Compte-rendu

Pesticides en Zones Non Agricoles
Groupe de travail « Gestionnaires d’infrastructures linéaires »
Journée d’échange régionale
Nîmes, 1er décembre 2014
Compte-rendu
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Personnes présentes :
BAUDOT
Clément
FREDON-LR
Animateur ZNA
BLANC
Julie
Conseil Général des Pyrénées Orientales Chargée de mission pesticide
BLOT
Cécile
RFF
CAMARASA
Raymond
Conseil Général des Pyrénées Orientales Service des routes
CAPPIOT
Nadège
Conseil Général de l’Aude
Direction des routes et des transports
DUBOIS
Anthony
DIR-Med
Chargé de mission
DUCLOS
Sandrine
Conseil Général du Gard
Technicien rivière
DURVILLE
Florence
Conseil Général du Gard
Paysagiste
GAUBIAC
Sandrine
Conseil Général du Gard
Chef de service eau, environnement
GUILLLAUME
Béatrice
Conseil Général des Pyrénées Orientales Direction des routes
HUERTAS
Philippe
Vinci Autoroutes - ASF
INGOUF
Régis
Conseil Régional du LR
LOUSSERT
Hervé
DRAAF-LR
Antenne Aude
MANTOVANI
Sophie
Conseil Général du Gard
Paysagiste
MICHEL
Christophe
Conseil Général du l’Hérault
Politique d'entretien des routes
PELLEGRINI
Pierre-Alain
Conseil Général du Gard
Directeur adjoint entretien exploitation
PUEYO
Christophe
DRAAF-LR
SIGAL
Delphine
Agence de l’Eau RMC
Chargée d’intervention toxique
VIDAL
Éric
Conseil Général de l’Aude
Direction des routes et des transports
VILLA
Christine
DRAAF-LR
Animatrice plan régional Ecophyto
Chargée de mission environnement
Dépendances vertes
Personnes excusées :
PARAMO
Daniel
DIR-Massif Central
Chef pôle ingénierie
PEYTAVIN
Paul
Conseil Général de la Lozère
Directeur exploitation
RAYMOND
Joël
DREAL-LR
SETZKORN
Sylvie
Conseil Général de l’Aude
SOTERAS
TIXIERMALICORNE
VALLADE
Gisèle
Conseil Général de l’Hérault
Philippe
FREDON-LR
Laure
Agence de l’Eau RMC
FREDON LR – 8 rue des Cigales 34990 Juvignac
Service hydraulique
Chargée d'études pesticides
CT GIL 01/12/2014
1. Introduction
Clément Baudot – FREDON-LR
Après un tour de table, Clément Baudot, animateur Zones Non Agricoles à la FREDON
Languedoc-Roussillon, présente sa structure et son rôle auprès des acteurs non agricoles :
La FREDON Languedoc-Roussillon est un organisme à vocation sanitaire (OVS), délégataire
de missions de service public, au sens du code rural et du code de l’environnement. Elle est
chargée du volet santé des végétaux dans le cadre de la réforme du sanitaire mis en place par
l’Etat.
Elle s’appuie dans ses actions sur les Fédérations départementales (FDGDON)
Elle est membre de FREDON FRANCE et du Réseau des FREDON et FDGDON.
Elle anime et coordonne le volet « zones non agricoles » du plan régional ECOPHYTO, dans
sa mission d’intérêt public, et en partenariat avec l’Agence de l’Eau. Ainsi elle répond à tous
les usagers de la région souhaitant mettre en œuvre des actions visant à réduire l’usage des
pesticides. Cette mission passe par l’animation d’un réseau de compétences régionales,
œuvrant sur la production et la mutualisation de références techniques, en lien avec toutes les
collectivités, associations et gestionnaires d’espaces publics ou privés.
C’est dans ce cadre que s’inscrit cette première rencontre régional des Gestionnaires
d’Infrastructures Linéaires (GIL).
Une enquête menée auprès du réseau régional « zones non agricoles » a permis de lister les
principales questions des animateurs territoriaux sur la réduction de l’usage des pesticides à
l’encontre des GIL :
 Les pratiques des services gestionnaires des autoroutes et voies ferrées sont peu
connues ;
 Les GIL prennent-ils en compte des enjeux locaux dans la gestion des réseaux
(nappes, aires d’alimentation de captages, ripisylves …) ?
o Une carte des enjeux régionaux de l’eau (bassins versants, rivières, AAC)
peut-elle leur être fournie ?
o Quelle connaissance des GIL des démarches captages prioritaires ?
