne s’empêche
pas de faire dans la menace : ''nous
alertons l’opinion publique nationale,
par rapport à ce qui se passe dans
notre université. Si rien n’est fait,
nous allons user de la violence,
comme ce que font nos camarades
des autres universités'', ont-ils martelé.
niveau de l’assemblée de l’université
et le texte portant sur l’organisation
des laboratoires. Nous avons aussi
proposé à l’assemblée de l'université
qui l’a retenu, une adoption de la
charte des examens permettant
d’avoir les règles qui régissent l’organisation des examens dans toutes les
UFR. Et de manière harmonieuse.
Dans la feuille de route, nous avons
aussi inscrit la rationalisation des
dépenses. Au moment où les budgets
sont insuffisants au niveau de nos
structures, il nous faut rationaliser les
dépenses.
Concernant toujours le court terme,
nous travaillons avec les autorités de
tutelle notamment le ministère de
l’Enseignement Supérieur et la direction chargée des bâtiments et de la
construction des édifices publics à la
finition des chantiers de l' Ugb 2.
pour les étudiants au niveau des Ufr,
c’est-à-dire à partir de 2014. Nous
disposons d'un budget de 200 millions pour l’assainissement hydrique
au niveau de l’Ugb. En outre, la
Banque Mondiale nous appuie avec
un financement de 280 millions pour
travailler sur l’amélioration de l’environnement à l’intérieur de l’université.
Tous ces chantiers doivent être lancés pendant 2014. Les toilettes
seront reprises également grâce à ce
financement de la Banque Mondiale.
Le ministre de l’Enseignement
Supérieur à bien voulu nous doter
cette année du budget initial pour le
démarrage des constructions de l’Ufr
Civilisations, Religions et Arts et
Communication (Crac), mais également de l’Institut Polytechnique de
Saint-Louis (IPS).
L’UFR des
Sciences de la santé, grâce à un partenariat avec la fondation Pierre
Favre, a pu avoir un financement de
365 millions pour mettre en place un
centre important en médecine. C’est
un centre qui permet le dépistage
néonatal de la drépanocytose née.
C'est une première au Sénégal et les
travaux vont démarrer sous peu à
l’Université Gaston Berger.
PR LAMINE GUÈYE (RECTEUR)
“Des étudiants font cours
dans des conditions difficiles”
Depuis le début de cette année académique, l'Université Gaston Berger de Saint-Louis est entrée
dans une zone de turbulence du fait de la saturation de ses capacités d'accueil. Dans cet entretien,
son recteur, en l'occurrence le professeur Lamine Guèye, revient sur ses grands projets et continue
de regretter l’orientation de 3 000 nouveaux bacheliers cette année à l'UGB.
Cette année, 3 000 bacheliers ont
été orientés à l'UGB. Ce qui n'est
pas du goût des étudiants. Quel
commentaire en faites-vous?
Dès le début, nous avons adressé
un courrier à nos autorités de tutelle
pour leur dire que 3 000 bacheliers
ne peuvent pas être accueillis par
l’UGB. Cependant, l’État avait déjà
fixé ce quota et nous a mis devant le
fit accompli. Nous gérons cette situation même si elle nous cause
quelques problèmes au niveau des
cours du fait du manque de salles
adaptées aux grands effectifs.
Depuis sa création, l'UGB a toujours contrôlé son effectif à partir des
délibérations de l’assemblée de l’université. Maintenant, ce n’est plus le
cas. Il se trouve que le quota des 3
000 nouveaux bacheliers orientés à
l'UGB dépasse quand même la capacité d’accueil. Les étudiants suivent
certes les cours, mais dans des conditions difficiles car certaines salles
sont très encombrées. Nous travaillons à résoudre ce problème. La
solution idoine demeure la réception
du complexe de l’Ugb 2.
Nous y travaillons pour accélérer le
processus afin de résoudre les difficultés que l’on rencontre aussi bien
au campus pédagogique que dans le
campus social. Au niveau du campus
pédagogique, ce qui nous manque,
c’est des amphithéâtres où des salles
qui font 200 places. C’est ce qui fait
qu'à l’UFR des Lettres et Sciences
Humaines où les effectifs en première année dépassent les 200 étudiants, les professeurs rencontrent
d’énormes difficultés pour dispenser
les cours. Une fois de plus, le quota
qu'on nous a affecté n'est pas adapté
à nos capacités d’accueil. Il n’empêche que nous avons pris nos dispositions pour pouvoir résoudre toutes
ces difficultés.
Est-ce à dire que vous êtes
conscient du déficit
d'infrastructures à l'UGB ?
C'est vrai. Nous avons un déficit en
infrastructures. Notamment en
matière de salles de cours, amphithéâtres. Mais aujourd'hui, le bâtiment est en phase de finalisation.
Cela nous permettra d’avoir à notre
disposition un amphithéâtre de 1 000
places, un auditorium de 1 000
places, mais également 14 salles de
cours et 4 salles de travaux pratiques.
C’est important, nous pensons pouvoir finaliser tout cela et occuper le
bâtiment le plus tôt possible.
Nous avons aussi travaillé sur la
finition du chantier des extensions de
la bibliothèque de l’Ugb.
Le travail avance à grands pas et le
marché de l’équipement a été attribué. Un autre élément important sur
le volet des infrastructures, c’est
l’équipement
en
Nouvelle
Technologie de l’Information et de la
Communication. C'est ainsi que nous
nous sommes engagés à améliorer
l’accès à internet, aussi bien par la
fibre optique que par le WIFI dans
tous les coins de l’université. Deux
projets nous accompagnent dans ce
vaste programme. Il s'agit d’une part
de celui signé avec l’Artp, l’Adie et
l’Ugb et d’autres part d'un projet que
l’État avait lancé avec la Banque
Mondiale et qui consiste à renforcer
les infrastructures au niveau de l’enseignement supérieur.
Les équipements sont en place. Ils
sont en train d’être installés et nous
pensons qu’avant la fin de ce premier
semestre 2014, l’accès au wifi ne
posera plus problème à l’Ugb.
Où en êtes-vous aujourd’hui
avec l’harmonisation des textes ?
Deux projets de textes importants
ont été approuvés par l’Assemblée de
l’Université. Il s'agit du texte régissant
les élections des directeurs d’UFR au
Et dans le long terme,
qu'est-ce qui est prévu ?
Dans le long terme, nous nous
étions engagés à réhabiliter le réseau
routier de l’université, et la maison de
l’université. La question des ordures
et des eaux stagnantes fait aussi partie de nos priorités. De même que
l’érection de points d’eaux potables
PAR F. SYLLA (SAINT-LOUIS)
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
SOCIÉTÉ
7
LUTTE CONTRE LE TERRORISME TRANSNATIONAL
Le Sénégal reste
une zone stratégique
La dispersion des efforts pour combattre la montée des mouvements terroristes en Afrique ou précisément dans le sahel est devenue une préoccupation majeure. Elle tient surtout à la capacité des pays de
la région à construire des partenariats réellement collaboratifs. Le Sénégal qui est concerné de manière
passive par le terrorisme se détache de plus en plus comme une zone stratégique dans cette lutte.
ANTOINE DE PADOU
e Sénégal est Absent du G5,
ce regroupement qui comprend le Mali, le Tchad, la
Mauritanie, le Burkina Faso et le
Niger. Cinq pays du Sahel décidés à
conjuguer leurs efforts pour lutter
contre le terrorisme. S’il se plaint
de n’être pas membre de ce groupe,
c’est parce le Sénégal constitue
une zone stratégique dans la lutte
contre le terrorisme dans le Sahel,
bien que les menaces terroristes
qu’il encourt soient minimes, com-
L
paré à ses voisins.
En témoignent les nombreuses
missions qu’il accueille en matière de
lutte contre les menaces terroristes
dans le Sahel. En effet, sur proposition de Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations-Unies, le Sénégal a
accepté d’accueillir le bureau de l’envoyé spécial du Secrétaire général de
l’Onu pour le Sahel. Et que dire de
l’atelier sur ‘’la lutte contre les
menaces transnationales‘’ qui s’est
ouvert hier à Dakar ? Ce séminaire est
co-organisé par le Centre africain
d’études stratégiques (ACSS) et l’am-
bassade des États-Unis à Dakar, en
collaboration avec l’agence pour la
réduction des menaces du département américain de la défense (DTRA),
le commandement américain en
Afrique (AFRICOM) et le centre
d’études stratégiques du ProcheOrient et de l’Asie du Sud (NESA).
Le
ministre
de
l’Intérieur
Abdoulaye Daouda Diallo (photo) a
indiqué, au cours de la cérémonie
d’ouverture, que la sécurité et le développement du Sahel sont préalables à
la stabilité de l’Afrique, raison pour
laquelle il s’agit de mettre en place un
front commun avec les partenaires
pour aider cette région. ‘’Notre pays
est conscient de la nécessité de la
prise en compte des enjeux sécuritaire de la région, un préalable à tout
processus de développement socioéconomique’’, a soutenu le ministre
de l’Intérieur qui en a profité pour exiger la libération sans conditions des
quelques 200 jeunes filles détenues
par la secte nigériane Boko Haram.
L’ambassadeur des États-Unis au
Sénégal, Lewis Lukens, a laissé
entendre pour sa part que le Sénégal
demeure le partenaire le plus important dans la sous-région surtout contre
les menaces transnationales. ‘’Le
L’Algérie, première puissance
au Sahel, absente
l-Qaïda au Maghreb islaTchad 436 millions, le Mali 174
mique reste la principale
millions, la Mauritanie 115 milmenace pour la région du
lions et le Niger 53,1 millions de
Sahel en matière de terrorisme.
dollars.
Grâce à ses différentes activités terLe Sénégal, qui n’est pas direcroristes dont l’enlèvement d’étrantement visé par les menaces terrogers, la contrebande de véhicules
ristes, a mobilisé un budget de 199
et le trafic de drogue et d’armes, il
millions de dollars. Car, il constitue
a pu récolter depuis 2006 des reveune zone stratégique dans l’élabonus considérables estimés à 70
ration des initiatives sécuritaires
millions de dollars (35 milliards
pour avoir accueilli des séances de
FCFA). Malgré la gravité des
simulations comme le Saharan
menaces transnationales et leurs
express ou celles initiées par les
conséquences, la coopération sécuAméricains d’Africom.
ritaire reste fragmentée. On peut
Cependant mis à part l’Algérie, la
noter l’absence dans le G5 de
plupart des États de la région manl‘Algérie pourtant bien placée pour
quent de forces pouvant contrer ces
jouer le rôle de leader dans ce
menaces à cause d'un manque de
domaine. Cela se reflète aisément
moyens. Les équipements de leurs
dans la comparaison des budgets
forces armées ne correspondent
de défense et des forces armées au
souvent pas aux types d’opérations
Sahel (2009-2010). Consacrant 6
auxquelles elles sont souvent
fois plus de moyens à son budget
confrontées. Ces difficultés ne sont
militaire que tous les pays sahépas non plus bien traitées par les
liens réunis, l'Algérie est aussi
initiatives d’assistance à la sécuconsidérée comme le pays le mieux
rité, ni par ‘’les programmes claséquipé et le mieux entraîné militaisiques de réforme du secteur de la
rement.
sécurité, qui s’attachent souvent à
En dépenses militaires, l’Algérie
réduire les effectifs et non pas à
a investi 5,3 milliards de dollars, le
optimiser les forces de sécurité’’.
Burkina Faso 110 millions, le A. ANTOINE
A
plus important est que les pays travaillent en synergie''
a plaidé le
diplomate. Les quelques 45 participants provenant de pays du Sahel,
des représentants du gouvernement
américain, de la société civile et des
experts d’organisations internationales auront jusqu’au 23 mai pour
discuter sur des approches stratégiques de lutte contre les menaces
transnationales dans la région. Il
s’agit d’examiner la nature, la portée
et les implications des menaces transnationales et irrégulières, d’identifier
les forces et faiblesses des initiatives
nationales, régionales et internationales ou encore promouvoir l’amélioration de la communication entre les
individus et les organisations engagées dans la lutte contre les menaces
transnationales et irrégulières dans le
Sahel entre autres.
