M E R C U R E 3 5567 0001

Le Centre Régional
de Toxicologie.
H
PROGRAMMÉ
QUÉBÉCOIS
DE
MEDECINE'PRÉVENTIVE
EN M I L I E U DE
TOXICOLOGIE
INDUSTRIELLE
EXPOSITION
TRAVAIL
PROFESSIONNELLE
AU
M E R C U R E
CE T R A V A I L
A ÉTÉ
RÉALISÉ
GRÂCE À UNE
SUBVENTION
DU
qv
293
P964
1977
MINISTÈRE
"
DES A F F A I R E S
DU
SOCIALES
DU
GOUVERNEMENT
QUÉBEC
1 9 7 7
3 5567 0001
Le C e n t r e Hospitalier d e l'Université Laval — 2 7 0 5 , b o u l e v a r d Laurier, Q u é b e c , Q u e . G1V 4 G 2
SANTÉCOM
Légende
)
V
de la première
Représenté
page:
symboles
successifs
sous forme de croissant
Symbole
au XVe
Symbole
au XVIe
jusqu'au
Ha
symbole
siècle
siècle
donné ensuite
Représentation
XVe
siècle.
Schéma au XVIIe siècle.3 peu différent
P
0
du mercure
â la planète
de Dalton,
du
mercure.
1808.
Représentation de Berzelius, I8l43
(abréviation
de hydrargyrum) devenue le symbole actuel.
(Duval3
C.j
1968)
k,
nr -î^-Tt - riOlTt)U QUÉBÏC
ftlSTÏÏU NVÎ^ • S..
,
^JMKLVL
Albert J. Nantel, M.D., M.Sc., Directeur
et
Jean-Louis Benedetti, médecin toxicologue
Avec la participation scientifique de
Jean-Yves Savoie, Ph.D., Chirn. p.,
Chef du laboratoire
et
Jean-Philippe Weber, Ph.D., Chim. p
Responsable, projet mercure
iocembre 1
Nous remercions madame Corinne
Bergeron
pour la dactylographie du texte et tous les membres du
Centre Regional de Toxicologie pour leur
- Alain
- Ronald
Beaudet
Technologiste
Bérubé
Chamberland
- Mme Pierrette
- Mme Liliane
Corbeil
Ferron
Recherchiste
Technologiste
Bachelière en se. chimie
Chim. p.
- Mlle Ghislaine
Harvey
Chef
Leblanc
Secrétaire
technicienne
médicale
Mlle Louise Phaneuf, inf. 1.
Tech, en
Mme Andrée
Technologiste
Mlle Lise
Richard
Rivard
Mlle Sylvie
Mme Denise
Rodrigue
Rousseau
médicale
Réceptionniste
- Jean-Guy Cuillot, M.Se.
Mlle Charlotte
médical
Technologiste médical
- Robert Bourbonnais, M.Se.
- Mme Evelyne
collaboration:
administration
médicale
Pip J ôrre en tech. médicale
Technologiste
Aide-féminin
Mme Tat-Ha Schwarz , M.Se.
Pharmacologue
Louis Tessier, M.Se.
Toxicologue
médicale
Table des manières
Fage
- I -
INTRODUCTION
1
-II -
DIFFERENTES FORMES, PROPRIETES PHYSICOCHIMIQUES ET USAGES DU MERCURE . . . .
4
A
Différentes formes
1.
2.
3.
B
-III-
4
5
7
Propriétés physico-chimiques et
usages du mercure
1.
2.
C
Formes naturelles
Formes secondaires
Formes particulières
7
Propriétés physiques
Propriétés chimiques
8
10
Les différents composés minéraux .
INDUSTRIES ET PROFESSIONS MANIPULANT
DU MERCURE
A
12
13
Extraction et raffinage du HgS ou
cinabre.
.
13
B
Traitement des autres minerais . .
13
C
Fabrication
du chlore et de la
soude
caustique.
13
D
Fabrication d'appareillages électriques
E
m
Fabrication d'appareillages mécaniques
15
F
Utilisai ions diverses. . . . . . .
15
G
Autres professions exposées de
façon plus ou moins sévère . . . .
17
1.
2.
3.
17
17
17
Les cabinets de dentistes. . .
Dans les divers laboratoires .
Personnel d'entretien
2.
IV-
ABSORPTION, DISTRIBUTION, SORT ET
EXCRETION DU MERCURE
19
A
. . . . .
19
Par Inhalation
Par ingestion
. . . . . . . . .
Absorption cutanée
19
20
20
Absorption
1.
2.
3.
B
V-
VI-
Distribution et sort du mercure. . .
21
1.
2.
21
93
Dans le sang
Dans les tissus
RÉTENTION, ACCUMULATION ET
PHYSIO PATHOLOGIE DU MERCURE
28
A
Généralités
28
B
Rétention et accumulation
1. Sels mercuriques
2. Mercure élémentaire
29
29
31
C
Phys iopathologie du mercure
31
1.
2.
32
33
Le cerveau
Le rein
TABLEAUX CLINIQUES D'INTOXICATION. . . .
A
Intoxication aiguë et subaiguë par
inhalation de vapeurs de mercure . .
1.
2.
B
34
35
Dans la majorité des cas,
l'atteinte pulmonaire donne
le tableau clinique. . . . . . .
36
L'évolution est variable . . . .
36
Intoxication chronique par vapeurs
mercurielles
37
1.
2.
3.
37
42
42
Le tableau clinique habituel . .
L'évolution
Le micrornercurialisme. . . . . .
3.
C
Les autres tableaux clinique ; de
l'intoxication par le mercure . . . .
1.
2.
3.
4.
-VIT-
Intoxication aigu*} par les
sels mercuriels
43
Pénétration sous-cutanée ou
intramusculaire de mercure métallique
44
Pénétration intraveineuse ou
intra-arterielle de mercure
métallique
44
Phénomènes d'hypersensibilité au
mercure et à ses sels . . . . . .
45
RELATION ENTRE LE NIVEAU D'EXPOSITION
ET LES EFFETS DU MERCURE
46
A
Problématique
46
B
Surveillance environnementale -vssurveillance médicale et biologique .
47
Relation entre les signes cliniques
et les taux dans l'air, dans le sang
et dans l'urine .
49
C
-VI il-
43
PARAMETRES DE SURVEILLANCE
55
A
Médicaux
55
1.
Le dossier médical
55
2.
L'examen médical d'embauche . . .
55
3.
Critères d'exclusion. . . . . . .
57
4.
Examens médicaux périodiques. . .
57
B
Dosages urinaires du mercure. . . . .
58
C
Dosage sanguin de mercure
60
-IX-
NORMES BIOLOGIQUES PROVISOIRES
62
A
Dans l'urine
62
B
Dans le sang
63
-X-
FRÉQUENCE DES ANALYSES
65
-XI-
RÔLE DE LA RECHERCHE
68
-XII-
TRAITEMENT DE L'INTOXICATION MERCURIELLE
71
A
Les agents chélateurs . . . . . . . .
71
B
Intoxication aiguë
714
C
Intoxication chronique
75
-XIII-
BIBLIOGRAPHIE ABREGEE
76
A
Volumes et monographies . . . . . . .
75
B
Principales references bibliographiques
73
I
INTRODUCTION
Qui d'entre nous ne s'est pas amuse un jour à manipuler des gouttes de ce métal liquide et brillant qui semblait
prendre plaisir à se briser en gouttelettes de plus en plus
fines pour faire obstacle à nos efforts?
Il semble difficile
à imaginer que cette substance, d'apparence si inoffensive
puisse devenir un poison violent et parfois même mortel pour
l'homme.
Et pourtant, ses propriétés sont connues depuis
l'antiquité.
Son nom de "vif argent" lui fut donné par Aris-
tote vers l'année 350 A.C.
Seul métal liquide a tempéra-
ture ordinaire, il fut appelé "argent liquide" par Dioscorides
en l'an 50 A.C.
d 'hydrargyrum.
Quant à Pline, il lui donna le nom latin
De là nous vient le symbole Hg, consacré par
Berzélius en 1814 (Hunter, D. , 19 7 5, dans The Diseases of Occupations ).
Sa toxicité était suffisamment bien connue des romains pour que Justinien écrive à cette époque que de condamner
un esclave à travailler dans les mines de mercure d'Almaden,
en Espagne, équivalait à le condamner à mort.
L'exploitation des mines d'idria, région qui appartenait à l'Italie, mais qui fut donnée à la Yougoslavie après
la deuxième guerre mon aale, a entraîné l'apparition de cas
d'intoxication chronique au mercure, clairement décrits par
Giovanni Scopoli en 1761.
Le même tableau clinique fut décrit
en 192 3 par Alice Hamilton chez les mineurs de New Almaden en
Californie.
. . ./2
Dès 1713, Ramazzini avait très bien décrit les
risques d'intoxication par le mercure qui menaçaient les
orfèvres du moyen âge, de même que la fabrication d'amalgame d'or et de mercure pour plaquer les boutons de vêtements.
Même les chirurgiens, qui appliquaient à mains nues
Jes onguents mercuriels dans le traitement de la syphilis,
risquai ent 1 ' intoxication.
Kussmaul, en 1861, a très bien décrit les risques
occupâtionnels des ouvriers qui travaillaient à la fabrication des miroirs qui, à l'époque, consistaient en une plaque
de verre recouverte d'un amalgame d'êtain et de mercure.
Le
problème était tellement sévère que presque tous les adultes
des villes de Ftirth et de Nuremberg, où l'on retrouvait de
telles industries, étaient entièrement édentés suite à des
stomatites mercurielles.
L'utilisation du nitrate de mercure dans la fabrication du feutre par les chapeliers a provoqué de nombreux cas
d'intoxication au cours des derniers siècles.
C'est cependant l'apparition et le développement de
l'énergie électrique dans la deuxième moitié du dix-neuvième
siècLe qui a entraîné un accroissement marqué de la demande
de mercure dans l'industrie.
Ce n'est pas cet accroissement de l'usage industriel
du mercure, ni le risque d'intoxication pour les ouvriers
qui y travaillent qui ont le plus attiré l'attention du public
en général et des scientifiques en particulier au cours des
dernières décades, mais plutôt la découverte des effets néfastes sur l'environnement des dérivés mercuriels.
Des acci-
dents écologiques dramatiques survenus principalement au Japon
(Minamata et Niigata) et en Irak ont polarisé l'opinion publique sur ce sujet.
Ce n'est cependant pas cet aspect du
problème que nous désirons étudier dans ce document mais celui,
qui est quelque peu retombé dans l'ombre, des travailleurs
qui sont encore exposés aux effets toxiques des vapeurs du
mercure inorganique.
Il existe d'ailleurs de très bonnes
revues du problème du mercure dans l'environnement
(Tsubaki,
T., 1977, D'Itri, P.A., 1977, Charlebois, C.T., 1977, Environnement, 1974, OCDE, 1974, Hartung, D.R., 1974, IAEA, 1972,
D'Itri, F.M., 1972, Friberg, L., 1972).
Les risques d'intoxi-
cations occupâtionnelles par les différents dérivés inorganiques ou organiques du mercure étant plus rares, mais quand
même réels, nous allons y faire référence tout au long de
cette monographie.
II
DIFFÉRENTES FORMES, PROPRIÉTE'S PHYSICOCHIMIQUES ET USAGES DU MERCURE.
A
Différentes formes.
1.
Formes naturelles:
Le mercure est l'une des composantes
naturelles de la croûte terrestre.
