« Nous sommes malades et incapables, aidez-nous »

SANTE PUBLIQUE:
Malades mentaux graves dans les rues d’Abidjan
RETOUR EN FAMILLE:
Quelle joie de retrouver un frère disparu… !
ILS PEUVENT APPORTER A LA SOCIETE :
Pourquoi les rejettent-ils ?
DOSSIER SPECIAL
« Nous sommes malades et
incapables, aidez-nous »
Le cri des malades mentaux dans la rue…
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Le magazine « le proximus » est édité par une équipe
indépendante, composée de personnes de bonne volonté
qui s’engagent à promouvoir la santé mentale à travers
la presse écrite.
L’objectif principal du magazine « le proximus » est
d’informer le public sur la santé et la maladie mentale
en vue de la meilleure prise en charge de ceux/celles
qui souffrent des troubles mentaux. Nous croyons que
la santé n’existe pas sans la santé mentale. Pour ce, c’est
crucial que tout le monde, quelque soit son âge, son
éducation, son métier, ou toute autre mérite que ce soit,
soit avisé sur les réalités de la maladie mentale afin de
pouvoir prévenir et prendre les précautions contre ces
troubles. Notre devoir est de vous informer sur la santé
mentale car la meilleure société est celle qui favorise au
maximum le maintien de la santé mentale
« Le proximus » sert aussi à informer le public de
diverses activités qui se déroulent dans les Hôpitaux et
Centres de prise en charge pour mieux découvrir les
efforts fournis par leur personnel dans l’engagement de
prendre en charge les personnes souffrantes des
troubles mentaux.
Equipe de rédaction
Rédacteur en chef/Secrétaire
Mr. Jean Clément ISHIMWE, RN, BSN
Assistant-Rédacteur en chef/Publicité
Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI
Rédacteur/Chef Technique
Mr. Gérard YEO NANGA
Réviseur/Conseiller
Fr Armel Daly
Fr Faustin WABULASA
Rédacteurs
Fr Donatien De Joie MAWAYA
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Adresse:
Magazine « le proximus »
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Yamoussoukro
COTE D’IVOIRE
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Les textes publiés sont revus et édités par une équipe de
rédaction compétente qui s’engage volontairement à
mettre leurs talents au service du public. C’est notre
souhait que ce que vous lisez vous sera utile, vous et vos
proches. Merci.
TOUS CE QUI COMPTE C’EST le proximus !
MISSION DU SECTEUR SOINS DE SANTE MENTALE DES FRERES DE LA CHARITE
« Mû par la charité pour le patient psychiatrique, nous tous, actifs dans le secteur « soins
de santé mentale » des Frères de la Charité, voulons donner l’aide de façon optimale,
compétente et inspirée, dans l’esprit de notre Fondateur Pierre Joseph Triest. Nous nous
œuvrons aux patients souffrant de maladies aiguës et chroniques, quels que soient leur
origine, leur sexe et leur conviction. De plus, nous cherchons des solutions réalisables pour
ceux qui, à cause de l’insuffisance des dispositifs actuels, font appel à notre service de
soins. Nous voulons prodiguer les meilleurs soins à tous les patients, orientés vers leur être
total. Nous nous efforçons pour les rendre financièrement possible pour tous. Avec le
patient et son entourage, nous aspirons à améliorer sa santé mentale. Nous voulons le
réintégrer dans la forme de vie en société la plus adaptée pour lui. »
Tous droits de reproduction de photos ou de textes sont réservés à l’équipe de rédaction. 2
Les propos publiés n’engagent que leurs auteurs.
DOSSIER SPECIAL
-----------------------------------Dans les médias écrits – Que disent-ils
des malades errants ?
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Page 9-10
Editorial : Est-ce la façon que c’est ?
Ils sont fous, on s’en fout !
Page 5
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Ils peuvent apporter à la société :
Pourquoi les rejettent-ils ?
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Page 15
Dans le respect de l’environnement
hospitalier : Planting des arbustes à la
MSP
Côte d’Ivoire-Toumodi : Les fous et les chiens
enragés prennent le contrôle de la ville
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Les fous, ces grands oubliés de notre société
Page 16-17
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Quelle joie de retrouver un frère
disparu !
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Page 18-19
Dans les mots de celui qui s’en est sorti :
Entretien avec un ancien patient
récupéré dans la rue
Côte d’Ivoire : Qui s’occupe des malades
mentaux d’Abidjan ?
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Page 20-21
Santé Publique : 120 malades mentaux graves
dans les rues d’Abidjan
Cité de l’espoir ou Cité des aliénés...
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Page 23
Temps forts à la MSP...
Tous ensemble...C’est possible
3
Editorial
Est-ce la façon que c’est ?
En
2003,
Mark
Zuckerberg eu son
primordial
idée
de
concevoir le réseau
social facebook qui
aller se réaliser l’année
suivante. Au cours de
la même année, le
3éme forum mondial de l’eau pris place à
Kyoto ; les Etats Unis lança les premiers
bombes en Irak ; et, Paul Kagame fut élu
président de la République du Rwanda pour
un mandant de 7 ans. Mais aussi, pendant
que tous ces événements, jugés importants,
concurrençaient les médias nationaux et
internationaux, l’Hôpital Psychiatrique Saint
Vincent de Paul, initié par les Frères de la
Charité, se renda dans les rues de
Yamoussoukro pour récupérer les malades
mentaux errants dans le but de les soigner et
pour
leur
garantir
une
réinsertion
socioprofessionnelle et familiale dans leurs
communautés.
C’est pendant la même période que Mr
Dominique et Mme Véronique quittèrent les
rues de Yamoussoukro pour commencer une
nouvelle vie grâce à l’encadrement de l’équipe
médicale de l’Hôpital Psychiatrique Saint
Vincent de Paul. Cette activité s’inscrira
dorénavant dans la mission principale de
l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul qui
s’est engagé de soigner les personnes malades
en commençant par les plus vulnérables.
La tradition de se rendre dans les rues pour
récupérer les personnes malades n’est pas
nouvelle
dans
l’histoire
des
Hôpitaux
psychiatriques gérés par les Frères de la
Charité. En effet, deux siècles passés,
précisément en 1807, le fondateur de la
Congrégation des Frères de la Charité, Père
Pierre Joseph Triest, vu la misère des
personnes malades sans aide, sans abris et
sans soins appropriés, s’est rendu dans la
crypte du Château Gérard le Diable, en
Belgique, pour briser les chaînes des malades
mentaux qui y étaient enfermés. A travers
cette activité, la Congrégation des Frères de la
Charité fut fondée pour prendre soin, d’abord,
des personnes souffrantes des troubles
mentaux abandonnés. Depuis ce jour-là, la
tradition de briser les chaines des personnes
malades continue jusqu’en ce jour, partout
dans les hôpitaux et centres psychiatriques
gérés par les Frères de la Charité.
Présentement, presque dans toutes les villes
du monde on y trouve les malades mentaux
errants. Devrons-nous dire qu’il n’y a personne
pour s’occuper de ce problème public ?
L’expérience nous prouve que ces personnes
peuvent retrouver et mener une vie normale si
leur prise en charge médicale et sociale est
assurée.