POLITIQUE
RENCONTRE AVEC LE MINISTRE DES COLLECTIVITÉS LOCALES
Les chefs de village de Mbour
étalent leur misère
ANDRÉ BAKHOUM (MBOUR)
a rencontre, hier à Mbour, du
ministre Omar Youm (photo) avec
les administrateurs territoriaux en
service dans le département de Mbour
pour parler de la réforme de l’acte III de la
décentralisation, a été une tribune pour
des chefs de village d' égrener leur chapelet de doléances. Le président des
chefs de village de la communauté rurale
de Nguéniane, Ababacar Yakou Diouf, n'y
est pas allé par quatre chemins pour dire
les difficultés auxquelles lui et ses collègues chefs de villages font face. ''Nous
représentons l’État au niveau local. Les
populations accourent vers nous dès
qu’elles ont des difficultés. Ce qui
demande des moyens financiers colossaux. Et pourtant nous ne disposons d'aucun budget'', se désole M. Diouf. Qui, souhaite qu'au sortir de cette rencontre avec
L
le ministre des collectivités locales, leurs
conditions soient améliorées grâce à l’application de l’acte III de la
décentralisation. Une requête que
semble bien comprendre le ministre des
Collectivités locales et de la Territorialisation. Et de l'avis de maître Youm, les
doléances des chefs de village et des délégués de quartier tournent essentiellement
autour de l’amélioration de leurs conditions de travail parce n'ayant pas d’indemnités. ''Les chefs de village ont juste des
rémunérations tirées sur le recouvrement
des taxes rurales alors que les délégués de
quartier ont des indemnités en fonction
de la taille des communes'', a rappelé le
ministre Omar Youm.
Cette rencontre a été spécialement
destinée aux administrateurs territoriaux
locaux, en l’occurrence les délégués de
quartier de Mbour qui sont au nombre de
87 et les chefs de villages du
département. Avec les efforts faits par les
chefs de village qui ont à la fois plusieurs
casquettes : (agent de sécurité, juge,
sapeur-pompier facilitateur dans l’obtention de l’état-civil...), le ministre des Collectivités locales a promis la tenue de
séances de réflexion sur les voies et
moyens d’améliorer leurs conditions de
vie et de travail.
www.enqueteplus.com
IDRISSA SECK TIRE ENCORE SUR MACKY
‘’La seule rupture que Macky Sall a réalisée,
c’est sa rupture avec le peuple sénégalais’’
E
n visite hier à Guédiawaye
pour rencontrer les responsables de sa formation politique
sise dans les cinq communes d’arrondissements du département, Idrissa Seck a
encore tiré sur le pouvoir. Selon le président du Rewmi, les populations de
Guédiawaye, à l’instar des autres du
pays, constatent que les ruptures qui
avaient été promises par l’équipe gouvernante actuelle n’ont pas été réalisées.
‘’Il y a une seule rupture que Macky Sall
a réalisée, c’est sa rupture avec le peuple
sénégalais. C’est clair qu’il a rompu le
contrat qu’il avait signé avec le peuple
sénégalais. Mais toutes les autres ruptures vertueuses que le peuple était en
droit d’attendre dans la gestion des
affaires de l’État, c’est-à-dire une véritable république, où les dirigeants se
concentrent sur la commande
citoyenne comme lorsqu’une entreprise
reçoit une commande d’un client avec
un cahier de charges précis, l’entreprise
ne peut dire vous voulez une peinture
blanche mais moi je vais vous donner
une peinture noire. L’entreprise doit
donner la peinture blanche demandée
par les citoyens’’ a soutenu l’ancien premier ministre.
Pour le maire sortant de la commune
de Thiès, toutes les réformes que le peuple sénégalais avait clairement demandées ne sont pas en train d’être réalisées.
La rupture vertueuse inclue, selon lui, la
non-implication de la famille dans les
affaires de l’État. ‘’Maintenant, c’est
n’importe quoi, la famille, belle-famille,
tout le monde y passe. Cela bien évidement, le peuple le sanctionnera et j’en
suis persuadé’’, a pesté M. Seck. Et de
poursuivre : ‘’Si les autorités sont obligées d’imposer à l’administration qui
doit faire le travail du gouvernement,
de réduire leurs frais de téléphones, cela
n’est pas sérieux’’, a ironisé M. Seck.
CHEIKH THIAM
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
CMJN
SOCIÉTÉ
PAR MAMADOU MAKHFOUSE NGOM & ALIOU NGAMBY NDIAYE
AFFAIRE DE LA JEANNE D’ARC
Momar Ndiaye et Pape A. Dieng
écroués, Séga Diop libéré
Après plusieurs va-et-vient entre la cave du tribunal et le commissariat central, l’ex-président de la Jeanne d’arc Momar Ndiaye et son
trésorier Pape Abdou Dieng ont finalement atterri à la prison de Reubeuss, hier. Ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt
par le juge du deuxième cabinet d’instruction qui, toutefois, a libéré l’ex-comptable Séga Diop.
FATOU SY
ancien président de la
Jeanne d’arc (JA) Momar
Ndiaye et son trésorier Pape
Abdou Dieng ont perdu hier leur
match pour la liberté. Ces deux exdirigeants de l’équipe de la ‘’Vieille
Dame’’ n’ont pas échappé au mandat
de dépôt. Après leur inculpation pour
abus de biens sociaux pour Momar
Ndiaye et abus de confiance pour
Pape Abdou Dieng, le juge du
deuxième cabinet d’instruction les a
L’
écroués. Plus chanceux, Séga Diop,
ex-comptable, a été libéré. La somme
de 1,6 milliard de francs Cfa est à
l’origine des déboires judiciaires des
deux ex-responsables de la JA. Un
montant issu de la vente d’un terrain
de 20 043 m² situé à Sotrac Mermoz
que Momar Ndiaye avait vendu en
juillet 2008.
Selon le plaignant, Moussa Yoro
Camara, c’est un bureau de 15 membres qui a ordonné la vente du terrain.
Or, a-t-il expliqué aux gendarmes de la
Section de recherches, seule l’assem-
blée générale est habilitée à prendre
une telle décision. Par conséquent, le
mandat donné à Momar Ndiaye n’est
pas valable. Pis, Momar Ndiaye est
accusé d’avoir mal géré l’argent issu
de la vente. Selon les explications des
plaignants, la société de promotion
immobilière Benja Sa a versé à la JA,
via le notaire Me Moussa Mbacké, la
somme 1,392 milliard de F Cfa.
Momar Ndiaye, en sa qualité de président, a reçu pour le compte du club la
somme de 1,061 milliard de F Cfa. Un
peu plus de 142 millions de F Cfa ont
8
été versés dans les caisses de l’État,
représentant la taxe de la plus-value
foncière. Et 80 millions de F Cfa ont
été versés dans le dessein de transformer le bail en titre foncier. Les
comptes de la JA étant fermés, toutes
les sommes ont été, d’après les plaignants, versées au président d’alors
qui a récupéré les chèques avec ses
collaborateurs.
Devant les enquêteurs, les mis en
cause se sont justifiés par rapport à
l’utilisation de l’argent. D’après Séga
Diop, le club devait beaucoup d’argent
à Momar Ndiaye. Qui, a-t-il argué, en
a profité pour se faire rembourser.
L’ancien comptable a estimé que
l’argent a aussi servi à payer les
salaires des joueurs, de l’encadrement
technique et le personnel administratif. Ayant retiré 20 millions et 13 millions de F Cfa du prix de vente du terrain, Pape Abdou Dieng a déclaré
avoir agi sur ordre du président, seul
ordonnateur des dépenses. Quant à
Momar Ndiaye, il a soutenu avoir
dépensé l’argent pour les besoins du
club de 2005 à 2008.
VENU POUR ÊTRE JUGÉ EN APPEL
L’homme d’affaires Youssou
Guèye arrêté à l’audience
Alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis près de deux ans, l’homme d’affaires Youssou Guèye
a été arrêté en pleine audience au moment où il comparaissait devant la Cour d’appel de Dakar.
oup de tonnerre pour le patron
de la compagnie d’avion
Afrique Air Assistance,
Youssou Guèye. Alors qu’il comparaissait libre, hier devant la Cour d’appel
de Dakar, Youssou Guèye s’est finalement retrouvé en prison. Le substitut
général Madiaw Diaw a exécuté le
mandat d’arrêt qui plane sur la tête du
prévenu. Youssou Guèye faisait l’objet
d’un mandat d’arrêt depuis octobre
2012. Date à laquelle le tribunal correctionnel de Dakar l’avait condamné
à six ans ferme pour escroquerie au
préjudice du commerçant tunisien
Didri Mohsen. Youssou Guèye avait
été aussi condamné à payer à ce dernier la somme de 250 millions de
francs Cfa. Le prévenu avait fait appel
C
de cette décision. C’est pourquoi
Youssou Guèye comparaissait hier
devant la Cour d’appel. Mais le substitut général a estimé avant que le prévenu ne soit jugé, que le mandat d’arrêt devait être exécuté. Joignant l’acte
à la parole, Madiaw Diaw a fait arrêter
Youssou Guèye.
Installé dans le box des prévenus,
l’homme d’affaires sera entendu plus
tard, dans la salle d’audience même,
durant la suspension. Ce que des avocats présents ont dénoncé, qualifiant
cette audition d’attentatoire aux
droits humains. Quoi qu’il en soit,
cela a permis aux avocats de Youssou
Guèye de voir le procès de leur client
renvoyé.
A l’issue de celui-ci, l’homme d’af-
faires n’a pas obtenu de liberté provisoire. Le parquet général s’est opposé
à la demande de la défense.
Pour en revenir aux faits, tout a commencé lorsque le plaignant, vendeurs
de dattes, décida de se lancer dans le
commerce de l’or. A cet effet, il verse la
somme de 200 millions de francs Cfa
mais n’a jusqu’à présent pas reçu sa
marchandise. Mais à la place de la marchandise, il n’a reçu que des factures.
Didri Mohsen avait indiqué que c’était
un Irakien qui lui avait proposé de se
lancer dans ce commerce pour fructifier
ses revenus. ''C’est dans un hangar de
Youssou Guèye situé à l’aéroport
(Léopold Sédar Senghor de Dakar) que
l’Irakien m’a montré 10 mallettes de
650 kg chacune. Pendant qu’il me
Le dossier Alcaly Cissé doit être géré avec
“délicatesse”, selon Mankeur Ndiaye
affaire Alcaly Cissé, du nom
de l’ancien député sénégalais extradé du Maroc vers
l’Arabie en début mai, doit être gérée
avec " beaucoup de délicatesse", a
déclaré lundi Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des
Sénégalais de l’extérieur, exhortant à
faire également preuve de prudence.
Alcaly Cissé, qui est poursuivi par
un Saoudien pour escroquerie, avait
été arrêté par la justice marocaine, le
L’
25 septembre 2012, dans le cadre
d'un mandat d'arrêt lancé par l'Arabie
saoudite. Remis à Interpol au début
du mois de mai courant, il a dans la
foulée été extradé vers l’Arabie saoudite. Détenu dans un premier temps à
Riyad, il a par la suite été transféré à
Djeddah.
Lundi, en marge d’un forum intitulé
‘’Sénégal dans la francophonie : trajectoires et influences’’, le ministre
des Affaires étrangères a préconisé
une démarche prudente compte du
fait qu'il s'agit d'un dossier entre
Etats, tout en appelant à laisser la
diplomatie faire son travail.
‘’C’est un dossier que nous gérons
avec beaucoup de délicatesse. Du
moment que c’est un dossier entre
Etats, il faut être très prudent, éviter
de faire certaines déclarations, et
laisser la diplomatie gérer ce dossier
avec le maximum de discrétion possible’’, a déclaré Mankeur Ndiaye.
Le ministre des Affaires étrangères,
qui était interrogé par la presse, rap-
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montrait les cristaux, Youssou Guèye a
déboulé en disant que je devais payer
avant toute livraison'', avait expliqué la
partie civile. Mais lors de son procès,
Youssou Guèye a clamé son innocence. Le prévenu qui comparaissait
libre après avoir bénéficié d’une
liberté provisoire, avait soutenu
n’avoir jamais eu de relation d’affaires avec le plaignant. «Je ne
connais même pas son numéro de
téléphone, je n’ai jamais traité d’affaires avec lui. Seulement, j’ai une
fois établi une facture pro-format à
son ami pour la location d’un avion»,
pelle que la diplomatie ne se fait ni
sur les plateaux de télévision ni sur
les ondes des radios, encore moins
dans les places publiques, ou les
marchés.
Selon lui, ‘’c’est un travail extrêmement sérieux à la base duquel se
trouve la confiance entre Etats’’.
‘’Nous sommes en contact avec les
autorités saoudiennes compétentes.
De plus, le président de la
République séjourne en Arabie
Saoudite actuellement et il a prit ce
dossier en main. Nous avons bon
espoir qu’une solution acceptable par
toutes les parties sera trouvée’’, a-t-il
conclu.