Dans le sol, on le trouve parfois à
l'état natif sous forme de gouttelettes mais, le plus souvent, sous forme de minerai dont le plus abondant est le
sulfure ( HgS
) ou cinabre.
Les principales mines de ci-
nabre se trouvent à Almaden, en Espagne, à Idria, en Yougoslavie et à New Almaden, en Californie.
Il existe aussi, en proportion plus ou
moins importantes, amalgamé à d'autres métaux, notamment l'or
et 1'argent.
Comme il a la propriété unique,pour un
métal,
de s'évaporer à la température ambiante, on le re-
trouve répandu dans toute la biosphère.
On évalue d'ailleurs
à 15,000 tonnes métriques la quantité qui circule annuellement dans la biosphère (Ketchum, B.H., 1972).
La concentra-
tion du mercure dans l'air ambiant varie considérablement
selon les endroits.
Cependant, on peut retrouver des concen-
trations allant jusqu'à 20 yg/M3 à la surface des dépôts
miniers (U.S. Geological Survey, 1970).
La concentration du
5.
mercure dans l'eau varie aussi considérablement d'un endroit
a l'autre, mais les facteurs de contamination humaine sont
difficiles à séparer des facteurs naturels.
La presque totalité du mercure utilisé
commercialement provient de la transformation du cinabre ou
de la récupération du métal déjà extrait.
2.
Formes secondaires:
a)
Le mercure métal:
Celui-ci provient du traitement des
sels minéraux.
En métallurgie du mercure, la principale
opération consiste en un simple grillage du sulfure; soit
dans l'air (Idria, Almaden)
Hg S
+
02
-> Hg
+
S02
soit dans la chaux (New Almaden)
4HgS + 4 CaO
4 Hg + 3 CaS + CaS04
Les vapeurs de mercure sont par la suite
condensées, puis débarrassées de leurs impuretés (filtration
sur toile, peau ou filtre ordinaire suivie de purification
par distillation ou par voie humide).
b)
Les dérivés du mercure:
Les principaux dérivés du mercure,
ainsi que leurs utilisations, sont résumés dans le Tableau I.
. . ./ 6
6.
Sels mercureux
Sels mercuriques
Utilisât ions
Oxydes
. oxyde mercurique:
HgO
. a la concentration
de 1%: onguent
ophtalmique, antiseptique .
Halogênures
. Chlorure mercureux
Hg 2 Cl2 = calomel
(Solubilité : 2 mg/1
à 25° C.)
. anciennement utilisé
comme purgatif, vermifuge, antiseptique
et antisyphilitique.
. Chlorure mercurique . antiseptique très
HgCl 2 = sublimé
puissant; conserva(solubilité: 7U,2 g/1
tion des pièces anaà 25° C.)
tomiques, insecticide, industrie des
plast iques.
. Chlorite mercureux:
Hg z (C10 2 ) z
. Chlorite mercurique , explosifs
Hg(C10 2 ) 2
. Iodure mercureux
Hg 2 1 2
. antisyphilitique
. Iodure mercurique
Hgl 2
j
. préparations médicales
diverses.
Dérivés du soufre
. Sulfure mercurique
HgS
. Sulfate mercureux
Hp,2 SO„
. préparation industrielle du mercure;J
i
pigment pour peinture !
(vermillon)
. piles à courant
constant
. Sulfate mercurique
HgSOi*
. catalyseur à CO
. extraction industrielle de l'or et de
l'argent des pyrites.
Autres combinaisons
. Nitrate mercureux:
Hg z (N0 3 ) 2 • H 2 0
. utilisé auparavant
dans la fabrication
des chapeaux de feutre
. Oxycyanure mercurique :HgO-Hg(CN 2 )
. Fulminate mercurique: Hg(CNQ) 2
Principaux
sels merouriels
. désinfection des
instruments de chirurgie
. explosifs
et leurs
utilisati
Comme on pourra le constater, la plupart de ces sels mercuri
els ne présentent qu'un intérêt historique, c'est pourquoi
ils ne seront mentionnés que brièvement dans cette monographie .
3.
Formes particulières:
a)
Onguent mercuriel:
Le mercure peut se diviser par l'agi-
tation en gouttelettes excessivement fines.
gris terne.
Il apparaît alors
Cette division peut être facilitée par la tritura-
tion avec des corps étrangers d'où l'obtention d'onguents mercuriels encore appelés onguents gris.
b)
Mercure colloïdal:
Il s'agit d'une suspension obtenue en
faisant jaillir un arc électrique dans l'eau entre du platine
et du mercure, et qui peut être stabilisée par l'addition
d'huiles (huiles mercurielles ) .
B
Propriétés physico-chimiques et
usages du mercure.
Les propriétés physico-chimiques du mercure
on font un métal remarquable et expliquent tous les divers
usages que l'on en fait ainsi que ses propriétés toxiques.
«/B
1.
Propriétés physiques:
a)
Mercure solide:
Il se présente sous la forme d'un
solide blanc, malléable, et possède un point de fusion à
-38.87° C.; cette valeur correspond, en fait, a son peint de
congélation.
b)
Mercure liquide:
Le mercure est le seul métal qui se
présente sous une forme liquide à température ordinaire.
Il
est alors très mobile et d'une couleur argentée, très brillante, ce qui lui a valu le surnom de "vif argent".
Utilisation pratique dans la fabrication d'appareillage électrique (i.e., interrupteurs, thermostats) .
De tous les liquides, c'est celui qui
possède la densité la plus élevée (13.54 g/cm 3 à 20° C.).
Utilisation pratique comme lest (i.e.,
en médecine, dans les tubes de Miller-Abbott) et comme agent
permettant le flottement (i.e., les télescopes; la plupart
des télescopes flottent sur un bain de mercure, ce qui facilite leur déplacement).
Les phares tournants; les systèmes
de lentilles de certaâ.is phares tournent plus aisément lorsqu'ils sont disposés sur un bain de mercure.
Sa conduct i.vii~é électrique est très élevée.
9.
Cette propriété associée à son point
de fusion bas a permis son utilisation pour le procédé d'électrolyse du chlorure de sodium lors de la production de
la soude caustique (hydroxyde de sodium) et de chlore.
De
là origine le terme, maintenant bien connu, d'usines de chlorealcalis .
Sa conductivité thermique élevée a
aussi permis son utilisation comme agent de transfert de la
chaleur dans certains processus industriels.
Le fait qu'il possède une courbe de
dilatation régulière selon la température, une tension superficielle élevée et qu'il ne mouille pas le verre a permis son
utilisation dans de nombreux appareils de mesure physique
(i.e., les thermomètres et les autres instruments sensibles
aux variations de température de même que les baromètres et
divers manomètres).
Sa tension de vapeur qui s'élève à
mesure que la température augmente est d'une importance capitale, car elle détermine en partie sa toxicité.
Cette
tension de vapeur qui est de 0.000U90 mm à 10° C. est doublée
à 20° C., puis se multiplie par un facteur six à 30° C. et
un facteur douze à 40° C. (Goldwater, L.J., 1957).
En pra-
tique, ceci signifie qu'un volume de 1 M3, saturé par des
vapeurs de mercure à température ambiante, contient environ
15 mg du métal et qu'à 40° C. la quantité de mercure dans
l'air augmente à 68 mg/M 3
(la TLV en milieu industriel est de
0.05 mg/M 3 ).
. . ./10
10 .
Le mercure possédant un point d 'étuiïition
(U>b.t>° c.),
ses vapeurs ont parfois été utilisées à la place des vapeurs d'eau dans les machines et turbines à vapeur.
Une des propriétés de la vapeur de
mercure est de produire, sous l'influence d'une décharge
électrique, des émissions caractéristiques, soit de raies
visibles intenses (lumière vive bleuâtre) soit de raies dans
l'ultraviolet.
Cette propriété est mise à profit dans la fa-
brication des lampes à vapeurs de mercure et de certaines
lampes et tubes fluorescents.
Dans ce dernier cas, une
couche de phosphore sur la surface interne du verre transforme les radiations ultraviolettes en lumière visible.
2.
Propriétés chimiques:
Le mercure métal Hg° possède un nombre
atomique de 80 et un poids atomique de 200.59.
Il lournit :
des ions mercureux
:
, ions mercuriques:
.
et. des
+
Hg -Hg
+
2 +
ou Hg2
„ ++
Hg
correspondant respectivement à:
des composés mercureux
:
et a des composés mercuriques:
Hg2 X 2 (Hg 2 Cl 2 , Hg2 SOj» . . . )
Hg
>'2 (HgS, HgCl 2
Il donne des dérivés organométalliques:
. ..)
R-Hg-R, très réactifs,
et des dérivés mixtes: R-Hg-X, selon le procédé dit de mercur,i~
t ion.
Le mercure s'oxyde lentement à l'air.
.../13
11
11 est insoluble dans l'eau, les solvants habituels, et les alcalins.
Il n'est pas -irta ;ué par les acides
chlorhydrique et sulfurique dilués, mais se dissout dans
l'acide nitrique dilué et chaud, et dans l'acide sulfurique
concen ré .
Une des particularités du nu rcure est
cell'j de former, avec les autres métaux, des alj. lages -, spécifique ment a ppelés amalgames.
Ces amalgames sont obtenus par dissolution
des métaux (notamment l'or et l'argent) dans le mercure, parfois à la température ordinaire, ce qui en fait une utilisation de choix dans la récupération industrielle d'autres
métaux, et surtout des métaux précieux.
Cette propriété
était ^ i à utilisée du temps des grecs et des romains.
Ces amalgames se décomposent facilement sous
l'influence de la chaleur, donnant du mercure et le métal
cons 1i t uant.
Ces amalgames, solid'
'ni liquides, ont d'au-
tres applications, aussi variées que:
obturations dentaites
-
piles électriques
étamage des glaces
. . ./I
1?.
dorure
-
fabrication de mastic s meta 11i ques
A noter que le mercure ne forme pas d'amalgame avec le platine et le fer, d'où l'utilisation de ce
dernier comme contenant pour le mercure.
C
Les différents composés minéraux.
Il existe de très nombreux sels inorganiques
dont les propriétés physico-chimiques varient considerablemen L d'un sel à l'autre.
qu'ils sont plus solubles.
Ils sont d'autant plus toxiques
Nous avons regroupé dans le
Tableau I les sels mercureux et mercuriques les plus utilises,
avec leurs principales utilisations.
./I 3
Ill
INDUSTRIES ET PROFESSIONS
MANIPULANT DU MERCURE.
A
Extraction et raffinage du HgS ou cinabre.
Il n'existe pas de mine de cinabre au Québec.
La seule mine canadienne se trouve à p inchi Lake en Colombie
Britannique et son exploitation ne se fait que lorsque l'extraction est rentable, compte tenu de la demande du marché.
B
Traitement des autres minerais.
Au Québec, les teneurs en mercure des minerais
exploités sont faibles et le risque d'intoxication par le
mercure s'efface devant les autres risques inhérents à la
composition de chacun de ces minerais et à leur mode d'extraction et de raffinage.
Il faut, cependant, mentionner
que, selon les fluctuations du marché, les propriétaires de
fours de grillage utilisent des proportions variables de
minerai provenant de l'extérieur du Québec et contenant parfois de hautes teneurs en mercure.
Ces fours de grillage
n'étant pas prévus pour récupérer le mercure, les risques
d'exposition des ouvriers de même
;e la contamination de
1 ' • • nvi ronncrnent exï stent.
C
Fabrication du chlore ei de la soude
caustique .