 Les animateurs expriment le besoin de connaître des pratiques sur chaque territoire
afin d’évaluer les pressions, et prioriser les actions
 Enfin, un souhait d’amélioration de la communication grand public et auprès des
EPCI et des communes afin de faire diffuser les bonnes pratiques a été exprimé.
2. Qualité des eaux en LR et captages
Delphine Sigal – AERMC
Qui est l’Agence de l’Eau ?
L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a pour mission la mise en œuvre des
orientations définies par les comités de bassin Rhône Méditerranée et Corse. Son rôle est ainsi
de contribuer à atteinte bon état des masses d’eau.
Cette mission est orchestrée par des moyens financiers (redevances et aides), la construction
et le développement d’outils de planification, la production et gestion de données sur l’eau et
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CT GIL 01/12/2014
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l’information du public. Cet ensemble étant défini dans un programme d’intervention
pluriannuel ; actuellement « Sauvons l’Eau » 2013-2018.
Nos eaux et les pesticides : état des lieux
Les données du programme de surveillance de 2011 montrent que, au niveau du bassin RMC :
 93% des points de mesure en eaux superficielles sont contaminés
 83% des points de suivi des nappes sont également contaminés dont 45% ont eu au
moins 1 dépassement de norme
La principale problématique étant liée aux herbicides : les matières actives les plus
fréquemment détectées sont l’AMPA (molécule de dégradation du glyphosate) et le
glyphosate.
Des zones d’action très prioritaires : les aires d’alimentation des captages d’eau potable où
l’objectif de restaurer la qualité de l’eau est prioritaire sur 267 captages d’eau potable sur le
bassin dont 92 pour le Languedoc Roussillon.
De même, pour le SDAGE 2016/2021 la réduction des pesticides en Zones Non Agricoles
reste clairement identifiée. L’ensemble de la région LR est classée comme prioritaire pour la
réduction de l’usage des pesticides.
Delphine Sigal présente ensuite une carte de localisation des captages prioritaires sur le
bassin ainsi que la carte des sous-bassins nécessitant des mesures pour restaurer le bon état
et contribuer à la réduction des émissions de pesticides (joints à ce compte-rendu).
Discussion :
A. Dubois (DIR Med) : comment les gestionnaires de route peuvent avoir la connaissance des
zones à forts enjeux pour la qualité de l’eau, notamment aires d’alimentation des captages ?
D. Sigal (AERMC) : Ces données sont publiques et disponibles.
A. DUBOIS : Sur ce point, il faut relativiser la disponibilité des infos par rapport à l'échelle
et à la définition qui en est donnée. De plus les infos sur les périmètres de protection de
captages d'eau potable (immédiat / rapproché et éloigné, mais dans les faits plutôt
rapprochés qui ns intéressent le plus) ne sont pas diffusées par l'ARS PACA, par ex.
C. Baudot (FREDON LR) : Les animateurs territoriaux des captages ou des bassins ont
également besoins de connaître localement vos pratiques pour déterminer la pressions de ces
dernières sur leurs enjeux particuliers (nappe, captage, zone humide, site natura2000, …)
C. Villa (DRAAF LR) : L’enjeu en LR est de TENDRE vers le zéro phyto en espaces non
agricoles tout en mettant la priorité sur les aires d’alimentation de captages.
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3. La réglementation liée à l'usage des produits phytopharmaceutiques
sur nos infrastructures
Christophe Pueyo – DRAAF LR
La réglementation concerne toutes les étapes de la vie d’un pesticide :
1. Pour pouvoir être commercialisé, un produit doit avoir une Autorisation de Mise sur le
Marché (AMM) qui spécifie notamment les usages pour lequel ce produit sera
autorisé. Par exemple un produit autorisé pour lutter contre le puceron ne peut être
appliqué sur un autre parasite. Concernant le désherbage des infrastructures routières,
l’usage autorisé est « Usages non agricoles*Désherbage*Allées PJT, Cimetières,
Voies » - Code usage: 11015903. Cf site e-phy
2. Une fois achetés, le transport et le stockage des produits sont aussi réglementés. Les
produits doivent être stockés dans un local ou une armoire ventilée, fermée à clé, avec
des dispositifs de rétention, … (cf. brochure MSA)
3. La loi protège les utilisateurs notamment à travers le code du travail et l’obligation des
équipements de protection individuelle (EPI), ou le certificat individuel
« Certiphyto », obligatoire pour tout applicateur professionnel.