Alcaly Cissé est poursuivi pour
escroquerie sur plus de 2,5 milliards
avait déclaré Youssou Guèye qui
n’avait pas manqué de déballer
contre l’ancien régime. Sa déclaration a été corroborée par son co-prévenu, Ameth Fall, poursuivi pour
complicité et qui avait été finalement
relaxé par le juge correctionnel. Hier
encore, Youssou Guèye a réitéré ses
dénégations. Malgré cela, le parquet
général ainsi que le conseil de la partie civile ont demandé la confirmation
du jugement de première instance.
La défense a plaidé l’infirmation et la
relaxe. Délibéré le 2 juin prochain.
F.SY
de francs CFA. Il avait été relaxé par la
justice sénégalaise il y a quatre ans.
(APS)
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
CMJN
EN VUE
9
PAR MAMADOU MAKHFOUSE NGOM & ALIOU NGAMBY NDIAYE
JOURNÉE MONDIALE DE L'ESCLAVAGISME
Des Afro-américains déplorent
la non-participation de Gorée
Présents à Dakar dans le cadre d’une série d’activités, des intellectuels américains conduits par l’animateur
culturel, Malick Kane, ont pris l'initiative de pousser les Sénégalais à entreprendre le futur sous de nouveaux
auspices. Cependant, ils déplorent le fait que Gorée ne célèbre pas la journée mondiale de l’esclavagisme.
New York'', considéré comme un ''Terrain d’enterrement des
morts'' des premiers Africains esclaves de New York de 1640
à 1790, a pu s’imposer grâce à un engagement sans faille
d’une communauté déterminée.
Maison des esclaves de Gorée
Par ailleurs, pour l’animateur culturel, Malick Kane, la contribution des esclaves et autres Africains dans l’essor des ÉtatsUnis est de taille. Par conséquent, il juge que ce sujet, loin d’être
en déphasage avec les défis de l’heure, peut aider le continent
noir à ouvrir une page plus dynamique.
MATEL BOCOUM
a journée mondiale de l'esclavagisme occupe une place
de choix dans l'agenda des peuples noirs et afro-américains. Mais au Sénégal, l'esclavagisme ne figure guère
dans l'agenda culturel. Un fait que dénoncent des militants des
droits de l’Homme qui déplorent que le Sénégal ne célèbre pas
à sa juste valeur la journée mondiale de l’esclavage alors qu’il a
voté cette loi. ‘’Comment comprendre qu’aucune manifestation
n’ait été organisée à Gorée, lieu symbolique de l’esclavage. C’est
dommage pour le Sénégal que Gorée soit délaissée, il n’y
aucune vision pour inscrire Gorée dans le site des consciences,
de par son symbolisme, son importance, ses enjeux au plan économique. Gorée n’a même pas de budget, il dépend du budget
du patrimoine historique qui gère d’autres sites. Il ne sert que
de site pleurnichoir’’, se désole l'animateur culturel Malick
Kane. Pour lui, comme pour le vétéran Rasul Muray, de passage
à EnQuête hier (photo) la question de l’esclavage mérite d’être
intégrée au rang des priorités pour éviter de verser dans l’esclavagisme moderne qui se présente sous plusieurs formes.
‘’L’esclavage est une question éducationnelle. Aux États-Unis,
par exemple, les ressortissants africains y exercent des métiers
minables que répugnent les Afro-américains, mais ils sont
contraints de les pratiquer à cause de la clandestinité’’, renseigne
Rasul Muray.
En outre, si les autorités sénégalaises sont tenues, à ses yeux,
à l’obligation de se pencher sur cette problématique, c’est parce
qu’au niveau culturel, idéologique, 'si on n'a pas un mouvement
qui aide les Africains à se saisir de leur âme, de leur authenticité
face à cette mondialisation, on ne pourra pas prétendre au développement. ''Toutes les grandes nations se sont développés à
partir de leur propre identité, de leurs propres modèles endogènes car le développement est humain au départ. Dès lors, les
autorités doivent apprendre à toucher la fibre patriotique, et toucher une fibre émotionnelle’’, déclare le jeune Malick Kane. Ce
dernier, avec le vétéran Muray, veut amener les Sénégalais à procéder à une analyse rationnelle de l’esclavage mais aussi à tirer
des enseignements de la célébration, l'année dernière, du cinquantenaire de l’institution historique et culturelle, ‘’African
Ground Burial National Monument,’’
L
Fédérer les énergies pour le triomphe des noirs
A travers une série d’activités, un groupe d'intellectuels a
décidé de poser des jalons pour la déconstruction des mentalités
et par là, favoriser également l’égalité des peuples. Il sera aussi
question de construire un pont entre des chercheurs sénégalais
qui ont travaillé sur la question, afin de fédérer les énergies pour
le triomphe de la race noire.
Pour ce groupe de penseurs, l’Afrique doit s’inspirer du
combat mené avec brio par des Afro-américains pour sortir
des sentiers battus et restaurer aux Noirs leur dignité. Dans
cette dynamique, ils rappellent que ''l’African Burial Ground
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numéro 880 • mardi 20 mai 2014
10
SERVICES & LOISIRS
Humour
MOTS FLÉCHÉS • N°927 FORCE 2)
C'est l'histoire de deux
jumeaux
C'est l'histoire de deux jumeaux, Robert et Richard.
Robert était propriétaire
d'une vieille barque. Par pure
coïncidence, la femme de Richard est morte la même journée que la barque de Robert
coula.
Quelques jours plus tard, une
vieille dame voit Robert et le
méprend pour son frère Richard et la conversation s'engage:
- Je suis terriblement désolé,
j'ai entendu parler de votre
perte. Vous devez être atterré.
Robert pense que la vieille
dame parle de sa barque et
dit:
-Je suis en fait content de m'en
être enfin débarrassé. Elle
était une vieille chose pourrie
déjà en partant. Elle avait le
bas tout ratatiné et elle sentait
le poisson mort. Elle perdait
constamment son eau, elle
avait un trou en arrière et
aussi un gros trou en avant. A
toutes les fois que je l'utilisais,
son trou devenait de plus en
plus grand et elle mouillait
comme c'est pas possible. Je
crois que ce qui l'a achevé,
c'est quand je l'ai louée à ces
quatre gars qui cherchaient
quelque chose pour s'amuser.
Je les avais avertis quelle
n'était pas très bonne, mais ils
voulaient s'en servir quand
même. Les crétins ont essayé
d'y monter tous en même
temps et elle a fendu en plein
milieu.
La veille femme perdit
connaissance.
envoyez vos blagues à
[email protected]
Numéros Utiles
SÉCURITÉ
Gendarmerie Nationale :
800 00 20 20
Police secours : 17
Sapeurs Pompiers : 18
TÉLÉPHONE
Renseignements Annuaire :
1212
Service Dérangements :
1213
Service Clients : 1441
EAU - SDE
Service dépannage
& Renseignements
800 00 11 11
(appel gratuit)
ONAS
Egoûts, collecteurs
NUMERO ORANGE
81 800 10 12
(appel gratuit)
SENELEC
Service Dépannage :
33 867 66 66
TRANSPORTS
Société nationale de
Chemins de Fer du Sénégal
(SNCS): 33 823 31 40
Aéroport Léopold S. Senghor
de Yoff : 33 869 22 01 / 02
Port Autonome de Dakar
(24H/24) : 33 849 45.45
Heure non ouvrable
Capitainerie : 33 849 79 09
Pilotage : 33 849 79 07
URGENCES
S.U.M.A : 33 824 24 18
SUMA-MEDECIN :
33 864 05 61
33 824 60 30
S.O.S MEDECINS :
33 889 15 15
HÔPITAUX
Principal : 33 839 50 50
Le Dantec : 33 889 38 00
Abass Ndao : 33 849 78 00
Fann : 33 869 18 18
HOGGY (ex-CTO) :
33 827 74 68 / 33 825 08 19
C itati O n S
MOTS MELÉS • N°596
Au plus profond de nous, nous
sommes tous motivés par les
mêmes urgences. Les chats ont
le courage de vivre sans s'en
préoccuper.
JIM DAVIS
SUDOKU N°674
Ville sur la tête
Ecrire ? Métier pour introvertis
et contemplateurs de nombril.
JACQUES LAMARCHE
heUreS de PriÈreS
HEURES DE MESSE
• Cathédrale : 7H
• Martyrs de l'Ouganda :
6H30-18H30
• Saint Joseph :
6h30 - 18h30
HEURES DE PRIERES
MUSULMANES
• Fadiar :
05:41
• Tisbar :
14:15
• Takussan :
17:00
• Timis :
19:39
• Guéwé :
20:39
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
11
SERVICES & LOISIRS
horoscope
MOTS FLÉCHÉS • N° 987 FORCE 3)
Bélier
⌘ Relationnel : les amis seront
à l’honneur. Ainsi, vous ne saurez
refuser aucune invitation. 〶 Quotidien / Boulot / Argent : vous regarderez en direction de l’avenir et
cela vous réussira. ☤ Bien-être :
vous saurez vous préserver du
stress.
Taureau
⌘ Relationnel : vous serez un
peu absent ou quelque chose touchant à la famille, voire à un projet
professionnel accaparera votre attention. 〶 Quotidien / Boulot / Argent : vous aurez fort à faire et
vous n’aurez pas le temps de souffler. ☤ Bien-être : attention à
l’épuisement.
Gémeaux
⌘ Relationnel : vos échanges
avec les autres seront épanouissants. Pour certains, il sera question d’un voyage ou d’une
invitation. 〶 Quotidien / Boulot /
Argent : vous prendrez de nombreuses initiatives. Pour certains,
curieux et entreprenants, vous sortirez des sentiers battus. ☤ Bienêtre : vous serez vif et
enthousiaste.
Cancer
⌘ Relationnel : vous vous efforcerez d’être à l’écoute de votre entourage et vous ferez des efforts
de compréhensions. 〶 Quotidien
/ Boulot / Argent : vous aurez suffisamment de recul ou d’appréciation vis-à-vis des choses que vous
saurez facilement vous adapter. ☤
Bien-être : un peu tendu mais en
pleine possession de vos moyens.
Solutions
Balance
⌘ Relationnel :
vous vous efforcerez d’être plus présent ou
plus à l’écoute de vos enfants et
de votre moitié. 〶 Quotidien /
Boulot / Argent : belle journée
pour parler projets ou pour prendre des décisions importantes. ☤
Bien-être : vous ferez preuve
d’une grande maîtrise de vousmême.
Scorpion
⌘ Relationnel :
encore une
journée où la famille s’en mêle.
Peut-être devriez-vous résoudre
quelque chose. 〶 Quotidien /
Boulot / Argent : tout vous obligera à revoir votre façon de travailler ou de vous organiser. ☤
Bien-être : attention aux coups
de fatigue.
Sagittaire
⌘ Relationnel : vous serez le
premier à accepter ou à proposer
des invitations. 〶 Quotidien /
Boulot / Argent : vous aurez un
bon esprit d’entreprise qui vous
permettra de vous dépasser. ☤
Bien-être : vous serez particulièrement dynamique.
Capricorne
⌘ Relationnel : vous serez
certainement plus démonstratif
envers vos proches ou votre moitié. 〶 Quotidien / Boulot / Argent
: méthodique, vous ferez preuve
d’un grand professionnalisme.☤
Bien-être : vous saurez faire face
à tout.
Lion
⌘ Relationnel : très belle journée
pour communiquer avec vos amis,
vos proches, vos enfants ou votre
partenaire. 〶 Quotidien / Boulot /
Argent : ce devrait être le bon jour
pour signer un accord ou trouver
un compromis qui satisfera tout le
monde. ☤ Bien-être : les autres
contribueront beaucoup à votre
bonne humeur.
Verseau
⌘ Relationnel :
belle journée
pour passer du temps avec vos
proches ou votre moitié. 〶 Quotidien / Boulot / Argent : vous aurez
besoin de vous sentir intégré à un
groupe ou de dépendre d’une
structure. ☤ Bien-être : vous
serez sensible à votre environnement.
Vierge
⌘Relationnel : vous ne manquerez pas d’attention envers vos
proches, vos enfants ou votre
partenaire. 〶 Quotidien / Boulot /
Argent : très efficace, vous
avancerez comme vous le
souhaiterez dans toutes vos obligations du jour. ☤ Bien-être : vous
bénéficierez d’une belle résistance et d’une belle énergie.
Poissons
⌘ Relationnel : encore un jour
où vous serez à la recherche de
tranquillité, de douceur et même
de fusion si vous êtes en couple.
〶 Quotidien / Boulot / Argent :
vous aspirerez à travailler en douceur. Ainsi, vous fuirez la précipitation et le stress des jours
précédents. ☤ Bien-être : vous
penserez à prendre soin de vous.
