CubaSiFrance juin 2014

ASSOCIATION CUBA SI FRANCE • NUMÉRO SPécial
NUMÉRO 47 • AVRIL
• juin
2014 2014
• [email protected][email protected]
– www.
– www.lesamisdecuba.com
lesamisdecuba. com
Numéro Spécial
Monsieur Barbier
mon œil !
Faut-il que je vous gêne !
Echo de la dernière
poubelle anti castriste
A
2
près « la face
cachée du Che »,
« L’ E x p re s s »
publie
cette
semaine des extraits d’un
livre intitulé « La vie cachée
de Fidel Castro ». Il s’agit,
nous affirme-t-on, des confidences du lieutenant colonel Juan Reinaldo Sanchez,
ancien garde du corps du
dirigeant cubain, recueillies
par Axel Gyldén de l’hebdomadaire
dirigé par Christian Barbier.
On nous annonce des « révélations »
tellement « explosives » qu’elles font
saliver dans son blog Paulo A. Paranagua, journaliste au « Monde », un ancien
pistolero repenti et retourné dans la
haine des régimes progressistes latino-américains. L’objectif consiste –
une fois encore – de tenter de ternir
l’image de Fidel Castro : maison secondaire démesurée dans une île paradisiaque, implication de la famille Castro
dans des affaires d’argent, surveillance
tous azimuts etc. La suite d’un feuilleton commencé il y a un peu plus d’un
demi siècle. Rien de nouveau. Pourtant,
un arrêt sur le personnage, le sulfureux
Sanchez, peut aider à comprendre.
Le journaliste de « l’Express » n’a
fait que prendre la suite de la presse
anticastriste et surtout de la télévision
Americateve, une officine de la CIA,
qui a consacré plusieurs émissions
au Sanchez en question au cours desquelles, il assurait avoir vu de l’or et
des diamants chez Fidel, des garde du
corps chargés de donner leur sang…
Le Sanchez en a tant fait et tant dit qu’à
l’époque plusieurs sites anticastristes
basés à Miami et en Espagne réagissaient en regrettant que « le menteur »
fasse rire tout le monde mais pleurer
ceux qui luttent « contre la dictature »
, car ridiculisés. Et lorsque l’impétrant assure avoir fait deux ans de
prison « pour avoir voulu prendre sa
retraite », c’est l’hilarité générale, un
des rédacteurs affirmant avoir rencontré Sanchez dans une boîte de
nuit de la Havane contrôlée par l’Etat
cubain échangeant avec des officiels
et concluant : « c’est un infiltré ».
Les éditions Lafon et Axel Gyldéen sont
tombés dans le panneau. Peu importe.
Mais le choix de publier un tel ouvrage
en ce moment même a une signification
: alors que des frémissements sont perceptibles aux Etats-Unis pour mettre fin
au blocus économique de la Grande Ile
et alors que l’Union européenne décide
de renouer avec Cuba, les milieux hostiles à une telle perspective tirent dans
tous les sens en utilisant tous les canaux :
les éditions Lafon, par exemple.
José Fort
A vous donner la gastroentérite...
L’
hebdomadaire L’express s’est vautré dans
l’abject, en publiant
de larges extraits d’un
ixième pamphlet La vie cachée de
Fidel Castro, attribué à un ancien
garde du corps, qui serait tombé en
disgrâce. Il n’est donc pas étonnant
que le ton soit violent, dénigrant,
revanchard, et rempli d’accusations
tellement outrées qu’elles frisent le
ridicule. Castro aurait un sosie que
le régime promènerait, affublé d’une
barbe, pour donner le change. Et tout
à l’avenant.
On sait que Fidel Castro aime la
pêche sous-marine, et qu’il a été victime de 638 tentatives d’assassinat,
selon les archives mêmes de la CIA.
Dès 1959, la Centrale a tout tenté, les
moyens les plus sophistiqués comme
les plus farfelus, pour éliminer ce
mauvais exemple d’insoumis.