Certains pensent que ces personnes ne
peuvent rien contribuer à l’économie du pays
en oubliant qu’un pays ne peut pas atteindre
un développement économiquement complet et
apprécié sans développer la santé mentale des
ses citoyens. D’autres continuent à se référer à
de telles personnes comme des « fous » qui ne
peuvent rien faire dans la vie. Les médias
publics semblent suivre la même idéologie
comme vous allez le lire dans certains articles
qui sont présentés dans cette édition. Le public
est intéressé par le fait que ces personnes
malades aient quitté les rues, mais pas de ce
qui se passe après les rues (pendant le
traitement à l’hôpital et leur retour en famille).
Le reportage sur les personnes stabilisées
devrait nous donner une autre pensée sur ce
que ces personnes deviennent réellement après
leur vie dans les rues. Un reportage sur
certains malades qui ont été récupérés dans la
rue nous montrera que ces personnes ont des
habilités
qui
peuvent
aider
dans
le
développement du pays. Ils le peuvent aussi.
Néanmoins, le problème des malades mentaux
errant reste un défi de la santé public qui
demande une attention des autorités politicosociales du pays.
(Suite page 5)
4
Certaines institutions telles que les Hôpitaux
et les O.N.G nationales ont commencé à agir ;
mais, ils ont besoin d’un appui financier et
logistique important pour pouvoir répondre
effectivement à la demande des besoins
exprimés par ces malades. Ils ont besoins
qu’on les aide car ils ne peuvent rien sans
nous.
vivre dans la société quelque soit son état. Si
cela reste toujours notre principe, nous avons
tous la responsabilité de veiller à ce que ces
personnes malades, abandonnées à eux même,
puissent
se
retrouver
dans
leurs
communautés parce que leurs vies actuelles
nous interpellent. Incapables d’en faire face, ils
ont besoin de notre aide.
L’homme est un être social qui est présumé de
Jean Clément ISHIMWE
Ils peuvent apporter à la société ; pourquoi les
rejettent-ils ?
Après les rues, les personnes malades reçoivent les soins médicaux et sociaux dans le but de les
accompagner à retrouver leur équilibre mental et physique. Pendant leur séjour dans un milieu
hospitalier, les personnes malades réapprennent et actualisent leurs aptitudes intellectuelles et
sociales perdues à cause de la maladie. Au cours de notre entretien avec l’équipe de réhabilitation
de l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul, le responsable du dit service nous a fait un reportage
sur la vie quotidienne des anciens malades qui ont été récupérés dans les rues et qui se sont
intégrés dans les activités journalières de l’Hôpital. Après ce reportage, nous avons pu découvrir ce
qu’ils sont devenus après la rue. Ce sont des personnes qui peuvent vivre une vie saine et normale
dans la société. Voilà l’extrait du reportage.
(N.B : Les noms ont été modifiés pour garder la confidentialité des personnages cités)
LES PATIENTS STABILISES ET INTEGRES PRENNENT SOINS DES AUTRES.
Chaque matin, Mlle DOH et Mr KOLÉ interviennent à la cuisine pour aider dans la préparation
du petit déjeuner pour les autres alors que
Mr ANEAU s’occupe d’apprêter le réfectoire,
faire la table, et ceci de façon spontanée
dans le souci de jouer un rôle dans sa
communauté de vie et se rendre utile aux
autres.
Mr
ANEAU
a
une
attention
particulière pour les plus faibles notamment
du Mr SILA qui ayant été
souffert du
rhumatisme ne pouvant pas se mettre dans
les rangs pour se servir de son repas.
(Suite page 6)
Un patient stabilisé donne une coiffure à son
collègue malade
5
Mr ANEAU prend les soins de servir d’abord son co-pensionnaire avant d’aller faire le rang pour
son propre plat et à la fin du repas, il reprend les assiettes pour faire la vaisselle tout en aidant
les plus faibles et ceux/celles qui ne peuvent pas se déplacer. Avant de se rendre au jardin, il se
rassure que le réfectoire est en ordre. Quant à Mlle DOH, elle encourage chaque matin d’autres
femmes à se laver. Pour aller plus loin, il arrive qu’elle les amène dans la douche elle-même, les
assiste à se laver pour ensuite les conduire à la salle des activités pour séances
ergothérapeutiques. Ayant terminé cette activité, elle reprend sa place à la cuisine pour assister
l’équipe de la cuisine dans sa fonction en vue de permettre aux autres de manger à temps.
LES PENSIONNAIRES PRETENT ATTENTION AUX UNS ET AUX AUTRES.
Certes, il ya barrières linguistiques entre certains pensionnaires et le personnel d’une part et
entre
Jeu de damier entre un pensionnaire et un personnel
soignant
d’autre
les
pensionnaires
part.
Mais
ces
eux-mêmes
barrières
ne
constituent pas un motif d’indifférence et
de méfiance des uns envers les autres.
Mlle DOH était la première à nous
démontrer qu’on peut briser ces barrières
lorsqu’elle a été sollicitée pour faire les
lessives de sa voisine de chambre qui ne
se sentait pas bien. Avant la fin de la
journée, elle est venue chercher les
habits lavés au séchoir pour y mettre
dans le placard de sa chambre.
Des petits gestes banaux mais pleins de sens de part leur nature caritative nous rappelle la
sensibilité que nous devons avoir vers nos prochains surtout ceux qui ont plus besoin de nous.
LES PENSIONNAIRES DEVELOPPENT LA CORRECTION FRATERNELLE
La correction fraternelle est ce qui semble manquer à notre société au nom du respect de liberté
de l’autre et du principe de non ingérence dans la vie privée de l’autre or elle est la garantie de la
justice sociale, de l’intégrité et de l’honnêteté. Le manque de la correction fraternelle témoigne la
crise
de confiance présente dans notre société et justifie la thèse de la superficialité de la
relation interpersonnelle. Mais les pensionnaires de l’Hôpital nous ont appris que c’est possible
de se corriger fraternellement car cela contribue efficacement à la cohésion sociale et au respect
de soi et de l’autre. Nous nous rappelons encore d’un patient qui dans ses délires traitait sa
maman d’une démoniaque. La réaction et la condamnation des autres ne se font pas attendre.
La réaction à chaude était celle de Mr YVES qui faisait attendre au concerné qu’il n’était pas
normal de traiter sa maman qui l’a mis au monde d’une démoniaque. « Cela veut dire que toi
aussi tu es démon, étant fils d’une démoniaque. Par conséquent je n’ai rien à traiter avec toi», a
bien dit Mr YVES. (Suite page 7)
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Après cette remarque, Mr YVES a invité le malade à quitter la salle puisque « le démon ne peut
pas faire corps avec les hommes ». Aussitôt le concerné, se voyant en risque de perdre un ami et
la compagnie des autres, a demandé pardon et a fait promesse de ne plus recommencer.
Les mêmes constats sont faits pendant les travaux de jardinage et autres activités
ergothérapeutiques notamment la communication pour un changement de comportement (CCC)
où les pensionnaires s’encouragent les uns et les autres dans le bon suivie de leur traitement
pour une meilleure amélioration de leur état de santé, la bonne pratique régulière de l’hygiène
corporelle et bucco dentaire sans vexer les indexés.
