CHAPITRE 4

Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
CHAPITRE IV
ETUDE DES GROUPEMENTS VEGETAUX DES MILIEUX NON PERTURBES ET
PERTURBES DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA BOUCLE DU BAOULE
CAS DE LA RESERVE DE FINA AU MALI.
Ce chapitre traite les groupements végétaux de la strate arborescente des milieux non
perturbés et perturbés de la réserve de Fina. C’est une compilation de deux articles dont le
premier, qui porte sur les milieux non perturbés est publié dans Bois et Forêts des Tropiques
et le second axé sur les milieux perturbés est publié dans la Revue malienne de Sciences et
Technologie.
Le but est d’identifier les communautés végétales et les spécificités entre milieux perturbés et
non perturbés. Dans notre jeu de données, nous avons utilisés les matrices 64 relevés × 89
espèces pour les milieux non perturbés et 80 relevés × 117 espèces pour les milieux perturbés.
Les différents groupements au niveau de chacun des milieux, établis sur base des analyses
multivariées sont définis à partir des critères numériques et floristiques. La qualité de
classement des groupements a été vérifiée par analyse discriminante. Cette étude a permis de
répondre à la question 4 de l’hypothèse 1 formulée dans le chapitre I.
Références
1. Diallo, H., Diarra, Seri., Maïga, M. & Bogaert, J. (2012). Caractérisation de la végétation
arborée et arbustive des milieux perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé
au Mali. Revue Malienne de Science et Technologie, 14 : 5 - 30.
2. Diallo, H., Faye, E., Lejoly, J., Nasi, R., Maïga, M., Maïga, M.A. & Bogaert, J. (2010).
Caractérisation de la végétation et de la biodiversité ligneuse de la réserve de biosphère de la
boucle du Baoulé au Mali. Bois et Forêts des Tropiques, 303 (1) : 25-39.
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
CHAPITRE IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et
perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé. Cas de la réserve de Fina
au Mali.
Résumé
La réserve de Fina est soumise à des perturbations anthropiques. Ces perturbations ont
tendance à se généraliser. L’étude se propose de caractériser la végétation naturelle
notamment ligneuse dans les zones encore non perturbées (aire protégée) en comparaison
avec les zones perturbées (aires non protégées) de cette réserve. La répartition spatiale ainsi
que la structure de la végétation ont été étudiées suivant le gradient géomorphologique
(plateaux, glacis, plaines, vallées) et à partir des relevés de végétation d’une superficie de
2 500 m² chacun. L’application de l’analyse factorielle des correspondances sur les matrices
relevés × espèces ligneuses a permis d’identifier 10 groupements végétaux dont 4 en milieux
non perturbés (G1, G2, G3, G4) et 6 en milieux perturbés (G5, G6, G7, G8, G9 et G10).
Les groupements végétaux sur les unités humides ont une richesse spécifique plus élevée dans
les deux milieux, mais avec une tendance plus importante en milieux perturbés. Cependant, le
recouvrement, la densité et la surface terrière des différents groupements végétaux sont de
façon générale plus élevés en milieux non perturbés qu’en milieux perturbés.
Mots clés : végétation ligneuse, Biodiversité, géomorphologie, Fina, Mali.
Chapter IV: plant communities’ undisturbed and disturbed study of the biosphere
reserve of the ‶boucle du Baoulé″in Mali. Fina reserve case.
Abstract
The Fina reserve is subject to human disturbances. These disturbances seem to be generalized.
This study proposes itself to provide the characteristics of the natural ligneous vegetation
mainly in the areas which are not disturbed (entirely protected area) in comparison with the
disturbed area (unprotected area) in this reserve. The spatial distribution and vegetation
structure were studied along the geomorphological gradient (tray, valley, plain and glaze) a
part from vegetation surveys based on 2 500 m² samples. Factorial correspondence analysis
applied to samples x ligneous species matrix has led to 10 floristic groups among which 4 in
protected area (G1, G2, G3, G4) and 6 in unprotected area (G5, G6, G7, G8, G9 and G10).
Floristic groups on the humid units are specifically richer what ever the area is, but with a
stronger tendency in unprotected area. However, the recovery, the density and the basal area
of the different plant groups are generally more important in protect area.
Key words: ligneous vegetation, biodiversity, geomorphology, Fina, Mali.
100
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
Introduction
Les réserves de biosphère sont des aires protégées de conservation de la biodiversité régies
par un statut juridique particulier (législation et réglementation forestière). Face à la
régression de la biodiversité dans les espaces soumis aux activités anthropiques, les aires
protégées constituent actuellement des sites refuges pour les espèces (Kokou et al., 2005). En
dehors de leur rôle de conservation de la diversité biologique, ces aires procurent des revenus
substantiels aux populations locales à travers des activités agricoles au sens large et l’usufruit
(Menoni et al., 2003).
La boucle du Baoulé est la seule réserve de biosphère du Mali. Elle comprend trois réserves
de faune : Konsambougou, Badinko et Fina. Le caractère diversifié de ses paysages et de sa
biodiversité animale et végétale en fait un site d’intérêt écologique et économique. La
diversité écosystémiques au sein de cette réserve est capitale pour assurer la conservation des
espèces qui disparaissent dans les milieux adjacentes. La disparition des espèces constatées à
l’échelle internationale (Grime, 2002), est un motif important pour explorer les milieux qui
bénéficient encore de mesures de protection afin d’apprécier la structuration des
communautés végétales et de leur diversité biologique (Wittig et al., 2002).
C’est dans cette optique qu’est menée la présente recherche dans la réserve de Fina. Elle a
pour objectif de contribuer à la caractérisation de la végétation des sites protégés (non
perturbés) et non protégés (perturbés). Nous avons émis l’hypothèse que, la géomorphologie
et l’action anthropique influencent la répartition spatiale des espèces et la structuration des
groupements végétaux des strates ligneuses dans la réserve. Pour répondre à cette hypothèse,
nous avons posé les questions suivantes:
(1) Quels sont les groupements végétaux des milieux protégés (non perturbés) et non protégés
(perturbés) ?
(2) Quelle est la richesse spécifique de chaque groupement ? Quelles sont les caractéristiques
structurales de ces groupements végétaux ?
(3) Quelles sont les relations entre ces groupements végétaux et les caractéristiques du milieu
et que retenir de la comparaison entre les groupements végétaux des milieux protégés (non
perturbés) et non protégés (perturbés) dans la réserve et dans d’autres régions africaines?
En effet, la caractérisation des écosystèmes et des communautés d’espèces dans la réserve de
Fina après plusieurs années de protection, est déterminante pour évaluer non seulement
l’importance de la zone protégée (aire centrale) dans le maintien et la pérennisation de la
biodiversité mais aussi l’influence des activités anthropiques à la périphérie (transition et
tampon).
IV.1. Matériel et méthodes
Si de nombreux travaux portent sur la végétation de la zone soudanienne, rares jusqu’alors
sont ceux consacrés à la région du Baoulé. Après les observations globales du Projet RURGS
(1982) et de Maïga et al. (1996), seule l’étude réalisée par Nasi (1994) comporte la mise en
101
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
évidence des groupements végétaux objet de cette étude et leur description dans le centre
régional d’endémisme soudanien du Mali qui couvre en partie la région du Baoulé. En effet,
nos travaux ont concerné la végétation de la réserve de Fina (figure II.1 du chapitre II) située
dans le bassin du fleuve Sénégal.
Les relevés phytosociologiques, réalisés dans le chapitre II, ont servi à déterminer les
différents groupements végétaux. Etant donné que nous nous sommes intéressés sur les
ligneux, nous avons retenu seulement les données floristiques de la strate ligneuse. Les
matrices étaient constituées de 89 espèces × 64 relevés pour les milieux non perturbés et 117
espèces × 80 relevés pour les milieux perturbés ont été soumises a un traitement multivarié du
type DCA. Ces deux milieux ont été préalablement discriminés à partirs d’une ordination de
type CA. La méthode de classification hiérarchique ascendante a été utilisée pour discriminer
les groupes de relevés ainsi que l’analyse discriminante pour la qualité de classement des
relevés dans les différents groupes obtenus.
Les espèces ligneuses caractéristiques des groupements ligneux ont été déterminés par la
méthode d’évaluation de la valeur indicatrice des espèces (Indval) de Dufrêne & Legendre
(1997), basée sur la fidélité et la constance des espèces et qui assigne une valeur indicatrice à
chaque espèces dans les groupes de relevés. L’espèce ligneuse est considérée comme
caractéristique d’un groupement végétal ligneux lorsque sa valeur indicatrice y est maximale
et son lien avec ce groupement selon le test de Monte Carlo est statistiquement significatif
(p< 0,05). Les groupements ligneux ont été nommés par les espèces statistiquement
significatives et ayant les valeurs indicatrices les plus élevées parmi les caractéristiques.
Une classification synsystématique des groupements a été faite sur la base des travaux
phytosociologiques conduits dans la végétation ouest africaine.
Les types biologiques des groupements végétaux ont été illustrés à l’aide de spectres bruts et
pondérés incluant l’importance des recouvrements.
La similarité floristique entre les groupements a été calculée à partir de l’indice de Sørensen.
La richesse floristique ainsi que les paramètres de structure diamètre moyen (DBH ≥ 10 cm)
et surface terrière (St en m²/ha) et densité moyenne (D en nombre d’individus par hectare) ont
été calculés (Formules en chapitre II). Des analyses de variance ANOVA ont été appliquées
sur ces paramètres pour comparer les groupes des milieux perturbés et non perturbés. Afin de
différencier les groupements, un test de comparaison multiple des moyennes (Test de Tukey
HSD, Honest Signifiant Difference) a été appliqué sur les probabilités significatives.
Le programme CANOCO (Ter Braak a été utilisé pour l’analyse DCA et celui de PcOrd a été
utilisé pour calculer la valeur Indicatrice des espèces et pour choisir les espèces les plus
caractéristiques. Le programme Statistica for Windows (Satasoft Inc, 2003) a été utilisé pour
effectuer l’analyse discriminante et les analyses ANOVA.
102
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
IV.2. Résultats
IV.2.1. Individualisation par milieux des relevés
1.0
La matrice brute soumise à l’analyse factorielle des correspondances (CA) comporte 144
relevés × 139 espèces. Les résultats sur la carte factorielle montrent (figure IV.1) une
distinction nette entre les relevés des milieux non perturbées ou référence au nombre de 64 et
ceux des milieux perturbées au nombre de 80 relevés. Ces premiers résultats bruts nécessitent
une analyse partielle de chaque milieu afin de mettre en évidence les groupements végétaux.
Milieux perturbés
Milieux non perturbés
5
1
103
68
20
4
106 123
115
105
127
55
114
116107
36
104
2 7
126
6
117
122
53
113
5856
24
120
70
12
111
11 132
118
929 33
31
45
38
52
112
128125
47
109124
8844
63
119 108110
98
49
121
10199
42
15
41
93
97
74
46
32
8751
27
35
48
90
86
59
75
83
6430
84
37
54
18
39
9162 69
21
89 29
100
880
66
10
57
95
50
40
17
72 73
43
67
102
96
26
130
94
16
131
25
78
82
65
13
79 28
85
3422
129
61
71
76
14 23 81
77
60
-0.5
19
-0.6
1.0
Figure IV.1. Plan factoriel (CA) représentant les groupes de végétation des milieux
perturbés (zone tampon + zone de transition) et des milieux non perturbés (zone de référence).
Le tableau IV.1 montre que les quatre premiers axes expliquent 20,7°% de la variance totale
et met en évidence la dispersion des informations sur les axes factoriels.
Tableau IV.1. Valeurs de la variance de la composition floristique expliquée par les quatre
premiers axes de la CA.
Axes
1
2
3
4
Totale inertie
Valeurs propres
0,32
0,28
0,25
0,20
5,16
Pourcentage de la
6,3
11,8
16,8
20,7
variance cumulée
IV.2.2. Groupements végétaux des milieux non perturbés
IV.2.2.1. Individualisation des groupements
La matrice brute formée de 64 relevés et de 89 espèces ligneuses (tableau synthétique des
groupes floristiques en annexe IV.1) soumise à la DCA (Detrended Correspondance
Analysis), donne les plans factoriels des relevés (figure IV.2).
103
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
La variance ou l’inertie (tableau IV.2) absorbée respectivement par les axes 1, 2, 3 et 4 est de
29,8 %, les deux premiers axes en absorbent 21,2 %. Cela semble indiquer que les
représentations présentées ont l’inconvénient de ne pas tenir compte de 70,2 % de la
variabilité des tableaux de données de base des milieux non perturbés. Les valeurs propres des
deux premiers axes montrent que nos groupements sont proches, en effet, plus on a des
valeurs propres proches les unes des autres, plus le lien entre relevés, c'est-à-dire la
composition floristique et les caractéristiques environnementales sont proches (Ter Braak &
Smilauer, 1998). La faible variance de l’information totale des données serait liée au fait que
les conditions écologiques sur les unités géomorphologiques qui conditionnent les principaux
types de sols ne forment généralement pas de grands blocs bien distincts. Ce qui aurait une
faible influence sur la distribution des espèces. La répartition de la variance totale des 89
espèces dominées par l’élément soudanien de base pourrait expliquer également cette faible
variance.
Tableau IV.2. Valeurs de la variance de la composition floristique expliquée par les quatre
premiers axes de la DCA.