Quoi de plus normal, donc, que
Fidel Castro se soit entouré de mille
précautions permanentes pour préserver sa vie, et à l’occasion, pour
pratiquer son loisir préféré sur un
îlot corallien qui ne lui appartient
pas, mais a été mis à sa disposition, et
sécurisé, par le gouvernement? Cha-
Cuba Si France Infos - numéro spécial - juin 2014
cun sait également que Fidel Castro
changeait très souvent d’endroit pour
dormir (aucun ne lui appartenait), sa
traque étant permanente, comme
l’ont confirmé les archives de la CIA.
Il était pour les Etats-Unis l’homme
qu’il fallait absolument abattre.
La revue Forbes s’est déjà essayée
en 2003, 2005 et 2006 à le présenter comme l’une des plus grandes
fortunes au monde. Elle a dû faire
machine arrière, car l’énormité de
ses mensonges est aujourd’hui avérée. Par contre, le directeur de la
revue, lui, est milliardaire et ami du
président Bush.
Le pseudo-scoop de l’Express
relève tout simplement de la guerre
idéologique ras des pâquerettes
contre tous ceux qui ont l’outrecuidance de mettre en cause la domination des Etats-Unis, et de vouloir une
société nouvelle anticapitaliste. Fidel
Castro y a consacré toute sa vie, au
nez et à la barbe de « l’empire », avec
panache et sans enrichissement personnel. Cuba n’est certes pas un paradis, ni l’enfer que décrit l’Express.
Mais elle a résisté pendant plus de
50 ans à l’impérialisme le plus létal.
Ce type de « journalisme » de l’Express ne peut que discréditer ceux
qui, par haine, oublient toute éthique
professionnelle. L’Express confond la
liberté d’informer et le journalisme
de caniveau.
Jean Ortiz,
universitaire (Pau)
Cuba : l’Express taché par
la colique anti-castriste
I
l aura suffi que les prémices
d’un réchauffement entre Cuba,
les E-U et l’Europe, puissent
être entrevus pour qu’aussitôt,
les milieux anticastristes français les
plus acharnés, les plus fanatiques,
paniquent et se déchaînent en convoquant tout ce qu’il y a de plus ordurier,
de plus calomnieux, de plus odieusement mensonger notamment à la
une du torchon l’Express du sinistre
Christophe Barbier, contre Cuba,
sa Révolution et surtout contre son
illustre Commandant en chef Fidel
Castro, transformé pour l’occasion,
tenez-vous bien, en richissime tyran
(machiste invétéré consommateur de
jeunes femmes, propriétaire d’une
île fabuleuse, d’une mine d’or, de
dizaines de villas immenses, d’entreprises cubaines puissantes, de yachts
luxueux, etc.), en impitoyable assassin,
en dictateur pervers de la pire espèce,
en narcotrafiquant international, en
épurateur ethnique de son propre
peuple, en esclavagiste féroce... j’en
passe et des meilleures...
Bref, Fidel Castro est une bête
immonde (Hitler à côté, c’est de la
roupie de sansonnet) qu’il faut abattre
sans état d’âme ! Quant à Raúl, il ne
vaut pas mieux : un crétin frustré,
trouillard et imbibé d’alcool, infoutu
de diriger son pays. Pour ce journal, la
famille Castro, ce n’est pas une famille,
c’est un clan frappé de toutes les
tares que la perversion humaine peut
engendrer et qui défend bec et ongles
ses privilèges acquis dans le sang des
démocrates assassinés... Ouf ! N’en
jetez plus, la poubelle est pleine !
On est en plein délire anti-cubain.
Les éditions Michel Lafon, peu regardantes sur le contenu, ont choisi de
publier un ramassis d’ordures que
l’auteur Axel Gylden qui se prétend grand Reporter, a exhumé des
poubelles nauséabondes de l’anti-castrisme viscéral des cubains
de Miami, et rassemblé sous le titre
racoleur « La vie cachée de Fidel Castro ». Ce qu’y raconte Juan Reynaldo
Sanchez, ne date pas d’aujourd’hui.