4. Enfin, lors de l’application :
 les pulvérisateurs (à lance ou à rampe) doivent avoir un contrôle technique à
jour (valable 5 ans).
 la loi précise que « tout produit appliqué sur un végétal ne doit aller que sur le
végétal » ; cela signifie de la dérive n’est pas autorisée.
 Il ne doit pas y avoir de traitement lorsque le vent dépasse le niveau 3 de
l’échelle de Beaufort
5. D’autres dispositions réglementaires encadrent enfin le rinçage du matériel, des bidons
et leur élimination.
Cas de quelques textes :
Arrêté du 12 septembre 2006 fixe les conditions de :
Stockage des Produits Phytopharmaceutiques, traitement / Météo, protection des applicateurs,
préparation de la bouillie, les EVPP, les ZNT (5 à 20m), l’enregistrement, …
Arrêté du 27 juin 2011 fixe les règles suivantes :
 Interdiction de traiter (hors phrase de risque environnement) : dans les lieux fréquentés
et à proximité enfants et personnes vulnérables + balisage + affichage + délai de
réentrée
 Certains produits interdits dans les EV et terrains de sports
 Obligation de fermer les sites traités
La loi Labbé - 6 février 2014 interdit aux personnes publiques d'utiliser ou de faire utiliser les
produits phytopharmaceutiques (à l'exception des produits autorisés en AB, de biocontrôle ou
de faible risque), pour l'entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles
ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou privé. Cette interdiction ne
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s'applique pas aux traitements et mesures nécessaires à la destruction et à la prévention de la
propagation des organismes nuisibles. Cette loi entrera en vigueur au 1er janvier 2020 (sera
prochainement ramenée au 31 décembre 2016 par amendement).
Discussion :
C. Baudot (FREDON LR) : Comment sont définis les points d’eau dans le cadre des Zones
Non Traitées (ZNT) ?
C. Pueyo (DRAAF LR) : D’une manière générale, quand il y a de l’eau, c’est un point d’eau.
On admet comme point d’eau tout ce qui est en bleu sur une carte IGN au 1/25000 ème.
Cependant cette disposition pose beaucoup de problème notamment en agriculture où des
parcelles peuvent être entourées de fossés considérés comme des points d’eau. Ainsi on
s’orienterait vers une nouvelle définition de ces points d’eau en se restreignant aux points
d’eau nommés.
4. Retour d’expérience du Conseil Général des Pyrénées Orientales
Béatrice Guillaume et Raymond Camarasa - CG66
Km voies
Ouvrages d’art
2158 km
1470 ponts
1600L
50000m² murs
soutènement
Usage
avant Usage
action (2008)
(2013)
actuel
250L
Dans le cadre de la démarche globale de Développement Durable du Conseil Général,
l'Assemblée Départementale a pris la décision dès 2008 de lancer une politique de lutte contre
les pollutions par les produits phytosanitaires et de créer une mission « pesticides ».
Historique de la démarche
En 2007, lors du transfert des services routiers de la DDE au Conseil Général, le service de
prévention du personnel du Conseil Général pointe du doigt des pratiques phytosanitaires non
conformes à la réglementation et à la santé des agents.
En 2008, la Direction des routes du CG66 est retenue à l’appel à projet de l'agence de l'eau et
de la Région sur la préservation de la ressource en eau.
En parallèle au sein d’un groupe de travail, plusieurs commissions sont créées afin
d’organiser la réduction voire l’abandon de l’usage des pesticides.
Un programme de formation est alors mis en place s’accompagnant d’une communication en
interne. La formation des agents a permis la prise de consciences en danger sanitaires liés à
l’usage de ces produits, et a induit une réduction progressive. L’implication des agents est
absolument nécessaire pour engendrer une prise de conscience à tous les niveaux de la chaîne,
y compris les élus.
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Gestion actuelle
Actuellement, les achats de produits sont centralisés pour toutes les unités territoriales et
stockées chez le fournisseur.
