Edition Janvier 2014 - n°001 Gasikara madio “ Madagascar : Un pays modèle, Sans Défécation à l’Air Libre ” (SDAL) Bulletin d’information 5 000 000 $ de plus pour couvrir les 22 Régions Après les 14 Régions où le programme Fonds d’Appui pour l’Assainissement intervient depuis son implantation en mars 2010, voilà que les 8 restantes vont également bénéficier de ses appuis. REBOZA Julien P Vice-Premier Ministre chargé du Développement et de l’Aménagement du Territoire Ministre de l’Eau éditorial endant des décennies, l’Assainissement a été négligé. Les mauvaises pratiques comme la défécation à l’air libre et les dépôts sauvages d’ordures demeurent répandues, entraînant des impacts financiers énormes aussi bien pour l’Etat que les ménages. Et pourtant, l’Assainissement est un secteur très important pour le bien-être, la dignité de la population et le développement du Pays et devrait donc être une priorité pour Madagascar. Les fonds alloués par l’Etat pour ce secteur restent, à ce jour, encore faibles et nécessitent d’être augmentés dans un avenir proche. Heureusement, malgré la crise sociopolitique et la situation difficile à Madagascar durant les 5 dernières années, des avancées dans le secteur ont été constatées grâce aux efforts déployés par tout un chacun incluant le gouvernement et surtout les partenaires techniques et financiers, à qui je tiens particulièrement à adresser mes sincères remerciements. Le Fonds d’Appui pour l’Assainissement (FAA), financé par le Fonds Mondial pour l’Assainissement (GSF), figure parmi les programmes ayant soutenu activement les efforts du Gouvernement dans l’amélioration de la situation du secteur Assainissement à Madagascar et vient de renforcer son appui par un financement additionnel depuis octobre 2013. Avec l’avènement de la Quatrième République, concrétisé par les récentes élections, naît également l’espoir de développer à nouveau un partenariat fructueux avec les bailleurs de fonds traditionnels, en faveur, particulièrement, de l’Assainissement. Aussi, persévérons dans nos efforts, renouvelons notre engagement et tenons nos promesses, nous tous, gouvernement, partenaires techniques et financiers, acteurs du secteur EAH tant publics que privés, à œuvrer davantage et ensemble pour le sort des 22 millions des malagasy, en réalisant des progrès tangibles et palpables dans le secteur de l’Assainissement. Bonne et heureuse année 2014 ! Antananarivo, le 23 Janvier 2014 Edition Janvier 2014 - n°001 Il s’agit des Régions Androy, Anosy, Atsimo Atsinanana, Betsiboka, Bongolava, Ihorombe, Melaky et SAVA. En effet, Madagascar a obtenu des fonds additionnels de l’ordre de 5 Millions de dollars pour renforcer les interventions actuelles et étendre les zones de couverture au niveau de ces 8 Régions jusqu’en Septembre 2016. Ainsi, à partir du mois de mars 2014, Madagascar entrera dans une nouvelle ère et appuiera les 22 Régions dans la lutte contre la Défécation à l’Air Libre (DAL). Ceci entre toujours dans le cadre de la vision du programme, « Madagascar : Un pays modèle, Sans Défécation à l’Air Libre ». Madagascar : un Pays modèle Le Fonds d’Appui pour l’Assainissement (FAA) est un programme financé par le Fonds Mondial pour l’Assainissement (GSF). Ce mécanisme de financement a été créé par le Conseil de Concertation pour l’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement ou Water Supply and Sanitation Collaborative Council (WSSCC). Le FAA a comme objectif d’éliminer la DAL. Sous la tutelle directe du Ministère de l’Eau, il inclut la participation de diverses entités comme le Mécanisme de Coordination du Programme (MCP), le Contrôleur du Programme (CP), l’Agence d’Exécution (AE), et les Agences de Mise en Œuvre (AMO) ainsi que les localités bénéficiaires du programmes. L’étape la plus cruciale est le choix des AMO qui vont mettre en oeuvre le programme dans les communautés bénéficiaires du projet. Le savoir-faire et l’efficacité managériale des AMO ainsi que l’implication effective et l’engagement des autorités, des acteurs locaux et régionaux seront les bases de la réussite du programme. Un lancement officiel de cette phase d’expansion du programme et des réunions d’information au niveau des 8 régions sont prévus très prochainement. Le lancement des processus pour sélectionner les AMO s’en suivra. « Grâce aux bonnes pratiques qui ont été enregistrées depuis le début du programme à Madagascar, les bailleurs nous ont octroyé un financement pour les 8 régions restantes. Madagascar a toujours été et sera un pays modèle dans la lutte contre la défécation à libre », a déclaré Hugo Ramiandrisoa, Manager au sein du Cabinet FTHM, Contrôleur du Programme. Modèle de latrines construites par les ménages avec des produits locaux Edition Janvier 