Déjà en 2010, pour gagner sa vie à
Miami, il devait éreinter Fidel dans
des histoires abracadabrantesques
que même les anticastristes radicaux comme Pablo Pacheco Avila
qui vit aujourd’hui en Espagne, trouvaient particulièrement farfelues et
contre-productives. Pour beaucoup
d’entre eux, ces révélations n’étaient
que des « mensonges », des « inventions », des « ragots », c’est dire ! Mais
pour ce type devenu insignifiant à
Miami, sa seule chance d’intégration au sein de ses nouveaux amis
contre-révolutionnaires, et enjeu
de sa survie, était de prouver son
anti-castrisme par une surenchère
de déclarations fracassantes outrancières sur Fidel Castro, l’ennemi juré.
Chacune de ses apparitions à la
télévision lui rapportait 45 000 dollars,
une manne. Il s’y est prêté avec tant
d’enthousiasme que ses divagations
de psychopathe sont devenues indigestes à ceux-là mêmes qui les avaient
sollicitées. Ce bouffon en faisait trop
et ses déjections pouvaient desservir leur « politique ». Relégué par ses
pairs depuis quelques années, il est
récupéré par la secte anticastriste de
France, au moment même où les relations entre Cuba et l’Europe sont en
cours de réchauffement.
Effrayés par cette idée et avec l’aide
de médias complaisants, ils crachent,
dans une attaque d’arrière-garde
consternante, leur dernier venin
contre le peuple cubain et leur chef
historique, avec l’espoir d’éloigner
les perspectives d’une amélioration
des relations cubano-Françaises qui,
à coup sûr, les repousserait définitivement dans les profondeurs de leur
néant.
Se vautrer à ce point dans la fange
anticastriste est révélateur de la peur
qu’inspire Cuba, et avec elle, tous les
pays progressistes d’Amérique latine.
D’ailleurs, l’Express étend ses
calomnies au « disciple » de Fidel
Castro, Hugo Chavez et à tous ces
« petits dictateurs » qui ont osé braver
l’hégémonie étatsunienne en se référant en permanence à l’histoire révolutionnaire de Cuba et à l’exemple de
son Commandant en Chef qui a fait de
la plus grande île des Caraïbes, un
pays unanimement respecté. C. Barbier n’a pas digéré, mais alors pas du
tout, que Cuba ait été plébiscité par
quasiment toute l’Amérique du Sud et
les Caraïbes au dernier sommet de la
CELAC à la Havane. En attaquant violemment Fidel Castro au-dessous de
la ceinture, comme ils l’ont fait avec le
Che, les ultralibéraux réactionnaires
espèrent déboulonner de son piédestal l’icône révolutionnaire qu’il est
devenu et en conséquence tenter de
discréditer tout le processus démocratique engagé par les peuples
d’Amérique du Sud pour établir leur
indépendance vis à vis des Etats-Unis
et asseoir leur souveraineté. Inutile de dire que ces tentatives d’une
bassesse désespérée, si bien sûr ne
peuvent que nous indigner, sont traitées par le mépris le plus absolu par
ceux qu’elles visent, et sont de toute
manière vouées à l’échec. Les français
ne sont pas... (que) des demeurés !
Michel Taupin
3
Directeur de la publication : Alain Martin. Rédaction : Charly Bouhana, Michel Taupin, Maxime Vivas, Jacques Milhas, José
Fort, Salim Lamrani, Reza Afchar Nadéri. Traduction de l’espagnol : Reitzer-Vilain. Photos : Cuba Si France. Dessins :
Wolinski, Charb. Maquette et édition : Bénédicte Leconte. Imprimerie : Garet (Breteuil). Commission paritaire :
en cours. Dépôt légal : JUIN 2014.