La fabrication industrielle du chlore et de
la soude causrique est effectuée dans des cellules à anodes
de graphite et à cathode de mercure, par electrolyse du
chlorure de sodium selon la réaction:
? NaCl + 2HP,
Cl2
+
2Na(Kg)
2 Na(lip> 2H 2 0
2NaOH
+
!io +
Chaque cellule contient environ une tonne de mercure et il y
a plu:, d'une dizaine de cellules, en général, par usine.
.e
risque [jour1 les travailleurs est évidemment celui d'un-.- surexposition aux vapeurs de mercure (Smith, R.G., 1970).
il existait encoy- r' -rtritr.t, au
chlore1 fit de soude caustique.
j . >.•, ;4 u ' 11 •
Celle de la compagnie Aluminium
du Canada est maintenant fermée.
Autres usines:
- Domtar Pulp and ? a r. f- r Ltd.
(Lebel-sur-Quévillcn)
- Canadian Industries Ltd.
(Shaw:nigan)
- Standard Chemical Ltd.
(Beauharnois)
Fa bric at ion d ' appar<> i 1 1 age
iues .
Fabrication de lampe., *i incandescence, de
tubes luminescents ou fluorescents,
ex.- S y1va ni a E!e c t r ic
(Drummondville)
- Canadian Westinghouse
(Troi s-Rivières)
/ 15
15.
de lampes, tubes, et ampoules électriques, de lampes de radio,
télévision et pour appareils de rayons X.
Fabrication, entretien et réparation de redresseurs de courant et de lampes à vapeur de mercure.
L'ex-
position se fait surtout par inhalation, mais peut aussi se
iaire par contact (Bidstrup, P.L., 19 51).
E
Fabrication d'appareillages mécaniques.
Fabrication, entretien et réparation de ther-
momètres ou d'autres instruments de laboratoire:
ex.-
Canadian Medical Instruments
(Montréal)
Bailey Meter Co. Ltd.
(Pointe Claire)
Foxboro Co. Ltd.
(La Salle)
L'exposition se fait par inhalation et contact
(Danziger, S.J., 1973, Jenny, G., I960, Vroom, F.W., 1972).
F
Utilisations diverses.
Fabrication de piles électriques et d'accumu-
lateurs .
ex.-
Compagnie Cipel
Carbone Co. Ltd.
(Valleyfield)
-
Mallory Battery Co. Ltd.
(Montréal)
./IS
Recuperation du mercure des vi> ill es batteries .
Distillation du mercure et sa récupérâtien
des résidus industriels.
ex.-
Anachemia Chemicals Ltd.
(Ville St-Pierre)
MeArthur
Chemical
(Lachine)
Certains autres travaux en!rainant t!/ori lu'"'1 :it uni !; i • ; i au r.eï run •.
Il est cependant difficile d'éva-
luer actuellement l'existence de ce risque dans le contexte
québécois.
D'autres types de manipulations n'existent p'Jus
que sur une base artisanale:
Dorure, argenture, étamage, bronzage et
darnasquinage à l'aide de mercure ou de sels de mercure.
Fabrication des composés et amalgames du
mercure.
Récupération de meraux amalgamés.
Fabrication de couleurs et de colles contenant des composés de mercure.
Préparation et c<... 1 i t i onnement de ] rodu i '
pharmaceut iques à base de mercure et ses composé:;.
Fabrication de bijoux artificiels.
Préparation de matières premières pour la
chapellerie; travail du feutre obtenu par secrétage ; natural
sat ion d'animaux au moyen de sels de mercure.
17 .
G
Autres professions exposées de
façon plus ou moins sévère.
1.
Les cabinets de dentistes:
Les dentistes et leurs assistants sont
exposés au mercure par contact cutané et par inhalation lors
de la préparation et la manipulation d'amalgames dentaires.
(Bat fir,tone, G.C., 1976 , Iyer, K., 1976 , Merfield, D.P., 1976 ).
2.
Dans les divers laboratoires:
Tout personnel qui effectue des travaux au
moyen d'appareils ou d'instruments contenant du mercure s'expose à une contamination par les vapeurs de mercure s'il ne
prend pas de précautions adéquates surtout lorsqu'il y a bris
des appareils et dispersion du mercure sur un meuble ou sur
le sol.
ex.-
Laboratoires scientifiques
Laboratoires d'hôpitaux
Laboratoires de police
Laboratoires d'institutions d'enseignement
Laboratoires improvisés dans des domiciles
3.
Pfc.sonnel d'entretien:
Dans les phares, notamment lors du nettoyage
du système de lentilles.
Dans les édifices.
. . ./J8
ex.-
Dans le seul îdifiee de 11Hyctro-Quobec,
2,000 tubes sont changés par année sur un total de 44,SO
Chacun de ces tubes contient envi L'on 100 mg de mercure.
(Rapport du S.P.E., 1973)
4 5 .
IV
ABSORPTION, DISTRIBUTION, SORT
ET EXCRETION DU MERCURE »
Le mercure n'est pas nécessaiic au métabolisme
normal de l'homme. Il est donc considéré comme un élément
non essentiel.
A
Absorption.
1.
Par inhalation:
La très grande volatilité du mercure, même
à température ambiante, fait de cette voie la principale porte
d'entrée du métal dans l'organisme.
Les vapeurs de mercure
n'étant que peu solubles dans l'eau, elles peuvent atteindre
facilement les alvéoles pulmonaires.
A ce niveau, le fait
qu'elles soient non polaires et très facilement solubles dans
les lipides favorise une absorption rapide dans la circulation pulmonaire.
En fait, environ 80f; du total des vapeurs
inhalées sera absorbé.
Rappelons qu'un adulte normal respire
environ 10 M3 d'air par jour.
Par conséquent, si l'air am-
biant contient 0.01 mgde mercure/M 3 , la personne exposée
inhalera C . i r,g Hg par jour et, par conséquent, en absorbera
80" ou i!.(!>•: njr.
Quant aux composés mercuriels inorganiques,
ils, ne peuvent être absorbés par cette voie que s'ils sont
sous forme de poussières ou d'aérosols.
sorption de ces sels n'est pas connu.
Le pourcentage d'abLes mêmes conditions
. /20
20.
prévalent pour les dérivés organiques du mercure.
2.
Par ingestion:
Sous sa forme élémentaire, le mercure
n'est à peu près pas absorbé par voie digestive.
L'inges-
tion de mercure métallique ne pose donc pas de risques pour
la santé.
Les sels inorganiques du mercure sont,
par ailleurs, absorbés dans des proportions variables suivant leur degré de solubilité et leur état d'ionisation.
Cette absorption ne dépasse cependant pas 20% dans la plupart
des cas.
Les sels mercuriques sont fortement corrosifs pour
les muqueuses digestives et la plus grande partie de ce qui
est ingéré est évacué spontanément par les vomissements.
La
portion qui persiste dans l'estomac peut cependant être suffisante pour entraîner un tableau d'intoxication aiguë.
Quant aux sels mercureux, ils sont moins solubles et leur
absorption n'entraîne que rarement des problèmes d'intoxication .
Les dérivés organiques du mercure et
notamment les dérivés alkyls, pour leur part, sont presqu'entièrement absorbés lorr de leur passage dans le tube digestif.
3.
Absorption cutanée:
Bien que l'on sache que le mercure élé-
mentaire puisse pénétrer dans l'organisme par voie cutanée,
. . ./21
21
il est difficile d'évaluer le pourcentage de cette absorption.
Les chirurgiens qui appliquaient jadis des pommades
à bane de mercure pour le traitement de "lu syphilis souLfraient d'intoxications mercurielles (Ramazzini, B. , 1940).
Plus tard, l'application d'onguents à base de sels mercuriel
a entraîné des signes d'intoxication (Young, E., 1960).
B'
Distribution et sort du mercure.
1.
Dans le sang:
Une fois qu'il a pénétré dans le sang, le
mercure élémentaire est rapidement oxydé en ions mercureux,
puis en ions mercuriques, qui représente 3a forme potentiellement toxique.
Cette oxydation se fait selon la réaction
suivante :
2Hg°
+
Hg + - Hg +
+
2Hg + +
Cette réaction se produit surtout dans le sang et notamment
dans les globules rouges, mais peut aussi survenir dans les
tissus (Clarkson, T., 1972).
Cependant, bien qu'elle soit rapide, cett
réaction prend plusieurs minutes à se réaliser.
C'est pour-
quoi le mercure élémentaire persiste suffisamment longtemps
dans la circulation pour atteindre tous les tissus et organes du corps.
Comme cette forme est très fortement lipo-
soluble, elle permet au mercure (Hg°) de pénétrer à travers
la barrière hémo-encéphalique de même qu'à travers la barrière
placentaire.
Ce fait est très important surtout lors de l'ex-
position chronique ou répétitive aux vapeurs de mercure (Magos,
I,., 1967).
La transformation d'ions mercuriques en
me m u r e élémentaire ne se fait que sur une très petite échelle
(Clarkson, T., 19 64).
Quant aux sels mercureux, ils sont eux
aussi transformés en ions mercuriques après leur absorption.
Les ions mercuriques, peu importe leur provenance, vont alors
se lier de façon réversible aux protéines plasmatiques ainsi
qu'aux globules rouges, ce qui fait que seulement 1% du mercure inorganique existe sous forme libre (Berlin, M., 1963).
Cette liaison se fait principalement par le biais des groupements thiols (SH) des protéines et des autres molécules.
Après
expedition aux vapeurs de mercure, le rapport mercure piasmatique/
mercure globulaire est de 1:1 alors que suite à l'ingestion de
sels inorganiques par voie orale, ce rapport est de 2.5:1 (I.undgren, K.D., 1967).
Dans le plasma, le mercure peut se trouver
sous ]es trois formes suivantes (T.G.M.A., 1973):
liaison forte avec une métalloprotéine
piasmatique spécifique;
liaison facilement dissociable avec
des ^ protéines plasmatiques, telle l'albumine ;
liaison avec des protéines de faible poids
moléculaire et facilement diffusibles;
C'est ce qu'on appelle la fraction piasmatique diffusible.
. . . /23
25.
C'est surtout parce que l'ion mercurique
c:; I changeable, dam; ces deux dernières catégories de pro' ' ' ' '1 ' ' ' '1
r,r
r|Ul
'
"' ' ' '
ler
'
et notamment le B.A.L., peuvent
Permettant 1 ' é 1 irn inar ion du mercure minéral
de I 'organ Lsme.
2.
Dans les tissus;
A partir du sang, le mercure va ensuite
; e distribuer
i s,
aux différents tissus et organes du corps.
Comme nous l'avons mentionné précédemment,
contrairement aux ions mercuriques, le mercure élémentaire
pénèlr. rapidement au niveau du cerveau.
pénétré d,in:, cet orfaiv vital
U
'
il
11
oG
Une fois qu'il a
t^on,^
transforme en
puis mercuriques et se lie aux protéines.
LORS
mercureux
La sortie du mer-
cure, par la suite, se fera très lentement, et ceci explique
le risque d'accumulation du toxique à ce niveau à la suite
d'exposition chronique ou répétitive.
Le même phénomène se produisant au niveau
i'-î aeent a, on peut arriver de cette façon à une accumulation du rneretire au niveau du foetur .
Pour ce qui est des ions mercuriques, la
: on tissulaire se fera de façon différente dans les
différents compartiments de l'organisme.
. /24
24.
Les compartiments impliques dans le transport
du metal du sang aux tissus peuvent être résumés dans le
tableau simplifié ci-dessous.