Axes
1
2
3
4
Totale inertie
Valeurs propres
0,35
0,24
0,17
0,07
2,81
Longueur des gradients
2,53
2,40
2,14
1,4
% variance cumulée
12,6
21,2
27,3
29,8
104
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
: G1; : G2; : G3; O: G4.
Figure IV.2. Analyse factorielle des correspondances redressées (DCA) sur la matrice 64
relevés x 89 espèces. ; G: Groupements végétaux.
L’analyse de la figure IV.2 permet de distinguer suivant les axes 1 et 2, 4 groupes de relevés.
Au sein de certains groupes, on observe des agrégats bien compacts. A l’exception du groupe
G1 situé à l’extrême gauche de la figure, les relevés des autres groupes se mélangent plus ou
moins. C’est là où intervient l’analyse factorielle discriminante (AFD) pour réaffecter des
relevés vers d’autres groupements.
IV.2.2.3. Interprétation écologique des axes factoriels
Axe 1. Sur le coté positif de l’axe 1 des abscisses sont distribuées les relevés (G1) situés dans
les vallées. Parmi ceux-ci, 2 relevés (4 et 18) correspondent à une cuvette entourée de collines
gréseuses à l’ouest et au sud, et d’un écoulement d’eau débutant à l’ouest pour progresser vers
l’est. C’est une station qui continue pour déboucher sur une plaine formant un bassin de
réception donc une vallée très large ressemblant à une galerie forestière. Sur ce même coté
positif de l’axe 1 sont répartis les relevés de plateaux (G2). Certains des relevés (39, 41, 45 et
50) de G2 débouchent sur une dépression et sur une unité de glacis près de la piste qui va vers
le village de Madina à la limite entre la zone de référence et la zone de tampon sur les ruines
d’un village ‘’Fina tomo’’ abandonné il y’a 50 ans. Cette situation particulière serait
certainement la cause de mélange entre les espèces au niveau de ces unités homogènes. En
outre, ces relevés présentent à certains endroits de leur surface horizontale, de cuirasse
temporairement inondée pauvre en végétation ligneuse avec des sols nus et le plus souvent
parsemée de termitières.
Le coté positif de l’axe 1 regroupe également les relevés situés sur glacis (G4). Les espèces
des relevés situés sur cette unité sont en mélange non seulement avec celles des relevés de
plateaux mais aussi avec des espèces des relevés de plaines.
Ce premier axe serait influencé par la dispersion des espèces liées à la position topographique
et aux ressources en eau qui présentent une forte contribution à cet axe. Il représente le
gradient d’humidité. Les espèces comme Diospyros mespiliformis, Mitragyna inermis
présentes sur cet axe sont liées aux stations à meilleur bilan hydrique des bas-fonds. C’est au
niveau de cet axe que les espèces compagnes telles que Oxytenanthera abyssinica, Ziziphus
mauritiana, Combretum micranthum sont abondantes et qui sont caractéristiques aussi des
milieux humides.
Axe 2. Sur le coté positif de cet axe sont distribuées des relevés de vallées comprenant des
espèces qui sont en mélange à certains endroits avec les espèces de relevés de plaine. C’est sur
cet axe que sont distribuées des relevés situés sur des plaines (G3). Les unités sont dominées
par des sols limono sableux ou limono argileux. C’est au niveau de ces relevés situés sur cet
axe qu’il y a une forte régénération de Terminalia macroptera, de Combretum glutinosum qui
105
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
abondent généralement sur les milieux souvent perturbés. Cet axe correspondrait au gradient de
perturbations anthropiques.
La nécessité d’apprécier la dispersion des relevés des groupements ainsi que la qualité de
classement des individus relevés dans les différentes unités et la représentativité des groupes
s’imposait. A cet effet, une analyse factorielle discriminante a été réalisée. Les résultats
consignés dans le tableau IV.3 montrent qu’un relevé du groupement 4 a été transféré au
groupement 3. Les relevés sont à 97,95 % bien classés. Dans l’ensemble les groupes sont bien
formés.
Tableau IV.3. Qualité de classement des relevés dans 4 groupements (G) identifiés par
l’analyse factorielle de correspondance globale, en lignes classifications observées, en
colonnes classifications prévues.
G_1:1
G_2:2
G_3:3
G_4:4
Groupe N° Taux de bien classé (%)
G_1:1
G_2:2
G_3:3
G_4:4
Total
100
100
100
93,75
97,95
11
0
0
0
11
0
10
0
0
10
0
0
15
1
16
0
0
0
23
23
IV.2.2.4. Caractérisation floristique des groupements végétaux individualisés
La matrice diagonalisée (tableau IV.4) selon les 4 groupes de relevés individualisés, suivant la
DCA et l’analyse discriminante, permet de mettre en évidence quatre groupements végétaux :
- Le groupe G1 (photo IV.1) est caractérisé par des espèces des groupes écologiques de
vallées (bas fonds) dominés par des sols limono argileux temporairement inondés à certains
endroits. La végétation est de type forêt claire. C’est un groupement à Ziziphus mauritiana,
Diospyros mespiliformis et Borassus aethiopum. Ces espèces représentent à elles seules plus
de 40 % du spectre floristique (figure IV.3) calculé sur la base du recouvrement moyen
(densité moyenne des espèces rapportées à la densité moyenne du groupe floristique). Elles
sont accompagnées entre autres par Crossopteryx febrifuga, Acacia seyal, Combretum
micranthum et Ostryoderris chevalieri. C’est un groupe composé par un mélange d’espèces
de vallée et de plateau. L’axe des abscisses et ordonnées positives de ce groupe est
représentatif du gradient d’humidité, comme le montre non seulement la distribution de ces
relevés mais aussi la présence des espèces hydrophiles comme Mitragyna inermis et
Oxytenanthera abyssinica dans les relevés du groupe. La richesse floristique moyenne est de
21 espèces par 2 500 m2. La densité moyenne est de 495 tiges/ha réparties entre en moyenne
50 espèces, 38 genres et 24 familles.
- Le groupe G2 (photo IV.2), correspond aux unités de végétation de type savane boisée à
arborée sur plateau en transition entre vallée et glacis dominé par des sols limono argileux
avec une forte proportion de gravillons. Les espèces comme Dombeya multiflora,
Stereospermum kunthianum, Boscia angustifolia, Cassia sieberiana constituent les espèces
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Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
caractéristiques et exclusives de ce groupe avec 55 % du spectre floristique (figure IV.3). Les
espèces compagnes sont entre autres Cordyla pinnata, Albizzia chevalieri, Terminalia
macroptera, Tamarindus indica en touffes isolées sur les termitières, Combretum velutinum,
Detarium microcarpum entre autres. La richesse floristique moyenne de cette unité est de 16
espèces sur 2 500 m2 et la densité moyenne est de 780 tiges/ha, réparties entre 54 espèces, 42
genres et 23 familles.
- Le groupe G3 (photo IV.3), correspond aux unités de végétation de type savane arborée
situées sur des plaines et vallées dominées par des sols limono argileux. Il est caractérisé
exclusivement par Lonchocarpus laxiflorus, Annona senegalensis. Ces espèces représentent
environ 44 % du spectre floristique (figure IV.3). Les compagnes sont entre autres Daniellia
oliveri, Prosopis africana, Dichrostachys cinerea, Securidaca longipedunculata, Entada
sudanica. La densité moyenne de l’unité est de 636 tiges/ha, réparties entre 58 espèces, 43
genres et 26 familles avec un nombre moyen de 21 espèces sur 2 500 m2.
- Le groupement G4 (photo IV.4), est caractérisé par Combretum ghasalense, Grewia
flavescens, Terminalia albida, Ekebergia senegalensis. Les espèces compagnes, sont entre
autres Isoberlinia doka, Prosopis africana, Burkea africana, Piliostigma reticulatum, Entada
sudanica qui forment en général une strate arborée clairsemée sur les endroits humides de
l’unité proche des plaines avec un spectre floristique important (figure IV.3). C’est un groupe
de savane arborée à arbustive sur des glacis avec une forte exposition de cuirasse à certains
endroits. C’est au niveau de ce groupe qu’il y a beaucoup d’espèces dont la majorité est
indifférente. La richesse floristique moyenne est de 24 espèces sur 2 500 m2 tandis que la
densité moyenne de l’unité est de 489 tiges/ha réparties entre 66 espèces, 48 genres et 26
familles.
Photo IV.1 (12/09/07). Unité de vallée (G1).
Photo IV.2 (14/09/07). Unité de plateau (G2).
Photo IV.3 (14/09/07). Unité de plaine (G3).
Photo IV.4 (12/09/07). Unité de glacis (G4).
107
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
Tableau IV.4. Tableau phytosociologique simplifié des groupements végétaux (G1, G2, G3,
G4) des milieux non perturbés. Indval : Valeur indicatrice; p : test de Monte Carlo ; CP :
Coefficient de présence ; RM : Recouvrement moyen ; TD : Type de diaspore, TB : Type
biologique ; TDG : Type de distribution géographique.
Rubiaceae
Combretaceae
Poaceae
Sterculiaceae
Anacardiaceae
Combretaceae
Combretaceae
Rubiaceae
Celastraceae
Fabaceae
Combretaceae
Rubiaceae
Mimosaceae
Euphorbiaceae
Groupements végétaux
Nombre de Relevés
Surface (m²)
Nombre d'espèces
Espèces caractéristiques de G1 IndVal
p
Ziziphus mauritiana
77,2
0,001
Diospyros mespiliformis
52,5
0,001
Borassus aethiopum
43
0,001
Espèces compagnes
Crossopteryx febrifuga
35
0,018
Combretum micranthum
42,6
0,017
Oxytenanthera abyssinica
30,8
0,032
Sterculia setigera
34,2 0,0411
Lannea microcarpa
14.3 0.3333
Anogeissus leiocarpus
26,2 0,4184
Terminalia laxiflora
22,6 0,1672
Grewia mollis
21,1 0,2122
Maytenus senegalensis
10,3 0,4955
Ostryoderris chevalieri
10,5 0,7277
Combretum velutinum
11,8 0,6406
Mitragyna inermis
4,2
0,10
Acacia senegal
5 0,6096
Hymenocardia acida
13,2 0,2472
Familles
Dipterocarpaceae
Bignoniaceae
Caesalpiniaceae
Familles
Caesalpiniaceae
Mimosaceae
Mimosaceae
Mimosaceae
Combretaceae
Fabaceae
Bombacaceae
Rhamnaceae
Fabaceae
Euphorbiaceae
Mimosaceae
Opiliaceae
Anacardiaceae
Verbenaceae
Verbenaceae
Caesalpiniaceae
Annonaceae
Caesalpiniaceae
Capparidaceae
Espèces caractéristiques de G2
Dombeya multiflora
Stereospermum Kunthianum
Cassia sieberiana
Espèces compagnes
Cordyla pinnata
Acacia macrostachya
Albizia chevalieri
Entada sudanica
Terminalia macroptera
Pterocarpus erinaceus
Bombax costatum
Ziziphus mucronata
Feretia apodanthera
Securinega virosa
Prosopis africana
Opilia celtidifolia
Lannea acida
Vitex doniana
Vitex cuneata
Tamarindus indica
Hexalobus monopetalus
Detarium microcarpum
Boscia angustifolia
Familles
Rhamnaceae
Ebenaceae
Agavaceae
G1
11
2500
21
G2
10
2500
16
G4
23
2500
26
CP RM CP RM CP
0,9
I
IV 1,35 I
I
0,9
I
III 0,5
I
III 0,7
RM CP
0,23 I
0,31
0,31 I
II
III
II
II
IV
IV
II
I
I
II
I
I
II
I
I
II
I
I
0,04
1,27
0,04
0,23
V
I
II
II
II
II
4,6
0,04
1,88
0,31
0,35
0,96
I
0,23
0,75 II 0,49
1,85 I 0,09
0,65 I 0,49
0,15 I 0,04
2,55 I 0,36
6,55 IV 6,77
3,15 I
1,4
0,05 I 0,04
0,6
1,65
1,55 II 0,8
0,1
0,9
0,35
IndVal p
CP RM CP RM
34,6
0,001 II 3,2 III 6,26
57,1
0,001 II 0,7 III 6,40
35,3
0,013 I
0,1 II 6,13
44,4
0,021 I
31,3 0,1662 II
21,6 0,0701 II
33,9 0,0511 I
23,5
0,967 IV
26,1 0,7307 V
13,8 0,2883
29,9 0,0591 I