Cuba Si France : 94, boulevard Auguste-Blanqui – 75013 Paris • Tél. : 01 43 36 37 50
Site Internet : www.lesamisdecuba. com – E-mail : [email protected]
juin 2014 - numéro spécial - Cuba Si France Infos
Quelques-uns
des complices
de Fidel
Avec Benoît XVI
Avec Ahmed Ben Bella
4
Avec Yasser Arafat
Avec Ernest Hemingway
Avec Christina Fernandez Kirchner
Avec Jean-Paul II
Avec Hugo Chavez
Avec Benoît XVI
Cuba Si France Infos - numéro spécial - juin 2014
Avec pépé Mujica
Avec Ignacio Ramonet
Avec Danièle Mitterrand
Avec Nelson Mandela
Avec Gabriel Garcia Marquez
Avec Ban Khi Moon
Avec Nikita Kroutchev
Avec Che Guevara
Avec Salim Lamrani
Avec Youri Gagarine
Avec Josip Broz Tito
Avec Charly Bouhana, président
de Cuba Si France
Avec Alicia Alonso
Avec Nicolas Maduro
Avec Evo Morales
Avec Diégo Maradona
5
Avec Rafael Correa
juin 2014 - numéro spécial - Cuba Si France Infos
Cuba : la vache et le nabab
Vendredi 22 mai, Arte,
dans son émission
« 28 minutes »,
présentait le « livre
qui change l’histoire »
selon l’Express, « La
vie cachée de Fidel
Castro » de Juan
Reynaldo Sanchez,
un ramassis de vieux
ragots mille fois rabâchés en 50 ans de haine
anti-communiste et anti-castriste.
Un panel d’invités tous plus anti-castristes
les uns que les autres s’étonnait qu’il « y ait
encore des Castristes ! » (sic)
Nous, ça nous a bien fait rire parce que
nous, oui, on en connaît, des Castristes,
c’est à dire des gens qui savent qui est
réellement Fidel Castro, qui savent quelle
œuvre monumentale il a accomplie avec
son équipe de guérilleros dans une Cuba
exsangue après des années de dictature proaméricaine et d’occupation larvée.
Une Cuba où le taux d’analphabétisme
atteignait des sommets et qui, deux ans
après à peine était déclarée par l’UNESCO
(une organisation des Nations Unies qui ne
peut être suspectée d’être pro-communiste)
« territoire libre d’analphabétisme ».
Une Cuba où la majorité de la population
n’avait pas accès aux soins et qui bénéficie
depuis le triomphe de la Révolution d’un
système de Sécurité Sociale unique au monde.
Une Cuba qui ne comptait que 3 universités et
où, à présent, les études, que tous les élèves
peuvent poursuivre jusqu’au terme de leurs
capacités, sont gratuites pour tous...
Il serait fastidieux de faire ici, une fois de plus,
la liste de tous les acquis de la Révolution
Cubaine mais quelqu’un disait un jour « Si
le monde savait qui est Fidel Castro, la
Révolution serait universelle ». Et c’est bien
cela qui fait peur aux sbires de l’Express et
des médias dominants... Un trop bon exemple,
c’est à dire pour eux, un mauvais exemple à
abattre à tout prix.
Alors, on lui reproche tout et n’importe
quoi. Parce que, pour descendre quelqu’un
en flammes, il faudrait au moins un peu
d’intelligence... La vie de Nabab de Fidel
Castro, titre l’Express... Ah oui, Fidel Castro
possède une vache. Vous riez ? Vous avez
raison. Allez dans nos campagnes françaises
où les propriétés n’atteignent pas la superficie
des latifundios qu’on trouvait à Cuba avant la
Révolution et là, on vous rira au nez. Un paysan
qui ne possède qu’une vache, c’est un pauvre
paysan, pas un Nabab... Il possède aussi une
propriété où il réside. Scandale !
A Cuba, personne ne possède rien, donc,
Fidel ne doit rien posséder. Sauf que 80% de
la population cubaine est propriétaire de son
logement... Donc, même si Fidel possédait la
propriété qu’il habite, il ne s’agirait pas d’un
passe-droit.
A Cuba, tout le monde a un toit. « 2 millions
d’enfants vivent dans la rue dans le monde,
pas un seul n’est Cubain » disait, il y a
quelques années, une pancarte à l’entrée
de La Havane. C’était vrai alors et ça l’est
toujours. Personne à Cuba ne vit dans la rue
et les Cubains en sont très fiers, à juste titre.