(V
| LUI
-
i ;u ! aires
traction liée
îux protéines
intracellulaires
"non di.ffusibles"
fraction intraeellulaire
"diffusible"
Espaces
tissulaires
fraction liée
aux protéines
extracellulaires
"non diffusibles"
A
Plasma
fraction liée
aux protéines
plasmatiques
"non diffusibles"
fraction liquifraction
:dienne intersti- ~ — piasmatique
tielie (extra- X
"diffusible"
cellulaire)
"diffusible"
Globules
"rouges
fraction liée
aux protéines
globulaires
"non diffusible;
fraction intra— globulaire
"diffusible"
Modèle proposé pour l'échange du mercure
entre le sang et les tissus (adapté de
T.G.M.A.3 1973 et de Rothstein, 1973).
./ 25
25 .
D'une façon générale, on peut dire que
la distribution dans les organes se fait:
dans les reins principalement.
Aussi de
fortes concentrations ont été retrouvées dans cet organe,
quelle quo soit la voie d'introduction du métal;
dans le foie, la rate, le cerveau et les
autres organes (thyroïde, etc...) (Suzuki, T., 1966).
Suite à l'administration d'une seule
dose orale de mercure mercurique, il a été démontré que la
i vie du mercure dans le sang est de 20 jours alors qu'elle
eut de MO jours pour l'organisme entier (Hiettinen, K.J.,
19 72 ) .
Chez les mineurs ayant été exposés à
de hautes concentrations de mercure pendant des années, et
décédés plusieurs années après la cessation de l'exposition,
on a trouvé de fortes concentrations en mercure dans le cerveau, nettement supérieures à celles des autres viscères,
excepté le rein (Takahata, M., 1970, Watanabe, S., 1971).
r
Excrétion du mercure.
L'excrérion du mercure inorganique se fait
par deux voies principales:
Par le tube digestif, dans les selles.
Par le rein, dans l'urine.
. /24
Les autres voies d'excrétion comme la sueur,
l'air f-xp j ré, les ongles, les cheveux, le lait maternel, ne
jouent qu'un rôle minime dans le p-ocessus d'élimination du
mercure.
La proportion de mercure qui sera excrétée
dans les selles ou dans l'urine est fonction de la voie
d'absorption et de la dose administrée.
Cependant, à l'état
d ' étj u L 1 i. Dre, ces deux voies d'excrétion semblent être à peu
près d'égale
importance.
1.
Excrétion fécale:
Cette voie est favorisée suite à une
ingestion orale de se]3 de mercure, lorsque de fortes doses
:,0nL
a
',n,inhtrfl0S
et
"
P^se
initiale de l'élimination
(Nordberg, G., et Skerfving, S., 1972).
Il existe probable-
ment un mécanisme de transport actif du mercure à travers la
muqueuse du tube digestif, car ni la sécrétion salivaire, ni
l'excrétion par la bile ne permettent d'expliquer la quantité
de mcrvurc éliminé par cette voie.
2.
Excrétion urinaire:
Un simple mécanisme de filtration glomé-
rulaire ne permettrait
pas d'expliquer entièrement
l'excré-
tion rénale du mercure (Clarkson, T.W., 1972, Nordberd, G.
6 Skerfving, S., 1972).
Il existerait, en plus, une sécré-
tion active du mercure au niveau du tubule proximal du rein
(Clarkson, T.W. E Magos, L., 1970).
. . . /35
Ce mécanisme tubulaire aurait un rôle
significatif dans l'excrétion rénale du mercure chez l'humain
(Vostal, J. , 1972 ).
Dans le rein, une part importante du
mercure est présenté dans une fraction protéinique du poids
moléculaire de 11 000 environ (Jacubowski, 1970) qui s'est
avérée ôtre semblable à la métallothionéine
l(r/o).
(Wisniewska, J.H
Ceci amène l'hypothèse d'un mode de transport et de
détoxii ical ion du mercure par une liaison à une métallothionéine, c3e la même façon que pour' le cadmium
(Friberg,
1 97 2 ) .
Ces deux métallothionéines seraient par
ailleurs de formation différente (Shaîkh, 1975).
La capacité de fixation de la métalloprotéine dans le rein augmenterait avec une exposition répétée au mercure à cause de la stimulation de la biosynthèse
de la protéine
(Piotrowski, 1973).
11 semble, par ailleurs, probable que
10
murrure
stimule la biosynthèse de la métallothionéine
uniquement dans le rein, et non dans le foie, comme le fait
le cadmium.
. / 28
V
RETENTION, ACCUMULATION ET
PHYSIOPATHOLOGIE DU MERCURE.
A
Généralités et définitions (T.G.M.A., 1973)
Dans l'organisme, l'état d'équilibre est atteint
lorsque l'apport et l'élimination du mercure sont équivalents.
C'"st ce qui se passe par exemple lors d'expositions répétées
à de laibles doses de vapeurs mercurielles.
Sous le nom de concentration critique cellulaire, on désigne le stade d'atteinte cellulaire, réalisé
lorsque des changements fonctionnels indésirables, réversibles ou non, se produisent dans la cellule, lors de l'accumulation du métal.
La concentration cellulaire suffisante pour
causer la mort de la cellule est définie comme la concentration létale pour chaque cellule.
La concentration critique d'un organe est
déf inie comme la concentration moyenne dans cet organe, au
momenl. où chacune des cellules atteint la concentration crit x ("j u e .
Cette concentration critique d'un organe
peut être considérablement plus grande ou plus petite que
la concentration critique pour une cellule particulière.
. . ./29
29
Le eoneept d'organe critique fait référence
à l'organe particulier qui le premier atteint la concentration critique de métal.
L'organe de l'accumulation ou de la rétention la plus grande n'est pas nécessairement l'organe critique.
On exprime en général le taux d'élimination
d'un métal par sa demi-vie biologique dans le corps entier,
qui dorme une idée de la circulation du mercure.
Mais il doit surtout être exprimé par la
demi-vie dans les organes critiques, qui est importante
pour l'accumulation et le risque d'intoxication lors d'expositions répétées.
Devant le peu de données concernant la rétention et l'accumulation des sels mercureux, on étudiera
surtout les sels mercuriques et le mercure élémentaire.
B
Rétention et accumulation.
1.
Sels mercuriques:
L< taux d'élimination du mercure est
fonction des doses administrées, les fortes doses étant
plus vite éliminées que les petites (Ulfarson, U., 1969).
/3
71 .
La demi-vie biologique dans le corps entier
du mercure mercurique, après injection intraveineuse, suivrait trois courbes exponentielles avec, comme demi-vie
respectives, selon l'animal d'expérience de 3 à 5 j pour
la première courbe, de 25 à 40 j pour la deuxième, et de
90 à 100 pour la dernière
(Berlin, M., 1966).
La demi-vie biologique du corps humain ent Ici1 après absorption orale d'une seule dose de mercure
inorganique serait de 30 à 60 j (Rahola, T., 1971) ou de
M 2 jours ( M i e !" i i non , J . K . , 19 7 2 ).
Lorsqu'on étudie la demi-vie biologique du
mercure lié ou non avec des protéines sur deux groupes de
personnes, les unes absorbant du nitrate mercurique en solution dans l'eau, les autres du nitrate mercurique lié à des
protéines de foie de veau, on ne note pas de différence significative entre les résultats obtenus; ceci laisse à penser
qu'un même processus de métabolisation a été utilisé (Rahola , T. , 1971) .
Si on considère les organes critiques, on
retrouve habituellement, après exposition aiguë ou chronique aux sels mercuriques, les concentrations les plus
éLevées dans le rein; cependant certaines parties du cerveau atteignent des taux élevés.
. . . / 49
31
Les données animales et les rares observations humaines paraissent confirmer l'existence d'un risque
important d'accumulation de mercure dans le rein, en cas
d'exposition prolongée aux sels mercuriques
(Nordberg, G.,
1969 ) .
Il semble que le sang ne soit pas un bon témoin de cette accumulation rénale, ni d'ailleurs de l'accumulation dans les autres organes critiques (Nordberg, G.,
1969 ) .
2.
Mercure élémentaire:
Comme nous l'avons vu précédemment,
l'accumulation du mercure dans le cerveau est plus importante pour le mercure élémentaire que pour le mercure mercurique .
Chez l'animal (rat) exposé à des vapeurs de mercure, il a été retrouvé, six mois après l'arrêt
de l'exposition, 20% du mercure dans le cerveau et seulement 1,5% dans le rein (Gage, J.C., 1961).
De plus, le mercure reste accumulé dans
certaines parties du c-rveau plus longtemps que dans d'autres.
C
Physiopathologie du mercure.
Le mercure interfère avec les processus biochimiques del'organisme de façon diffuse et non spécifique.
. ../32
45.
Il possède une grande affinité pour groupements thiols (SH)
des molécules sur lesquels il se fixe de façon réversible.
Le mercure est donc théoriquement capable d'inhiber tout
système enzymatique contenant des groupements thiols libres.
Cet effet peut se produire dans tous les tissus et dans
tous les organes, mais sera
locale en mercure.
fonction
de la concentration
C'est pourquoi les notions de concentra-
tions critiques et d'organes critiques sont si importantes
(Clarkson, T.W., 1968).
A très forte concentration, le mer-
cure produit une précipitation des protéines.
1.
Le cerveau :
Il a été noté que de grandes différences
de concentrations existaient dans les différentes régions
du cerveau tant chez l'homme (Takahata, N., 1970, Watanabe,
S., 1971) que chez l'animal (Berlin, M., 1969, Cassano, G.B.,
1969, Nordberg, G., 1969).
Une étude récente montre qu'après
exposition à long terme aux vapeurs de mercure, on note deux
f'oî.s plus de mercure dans le cervelet que dans le reste du
cerveau (Guccione, P., 1975).
Certains
noyaux
gris centraux
captent aussi le mercure de façon privilégiée (Berlin, M.,
1969).
Ces facteurs peuvent nous aider à comprendre le
tableau clinique qui peut survenir suite à une exposition
chronique aux vapeurs de mercure.
./ 3 3
33.
2.
Le rein :
Les études expérimentales ont démontré
que le mercure se concentrait principalement au niveau du
cortex et de la zone sous-corticale du rein (Bergstrom, A.,
L9.S8).
A ce niveau, il semble y avoir une localisation pré-
férentiel! e par les cellules du tube contourné proximal.
IMP contre, dans la portion droite de ce tube proximal, dans
le tube distal et dans les anses de Heulé, on n'a retrouvé
que de faibles concentrations de mercure
3 968).
(Cafruny, E.J.,
Lors de l'intoxication aiguë, on note d'abord une
nécrose du tubule proximal suivie d'une desquamation de l'épithélium tubulaire qui est évacué vers la portion plus distale des tubules.
Cette phase
est suivie d'une régénéra-
tion cellulaire de la paroi des tubes proximaux à partir de
Ln membrane basale.
Cette nécrose des tubules proximaux,
avec blocage par les débris cellulaires (cylindres) du nephron distal, conduit à l'insuffisance rénale aiguë et à
1 'anur.ie .
Une calcification tardive du tissu nécrotique
peut survenir dans certains cas, mais la récupération fonctionnelle survient dans la plupart des cas (Stejskal, J.,
19bS).
Le glomérule ne montre pas d'atteinte organique.
Cependant, l'étude ré- .nte d'un cas d'intoxication aiguë
par le mercure mercurique a permis de mettre en évidence
une augmentation anormale et parallèle de l'albumine et des
B? globulines urinaires durant les premiers jours de l'inI ox icat ion (Pesce, A.J., 1977 ).