MOT MÉLÉ EXPRESS N°29
Long voyage
MOTS FLÉCHÉS N° 986 / 923
SUDOKU N° 672 / 671
SUDOKU N°673
MOTS MELÉS • N° 296
Fleuve du proche - Orient
ORONTE
Maixme populaire
ADAGE
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
12
LIBRE PAROLE
L’insalubrité galopante
ou la honte nationale
C
omparé à des pays comme le
Rwanda ou la Gambie voisine,
le Sénégal est un pays sale,
très sale où l’insalubrité est en passe
de devenir une norme sacrée. Partout
on trouve des amas d’ordures qui ne
semblent déranger plus personne
dans notre pays.
Notre pays perd de plus en plus
toute notion de fierté, de patriotisme,
d’hygiène et de Téranga. (Car la
téranga commence d’abord et avant
tout par un accueil dans un cadre propre, agréable et respectueux). Les
ordures nous envahissent jusque
dans nos mosquées, nos églises, nos
écoles, nos marchés et nos cimetières
sans que personne ne s’en émeuve
véritablement.
Les odeurs pestilentielles des eaux
verdâtres ou noirâtres qui dégoulinent
et suintent de partout dans les quartiers de Dakar -comme Médina,
Castor, Thiaroye, Ouakam et Yarakh
par exemple- n’incommodent pratiquement personne. Ici comme dans
les quartiers des villes de l’intérieur
du pays- comme Médina Course ou
Pikine de Saint-Louis, de multiples
mbeubeuss bis repoussants sortent
de terre comme de mauvais champignons. Et tout cela dans une révoltante indifférence générale.
Tout porte à croire que nos concitoyens entretiennent des rapports
quasi mystiques avec la crasse et la
pourriture. Ne dit-on pas d’ailleurs
dans certains milieux que « les
microbes ne tuent pas les Africains»
ou « la salubrité excessive nuit gravement à la fertilité ou diminue la
chance de ceux qui la mettent en pratique » ?
L’attitude collective actuelle face
aux nombreuses agressions de notre
cadre de vie est aussi absurde
qu’inacceptable. Face à la poubellisation grandissante de notre beau
pays, à cet enfer à la portée de tous,
nous accusons sans ambages :
- nos chers concitoyens qui polluent notre environnement sans senti-
ment de culpabilité en jetant tout
dans la rue : cadavres d’animaux (et
parfois de bébés), pneus or ordinateurs usés, gobelets et sachets plastiques, condoms, cartes téléphoniques…
- mes collègues maires qui ne font
preuve d’aucune imagination et «
gèrent » les déchets de leurs villes
avec paresse et irresponsabilité en
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
A propos des ministres
aux éincompétences avéréesé...
Monsieur le Président,
Quoi qu'en aient dit ou aient supposé les agents d'informations et
autres passeurs de renseignements
qui pavoisent et veillent dans les aires
de la République et de la Nation, je ne
vous prends pas comme ennemi : ce
serait me dédire ! Plus clairement, je
n'aurais particularité que d'être issu
d'une école d'où l'on apprend, entre
autre valeurs absolues, qu’Amour et
Châtiment vont de pair et ne sauraient
jamais être alliés ni d'avec
Complaisance ni d'avec Mensonge.
Certes, Janus est bien dans la
République, et son cercle, de jour en
jour, non seulement s'élargit, mais se
massifie. N’empêche ! Je ne serai et
ne saurai, d'ailleurs, jamais être de
son monde. C’est juré et c'est irrémissible. Monsieur le Président, voyezvous, j’ai dépassé l'âge du strip-tease
auquel s'adonne une frange ample
des intellectuels du pays "que nous
avons en partage" et que bon nombre
de nos concitoyens, à raison ou à tort
et depuis le 20e siècle déjà, ont fini
de confondre à un gâteau. Mais
enfin... Je le leur concède, à simplement considérer que le Sénégal est
aussi un monde et qu'il y faut de tout,
n’est-ce pas ? Des bons et des
méchants, des voyous et des lâches,
des jongleurs et des idiots, des intellos inaptes à penser l'époque et plus
inaptes encore à penser contre
l'époque, des perdants et des
gagnants, des cireurs de bottes et des
porteurs de mallettes, des citoyens
modèles et de petites gens, des arrivistes et des têtes de lard, des agresseurs et des lutteurs, des corrompus
et des corrupteurs, des gens sans vergogne et d'autres qui ont encore un
zeste d'amour-propre, des hommes
insignifiants et d'autres (ils commencent, hélas, à faire nombre et désordre
!) qui croient dur comme fer que
Descartes s'est gouré et, donc, que
penser c'est transhumer. L’ensemble
dérivant sur la quasi-certitude qu'on
ne sera alors ni inquiet(e) ni
inquiété(e) si on “coopère". Et, ainsi,
le Pouvoir en arrive même à vous garer
de toute poursuite ou contingence
d'emprisonnement : pourvu que vous
vous reniez et, publiquement, bazardiez votre âme. Suivez donc mon p'tit
doigt !...
Monsieur le Président, jusqu’ici, je
n'ai parlé qu'en démographe doublé
d'un statisticien. J’aurais pu étaler
votre cv, évoquer vos promesses et
engagements, votre diabolisation et
ses chefs d'orchestre, votre traversée
de désert, vos solitudes et vos découragements, vos doutes et effrois, votre
élection, vos compagnons de la première heure et ceux de la vingt-cinquième, la nature de vos alliés et leur
cahier de charges mental. Parler de
vos discours et de leurs contenances,
de vos décrets, de vos réformes et
résultats, de vos courtisans et de "vos
intellectuels”. Du moins, “ceux de la
p'tite grande dame au foulard”. Mais,
ça n'en vaut plus la peine : on m'a
transmis ce que vous pensiez de cet
assemblage de frangines, de frangins
et autres trimballeurs de vocables. Il
est heureux que cette mascarade soit
maintenant bien derrière nous, n’estce pas ? Si, donc, je reprends la
plume, c’est juste parce que j'ai eu le
privilège de vous entendre déclarer,
au tout début de votre magistrature,
que vous étiez le président de tous les
Sénégalais. Avez-vous changé et,
donc, remis votre tunique de chef de
parti ? C'est que nos concitoyens, formidables en tous points de vue,
racontent plein d'histoires au point de
me pousser à croire que le Sénégal,
avec vous, a mué en capitale des
entendus, sous-entendus et malentendus. D'emblée, je vous rassure : je
ne suis point de ceux icelles-là qui
clament qu'ils "se sont trompés” en
portant leur choix sur le candidat que
vous fûtes. Cela peut se comprendre :
j’ignore ce qu'il y a et ce qui peut se
passer en un isoloir. Je n'ai, de ma vie,
jamais voté. Sinon, deux seules fois et
c'était pour le ballon d'or africain et
pour miss Diongama. Vous me direz
que cela n'a rien à voir et ne vous
concerne point. Je vous comprends,
Monsieur le Président.
Par contre, ce que je ne comprends
toujours pas demeure vos lenteurs et
réticences à avertir et menacer des
ministres à "incompétences avérées"
(ce sont vos propres mots !) et sans
plus. Alors que les pouvoirs - légaux et
tout à fait légitimes - vous sont conférés de les faire sauter tels des fusibles, de les virer ou, froidement, de
dressant des murailles d’ordures au
sein et autour de leur localités respectives et aux abords des routes nationales. Nos maisons ressemblent
aujourd’hui de plus en plus à des nids
dans des mbeubeuss bis malodorants. Mais on s’en accommode.
- les responsables des chaines de
télé et de radio qui nous pompent
l’air, à longueur de journée, avec des
émissions creuses et sans intérêt pour
le progrès socio-économique de notre
communauté.
- les mouvements de jeunesse
comme « Y-en a marre » qui crachent
feu et venin sur les autorités politiques en oubliant de nettoyer leurs
quartiers, de les décorer et de les animer comme leurs aînés au milieu des
années 90.
- Certains de nos guides spirituels
qui oublient trop souvent le caractère
progressiste de nos religions -révélées
ou traditionnelles- et nous enfoncent
chaque jour un peu plus dans les
ténèbres de l’inaction et de la misère.
- Les industriels et les usagers du
plastique qui défigurent nos beaux
paysages et empoisonnent systématiquement nos cheptels et nos espèces
marines et fluviales
- nos services d’hygiènes qui brillent par leur immobilisme et manque
d’envergure sur l’ensemble du territoire national.
L’insalubrité, chers compatriotes,
ternit gravement l’image et l’honneur
de notre pays, plombe ses activités
touristiques et économiques tout en
ruinant le bien-être de nos compatriotes et celui des étrangers qui vivent
parmi nous. Il est temps qu’il y ait un
sursaut national, une
véritable
alliance nationale contre la prolifération des déchets. Il convient, pour
gagner ce combat, d’établir des règles
claires et de les faire respecter, de
doter nos espaces publics de poubelles, de créer des programmes
audiovisuels dans nos media pour
susciter un changement rapide et
qualitatif dans les mentalités et les
comportements de nos concitoyens. Il
convient également de suivre l’exemple des éco-sentinelles de Guédé
Chantier, première éco-commune du
Sénégal ou de celui des élèves du
lycée Lamine Guèye qui sont les
figures de proue de cette révolution
naissante.
les arracher de leurs fauteuils comme
on fait de freins foirés. Qui plus est en
des moments que vous avez bien fait
d'inscrire à l'ère de “Cadence" et
"Accélération”. Cela dit, je ne doute
pas que vous prendrez les mesures
idoines : mon p'tit doigt me dit que
vous avez la tête à maîtriser votre
calendrier et à décider efficacement.
Toutefois, nous sommes légion à penser et à nous assurer que le temps
presse et vous presse et qu'au plus
tard après les locales, il vous faudra
sévir. Oui, Monsieur le Président, il
vous faudra tout chambouler ! Surprioritaire en diable, la Culture a
urgent besoin d'un ministre !... Et qui
puisse, “en 2017", insérer au bilan
que vous présenterez aux électeurs,
des faits autres que ces villégiatures
sous appellation non contrôlée de
"diversité" ou encore cette Nouvelle
Société de Gestion des Droits
d'Auteurs qui, pour l'instant, ne profitera vraiment qu'aux gens de la
musique. Et je pèse bien mes mots.
Monsieur le Président, faites de
sorte de ne plus perdre de temps avec
ces histoires trop prématurées d'industries culturelles et d'édition numérique. Qui cracherait sur la modernité
? A moins d'être d'une crasse crétinerie, qui refuserait d'entrer en professionnalisme et les pouvoirs de compétitivité ? Pas les acteurs culturels, pour
sûr ! Mais, convenons-en, trop de
préalables, depuis le 20e siècle d'ailleurs, dans le secteur qui est le leur,
attendent d'être réglés, qu’il serait
long d'égrener même en neuf thèses et
dix-huit circulaires ! Si vous n'y mettez
un coup d'arrêt sec, Monsieur le
Président, on vous parle et reparlera
du statut de l'artiste. Ce ne sera que
manière de vous remettre, ou tenter de
vous mettre, de la poudre aux yeux. Au
Sénégal, tout le monde est acteur cul-
turel ! Interrogez Saa Ndiogou et Saa
Neex ! Faites-en autant avec les écrivains et avec les éditeurs ! Ces derniers, unanimes pour une fois, vous
feraient rappel d'ordre que vous avez
donné, depuis le 7 novembre 2013,
de relance du Fonds “Spécial" de soutiens à l'édition mais, hélas, ni sujet de
concertation ni objet en imminence
d'exécution à l’horizon. Et dire que
Madame le Premier ministre a, clairement, bien transmis votre message !
Et, depuis lors, il y en a que pour... la
diversité et en ethnicolor. Ah, vraiment
! Vous n'êtes sûrement pas responsable de l'incurie et des impostures qui
prévalent actuellement dans le secteur
de la Culture, même si on peut vous
reprocher de l'avoir oubliée ou omise
quand, entre 2011 et 2012, vous
rédigiez votre programme de candidat.
C’est vous dire encore et encore,
Monsieur le Président, à quel point l’urgence EST DÉCLARÉE D'ENFIN
NOUS TROUVER UN MINISTRE ET
UN VRAI DE VRAIS ! À une majorité
plus qu'écrasante, les acteurs, aussi
bien du public que du privé, ne diraient
pas autre que cela ! Et pour terminer
cette missive déjà ouverte avant même
d'être décachetée, mais que (simple
réflexe de "conserveur” de posture et
privilèges!...) l'on prendra bien soin de
ne pas insérer en vos parapheurs, permettez-moi, Monsieur le Président, de
renouveler mon affection et en croisant
les doigts, à fin que le Plan Sénégal
Culturel (PSC) ne soit que de réussites
qui vous installent en immortalité.