Bon, il serait fastidieux aussi de reprendre
une par une toutes les inepties que raconte
ce torchon.
Je vais donc m’arrêter là mais n’en déplaise
à l’Express, non, ce livre ne changera pas
l’histoire, il n’apporte rien de nouveau et rien
d’intelligent, ce qui est plus grave. Rien de
fondé, non plus, mais ça, on le savait déjà.
Quant à l’Histoire, qui a déjà acquitté Fidel,
elle n’acquittera sûrement pas l’Express
ni Juan Reynaldo Sanchez, l’auteur du dit
torchon. Mais il, ça lui est égal, car c’est
l’argent qui l’intéresse et pour calomnier
un des plus grands hommes du XXe et du
XXIe siècles, il a dû en toucher beaucoup...
Françoise Lopez
Les vautours sont lâchés sur
l’Amérique latine
L
6
e maintien renouvelé à la
tête de leurs pays des gouvernements progressistes
latino américains et le
développement des structures d’intégration économique et politique
dans la région suscitent la haine dans
les sphères de pouvoirs étatsuniens.
Tandis qu’à la Maison Blanche la tonalité est hypocritement au discours
doucereux, au département d’Etat,
à la CIA et dans les différents services spéciaux yankees, une feuille
de route adaptée et dotée d’énormes
moyens financiers vient d’être réactivée avec pour objectif d’aider les
« oppositions dans les pays non
amis » et, si possible, de renverser
les gouvernements issus du suffrage
universel. Plusieurs hypothèses de
« travail » ont été mises au point. Elles
vont depuis l’aide matérielle à la subversion jusqu’à l’étranglement économique, ou encore depuis les actes
de terrorisme jusqu’aux campagnes
Cuba Si France Infos - numéro spécial - juin 2014
de propagande largement relayées
en Europe. Il ne faut pas se tromper :
l’heure est à l’affrontement de classes
aigu en Amérique latine.
Il y a eu les coups d’Etat « institutionnels » au Paraguay et au Honduras. Il y a désormais des opérations
ciblées visant le Venezuela, la Bolivie,
l’Equateur, le Salvador, le Nicaragua
et Cuba. L’Argentine et le Brésil sont
aussi dans le collimateur.
Au cours des dernières années,
ces pays ont enregistré des avancées
sociales importantes et construit des
politiques indépendantes et souveraines débarrassées de la main mise
des multinationales. Ils ont travaillé à
renforcer l’intégration régionale avec
notamment la Communauté des Etats
latinos américains actuellement présidée par Cuba. Un nouveau paysage
politique s’est installé dans ce continent qui était autrefois le « pré carré »
des Etats-Unis. Pour l’impérialisme
nord-américain, ses banques, ses
multinationales et ses intégristes terroristes protégés au plus haut niveau
de l’Etat US, un coup d’arrêt s’impose.
Il faut donc s’attendre à des événements graves dans cette région du
monde.
Déjà au Venezuela, les milieux oligarchiques ont déclenché une guerre
de rue contre le gouvernement du
président Maduro élu légalement
et dont la formation politique, le
PSUV, remporte actuellement dans le
silence des médias internationaux la
plupart des scrutins locaux. A Caracas, les manifestants souvent armés,
la plupart enfants de la bourgeoisie,
sont caillassés dès qu’ils quittent le
périmètre du centre des affaires pour
les quartiers populaires.
En Bolivie et en Equateur, des
contrats ont été placés sur la tête des
présidents Evo Morales et Rafael Correa. Au Salvador et au Nicaragua, les
droites les plus extrêmes tentent avec
la complicité US de déstabiliser les
gouvernements en place. Quant aux
Cubains, ils doivent encore et encore
affronter menaces et chantages,
calomnies et mensonges.


A la Havane, cela fait plus d’un
demi siècle que cela dure. Cette fois,
alors que Barack Obama avait laissé
entendre qu’il était temps de « réviser »
la politique nord-américaine à l’égard
de Cuba, dans le même mouvement
une opération à plusieurs tiroirs a été
déclenchée contre la Grande Ile.