31,8 0,0911
25,3 0,0971 I
23,6 0,1381 I
12,5 0,2943 1
24 0,3383 II
8,3 0,4144 I
8,3 0,4144
10,4 0,4454 I
11,4 0,4935 I
6,1 0,8999 I
4,2 0,10
I
108
G3
16
2500
21
0,3
0,4
0,7
1,5
2,1
5,8
0,4
0,1
0,1
0,1
2,1
0,1
0,1
0,3
0,1
0,3
III
II
II
III
III
III
II
I
III
I
I
I
II
I
II
II
I
I
II
0,68
3,09
2,04
2,00
3,40
3,09
0,68
0,27
1,72
0,09
0,04
0,09
2,18
0,5
1,72
1,68
0,27
3,45
3,0
CP
I
I
I
I
I
I
IV
III
II
I
II
III
I
I
RM
0,07
0,13
0,33
0,06
0,13
0,13
0,07
0,33
0,06
0,13
0,2
0,06
0,00
0,07
RM CP RM
1,19 I 0,07
0,27 I 0,33
II
V
0,77
9,23
III
V
0,4
0,13
IV
V
IV
V
1,15
15,2
6,73
3,35
II
3,73
III
1,01
II
IV
V
IV
II
IV
II
I
0,07
0,13
0,2
0,27
0,2
0,33
0,27
0,13
II
1,8
III
0,07
II
II
0,27
0,2
I
0,07
II
II
I
0,31
1,42
0,04
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
Fabaceae
Capparaceae
Combretaceae
Mimosaceae
Erythrina senegalensis
Maeria Crassifolia
Terminalia avicennioides
Albizia lebbeck
Familles
Fabaceae
Annonaceae
Polygalaceae
Olacaceae
Rubiaceae
Combretaceae
Logoniaceae
Espèces caractéristiques de G3
Lonchocarpus laxiflorus
Annona senegalensis
Securidaca longepedunculata
Espèces compagnes
Ximenia americana
Crossopteryx febrifuga
Combretum nigricans
Strychnos innocua
Mimosaceae
Caesalpiniaceae
Anacardiaceae
Vitaceae
Combretaceae
Rubiaceae
Caesalpiniaceae
Rubiaceae
Fabaceae
Moraceae
Fabaceae
Caesalpiniaceae
Entada sudanica
Daniellia oliveri
Lannea velutina
Cissus populnea
Combretum lecardii
Gardenia ternifolia
Bauhinia rufescens
Gardenia erubescens
Afromosia laxiflora
Ficus iteophylla
Pterocarpus lucens
Piliostigma tonninghii
Familles
Combretaceae
Rubiaceae
Combretaceae
Meliaceae
Caesalpiniaceae
Logoniaceae
Mimosaceae
Caesalpiniaceae
Sapotaceae
Sapotaceae
Apocynaceae
Caesalpiniaceae
Mimosaceae
Asclepiadaceae
Rubiaceae
Araliaceae
Espèces caractéristiques de G4
Combretum ghasalense
Grewia flavescens
Terminalia albida
Ekebergia senegalensis
Espèces compagnes
Piliostigma reticulatum
Strychnos spinosa
Acacia ataxacantha
Isoberlinia doka
Sarcocephalus esculentus
Vitellaria paradoxa
Saba senegalensis
Burkea africana
Dichrostachys cinerea
Gymnosporia senegalensis
Grewia bicolor
Cussonia barteri
Mimosaceae
Acacia nilotica
4,2 0,10
III
4,2 0,10
24,5 0,0911 I
6,2 0,3153
1,4
0,1
I
II
I
0,04
0,36
0,27
IndVal p
CP RM CP RM
50,7
0,007 I
0,4
I 0,05
38,3
0,008 I
0,1
48,9
0,013
I 0,32
43,5
40,7
19,2
23,6
0,015
0,013
0,049
0,043
II
II
33,9
9,4
10,6
25,4
9,6
26,2
8,3
14,7
7,2
3,5
13
17,5
0,0511
0,7998
0,5135
0,1702
0,4314
0,1632
0,4184
0,5415
0,6547
0,7588
0,2202
0,3143
I
I
II
I
I
II
I
II
I
II
0,7
0,8
1,5
0,05
0,4
0,1
0,3
0,4
0,35
0,65
0,05
0,45
I
I
8,3
109
0,041
0,044
0,0411
0,044
0,1101
0,2713
0,2002
0,6056
0,1311
0,2362
0,2432
0,3093
RM CP RM
0,65 I 0,07
1,77 I 0,27
1,23 I 0,26
II
II
II
0,68
0,49
1,73
II
III
V
I
0,92
0,42
8,12
1,15
III
I
II
II
2,0
0,05
0,36
0,63
II
0,59
II
I
I
I
I
0,09
0,05
0,27
0,09
0,36
IV
III
II
II
II
III
I
II
II
I
I
II
1,15
1,73
0,5
0,5
0,35
0,62
0,08
0,58
0,35
0,23
0,27
0,73
II
I
I
0,4 I
0,6 I
0,35 I
II
0,32 II
0,05 II
I
0,5 II
I
0,3
0,09
1,95 III
1,45 IV
0,05
0,36 II
I
II
I
I
0,4074 I
I
II
0,35 II
1,6 I
1,8 II
0,3
0,05
0,13
0.07
0,2
CP
III
III
III
IndVal p
CP RM CP RM CP
68,3
0,001
I
0,27 I
35
0,018 I
0,05
II
52,3
0,004
21,4
0,041
II
0,31
21,4
35,3
34,2
40,7
16,7
10
15,5
10,2
16,8
13,3
26,5
6,2
I
I
II
0,04
0,23
II
0,1
II
0,06
II
II
I
II
0,13
0,33
0,13
0,2
I
I
0,13
0,13
I
0,06
RM CP
0,46 III
1,42 III
II
III
RM
0,4
0,26
0,13
0,33
0,69
1,69
0,08
0,09
0,46
0,13
0,13
0,26
0,06
0,2
0,33
0,4
0,2
0,26
0,4
0,2
III
III
II
III
I
II
II
0,81 IV
1,27 IV
II
0,58 IV
II
I
0,06
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
100%
Spectre floristique (%)
Autres
Autres
Autres
Autres
D.c
I.d
P.a
B.af
A.ma
L.a
G.f
A.S
E.s
C.g
80%
C.f
A.c
60%
B.a
40%
C.p
Z.m
C.s
C.m
20%
O.ch
A.s
D.m
0%
G1
D.o
A.s
L.la
S.lo
D.mu
S.k
T.i
D.mi
G2
G3
G4
Figure IV.3. Spectre floristique des 4 groupes de végétation ligneuse.
Z.m: Ziziphus mauritiana, B.a: Borassus aethiopum, D.me: Diospyros mespiliformis, O.ch:
Ostryoderris chevalieri, A.s: Acacia seyal, C.f: Crossopteryx febrifuga , D.mi: Detarium
microcarpum, T.i: Tamarindus indica, S.k:Stereospermum Kunthianum, D.m: Dombeya
multiflora, C.s: Cassia sieberiana, Cp:Cordyla pinnata A.c: Albizzia chevalieri, L.a: Lannea
acida,E.k:Ekbergia senegalensis, A.ma: Acacia macrostachya, C.g: Combretum ghasalense, I.d:
Isoberlinia doka, S.lo: Securidaca longipedunculata ,P.a:Prosopis africana, A.s: Annona
senegalensis, L.la: Lonchocarpus laxiflorus, D.c: Dichrostachys cinerea, B.af: Burkea africana.
IV.2.2.5. Analyse de la diversité des groupements végétaux des milieux non perturbés
L’analyse de la variation de la diversité par unité géomorphologique révèle que l’indice de
diversité de Shannon est plus élevé dans les groupements végétaux G4 sur glacis et G1 en
vallées de valeur respectivement égale à 2,09 et 1,69 que dans les groupements G2 sur les
plateaux 1,57 et G3 sur plaine 1,45. L’indice d’équitabilité de Piélou est de 0,95 dans les
groupements végétaux de glacis et de plaine légèrement supérieur à celui des plateaux 0,94 et
inférieur à celui des vallées 0,96.
IV.2.2.6. Caractéristiques structurales des groupements végétaux des milieux non
perturbés
- Structure verticale
Pour l’ensemble des quatre groupements végétaux, les spectres sont représentés en
figure IV.4. La liste des principales espèces par groupement est consignée dans le tableau
synthétique en annexe 3. Les mégaphanérophytes (MgPh) arbres de plus de 30 m ne sont pas
représentés eu égard à leur rareté. Ces mégaphanérophytes sont seulement présentes dans le
groupement G1. Les mésophanérophytes (MsPh) de hauteur comprise entre 8 et 30 m sont les
plus abondants dans le groupement situé sur les glacis (G4) et à proportion presque égale sur
plateau (G2) et sur vallée (G1). Par contre les microphanérophytes (McPh) sont plus
nombreux sur plaine (G3). C’est dans ces mêmes plaines qu’il y a plus de régénérations.
110
Strate
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
Phgr
G4
NnPh
G3
MsPh
G2
McPh
G1
0
10
20
30
40
50
60
Pourcentage
Figure IV.4. Spectre biologique des 4 groupes de végétation ligneuse.
MsPh: Mésophanérophytes, McPh: Microphanérophytes; NPh: Nanophanérophyte,
Phgr : phanérophytes grimpants.
- Structure horizontale
De l’analyse de la Figure IV.5 et du tableau IV.5, il ressort que les caractéristiques
dendrométriques pour les arbres (hauteur ≥ 8 et diamètre ≥ 10 cm) varient de façon hautement
significative d’un groupement à l’autre par rapport aux paramètres diamètre moyen et surface
terrière (p < 0,01) et significative pour le paramètre densité (p < 0,05). Le groupement
végétal G1 localisé sur les vallées avec comme espèces dominantes Anogeissus leiocarpus
(B1) et Terminalia macroptera (B2) présente la plus grande surface terrière et le plus grand
diamètre moyen. C’est ce groupement qui a également la plus forte densité moyenne. Il se
différencie nettement du groupement G2 des plateaux dominés par Bombax costatum (A1) et
Terminalia macroptera (A2) qui présentent à la fois une surface terrière moyenne et le
diamètre moyen faibles. Cependant, le groupe à une densité moyenne légèrement plus
importante que celui du groupement végétal G4 sur les glacis dominé surtout par Terminalia
macroptera (C1) et Acacia seyal (C2).
Tableau IV.5. Paramètres de structure (diamètre moyen d ≥ 10 cm ; surface terrière moyenne
G en m²/ha et densité moyenne D en nombre d’individu par hectare) des 4 groupements des
milieux non perturbés.
Groupes
Diamètre moyen (d) Surface terrière (G) Densité moyenne (D)
33,37 ± 6,05a
10,58 ± 1,96a
90,66 ± 40,60a
G1
22,67 ± 5,75b
6,94 ± 2,14b
64 ± 36,39b
G2
29,69± 7,95b
8,64 ± 3,73a
60 ± 35,68ab
G3
27,61±6,57ab
7,51 ± 1,68a
54,5 ± 26,40b
G4
Test de
dll= 3 ; F= 4,37 ;
dll= 3 ; F= 5,28 ;
dll= 3 ; F= 3,64;
Significativité
p = 0,006
p = 0.003
p = 0.023
Sur la même colonne, les valeurs portant les lettres différentes sont significativement différentes pour
le test ANOVA au seuil α= 5%. Une même lettre (a ou b) indique une différence non significative de la
valeur du paramètre considéré entre les groupes pour le test ANOVA au seuil α= 5%. Les deux lettres
combinées ab montrent aucune différence de la valeur du paramètre à la fois pour les lettres a et b
entre les groupes considérés pour le test ANOVA au seuil α= 5%.
111
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
G2 (plateau)
A1: Bombax costatum
A2: Terminalia macroptera
A3: Feretia apodanthera
Dombeya multiflora
Stereospermum Kunthianum
Boscia angustifolia
Cassia sieberiana
Gardenia erubescens
Tamarindus indica
Albizzia chevalieri
Feretia apodanthera
Combretum velutinum
Hexalobus monopetalus
Piliostigma thonningii
Lannea velutina
Burkea africana
Cordyla pinnata
Hymenocardia acida
Vitex doniana
G1 (vallée)
B1 : Anogeissus leiocarpus
B2 : Terminalia macroptera
B3 : Combretum nigricans
Ziziphus mauritiana
Diospyros mespiliformis
Borassus aethiopum
Crossopteryx febrifuga
Ostryoderris chevalieri
Combretum micranthum
Terminalia laxiflora
Maytenus senegalensis
Sterculia setigera
Guiera senegalensis
Combretum niorense
Dichrostachys glomerata
Pterocarpus lucens
Mitragyna inermis
G4 (glacis)
C1 : Terminalia macroptera
C2 : Acacia seyal
C3 : Combretum glutinosum
Combretum ghasalense
Grewia flavescens
Grewia mollis
Terminalia albida
Ekebergia senegalensis
Gardenia ternifolia
Entada sudanica
Landolphia senegalensis
Piliostigma reticulatum
Boscia salicifolia
Securinega virosa
Cissus populnea
Terminalia avicenioides
Prosopis africana
Isoberlinia doka
G3 (plaine)
D1 : Prosopis africana
D2 : Daniellia oliveri
D3 : Acacia macrostachya
Annona senegalensis
Lonchocarpus laxiflorux
Securidaca longipedunculata
Dichrostachys cinerea
Gardenia ternifolia
Entada sudanica
Saba senegalensis
Piliostigma reticulatum
Boscia salicifolia
Securinega virosa
Cissus populnea
Terminalia avicenioides
Combretum velutinum
Isoberlinia doka
Figure IV.5. Répartition des 4 groupements végétaux ligneux (liste des espèces
caractéristiques des groupes floristiques) en fonction des caractéristiques géomorphologiques
des milieux non perturbés et de la surface terrière. Les espèces en gras constituent les espèces
caractéristiques des groupes floristiques, les espèces en lettres numérotées constituent les
espèces dominantes par strate.
IV.2.2.7. Groupes écosociologiques des groupements végétaux des milieux non perturbés
La classification des quatre groupements végétaux identifiés dans les syntaxons supérieurs
donne 2 classes, 3 ordres et 3 alliances :
- Classe des Erthropleetea africani Schmtz (1963), 1988, qui comprend l’ordre des DiospyroKhayetalia Mahamane 2005 et l’ordre de Lophretalia lanceolatae Lebrun et Gilbert 1954
avec respectivement comme alliance Diospyro-Khayion Mahamane 2005 représenté par le
112
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
groupement G1, le groupement G3 et l’alliance Isoberlinion dokae Duvignaud 1949
représenté par le groupement végétal G4.