LES PENSIONNAIRES S’ENCOURAGENT MUTUELLEMENT A DEVELOPPER UNE RELATION
FILIALE AVEC DIEU
Les visiteurs qui viennent pour des séances de prière avec les pensionnaires sont émus de la
discipline pendant les activités spirituelles. A la fin, nombreux sont ceux qui témoignent qu’ils
ont été disciplinés par nos pensionnaires alors qu’en venant ils se disaient que leur apostolat
serait difficile car avec les « fous », il ne peut pas y avoir du sérieux ».
A l’heure du rosaire, partage d’Evangile et de la messe, les premiers arrivés au lieu de rendezvous préparent le lieu pour les autres et vont les appeler dans leurs chambres en leur disant,
« Dieu nous appelle il nous attend, allons le rencontrer car il est notre Père ».
« Si nous sommes traités des fous par notre société voire les membres de notre famille, Dieu ne
peut pas nous rejeter car nous sommes ses fils. Allons le louer, l’écouter pour ne pas le trahir »,
l’un des pensionnaires a témoigné pendant la prière du rosaire. Pour ceux qui sont agités ou
instables, les autres les invitent poliment à retourner dans leurs chambres pour ne pas
perturber la prière. « Nous ne sommes
pas venus ici pour nous amuser mais
pour prier Dieu. Il faut tout prendre au
sérieux »,
ont-ils
ajouté.
Les pensionnaires et le personnel pendant la prière
du chemin de croix
Les
pensionnaires font la promotion de
l’œcuménisme.
Les
chrétiens
font
savoir aux musulmans que tous sont
des enfants d’un même Père. En Dieu
il n’ya pas de différence, on peut se
mettre ensemble pour prier un seul et
unique Dieu. « Nous ne vous obligeons
pas de devenir chrétien, mais nous
vous invitons de vous joindre à nous
pour louer Dieu notre Père à nous tous ». Alors notre messe devient une messe œcuménique,
ouverte à tout le monde. (Suite page 8)
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Le partage d’évangile se fait ensemble avec les musulmans et les chrétiens, toutes
dénominations confondues. Tout le monde se dit, « l’essentiel pour moi est d’entrer en
communication avec Dieu, s’entretenir avec lui et d’avoir une relation filiale avec lui».
La maladie mentale est parfois si forte que les proches de la personne malade pensent que cette
dernière ne s’en sortira jamais. Aussi, la personne malade a la tentation de désespérer et de
croire que c’est cela, désormais, son destin. Il est bon de se souvenir de la résurrection de Jésus.
Celle-ci nous rappelle que l’échec n’est jamais le dernier mot de Dieu. Même si cette maladie est
souvent mystifiée et est subie comme absurde, même si parfois la guérison est hors de portée,
nous pouvons continuer à espérer au delà de toute espérance car « l’espérance ne trompe pas »,
nous dit saint Paul. (Rm. 5,5).
IL EST AUSSI TEMPS DE RECONSIDERER NOTRE APPREHENSION DE LA MALADIE MENTALE
ET RECONVERTIR NOTRE ATTITUDE VIS-A-VIS DES VICTIMES DE CETTE MALADIE. QUE
NOTRE ESPERANCE NOUS CONDUISE A LES AIDER A RETROUVER LEUR PLACE DANS LA
COMMUNAUTE. ILS PEUVENT BEAUCOUP APPORTER À LA SOCIÉTÉ ET ILS NOUS DISENT
INCESSEMENT, «NOUS SOMMES MALADES ET INCAPABLES, AIDEZ-NOUS».
Reportage préparé par l’équipe de réhabilitation et d’ergothérapie de la MSP
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Ils sont fous, on s’en fout !
Ecrit par Venance KONAN
Crédit : Fratmat
Jeudi, 10 avril 2014
C’est le titre d’une chronique que j’avais publiée, il y a une vingtaine d’années, dans
Ivoir’Soir, le défunt quotidien du soir du groupe Fraternité Matin, après la sortie du livre
de mon ami Doris Haron Kasco intitulé « Les fous d’Abidjan ». Qui est fou ? Ce sont les
fous, pardi ! Les fous, ce sont ces hommes et ces femmes que nous avons bannis de notre
humanité.
Ils peuvent se promener nus dans nos rues, être d’une saleté repoussante, déféquer sur
un trottoir en pleine journée, manger dans des poubelles, boire l’eau des caniveaux, on
s’en fout ! Parce qu’ils sont fous. Ils ne scandalisent plus personne. Sauf quand ils
deviennent violents. Pour tout le reste, on ne les voit même plus. Où dorment-ils ? Leur
arrive-t-ils d’être malades ? Souffrent-ils ? Aiment-ils ? Ont-ils besoin d’amour ? Pensentils ? On s’en fout, puisqu’ils sont fous. On s’apitoiera plus facilement sur le sort d’un
chien ou un oiseau blessé que sur celui d’un fou qui aurait la même blessure. Les fous,
ce ne sont plus des humains, mais pas des animaux non plus. Nous ne savons pas trop
où les classer, puisqu’ils ne sont pas morts. Ils bougent, s’offrent tous les jours à nos
regards et peuvent même avoir une capacité de nuisance. Ils détonnent surtout dans nos
cités désordonnées sur lesquelles nous rêvons néanmoins de voir déferler des centaines
de milliers de touristes aux poches pleines de devises. Les fous, ils font partie de notre
paysage de tous les jours. Comme les ordures. Je crois que c’est plutôt dans cette
catégorie que nous les avons classés. Ce sont des ordures humaines. On ne les aime pas,
mais on vit avec, faute de savoir quoi en faire.
Qui est fou ? Ce sont ces hommes et ces femmes dont la souffrance ne touche plus notre
conscience, ces hommes et ces femmes que notre humanité ne frôle même plus, qui sont
la plus grande honte de leurs familles et de notre société. Nous avons trop à faire avec les
gens normaux pour nous préoccuper de leur sort.
(Suite page 10)
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(De la page 9)
Qui peut être fou ? C’est la question que nous ne nous posons jamais. Parce que nous sommes
tous convaincus que la folie, tout comme la guerre ou n’importe quel malheur, ne peut toucher
que les autres. Mais qui d’entre nous, avec la vie de fou que nous menons, dans ce monde de fous,
où il n’y a plus de repères, plus d’éthique, où le seul dieu réellement vénéré s’appelle argent, avec
le stress qui est devenu notre lot quotidien, avec les désillusions de tous les jours dans notre
course effrénée vers le pouvoir et la richesse à tout prix, qui d’entre nous, dis-je, est à l’abri d’un
surmenage, d’une dépression, d’un «pétage de plomb », d’une maladie mentale ? Qui est à l’abri de
la folie ? Le fou d’aujourd’hui est celui-là qui n’accroche plus notre regard, ce non-être que nous
croisons dans nos rues sans le voir, mais le fou de demain, ce sera peut-être chacun de nous.