Première cible, l’économie avec
le maintien du blocus accompagné
d’une avalanche d’amendes visant
les sociétés et les banques ayant des
relations commerciales avec Cuba ;
second objectif, tenter de créer l’insécurité et la peur en provoquant des
actes criminels avec pour dernier
exemple l’arrestation de quatre terroristes venus de Miami ; troisième axe,
la propagande avec notamment une
radio émettant depuis la France grâce
à TDF, une « blogueuse » formatée
par la CIA disposant de comptes en
banque bien fournis dans plusieurs
capitales avec toujours en réserve
un « témoin » prêt à faire des « révélations » à la carte.
Contre Cuba et l’Amérique latine,
l’impérialisme US et ses relais européens montrent les dents. Que les
peuples latinos sachent qu’ils disposent aussi en France et en Europe
d’amis véritables et solidaires.
José Fort
Fidel Castro, la fraîcheur
d’un homme authentique
N
é un 13 août 1926, Fidel
Castro célèbre ses 87 ans
avec la même simplicité
et authenticité qui l’ont
accompagné toute sa vie. Celui que
la revue Fortune avait présenté à plusieurs reprises, mais en vain, comme
un des hommes les plus riches du
monde vit tout simplement dans une
petite résidence à la Havane. C’est
là qu’il reçoit, à l’occasion, des chefs
d’État, des personnalités politiques,
des écrivains et des artistes. Tous et
toutes sont honorés d’être reçus par
celui qui a renversé le dictateur Batista
et donné naissance à une révolution
que l’Empire n’a pu vaincre avec ses
interventions armées, ses centaines
de millions de dollars pour corrompre,
créer des épidémies, susciter des
actes criminels et un blocus économique défiant toutes les règles du droit
international. Cible de plus de 650
complots d’assassinat, il est toujours
là pour partager ses réflexions sur le
monde et les conflits qui en menacent
l’existence. Vous trouverez à travers
les divers sujets traités la fraicheur
d’une sagesse qui repose tout à la fois
sur un vécu intense, une intelligence
exceptionnelle et un humanisme qui
ne se dément pas.
Peu d’hommes d’État, des 50 dernières années, peuvent se présenter
avec autant de consistance et de fidélité à certaines valeurs fondamentales
relatives aux personnes et aux sociétés.
L’insistance mise par la Révolution
sur l’éducation et la santé est un premier indicateur de la valeur accordée
à la personne humaine. De fait, sans
éducation et sans la santé, les personnes demeurent vulnérables à la
manipulation et à l’isolement. Elles ne
peuvent assumer les responsabilités
dont elles ignorent les avenants et les
aboutissants. Depuis longtemps, Cuba
est libre d’analphabétisme et son système d’éducation fait l’envie de nombreux pays de la région. Quant à son
École de médecine, sa réputation n’est
plus à faire. Cuba est le pays qui dispose du plus grand nombre de médecins par mille habitants. Il fallait le
faire en dépit et à l’encontre de toutes
les contraintes mises sur sa route tout
au long de ces 50 années.
Un second volet qui caractérise la
Révolution cubaine est celui de la
solidarité nationale et internationale.
Nous connaissons de plus en plus les
interventions de Cuba dans diverses
régions du monde. Il n’y va pas avec
des fusils pour y faire la guerre, mais
avec des ressources humaines pour
y apporter éducation et santé. Cette
coopération n’est d’aucu onnaissances et leurs applications. Ils sont
des milliers, aujourd’hui, œuvrant
dans leurs pays respectifs auprès des
populations les plus défavorisées. Ce
qui a fait dire à l’ex Président de l’Assemblée générale des Nations unies,
Miguel D’Escoto, que Fidel Castro
était sans nul doute le personnage le
plus solidaire des causes humaines.
Chez lui, la solidarité s’écrit par des
actions et des engagements.