- Classe des Hyparrhenietea Schmitz 1963) 1988 qui comprend l’Ordre des Andropogonetalia
gayani var bisquamalatii Sinsin 1993, alliance des Burkeo-Detarietion microcarpi Nasi 1994.
Ce syntaxon est représenté par le groupement végétal G2.
IV.2.3. Caractérisation des groupements végétaux des milieux perturbés
IV.2.3.1. Individualisation des groupements
L’analyse factorielle des correspondances redressées (DCA) sur la matrice 80 relevées x 117
espèces de la zone de transition donne une inertie totale de 5,33. Les valeurs propres et les
pourcentages de variance correspondant sont résumés au tableau IV.6. D’après ce tableau, les
4 premiers axes expliquent 19 % de la variance totale et mettent en évidence la dispersion des
informations sur les axes factoriels. La faible variance cumulée associée aux 4 axes pourrait
s’expliquer par la répartition non seulement de la variance totale des 117 espèces sur la même
zone géographique avec une forte dominance de l’élément base soudanien. Le même constat
est fait dans la zone de référence en milieux non perturbés. La figure IV.6 montre le
découpage de 6 groupes au sein des formations végétales individualisées (tableau synthétique
des groupes floristiques en annexe IV.2).
Tableau IV.6. Valeurs propres et pourcentage de variance expliquée par les quatre premiers
axes d’ordination de la DCA sur la matrice 80 relevés x 117 espèces.
Axes
1
2
3
4
Totale inertie
Valeurs propres
0, 40
0,25
0,19
0,16
5,33
Longueur des gradients
3,15
2,42
2,25
2,06
Pourcentage de variance cumulée
7,6
12,4
16,0
19,0
IV.2.3.2. Interprétation écologique des axes
Les relevés sont dans l’ensemble corrélés avec l’axe 1 positif et l’axe 2 positif avec une
tendance marquée des groupes G5, G6, G7 et G9 sur l’axe 2 positif et les groupes G8 et G9
sur l’axe 1 positif. Le groupe G5 isole les relevés de plaines à sols argilo-sableux et
correspondent aux champs de case cultivés en permanence à proximité des villages. C’est un
groupe composé par un mélange d’espèces de glacis et de plaines. Le G6 est constitué
de relevés qui sont répartis dans les jachères et les champs de brousse (éloignés des villages).
Ils occupent les unités de plaines et les bas fonds humides cultivés (rizières) à sols limoneux
ou limono-argileux. Les deux premiers groupes G5 et G6 constituent les formations
anthropophiles (champs et jachères) communément appelés les savanes parc.
Les groupes G7 et G8 isolent dans l’ensemble les relevés de vallées et les bas de versant des
plateaux. Les relevés de G7 sont situés dans les vallées. Les relevés de G8 sont situés le long
de l’affluent baoulé en zone de tampon et le long des berges de l’effluent Kénié. Les sols ont
une texture limono argileux dans les vallées et limono sableux avec des affleurements de
roches sur les versants des plateaux.
La végétation est respectivement de type savane boisée pour le G7 et de type galerie forestière
pour le G8. Quand au groupe G9, leurs relevés sont répartis sur les plateaux et les plaines
113
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
dégradées sur sols rocheux ou gravillonnaires avec une végétation de type savane arbustive.
Enfin, le groupe G10 est composé des relevés de glacis en mélange avec quelques relevés sur
des plaines à cuirasse exposée. Les sols de ce groupe sont limoneux sableux avec beaucoup de
gravillons à certains endroits on observe la présence de grandes termitières. La végétation est
de type savane arbustive.
L’axe 1 traduirait un gradient d’humidité du sol avec comme caractéristique, une succession
des séries écologiques des communautés suivant la dispersion des espèces liées à la variation
de la position géomorphologique et aux ressources en eau. Par contre, l’axe 2 traduirait le
gradient anthropique du fait qu’il sépare du haut vers le bas, les champs, les jachères (G5, G6)
fortement anthropisés et les zones de pâturages (espaces non cultivés) des savanes parcs
arborées à arbustives. Il reflète les activités anthropiques (pastorales et surtout agricoles) sur
la végétation.
: G5 ; : G6 ; : G7 ; : G8 ; : G9 ;
: G10
Figure IV.6. Analyse factorielle des correspondances redressée (DCA) sur la matrice 80
relevées x 117 espèces : Carte des relevés des milieux perturbés. G : Groupements végétaux.
IV.2.3.3. Analyse de la classification des relevés dans les groupements des milieux
perturbés
L’analyse factorielle discriminante appliquée sur la distribution des relevés aux différents
groupements formés dans chacune des zones a permis d’apprécier la qualité de classement des
relevés dans ces différents groupements. Les résultats consignés dans le tableau IV.7 révèlent
114
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
un taux de classement correct supérieur à 95 % dans les groupements. Les groupes G6 et G7
perdent un relevé mal classé et le groupe G8 perd 3 relevés mal classés. Les quatre autres
groupes G5, G7, G9 et G10 sont parfaitement bien formés avec 100 % de taux de bien classés.
Tableau IV.7. Qualité de classement des relevés des six groupements végétaux (G) identifiés
par l’analyse factorielle de correspondance, en lignes classifications observées, en colonnes
classifications prévues.
% Bien classé G_5:5 G_6:6 G_7:7 G_8:8 G_9:9 G_10:10
G_5:5
100
8
0
0
0
0
0
G_6:6
90
0
10
0
0
0
1
G_7:7
100
0
0
11
0
0
1
G_8:8
87,77
0
0
0
22
3
0
G_9:9
100
0
0
0
0
12
0
G_10:10
100
0
0
0
0
0
12
Total
96,29
8
10
11
22
15
14
IV.2.3.4. Caractérisation floristique des groupements végétaux des milieux perturbés
Les caractéristiques des six groupements végétaux identifiés dans la zone non protégée ont été
appréciées sur la base de leur richesse spécifique, leur spectre biologique, leur structure ainsi
que leur diversité.
- Le groupe G5 (photo IV.5) est un groupement à Terminalia avicennioides, Securidaca
longipedonculata, Dombeya multiflora. Cette dernière constitue avec Gymnosporea
senegalensis les espèces différentielles du groupe (Tableau IV.8). Le groupe est constitué par
des relevés de parc arboré dans les champs situés dans les vallées et les plaines non loin des
villages. A ces espèces caractéristiques qui représentent 17,2 % du spectre floristique (Figure
IV.7) sont associées à Acacia seyal, Piliostigma tonninghii, Vitellaria paradoxa, Borassus
aethiopum, Bombax costatum, Combretum glutinosum, Guiera senegalensis. Les espèces de
ce groupement sont le plus souvent localisées dans les bas-fonds cultivés à sols argileux
drainés. La richesse floristique moyenne des ligneux est de 16 espèces par relevé de 2 500 m².
La densité moyenne est de 375 tiges/ha réparties entre 59 espèces, 35 genres et 23 familles.
- Le groupe G6 (photo IV.6) est un groupement à Sterculia setigera, Burkea africana et
représentent 23,6 % du spectre floristique (Figure IV.7). Il est constitué par des relevés de
parc arboré dans les champs de brousse et dans les jachères situées sur les plaines souvent
humides. Ces deux espèces constituent les espèces caractéristiques du milieu (Tableau IV.8).
Les principales espèces compagnes sont Vitellaria paradoxa, Combretum glutinosum,
Terminalia macroptera auxquelles s’ajoutent entre autres : Feretia apodanthera, Tamarindus
indica, Lannea acida. L’espèce différentielle du groupe est Xeroderris stuhlmannii une espèce
caractéristique des friches et des jachères récentes avec un coefficient de présence très faible.
La richesse floristique moyenne des ligneux est de 19 espèces sur 2 500 m². La densité est de
389 individus/ha. Ce groupement comprend au total 59 espèces, 43 genres et 26 familles.
115
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
- Le groupe G7 (photo IV.7) est constitué par des relevés localisés sur les vallées et versants
des plateaux. Combretum collinum, Mitragyna inermis constituent les espèces caractéristiques
de ce groupe (Tableau IV.8) et représentent 17,93 % du spectre floristique (figure IV.7). Les
espèces ligneuses compagnes sont entre autres Combretum lecardii, Dombeya senegalensis,
Afzelia africana, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Annona senegalensis,
Isoberlinia doka, Entada sudanica. Les espèces différentielles du groupe sont Berlinia
heudelotiana et Vitex madiensis de ce groupe. La richesse floristique moyenne de ce groupe
est de 20 espèces sur 2 500 m². La densité moyenne est de 504 individus/ha, repartis entre
67 espèces, 52 genres et 28 familles.
- Le Groupe G8 (photo IV.8) est situé sur les vallées et les dépressions le long des berges de
l’effluent Kénié et l’affluent Baoulé du fleuve Sénégal. Ce groupement ripicole est caractérisé
par Diospyros mespiliformis, Daniellia oliveri, Cynometra vogelii (Tableau IV.8) et
représentent 21,4 % du spectre floristique (figure IV.7). Les espèces compagnes sont :
Oxytenanthera abyssinica, Borassus aethiopum, Sarcocephalus esculentus, Stereospermum
kunthianum, Hexalobus monopetalus, Ostryoderris chevalieri, Vitellaria paradoxa. Les
espèces différentielles du groupe sont nombreuses entre autres Sarcocepahalus esculentus,
Cissus afzelii, Sesbania sesban inféodées aux milieux humides. La densité moyenne est de
482 individus/ha repartis entre 62 espèces, 53 genres et 28 familles. Le nombre moyen
d’espèces est de 22 par 2 500 m².
- Le groupe G9 (photo V.9) comprend des relevés de savane arborée à arbustive sur les
plateaux. Le groupement mal structuré, est dominé par Guiera senegalensis, Combretum
glutinosum, Dichrostachys cinerea (tableau IV.8) avec 40,8 % du spectre floristique (figure
IV.7). Ces espèces sont en association avec Anogeissus leiocarpus, Boscia spp., Euphorbia
sudanica, Feretia apodanthera, Acacia macrostachya, Lannea velutina, Terminalia laxiflora,
Securinega virosa. C’est un groupement basal caractérisé par un syntaxon dont le cortège
floristique est appauvri, sans espèces caractéristiques ni différentielles, mais possédant des
espèces des unités supérieures comme Anogeissus leiocarpus, Prosopis africana, Entada
sudanica et Sclerocarya birrea. La densité moyenne est de 377 individus/ha repartis entre
57 espèces, 43 genres et 23 familles. Le nombre moyen d’espèces est de 19 par relevé
de 2 500 m².
- Le groupe G10 (photo IV.9) est un groupement à Combretum nigricans, Combretum
niorensis et Pterocarpus lucens (Tableau IV.8) avec un spectre floristique d’environ 44,2 %
(figure IV.7). Le groupement est composé de relevés situés sur les glacis. Les sols sont
gravillonnaires avec de la cuirasse latéritique. A certains endroits on rencontre de grandes
termitières. Les espèces compagnes sont : Piliostigma reticulatum, Acacia macrostachya,
Securinega virosa, Grewia bicolor, Combretum glutinosum, Cordyla pinnata, Terminalia sp.,
Grewia sp.. Les espèces différentielles du groupement végétal sont entre autres : Acacia
senegal, Acacia Hockii, Strychnos innocua qui sont généralement inféodés aux sols
gravillonnaires latéritiques avec un coefficient de présence de l’ordre de 20 % à 40 %. La
végétation est de type savane arbustive. La richesse floristique moyenne représente 20 espèces
116
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
sur 2 500 m², avec une densité de 426 individus/ha repartis entre 42 espèces, 37 genres et 19
familles.
Photo IV.5. (15/09/07). Champs sur
(unité de vallée-Plaine G5).
Photo IV.7 (21/09/07). Unité de vallée
versant de Plateau (G7).
Photo IV.6 (23/09/2007. Mosaïque champsjachère (unité de Plaine G6).
Photo IV.8 (12/10/07. Vallée et berge de cours
d’eau (G8).
Photo IV.9 (22/09/07). Unité de plateau (G9) Photo IV.10 (21/09/07). Unité de glacis
(G10).
117
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la
réserve de Fina au Mali.
Tableau IV.8: Tableau phytosociologique simplifié des groupements végétaux des milieux perturbés (G5, G6, G7, G8, G9, G10) des milieux
non perturbés. Indval : Valeur indicatrice; p : test de Monte Carlo ; CP : Coefficient de présence ; RM : Recouvrement moyen ; TD : Type de
diaspore, TB : Type biologique ; TDG : Type de distribution géographique.
