Le Nord-ouest Vendée dans la "Dei des Ders" La guerre

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Hístolre
ll y a un siècle éclatait Ia Première Guerre Mondiale
Le Nord-ouest Vendée dans la "Dei des Ders"
Elle fut si meurtrière qu'elle devait être la Der des Der, l'ultime confl¡t On connaît la suite. Voilà un siècle, le ler août t9l4 qu'éta¡t sonnée ta
mobilisation générale. La Première Cuerre Mondiale était lancée. La Vendée aura payé un lourd tribut dans ce confl¡t, nombre de ses jeunes étant
aPPelés sur le front. Mais ce n'est Pas la seule façon dont le Nord-ouest Vendée aura été marqué par le confl¡t. A des centaines de kilomètres de
Verdun, la gue¡re était bien présente, à sa façon. En voici des exemples et des témoignages
Noirmoutier entretient le devoir de mémoire
La guerre sera déclarée sur l'î-le ce 2
A ìOh, ce samedi 2 août,
le
tocsin retentira dans toutes
les églises de llle, et chacun
pourra lire, affiché partout,
l'ordre de mobilisatron générale.
C'est ainsr que, l'ensemble
des communes de l'île
Noirmc¡utier ouvri¡a son pro-
gramme de commémor¿
tions du centenôrre de la première guene mondiale, ayant
reçu le label "Centenalre
l9l4-i9ì8", à cette date et
heure anniversaireUn hommage sera rendu ce
même lour aux combattanrs
devant le monument aux
Morts de Barbâtre et s'ensui-
vra la visite de I'exposrtion
dédiée au quotidien des
Barbatrins pendant la guene,
qui se sera ouverte le 30 juillet salle Océane, "Soldats de
la Crande Cuerre, hommage
à nos poilus", organisée par
sident de la Communauté de
Communes.
lnternationale Culture et
combattants et Les Amis de
l'Île de Norrmoutier ont ainsi
contribué aux expositions en
fournissant documents et
objets et en relayant l'appel
aux particuliers qui a permis
de disposer de médailles et
l'association Relation
Ménroriel cle Barbåtre.
'L'Île de Noirmoutier s'engage dans ce devoir de
mémoire aux cotés des asso-
ciations el de l'Union des
ancíens combattants, afin
d'honorer la mémoire des
poilus, mais également de
rappeler le vécu quotidien de
cette époque, de ce chamboulement dans cette société
où. par exemple la femme
prend une place nouvelle",
explique Noêl F-aucheq le pré-
,l
Les associatíons
rÍf
mobilisées
Les associations d'anciens
photos souvent inédites.
Jean Brudieux, secrétarre des
Amts, effectue un important
travail de recensement des
morts pour la France originar
res de l'île. 'J'ai pu à ce jour
en dénombrer 189, combattants ou démobilisés. Leurs
noms doivent être connus."
Désireuse également d'honorer la mémoire de la vie quo-
tidienne pendant ce temps
de guerre, l'association
æuvre à la réédition du journal de Louis Troussier, seçrétaire de Mairie à Noirmoutier
qui a relaté la vie au jour le
jour de ses concitoyens de
l9l4 à 1919. 'Louis
Troussier était chargé de l'alimentation pendant la guerre
et notamment de l'approvisionnement en farine des
Elus et ossociotions, tous mobilisés pour ce trovoil de mémoirc
aoíit !
boulangers. Nous préparons,
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les "gordes-chiourmes" noirmoutrins réservrstes offectés ò lo surueillonce des prisonniers oustro-hongrots
du chôteou
pour fin aoOt, une réédítion
de ce joumal, sorti en ì 923,
enrichi d'images inédites et
d'analyses critiques", raconte
emprisonnés au château, et à
la vie des insulaires au front
et à l'anière. Ainsi, des documents inédits seront exposés,
Christian Trottet, président de
l'association.
de Hongrie, gråce à
A partir du I I novembre, et
jusqu'en septembre 2O15, le
château de Noirmoutier révélera une part méconnue de
son histoire au travers d'une
exposition baptisée "[Île de
Noirmoutier au quotidien, de
lAutriche-Hongrie aux ÉtatsUnis", dédiée aux quelque
250 "indésirables" qui furent
notamment en provenance
Eva
Jeney, chargée de recherche
à l'institut des études littérai-
res de l'Académie des
taine de ses æuvres réalisées
à partir de malles de documents et objets de l'époque
conservées dans le grenier
f¿milial. Un recueil de ces
photos devrait sortir prochainement en librairie, préfacé
par l'ëcrivain Philippe Delerm.