L’État de Côte d’Ivoire, dans sa grande mansuétude, a construit un hôpital où l’on peut soigner les
fous. Car, ne l’oublions pas, la folie se soigne. C’est l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Le seul
de notre pays de plus de vingt millions d’habitants. Et il date du début de notre indépendance. Il
existe, certes, des structures privées qui s’occupent de différents types de maladies psychiques,
mais elles ont un coût qui n’est pas à la portée du premier fou. Alors, on se rabat sur la médecine
traditionnelle ou les centres de prière qui sont les moyens les plus sûrs pour devenir
complètement fou. J’ai visité l’hôpital psychiatrique de Bingerville, il y a quelques jours. Beaucoup
y est fait. Mais beaucoup reste encore à faire pour qu’il soit digne de notre ambition et puisse
absorber une plus grande quantité de nos malades mentaux. Aujourd’hui, il ne peut accueillir
qu’une centaine de patients. Trop peu pour un pays de plus de vingt millions d’habitants qui vient
de traverser la grave crise que nous connaissons et qui a déboussolé plus d’une personne
normalement constituée. Il y manque encore beaucoup de matériel pour soigner efficacement les
malades qui y arrivent. Cet hôpital a besoin de notre concours à tous, puisque l’État ne peut tout
faire.
Nous pencher un tout petit peu sur le sort de ces hommes et ces femmes que le destin a durement
frappés peut être une façon pour nous de retrouver un peu de notre humanité que nous sommes
en train de perdre.
Écrit par Venance Konan
« Le plaidoyer en faveur de la santé mentale comprend un éventail
d’actions diverses visant à éliminer les principaux obstacles structurels et
attitudinaux afin d’obtenir des résultats positifs en matière de santé
mentale. Le concept, qui est relativement nouveau, a été conçu au départ
pour réduire la stigmatisation et la discrimination et promouvoir les droits
humains des personnes souffrant de troubles mentaux ».
(Plaidoyer en faveur de la santé mentale, OMS, 2005)
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Côte d’Ivoire-Toumodi :
Les fous et les chiens enragés prennent le contrôle
de la ville
Lorsque vous êtes en transit à Toumodi, le souvenir que vous gardez après votre passage, c’est
assurément la présence de nombreux malades mentaux à tous les coins des rues. Si ce n’est un
«fou» ou une «folle» dans des états aussi bien crasseux que repoussants que vous rencontrez sur
toutes les artères de la ville, ce sont des chiens errants, à la limite du danger.
Car souvent enragés, ils accompagnent tout le long de la route en aboyant sans raison. Cette
situation déplorable est constatée par tous les habitants de la cité. Mais aucune réaction de qui de
droit. ‘’5minutesinfos’’, s’en soucie. Madame le maire Tchina Simone à ce sujet, dit sans faux
fuyant: «Cette situation ne relève pas exclusivement des services de la mairie. Mais humainement
parlant, il faut faire quelque chose ».
C’est pourquoi, renseignements pris, nous avons pris attache avec une structure spécialisée basée
à Yamoussoukro qui, incessamment va passer prendre les fous pour soit les interner en vue de
leur prodiguer des soins appropriés, soit les rendre à leurs parents pour qu’ils s’en occupent
personnellement pour ne pas que ces malades mentaux causent un quelconque préjudice à la
population. Quant aux chiens errants, les propriétaires devront les débarrasser le plus tôt possible
de la vue des populations.
Les habitants de la ville de Toumodi sont impatients. Car ils veulent vivre dans un environnement
sain et sans collaborer concomitamment avec des fous et des chiens enragés. Selon plusieurs
personnes, des hommes de Dieu, se présentant comme pouvant guérir les cas de folie, ont
«regroupé» ces malades dans leurs bases aux périphéries de la ville. Dépassés par l’ampleur du
fléau, et ne pouvant plus les encadrer, ils les ont tout simplement abandonné dans la nature.
Ecrit le 20 janvier 2014
Par : Al. Digb.
Correspondant régional de « 5minutesinfos »
Source : http://www.5minutesinfos.net/cote-divoire-toumodi-les-fous-et-les-chiens-enrages-prennent-le-controle-de-la-ville/
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Les Fous, ces grands oubliés de notre société
A Abidjan, chaque commune a ses fous. Il en est ainsi aussi dans presque toutes les autres villes
de notre pays. Tous les jours, nous les côtoyons sans leur accorder une attention si ce n'est que
mépris et dédain. On les remarque par les haillons qui leur servent de vêtements qui presque
souvent cachent mal ou pas du tout leurs organes sexuels. Ne s'étant plus jamais lavés si ce n'est
que quand la pluie les surprend dans les rues, leur logis, ils sont crasseux et puent. Ces hommes
et ces femmes sont la plupart du temps livrés à eux-mêmes, les familles ayant honte de vivre avec
eux pour tenter de trouver des remèdes à leur mal. Trop nombreux, ils ne peuvent non plus tous
contenir l'hôpital psychiatrique de Bingerville.
Rejetés par tous
Comment vivent ces malades mentaux? Tous sans exception se débrouillent. Sans logis, ils errent
dans les rues de la ville, souvent sans destination précise, ils dorment là où la fatigue les oblige à
se reposer. Alors, ce sont les devantures des magasins, les étals des marchés ou dessous des
ponts qui les accueillent. La restauration? Ils ne la choisissent pas. Ils la trouvent dans les
poubelles, sur la chaussée. Question de goût? Ils ne connaissent pas. La propreté? Encore moins.
Il y a un creux qu'il faut remplir. Il se trouve toutefois quelques-uns d'entre eux qui ont des
comportements qui donnent à réfléchir. C'est le cas de ce fou de l'avenue Chardy au Plateau, dans
les environs de l'Agence Ivoirienne de Presse qui s'offre de temps en temps une petite cuisine dans
de vielles casseroles. C'est aussi le cas de cet autre, sexagénaire du côté de la gare sud de la Sotra
au Plateau qui passe ses journées à ramasser les sachets en plastique que les gens normaux
jettent dans les rues.
Comment sont- ils devenus fous?
La question revient chaque fois que l'on aperçoit un malade mental. Les échanges étant très
difficiles, ce sont des explications reçues à et là qui en disent un peu sur les causes de cette
maladie. Celle qui revient le plus et qui concerne les jeunes est la consommation abusive de la
drogue sous toutes ses formes. D'autres personnes sont devenues folles parce qu'elles ont voulu
se servir de pratiques mystiques pour obtenir certaines choses. Ou bien elles ont été victimes de
sort des ennemis comme c'est le cas de la folle du trottoir du collège moderne du Plateau qui garde
jalousement des documents(?) et qui a subi les malédictions de ses camarades étudiants qui
étaient jaloux de ses bons résultats scolaires. Des causes, il y en a. Comme la toute dernière qui
est provenue de "l'article 125" en vigueur pendant la crise post-électorale. Elle consistait à payer
du pétrole pour 100 francs plus une boîte d'allumettes de 25 francs pour brûler vif une personne
faussement accusée de délation. L'on affirme que beaucoup de fous qui déambulent dans ces
quartiers seraient les auteurs de cette aberration inhumaine.
Où est le Ministre de la solidarité?