Familles
Combretaceae
Polygalaceae
Dipterocarpaceae
Caesalpiniaceae
Caesalpiniaceae
Rhamnaceae
Combretaceae
Anacardiaceae
Mimosaceae
Mimosaceae
Rhamnaceae
Asclepiadaceae
Rubiaceae
Moraceae
Mimosaceae
Vitaceae
Familles
Sterculiaceae
Caesalpiniaceae
Sapotaceae
Combretaceae
Combretaceae
Mimosaceae
Bignoniaceae
Fabaceae
Groupements végétaux
Nombre de Relevés
Surface (m²)
Nombre moyen d'espèces
Espèces caractéristiques de G5
Terminalia avicennioides
Securidaca longepedunculata
Dombeya multiflora
Espèces compagnes de G5
Cassia sieberiana
Piliostigma thonningii
Ziziphus mauritiana
Combretum aculeatum
Lannea velutina
Acacia seyal
Acacia nilotica
Ziziphus mucronata
Gymnosporia senegalensis
Crossopteryx febrifuga
Ficus exasperata
Acacia polyacantha
Cissus populnea
Espèces caractéristiques de G6
Sterculia setigera
Burkea africana
Espèces compagnes de G6
Vitellaria paradoxa
Combretum velutinum
Terminalia macroptera
Acacia ataxacantha
Newbouldia laevis
Feretia apodanthera
118
G5
G6
8
10
2500
2500
16
CP RM CP RM
III 3,15
III 2,2
III 3,7
IndVal
73,8
56,4
56,4
p
0,001
0,001
0,001
76,3
70,5
82,2
63,5
54,6
41,3
0,001
0,001
0,001
0,002
0,003
0,003
I
II
I
II
II
V
61,7
47,9
32,7
27,9
16,7
11,1
10,2
IndVal
83,2
67,5
0,003
0,004
0,014
0,037
0,193
0,296
0,592
p
0,001
0,001
III
I
II
I
I
I
I
CP
45,4
47,2
32,3
37,2
33,3
29,9
0,007
0,006
0,044
0,016
0,036
0,05
II
4,5
II
I
0,45
0,3
II
0,3
4,5
1,5
0,9
2,15
31,4
II
I
I
II
III
0,4
0,4
0,4
0,2
5,7
0,9
0,6
I
0,1
0,05
0,3 II 0,4
0,05
0,05
0,1
I
0,1
RM CP RM
III 0,6
III 1,3
0,2
III
I
IV
II
III
III
2,0
0,3
3,1
0,9
0,3
1,3
G7
11
2500
CP RM
I
0,1
I
0,1
II
I
I
I
I
0,4
0,05
0,05
0,6
0,05
G8
22
2500
CP
I
I
I
I
I
IV
0
0,1
0,03
0,4
0,2
14
I
I
I
I 0,07 I
CP RM CP
I 0,15 I
I
0,7
I
II
I
II
0,9
0,05
0,7
I
II
0,35
0,7
G9
15
2500
26
RM CP RM
I
2,79
I
0,04
I
0,25
II
0,75
V
25,2
0,4
0,03
II
0,75
0,1
I
I
I
0,5
0,04
0,04
0,1
RM CP
0,4
I
0,02
II
2,2
II
II
I
I
3,2
0,5
0,4
0,1
RM
0,79
II
I
0,38
0,04
II
0,17
G10
14
2500
26
CP RM
I
0,04
I
II
I
0,04
0,36
0,25
I
II
0,25
3,25
I
I
0,04
0,07
I
I
0,04
0,04
CP
I
I
RM
0,04
0,21
II
1,32
III
I
I
II
3,93
0,04
0,21
0,18
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la
réserve de Fina au Mali.
Olacaceae
Caesalpiniaceae
Anacardiaceae
Moraceae
Rubiaceae
Fabaceae
Fabaceae
Familles
Combretaceae
Rubiaceae
Rubiaceae
Dipterocarpaceae
Combretaceae
Rubiaceae
Caesalpiniaceae
Rubiaceae
Annonaceae
Logoniaceae
Bombacaceae
Apocynaceae
Mimosaceae
Fabaceae
Caesalpiniaceae
Verbenaceae
Caesalpiniaceae
Caesalpiniaceae
Capparidaceae
Anacardiaceae
Familles
Ebenaceae
Caesalpiniaceae
Caesalpiniaceae
Fabaceae
Fabaceae
Ximenia americana
Tamarindus indica
Lannea acida
Ficus iteophylla
Grewia mollis
Afromosia laxiflora
Xeroderris stuhlmannii
Espèces caractéristiques de G7
Combretum collinum
Mitragyna inermis
Espèces compagnes de G7
Gardenia sokotensis
Dombeya senegalensis
Combretum lecardii
Gardenia ternifolia
Detarium microcarpum
Gardenia aqualla
Annona senegalensis
Strychnos spinosa
Bombax costatum
Saba senegalensis
Entada sudanica
Pterocarpus erinaceus
Berlinia heudelotiana
Vitex madiensis
Isoberlinia doka
Afzelia africana
Boscia salicifolia
Lannea microcarpa
Espèces caractéristiques de G8
Diospyros mespiliformis
Daniellia oliveri
Cynometra vogelii
Espèces compagnes de G8
Erythrina senegalensis
Sesbania sesban
119
28,3
0,068
I 0,05 II 2,24 I
0,6
I
8,1
0,543
III 0,4
I 0,05
23,9
0,144
I
0,1 III 0,3
I 0,01
6,3
0,688
I 0,05 I
0,1
I 0,05
I
14,6
0,311
II 0,4
I 0,05 II
0,3
8,8
0,423
I
0,3
I
1,5
I
0,03
I
3,7
10,000
I
0,1
IndVal
p
CP RM CP RM CP RM CP RM CP
0,1
35 0,001
I
0,4
III 15,3 I
44,2 0,003 I
1,5
III 6,7
33,3
40
26,7
35,8
40
26,3
35
29,9
29,3
29,1
27,7
21,7
16,7
16,7
19,3
17,7
15,4
17,4
Indval
66,7
55,8
42,6
0,007
0,016
0,016
0,017
0,018
0,032
0,013
0,039
0,042
0,062
0,086
0,144
0,127
0,127
0,142
0,201
0,209
0,223
p
0,001
0,001
0,005
33,3
40
0,019
0,022
II
III
II 0,65
III
II 0,65 II 0,7
IV
I
0,6
II 0,7
IV
II
I
0,6
V
I
0,05 I
3 V
II 0,15 III 1,3
V
I
0,05 I
0,1
II
II
3,6 II 0,2
V
III
5,1 II 1,9
IV
I
I
II
I
0,1
III
II
I
0,35
II
CP RM CP RM CP
I 0,05
I 0,05
I
0,45
3,65
2,75
1,35
1,9
0,7
3,15
3,95
6,1
0,2
1,75
5,5
0,6
0,1
0,95
0,15
0,15
0,65
RM
0,6
I
I
I
0,4
0,1
0,4
I
I
0,1
1,0
III
I
II
III
3,4
0,07
1,15
1,15
I
0,1
0,04
0,03
0,07
0,04
I
0,04
0,04
0,25
RM
CP RM
I
0,43
I
0,07
I
0,04
II
II
II
0,58
0,79
0,75
I
0,04
II
I
I
0,25
0,04
2,83
I
III
0,04
1,36
III
2,83
III
II
1,36
0,32
I
0,07
I
0,04
I
0,07
CP RM CP RM
III 5,3
III 1,9
I
0,04
III 1,9
I
I
I
I
0,04
I
0,04
CP RM
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la
réserve de Fina au Mali.
Poaceae
Bignoniaceae
Agavaceae
Asclepiadaceae
Combretaceae
Rubiaceae
Oxytenanthera abyssinica
Stereospermum kunthianum
Borassus aethiopum
Gymnema sylvestre
Anogeissus leiocarpus
Grewia flavescens
33,4
35,1
35,3
22,1
28,6
27,1
0,037
0,028
0,034
0,054
0,057
0,072
Meliaceae
Annonaceae
Vitaceae
Convolvulaceae
Sapotaceae
Fabaceae
Flacourtiaceae
Rubiaceae
Meliaceae
Anacardiaceae
Moringaceae
Mimosaceae
Vitaceae
Familles
Combretaceae
Combretaceae
Mimosaceae
Khaya senegalensis
Hexalobus monopetalus
Cissus rufescens
Cordia myxa
Sarcocephalus esculentus
Ostryoderris chevalieri
Flacourtia indica
Grewia villosa
Pseudocedrela Kotschyi
Spondias monbin
Moringa oleifera
Acacia pennata
Cissus afzelii
Espèces caractéristiques de G9
Guiera senegalensis
Combretum glutinosum
Dichrostachys cinerea
Espèces compagnes de G9
Terminalia laxiflora
Albizia lebbeck
Blighia sapida
Albizia chevalieri
Boscia angustifolia
Sclerocarya birrea
Bridelia ferruginea
Prosopis africana
Capparis corymbosa
Gardenia erubescens
Euphorbia sudanica
20,2
20,5
20
13,3
13,3
15,7
11,1
13,2
9,2
10,9
8,6
6,7
6,7
IndVal
37,3
30,2
30,9
0,092
0,098
0,147
0,149
0,166
0,225
0,321
0,336
0,471
0,48
0,578
0,618
0,618
p
0,014
0,057
0,037
Combretaceae
Mimosaceae
Bignoniaceae
Mimosaceae
Capparidaceae
Anacardiaceae
Euphorbiaceae
Mimosaceae
Capparidaceae
Rubiaceae
Euphorbiaceae
56,4
71,4
44
39,1
38,9
25,3
21,6
18,4
17,2
8,1
4,4
120
0,001
0,001
0,01
0,017
0,019
0,079
0,126
0,158
0,197
0,666
0,916
II
II
II
0,4
0,65
3,1
II
I
I
0,4
0,3
0,4
IV
5,1
III
I
0,5
0,4
II
1,9
I
I
CP RM
II 1,6
III 1,3
II 0,7
I
I
I
II
0,35
0.35
1,8
0,45
I
0,05
I
0,35
II
I
I
I
0,7
0,05
0,05
0,05
I
I
0,35
0,1
I
0,05
0,1
0,1
CP RM CP RM
III 3,65 I
0,1
III 6,1 III 14
III 0,5
II 0,65
I
0,3
I
I
I
0,3
0,3
0,4
I
I
I
I
I
0,01
0,6
0,1
II
II
III
I
V
II
0,7
1,4
0,8
0,07
7,27
0,47
I
III
I
I
I
II
I
II
I
I
I
I
I
CP
III
IV
I
0,07
0,2
0,03
0,03
0,27
0,3
0,07
0,3
0,03
I
0,04
0,07
0,03
0,2
0,03
RM CP RM
0,47 IV 2,4
7,6
V
1,8
1,1 III 0,67
I
I
0,03
0,03
II
0,2
0,3
0,1
I
0,04
I
IV
II
II
II
II
II
III
I
II
I
I
II
5,5
0,54
0,33
0,08
0,17
0,1
1,8
0,5
0,33
0,08
0,04
0,33
0,04
IV 2,43
II 0,36
I
0,21
I
I
0,04
0,04
I
0,04
CP RM
II 0,11
IV 11,39
I
0,07
I
0,04
II
I
0,11
0,04
II
I
I
0,18
0,21
0,04
I
0,07
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la
réserve de Fina au Mali.
Familles
Combretaceae
Combretaceae
Fabaceae
Logoniaceae
Combretaceae
Caesalpiniaceae
Mimosaceae
Combretaceae
Annonaceae
Combretaceae
Euphorbiaceae
Meliaceae
Combretaceae
Mimosaceae
Rubiaceae
Caesalpiniaceae
Mimosaceae
Verbenaceae
Mimosaceae
Espèces caractéristiques de G10
Combretum nigricans
Combretum nioroense
Pterocarpus lucens
Espèces compagnes de G10
Strychnos innocua
Terminalia mollis
Piliostigma reticulatum
Acacia macrostachya
Combretum ghasalense
Uvaria chamae
Combretum fragrans
Securinega virosa
Ekebergia senegalensis
Terminalia albida
Acacia hockii
Grewia bicolor
Cordyla pinnata
Acacia albida
Vitex doniana
Acacia senegal
121
IndVal
65,7
37,3
33,5
p
0,001
0,023
0,023
35,6
38,2
35,4
28,9
27,4
11,1
10,4
16,6
8,4
7,7
7,4
11,4
11,3
7,4
7,4
3,7
0,027
0,02
0,028
0,03
0,067
0,29
0,313
0,375
0,504
0,556
0,568
0,585
0,613
0,644
0,656
10,000
CP RM CP RM
I 1,55 I
0,2
I
4,8
I
0,4
CP RM CP RM CP RM CP RM
I
0,5
I
1,9
I
1,88 IV 7,32
I
0,6
I
2,8
I
0,08 IV 3,79
I 0,05 I 0,53 II 1,75 III 0,43
II
IV
0,7
1,85
I
IV
I
0,1
6,7
0,1
I
V
I
0,05
6,6
0,01
II
0,15
II
I
0,2
0,1
I
I
0,1
0,05
I
0,05
I
I
0,1
0,1
II
I
0,15
0,3
I
II
IV
0,03
0,13
10,6
II
IV
0,79
1,54
II
0,9
II
0,38
I
0,03
I
0,04
III
I
1,53
0,1
II
I
IV
V
III
II
I
III
I
I
I
III
II
II
I
II
0,11
0,04
0,86
5,69
3,71
0,11
0,04
1,61
0,04
0,21
0,25
0,61
1,32
0,11
0,07
0,11
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
100%
Spectre floristique (%)
90%
Autres
80%
Autres
Autres
70%
F.a
60%
V.pa
G.so
D.se
C.c
M.i
B.af
50%
V.pa
40%
N.le
S.se
B.co
D.m
30%
20%
10%
0%
Autres
Autres
Autres
C.v
H.mo
S.b
D.ci
E.su
A.le
C.ni
B.ae
D.me
A.le
C.n
A.se
P.lu
C.g
A.le
C.g
S.lo
T.m
S.sp
T.a
A.s
C.g
B.co
G5
C.g
G.s
D.ol
G6
P.re
A.s
C.g
G7
G8
A.ma
G9
G10
Figure IV.7. Spectre floristique des groupements végétaux des milieux perturbés.