De nombreux test ont été réalisés tels que : (en gras les plus concluants)
 Plantations arbustives sous glissières ou derrière une GBA
 Création des tapis enherbés rustique sous glissières et accotements
 Bétonnage sous glissières et panneaux de signalisation
 Plaques en caoutchouc recyclé sous glissières
 Paillage BRF
 Brûlage pour éliminer des adventices entre route et muret en pierre de piémont
 Brossage mécanique pour éliminer les adventices dans les joints entre la chaussé
et la GBA
 Bâchage de cannes de Provence (SNCF)
 Prairies fleuries en terrains secs sans arrosage
 Matériel de broyage télécommandé sur talus
 Augmentation de la fauche, en 2012, la démarche fauchage raisonnée est confirmée.
Les espaces restant désherbés chimiquement sont les îlots et GBA, où un traitement préventif
est réalisé. Aucun traitement insecticide n’est opéré sur les dépendances routières.
Des difficultés restent à surmonter
 Obligation de trouver des solutions autres que les traitements chimiques pour maitriser
la prolifération des invasives (actuellement 20 à 30% des produits)
 Obligation de trouver des solutions autres que les traitements chimiques pour
éradiquer les végétaux ruinant les ouvrages d'art
 Faire accepter ces changements aux usagers
 Faire modifier et harmoniser les pratiques entre les différentes collectivités riveraines
 Maitriser les coûts : Augmentation du temps de travail : embauche de personnel
supplémentaire (3 Contrats d’Avenir), Investissement dans du matériel alternatif
5. Retour d’expérience du Conseil Général de l’Aude
Nadège Cappiot et Éric Vidal – CG11
Km voies
Ouvrages d’art
Usage
action
avant Usage actuel
4000 km
Historique de la démarche
Par le programme « AuDevant ! » adopté de juin 2010, les élus du Conseil Général de l’Aude
ont acté un objectif d’arrêt de l’usage des produits phytosanitaires pour 2016 sur les routes,
puis 2018 pour l’ensemble des services de la collectivité.
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Concernant la gestion des routes et dépendances, plusieurs techniques ont été testées
précédemment à l’annonce de ces objectifs :
 Pose de plaques en pied de panneaux (environ 10€/unité)
 Couvre-sols et BRF sous les glissières
 Plaques en pneus recyclés sous les glissières (20€HT/m hors pose)
Gestion actuelle
Le service des routes prend en compte les ZNT et aires d’alimentation de captage grâce à un
travail en collaboration avec le service hydraulique du Conseil Général. Les plaques sous
glissières et sous panneaux sont installées sur les secteurs sensibles et / ou difficiles d’accès.
Leur durée de vie semble supérieure à 15ans.
La forte demande sociale sur le territoire pour la gestion sans pesticides et la bonne
acceptation de l’herbe sont de facteurs de réussite de cette démarche de réduction, toujours en
cours. Les techniques alternatives ne faisant pas de miracle.
Les ouvrages d’art sont traités à la main.
Perspectives
Une étude est en cours sur l’ensemble du réseau, auprès de chacune des unités territoriales
afin de progresser dans cette dynamique. Un questionnaire d’état des lieux a été remis à
chaque responsable de secteur, lui permettant de faire remonter les espaces où une gestion
sans pesticide parait difficile. Un travail sur les solutions à apporter en termes
d’aménagement, de gestion ou de matériel alternatif est alors proposé par le service
hydraulique, en charge de ce dossier. Une zone test sans pesticide sur le secteur de Narbonne
a été mise en place.
6. Retour d’expérience du Conseil Général de l’Hérault
Christophe Michel – CG34
Km voies
Ouvrages d’art
5000 km
Usage
action
avant Usage
(2014)
actuel
800L
Historique de la démarche
Le Conseil Général de l’Hérault s’est orienté depuis quelques années vers un usage maîtrisé
des produits phytosanitaires. Chaque centre a été doté d’une pompe doseuse « Dosatron »
permettant de réduire la quantité de produit utilisée tout en garantissant un bon dosage.
Par ailleurs, un plan de fauchage et l’objectif « zéro phyto » ont tous deux été actés
politiquement. Le service des routes œuvre ainsi en ce sens.
Un plan de fauchage raisonné a été mis en place en 2012 qui a permis une première
sensibilisation sur l’intérêt écologique des bords de route et sur l’acceptation des herbes
folles.
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Enfin, un syndicat de milieu (Siel – Syndicat Mixte des Etangs Littoraux) a accompagné les
services de deux centres sur la mise en place d’une gestion sans pesticides. Cette expérience
servira de relai auprès des autres centres.