Ces fous et folles errants dans les villes ont besoin d'une attention de la part de ceux qui ont
encore leurs facultés de penser et de réfléchir. Il y a un de la Solidarité. Des ONG ont été créées. Il
y l'hôpital psychiatrique de Bingerville et l'hôpital Sainte Famille de Bouaké qui reçoivent certains
de ces malades. Malheureusement, ces structures d'accueil ne sont pas aidées par les familles des
malades. Pour ces parents, les hôpitaux sont surtout des lieux pour se débarrasser de leurs
malades. Il est temps que le Ministère de la Solidarité qui a refusé de se prononcer sur le sujet
comprenne que la solidarité doit exister aussi dans le malheur et que des malades mentaux
peuvent guérir.
Publié le 18 Février 2014,
Auteur : Namidja Touré ([email protected])
Source : lebanco.net
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Cote d’Ivoire :
Qui s’occupe des malades mentaux d’Abidjan ?
Abidjan possède comme la plupart des capitales Africaines sont lot de malades mentaux, des fous
comme on le dit plus familièrement. Livres à eux-mêmes ces hommes et femmes, dangers pour
eux et pour la population, déambulent dans les rues de la ville, sans familles ni structures
adéquates pour les soigner.
Il est pratiquement impossible de dire le nombre exacte de malades mentaux en liberté dans la
ville d’Abidjan encore moins sur toute l’étendue du territoire Ivoirien. Tout les quartiers de la
capitale Ivoirienne, possèdent leurs ‘fou et folle’ attitrés. Ce sont des hommes et femmes qui ont
perdu la raison et font désormais partie du quotidien des riverains, ils sont soient nus, soient
vêtus de haillons, certains sont courtois d’autres agressifs et parfois ils élisent domicile dans des
endroits spécifiques quand ils ne déambulent pas toute la journée. Pourtant un établissement a
été
crée
depuis
1962
pour
les
recevoir.
C’est
l’hôpital
psychiatrique
de
Bingerville.
Malheureusement, cet hôpital est depuis belle lurette dépassé par l’augmentation croissante de
nombre de malades dont il n’arrive pas à faire face. Prenez par exemple l’un des blocs du bâtiment
des femmes, pavillon Abhé Antoine qui ne compte que 16 lits pour 37 patientes, la superficie de
l’établissement petit à petit grignoté par la ville et ne couvre que 3ha sur les 15 qu’il faisait au
départ. L’infirmerie est toujours à cours de médicaments, ne couvre que 20% de ses besoins et la
cuisine se contente de ne pas laisser les patients mourir de faim.
Vu cet état des lieux, constamment relayé par les medias, de nombreuses familles font le choix
d’abandonnés leur parents malades. Car en Afrique les maladies mentales sont avant tout vues
comme des actes de sorcelleries, alors les familles qui ont peu ou pas d’informations sur les
pathologies dont souffrent leur parents, sont vite dépassées. Avec le coût des traitements
quotidiens très couteux ainsi que l’attention quasi-permanente qui doit leur être portée, elles
baissent les bras et abandonnent tout simplement leurs malades. Pourtant la première pathologie
chez 35,25% des patients est la schizophrénie, ensuite les troubles de l’humeur (dépression
5,94%, psychose 12% et paranoïa 0,7%). Puis les troubles névrotiques liés au stress (1%), les
troubles mentaux organiques (épilepsie 1,31%), les troubles mentaux liés à l’utilisation des
substances (alcool 0,61% et toxicomanie 3,41%), les démences (1,50% personnes du 3è âge) et les
confusions (0,71%). Pour ce qui est des autres pathologies comme le VIH, le taux est de 1,52% .
Ces causes ont trois principales sources. L’hérédité, la vie sentimentale et les dispositions
émotionnelles de chaque personne en sont les déclencheurs.
Les autorités sanitaires du pays débordées par ce problème et les parents incapable de faire face
aussi bien financièrement qu’émotionnellement, sont les deux principales raisons du nombre élevé
de malades mentaux dans le rues d’Abidjan, dont personne ne se préoccupe et qui sont donc
livrés à eux-mêmes.
Publié le10 janvier 2013
Par Nanita © koaci.com
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Santé Publique:
120 malades mentaux graves dans les rues d'Abidjan
Environ 120 malades mentaux dont les cas sont extrêmement prononcés, ont été identifiés dans le
district d’Abidjan par les services de l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Ce chiffre en hausse ces
derniers jours est dû à la grave crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire. « Nous recevons
par jour en moyenne 100 malades mentaux ». Ces informations ont été livrées au cours d’un
entretien accordé à fratmat.info ce 18 mars par le directeur de l’hôpital psychiatrique de
Bingerville, Bady Kouangoua Bertin.
Pour lui, le malade mental constitue un réel problème de sécurité publique parce que pouvant
réagir violemment. Bady Kouangoua rassure que ces malades mentaux dont les cas sont graves et
déjà identifiés, peuvent être rattrapés et soignés si sa structure dispose de moyens adéquats.
C’est pourquoi, il invite les autorités ivoiriennes à instituer un cadre de collaboration entre le
groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) et sa structure. « Que l’État dote les sapeurspompiers en carburant pour rattraper ces malades mentaux, puis les transférer à nos services où
15 médecins compétents sont disposés à les soigner », relève-t-il.
Le directeur de l’hôpital psychiatrique promet s’impliquer afin de réaliser, d’une part, aux côtés
des autorités ivoiriennes, la promesse « 2013, année de santé en Côte d’Ivoire » et d’autre part,
contribuer à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. L’hôpital psychiatrique
s’est récemment doté de 200 matelas.
Le manque de médicaments et la nourriture de mauvaise qualité constituent les difficultés
auxquelles est confronté l’hôpital psychiatrique. « Le budget pour les médicaments est de 10
millions de francs cfa. Pour la nourriture, il est passé de 60 millions de francs cfa en 2009 à 35
millions de francs cfa en 2012. Notre budget de fonctionnement était de 125 millions de francs cfa
en 2012.
Pour cette année, il passe à 85 millions de francs cfa. C’est insuffisant », estime Bady Kouangoua.
L’hôpital psychiatrique de Bingerville a été créé en 1962. Il est la seule structure étatique qui
s’occupe des malades mentaux.
Publié lundi, 18 mars 2013
Par :Diomandé Mémoué
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Dans le respect de l’environnement hospitalier :
Planting des arbustes à la MSP
A l’occasion du lancement du plan
d’action des activités de l’Hôpital
Psychiatrique St Vincent de Paul pour
l’année 2014, la Direction de l’Hôpital, en
union avec le personnel et les malades, a
choisi l’activité du planting d’arbustes au
sein de l’Hôpital. Cette activité s’inscrit
dans les activités du plan d’action de
l’Hôpital dont l’objectif est d’accroître les
actions
visant
à
respecter
l’environnement hospitalier de 50% d’ici
2015.
L’activité a débuté à 10H00 avec
planting du premier arbuste qui a
planté par le Directeur de l’Hôpital,
Félicien
Ngendahimana.
Après
le
été
Fr
le
Directeur de la MSP, Fr Félicien Ngendahimana, a planté le
premier arbre pour ouvrir l’activité.