A.s: Acacia seyal, A.le: Anogeissus leiocarpus, A.ma: Acacia macrostachya, D.ol :Daniellia oliveri, B.co:
Bombax costatum, B.ae : Borassus aethiopum, B.af : Burkea africana, F.a : Feretia apodanthera, A.se:
Annona senegalensis, C.g : Combretum glutinosum, C.c: Combretum collinum, C.n: Combretum niorensis,
C.ni: Combretum nigricans, D.ol : Daniellia oliveri, D.ci: Dichrostachys cinerea, D.me : Diospyros
mespiliformis, D.m : Dombeya multiflora, E.su : Entada sudanica, G.s: Guiera senegalensis, G.so : Gardenia
sokotensis, H.mo : Hexalobus monopetalus, M.i :Mitragyna inermis, N.le : Newbouldia lewis, S.sp :
Strychnos spinoza, S.b : Sclerocarya birrea, P.lu: Pterocarpus lucens, S.lo : Securidaca longipeduncula, C.v :
Cynometra vogelii, S.se: Sterculia setigera, St T.a: Terminalia avicenioides, T.m: Terminalia macroptera,
V.pa: Vitellaria paradoxa.
IV.2.3.5. Caractéristiques structurales des groupements végétaux des milieux perturbés
- Structure verticale
Les spectres des 6 groupements sont représentés en figure IV.8. Les microphanérophytes
(McPh) dont les tiges ligneuses ont une hauteur comprise entre 2 m et 8 m sont abondants
dans l’ensemble des 6 groupes avec une proportion de plus de 40 %. Les mésophanérophytes
(MsPh) de hauteur comprise entre 8 m et 30 m sont plus abondants dans le groupement G8 en
galeries forestières. C’est dans ce groupement que la proportion de phanérophytes grimpants
(Phgr) est élevée. La régénération des nanophanérophytes (Nph) est beaucoup plus importante
dans les groupements G6, G9 et G10.
Phgr
Strates
G10
G9
Nph
G8
G7
Msph
G6
G5
Mcph
0
10
20
30
40
50
60
Pourcentage (%)
Figure IV.8. Spectre biologique des 6 groupements végétaux des milieux perturbés.
MsPh : mésophanérophytes ; McPh : microphanérophytes ; NnPh : nanophanérophytes ; Phgr :
Phanérophytes grimpants.
122
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
- Structure horizontale
Les caractéristiques horizontales (Tableau IV.9 ; figure IV.9) des groupements végétaux
identifiés en milieux perturbés varient d’un groupement végétal à l’autre avec une différence
hautement significative pour les paramètres surface terrière et densité (p < 0,01) et très
hautement significative pour le paramètre diamètre moyen (p < 0,001). Les groupements
associatifs G5 avec Anogeissus leiocarpus (C1) Terminalia avicenioides (C2) comme espèces
dominantes et G6 dominé par Bombax costatum (D1) et Pterocarpus erinaceus (D2)
présentent les plus faibles valeurs en diamètre moyen (d) et en surface terrière (G) ainsi que
les plus faibles valeurs de densité. Par contre, le groupement végétal G8 dominé par Borassus
aethiopum (F1) et surtout par Isoberlinia doka (F2) présente la surface terrière la plus élevée
alors que le groupement végétal G10 constitué par Lannea acida (B1), Combretum
glutinosum (B2) présente la plus forte densité et le groupement végétal G7 dominé par
Borassus aethiopum (E1) et Anogeissus leiocarpus (E2) possède le diamètre le plus élevé. Les
traumatismes causés par les labours, les coupes répétées dans les milieux ouverts (champs et
jachères récentes) seraient à la base de cette baisse malgré la résistance de certaines espèces
(Guiera senegalensis, Piliostigma reticulata, Combretum sp) et leur aptitude à rejeter
vigoureusement (Yossi, 1996).
Tableau IV.9. Paramètres de structure (diamètre moyen Dhp ≥ 10 cm ; surface terrière
moyenne en m²/ha et densité moyenne en nombre d’individu par hectare) des 6 groupements
des milieux perturbés.
Groupes
Diamètre moyen
Surface terrière
Densité moyenne
a
a
20,17 ± 7,95
1,91 ± 1,55
35,27 ± 19,08 a
G5
24,43 ± 5,95a
2,30 ± 1,69a
38,5 ± 40,39a
G6
29,42 ± 10,38b
2,72 ± 2,16b
46,4 ± 33,31ab
G7
28,28± 5,82ab
3,70 ± 2,98ab
60,73 ± 35,04b
G8
27,81± 7,76ab
2,43 ± 2,68a
51,14 ± 32,21ab
G9
26,86 ± 7,90ab
2,47 ± 2,63ab
66,95 ± 41,80b
G10
Test de
ddl = 65 ; F = 5,84, ddl= 65 ; F = 4,53; ddl = 65 ; F = 3,46 ;
Significativité
p=0,0001
p = 0,0013
p =0,007
Sur la même colonne, les valeurs portant les lettres différentes sont significativement différentes pour
le test ANOVA au seuil α= 5%. Une même lettre (a ou b) indique une différence non significative de la
valeur du paramètre considéré entre les groupes pour le test ANOVA au seuil α= 5%. Les deux lettres
combinées ab montrent aucune différence de la valeur du paramètre à la fois pour les lettres a et b
entre les groupes considérés pour le test ANOVA au seuil α= 5%.
IV.2.3.6. Analyse de la diversité des groupements végétaux des milieux perturbés
L’analyse de la diversité dans les différents groupements végétaux révèle que l’indice de
diversité de Shannon est plus élevé dans la végétation de galeries du groupement G8 avec
2,36 et celle de vallées G7 avec une valeur de 2,19. Elles sont suivies par la végétation des
plateaux du groupe G9 et la végétation des vallées en mélange avec les plaines du groupe G5
avec respectivement 1,91 et 1,83. La végétation de plaine du groupement G6 et la végétation
123
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
des glacis du groupement G10 présentent les plus faibles diversités avec respectivement 1,26
et 1,13.
L’indice d’équitabilité de Piélou est plus élevé dans les groupements G8 et G5 avec comme
valeurs respectives 0,89 et 0,83. L’équitabilité est de 0,72 dans le groupement G7 et 0,68 dans
le groupement G6. Les végétations des groupements G9 et G10 ont pratiquement le même
indice 0,65 plus faible par rapport aux autres groupements.
G9 (Plateau)
A1: Anogeissus
leiocarpus
A2: Terminalia
laxiflora
A3: Combretum
glutinosum
Guiera
senegalensis
Dichrostachys
cinerea
Feretia
apodanthera
Acacia
macrostachya
Prosopis
africana
Boscia
angustifolia
G10 (Glacis)
B1: Lannea acida
B2: Combretum
nigricans
B3: Combretum
niorensis
G5 (Vallée - plaine)
C1: Anogeissus
leiocarpus
C2: Terminalia
avicennioides
C3: Grewia
bicolor
G6 (Plaine)
G7 (Vallée)
D1: Bombax costatum
D2: Pterocarpus
erinaceus
D3: Strychnos
spinosa
E1: Isoberlinia doka
E2: Anogeissus
leiocarpus
E3: Combretum
collinum
Prosopis africana
Sterculea setigera
Ziziphus mucronata
Dombeya multiflora
Securidaca
longepedunculata
Terminalia macroptera
Mitragyna
inermis
Cordyla pinnata
Pterocarpus
lucens
Acacia
macrostachya
Dichrostachys
cinerea
Terminalia
macroptera
Securinega
virosa
Terminalia laxiflora
Stereospermum
Kunthianum
Bombax
costatum
Burkea africana
Newbouldia
Lewis
Combretum
glutinosum
Piliostigma
reticulata
Anogeissus
leiocarpus
Gewia flavescens
Sclerocarya
birrea
Securinega
virosa
Euphorbia
sudanica
Grewia bicolor
Strychnos
innocua
Acacia
senegal
Strychnos
innocua
Ficus exasperata
Borassus
aethiopum
Crossopteryx
febrifuga
Guiera
senegalensis
Borassus aethiopum
Vitellaria
paradoxa
Tamarindus
indica
Guiera
senegalensis
Entada sudanica
Vitellaria
paradoxa
Entada
sudanica
Saba
senegalensis
Albizia chevalieri
Strychnos spinosa
Detarium
microcarpum
Feretia
apodanthera
Terminalia
macroptera
Cassia sieberiana
Feretia apodanthera
Combretum glutinosum
Piliostigma thonningii
Grewia mollis
Pterocarpus erinaceus
Sclerocarya birrea
Ficus iteophylla
Detarium microcarpum
Vitellaria paradoxa
Newbouldia laevis
Bombax costatum
Bombax costatum
Acacia seyal
Afromosia laxiflora
Afzelia africana
Vitex sp
Acacia macrostachya
Bombax costatum
Acacia macrostachya
Sterculia setigera
Securinega virosa
Bridelia
ferruginea
Terminalia
macroptera
Entada sudanica
Lannea microcarpa
Dombeya
senegalensis
Annona
senegalensis
G8 (vallée et
dépression)
F1 : Borassus
aethiopum
F2 : Daniellia
oliveri
F3 : Sarcocephalus
esculentus
Diospyros
mespiliformis
Pseudocedrela
Kotschyi
Daniellia
oliveri
Stereospermum
Kunthianum
Anogeissus
leiocarpus
Cynometra vogelli
Sesbania sesban
Erythrina
senegalensis
Oxytenanthera
abyssinica
Khaya
senegalensis
Ostryoderris
chevalieri
Grewia villosa
Saba senegalensis
Hexalobus
monopetalus
Cordyla mixa
Pseudocedrela
Kotschyi
Figure IV.9. Répartition des 6 groupements végétaux (liste des espèces des groupes
floristiques) en fonction des caractéristiques géomorphologiques des milieux perturbés et de
la surface terrière. En gras les espèces caractéristiques.
124
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
IV.2.3.7. Groupes écosociologiques des groupements végétaux des milieux perturbés
La composition floristique des 6 groupements végétaux identifiés dans les milieux perturbés a
été rapprochée de façon générale en 3 classes, 6 ordres et 6 alliances :
- Classe des Erythrophleetea africani Schmitz 1963, 1988, Ordres des Anogeission leiocarpae
Houinato 2001 et des Diospyro khayetalia Mahamane 2005 avec respectivement comme
Alliances des Terminatelion avicennioidis Mahamane 2005 (G5) et Diospyro-Khayion
Mahamane 2005 (G8).
- Classe des Hyparrhenietea Schmitz 1963, 1988 constitué par des Ordres et alliances
suivants : Andropogonetalia gayani var bisquamalatii Sinsin 1993 avec comme Alliance
Schizachyrio-Loxoderion ledermannii (G6), Combretetalia-glutinosae Nasi 1994 avec comme
Alliance Guiero-Combretion glutinosum Nasi 1994 (G9) et enfin l’Ordre des Combretetalia
micranthi Mahamane 2005 et Alliance des Combreto-Pterocarpion lucens Aberlin 1984
(G10)
- Classe des Mitragynetea africanii Schmitz 1963, 1988, Ordre des Mitragynetalia inermis
Mahamane 2005, Alliance des Diospyro-Khayion Mahamane 2005 (G7).
IV.3. Discussion
L’utilisation des méthodes d’analyse multivariée a permis de définir des unités de végétation
de la strate arborescente en relation étroite avec l’organisation géomorphologique. Au total 10
groupements végétaux ont été identifiés dont 4 groupements (G1 ; G2 ; G3 et G4) en milieux
de référence non perturbés et 6 groupements (G5 ; G6 ; G7 ; G8 ; G9 et G10) en milieux
perturbés. Ces différents groupements suivant leur position Synsystématique se repartissent en
trois classes :
IV.3.1. Groupements de la classe des Erythropleetea africani Schmitz 1963
Il comprend 3 groupements végétaux des milieux non perturbés (G1 ; G3 et G4) et 2
groupements végétaux des milieux perturbés (G5 ; G8).
- Ziziphus mauritiana, Diospyros mespiliformis et Borassus aethiopum (G1).
Le groupement végétal G1 se rencontre sur les vallées à sols argileux. Ce groupement est une
végétation de savane boisée avec un couvert souvent fermé et une occurrence importante de
Oxytenanthera abyssinica. Il est classé dans l’alliance Diospyro-Khayion et à l’ordre des
Diospyro-khayetalia Mahamane, 2005. Les espèces de cette association végétale colonisent
les stations humides caractérisées par des sols argileux peu évolués (Fontanel, 1986). Il
ressemble à l’unité de bas fonds, caractérisée par des espèces des milieux humides décrits par
Diatta et al. (1998).
- Le groupement végétal à Lonchocarpus laxiflorus, Annona senegalensis, Securidaca
longipedonculata (G3)
C’est un groupement sur plaine situé sur les sols de type limono sableux. Il présente les
mêmes affinités que le groupement associatif décrit par Heringa et al. (1988) dans la région
du Baoulé avec à la différence, l’absence de l’espèce Cordyla pinnata dans le groupement G3.
Du point de vue syntsystémique, et en accord avec Schmitz (1988), le groupement appartient
à l’ordre des Lophiretalia lanceolatae Lebrun et Gilbert 1954 et à l’alliance des DiospyroKhayion (Mahamane, 2005).