Comme Senghor. Comme Diouf.
Comme, Me Wade; votre "mentor", clamiez-vous. Ou alors je ne fais que vous
attribuer des propos qui seraient d'un
autre temps et d'un autre disciple ?
DR OUSMANE ALY PAME
Maire de l’éco-commune de Guédé
Chantier, Président du Réseau
Panafricain des Ecovillages
[email protected]
ELIE-CHARLES MOREAU
Ecrivain-Editeur, Membre du Groupe des 45
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
13
LIBRE PAROLE
Rendez-nous notre
Casamance nationale !
L
e Président de la République a
fait un voyage de trois jours à
Ziguinchor. Tout au long de son
séjour, il avait comme leitmotiv –
quelques clins d’œil politiciens exceptés
–, la paix et le développement. La paix
et le développement ! Oui, il est temps,
grand temps que la paix revienne
d’abord dans cette belle Casamance,
notre Casamance nationale. Sans cette
précieuse paix, aucun développement
n’est envisageable dans la Région.
Notre Casamance a suffisamment
souffert, elle est suffisamment meurtrie.
Tout est parti de cette marche vers la gouvernance de Ziguinchor, le 26 décembre
1982. Un an exactement après, le 26
décembre 1983, «en réaction à la répression dont seraient régulièrement victimes
ses sympathisants», le Mouvement
première fois en janvier-février 1980.
J’avais choisi cette région pour faire mon
stage rural, qui s’inscrivait dans le cadre
de ma formation d’inspecteur de l’Enseignement élémentaire. J’ai parcouru les
trois départements (Ziguinchor, Bignona,
Oussouye). J’ai passé quatre jours au village de Djirak, sur la route du Cap Skiring,
6 à 7 kilomètres après Oussouye. J’en ai
passé quatre autres à Coubanao, dans le
Département de Bignona, si mes souvenir
sont exacts. J’ai été émerveillé par la
beauté de la Région, par la gentillesse de
ses populations avec qui je suis entré en
contact. Je n’avais vraiment pas l’impression d’être dans une région délaissée. Je
n’avais aucun problème à me rendre dans
les trois départements. Sans doute, étaitil un peu plus difficile de se rendre dans
certains villages.
démocratique des Forces de Casamance
(MFDC) – c’est de lui qu’il s’agissait –,
créa l’aile militaire, sous le nom de Atika
(combattant en diola). Cette dernière date
marqua, dit-on, le début du conflit, de la
rébellion avec comme toile de fond l’indépendance de la Casamance. Cet «irrédentisme», autre nom donné au mouvement
indépendantiste, était déjà dans l’air
quelques années auparavant, sous l’impulsion, disait-on, de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, qui présentait les
Casamançais comme lésés par rapport
aux «Nordistes». Il accusait ces derniers
de pillage systématique des importantes
ressources de la Région. L’Etat sénégalais
surtout en avait pour son grade : il avait
laissé pour compte la Région dont il ne se
préoccupait ni du développement, ni du
désenclavement.
Trente deux (32) ans après, nous continuons de souffrir des meurtrissures de
cette très regrettable guerre. Nous pouvons, cependant, nous permettre d’être
raisonnablement optimistes, si on tient
compte de la tournure que semblent prendre progressivement les événements.
Toutes les bonnes volontés doivent s’investir dans la recherche de solutions susceptibles de faire revenir rapidement la
paix, une paix durable, définitive en Casamance. Cette modeste contribution s’inscrit dans la même perspective.
J’ai visité la Casamance pour la
Il est vrai que je suis un Sahélien, du
Département de Louga, plus exactement
de Koki. La distance entre Louga et Koki
est de 27 kilomètres. Nous mettions à
l’époque (jusqu’en 1983) près de deux
heures pour boucler les 27 kilomètres. Et
quand nous arrivions, nous étions méconnaissables à cause de la poussière. Nous
éprouvions les mêmes difficultés pour
nous rendre à Darah, à Linguère, le seul
train Louga-Linguère étant alors supprimé
et les rails démantelés et vendus. Nous
étions loin, très loin, d’être mieux lotis que
la Casamance. Nos situations n’étaient
même pas comparables. Il en était de
même des Régions de Diourbel, de Fatick,
de Tambacounda, des Départements de
Podor, de Matam, de Kédougou, pour ne
citer que ceux-là.
Il est vrai que si les gouvernements
qui se sont succédé au Sénégal s’étaient
convenablement occupés du développement de la Casamance, et d’abord de
son désenclavement, cette région serait
peut-être capable, à elle seule, de nourrir
aujourd’hui le Sénégal. Il est vrai aussi
que les Régions de Diourbel, de Fatick,
de Tambacounda ne seraient pas aussi
pauvres qu’elles le sont aujourd’hui,
pour peu qu’elles fussent l’objet d’un
peu plus d’attention. Ce n’est donc pas
la seule Casamance qui a été délaissée,
mais toutes les autres régions situées au
centre, à l’est et au nord du pays.
L’Abbé Diamacoune et les siens
vivaient aussi mal, semble-t-il, «l’accaparement» des terres de la Casamance par
les «Nordistes». Et, peut-être même, des
postes politiques (députés, maires, etc).
Déjà, avant l’indépendance de notre pays,
des fonctionnaires «nordistes» (enseignants, infirmiers, agents techniques de
l’agriculture, de l’élevage, etc) étaient
affectés en Casamance. Nombre d’entre
eux ont choisi de rester dans la Région et
s’y sont mariés avec des femmes diola,
mandingues, balantes, etc. Leurs enfants,
métis, parlent toutes les langues de la
Région qui est la leur. Ces fonctionnaires,
qu’ils fussent des Ndiaye, Diop, Niang ou
Fall, étaient quand même fondés à avoir
un lopin de terre pour se construire une
maison, ou un autre pour cultiver, si telle
était leur volonté ! Ils pouvaient devenir
députés, maires, si telle était la volonté
des populations !
Robert Sagna, Abdoulaye Baldé, Pierre
Goudiabi Atépa et de nombreux autres fils
de la Casamance ont une, deux maisons
ou peut-être plus à Dakar. Ils peuvent en
avoir à Thiès, à Saint-Louis, à Diourbel et
partout ailleurs au Sénégal où ils sont chez
eux. Tété Diédhiou a été maire des Parcelles Assainies pendant plusieurs
années. L’actuel maire de Malika est aussi
un Diédhiou. Pourquoi pas ? Ce sont des
Sénégalais à part entière !
Les Robert Sagna, Assane Seck, Abdou
Khadre Cissokho ont été sans désemparer
ministres pendant plus de vingt ans.
Émile Badiane l’aurait été sûrement s’il
n’avait pas été prématurément arraché à
notre affection. Il en est de même de Madi
Cissokho, qui était un homme de
confiance du président Senghor, dont il
assurait souvent la suppléance quand il
passait ses vacances en Normandie.
Donc, l’origine ethnique, religieuse, géographique ou autre n’a jamais été déterminante dans le choix des hommes et des
femmes qui nous gouvernent.
Le mépris culturel ou ce qu’on prend
pour tel est présenté aussi comme une
explication au déclenchement de la rébellion en Casamance. Le wolof n’aurait
aucun respect pour les autres ethnies qu’il
traiterait comme des objets. Ainsi, l’entendrait-on toujours dire avec aplomb :
«Sama naar bi, sama pël bi, sama joola bi,
etc.» Les «bonnes» diola sont traitées avec
le même mépris, de la part surtout des
employeurs wolofs (encore eux !). Ces derniers les font travailler comme de vraies
esclaves et, parfois, leur doivent plusieurs
mois d’arriérés de salaire. Ils vont jusqu’à
les accuser de vols de bijoux et d’argent et
les faire arrêter par la police. Manière ignoble de leur faire oublier leurs arriérés de
salaire, leur préoccupation étant de sortir
des griffes de la police. J’ai entendu ces
graves accusations à l’émission «Remueménage» de la RFM du dimanche 23
mars 2014.
Le compatriote qui a porté ces graves
accusations donne l’impression que
toutes les «bonnes» sont diola. Ce qui est
loin d’être exact. Il suffit d’aller du côté de
Liberté 6, à l’endroit où les «bonnes»
(employées de maison) se regroupent et
attendent un éventuel employeur. Toutes
les ethnies du Sénégal y sont
représentées. Il suffit aussi de consulter
les différents quotidiens de la place. Les
« bonnes » qui sont accusées de vols et
conduites à la police sont loin, très loin
d’être toutes des diolas. Il y aurait même
parmi elles, plus de Diop, de Ndiaye, de
Fall, de Niang que de Bodian, de
Dédhiou, de Sambou.
Si le mépris culturel existe au Sénégal,
il n’est pas le fait d’une ethnie en particulier. On le rencontre chez des individus
appartenant à différentes ethnies. Un ami
d’une autre ethnie m’appelait le « petit
wolof ». Amicalement, précisait-il. En réalité, ce sont tous les membres de sa communauté qui nous appellent ainsi et qui
se croient forcément supérieurs à nous.
Un grand professeur de l’Université de
Dakar se distinguait par le fait singulier
qu’il interdisait formellement à son
épouse d’employer une « bonne » wolof,
parce qu’il ne souhaitait pas qu’on parle
la langue de Kocc Barma à ses enfants. Et
cet exemple est d’ailleurs loin d’être un
cas isolé.
On n’oublie aussi de rappeler parfois,
qu’au beau milieu de la guerre en Casamance, les éléments «supposés appartenir au MFDC» qui arrêtaient les véhicules, exigeaient les cartes nationales
d’identité et mettaient de côté les Niang,
Guèye, Fall, Mbengue, Diop, Ndiaye et
d’autres noms à consonance «nordique»,
et les abattaient sans état d’âme. Les
imams« nordiques» n’étaient pas non
plus épargnés. Pendant ce temps, il n’y
a jamais eu de représailles de l’autre
côté. Jamais, même si, parfois, les massacres étaient insupportables.
J’ai été témoin d’un fait qui m’a à la fois
beaucoup ému et réconforté. Une famille
organisait des prières pour le repos de
l’âme de deux de ses membres massacrés
lors d’une attaque «d’éléments supposés
appartenir au MFDC». Des voisins diola
sont venus présenter leurs condoléances.
La fille de l’une des deux victimes péta
carrément les plombs et courut vers eux
l’injure à la bouche. Elle fut plaquée net
au sol par des membres de sa famille qui
l’entraînèrent dans une chambre et la
rabrouèrent copieusement. Quelques
minutes après, elle sortit de la chambre,
se dirigea vers les voisins diola et tomba
dans leurs bras. Ils se mirent alors tous à
pleurer et entraînèrent toute l’assistance
dans les pleurs.
C’est cela le Sénégal, à mille lieues
de celui que certains compatriotes
s’évertuent à nous présenter. Nous formons, sur l’ensemble du territoire national, un même peuple, une même
nation. Nous avons cette chance inouïe
que des populations d’ethnies, de religions, de confréries différentes vivent
en parfaite harmonie depuis la nuit des
temps. Nous fêtons ensemble les cérémonies traditionnelles ou religieuses et
nous marions entre nous. Nous devons
toucher du bois quand nous apprenons,
chaque jour, les massacres qui sont perpétrés en République centrafricaine, au
Nigeria, en Somalie, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan par des «fous de
Dieu». Dieu nous a également jusqu’ici
épargné les carnages interethniques qui
endeuillent (ou ont endeuillé) des pays
de l’Est de l’Afrique et d’autres, plus
près de nous, comme la Guinée Conakry
(dans sa partie forestière), la Côte
d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, etc.
Trente deux ans de guerre fratricide,
cela suffit. Notre Casamance nationale est
suffisamment meurtrie. Elle a besoin de
retrouver la paix des cœurs et des esprits.
Aucun sacrifice raisonnable n’est de trop
pour y arriver. L’Etat du Sénégal a révélé
au grand jour ses bonnes dispositions à
travailler pour l’avènement de la paix dans
la Région. Les différentes factions du
MFDC devraient saisir cette opportunité
pour engager le dialogue avec lui, de préférence au Sénégal, le pays à nous tous.