Gestion actuelle
Actuellement, l’application de désherbage sur le réseau Héraultais se fait uniquement par
entreprise, aucune application en interne n’est réalisée, le choix ayant été de ne pas proposer
le Certiphyto aux agents. Environ 800L de produits sont utilisés.
8
Perspectives
Outre l’extension des secteurs en zéro phyto, un travail sur l’acceptation par les agents reste à
mener. Ces derniers ayant une impression de « travail mal fait ».
7. Retour d’expérience du Conseil Général du Gard
Pierre-Alain Pellegrini – CG30
Km voies
Ouvrages d’art
Usage
avant Usage
action (2011)
(2014)
800 à 1000L
actuel
Moins de 500L
Historique de la démarche
Le territoire gardois jouit de fortes différences climatiques et d’enjeux entre le Cévennes et le
littoral. La plus forte demande de « propreté » émanant du littoral, où les enjeux liés à la
qualité de l’eau sont les plus forts.
Dans les années 2010-2011, un audit a été réalisé dans un objectif d’aller vers le « zéro
phyto ». Mais ce travail n’a pas abouti, faute de portage politique.
Toutefois, le marché d’approvisionnement de produits n’avait pas été reconduit. Cela n’a pas
généré de réduction d’usage (autres sources, stocks, …).
Un travail de sensibilisation des encadrants a alors été mené autour du respect de la
réglementation, la connaissance des aires d’alimentation de captage et des fiches d’entretien
de ces zones soumises à enjeux forts.
Gestion actuelle
Actuellement, le marché d’approvisionnement de produits phyto a été repris. Les traitements
concernent essentiellement les îlots et giratoires des secteurs touristiques.
La mise en place de techniques alternatives reste à la libre appréciation des agents. Le respect
de la réglementation, notamment des ZNT est en cours de règlement auprès des centres
concernés.
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Le service des routes suit le mouvement des communes vers le zéro phyto.
Perspectives
Une nouvelle formation pour les encadrants est prévue.
La superposition des enjeux sur les cartes reste peu lisible.
8. Retour d’expérience du Conseil Général de la Lozère
Présenté par Clément Baudot suite à entretien avec M. Peytavin – CG48
Km voies
Ouvrages d’art
2300 km
Usage
avant Usage
action (2005)
(2014)
actuel
0L
Historique de la démarche
Suite à une décision politique, la gestion des routes du Conseil Général de la Lozère
d’effectue sans pesticides depuis 2006.
Gestion actuelle
Beaucoup de travail mécanique et manuel
Ouvrages d’art : manuellement ou par des entreprises
Pas de problématique espèces envahissante
9. Retour d’expérience de la DIR Med
Anthony Dubois – DIR Med
Km voies
Ouvrages d’art
750km
956 ponts
246000m²
murs
Usage
avant Usage
action (2007)
(2014)
actuel
Près de 0L
Historique de la démarche
En 2008 a été prise la décision de supprimer l’usage des pesticides au sein de la DIR Med. Ce
fut souvent vécu par les agents comme un arrêt brutal.
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Gestion actuelle
Les principales techniques alternatives à l'usage des PP sont le fauchage manuel par rotofil,
avec une contrainte de pénibilité dans le travail des agents, de troubles musculo-squelettiques
(TMS), d'exposition au danger de la circulation, etc., la faucheuse sous glissière et le
bétonnage des îlots avec une forte contrainte de coût.
Les agents voient cette gestion comme une contrainte. Cette démarche implique un
changement culturel des agents comme des élus mais également des usagers vers une
meilleure acceptation des herbes folles.
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Perspectives
L’objectif aujourd’hui est de maintenir la tendance vers le zéro phyto, sauf pour des cas
particuliers à définir. La DIR Med travaille à la définition d’une nouvelle « doctrine phyto »
précisant les cas particuliers où l’usage raisonné et modéré de phyto peut être fait, notamment
en l’absence de technique alternative soutenable et d’enjeux liés à la qualité de l’eau ou à la
santé publique. Ces traitements phyto seraient réalisés par une entreprise externe.
10.Retour d’expérience de Vinci Autoroute / réseau ASF
Philippe Huertas – Vinci Autoroutes / réseau ASF
Km voies
Ouvrages d’art Usage avant Usage actuel
action (2008) (2013)
2700 km
(réseau ASF)
10600 L
2300 L
Historique de la démarche
Suite à la signature des accords-cadres Ecophyto, ASF a amorcé une forte réduction de
l’usage des pesticides.