125
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
- Le groupement végétal à Combretum ghasalense, Grewia flavescens, Terminalia albida
(G4)
Ce groupement situé sur les unités de glacis est caractérisé par une végétation riche et dense à
Combretum ghasalense, Grewia flavescens, Grewia mollis, Terminalia albida, Ekebergia
senegalensis. La richesse de la végétation de ce groupe s’explique par le fait que ces relevés
sont localisés non loin des mares ou de l’affluent Baoulé et se trouvent sur une cuirasse
latéritique souvent érodée correspondant à la zone de pénétration des mares et de continuité
vers l’affluent. Ce qui fait que ses espèces sont en mélange. La canopée de la végétation est
constituée par Terminalia albida, Isoberlinia doka, Daniellia oliveri. Cette association
ressemble fortement à la forêt claire à Isoberlinia doka représentée par l’association à
Isoberlinia doka et Hyparrhenia subplumosa définie par Nasi (1994) sur le plateau
mandingue du Mali. Ce dernier souligne que cette association correspondrait à la végétation
climacique originelle, qui couvrait vraisemblablement la plus grande partie du territoire et se
trouve actuellement réduite à quelques fragments, plus ou moins importants sur les glacis. Le
groupement végétal est également similaire à celui décrit par Boudet & Ellenberger (1971)
dans le cercle de Yanfolila, zone latéritique du Mali soumise au même type de bioclimat. Le
groupement associatif présente les mêmes affinités que le groupement de la forêt claire
anthropisée en évolution progressive décrit par Houinato (2001) dans la région des Monts
Kouffé au Bénin. Tout comme le groupement végétal G3, le groupement végétal G4
appartient à l’ordre des Lophiretalia lanceolatae Lebrun & Gilbert 1954 mais à l’alliance des
Isoberlinion dokae (Duvignaud, 1949).
- Le groupement végétal (G5) à Terminalia avicenioides, Securidaca longipeduncula et
Dombeya multiflora
Ce groupement est présent sur les vallées à sols drainés et les plaines argilo-sableux autour
des villages dans un rayon de 1 km environ. Ces sols sont peu profonds. Les espèces de ce
groupement végétal colonisent les milieux humides. La strate arborée est dominée par
Borassus aethiopum, Terminalia avicenioides dans les vallées et par Bombax costatum,
Vitellaria paradoxa dans les plaines. Dombeya multiflora domine la strate arbustive dans les
vallées, Stereospermum kunthianum, Cordyla pinnata et Guiera senegalensis dominent dans
les plaines. Le groupement végétal est essentiellement localisé autour des villages où les plus
longues jachères ne dépassent pas 2 ans et où le labour est souvent de règle. La végétation est
une savane parc constituée par des arbres préservés ou plantés du fait de leur utilité. La
structure de la strate ligneuse est fortement perturbée. Il ya donc une tendance à
l’artificialisation du groupement. Un groupement végétal similaire à G5 a été décrit par
Poilecot et al. (2009) dans le Parc national de Zakouma au Tchad avec des espèces associées
identiques et une espèce caractéristique commune Terminalia avicennioides. Bien que la
structure de la strate ligneuse de ce groupement végétal est fortement perturbée, il s’apparente
beaucoup au groupement végétal G1 des milieux non perturbés sur les plateaux en transition
entre vallées et glacis avec en différence les espèces Cassia sieberiana et Boscia angustifolia.
Nasi (1994) a décrit une association végétale sur les basses collines du mont mandingue ayant
une ressemblance avec ce groupement végétal mais avec comme espèces caractéristiques
Vitellaria paradoxa et Combretum glutinosum. Ouedraogo (2009) a décrit un groupement
végétal similaire qui colonise généralement les systèmes de glacis et qui marque une rupture
126
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
avec les groupements des milieux inondables. Devineau et al. (1986) ont trouvé un
groupement végétal analogue dans la vallée du Nazinon au Burkina Faso mais avec comme
différence l’absence des espèces Acacia gourmaensis et Acacia dudgeoni dans le groupement
G5. Le groupement végétal appartient à l’ordre des Anogeission leiocarpae (Houinato, 2001)
et à l’alliance des Terminatelion avicennioidis (Mahamane, 2005).
- Le groupement végétal (G8) à Diospyros mespiliformis, Daniellia oliveri et Cynometra
vogelii
Cette association végétale de l’ordre des Diospyro khayetalia (Mahamane, 2005) et de
l’alliance Diospyro-Khayion (Mahamane, 2005) est sous l’influence directe du
fonctionnement hydrologique de l’affluent baoulé et contribue à structurer des forêts
marécageuses (Nasi, 1994; Mahamane, 2005) comme en témoigne la présence de
Sarcocephalus esculentus comme espèce différentielle pour le groupement végétal G8. La
végétation du groupement est de type galerie forestière le long de l’affluent baoulé.
Mahamane (2005) a décrit également plusieurs groupements végétaux constitués à la base par
Diospyros mespiliformis similaire au groupement associatif G8 avec comme différence la
présence de l’espèce caractéristique Cynometra vogelii (présente très souvent sur les rives des
cours d’eau) dans notre groupement. Le même groupement a été décrit par Zoungrana (1991)
sur les pentes faibles au Burkina Faso. Nasi (1994) a décrit une végétation ripicole à
Cynometra vogelii dans la réserve de Fina (Baoulé) qui se différencie de notre groupement
associatif par l’absence de Gymnema sylvestre. Le groupement végétal encore naturel et qui
ressemble beaucoup au groupement G1 en milieux non perturbés, connaît aujourd’hui
l’installation de cultures en plus du pâturage qui s’intensifie progressivement.
IV.3.2. Les groupements végétaux de la classe des Hyparrhenietea Schmitz 1963
- Association Dombeya multiflora, Stereospermum kunthianum, Cassia sieberiana (G2).
Sur le plan géomorphologique cette association végétale est localisée sur les plateaux en zone
de référence non perturbée. Il a été décrit par Nasi (1994) avec comme différence une
composition floristique globale plus riche dans notre station 48 espèces contre 15. Ce
groupement présente les mêmes affinités que les groupements végétaux des plateaux cuirassés
du Niger et de leur versant définis par Mahamane (2005). Guinko (1984) décrit les savanes
pré-riveraines qui présentent de nombreuses affinités floristiques avec l’association à Daniella
oliveri et Dombeya multiflora bien que la première espèce ne soit présente dans le
groupement G2. C’est au niveau des bas de versants des plateaux sur les endroits à
hydromorphie temporaire qu’on y rencontre très souvent des pieds de Tamarindus indica qui
s’élèvent en touffes isolées sur les termitières. Nasi & Sabatier (1988) ont qualifié sur les
plateaux du mont mandingue au Mali ce type d’endroit de bowé (en dialecte peul, désigne un
plateau semi-désertique, fossilisé par une cuirasse localement recouverte de limons
hydromorphes). Le groupement associatif décrit à cet effet paraît homologue au groupement
G2 bien que certaines espèces ligneuses citées telles que Baissea multiflora, Isoberlinia doka
ne figurent pas dans ce groupement. Le groupement identifié en milieu non perturbé, est
classé dans l’ordre des Andropogonetalia gayani var bisquamalatii Sinsin (1993) et de
l’alliance des Burkeo-Detarietion microcarpi Nasi (1994).
127
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
- Le groupement associatif (G6) est caractérisé par Sterculia setigera, Burkea africana sur
plaine à sols limono-argileux et gravillonnaires. Il représente le type de végétation qui semble
être le plus répandu dans les champs, jachères et même dans les formations naturelles pâturées
de la zone de transition. Ce groupement de l’ordre des Andropogonetalia gayani var
bisquamalatii Sinsin (1993) peut être rangé dans l’alliance des Schizachyrio-Loxoderion
Ledermannii Sinsin (1993). Il est analogue à celui identifié par Heringa et al. (1988) et décrit
par Nasi (1994). Ce dernier estime également que ce groupe était le plus répandu dans les
plateaux mandingue situés en zone soudanienne et qui possèdent un lot d’espèces savanicoles
courantes, liées aux sols ferrugineux tropicaux à forte charge en gravillons. La plupart des
espèces des groupements G5 et de G6 sont connues comme des essences sous l’influence de
l’activité humaine dans toute la zone soudanienne (Roland et al., 1990). Certaines d’entre
elles comme Vitellaria paradoxa, Borassus aethiopium, Cordyla pinnata, Lannea acida,
Entada soudanica sont épargnées lors du défrichement en raison de leur intérêt pour la
population (alimentaire, médicinal ou autres). Ahmed et al. (1995) ont décrit ces groupements
végétaux comme des formations d’origine anthropique, conservées pour leur utilité.
- Le groupement végétal G9 à Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Dichrostachys
cinerea.
Ce groupement végétal occupe les plateaux avec une végétation qui se développe surtout au
niveau des fissures des roches dans lesquelles le sol se maintient (Roland et al., 1990). Les
sols de ce groupement ont un faciès ferrugineux (Heringa et al., 1988 ; Yossi, 1996) avec
affleurement rocheux. Ces sols concrétionnés sont généralement réservés au parcours du
bétail, au prélèvement de bois de chauffe, ce qui accentue leur dégradation (Nasi, 1994). Le
groupement G5 est composé par un ensemble d’espèces de savanes arbustives ou fourrés plus
ou moins imbriquées, difficiles à différencier les unes des autres. Les espèces sont constituées
en majorité par des Combretaceae. C'est habituellement une perturbation anthropique
intensive qui entraîne le développement de tel groupement qui n'arrive plus à se structurer de
façon normale (Gehu, 1980). Le groupement saxicole G5 a les mêmes affinités que celui
décrit par Diatta et al. (1998) et par Poilecot et al. (2009).
- Le groupement végétal G10 a Combretum nigricans, Combretum niorensis et Pterocarpus
lucens
C’est un groupement végétal établi sur les glacis et plus fréquent dans l’extrémité nord de la
zone soudanienne avec une végétation de type savane arbustive. Ce groupement végétal a un
faciès constitué par l’alternance de plages nues et de fourrés du fait des micro-conditions
édaphiques favorables à certains endroits. La composition est relativement homogène sur
l’ensemble du centre régional soudanien (CRE) du fait de l’accumulation de limons et de
terres provenant d’anciennes termitières effondrées (Nasi, 1994). Le groupement G10 a été
également décrit en zone soudanienne par Trochain (1980), par Aberlin (1984) et par Nasi &
Sabatier (1988). Il a les mêmes affinités que celui qualifié de "savane panachée" décrit par
Djitèye (1984) eu égard aux taxons typiques de la phytocenose à Pterocarpus lucens, Grewia
bicolor, auxquels s’ajoutent la communauté sciaphile des ligneux liée aux termites tels que
Boscia spp., Tamarindus indica. De même, le groupement est très proche du groupement
décrit par Togola (1982) sur les cuirasses ferrugineuses du Kaarta en zone soudanienne nord,
dont il possède en commun de nombreuses caractéristiques. Toutain et al. (1983) ont aussi
128
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
décrit dans le Sahel du Burkina Faso, des formations similaires à Pterocarpus lucens, liées
aux mêmes stations avec en différence Combretum micranthum. Zoungrana (1991) a décrit ce
genre de groupement sur les unités de plateaux en transition entre le soudanien nord et le
soudanien sud du Burkina Faso. Le groupement G10 semble indiquer le caractère transitoire
entre les bioclimats soudanien et sahélien. Il peut être classé à l’ordre des Combretetalia
micranthi Mahamane (2005) et à l’ordre des combreto-Pterocarpion lucens (Aberlin, 1986).
IV.3.3. Groupements végétaux de la classe des Mitragynetea Roberty 1946 ; Schmitz
1963
Les stations caractérisées par le groupement végétal G7 à Combretum colinum, Mitragyna
inermis est caractéristique des milieux humides, quelques fois inondés. La végétation du
groupement végétal est de type savane arborée dans les vallées et sur les bas des versants des
plateaux. Sur le plan régional, et dans les milieux humides, l’unité de végétation G7 est
largement répandue (Diatta et al., 1998). Elle a été décrite par Boudet & Ellenberger (1971),
Aberlin (1984), Nasi (1994) au Mali. Aussi, Fontanel (1986) au Sénégal, Mahamane (2005)
au Niger ont décrit des stations humides au sein desquels Mitragyna inermis est citée comme
espèce caractéristique. Ce groupement peut être classé dans l’ordre des Mytragynetalia
inermis (Mahamane, 2005) et dans l’alliance des Mitragynion inermis (Mahamane, 2005).
IV.3.4. Similarité entre les groupements des milieux non perturbés et perturbés
Les coefficients de dissimilarité calculés pour comparer les 10 groupements végétaux
(Tableau IV.10) révèlent à l’échelle interzonale une forte similitude entre les groupements de
G1, G2, G3 et G4 des milieux non perturbés et ceux de G5, G6, G7 et G8 des milieux
perturbés. Il en est de même entre G2 et G3 des milieux non perturbés et G9 des milieux
perturbés.
Tableau IV.10. Coefficients de dissimilarité entre tous les groupements étudiés : milieux non
perturbés (G1 à G4) et milieux perturbés (G5 à G10).
G1
G2
G3
G4
G5
G6
G7
G8
G9
G2
0,51
G3
0,51
0,46
G4
0,57
0,55
0,53
G5
0,31
0,47
0,30
0,28
G6
0,35
0,44
0,29
0,34
0,51
G7
0,49
0,45
0,49
0,49
0,46
0,40
G8
0,31
0,33
0,43
0,39
0,47
0,49
0,33
G9
0,54
0,49
0,49
0,50
0,52
0,48
0,43
0,51
G10
0,54
0,54
0,51
0,51
0,50
0,49
0,40
0,53
0,47
Par contre, une dissimilitude est notée non seulement entre les groupes G1 et G4 des milieux
non perturbés et G9 des milieux perturbés mais aussi entre G1, G2, G3 et G4 des milieux non
perturbés et G10 des milieux perturbés.