Directeur,
différents
personnels
de
l’Hôpital ont planté à leur tour les arbustes
pour marquer leur engagement dans la
mise en pratique du plan d’action de
l’Hôpital. Il s’agissait du responsable des
activités médicales et paramédicales, Mme
Koua Marie Claire, le représentant des
malades, Mr Florent, le président de la
Mutuelle du personnel de l’Hôpital, Mr
Akou Hyacinthe, le représentant de
l’équipe
technique,
Mr
Amangoua
Amangoua, et le responsable des services
d’ergothérapie et de réhabilitation, Mr
Gérard Yéo Nanga.
L’Hôpital s’est donné l’engagement de
planté au moins 50 arbustes avant la fin
de l’année 2014. La majorité de ses
arbustes seront les arbustes de fruits tels
que les manguiers, les avocatiers, etc.
Personnel de la MSP avec les malades présents pendant
l’activité.
Reportage par Jean-Clément ISHIMWE
PLAN D’ACTION 2014 – Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul
«La foi chrétienne, la charité, la gestion précieuse du temps, et le professionnalisme
sont des valeurs les plus importantes qui inspirent les activités de
l’Hôpital...Ensemble, nous nous interrogeons sur la manière dont nous, en tant que
missionnaires de la Charité, répartissons le temps réservé à nos malades mentaux
souvent abandonnés par les leurs ou se trouvant dans la rue »
Extrait du Plan d’Action 2014 de la MSP
Pour avoir une copie de ce document, adressez-vous auprès de la Direction de
l’Hôpital ou téléchargez une copie sur le site officiel de l’Hôpital, www.hpsvp.org
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Quelle joie de retrouver un frère disparu !
Récupérer un malade errant n’est pas une activité insignifiante à l’Hôpital Psychiatrique St Vincent
de Paul. Après la récupération, le malade est conduit à l’Hôpital où il subit une série de thérapies
en vue de le préparer à la réinsertion socioprofessionnelle et familiale. Selon les chiffres indiqués
par l’Hôpital, ce processus peut coûter au moins 170.000 FCFA par patient, par mois. Les objectifs
sont atteints lorsque le patient retrouve sa famille, stabilisé et prêt de se réintégrer dans la société.
L’article qui suit est l’un des événements décrivant le retour en famille d’un des patients récupéré
par l’Hôpital dans les rues de Yamoussoukro.
Ce jour, nous avons assisté à l’épisode de
parabole de l’enfant prodigue raconté par
l’évangéliste saint Luc (Lc15, 11-32), lorsque
l’Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul
de Yamoussoukro a décidé de remettre le
patient J. à sa famille après un séjour de 102
jours à l’hôpital.
En effet, Mr J. est un patient avec des
troubles mentaux qui, suite à sa maladie, a
quitté sa maison familiale pour afin se
retrouver dans la nature et, après, dans les
rues de Yamoussoukro. Après avoir passé un
moment ensemble avec sa grande sœur
mariée à Yamoussoukro, Mr J. a de nouveau
quitté celle-ci pour la rue. C’est ainsi que le
personnel de l’hôpital psychiatrique de
Yamoussoukro l’avait récupéré avec deux
autres patients pour lui offrir les soins
psychiatrique. Pendant toute cette période
depuis son départ du village et au cours de
son hospitalisation, les parents de Mr J.
avaient perdu toutes ses traces et pour eux se
revoir avec Mr J. un jour n’était pas à l’ordre
du jour car il était complètement perdu ou
peut être mort.
A leur grande surprise, ils ont appris que Mr
J. était bien vivant dans un hôpital qui l’a
traité et que ça allait mieux. En plus, ils ont
appris qu’il comptait de renter en famille pour
exercer son métier de tisserand. En effet, pour
eux cette annonce n’était qu’une pure rêverie
et plus grave encore effectuée en plein jour ;
car, d’après tout ce qu’ils ont appris à propos
de la maladie de leur frère, il était
irrécupérable.
Confirmant son retour en famille dans les
deux prochains jours, accompagné par
l’équipe sociale de l’hôpital, toute la famille
était mobilisée pour lui réserver un accueil
chaleureux et transformer ce jour en un jour
de fête et de joie. Oui, le rêve est devenu
réalité ce jour là. Tous étaient venus accueillir
leur frère, oncle, neveux qu’ils croyaient mort
et voilà revenu à la vie, disparu et le voilà
retrouvé. Un protocole était mis en place pour
la cérémonie de retour. Même si une festivité
n’avait pas été organisée, l’ambiance de la fête
et de joie y était présente.
De tout ce qui a été dit, nous avons retenu
cette illustre phrase qui nous a ému : « Nous
sommes touchés par l’acte que vous avez posé
à notre endroit à travers notre frère Mr J. ici
présent. C’est la première fois pour la famille
d’assister à un tel acte : quelqu’un qui n’est
pas membre de ta famille biologique, t’a pris
dans la rue, t’a soigné sans consentement de
ta famille, et puis t’a remis à la famille sans
rien exiger comme contre partie. Cela dépasse
notre entendement ! Nous manquons des mots
pour vous exprimer notre gratitude ».
Oui, cela dépassait notre entendement.
Qu’est ce qui peut être au-delà de l’amour ?
L’amour peut changer tout dans la vie, il nous
aide à comprendre que mon frère, ma sœur,
mon oncle, mon neveux n’est pas seulement
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celui qui appartient à ma famille biologique, ni
même celui issu de mon propre village, mais
celui qui est disposé à m’offrir cet amour qui
peut tout changer en moi ; celui qui à la
puissance de faire lever sur moi le soleil de la
résurrection, c'est-à-dire le soleil de la dignité
de ma personne humaine. Ce pouvoir de
l’amour est effectif car Dieu est amour. Il
(Dieu) agit à travers tout acte posé par amour
et de ce fait, nous sommes invités à se laisser
mouvoir par amour et notamment envers nos
frères qui souffrent de la maladie mentale.
Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, fc
Addendum de l’Editeur : Suite aux renseignements recueillis à l’Hôpital, depuis le retour de Mr J
dans sa famille, il n’est jamais retourné à l’Hôpital pour la postcure. Son premier rendez-vous qui
était programmé un mois après sa sortie n’est jamais été respecté jusqu’à ce jour. Selon l’équipe
médicale et sociale de l’Hôpital, ceci reste l’un des défis qui limitent l’accomplissement des objectifs
établis pour la réinsertion complète des malades stabilisés. Les conséquences de non-respect de
rendez-vous sont entre autre les rechutes, c’est-à-dire la réapparition des symptômes de la
maladie par manque de suivi, et, à long terme, le retour des personnes malades dans la rue.
Le graphique à gauche montre les résultats du
bilan fait par l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de
Paul sur le respect des rendez-vous pour la
postcure. Sur la totalité des malades reçus pour la
première fois au cours de l’année 2013, 56% sont
des malades qui n’ont pas respecté leur rendezvous pour le suivi de leur état de santé. Seulement
16% ont pu honorer leur rendez-vous.
Une étude faite sur la majorité des malades
errants à Yamoussoukro montre que la majorité
de ces malades ont bénéficié d’au moins d’une
prise en charge en milieu hospitalier.