Une Casamance paisible peut changer
complètement de visage en quelques
années. Le gouvernement du Sénégal et
les partenaires au développement sont
prêts à y travailler. Même si elle n’est pas
la moins bien lotie des régions du
Sénégal, la Casamance mérite, pour les
besoins de la paix, des mesures substantielles de discrimination positive. Le jeu
en vaut largement la chandelle. La paix
signée devrait être suivie rapidement
d’actes concrets : réhabilitation des barrages, des digues de retenue, de la mangrove (Aly El HaÏdar et d’autres
partenaires ont montré que c’était bien
possible). Avec des moyens importants et
de la bonne volonté, de vastes superficies
de terre peuvent être arrachées au sel et
livrées à l’agriculture. Le gouvernement
peut
disposer
également
de
suffisamment de ressources pour éradiquer de la Région la mouche blanche. Le
désenclavement devrait s’arroger la part
du lion dans les milliards nécessaires au
développement de la Région. En particulier, les aéroports de Ziguinchor, du Cap
Skirring, de Kolda, de Sédhiou, devraient
être modernisés. Les deux premiers en
particulier devraient l’être rapidement
pour accueillir de gros porteurs.
Deux bateaux supplémentaires sont
déjà annoncés pour juillet 2014. Le gouvernement n’a d’autres choix que de respecter rigoureusement ce délai. Une
autre priorité, la priorité des priorités, qui
l’est plus que toutes les autres, la route
de contournement de la Gambie, abrégera les souffrances des populations du
Sud et contribuera à y relancer le développement. Nous avons trop compté sur
le Pont de la Gambie, qui ne se fera sûrement pas – si toutefois elle doit se faire
– avant les dix prochaines années. Les
routes goudronnées et les pistes de production en construction se poursuivront
avec intensité.
Il faudra aussi transformer un rêve du
président Wade en réalité : la construction
du chemin de fer Dakar-ZiguinchorTambacounda ou Dakar-TambacoundaZiguinchor (c’est selon). Ce ne sera sûrement pas pour onze mois, comme le
promettait Hercule Wade. L’important,
c’est de le retenir comme projet prioritaire
et de travailler à le réaliser. C’est bien possible, avec de la bonne volonté et l’aide
des partenaires au développement.
Ces réalisations, qui sont loin d’être
exhaustives, en entraîneront de nombreuses autres, en particulier des
industries agro-alimentaires. S’y ajoutera
le tourisme qui prendra sûrement son
envol. Dans cette perspective, l’Ile de Carabane pourrait bien devenir un paradis pour
touristes, et pour votre serviteur, s’il en a
les moyens. Pourquoi ne pas rêver ? (...)
Dakar, le 30 mars 2014
Mody Niang, mail
[email protected]
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
AFRIQUE / MONDE
14
MALI - APRES L'ATTAQUE DE KIDAL
Une trentaine d’otages
des rebelles touareg libérés
U
ne trentaine de fonctionnaires, retenus en otages
depuis samedi par des
rebelles touareg dans leur fief à Kidal
(extrême nord-est du Mali), ont été
libérés lundi dans cette ville, ont indiqué une source aux Nations unies et
une source humanitaire.
«Nous venons de récupérer une
trentaine d’otages, ils se portent pas
mal. Deux sont très fatigués», a
déclaré un responsable de la mission
de l’ONU au Mali (Minusma) à Kidal.
L’information a été confirmée par un
humanitaire qui a participé à la remise
des otages à la Minusma. Il y a entre
28 et 30 ex-otages, ils sont entre les
mains de la Minusma, a-t-il dit.
Dimanche soir, le Premier ministre
malien Moussa Mara avait indiqué
que les autorités s’activaient pour
obtenir la libération des otages, qui
avait été réclamée par les Etats-Unis
et la France. Les fonctionnaires
étaient depuis samedi entre les mains
du Mouvement national de libération
de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg présente à Kidal qui avait affirmé
les avoir faits prisonniers après des
combats avec l’armée malienne
samedi.
Auparavant, le vice-président du
MNLA Mahamadou Djéri Maïga avait
annoncé la libération prévue lundi soir
des prisonniers de guerre à un journaliste de l’AFP à Ouagadougou, où il
réside. «Les prisonniers, nous allons
les remettre à la Minusma et à Serval
(le contingent français au Mali) ce
(lundi) soir à Kidal», avait-il affirmé.
Selon le MNLA, les combats de
LA LIBYE S'ENFONCE DANS LE CHAOS
Une unité d'élite de l'armée rallie
un général “putschiste”
a Libye s'enfonce peu à peu
dans le chaos. Le gouvernement libyen a proposé lundi
19 mai la "mise en congé" du
Parlement contesté, pour sortir le
pays de la crise aggravée par une
attaque armée contre cette instance
et une offensive d'une force para-militaire dans l'Est.
Rendant la situation plus chaotique, les forces spéciales à Benghazi,
une unité d'élite de l'armée régulière,
ont annoncé qu'elles ralliaient cette
offensive lancée contre les groupes
radicaux par un général à la retraite,
Khalifa Haftar, accusé par les autorités de mener une "tentative de coup
d'Etat". Les violences risquent de
plonger le pays dans la guerre civile et
raviver les rivalités entre des dizaines
de milices qui obéissent à leurs propres intérêts, qu'ils soient d'ordre
idéologique, régional ou tribal.
L
Des hauts gradés
marginalisés ou écartés
Ces milices dominées par les islamistes font la loi dans le pays depuis
la chute du régime de Mouammar
Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à
former une armée et une police disciplinées. Les hauts gradés sous
Mouammar Kadhafi, bien que certains aient participé à la révolte l'ayant
renversé, ont été marginalisés ou écartés par les nouvelles autorités regroupées au sein du Congrès général
national (CGN), la plus haute instance
politique minée par une lutte d'influence entre islamistes et libéraux.
Affirmant œuvrer pour éviter que la
Libye ne sombre dans la guerre, le
gouvernement a proposé que "le CGN,
après l'adoption du budget 2014, se
mette en vacances parlementaires,
jusqu'à l'élection d'un nouveau
Parlement" dans un délai de trois
mois. Cette initiative, qui figure dans
une lettre ouverte publiée sur le site
du gouvernement, prévoit également
un nouveau vote au Congrès pour donner la confiance à un nouveau Premier
ministre, Ahmed Miitig, élu à l'issue
d'un vote chaotique et controversé
début mai.
Une force paramilitaire
s'est auto-déclarée «armée
nationale libyenne»
Le CGN a provoqué la colère de
forces politiques et militaires et d'une
grande partie de la population, en
décidant de prolonger jusqu'en
décembre 2014 son mandat arrivé à
expiration en février. Sous la pression
de la rue, qui lui reproche de n'avoir
pas su mettre fin à l'anarchie, le CGN
a décidé ensuite d'organiser des élections anticipées, sans toutefois fixer
de date. Son siège à Tripoli est régulièrement la cible d'attaques de
groupes armés, la dernière en date
ayant été lancée dimanche par les
puissantes milices de la région de
Zenten (ouest), considérées comme le
bras armé du courant libéral en Libye
et qui réclament la dissolution du
CGN.
Après l'attaque, les Zentanis se
sont retirés vers leur fief dans le sud
de la capitale, où des combats les ont
opposés à des milices islamistes (2
morts et 55 blessés). Dans la capitale
de l'Est, Benghazi, Khalifa Haftar,
dont la force paramilitaire s'est auto-
déclarée armée nationale libyenne, a
affirmé "réorganiser ses unités" après
avoir lancé vendredi l'opération
"Dignité" contre des groupes islamistes armés: bilan, 79 morts et 141
blessés. Khalifa Haftar affirme qu'il
ne souhaite pas conquérir le pouvoir
mais ne fait que répondre "à la
demande de la population" de combattre le "terrorisme".
Une "tentative de
coup d'Etat" Benghazi
Outres les Forces spéciales, plusieurs officiers de la région orientale,
y compris des forces aériennes, ont
rejoint Khalifa Haftar. "Si à l'est ils ont
commencé l'opération 'Dignité', nous
lançons l'opération 'Liberté'", a
déclaré dimanche à la télévision
Abdallah Naker, un ex-commandant
rebelle de Zenten à la tête d'une formation politique. Le gouvernement
avait condamné une "tentative de
coup d'Etat" à Benghazi, puis
www.enqueteplus.com
samedi à Kidal visaient à défendre les
positions du mouvement contre une
attaque de l’armée malienne, à l’occasion de la visite dans la ville du
Premier ministre malien Moussa
Mara.
Du côté du gouvernement malien,
on a expliqué que les soldats ont été
attaqués par des groupes armés –
mêlant rebelles touareg, jihadistes et
terroristes, selon Bamako – alors
qu’ils sécurisaient le séjour de la délégation officielle. Au cours des combats, selon le bilan du gouvernement,
36 personnes ont été tuées, dont huit
militaires, et la trentaine d’otages
libérés lundi soir avaient été capturés.
Le MNLA avait lui aussi évoqué 30
prisonniers faits samedi, dont deux
ont ensuite été remis à la Croix-Rouge
parce qu’ils avaient été blessés. Il
avait également affirmé avoir tué une
dizaine de soldats.
Dimanche, la mission de l’ONU au
Mali, la Minusma, avait parlé de l’assassinat de deux civils et six officiels
maliens à Kidal, sans donner plus de
détails.
AFP
dénoncé le recours par les Zentanis
"aux armes pour exprimer des opinions politiques" et appelé au dialogue national. Depuis la fin de la
révolte en octobre 2011, des rivalités
opposent les Zentanis à Khalifa
Haftar, "mais une alliance contre les
islamistes est probable", estime un
officier de l'armée régulière. Pour des
observateurs, les opérations à
Benghazi et Tripoli sont un "test" pour
évaluer la réaction de la communauté
internationale ainsi que le soutien de
la population et d'autres milices et
militaires au plan national.
Face au chaos sécuritaire, l'Arabie
saoudite a annoncé la fermeture de
son ambassade à Tripoli et l'évacuation de son personnel diplomatique,
tandis que la compagnie aérienne
Tunisair a annoncé la reprise de ses
vols à destination de la Libye après
une brève interruption, à l'exception
KHALIFA HAFTAR
Un général made
in USA à l'assaut
de la Libye
À
l'origine des deux attaques,
un seul et même homme :
Khalifa Haftar, un général
à la retraite qui a pris part à la révolution qui a renversé Muammar
Kadhafi en 2011. Un homme aux
ambitions aussi troubles que son
passé, qui l'a vu servir sous les ordres
du Guide libyen aussi bien que des
États-Unis.
Issu des rangs de l'académie militaire de Benghazi, puis formé dans
l'ex-URSS, le général Khalifa Haftar a
participé au coup d'État militaire de
1969 qui a mis fin à la dynastie des
Senoussi, au profit de Muammar
Kadhafi. Nommé chef d'état-major
par le colonel lors de la guerre opposant la Libye au Tchad (1978-1987),
le haut gradé paie très cher la défaite
de son pays. Capturé par les forces
tchadiennes en 1987, il est désavoué
par Kadhafi en personne, qui le juge
responsable de cette "humiliation".
Haftar ne le lui pardonnera jamais.
Récupéré par les États-Unis
de celui vers Benghazi dont l'aéroport
est fermé. Enfin, alors que la Libye a
vu sa production pétrolière chuter en
raison du blocage rebelle des ports,
les prix du pétrole ont ouvert en
hausse à New York avec des craintes
sur l'approvisionnement en brut dues
à l'escalade dans ce pays riche en
pétrole.
Abandonné par la Libye, le militaire reste incarcéré trois années au
Tchad... avant d'être libéré par les
États-Unis. Exfiltré par Washington,
l'homme se voit accorder l'asile politique en Virginie, où il devient un
farouche opposant à Muammar
Kadhafi. "À l'époque, les États-Unis
ont accueilli plusieurs opposants politiques libyens, notamment des dissidents militaires, dans la perspective
de renverser Kadhafi, leur ennemi
numéro un", rappelle Hasni Abidi,
directeur du Centre d'études et de
recherche sur le monde arabe et
méditerranéen (Cermam).
Après vingt années d'exil américain,
Khalifa Haftar réapparaît en Libye à
la faveur du Printemps arabe. En mars
2011, le général rentre à Benghazi, sa
ville d'origine, où il est nommé chef
des forces terrestres par le Conseil
national de transition (CNT), coalition de l'opposition libyenne à l'étranger. Fort de son expertise du combat,
il place sous ses ordres plusieurs exofficiers de l'armée libyenne ayant fait
défection. Tout d'abord acculés à
Benghazi par les troupes kadhafistes,
les rebelles parviennent à renverser la
donne, grâce à l'appui décisif des
forces aériennes de l'Otan.