TABLEAUX CLINIQUES D'INTOXICATION.
Jusqu'à il y a quelques années, on caractérisait
trois formes d'intoxications mercurielles.
L'intoxication aiguë:
- thérapeutique
:
lavages urétraux ou vésicaux
à 1'oxycyanure de mercure.
- accidentelle
:
ingestion par méprise d'une
solution de sublimé ou d'oxycyanure .
- volontaire
:
par sublimé essentiellement.
L'intoxication subaiguë médicamenteuse, c'est-àdire les incidents ou accidents provoqués par l'emploi de
composes mercuriels dans un but thérapeutique
(traitement
de la syphilis par exemple).
L'intoxication chronique professionnelle par inhalation de vapeurs de mercure.
La disparition progressive de l'utilisation des
composés mercuriels en thérapeutique, le désintérêt des
candidats au suicide pour le sublimé, ont quelque peu modifié les tableaux classiques.
L'intoxication aiguë ne se voit plus guère que
lors d'une ingestion accidentelle de sels de mercure ou de
l'inhalation en quelques heures de fortes concentrations de
mercure en milieu industriel ou domestique.
. . . /35
35.
L'intoxication subaiguë ne représente plus que la
forme atténuée de l'intoxication aiguë par vapeurs mercurie]les.
Le tableau classique de l'intoxication chronique
professionnelle a beaucoup changé, les conditions d'hygiène
industrielle s'étant beaucoup améliorées depuis quelques
décade s.
Il est à noter que l'intoxication professionnelle
par les dérivés organiques du mercure peut se produire,
mais elle tend à se raréfier du fait de l'utilisation de
moins en moins importante des dérivés organo-mercuriels
dans l'industrie.
Elle ne sera pas décrite ici.
A
Intoxications aiguë et subaiguë par
inhalation de vapeurs de mercure.
Rare, elle se produit en milieu professionnel
lors d'un accident, ou le plus souvent lors de non respect
des conseils de prévention, ou par ignorance du risque
d ' exposit ion.
On peut citer:
incendii dans les usines d'extraction
(Idria, 1803);
la récupération du mercure à partir de
batteries usagées;
36 .
nettoyage intérieur au fond d'une
cuve, où se trouvait du mercure,
(Milne, J. , 1970 ) ;
tentative de récupération du mercure échappé d'une machine à
vapeur de mercure (Tennant, R.,
1961);
nettoyages des systèmes de lentilles
de phares tournants;
etc.
1.
Dans la majorité des cas,
l'atteinte pulmonaire donne
le tableau clinique:
Elle se caractérise par une infiltration diffuse, interstitielle des poumons.
Cliniquement,
elle provoque de la dyspnée, du tirage, de la cyanose et
peut évoluer vers une détresse respiratoire franche.
L'aus-
cultation pulmonaire demeure normale, sauf lorsque le tableau évolue vers l'oedème pulmonaire aigu.
Radiologique-
ment, on note une accentuation de la trame pulmonaire diffuse et bilatérale.
Par la suite, on peut noter un flocon-
nement, notamment au niveau des bases pulmonaires.
D'autres symptômes peuvent se rencontrer,
isolément ou associés:
sation de faiblesse,
céphalées, douleurs lombaires, sen-
notamment au niveau des membres infé-
rieurs, douleurs abdominales, parfois nausées et vomissements.
2.
L'évolution est variable:
Si l'exposition cesse, la régression du
tableau clinique se fait en quelques heures, dans la plupart
.../37
37
des cas.
Les cas les plus sévères peuvent évoluer vers une pneumopathie toxique.
Des complications à type de pneumothorax
épanchement pleural, un oedème aigu pulmonaire ne sont pas
ra re s.
L'atteinte rénale est rare, sauf s'il
y a exposition prolongée ou répétitive.
Intoxication chronique par
vapeurs mercurielles.
Elle survient presque exclusivement en milieu industriel ou professionnel.
1.
Le tableau clinique habituel:
Se caractérise par une atteinte poly-
:;y:;témi(jue avec emphase sur les signes nerveux.
s)
atteinte neuro-psychiatrique:
Les syndromes psychopathologiques dus
à 1'intoxication mercurielle accompagnent ou précèdent
généralement les phénomènes moteurs.
neurasthénie mercurielle:
Ce syndrome initial, qui peut durer
des années est fréquemment caractérisé par de la neurasthénie avec fat igab.il ité, force musculaire diminuée, manque
de gaieté, diminution de la libido, insomnies.
. . ./3
Le passage peut se faire alors lentement vers une forme de modifications psychiques de l'intoxication chronique, dénommée éréthisme mercuriel et
apparaissant, en même temps ou peu après le tremblement
mercuriel
(Gertsner, H,B., 1977).
tremblement mercuriel:
Il s'agit d'un tremblement
intentionnel,
plus marqué en fin de mouvement, influencé par les émotions,
la fatigue, l'alcool, disparaissant durant le sommeil.
Ce tremblement donne une modification
assez caractéristique de l'écriture du sujet.
(1 )
(.2)
,/D-LA* - fi'
'Z- CJJIOIAM/QJUZ
Figure
Ecriture
de L.R.
/7'ff
Comparaison
entre le
22/11/74 (1) et le
12/12/74 (2)
./ 39
Dans les cas les plus sévères, il peut
entraîner une incapacité importante du sujet, et s'étendre
à tout le corps, en produisant des troubles marqués de la
démarche.
Il peut disparaître, après l'arrêt de
1 ' exposition.
Des études récentes semblent suggérer
que le tremblement décroît de façon parallèle à la chute
des taux sanguins, après arrêt de l'exposition
(Wood, R.W. ,
1973); et qu'une relation existe entre le contenu en mercure
du système nerveux central et le tremblement
(Fukuda, K.,
19 71).
éréthisme mercuriel:
(éréthismus mercurialis, Kussmaul, A.
1861 )
Les troubles décrits sous le nom d'éréthisme mercuriel sont moins spécifiques de l'intoxication
mercurielle, que les tremblements, mais se retrouvent à un
degré variable dans presque tous les cas.
Ils se caractérisent par de l'irritabilité des sautes d'humeur, des réactions dépressives, des
difficultés de concentration, de troubles mnésiques, une
perte de confiance en soi, de l'angoisse.
autres manifestations plus rares:
hyper ou hypoesthésie, hyperréflexie,
céphalées.
Outre le tremblement intentionnel, d'autres
.. . AO
symptômes cérébelleux peuvent se voir;
dysmétrie avec
diadococinésie, parfois nystagmus, troubles de la parole,
lente, monotone, scandée (c'est ce qu'on appelle le psellisme mercuriel).
Le tableau clinique peut d'ailleurs être
confondu avec celui de la sclérose en plaque.
Des signes extrapyramidaux comme faciès
figé, rigidité musculaire, exagération du réflexe de posture
peuvent aussi se voir.
b)
atteinte oro-pharyngée :
Stomatite et gingivite:
Elles débutent le plus souvent par une
sensation de goût métallique.
oedématiées, et douloureuses.
Les gencives deviennent rouges
Ce phénomène
inflammatoire
s'accompagne souvent de pyorrhée, surtout si l'hygiène buccale laisse à désirer.
Par la suite, il y a déchaussement
progressif des dents qui peuvent même tomber spontanément.
I.er; nécroses maxillaires ne se voient plus.
Salivation excessive:
Le liséré mercuriel, signe de l'excrétion salivaire du mercure est de couleur noire, siégeant à
l'implantation des dents, plus étendu que le liséré saturnin,
il est rare.
41.
Ces phénomènes régressent habituellement après arrêt de l'exposition.
e)
troubles gastro-intestinaux:
On note principalement une perte d'ap-
pétit;, qui peut s'accompagner ou non de perte de poids.
Le
patient peut aussi se plaindre de troubles digestifs vagues
et non spécifiques
(digestion difficile, vomissements, gas-
trite. . . ) .
Au point de vue intestinal, on parle
d'entérocolite mercurielle, avec, en général, constipation,
douleurs importantes, parfois entérocolite ulcéreuse
(Aaron-
son, R.M., 1973 ) .
d)
a11 einte rénale :
Elle débute le plus souvent par l'appa-
rition d'une protéinurie
qui cesse le plus souvent spontané-
ment avec l'arrêt de l'exposition.
Certains auteurs pensent que cette protéinurie est l'expression d'une hypersensibilité ou d'une
i diosyncrasie au merc nyi e.
L'atteinte rénale peut cependant évoluer
vers, un syndrome néphrotique (Gautier, M., 1968).
.../42
71
.
e)
atteinte oculaire:
Connue sous le nom de mercurialentis ou
d'hydrargyrosis lentis, une coloration brun-grisâtre de la
paroi antérieure de la cornée, observée avec une lampe à
fente, peut se produire dans certains cas, après exposition
de plusieurs années aux vapeurs de mercure (Atkinson, W. ,
19 M 6 ) .
Ce serait plus un symptôme de l'exposition professionnelle qu'un symptôme d'intoxication.
2.
L'évolution :
L'évolution de ces troubles est fonction
de leur ancienneté:
réversible si ceux-ci sont reconnus
précocement et si le sujet est écarté de l'exposition ou
ri sque.
irréversible avec constitution de séquelles définitives si une évolution prolongée leur a laissé
le temps de se développer.
Exceptionnellement de nos jours, l'évolution se fait vers la cachexie mercurielle.
3.
Le micromercurialisme
I.M., 1969 ) :
(Trachtenberg,
Un syndrome asthéno-végétatif a été
décrit par les auteurs des pays de l'est comme étant
. . . / 49
43.
imputable a une exposition de longue durée à des concentrations relativement faibles de mercure.
Les résultats
scientifiques de ces études ne sont pas encore disponibles
à un degré suffisant pour que nous puissions nous prononcer
sur1 leur validité.
Cependant, d'autres études sur les ef~
lets neurologiques et du comportement ces ouvriers exposés aux
vipeurs de
mercure laissent présager qu'il pourrait fort bien
exister des effets néfastes du mercure sur le système nerveux à des niveaux d'exposition considérés précédemment comme non dangereux (Chaffin, D.B., 1974).
C
Les autres tableaux cliniques
de l'intoxication par le mercure.
Ils se voient rarement dans le cadre d'une
pathologie
professionnelle.
1.
Intoxication aiguë par
les sels mercuriels:
Elle peut se voir lors d'une ingestion
accidentelle ou volontaire.
a)
Le tableau clinique immédiat est dominé
par l'atteinte digestive:
sensation de brûlure au niveau
de la bouche, du pharynx et du tractus oesophago-gastrique,
nausées, vomissements, diarrhée parfois sanglante, douleurs
abdominales.
S'il y a une absorption suffisante de
mercure:
albuminurie, hématurie, oligurie.
...744
4M
b)
Le pronostic est principalement dominé
par l'atteinte rénale.
Les cas les plus graves peuvent évoluer
vers l'insuffisance rénale aiguë.
Une insuffisance rénale
résiduelle peut se voir dans les cas d'anurie prolongée par
intoxication mercurielle (Legrain, M., 1968).
Les décès, lorsqu'ils surviennent, sont
généralement secondaires à un collapsus cardio-vasculaire.
Les sténoses oesophagiennes cicatricielles sont rares.
2.
Pénétration sous-cutanée ou intramusculaire de mercure métallique;
Elle peut survenir lorsque le mercure
métallique est manipulé au contact d'une plaie.