« Nous vivons le meilleur moment
de l’histoire d’Amérique latine, un
moment durant lequel le rêve de
Bolivar, de Morazán et de Martଠne
sont plus un simple rêve, mais s’est
transformé en un projet réalisable
dans lequel nous pouvons nous engager. Pourquoi ce moment-ci ? Je crois
que nous sommes en train de voir les
fruits de l’exemple et de la lutte de
Fidel, diabolisé par l’Occident pour
avoir prêché la solidarité. Fidel ne l’a
pas seulement prêchée, il a prêché
par l’exemple. Pour moi, et cela je le
dis aux Nations unies, il est le héros
mondial de la solidarité. »
Dommage que nos politiciens et
médias continuent à le diaboliser
et à taire ses réflexions et commentaires sur ce que vit le monde d’aujourd’hui. N’importe, les peuples
savent le reconnaître et de plus en
plus de dirigeants s’en approchent
pour y puiser conseils et sagesse. Son
influence déborde les frontières de
Cuba et rejoint les peuples de l’Amérique latine, d’Afrique et plusieurs du
Moyen Orient et d’Asie.
Quelque part, les forces porteuses
de vérité, d’authenticité et de consistance en arrivent toujours à percer
les nuages du mensonge, de la manipulation et de l’incohérence. Peu
d’hommes d’État peuvent rivaliser
avec la stature de cet homme toujours
porteur d’un message de solidarité,
d’humanité et de fraicheur.
Fidel, Tu demeures pour bien des
peuples et de nombreux dirigeants
un phare qui éclaire sans éblouir et qui
guide sans dévier de la voie à suivre.
7
Oscar Fortin
juin 2014 - numéro spécial - Cuba Si France Infos
TDF instrument de la CIA
sans le savoir
L
es informations concernant la
radio anti-cubaine émettant
depuis la France provoquent
de multiples réactions. Des précisions sur l’actionnaire principal de TDF
donnent une nouvelle dimension à l’affaire.
Rappel des faits
Une radio anti gouvernementale
cubaine « Radio Republica », porte voix
d’un groupe établi à Miami (« Directoire
démocratique cubain », financé par la
« Fondation nationale pour la démocratie », relais connu de la CIA) émet depuis
le centre de radio ondes courtes dit
« d’Issoudun » de TDF, sur le territoire
de la commune de Saint-Aoustrille dans
l’Indre. Le député André Chassaigne a
interrogé la ministre de la Culture et de
la Communication, Mme Aurèlie Filipetti
sur « la légalité de l’émission d’une radio
étrangère à partir d’un émetteur TDF ».
Sans réponse, pour le moment.
A Issoudun, on regrette que le nom de
la ville soit mêlé à cette affaire en insistant sur le lieu exact des installations
de TDF, la commune de Saint-Aoustrille.
Bien entendu, les populations et les élus
du pays d’Issoudun n’ont strictement
rien à voir avec cette opération radiophonique à ondes courtes même si certains habitants de l’agglomération ont
fait connaître leur désagrément. Dans le
Berry, on sait respecter l’autre.
La responsabilité de la diffusion de
la radio anti-cubaine depuis Issoudun
repose exclusivement sur TDF et les
autorités françaises. Et il est important de
préciser à nouveau la répartition de l’actionnariat de TDF : Texas Pacific Group,
aujourd’hui TPG Capital (42%), Caisse
des dépôt et consignations (24%), Ardian
(ex Axa, 18%), Charterhouse Capital
Partners (14%), divers (2%). TPG Capital
est le plus important fonds d’investissement nord-américain et il gère environ
30 milliards de dollars. Parmi ses principaux conseillers figure Bernard Attali
(frère jumeau de Jacques) qui occupe la
fonction de « senior advisor », conseiller
spécial pour la France.
C’est à la demande de la Fondation nationale pour la démocratie (NED) – une des
vitrines légales de la CIA ayant officiellement pour objectif l’aide aux oppositions
des « gouvernement non amis » – que TPG
Capital a obtenu de TDF l’ouverture d’un
faisceau en direction de Cuba. TDF est
donc devenu un outil technique de la CIA
en direction de Cuba et l’on se demande
si le « service » ne s’étend pas à d’autres
régions du monde.