2014 - n°001 INTERVIEW Dr Rija Lalanirina FANOMEZA : « Il n’est plus acceptable qu’à cause de la DAL, un malgache ingère involontairement et inconsciemment de la … merde !!! » Quelles sont les stratégies utilisées par le programme ? Il convient de rappeler que le FAA adopte le principe de « Zéro subvention » (directe ou indirecte, totale ou partielle) pour les infrastructures d’assainissement. Pour cela, nous misons beaucoup sur la mobilisation et la responsabilisation des communautés à travers l’approche CLTS (Communauty Led Total Sanitation) qui est basée sur le dégoût, la honte et la dignité humaine. Elle est par la suite appuyée par d’autres stratégies comme l’IEC/CCC, le Marketing de l’Assainissement, etc. Pour atteindre les objectifs fixés, le FAA comprend 4 résultats intermédiaires: la création de la demande et l’amélioration de l’accès aux infrastructures et aux services d’assainissement, le renforcement des capacités nationales et locales, la mobilisation et l’engagement des différents acteurs publics et privés ainsi que la capitalisation et le partage des bonnes pratiques. Quelles sont les échéances à venir ? Il faut noter qu’avec cette expansion, la fin de la première phase du pro- Ensemble pour l’assainissement « Ensemble nous avons comme priorité l’assainissement ». Tel a été le mot d’ordre lors de la célébration nationale de la Journée Mondiale des Latrines à Alarobia Ambatomanga en novembre dernier. C’est un combat auquel tout le monde doit participer. Ainsi, la lutte contre la défécation à l’air libre est devenue une affaire de tout un peuple. « En termes de chiffres, Madagascar perd 201 milliards MGA chaque année suite à un mauvais assainissement, soit environ 5 euros par personne. Environ 10 400 malagasy, notamment 6 900 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de la diarrhée », a déclaré Herivelo Rakotondrainibe, Coordona- gramme est prévue pour Septembre 2016. A partir de cette année 2014, nous prévoyons une extension du programme au niveau des 22 régions de Madagascar. L’objectif est de couvrir le territoire national de manière Dr Rija Lalanirina FANOMEZA à avoir au moins 18 000 villages Directeur du Programme FAA SDAL d’ici la fin du programme. Dans ce sens, l’appel est lancé à tous les acteurs (organismes privés ou publics, organisations ou particuliers) pour nous aider dans ce combat. En effet, il n’est plus admissible, ni acceptable qu’à cause de la DAL, un malgache ingère involontairement et inconsciemment de la merde. teur National de la plateforme Diorano WASH. 92 % de ces décès sont liés à l’impureté de l’eau et au manque d’assainissement et d’hygiène. Le mauvais assainissement est l’une des principales causes de la mortalité infantile avec le paludisme, les maladies respiratoires graves et la rougeole. « C’est notre devoir à tous. Il faut commencer par se rendre compte soi-même du danger de la défécation à l’air libre. Ensuite procédons à la sensibilisation de notre entourage », a ajouté ce responsable. Un défi à long terme Madagascar bénéficie d’un soutien exceptionnel des partenaires financiers dans la mise en œuvre de la politique et de la stratégie de l’assainissement, notamment dans la lutte contre la défécation à l’air libre. « Les partenaires du FAA nous ont octroyé 5 millions de dollars de plus, pour renforcer le programme jusqu’en 2016 », a déclaré Michèle Rasamison (Président du Mécanisme de Coordination du FAA) lors de son discours durant la célébration de la Journée Mondiale des Latrines. Depuis 2010, environ de 350 000 latrines Flyproof, qui favorisent la coupure de la transmission oro-fécale, ont été construites par les communautés elles-mêmes. Le programme pense atteindre l’objectif de 500 000 latrines construites d’ici fin Septembre 2016. Notons que pour atteindre les OMD, l’objectif général à Madagascar est d’arriver à en construire 1 500 000, d’où l’appel lancé par le FAA pour la participation de toutes les entités concernées (Gouvernement, Partenaires Techniques et Financiers, Secteur privé, Société civile, etc..) dans ce combat. Faites passer le message Follow the leader!!! C’est l’histoire d’un père de famille qui est habitué à faire ses besoins à l’air libre. Il vient d’un village de Betoloha, dans la commune d’Ambandrika, district d’Ambatondrazaka. En déféquant, une épine s’est plantée dans son derrière, lui causant un abcès fessier. Il a dû être évacué dans le centre de santé d’Ambandrika. Suite à sa mésaventure, ce père de famille est devenu un « leader naturel émergent » qui a permis au village de Betoloha Sud d’obtenir le statut de « Sans Défécation à l’Air Libre » ou SDAL. Il a construit ses propres latrines améliorées qui sont devenues une référence en la matière. Edition Janvier 2014 - n°001 Le