Outre les manifestations locales:
in-
flammations, abcès (Arcadio, F., 1967), la pénétration souscutanée du mercure métallique peut entraîner une intoxication systémique
(Maranzana, P., 1965) et même mortelle
(Johnson, H.R.H.,1967).
3.
Pénétration intra-veineuse ou intraartérielle de mercure métallique:
Cette forme d'intoxication grave, ren-
contrée autrefois lors d'un prélèvement artériel avec la
./45
45 .
sonde de Cournand
(Buxton, J.T., 1965) ou lors d'injec-
tions volontaires, ne semble pas avoir été décrite en
pathologie pro fessionnelle.
4.
Phénomènes d'hypersensibilité
au mercure et à ses sels:
Les réactions cutanées au mercure
(Miedler, L.J., 1968) et à ses sels peuvent aller de l'érythème
léger au rash morbiliforme; des éruptions de type papulaire
ou vésiculaire suivies de desquamation peuvent se rencontrer.
Ces réactions cutanées peuvent être accompagnées de signes généraux (fièvre, prostration).
Des réactions systémiques ont été décrites chez des personnes ayant subi des obturations dentaires
(amalgames mercure-argent).
Mentionnons simplement qu'une des manifestations les plus connues de cette hypersensibilité est
décrite chez les enfants sous le nom d'acrodynie
("extré-
mités douloureuses") (Duperrat, B., 1971).
./ 4 6
VII
RELATION ENTRE LE NIVEAU D'EXPOSITION ET LES EFFETS DU MERCURE.
A
Problématique.
Comme nous l'avons démontré dans les pages
précédentes, la toxicité, pour l'homme, du mercure et de
ses dérivés est relativement bien connue.
Cette toxicité
est suffisamment bien établie pour que notre première réaction, lorsque l'on envisage la mise sur pied d'un programme
de surveillance des ouvriers exposés à ce toxique, devrait
être de se demander si tous les efforts techniques ont été
faits pour faire disparaître, sinon réduire à sa plus faible
expression, le contact entre l'ouvrier et ce produit.
Nous
prenons trop souvent pour acquis la nécessité absolue d'utiI;
]iser tel ou tel produit chimique sans vraiment mettre dans
l'autre plateau de la balance le risque pour la santé des
travailleurs que son usage représente.
On accepte trop fa-
cilement la notion de risque sans se questionner sur "La
détermination aussi précise que possible du risque causé
par toute activité humaine, ou toute exposition à des produits chimiques, est bien distincte de la fixation d'un niveau
de risque admissible" (Conseil des Sciences du Canada, 1977).
De plus, les personnes les plus exposées
sont le plus souvent les moins bien informées de la nature,
. A7
du niveau et de la sévérité du risque.
Les vapeurs de mer-
cure représentent un bel exemple de cet état de fait.
Le
mercure peut exister, dans l'air ambiant, à des concentrations hautement toxiques sans qu'il ne puisse être détectable
ni par l'oeil, ni par l'odorat.
Il représente donc un ris-
que quasi philosophique, sauf pour les gens bien informés.
Ceci est très différent du mercaptan, par exemple, dont
l'ode ur insupportable est vite décelée par qui que ce soit»
De plus, les effets néfastes du mercure ne se font pas nécessairement sentir dans l'immédiat, sauf lors d'exposition
massive, mais peuvent n'apparaître qu'après plusieurs mois
ou même plusieurs années d'exposition.
De là, l'importance
primordiale des programmes de prévention, tant sur le plan
de l'environnement que sur le plan biologique.
B
Surveillance environmentale -vssurveillance médicale et biologique.
Bien que les vapeurs de mercure ne puissent
pas être détectées directement par l'homme, il existe des
appareils qui permettent d'en déterminer la présence dans
l'air ambiant et de la quantifier.
Il existe deux méthodes
pour effectuer ces mesures:
a)
Méthodes directes; immédiates, s'effec-
tuant sur les lieux de travail, et permettant à la fois la
détection du toxique et sa concentration, avec le même appareil .
71 .
b)
Méthodes indirectes, plus longues,
mais plus spécifiques, nécessitant le prélèvement d'air sur
les lieux de travail et le dosage ultérieur dans un laboratoire .
Théori quement, donc, nous n'aurions pas
à envisager un programme de surveillance médicale et biologique des travailleurs, puisqu'il suffirait d'établir une
norme valable pour l'air ambiant et de mesurer les taux de
mercure dans l'air à suffisamment d'endroits dans l'usine
et suffisamment souvent pour éviter que ces normes soient
dépassées.
!1 n'est pas nécessaire d'avoir été longtemps en con
tact avec ce problème dans notre milieu pour réaliser l'utopie d'une telle hypothèse.
Premièrement, il n'existe aucune
unanimité entre les différents pays sur ce qui devrait être
la norme :
0.10
mg/M 3
Symposium International
de Stockholm en 1968
0.05
mg/M 3
Russie
0.01
mg/M 3
Allemagne
0.001
mg/M 3
0.05
mg/M 3
Angleterre
Québec
:
:
Deuxièmement, les déte 'ruinations des taux de mercure dans
l'air ambiant en milieu de travail n'est pas fait sur une
base régulière et surtout pas pour tous les postes de travail.
Il existe même des industries pour lesquelles ces
évaluations n'ont jamais été faites.
. . . / 49
49 .
Enfin, la très grande volatilité du mercure et sa forte densité (quelques gouttes répandues sur le
plancher suffisent pour contaminer l'air au-dessus de la
T h V) font en sorte que la contamination de l'air ambiant
peut augmenter subitement et de façon imperceptible.
C'est
pourquoi nous devons envisager un programme de surveillance
qui permette, autant que possible, de déceler les signes
précoces de surexposition et même d'intoxication des travailleurs.
Le problème qui se pose alors réside dans le
choix des paramètres tant biologiques que médicaux qui vont
le mieux nous permettre d'atteindre cet objectif.
C
Relation entre les signes cliniques et
les taux dans l'air, dans le sang et
dans 1'urine.
Il existe beaucoup de controverse dans la
r'ntuî'o
litt
scientifique sur la relation réelle entre ces divers
facteurs chez les ouvriers exposés aux vapeurs de mercure.
Plusieurs raisons permettent d'expliquer ces controverses.
La plupart des études réalisées jusqu'à tout
récemment utilisaient des approches épidémiologiques pour
le moins discutables.
Les populations étudiées n'étaient pas toujours comparables entre elles.
Les méthodes d'analyse du mercure dans l'air
comme dans les milieux biologiques sont variées.
. . ./50
74.
-
Les techniques d'échantillonnage varient
considérablement d'un auteur à l'autre.
Le nombre de travailleurs étudié est, dans
la plupart des cas, restreint et ne se prefe pas à une analyse statistique valable.
Les symptômes recherchés sont, pour la plupart, subjectifs et l'appréciation de ces symptômes par les
différents auteurs n'est pas la même.
Par une analyse plus poussée de ces études,
il est cependant possible d'en dégager des conclusions suffisamment précises pour nous permettre d'en arriver à des
normes tout au moins préliminaires.
Les premières études comprêhensives sur le
sujet ont été celles de P.A. Neal et coll. en 1937, 1938 et
19m.
Cette étude a d'ailleurs servi à l'établissement de
la première norme dans l'air (M.A.C.) qui était alors de
0.10 mg/M 3 .
Cette position de l'auteur se basait sur le
fait que ce niveau devait éviter l'apparition de signes de
mercurialisme chez les travailleurs.
Cependant, lui-même
rapportait des cas d'intoxication à des niveaux inférieurs
à 0.10 mg/M 3 . (Friberg, T., 1972).
Une autre étude (Bidstrup, P.L., 1951) portant sur 161 ouvriers travaillant à réparer des appareils
. . ./50
de mesure de courant direct a permis d'identifier 27 cas de
mercurialisme.
Les concentrations de mercure dans l'air
ambiant variaient entre 0.05 et 0.3 mg/M 3 .
L'étude la plus complète, à date, est, sans
contredit, celle de Smith (Smith, R.G., 1970).
Cet auteur
a étudié 642 travailleurs provenant de 21 usines de chlorealcalis des Etats-Unis et du Canada durant un an.
Il a pro-
cédé non seulement à des mesures dans l'air, mais aussi à
des examens médicaux et à des dosages de mercure dans le
saljig et l'urine.
Ses conclusions sont les suivantes:
Le niveau d'exposition se situait entre
0 et 0.27 mg/M 3 .
85% des travailleurs étaient exposés à des
taux égaux ou inférieurs à 0.10 mg/M 3 .
Toutes les comparaisons étaient fondées sur
l'évidence de relations dose/réponse et des effets significatifs furent observés chez les ouvriers exposés à des taux
moyens pondérés pour le temps d'exposition de plus de 0.10
mg/M 3 .
Les principaux symptômes observés furent:
la perte d'appétit, la perte de poids, les tremblements,
l'insomnie et d'autres signes d'effets précoces sur le système nerveux.
/52
52
Un seuil de toxicité clinique peut donc être
établi selon cette étude à une concentration pondérée dans
1'air de 0.10 mg/M 3 .
La relation entre les taux sanguins et urinaires de mercure et le niveau d'exposition est aussi fort
contestée.
Encore une fois, si l'on examine de façon cri-
tique chacune des publications, ce désaccord semble s'atténuer considérablement.
Il faut cependant constater certains
faits :
Ni les taux sanguins, ni les taux urinaires
ne sont de bons indicateurs de la charge corporelle totale,
notamment au niveau des organes critiques, c'est-à-dire le
rein et le cerveau.
Il existe des variations individuelles
impor-
tantes tant dans les taux sanguins qu'urinaires en fonction
du temps.
Les taux urinaires varient
considérablement
pour le même individu au cours de la journée.
Lorsquel'on prend des moyennes de groupes et
non d'individus, on trouve une corrélation
significative
entre les signes cliniques, le niveau d'exposition, les
taux sanguins et les taux urinaires.
(Friberg, L., 1972, Smith, R.G., 1970, Elkins, H.B., 1967,
Gerstner, H.B., 1977).
. . ./53
66 .
D'après ces diverses études, une exposition de 40 heures par
semaine à une concentration dans l'air de 0.10 mg/M 3 devrait
entraîner un taux d'environ 200 yg/1 dans l'urine et de 60 yg/1
dans le sang.
Il semble donc exister un facteur de 0.3 entre
les taux sanguins observés (en yg/1) et les taux urinaires
(Ug/1).
(Friberg, L, 1972 , Benning, D. , 1958 ).
Par ailleurs,
des études plus récentes (Chaffin, D.B., 1974, Miller, J.M.,
1975) ont permis de mettre en évidence des effets neurologiques
objectifs proportionnels à la charge corporelle en mercure.
Certains de ces effets se sont corrigés suite à l'arrêt de
l'exposition
(tremblements, changements à 1'électromyographie,
rythmicité, épreuve doigt-nez, temps de réponse) alors que
d'autres (dermographisme et fasciculation des paupières) ne
se Sont pas corrigés malgré la normalisation des taux urinaires
de mercure.
Une autre étude (Lauwerys, R.R., 1973) a
démontré la possibilité d'effets enzymatiques sur le niveau
de galactosidose et de catalase plasmatiques de même qu'une
diminution de l'activité des cholinestérases des globules
rouges après exposition à une concentration de mercure dans
1'air ambiant de 0.05 mg/M 3 .
On peut donc tirer la conclusion de toutes
ces études qu'il existe un seuil d'exposition au-dessus duquel les risques d'intoxication sont évidents.