Enfin, I'exposition inaugurée à
Sciences de Hongrie, qui fut
assistée des Amis dans son
travail sur l'origine du best-
Barbåtre viendra compléter
seller de Aladar Kundz
Monostère Noir. Le photogra-
phe Maurice Rougemont
ment la vie locale au temps
de la base de l'US Navy à la
Fosse à partir de l9ì7.
exposera également une ving-
Lire aussi en page 52
Le
l'ensemble iconographrque du
Chåteau, en brossant notam-
Un récit de Pierre Averty basé sur les archives de l'abbé Joseph Thibaud
Un camp m¡litaire américain à Saint-lean de Monts
"1917-l9lB : les
Deux ans et sept mois après
Américain en Pays de
Monts". C'est le titre du
récit que Pierre AverÇ
a rédigé, décrivant le
quotiden des
"Sammieso, installés
dans la région durant
la Grande Guerre
la déclration du Premier
conflit
.l917, mondial, le 2 avril
Thomas Woodrow
Wilson président des Etatsà
l'époque, l'abbé Joseph
Thibaut doyen de cette com-
Unis déclare la guerre
et son état-major arrivent
fo,
'E
O
.3
Lo ferme de lo Coillouderie servoit d'ormuierie oux soldots oméricoins présenß
l9l3
à
1931", indique Pierre Averty.
à
"ll a laissé une forte empreinte
mière troupes américaines
débarquent à Saint-Nazaire.
En accord avec les autor¡tés
de son passage en pays de
Monts en assurant la revue
locale et le bulletin paroissial
dans lequel il commentait
francaises, les Américains ins-
tous les évènemenß locauxo
Monts. La base de Saint-Jean
de Monts a servi d'école de
ç
mune de janvier
Boulogne. Le ì 8 luin, les pre-
ainsi qu'une autre base
aérienne à Saint-Jean de
I
été indemnisés.
"Je me suis inspiré pour eet
ouwage des écris du curé de
lAllemagne.
Ce n'est que le ì3 .luin l9ì7
que le général John Pershing
tallent une base d'hydravions
à la Fosse et à Fromentine
I
une viabilísation du site mais
les fermiers de l'époque ont
tir aérien dans la vallée de
l'ancienne rivière nommée La
Rencontres entfes
Une escodrille d'ovions Airco
DH 4 sur le Chomp Goillord.
d'un hôpital, de cantines,
quelques-unes des danses
d'ateliers de travail, de han-
du pays.
gars pour les biplans et
deux cultures
dépôts en tous genres sans
Les premiers arrivés ont été
les soldats d'un régiment du
génie chargés de réaliser les
trôvaux ainsi que la construction des bâtiments avec pour
oublier une salle de cinéma
Dans cette vie à l'américaine,
se côtoyaient 4.OOO soldats
Beaucoup d'accidents ont eu
lieu lors des vols d'entraînements et l9 pilotes ont été
enterrés sur la commune. Les
corps ont ensuite été exhumés
locaux. Les "sammies" ont
puis rapatriés aux Etats-Unis.
Le soir de l'armistice fût orga-
avec 4.700 paroissiens
Besse dont l'estuaire avait été
camp principal le champ
obstrué par les sables.
Caillard d'une superficie de
22 juillet ì918 évoqué leur
bourg et pas un Américain
3OOha , destiné à accueillir le
terrain d'aviation Plus loin ,se
participation à la fête natio-
n'était resté au camp. Lhiver
l9l8-ì919 se passa autour
de nombreuses soirées de
ll a fallu cependant pour
qu'elle s'installe, évacuer les
quatre fermes du ChampCaillard, de la Caillauderie,
des Dix écus et du Roseau
Gaillard. Cela a entrainé un
abandon des récoltes, un
déboisement de la zone, un
déplacement des bêtes et
trouvait à la Caillauderie,
l'école d'armement où se forma¡ent les futurs mitrailleurs
si bien qu'en un clin d'æil, ce
désert se meubla d'usines
électriques, de bains-douches, de salles de réunions,
dans le journal de la base du
nale en l'appelant "The
Bastille". La musique de l'armée américaine s'est mêlée
à celle de l'harmonie municipale de Saint-Jean de Monts.
Les officiers et soldats alliés
avaient exprimé le désir de
voir exécuter devant eux
partis.
En juillet 1921, toutes les traces du camp avåient disparu,
et le tout fut vendu dans des
conditions très avantageuses
pour les acheteurs.
nisé un grand défilé dans le
chants, danses et
de
concerts. Quelques idylles se
sont bien déclarées entres
soldats et jeunes filles du
pays. Mais le l9 mars, les
Américains étaient quasiment
Pierre Avefly