Sud de Madagascar en marche vers l’éradication de la DAL Il a toujours été dit que le sud de Madagascar est une zone où il sera impossible d’amener les familles à se construire des latrines parce que c’est « fady ». Une mission du MCP dans le District de Betioky dans la Région SudOuest a pu constater que les familles dans plusieurs villages de la Commune de Tongobory se sont construit des latrines « Flyproof », pratiquent le lavage des mains avec de la cendre, et surtout ont complètement abandonné la DAL, comme le montrent les images ci-des- Fokontany Anjapiralahaly, village Anjapirahalahy Centre (Atsimo Andrefana) sous (résultats constatés lors de la mission de supervision du MCP du 20 au 24 octobre 2013. Cette mission a été effectuée avec la Coordinatrice Régionale de Diorano-WASH et le Chargé du Développement Social au sein de l’équipe de la Direction du Développement Régional de la Région). Source FAA Carte de l’emplacement des villages SDAL dans la Commune de Tongobory de la Région Sud-Ouest Antentona sans défécation à l’air libre La communauté d’Antentona du village d’Ambohitsimeloka, dans la commune rurale Alarobia Ambatomanga, district de Manjakandriana a obtenu le statut SDAL (Sans Défécation à l’Air Libre). Projet pour et par le peuple « Grâce à l’appui du SAF FJKM, nous avons pu construire des latrines améliorées dans notre communauté », déclare Suzane Razafimahatratra, une habitante d’Antentona. Ainsi, le SAF FJKM, l’Agence de Mise en Œuvre, à qui le FAA a confié la lutte contre la défécation à l’air libre dans la Région d’Analamanga, a réalisé l’un de ses objectifs. « Désormais, tous les habitants de notre communauté utilisent des latrines pour faire leurs besoins. Nous sommes convaincus que la propreté est l’une des conditions majeures du développement de notre village », témoigne un leader naturel de cette communauté villageoise. Même les enfants sont conscients de l’importance des projets d’assainissement menés dans le village. « Nous faisons uniquement nos besoins dans nos latrines. Ensuite nous procédons au lavage des mains avec du savon ou de la cendre », a déclaré Edmandine, une fillette de 7 ans, très fière des activités menées dans son village. provoquer la honte et le dégoût au sein des membres de la communauté et à leur permettre de découvrir par eux-mêmes les dangers du mauvais assainissement. En terme plus technique, cela s’appelle « déclenchement ». Il est également à noter que chaque ménage de la communauté devrait posséder leurs propres latrines selon les recommandations de la plateforme Diorano-WASH. « Il faut que chaque ménage ait leurs propres latrines et que le partage soit banni », a déclaré Herivelo Rakotondraibe, Coordonateur National de la plateforme. Volonté du peuple « Nous n’avons reçu aucune subvention de la part de qui que ce soit », témoigne un habitant de la communauté. « Nous avons été sensibilisés du danger de la défécation à l’air libre et de la nécessité de construire nous-mêmes nos latrines », a-t-il ajouté. Cette approche est ce qu’on appelle Assainissement Total Piloté par la Communauté (CLTS) recommandée et promue par le FAA. Cela consiste à Un village en harmonie avec la nature Edition Janvier 2014 - n°001 REVUE DE PROGRAMME FAA – MADAGASCAR* REALISATIONS DES AMO - SITUATION FIN DECEMBRE 2013 Source FAA Célébration d’une Commune SDAL (Andravola) Nombre de villages autodéclarés par la communauté et vérifiés par les AMO Mécanisme de Coordination du Programme Président : Michèle Rasamison Contact : + 261 33 11 048 98 E-mail : [email protected] Contrôleur du Programme (FTHM Conseil) Point Focal: Hugo Ramiandrisoa Contact : + 261 34 07 110 84 E-mail : [email protected] Agence d’Exécution (MCDI) Représentant : Dr Joséa Ratsirarson Directeur de programme : Dr Rija Lalanirina Fanomeza Contact : + 261 20 24 256 22 : + 261 34 56 700 33 E-mail : [email protected] : [email protected] Source FAA Remerciements: 3 Conditions majeures focalisées sur la rupture de la transmission oro-fécale pour qu’une localité soit déclarée SDAL - Il n’y a plus de défécation à l’air libre : toutes les zones DAL sont nettoyées et/ou transformées et chacun fait ses besoins dans des latrines appropriées, - Toutes les latrines sont Flyproof et propres : ne favorisant plus le va-et-vient des mouches (trou avec couvercle, plancher étanche, bac à papier avec couvercle, utilisation effective de cendres) ; - Un dispositif de lavage des mains est à proximité des latrines - A Monsieur Le Vice-Premier Ministre Chargé du Développement et de l’Aménagement du Territoire - A tous les membres du MCP - Au CP - A toute l’équipe de l’AE - A toutes les AMO Toute l’Equipe de rédaction et de la cellule communication
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