Ce seuil
. /67
73.
correspondrait à une exposition pondérée de 0.10 mg/M 3 , ce
qui entraînerait des taux urinaires de mercure de 200 yg/1
et des taux sanguins de 60 yg/1.
Une norme de T L V à ce
niveau n'offre donc aucune marge de sécurité.
Une T L V
de 0.05 mg/M 3 , telle qu'appliquée au Québec, n'offre donc
qu'un facteur de 2 comme marge de sécurité.
. / 74
VIII
PARAMETRES DE SURVEILLANCE
A
Médicaux.
1.
Le dossier médical:
L'examen médical de toute personne, pré-
tendant à un emploi dans une profession qui risque de l'exposer au mercure, devra être complet.
Il faut insister sur le fait que cet examen d'embauche est capital, et qu'il doit être le début de la
constitution d'un dossier médical suivi, et où figurent tous
les renseignements
2.
pertinents.
L'examen medical d'embauche:
Il a pour principal objectif:
de s'assurer que l'emploi auquel est af-
fecté le travailleur est compatible avec ses aptitudes physiques et mentales;
de dépister les sujets susceptibles d'être
particulièrement sensibles à l'exposition
toxique.
Il doit revêtir la forme d'un examen
médical complet majeur.
Il comprendra :
a)
tant sur les points
Un questionnaire professionnel, insissuivants:
. . ./56
exposition antérieure au mercure ou à
d'autres métaux lourds;
participation antérieure à un programme
de surveillance médicale de l'intoxication par métaux lourds;
intoxication antérieure aux métaux lourds;
affections antérieures ou actuelles rénales, digestives, neuropsychiatriques, cutanées et gingivales.
b)
Un examen physique:
Outre le protocole minimum d'examen, l'at-
tention del'examinateur sera portée sur:
l'examen buccal, à la recherche d'une
gingivite, d'une stomatite, d'un liséré mercuriel;
l'examen neuropsychiatrique à la recherche
de troubles psychiques et d'un tremblement notamment.
c)
Des analyses de laboratoire:
comprenant
une analyse d'urines, à la recherche
d'une protéinurie et cylindrurie (sédiment frais);
un dosage de mercure dans le sang et
dans les urines, destinés à être des taux de départ.
. . . /35
74.
3.
Critères d'exclusion:
Au terme de cet examen médical d'embauche,
le médecin doit pouvoir délivrer un certificat d'aptitude au
travail.
Ne seront pas aptes à exercer des fonctions qui risquent de les exposer au mercure ou à ses composés
les personnes âgées de moins de 18 ans;
les femmes enceintes ou qui allaitent;
les personnes présentant
une néphropathie
une atteinte neurologique risquant
d'être aggravée par le mercure
une gingivite sévère
4.
Examens médicaux périodiques:
Sous le terme d'examen médical périodique,
on entend tout examen médical de l'employé, pratiqué indépendamment des analyses biologiques périodiques.
Cet examen, qui, comme dans toute profession, doit avoir lieu annuellement, a pour principal objectif
de déceler une altération de santé du travailleur, que cette
altération soit ou non le fait de son travail.
Cet examen comprendra donc :
une partie standard:
protocole minimum
d'examen ;
. . ./57
58 .
une partie spécifique:
on y recherchera
sur les signes précoces de mercurialisme.
a)
Subjectifs :
Fatigabilité, diminution de la force
muscu]aire, sentiments dépressifs, insomnies, diminution de
1 a libido.
Irritabilité, difficulté de concentration, troubles mnésiques.
Diminution de l'appétit, perte de
poids, troubles digestifs.
b)
Objectifs:
Gingivite, stomatite, liséré mercuriel
Nystagmus, opacification de la cornée.
Modification de la parole, troubles
de la démarche, modification de l'épreuve doigt-nez, ataxie,
tremblements.
Modification de l'écriture.
Capacité de dessiner une spirale.
B
Dosages urinaires du mercure.
Toute la problématique concernant
l'utilité
du dosage urinaire du mercure comme moyen de prévention de
. . ./50
59.
l'intoxication Professionnelle par le mercure a été très
bien élaborée par H.B. Elkins en 1967.
Celui-ci relève les
objections de plusieurs auteurs à établir une corrélation
valable entre le niveau d'exposition au mercure et les taux •
retrouvés dans l'urine (Moskowitz, S,, 1950, Friberg, L,
1 9 53
1964
> Gage, J.C., 1961, Jacobs, M.B., 1964, Goldwater, L.J.,
> Copplestone, J.F.. 196-7).
Il reprend les données
de
1? rapports d'intoxications professionnelles après 1945 concernant 112 cas de mercurialisme.
L'analyse des taux de mer-
cure urinaires observés dans ces cas dénote une corrélation
évidente entre ces taux et les signes et symptômes d'intoxication.
Il n'y a aucune discussion possible quant à la
variabilité des taux de mercure observés au cours d'une journée chez un individu exposé aux vapeurs de mercure.
Notre
expérience est conforme à celles rapportées dans la littérature (Tableau 2).
Cependant, nos résultats moyens pour un groupe
de travailleurs ou pour un même travailleur, mais sur une
période assez longue (Tableaux 3 et 4) sont aussi conformes
avec ceux de d'autres auteurs -(Smith, R.G., 1970, Friberg,
L., 1972, Joselow, M.M., 1967).
Le problème, dans ce cas, est moins théorique
que pratique.
En effet, si l'on calcule 1'excrétion de mer-
cure excrété par 24 heures, les variations s'atténuent considérablement.
C'est pourquoi plusieurs tentatives de
.../60
correction des taux urinaires de mercure par rapport à la
densité ou à la concentration de créatinine ont été préconisées.
Cependant, aucune de ces méthodes n'apparaît, pour
l'instant, entièrement satisfaisante, mais du moins serventelles à atténuer les écarts (Figure 1).
Il y a donc place
pour une recherche précise dans ce domaine, car le dosage
urinaire demeure l'essai biologique le plus simple à obtenir
des travailleurs.
Il est donc possible de suivre le niveau d'ex
position des travailleurs au mercure à la condition de:
a)
Ne pas se fier à une valeur isolée, mais
plutôt à des profils pour chaque travailleur.
b)
Suivre des moyennes de groupes pour
chaque industrie en distinguant notamment les diverses zones
de travail.
c)
D'établir un système de correction, le
plus fiable possible, lorsqu'il s'agit d'un échantillon
d'une miction simple.
C
Dosage sanguin de mercure.
Une corrélation significative entre le niveau
d'exposition et les taux sanguins de mercure a été établie
./61
CONCENTRATION
ug/litre
Patient:
D.L.
1600-
10
20
50
30
60
70
80
HEURES
Hg urinaire non corrigé
*
yg m e r c u r e / g créatinine
O——
Hg yg/litre
Figure
1
(yg/litre)
(corr. pour densité)
3088
par plusieurs auteurs (Ladd, A.C., 1966, Joselow, M.M.,
1968 et Smith, R.G., 1970).
Les données sur ce sujet
sont cependant beaucoup plus fragmentaires et plus difficiles à quantifier encore que les taux dans l'urine.
Les
lignes de démarcation entre les niveaux acceptables, les
niveaux dangereux et les niveaux toxiques sont extrêmement
flous.
Tout ce que l'on peut dire pour l'instant, c'est que
a)
Un taux sanguin de 100 yg ou plus est
définitivement dans une zone potentiellement toxique même
si des ouvriers ont démontré des taux plus élevés sans présenter de symptômes.
b)
Un taux sanguin de 60 jjg/l semble corres
pondre à une exposition de 0.10 mg/M 3 et à un taux urinaire
de 200 pg/1.
Ceci représenterait le seuil de toxicité.
Il
existe un besoin urgent de préciser, par des recherches adéquates, la corrélation entre ces différents facteurs d'exposition et les indices de surexposition ou d'intoxication.
IX
NORMES BIOLOGIQUES
A
PROVISOIRES.
Dans l'urine.
Considérant que des taux urinaires de 200 pg/1
et plus sont fréquemment associés à l'apparition de signes ou
de symptômes d'intoxication par les vapeurs de mercure, nous
suggérons que cette valeur soit acceptée pour le moment comme
norme maximale.
Toute élévation au-dessus de cette valeur
devrait exiger un correctif immédiat, soit par modification
des conditions de travail, soit par retrait automatique du
travailleur.
On doit cependant retenir la valeur relative
d'une détermination unique de mercure dans l'urine d'une miction.
Devant un dépassement de cette norme, on doit contrôler
immédiatement par un autre échantillon et si celui-ci s'avère
de nouveau élevé, par un échantillon
sanguin.
Pour l'instant, le Centre Régional de Toxicolopie corrige ses résultats en fonction d'une densité
moyenne de 1.024 en acceptant un facteur de correction maximal de 2.
La correction, en regard de la concentration de
créâtinine, devra faire l'objet de recherches plus poussées.
La T.L.V. actuelle étant de 0.05 m g / M 3 , un
facteur de sécurité de 2 devrait aussi être appliqué à la
norme maximale urinaire, ce qui signifie une concentration de
100 yg/1 pour la norme optimale.
. /63
Nous réalisons l'empirisme d'un tel exercice, mais nous sommes d'avis qu'il s'agit là d'un minimum de sécurité, puisqu'un
facteur de sécurité de deux représente ce qu'il y a de plus
conservateur dans l'état actuel de nos connaissances.
B
Dans le sang.
Pour les mêmes raisons que celles mentionnées
pour l'urine, une norme
maximale de 60 yg/1 est suggérée.
Nous sommes conscients qu'il existe une zone grise entre 60
et 100 yg/1, mais trop de cas de mercurialisme ont été rapportés à des valeurs inférieures à 100 yg/1 pour que nous puissions accepter cette valeur comme norme maximale.
Un facteur
de sécurité de 2 doit ici aussi être appliqué pour atteindre
la norme optimale provisoire, c'est-à-dire, 30 yg/1.
./64
X
FREQUENCE DES ANALYSES,
Comme pour tout programme de surveillance biolo-
gique de travailleurs exposés à des toxiques, il n'est pas
réaliste d'établir une fréquence fixe de prélèvements pour tous
les travailleurs, dans tous les types d'exposition.
La fré-
quence des prélèvements doit tenir compte des facteurs suivant s :
1.
Le type de manipulation et le poste de travail.
En effet, certaines manipulations sont bien connues comme présentant un risque certain de surexposition aux vapeurs de
mercure (i.e., employés affectés aux bains de mercure des
usines de soude caustique).
2.
Les taux de mercure retrouvés dans l'air am-
biant du milieu de travail (i.e., des taux avoisinants la
norme de T L V requièrent une surveillance étroite au niveau
des travailleurs).
3.
Les taux urinaires ou sanguins déterminés au
moment du début du programme
(i.e., des taux urinaires entre
la norme optimale et la norme maximale exigent un contrôle
stri.'t ) .
U.
Un procédé industriel susceptible d'entraîner
des modifications de concentrations subites dans l'air.
./65
3092.
5.
La durée d'exposition quotidienne ou hebdo-
madaire des travailleurs.
6.
L'existence ou non d'un système de rotation
des travailleurs dans la zone exposée.
Comme nous l'avons mentionné précédemment, l'examen
de pré-embauche ou l'initiation d'un programme de surveillance
doit comporter un dosage sanguin et urinaire de mercure.
Ces
valeurs de départ devraient servir de premier indice afin
d'établir la fréquence des analyses futures.