Beaucoup de questions se posent en ce jour sur ce
qu’il faut faire pour que la prise en charge des
personnes malades puisse être complète et que
les rues de Côte d’Ivoire puissent être dégagées
des malades mentaux.
« Les troubles mentaux font souvent sombre les individus et leur famille dans la
pauvreté. Les personnes atteintes de troubles mentaux se retrouvent beaucoup plus
fréquemment sans logement que la population générale et sont plus souvent
incarcérées à tort, ce qui accroît encore leur marginalisation et leur vulnérabilité. Du
fait de la stigmatisation et de la discrimination, leur droit fondamentaux sont souvent
violés et beaucoup d’entre elles sont privées de leur droit sociaux, économiques et
culturelles – restriction de leur droit au travail et à l’éducation, de leur droit à la
procréation et de leur droit à la possession du meilleur état de santé qu’elles sont
capable d’atteindre [...] On les prive aussi souvent de leurs droits civils et politiques
comme le droit de se marier et de fonder une famille, le droit à la liberté de la
personne, le droit de voter et de participer effectivement et pleinement à la vie
publique et de soins. .. »
OMS, Plan d’Action pour la santé mentale, 2013-2020, paragraphe 13
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Dans les mots de celui qui s’en est sorti :
Entretien avec un ancien patient récupéré dans la rue
Mr NHO souffre d’une maladie mentale depuis quelques années. Suite à sa maladie, il s’est
retrouvé dans la rue où il a passé un période d’à peu près plus de 2 ans. En 2012, au cours des
activités de récupérer les malades errants menées par l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul,
Mr NHO était parmi les patients récupérés. Depuis ce jour-là, il a bénéficié d’une prise en charge
hospitalière jusqu’à ce jour. Trois semaines après la récupération dans la rue, Mr NHO a pu
donner les contacts de ses parents qui n’ont pas hésité de se présenter à l’hôpital dans
l’immédiat. Après sa sortie de l’hôpital, Mr NHO continue à suivre son traitement et à respecter
ses rendez-vous pour la postcure. Il est toujours accompagné par ses parents qui se sont
impliqués activement dans le processus de ses soins.
Cet entretien est un extrait d’un dialogue fait entre le patient et l’équipe sociale au cours d’un de
ses rendez-vous de postcure à l’hôpital.
Q
R
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Q
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Q
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: Bonjour Monsieur à qui nous avons l’honneur…Comment vous vous appelez ?
: Moi je me nomme Mr NHO.
: De quoi souffrez-vous ?
: Selon le médecin je souffre de la schizophrénie paranoïaque.
: On vous a expliqué ce que c’est?
: Non…on ne m’a pas expliqué…mais…c’est comme une forme de folie.
: Les parents savent de quoi vous souffrez ?
: Les parents savent ; ce sont eux qui m’ont amené à l’Hôpital.
: La première fois ?
: Oui.
: Pouvez-vous nous expliquer les traitements que vous prenez à la maison ?
: Le traitement c’est la prise des médicaments comprimés…et puis les injections.
Je me lève le matin, je déjeune et puis je prends mes médicaments.
: Combien de comprimés
: Il y a deux comprimés : l’haldol et puis l’artane.
: Vous prenez ces comprimés le matin seulement ?
: Non. Haldol, je le prends le soir, et puis l’artane le matin.
Q
R
Q
R
...
Q : Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux autres malades qui sont dans le même
cas, dans la même situation que vous ?
R :Je leur donne le conseil de
suivre le traitement et que ça peut
aller. Avec le traitement on peut
guérir.
Q : Quelle est l’activité que vous
pratique quand vous n’êtes pas à
l’Hôpital, à la maison ou bien pour
vous étendre ?
R : Moi je lis un peu, et puis je
vais au champ, champs de riz.
Q : Tu accompagnes les parents
ou bien c’est pour toi-même ?
R : J’accompagne les parents.
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Q : Vous avez déjà fait la récolté ?
R : Oui nous avons déjà fait la récolté.
Q : Etait-elle bonne ?
R : Elle n’était pas bien promise.
Q : Quel est le comportement de la famille vis-à-vis de vous à la maison, dans le village ?
R : Ils sont sympathiques ; ils me comprennent. Il savant que je suis malade…donc, en fonction
de cela ils se comportent bien envers moi.
...
Q : Mr N. vous êtes le parent de NHO, êtes-vous fier du comportement de votre fils à la maison ?
R : Oui, il s’adapte bien. C’est ça qui m’encourage. Bon…à la maison il n’ya pas de problème.
Quand on doit aller aux champs il nous accompagne. On devrait l’aider avec son idée de
l’élevage de poulets mais comme on n’a pas encore les moyens, il m’aide pour le moment dans
les champs. On le fait ensemble.
Q : Comment est le comportement des autres personnes au village ?
R : Sincèrement, ils ne s’attendaient pas à cela. Il y a les gens qui l’ont vu comme ça quand il
était encore dans la rue et ils ont pleurés. Pour le moment quand ils le voient ils sont heureux.
Q : Avez-vous un message pour l’Hôpital ?
R : Oui. L’hôpital c’est lui qui a fait tout. Ce qui s’est passé, qu’il y a un enfant qui est parti
comme ça, ce n’est pas la faute de quelqu’un…Il était malade. Donc, moi j’encourage le fait que
vous devez continuer comme ça pour nous aider et c’est comme cela que nous pouvons tenir. On
n’a pas d’autres moyens. Chez nous il n’y a pas d’autres soins qu’on peut faire si ce n’est qu’à
l’hôpital. Ici vous savez de quoi il s’agit…vous savez quel médicament donner…vous savez qu’estce qu’il faut. Je ne devrais pas être là, mais il faut que je l’accompagne. Il pouvait venir seul.
Actuellement il peut voyager, il peut tout faire seul. Mais il faut que je sois là pour l’encourager.
....
Q : Monsieur NHO, avez-vous un mot de fin ?
R : Je devrais vous remercier pour l’approche des malades. Vous nous avez fait comprendre que
notre maladie n’est pas différente des autres. Nous sommes des malades comme les autres
malades. Il ne faut pas avoir peur de prendre courage qu’on peut guérir et qu’on peut sortir de
là.
Q : Merci bien de continuer toujours le traitement et d’honorer vos rendez vous. S’il y a quelque
chose que vous ne comprenez pas, venez vous renseigner. Du courage et bonne chance à vous.
Je vous dis merci pour le partage.
Propos recueilli par Jean-Clément Ishimwe assisté par Gérard Yéo Nanga et Fr Stanislas N’diguissi
LA SCHIZOPHRENIE
La schizophrénie est une maladie mentale. Elle touche au mécanisme du délicat du cerveau et
perturbe donc profondément la personne atteinte par cette maladie. Elle provoque la confusion et
l’angoisse, un comportement perturbé, une perte de contact avec la réalité, des problèmes de
concentration, des hallucinations et des délires.
La schizophrénie est un véritable dérangement caractérisé par sa durée dans le temps où
interviennent des crises psychotiques : les pensées, les sentiments, la perception des choses, parfois le
mouvement, l’action, la conscience de soi, et les relations sociales sont troublés.
Une personne sur cent risque d’être atteinte par cette maladie au cours de sa vie. Elle frappe le plus
souvent les jeunes et elle se déclare plus tôt chez les hommes que chez les femmes.