L’actionnaire principal de TDF a
un passé sulfureux. C’est ainsi que
dans « l’Express/l’Expansion » daté du
1er novembre 2006, Franck Dedieu livrait
des informations surprenantes. Voici ce
qu’il écrivait : « Des fonds d’investissement particulièrement portés sur les
technologies de pointe françaises agiraient en poissons pilotes pour les services de renseignements américains
(…) Tout commence en 2000, quand le
fonds Texas Pacific Group (TPG) dépose
559 millions d’euros sur la table pour
entrer au capital du leader mondial de la
carte à puce, Gemplus, et en devenir le
premier actionnaire. « Avec 26 % du capital, TPG se montrait très insistant pour
obtenir le maximum de postes au conseil
d’administration, quitte à nommer des
“indépendants” en fait très proches
de lui », se souvient Thierry Dassault, à
l’époque administrateur de la société.
Le renvoi du président Marc Lassus
et son remplacement par un Américain
sèmeront sérieusement le doute sur les
arrière-pensées de TPG. Transfert de
l’équipe dirigeante et des laboratoires
de recherche aux Etats-Unis ? Les salariés
s’inquiètent mais, après tout, jusque-là,
rien de bien surprenant. Une information
sur Alex Mandl, le nouveau PDG, adoubé
en 2002 par les actionnaires américains,
va mettre le feu aux poudres : l’homme
siégeait au conseil d’administration d’InQ-Tel, un fonds technologique au service
exclusif... de la CIA et du renseignement
américain. Un détail qui ne figurait pas
sur son CV. « Le cabinet de chasseurs de
têtes a fait circuler une ancienne version », se défend Goeff Fink, administrateur de Gemplus, représentant du fonds
TPG (…) L’apparition des initiales TPG
dans un dossier suffit à faire réagir les
autorités françaises. Son arrivée au capital de l’opérateur européen de satellites
de télécommunications Eutelsat, en 2004,
suscite immédiatement une note du Quai
d’Orsay et du ministère de la Défense
sur « la menace américaine ». « Comme
par hasard, Eutelsat s’apprêtait à passer
un accord avec le futur système de navigation par satellite Galileo, le concurrent
européen du GPS américain. »
Tout indique que le principal actionnaire de TDF (48%) a des liens avec la
CIA. Une entreprise stratégique française
serait donc et depuis longtemps gangrénée de l’intérieur par un service de renseignement étranger. Dans ces conditions, l’affaire de la radio anti-cubaine ne
serait qu’une maille d’un ensemble qu’il
serait urgent de détricoter ?
José Fort
A propos de Radio Republica
M. André Chassaigne attire l’attention de
Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la
Culture et de la Communication, sur la
légalité de l’émission d’une radio étrangère à
partir d’un émetteur TDF.
L’organisation anti-cubaine “Directoire
démocratique cubain”, établie à Miami,
aux Etats-Unis, diffuse son émission Radio
Republica sur ondes courtes depuis le centre
émetteur d’Issoudun, géré par TDF. Cette
organisation reçoit un important financement
de la part du gouvernement des Etats-Unis
par la voie de la “Fondation nationale pour la
démocratie” (NED), avec l’objectif d’intensifier
la campagne de propagande contre Cuba et
Cuba Si France Infos - numéro spécial - juin 2014
de promouvoir des actions subversives dans
un but de déstabilisation. L’émission utilise
une fréquence qui ne lui est pas affectée et
se capte sur un récepteur ondes courtes.
Diffusée à partir du sol français, elle constitue
une violation de la souveraineté de l’Etat
cubain et du droit international défini dans
la Constitution de l’Union internationale de
Télécommunication (UIT). Elle porte aussi
atteinte à la qualité des liens qui unissent la
France et Cuba.
André Chassaigne interroge Madame la
Ministre sur la légalité d’une telle diffusion et,
le cas échéant, sur les mesures prises pour
mettre fin aux émissions de cette radio.