FRANCETVINFO.FR
LEPOINT.FR
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
SPORTS
15
BAYE OUMAR NIASSE
“Je ne suis pas un surdoué
sur le plan technique’’
B
aye Oumar Niasse, l’attaquant sénégalais d’Akhissar
(élite turque), nouvellement
sélectionné pour les matchs contre
le Burkina Faso et le Kosovo, a indiqué qu’il n’est pas un surdoué mais
“dispose d’un potentiel pour être un
footballeur de haut niveau”. “Je suis
conscient que je ne suis pas un surdoué au plan technique mais j’ai le
bagage nécessaire pour un attaquant”, a déclaré l’ancien joueur de
l’US Ouakam, dans un entretien
avec
le
quotidien
dakarois
Libération.
Parlant de ses qualités, Niasse,
auteur de 15 buts pour sa première
saison en Turquie, se présente
comme un footballeur “puissant qui
sait garder le ballon”. “C’est dire
REVUE TOUT TERRAIN
En fin de contrat, Bacary Sagna (31 ans,
35 matchs et 1 but en Premier League
cette saison) n'a pas réussi à trouver d'accord avec Arsenal pour une prolongation.
Le latéral droit va donc quitter les
Gunners après sept ans dans leurs rangs.
Selon le Daily Mail, l'international français est attendu dès ce lundi par
Manchester City pour y passer la visite
médicale avant de parapher un bail de
trois ans. À Manchester, il y retrouvera ses
anciens coéquipiers à Arsenal, Gaël
Clichy et Samir Nasri…
ment indiqué que Ryan Giggs sera son
entraîneur adjoint. Frans Hoek, coach des
gardiens, et le préparateur Marcel Bout
viennent compléter le staff technique.
''Avec Louis van Gaal, nous avons l’assurance d’avoir l’un des meilleurs managers
en circulation aujourd'hui. Il a réalisé
beaucoup de choses dans sa carrière et
nous lui offrons l’occasion d’écrire de nouveaux chapitres dans l'histoire de
Manchester United'', s’est réjoui le viceprésident des Red Devils, Ed Woodward.
En vingt- trois ans de carrière, van Gaal a
notamment remporté une Ligue des
champions, une Coupe de l’UEFA et trois
Championnats des Pays-Bas avec l’Ajax
Amsterdam (1991-1997), deux Liga et
une Supercoupe de l’UEFA avec
Barcelone (1997-2000), puis la
Bundesliga et la Coupe d’Allemagne avec
le Bayern Munich (2009-2011).
ITALIE
TRANSFERT
Une Serie A
à 18 clubs ?
Mangala préfère
Chelsea à City
Depuis la saison 1965-1966, la
Bundesliga évolue avec dix-huit clubs. Un
exemple dont aimerait bien s’inspirer certains autres championnats européens. À
commencer par la Serie A. ''Le débat sur le
nombre d'équipes est ouvert et nous
devons en discuter, a confirmé ce lundi
Maurizio Beretta, président du
Championnat italien, dans une interview
accordée à la radio RAI. Il ne faut jamais
dire jamais. Nous étudions différentes
possibilités et nous allons trouver une
solution évidente pour tous. Il ne fait
aucun doute que nous avons besoin
d'améliorer le produit (la Serie A, nldr),
lui donner plus de stabilité financière''. La
Serie A n'avait que 16 clubs entre 1967 et
1998, puis a augmenté le nombre à 18
avant de s'étendre à 20 clubs pour la saison
2004-2005.
Sous contrat avec le FC Porto jusqu'en
2016, Eliaquim Mangala (23 ans) pourrait
quitter le Portugal cet été. Le défenseur
international français, retenu pour participer au Mondial avec les Bleus, ne s'en cache
pas lui-même. S'il devait choisir entre
Manchester City et Chelsea, les deux clubs
anglais qui le convoitent, il opterait pour
''Chelsea, à cause de Londres'', a-t-il confié
dimanche sur beIN Sports. ''C'est vrai que
j'adore la Premier League car c'est un
championnat très spectaculaire. En janvier,
il y a eu des discussions avec City mais ça
n'a pas abouti car les deux clubs n'ont pas
trouvé d'accord. Mon but maintenant c'est
la Coupe du monde, a-t-il précisé. Nous
verrons ce qui se passera après. J'ai dit à
mon agent, Jorge Mendes, que je ne voulais rien savoir de tout cela avant la fin de la
Coupe du monde. Tous les joueurs veulent
évoluer dans les plus grands clubs. Je suis
un joueur ambitieux et l'équipe que je
choisirai sera celle qui me permettra de
remporter des titres''.
ARSENAL
Sagna
va signer à Man City
MANCHESTER UNITED
Van Gaal
nouveau manager !
Comme pressenti ces derniers jours,
Louis van Gaal a été nommé ce lundi
comme nouveau manager de
Manchester United pour la saison prochaine. Le technicien de 62 ans, actuellement en charge de la sélection néerlandaise, prendra ses fonctions après la
Coupe du monde 2014. Il a signé un
contrat de trois années. ''Entraîner le
plus grand club du monde me rend très
fier. Le club a de grandes ambitions, j’ai
de grandes ambitions également.
Ensemble, je suis sûr que nous ferons
l’histoire'', a-t-il déclaré dans un communiqué. Manchester United a égale-
ATLETICO
Courtois
de retour à Chelsea ?
Thibaut Courtois (22 ans, 37 titularisations en Liga cette saison) pourrait enfin
avoir sa chance à Chelsea la saison prochaine. L'Atletico Madrid souhaiterait
pourtant obtenir son prêt pour une quatrième année consécutive, mais l'entraîneur des Blues José Mourinho aurait l'intention de ramener le gardien de but belge
à Londres pour en faire son titulaire, poussant ainsi Petr Cech vers la sortie, selon la
radio espagnole Cope.
qu’un joueur puissant peut faire de
bonnes choses en Allemagne et en
Angleterre”, a dit le joueur qui
annonce avoir été supervisé par des
clubs en Bundesliga et en
Premiership. L'ancien leader d’attaque de l’équipe nationale locale a
dit dans le même entretien que la
fin de son séjour en Turquie est
proche. “Je sais que je ne vais rester
AS MONACO
Rybolovlev, le divorce
qui coûte cher
Dmitry Rybolovlev a dû verser plus de 4
milliards de francs suisses (3,295 milliards
d'euros) à son ex-femme dans son divorce
jugé mardi dernier à Genève, révèle le
quotidien Le Temps, ce lundi. Le Tribunal
de première instance de Genève a accordé
la moitié de la fortune de l'oligarque à son
épouse qui réside sur les bords du Lac
Léman. Marié pendant 23 ans, le couple
se déchirait depuis 2008. Elena réclamait
plusieurs milliards de dollars au patron de
l'AS Monaco, dont la fortune est estimée à
9 milliards de dollars.
TRANSFERT
Hazard
priorité du PSG...
Qu’importent les sanctions décrétées par
l’UEFA dans le cadre du fair-play financier, le PSG entend être actif sur le marché
des transferts. ''Rien ni personne ne nous
arrêtera, nous rêvons toujours plus grand.
Pour être clair : les joueurs que je voudrai,
je les aurai'', a récemment martelé Nasser
al-Khelaïfi, le président du club de la capitale. Et la cible privilégiée cet été est Eden
Hazard. Sous contrat jusqu’en juin 2017
avec Chelsea, le milieu de terrain belge ne
serait pas du tout insensible à l’intérêt du
PSG. D’après nos (lequipe.fr) informations, les dirigeants du champion de
France auraient d’ailleurs amorcé les
négociations en ayant des proches du
joueur au téléphone. Autorisé à réaliser un
transfert à 60 millions d’euros sur un seul
joueur, Paris serait prêt à les dépenser pour
Hazard, dont les relations sont distendues
avec José Mourinho, le manager des Blues.
… Daniel Alves aussi
Autre piste très sérieuse, celle qui mène à
Daniel Alves. À un an du terme de son
contrat, le latéral droit de Barcelone aurait
déjà donné son accord pour rejoindre le
PSG la saison prochaine. Le joueur possédant un passeport espagnol, il ne viendrait
s’ajouter au contingent d’extracommunautaires. Tout comme David Luiz (sous
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à Akhissar la saison
prochaine car il faut
reconnaitre tout de
même que le moment
de partir est proche”, a
indiqué le joueur de 24
ans qui souhaite s’inscrire à travers cette
convocation dans la
durée en sélection nationale. D’ailleurs, chez les
Lions, il ne sera pas en
terrain inconnu pour
avoir joué en équipe
nationale locale et olympique avec Kara Mbodj,
Idrissa Gana Guèye,
Pape Ndiaye Souaré et
Stéphane Badji.
(APS)
contrat jusqu’en 2017 avec Chelsea) qui a
un passeport portugais et dont le profil
polyvalent plaît à Laurent Blanc. Miralem
Pjanic, qui vient récemment de prolonger
avec la Roma jusqu’en 2018, reste également dans le viseur. Mais pour espérer les
attirer, le PSG devra obligatoirement alléger sa masse salariale et, donc, vendre certains joueurs.
Une semaine après avoir mis la pression à
ses dirigeants, estimant que la Juventus
n'avait pas les moyens de remporter la
Ligue des champions qu'il veut gagner en
tant que coach, Antonio Conte a
confirmé qu'il resterait au club en 20142015. Le technicien de 44 ans a remporté
deux fois la Serie A de suite depuis qu'il est
sur le banc de la Vieille Dame.
GALATASARAY
DIVERS
Drogba s'en va, on
l'annonce déjà à
Chelsea
Un joueur meurt après
un tacle assassin
Un an après avoir débarqué à Galatasaray,
l'attaquant ivoirien Didier Drogba a fait
savoir sur son compte Instagram qu'il
quittait le club turc. "Chers supporters,
chers frères, chères sœurs, depuis le premier jour de mon arrivée je voudrais vous
remercier. Je me sens comme chez moi ici
en Turquie. Voir, partager, sentir cette passion, cette sincérité et cet accueil si chaleureux du peuple turc est tout simplement
inoubliable". Depuis plusieurs jours, la
presse anglaise et notamment le Daily
Mail parle d'un possible retour de Didier
Drogba à Chelsea, où José Mourinho, son
ancien entraîneur chez les Blues l'attendrait de pied ferme. À 34 ans, l'attaquant
ivoirien n'est pourtant pas encore certain
de poursuivre sa carrière.
BARÇA
Luis Enrique
pour deux ans
Le Barça, qui a vu Tata Martino quitter le
club après seulement une saison, retrouve
Luis Enrique. Libre après la fin de son
contrat au Celta Vigo, qu'il a maintenu en
Liga, Luis Enrique a été nommé entraîneur du Barça. L'ancien technicien de la
Roma et de la réserve blaugrana, qui a joué
pour le club catalan, a paraphé un bail de
deux ans. Choisi par le directeur sportif
Andoni Zubizarreta, il sera présenté mercredi à la presse. Luis Enrique accueillera
donc le nouveau gardien du club, André
ter-Stegen, dont l'arrivée depuis le
Borussia Mönchengladbach sera officialisée mercredi ou jeudi. Les portiers Victor
Valdés et José Manuel Pinto, en fin de
contrat, vont quitter le club. Prêtés, le
Brésilien Rafa "Rafinha" Alcantara (21
ans, 32 matches de Liga cette saison avec
le Celta) et l'Espagnol Gerard Deulofeu
(20 ans, 25 rencontres de Premier League
avec Everton) reviendront au club cet été.
Le nouvel entraîneur compte sur eux.
JUVENTUS
Conte reste entraîneur
Événement tragique en Indonésie, où
Akli Fairuz est décédé des suites de ses
blessures contractées en plein match ! Le
joueur a été gravement blessé aux côtes par
le tacle assassin du gardien adverse, rapporte le journal Het Laatste Nieuws.
Après avoir regardé la fin du match depuis
le banc, il a ensuite été transporté à l'hôpital où il a succombé de ses blessures
internes quelques jours plus tard.
NBA
Indiana
a trouvé la faille
En ouverture de la finale de la Conférence
Est, les Pacers ont infligé au Heat, double
champion en titre, son deuxième revers des
play-offs. Plus que le résultat (107-96),
c'est la manière qui surprend, car Indiana a
surclassé Miami de bout en bout. C'est
bien simple : ce dimanche, devant son
public tout d'or vétu, Indiana était injouable. En démarrant la rencontre sur des
bases assez hallucinantes, notamment au
niveau de l'adresse (6/7 derrière l'arc, 8/19
au final), les Pacers se sont rapidement mis
en confiance. Roy Hibbert, qui a surtout
brillé par son irrégularité depuis le début
des phases finales, s'est cette fois-ci trouvé
gavé de ballons. Sans forcément se montrer
très efficace (5/12), le pivot a provoqué
beaucoup de fautes et servi de point de
fixation à l'intérieur. Cela a logiquement
libéré des espaces à George Hill (15
points), tout comme cela a permis à Lance
Stephenson (17 points) de s'éclater
comme rarement en un-contre-un. En fin
de première mi-temps, le feu-follet des
Pacers est allé jusqu'à jouer - et dominer LeBron James en post-up à l'intérieur !