129
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
A l’échelle intrazonale des milieux perturbés, excepté la dissimilitude existante entre G5 et
G6, G9, G10 et aussi entre G8, G9 et G10, les autres groupes sont très proches entre eux. A
l’intrazone des milieux non perturbés, tous les groupes sont dissemblants sauf G2 et G3.
IV.3.5. Diversité floristique des groupements végétaux
Du point de vue de la diversité structurelle, le nombre de genres communs dans les unités de
végétation des milieux perturbés est beaucoup plus élevé que le nombre de genres spécifiques
à chaque unité. Ceci témoigne de leur appartenance au même écosystème. Ce même constat
est fait dans les différents groupements des milieux non perturbés ou référence. Les familles
les plus représentées en nombre d’espèces dans les unités des milieux non perturbés sont : les
Combretaceae, les Fabaceae, les Rubiaceae, et les Anacardiaceae. Par contre dans les
milieux perturbés les familles les plus représentées en nombre d’espèces par ordre
d’importance dans les unités de végétation sont les Combretaceae, les Mimosoideae, les
Ceasalpinioideae, les Rubiaceae. Excepté les Cesalpinioideae représentées par 10 genres
dans ces milieux perturbés, les trois autres ont chacun 4 genres. Plusieurs auteurs s’accordent
sur la prédominance de ces familles dans les flores soudanienne et sahélienne (Berhaut, 1967;
Boudet & Lebrun, 1986; Heringa et al., 1988). La prédominance de ces familles dans les
formations savanicoles a été signalée par Yossi (1996) et par Dembélé (1996) dans le terroir
de Missira. Poilecot et al. (2006) dans le Parc national de Zakouma au Tchad ainsi que Paré et
al. (2009a) dans la forêt soudanienne au Burkina Faso ont fait également le même constat.
Les différents groupements identifiés suivant l’organisation géomorphologique, montrent peu
de disproportion en ce qui concerne la richesse spécifique. La forte valeur est enregistrée dans
les groupements de G4 en milieux non perturbés et de G7 en milieux perturbé avec
respectivement 66 et 67 espèces et la plus faible dans le groupement de G9 en milieux
perturbés avec 42 espèces. Les autres groupements des deux milieux ont un nombre d’espèces
qui varie entre 50 et 60 espèces. Daget (2003) indique que quel que soit le biochore concerné
la flore d’une station (richesse floristique ou diversité α) est considérée comme « assez riche »
lorsqu’elle renferme 31 à 40 espèces.
L’indice de diversité de Shannon varie de 1,13 à 2,19 pour l’ensemble des groupements. Les
valeurs importantes 2,09, 2,19 et 2,36 sont obtenues respectivement dans les groupements G2
en référence, G7 et G8 en milieux perturbés qui sont inféodés aux milieux humides (vallées et
le versant des plateaux). La position géomorphologique de ces groupement (vallées et bas de
plateaux) fait qu’ils bénéficient des conditions édaphiques et d’humidité (sols profonds avec
une très bonne réserve hydrique, apports colluvio-alluviaux) relativement favorables au
maintien de beaucoup d’espèces.
La régularité de Piélou est plus importante dans les groupements en milieux non perturbés et
varie entre 94 % et 96 % comparativement aux milieux perturbés avec de valeurs comprises
entre 65 % et 89 %. Lorsque l’indice d’équitabilité d’un écosystème ou d’une formation
végétale est supérieur à 70 %, le milieu peut être qualifié bien que théorique de stable
(Frontier & Pichod-Viale, 1991 ; Barbault, 1995). Ceci pourrait indiquer un niveau
d’organisation du peuplement plus élevé en milieux non perturbés. Ce qui sous entend que les
130
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
espèces sont reparties de façon presque homogène dans ces milieux non perturbés avec une
compétition pour les ressources qui semble relativement faible entre les espèces en
communauté dans les différentes unités.
IV.3.6. Caractéristiques structurales des groupements végétaux
Sur le plan structural la densité des espèces ligneuses est plus élevée dans l’ensemble des
groupements végétaux avec des valeurs moyennes comprises entre 489 et 780 individus/ha en
milieux non perturbés que dans les milieux perturbés avec des valeurs comprises entre 375 et
504 individus/ha. En milieux perturbés, cette faiblesse est surtout marquée dans les
groupements G5, et G6 situés dans les champs et G10, les parcours ou zones sylvopastorales
comparativement aux groupements G7, G8 et G9. En effet, lors de la préparation des champs,
les arbres sont en général éliminés par les paysans qui ne conservent que certaines espèces qui
leurs sont utiles (MEA, 1993 ; Ouedraogo, 2009). Dans les parcours, les pressions pastorales
ajoutées aux coupes et aux mutilations des arbres utilisés comme fourrage et l’exploitation du
bois de chauffe concourent à cette baisse de densité. Les unités de végétation G7 et G8 qui
semblent avoir la densité la plus élevée ne sont pas épargnées par cette exploitation. C’est
dans ces unités que le bois d’œuvre est exploité en plus du bois de chauffe et du pâturage.
Cela témoigne d’une forte pression anthropique sur ces milieux. Ceci explique leur faible
densité comparativement aux mêmes types d’unités dans les milieux non perturbés. La densité
arborée croît progressivement des villages vers les champs de brousse, les zones
sylvopastorales et les aires intégralement protégées (milieux non perturbés). Rouxel et al.
(2005) ont montré dans la région de Ségou cette croissance progressive de la densité des
ligneux des villages vers les champs de brousse jusqu’à un seuil d’environ 1,5 km.
L’impact des activités anthropiques sur les écosystèmes de la réserve est également
perceptible à travers le paramètre de structure surface terrière. En effet, la surface terrière est
élevée dans la végétation de vallée et bas de versant dans les deux milieux non perturbés et
perturbés du fait que les individus à gros tronc y sont fréquents. Cependant, elle est plus
élevée dans les groupements végétaux des milieux non perturbés avec comme valeurs
moyennes comprises entre 10,58 ± 1,96 et 6,94 ± 2,14 comparativement aux milieux
perturbés avec comme valeurs moyennes comprises entre 3,70 ± 2,93 et 1,91 ± 1,55. Cela
pourrait être justifié par les effets des facteurs anthropiques qui ont une influence négative sur
la végétation en milieux perturbés contrairement aux milieux non perturbés qui bénéficient de
l’effet de la protection. En outre, la présence d’individus de faible diamètre en milieux non
perturbés ne saurait être interprétée comme un bon état de conservation spécifique de
peuplement ligneux.
Le recouvrement des ligneux est surtout plus important dans les unités humides (G1 en
vallées et bas de versant) en zone non perturbée. Ceci s’explique également par la présence de
quelques grands arbres à cimes plus ou moins jointives contrairement aux autres unités de
plateau (G2), plaine (G3) et de glacis (G4). Le même constat est fait dans les milieux
perturbés où le recouvrement des ligneux est important en G7 et G8. Ces unités sont pourvues
d’un nombre important de mésophanérophytes et de microphanérophytes, contrairement aux
131
Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
unités G9 et G10 respectivement sur les unités de plateaux et de glacis à dominance arbustive
avec des espèces du genre Combretum Spp. Au vu des activités de défrichements et
d’exploitation de bois comme bois de construction et d’énergie entre autres au niveau de la
périphérie, la réserve de Fina apparaît de plus en plus comme isolée, ce qui est préjudiciable
pour sa conservation à long terme.
Les résultats ainsi obtenus confirment l’hypothèse selon laquelle les pressions anthropiques et
la géomorphologie influencent la répartition et la structuration des groupements végétaux. Ces
résultats corroborent ceux des travaux antérieurs dans le domaine de l’étude des communautés
végétales (Diouf et al., 2004 ; Ganglo & De Foucault, 2006 ; Kodjoli et al., 2009).
IV.3.7. Tendance évolutive des groupements végétaux
L’analyse de la structure démographique des espèces surtout dominantes sur les différentes
unités de végétation dans les milieux perturbés et non perturbés présage un changement futur
dans la structure et la diversité des groupements végétaux.
En effet, la végétation climacique du bioclimat soudanien serait la forêt claire à Isoberlinia
doka qui colonisait la majorité des biotopes disponibles (Nasi, 1994). Ce dernier souligne que
ces groupements climaciques qui étaient en principe stables évolueraient de façon régressive
sous l’effet de la sécheresse et des actions anthropiques. Actuellement, dans la réserve, la
dégradation prend des formes différentes en fonction de l’intensité et de la durée des
pressions. Si celles-ci sont d’intensité faible (la plupart liée aux feux irréguliers), elle se
traduit essentiellement par une diminution des caractéristiques dendrométriques du
peuplement et une diminution de leur densité comme en témoigne la quasi-inexistence de
mégaphanérophytes dans les différents groupements végétaux identifiés et le constat global de
la diminution progressive de densité et de surface terrière. La végétation devient alors une
savane boisée, floristiquement proche de la végétation originelle, qui pourrait être qualifiée de
subclimax maintenu par les feux comme c’est le cas des groupements G2 et surtout G4.
Les diverses expériences de protection intégrale indiqueraient que cette évolution est
généralement réversible par simple suppression de la contrainte.
Lorsque les pressions sont fortes et/ou de longue durée (feux répétés sur un court laps de
temps, défrichement pour mise en culture), la diminution des caractéristiques
dendrométriques serait aggravée et s’accompagnerait d’une altération profonde de la
composition floristique. Dans le cas de feux répétés, ils se maintiendraient une strate
arborée ou arbustive (G3, surtout G7 et G8) composées de plantes résistantes aux feux :
Crossopteryx febrifuga, Detarium microcarpum, Combretum glutinosum, Combretum
micranthum. Ces mêmes espèces ont été signalées comme résistantes aux feux par
Thiombiano et al. (2003) ; Traoré et al. (2008) et par Ouédraogo (2009). Il est cependant
probable, qu’à partir d’un certain stade de dégradation, celle ci dévient quasiment irréversible,
un passage irrégulier et sporadique des feux (feux contrôlés) serait suffisant au maintient de
cette végétation "substituée".
Lorsque la dégradation est liée à une mise en culture (G5 et G6), l’évolution est variable et
fonction de la durée ou répétition des cycles culturaux. Dans tous les cas, en l’absence de
contraintes supplémentaires (feux, érosion), la végétation peut toutefois se reconstituer.
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Deuxième partie : Résultats chapitre IV. Etude des groupements végétaux des milieux non perturbés et perturbés
de la réserve de biosphère de la boucle du Baoulé : cas de la réserve de Fina au Mali.
Cependant, le caractère même du défrichement, avec préservation des arbres utiles et
destruction totale des autres ne permettrait pas de déceler dans ces milieux une véritable
évolution liée aux pratiques culturales ou la végétation y est constamment modifiée ou
remaniée. Ce qui n’autoriserait pas la reconstitution de la végétation originelle.
Les formations végétales sur substrat cuirassé ou gravillonnaire généralement arbustives à
Pterocarpus lucens et Combrétacées (G9, G10), ne sont pas utilisées pour l’agriculture mais
servent de terres de parcours et de lieu de collecte de bois de feu et de service. Elles sont
fréquemment parcourues par des feux incontrôlés et certains ligneux (Pterocarpus lucens et
Pterocarpus erinaceus, Acacia sp.) sont souvent émondées pour nourrir le bétail ou coupés
pour le bois de feu. L’évolution s’y traduirait par la diminution de la densité des ligneux,
l’apparition des zones dénudées de plus en plus importantes et par un changement de la
composition floristique avec diminution et/ou disparition de Pterocarpus lucens, Pterocarpus
erinaceus, Grewia bicolor, au profit de Guiera senegalensis, Dichrostachys glomerata et
Boscia senegalensis. Les effets du surpâturage dans ces formations sont entre autres le
tassement et le glaçage du sol, la formation de plages nues, le développement d’une strate
arbustive basse non appétée à base de Combretum glutinosum et Guiera senegalensis (Boudet,
1991).
IV.4. Conclusion
Ce travail a permis de caractériser les groupements végétaux de la strate arborescente des
milieux non perturbés et perturbés de la réserve de Fina et leur répartition en fonction des
unités géomorphologiques. Un degré d’anthropisation décroissant peut être défini des champs
et sites des villages vers la galerie forestière qui jouxte les aires intégralement protégées de la
réserve. Dans cette galerie, le niveau de pression persiste et s’amplifie progressivement.
L’existence des espaces souvent ouverts dans les formations naturelles constitue des signes
visibles d’exploitation de bois d’œuvre, de construction ainsi que le pâturage qui
s’intensifient. A l’instar de la flore, les caractéristiques structurales témoignent des différences
selon les modes d’utilisation des terres dans la végétation ligneuse.
Les résultats de ce travail peuvent servir de base de comparaison avec d’autres milieux aux
conditions écologiques comparables. Ils constituent une contribution à la description de la
végétation des savanes soudaniennes.
Le chapitre suivant, axé sur l’étude de la stratégie d’adaptation des espèces végétales aux
perturbations en particulier les herbacées réputées être révélatrices des variations des
conditions du milieu aidera à mieux apprécier l’état d’évolution de la végétation.
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