Extrait dans « Si loin, si proche », Manuel pour les proches de patients psychotiques, 1999.
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CITE DE L’ESPOIR OU CITE DES ALIENES
Venir à l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul au cours de la journée est comparé au voyage
à la lune. Probablement vous diriez que vous voulez avoir le premier billet. «Aller à la lune ?" Je
serais parmi les premiers aussi. Peut-être que ce n’est pas aussi passionnant que vous
l’imaginez. L’Hôpital St Vincent de Paul est situé à l'extérieur de la ville de Yamoussoukro, un
lieu où le transport public n'est pas habitué à s’y rendre, effectivement comme sur la lune ...
C'est logique. Mais ce n'est pas la partie captivante de l'histoire.
La première fois que je prenais un taxi public pour me rendre à l’Hôpital, j'ai demandé au
chauffeur de taxi que j’allais à l’Hôpital qui soigne les malades mentaux (ou à la MSP comme
c’est communément connu par le personnel) qui est sur la voie d’Oumé. Le chauffeur semblait
ne pas comprendre ce que je disais. J'ai pensé que c'était mon «français» qui n'était pas
compréhensible. Donc, j’ai dû répéter la même chose pour me rendre plus compréhensible: «Je
veux aller à la MSP, c’est combien?", ai-je insisté. Le chauffeur m'a regardé et m'a dit, " est-il
l'endroit où l’on soigne les fous ? " A contrecœur je l'ai répondu positivement. C’est après cela
qu’on a pu discuter le prix du voyage avec le chauffeur sans aucun problème.
Depuis lors, j’ai compris que la MSP est publiquement connu comme « l’Hôpital des fous », ou,
comme le chauffeur l’a bien précisé "où l’on traite les fous" ou alors «la cité des fous ".
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En réalité, lorsque vous quittez la ville pendant la nuit en prenant la route vers la MSP, à trois
kilomètre, avant d’arriver, ce que vous voyez est une cité isolée, pleine de lumières, au milieu
d'un soit disant village. De plus vous vous approchez de l’Hôpital, vous commencez à tout voir
clairement : un grand mûr qui entourent de beaux bâtiments. En y entrant, vous trouvez un
grand jardin d’une verdure exceptionnelle avec des lumières partout. Seuls ceux qui ont été à
l'intérieur de ces mûrs savent bien décrire cette beauté.
Moi j'appelle cette place la «ville de
l'espoir». C'est l'endroit où celui ou celle
qui y vient malade y sort transformé,
guéris. Ces personnes malades que
presque certains ne considèrent pas,
d’autres les appellent « les fous » quand
ils viennent le premier jour. Mais, vous
devez attendre jusqu'à ce qu'ils
y
sortent pour voir comment ils sont
joyeux. La MSP tente de redonner à ces
personnes ce qu'ils ont perdu étant
malade:
la dignité, la
capacité de
travailler, l'amour de soi et du prochain, mais surtout, l'espoir. Un résident qui a été admis avec
les idées suicidaires nous a partagé ses émotions une semaine plus tard après son admission
qu'il ne pensait plus à se suicider parce qu'il se sentait aimé « chose que je n’avais jamais
expérimenté dans ma propre famille», a-t-il ajouté. Il avait aimé les soins, l'ambiance,
l'atmosphère, et le milieu hospitalier. Quand ses parents sont revenus plus tard pour lui rendre
visite, ils ont sauté de joie.
Malgré cela, notre « cité de fous " telle que appelée par le public, a encore un long chemin à faire
et les défis à surmonter. Nous voulons répandre la cité d'espoir en dehors des murs de la MSP.
Cet espoir qui est retrouvé à la MSP par ceux qui y viennent doit être maintenue même à la
sortie. Il est toujours attristant lorsque nous recevons les anciens malades qui étaient stabilisés
qui reviennent en raison de rechute parce qu’ils ont perdu leur espoir.
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La plupart des raisons données pour cette rechute est que la communauté ou la famille n'était
pas conforme et favorable à leur rétablissement.
Ce n'est que lorsque la communauté comprenne les réalités que ses membres vivent que la
stabilité de la personne malade peut être assurée.
La MSP a élaboré dans son plan d’action pour l’année 2014 un programme de travailler avec les
familles des malades stabilisés dans le but de les soutenir dans les difficultés rencontrées dans
la prise en charge sociale de leurs malades. Les familles sont les premiers ambassadeurs de
notre mission. Ce sont les personnes qui comprennent vraiment les défis auxquels l’Hôpital est
confronté, parce qu'ils les partagent pour la plus grande partie. Les parents sont les premiers
missionnaires pour faire comprendre le message que ce qui se trouve derrière les murs de la
MSP n'est pas une cité de fous où les fous sont traités, mais plutôt « une cité de l'espoir » où les
individus retrouvent leur dignité perdue.
Jean-Clément ISHMWE
AMELIORER L’ETAT DE LA SANTE MENTALE DE LA
POPULATION EN ASSURANT LES SOINS DE QUALITE ET LA
REINSERTION COMPLETE DES MALADES STABILISES
(MSP 2014)
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Dans la prise en charge des usages de drogues et d’autres addictions
Pour plus de photos sur la visite
www.hpsvp.org
Dans le cadre de l'établissement du programme de
lutte contre la drogue et la toxicomanie à l'Hôpital
Psychiatrique St Vincent de Paul, une délégation du
"Comité Interministriel de Lutte Anti-Drogue (CILAD)
a effectué une visite de courtoisie à l'Hôpital
Psychiatrique St Vincent de Paul, le jeudi 17 avril
2014 dans l'après-midi. La délégation était composée
de Dr N'Guessan Badou Roger, responsable du
Traitement de la Toxicomanie, son collègue, Mr
Fofana, et Mr Jean Pierre Babacar DIOUF, le
Coordinateur de Projets en Collecte de données et
Traitement de la Dépendance de Drogue du Bureau
Régional pour l’Afrique de l’Ouest, Il faut noter que
l'Hôpital St Vincent de Paul a été identifié par le
CILAD comme centre de référence en plus de
l’Institut National da la Santé Publique (INSP) situé à
Abidjan pour parrainer les projets dans le cadre de la
prise en charge des toxicomanes en Côte d’Ivoire.
Campagne de carême en faveur des malades mentaux à Yamoussoukro
Le carême chrétien est un moment de prière, de réconciliation, et
aussi d’exercer la charité envers l’autrui. C’est dans ce cadre que
les Pères Pallottins en collaboration avec l’union des laïcs à la
Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro ont organisé
une campagne de carême en faveur des malades mentaux de
l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul.
La campagne consiste à collecter les dons des vivres et de nonvivres en faveur des personnes malades. Pour la même occasion,
un marathon autour de la Basilique était organisé en vue de
sensibiliser la population sur les troubles mentaux et les moyens
de préventions.
La campagne était clôturée par la remise des dons qui s’est tenu
à l’Hôpital le 9 avril 2014 en présence du Directeur de l’Hôpital,
les pères Pallottins, les laîcs (UAC) et les pensionnaires de
l’Hôpital.
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