Il est évident
que ceprotocole devra être revisé par la suite, compte tenu
de la courbe des résultats dans les mois qui vont suivre.
De
plus, il faudra vérifier s'il y a concordance entre les taux
urinaires et les taux sanguins retrouvés.
A titre indicatif,
nous préconisons le programme suivant :
a)
Les taux urinaires moyens des travailleurs
des zones à risque se situent en deçà de 50 yg/1.
b)
1°)
Le procédé industriel utilisé
est stable et bien connu; un
contrôle bi-annuel est adéquat;
2°)
Il y a risque de variations des
taux de mercure dans l'air ambiant; contrôle aux trois mois.
Les taux urinaires moyens se situent au-dessus
de 50 yg/1; contrôle urinaire mensuel.
bien définir les zones de travail.
De là l'importance de
66 .
c)
Les taux urinaires d'un travailleur se situent
entre 100 et 150 yg/1; contrôle urinaire mensuels et sanguins
aux trois mois.
d)
Les taux urinaires d'un travailleur se situent
au-dessus de 150 yg/1; contrôle urinaire et sanguin mensuels.
e)
Tous les travailleurs mobiles qui sont sujets
à circuler dans des zones exposées:
(i.e., entretiens ménagers,
réparation d'appareils, etc.)contrôle urinaire mensuel.
Il est évident que l'on doit user de discrétion dans l'application pratique de cette cédule.
Par exemple,
si la moyenne des travailleurs se situent en bas de 50 yg/1,
mais qu'un travailleur ou certains travailleurs d'une zone
donnée se situent à des niveaux plus élevés, on devra appliquer à ce ou ces travailleurs la cédule correspondante.
Des taux urinaires fréquemment au-dessus de
2 0 0 yg/1 ou des taux sanguins fréquemment au-dessus de 60 yg/1
devraient inciter les responsables des conditions d'hygiène
en milieu de travail à intervenir afin de préciser la cause
de cet état de fait ei d'y apporter les correctifs qui s'imposent.
Le but d'un programme de surveillance en médecine
du travail et, particulièrement en toxicologie
n'est pas de sécuriser les personnes impliquées
industrielle,
(travailleurs,
./67
67 .
syndicat es, employeurs, hygiénistes, médecins, fonctionnaires,
etc.), mais bien de prévenir les risques d'intoxications.
1, 'apparition répétitive de taux anormalement élevés doit
signer l'échec des mesures réelles de prévention qui se
situent non pas dans un laboratoire de toxicologie, ni dans
un hôpital, mais bien dans le milieu de travail lui-même.
./68
68.
XI
ROLE DE LA RECHERCHE.
Cette monographie a été rédigée à partir des données actuelles de la littérature scientifique et de notre
expérience antérieure dans ce domaine.
Il est facile de
<>n:; I a t er loul au long de la lecture de ce document qu'il existait encore
bien des points obscurs dans nos connaissances, tant en ce
qui touche la toxicité chronique des vapeurs de mercure que
dans les moyens qui sont actuellement à notre disposition
pour éviter que de telles intoxications surviennent.
L'acqui-
sition de ces connaissances relève de la recherche appliquée,
opérationnelle, clinique et fondamentale.
Nous nous conten-
terons, ici, de soulever un certain nombre de points qui
exigent des réponses à plus ou moins brèves échéances si
l'on veut qu'un tel programme de prévention puisse devenir
vraiment efficace:
1.
Relation réelle entre les taux sanguins et
urinaires de mercure inorganique.
2.
Facteurs qui influencent l'excrétion rénale
du mercure inorganique, incluant ses cycles circadiens.
3.
Définit"on des facteurs de corrections des
dosages urinaires de mercure effectués sur une miction
unique.
Comme nous l'avons mentionné précédemment, aucune
des méthodes préconisée
jusqu'à maintenant n'est vraiment
. . ./69
satisfaisante (i.e., densité, créatinine, etc.).
Effets du mercure sur la fonction rénale
pouvant modifier son excrétion.
5.
Modifications biochimiques permettant de dé-
celer précocement une atteinte rénale par le mercure inorganique .
6.
Modifications biochimiques,et plus particu-
lièrement enzymatiques, qui permettraient de définir un
état d'imprégnation ou d'intoxication sub-clinique par le
mercure.
7.
Perturbations neuropsychiatriques qui signale-
raient précocement une atteinte nerveuse causée par le mercure.
8.
Signification de la protéinurie totale ou de
microglobulines urinaires chez les ouvriers exposés au mercure .
Comme on peut le constater, il y a encore beaucoup
à découvrir, à préciser et à confirmer dans ce domaine.
Il
ne s'agit cependant pas là d'un projet Apollo, et chacune
des questions que nous venons de poser peut trouver une réponse satisfaisante à plus ou moins long terme.
. /70
XII
TRAITEMENT DE L f INTOXICATION MERCURTELLE.
A
Les agents chêlateurs.
1,
Le B.A.L. ou 2, 3, dimercaptopropanol
dont .le nom origine des travaux britanniques visant à mettre
au point un traitement effieaee contre les gaz de guerre
(British Anti Lewisite) est efficace dans le traitement de
plusieurs types d'intoxications aux métaux lourds
(i.e.,
plomb, mercure, arsenic, etc.).
Il possède deux groupements
qui ont une forte affinité pour ses métaux.
sulfydryls
Il agit en
fixant le mercure au niveau de ses groupes SH, rendant ainsi
le mercure soluble et facilitant son excrétion dans l'urine
CH.
CH
-
CH 2 0H
+
SH
Hg
SH
CH 2
-
S
CH
-
CH 2 0H
S
\ /
Hg
Cependant, l'administration du B.A.L. n'est pas sans risques.
Les effets secondaires (larmoiement, salivation, sensation
.../Il
71 .
de brûlure dans la bouche et le visage, fièvre, hypertension, vomissements) ne sont pas rares.
De plus, le médica-
ment ne se donne que par voie intramusculaire et est vendu
en solution dans l'huile d'arachide.
Ce véhicule peut lui-
même entraîner des phénomènes allergiques.
2.
L'E.D.T.A. calcique ou Versénate d'E.D.T.A.
est bien connu pour ses capacités de chélater le plomb et
d'autres métaux.
plus discuté.
Son utilité dans le cas du mercure est
Sa formule est la suivante:
NaOOC - CH 2
CH 2
\
CH 2
/
N .
. COONa
\
/
. N
|
Ca
H2c
/ \
0
\
^ c
0 ^
CH 2
0
/
CH:
/
\ /
c ^
^
0
La toxicité de ce médicament est relativement faible.
ailleurs, il ne peut s'administrer que par voie
Par
intraveineuse,
ia voie orale ayant été prouvée inefficace et même dangereuse.
3.
La pénicillamine.
Ce prod.it, dérivé de la pénicilline, a d'abord
été util ise dans le but de chélater le cuivre lors de la maladie de Wilson.
Il peut cependant chélater plusieurs métaux
lourds, mais a des degrés variables.
Il s'administre par voie
. . . / 49
72 .
orale et permet, par conséquent, un traitement en milieu
externe.
Des réactions allergiques croisées avec la pénicil-
line surviennent cependant assez souvent et limite son emploi
Sa formule chimique est :
H3C —
5.
CHA
I
c
NH 2
I
c —
!
SH
I
H
/
C.
0 H
La N-acétyl-d-l-pénicillamine.
Ce produit, connu depuis environ vingt ans,
et utilisé pour ses propriétés de chélation pour le mercure,
n'est toujours pas disponible au Canada, même sur une base
expérimentale.
Sa formule est la suivante:
0
CH 3
NH - C - CH 3
I
CH 3 —
6.
c
0H
I
-—
c
I
I
SH
H
—
c
^
L'acide méso-dimercaptosuccinique.
(Friedheim, E. , 1976 )
Ce produit est le dernier-né dans l'arsenal
thérapeutique des intoxications par les métaux lourds.
Il
n'a, jusqu'à maintenant, été étudié que chez l'animal.
Compte
tenu de la lourde bureaucratie dans ce domaine, nous ne sommes
/73
73.
pas près de le voir apparaître sur nos tablettes.
B
* Intoxication aiguë.
L'utilité du B.A.L. dans le traitement de l'in-
toxication aiguë par le mercure inorganique,ou ses dérivés,
ne fait plus aucun doute maintenant (Glômme, J., 19 59; Armand,
J., 1971; Hadengue, A., 1957; Petering, H.G., 1976; Gerstner,
11.B., 1977 ; Sanchez-Sicilia, L. , 1963 ).
Le traitement doit être le plus précoce possible, si l'on veut éviter les lésions rénales.
Les doses
préconisées varient entre 2 et 5 mg/Kg de poids.
Dans un
cas d'intoxication sévère, on peut utiliser la cédule suivante:
1er jour
: 2 - 3 mg/Kg aux 4 hrs
I.M.
2e
jour
: 2 - 3 mg/Kg aux 6 hrs
I.M.
3e
jour
: 2 - 3 mg/Kg aux 12 hrs
I.M.
4e au 10e jour : 2 - 3 mg/Kg/jour.
Un traitement de support doit, de plus, être
appliqué selon le cas:
a)
Hémodialyse, si insuffisance rénale.
b)
Stéroïdes et inhalothérapie, si pneu-
monite chimique.
c)
Anti-histaminiques, si dermite.
./74
74.
d)
Solutés I.V. et correction acido-basique,
si état de choc.
e)
Stéroîdes ou inannitol, si hypertension
intra-crânienne.
C
Intoxication chronique.
Si le traitement de l'intoxication aiguë
semble faire l'unanimité, il n'en va pas de même du traitement de l'intoxication chronique.
Un seul médicament semble
vraiment efficace selon plusieurs auteurs, c'est le N-acétyld-1-pénicillamine
(Aposhian, H.V., 1959; Smith, A.D.M., 1961;
Gledhi11, R.F., 1972; Aronow, R., 1976; Arena, J.M., 1971;
Vostal, J.J., 1973; Kark, R.A.P., 1971).
Quant aux autres chélateurs, la contradiction
entre les différents auteurs est complète:
Selon Lauwerys (Lauwerys, R. dans Les
Intoxications Professionnelles, Duculot, p. 163, 1972),
"Il n'existe pas de thérapeutique efficace de l'intoxication
chronique.
Le B A L actif dans les intoxications aiguës
n'a pas d'effet dans les intoxications chroniques.
contre, le ealcium-disodium-éthylédiamine
Par
tétra-acétate
(CaNa2 EDTA) et la N-acétyl-d-l-pénicillamine
pourraient
être effectifs."
( l'arame shvara, V., 1967 ; Pilât, L. , 1960 ; Smith, A.D.M.,
1961; Woodcock, S.M., 1958).
. . ./75
Par ailleurs, Hadengue (Hadengue, A., 1957)
trouve un effet bénifique du B A L, mais un effet d'aggravation à 1'EDTA dans un cas donné.
De même, dans l'intoxi-
cation expérimentale chez le rat, d'autres auteurs (Glômme,
«I., 1 9 59 ) montre un avantage marqué "du B A L
sur l'EDTA.
Les auteurs plus récents (Petering, H.G., 1976;
Gerstner, H.B., 1977) n'osent pas se prononcer pour l'un ou
l'autre des traitements, mais favorisent nettement l'usage
du
N-acétyl-d-l-pénicillamine.
Nous voyons donc là un nouveau champ qui
s'ouvre à la recherche clinique, à la condition, bien sûr,
que la possibilité eh soit donnée aux chercheurs.
. /76
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