David West a tenu son statut de "Monsieur
Propre" (19 points à 8/11), dans le sillage
de Paul George (24 points, 7 passes) qui a
pris ses responsabilités offensives, notamment lorsque LeBron James n'était plus sur
son dos. En défense aussi, les locaux se sont
enfin montrés à la hauteur des attentes. Ils
ont constamment refusé de passer derrière
les écrans pour gêner les shooteurs, à
l'image du travail de David West sur Ray
Allen.
numéro 880 • mardi 20 mai 2014
CMJN
SPORTS
16
FOOT - TRANSFERTS
pas pour accompagner les associations sportives de la capitale du Rail.
''Notre seule satisfaction, c’est d’arriver à régler les besoins des populations
notamment la jeunesse de la zone
Nord où je suis né et où j'ai grandi, a
dit Oumar Diop lors de la remise de
chèque au complexe omnisports de
Madina Fall. Il y a des besoins pressants ici au complexe. C’est une infrastructure née des chantiers inachevés
de Thiès. Il faut la terminer.'' C’est
une situation que nous déplorons car
pour jouer les matchs de football, les
jeunes habitants de la zone nord sont
obligés d’aller jusqu'au stade Lat Dior
qui est distant d’environ 10 km. Si
nous arrivons à régler ce problème
d’infrastructure, cela permettra de
soulager les jeunes’’, dit-il.
Alain Giresse annoncé à Lyon
À la recherche d'un entraîneur pour succéder à Rémi Garde qui n'a pas prolongé son contrat,
l'Olympique Lyonnais aurait songé à recruter l'actuel sélectionneur du Sénégal, Alain Giresse.
ADAMA COLY
e Sénégal va-t-il perdre son
sélectionneur ? La question
mérite d'être posée à l'heure
actuelle. Ce n'est pas que la
Fédération sénégalaise de football
(FSF) veuille limoger Alain Giresse
pour mauvais résultats ou pour des
rapports difficiles avec les dirigeants,
mais c'est plutôt que l'Olympique
Lyonnais s'intéresserait à lui. Selon
Maxifoot.fr ''le président lyonnais
Jean-Michel Aulas annonçait avoir
retenu trois entraîneurs comme possibles successeurs de Rémi Garde.
Mais depuis, la liste des rumeurs ne
cesse de s'allonger. Alors qu'Antoine
Kombouaré (Lens) serait aussi sur les
tablettes, le journal Aujourd'hui en
L
France indique qu'Éric Roy (ancien
joueur de l'OL entre 1993 et 1996 et
de l'Olympique de Marseille) et Alain
Giresse (sélectionneur du Sénégal)
qui aurait la faveur de Bernard
Lacombe, seraient aussi envisagés''.
L'information a été confirmée par un
autre site français. ''C’est une nouvelle semaine décisive qui débute
pour l’Olympique Lyonnais. Après la
sauvegarde de la place européenne en
championnat, il s’agit désormais de
trouver qui dirigera le club rhodanien
la saison prochaine après la mise en
retrait de Rémi Garde. Le favori du
moment semble être Hubert Fournier,
mais les choses peuvent encore évoluer, surtout que l’OL ne manque pas
de candidats. Le Parisien a ainsi énuméré neuf techniciens qui peuvent ou
pourraient entraîner Lyon la saison
prochaine. Certains se sont proposés
comme Willy Sagnol, actuel sélectionneur des Espoirs, sans que cela ne
donne suite pour le moment. D’autres
ont été proposés, comme Alain
Giresse par Bernard Lacombe, ou Éric
Roy, libre de tout engagement, mais
ces pistes ont également été écartées
pour le moment'', écrit Foot01 qui
parlait des ''10 CV d'entraîneur étudiés par l'OL''.
Le club qui a remporté le championnat de France de Ligue 1 sept fois
d'affilée (de 2002 à 2008) cherche
un remplaçant à Rémi Garde qui a
décidé de ne pas poursuivre l'aventure
avec Lyon qui a terminé 5e du championnat cette saison.
Alain Giresse est sous contrat avec
LIGUE 1 - 21e JOURNÉE (SUITE ET FIN)
Le Jaraaf prend de l’altitude,
l’Us Ouakam ralentit
Au lendemain de la défaite (1-0) de son dauphin As Pikine, le Jaraaf en a profité pour creuser
de quatre points en s'imposant (2-1) face à la Suneor. L'Us Ouakam, accrochée (1-1)
par Touré Kunda, a néanmoins récupéré sa 3e place.
Ibrahima Diop, pour son 14e but de la
saison (90e +4). Car dans la foulée, la
Suneor a réduit l’écart par Dara Diaw
(90e +5).
Uso revient sur le podium
LOUIS GEORGES DIATTA
e Jaraaf ne s'est pas privé de
saisir l'occasion que lui a
offerte son dauphin. Après le
revers (1-0) de l'As Pikine (2e, 34
points) face à Niary Tally, l'équipe
entraînée par Abdoulaye Sarr (1er, 38
points) a battu (2-1) la Suneor de
Diourbel (13e, 21 pts). Ce succès lui
permet de compter désormais 4
points d'avance sur les Pikinois.
La victoire a tardé à se dessiner.
Malgré ses bonnes intentions de
gagner, le Jaraaf a fait face à une belle
résistance couronnée d'un jeu plaisant sur la pelouse de Demba Diop.
Cependant, Baba Kébé, sur une tête
cadrée, obligea le gardien de la
Suneor Pape Diatta Ndiaye à s'employer dans le premier quart d’heure.
L
Ce dernier réussira à garder ses cages
inviolées jusqu’à la pause. En
seconde période, Fidèle Gomis, idéalement servi par Ibrahima Diop dans
la surface de réparation des visiteurs,
met le ballon au-dessus du cadre.
L’ouverture du score est venue d’une
reprise à bout portant de Baba Kébé
(57e)
sur
un
coup-franc.
Malheureusement pour lui, il sera
expulsé une minute après (58e) pour
cumul de cartons jaunes. Les poulains du coach Adama Diouf ont
essayé en vain de remettre les pendules à l’heure. Ils se sont même vu
refuser un penalty par l'arbitre Badara
Diatta sur faute de main. Dans leur
volonté d'égaliser, les Diourbellois ont
laissé des espaces derrière que les
Jaraafmans ont exploités pour se mettre à l'abri (2-0) par leur attaquant
En seconde heure, l’Union sportive
de Ouakam (Uso) a été tenue en
échec (1-1) par Touré Kunda (10e, 25
pts). Ce point du nul a permis au
champion 2011 de reprendre la 3e
place du classement (31 pts) occupée
depuis la veille par le Casa Sport (4e,
30 pts).
La partie a été dominée par les
Mbourois. Mais ce qu'il faut retenir de
ce match, c'est l'ouverture du score
exceptionnelle des Ouakamois en fin
de première mi-temps (45e +1) par
Abdou Karim Sané. Le milieu de terrain de l’Uso a battu le gardien
adverse, Ousseynou Ndiaye, d'une
admirable bicyclette dans la surface
de réparation. En seconde période, les
visiteurs ont repris le jeu à leur
compte. Ce qui leur a permis d’égaliser deux minutes après la pause (47e)
par Aziz Ba. L'ancien joueur de Niary
Tally a repris de la tête un corner bien
frappé au premier poteau. Les protégés du coach Samba Dione se sont
par la suite créé de nombreuses occasions de buts non concrétisées.
Mouhamed Pouye, à terre dans la
zone de vérité adverse, a poussé le
ballon du pied droit qui a heurté la
barre transversale (56e).
Ces matches n'ont pas trop boule-
www.enqueteplus.com
le Sénégal jusqu'en 2015 et toucherait environ 13 millions F Cfa par
mois. Si on sait qu'un club comme
Lyon possède de gros moyens financiers, Giresse pourrait-il refuser une
offre très intéressante ? En attendant,
Alain Giresse va conduire les Lions
pour les deux matches amicaux calés
pour le 21 mai contre le Burkina Faso
à Ouagadougou et le 25 mai face au
Kosovo en Suisse.
versé le classement. Le Stade de
Mbour (5e, 30 pts) devance le Port
(6e, 30 pts). Niary Tally (29 pts) est
7e, suivi de Diambars (8e, 28 pts),
Olympique de Ngor (9e, 26 pts),
Touré Kunda (9e, 25 pts), Linguère
(10e, 25 pts). Le Dakar université
club est premier non relégable (13e,
22 pts). Suneor (13e, 21 pts) et
Yeggo (14e, 15 pts) ferment la
marche.
RÉSULTATS
Linguère - Port 1-0
Stade de Mbour - Duc 2-0
Yeggo - Casa Sport 0-1
Niary Tally - As Pikine 1-0
Ol. Ngor - Diambars 2-1
Jaraaf - Suneor 2-1
Us Ouakam - Touré Kunda 1-1
THIÈS
Le Dg de la Sar offre
2 millions à l'Asc
Mbakhane
Deux millions de F Cfa. C’est l’appui
financier que le Directeur général de la
Société africaine de raffinage (Sar) vient
d'apporter à l’Asc Mbakhane. ''Nous faisons face à d’énormes difficultés notamment financières et matérielles. Nous
avons fait toute une saison où nous
n'avons compté que sur notre propre
moyen. C’est un geste qui vient à son
heure puisque cette année, nos objectifs
étaient peu ambitieux, c'est-à-dire le maintien en Nationale 1. C’est un nouveau
souffle qu’il vient de nous donner'', a expliqué Malick Ndiaye, 2e vice-président de
l’Asc Mbakhane. Toutefois les joueurs et
dirigeants des Asc de la zone Nord de
Thiès veulent plus d’aide. ''Nous attendons davantage des autorités d’autant plus
que les associations sportives dépendent
en grande partie du soutien que les autorités leur apportent puisqu’elles sont en
général dans des zones défavorisés et ne
comptent que sur leurs propres moyens
pour subsister’’. Pour sa part, le Dg de la
Sar a estimé que cet appui est un premier
FOOT - COUPE SÉNÉGAL (8e)
Kawral prend
le quart
Kawral jouera bien les quarts de
finale de la Coupe du Sénégal. Cette
équipe de Vélingara est allée chercher
sa qualification à Thiès face au Rail.
En match retard des 8e de finale,
Kawral s'est imposé (0-2) au stade Lat
Dior. Relégué en National 1 à l'issue
de la saison de Ligue 2 qui vient de
s'achever, Kawral rejoint en quarts
l'Olympique de Ngor et le Casa
Sport. Cinq autres matches restent à
disputer pour compléter le tableau.
LUTTE - OPEN PRESS
Malick Niang ce
soir, Ama Baldé
demain
Les lutteurs Malick Niang de l’écurie Yoff et Ama Baldé de l’école de
lutte Pikine Falaye Baldé s’adonneront au traditionnel open press
d'avant-combat. C'est Malick Niang
qui va ouvrir le bal dès ce soir. Le lutteur de Yoff va ouvrir les portes de sa
séance d'entraînement aux journalistes, pour montrer son état de forme
et répondre aux questions. L'exercice
aura lieu au terrain de Yoff Tonghor.
Quant à Ama Baldé, il recevra les
journalistes dans son quartier de
Pikine, demain. Ce qui est sûr, c’est
que le bataille de la mobilisation fera
rage et le duel verbal aussi, avant les
choses sérieuses qui auront lieu le 1er
juin prochain.
FOOT - US OUAKAM
Le coach Malick
Diop s’en va
L’Union sportive de Ouakam
(Uso) serait sans entraîneur depuis
hier. Selon une source proche du club,
Malick Diop aurait démissionné de
son poste. À la tête de la formation
depuis le début de la saison, le fils de
l’ancien international, Yatma Diop,
aurait évoqué des raisons personnelles
pour justifier sa décision, à en croire
notre interlocuteur. D’ailleurs, lors
du match contre Touré Kunda (1-1)
comptant pour la 21e journée, hier,
c’est Ibrahima Rémy qui avait dirigé le
groupe. Il avait à ses côtés le capitaine
et gardien de but, Pape Latyr Ndiaye.
''Je ne suis pas le coach adjoint. Je suis
sur le banc parce que j’ai décidé de
prendre quelques jours de repos. C’est
aussi une occasion de laisser le jeune
gardien (Ousmane Kane) jouer deux
à trois matches car je vais bientôt raccrocher’’, a déclaré Latyr à la fin du
match, sans confirmer l’information.
numéro 880 • mardi 20 mai 2014