Ainsi, la consommation a été réduite de 50% en 2012 et 80% en 2013.
Gestion actuelle
Deux types d’espaces nécessitent un entretien, notamment de gestion de l’herbe : le tracé et
les aires.
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Entretien du tracé
Le tracé comprend les voies, terre-plein centraux, bandes d’arrêt d’urgence et accotements.
Sur le TPC végétalisés, des techniques de plantations de couvre-sols voire de suppression des
arbustes (afin de limiter les opérations de taille) sont mises en place. D’une manière générale,
la végétation est fauchée sur ces espaces.
Sur les accotements minéralisés (joints, cunettes, murs, GBA..), toutes les solutions qui
permettent de ne pas recourir au désherbage chimique sont privilégiées : fauchage / raclage /
brossage. Même si elles ne détruisent pas la végétation, elles permettent de la contenir à un
stade sans impact sur l’ouvrage et la sécurité. Un peu de végétation peut être toléré dans la
mesure où l'assainissement se fait. La solution chimique sera étudiée si elle s’avère la seule
possible, lorsque les techniques alternatives sont inefficientes ou pour des raisons de sécurité.
Sur les accotements végétalisés (dessous de glissières, entretien des clôtures, pied de
panneaux et équipements..), aujourd’hui l’entretien se fait uniquement par fauchage avec des
matériels adaptés.
Entretien des aires
Concernant les aires, la fréquentation du public y impose une orientation vers le zéro phyto.
Actuellement ces espaces ne sont quasiment plus traités. Des techniques de paillages et
plantations couvrants sont employées sur les espaces aménagés. Le désherbage des joints et
pavés est réalisé avec divers techniques alternatives (mousse chaude, brosses, …) ; et des
techniques de « biocontrôle » sont déployées pour lutter notamment contre la chenille
processionnaire du pin.
En conclusion la réduction des pesticides passe par :
 Une notion d'entretien réfléchie dès la conception des projets
 Une assistance régulière aux services de l’exploitation
 La formation interne des personnels aux règles d’entretien des dépendances vertes et
aux bonnes pratiques phytosanitaires -> CERTIFICATION
 La promotion des solutions alternatives en privilégiant le fauchage / brossage
 Si recours aux herbicides chimiques: respect scrupuleux des bonnes pratiques
(règlementation) et utilisation de matériel d’application performant
 L’acceptation de la présence « d’herbes » qui n’est pas gênante. Il vaut mieux intégrer
cette végétation plutôt que la combattre car elle ne va pas à l’encontre de la notion de
« propreté ».
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11.Retour d’expérience de Réseau Ferré de France
Cécile Blot - RFF
Le réseau ferré régional est entretenu par la SNCF, usager du
réseau. Cependant, dans son rôle de propriétaire, RFF mène des
expérimentations visant à adapter les modalités d’entretien des
infrastructures et à confronter les techniques alternatives à l’usage
des phytosanitaires aux contraintes ferroviaires.
Le désherbage des voies est une obligation et ce pour plusieurs raisons :
 Dégradation de la géométrie de la voie,
 Réduction de la durée de vie des infrastructures,
 Diminution de l’efficacité de freinage,
 Entrave à la visibilité : signalisation et personnel au sol,
 Entrave à la surveillance des constituants de la voie,
 Entrave à l’accessibilité (agents de maintenance, secours,…),
 Augmentation des risques d’incendie,
 Risques de chutes d’arbres et de branches.
Les secteurs traités sont essentiellement les voies, pistes et éventuellement les bandes de
proximité lorsqu’il n’y pas d’enjeu particulier.
Première expérimentation nationale en Languedoc- Roussillon
En 2008, une première expérimentation national sur le secteur des étangs de Narbonne, a
permis de tester différents dispositifs anti-végétation :
 Le géotextile : une toile fixée par perforation, recouverte de grave. Deux ans après
installation, les trous de fixation sont des zones de fragilité où la végétation s’est
installée.
 Le Rugleï : grilles qui permettent de stabiliser la banquette de la voie
 Le Plastsol : membrane bituminée
 Et une natte anti-végétation en élastomère
4 ans après leur installation, c’est le système Rugleï (le plus coûteux) qui montre les meilleurs
résultats.
Ces expérimentations ont également permis d’affiner les paramètres techniques lors de la pose
(retroussement du ballast, épaisseur de graves, …).
Etude régionale de vulnérabilité du réseau
Par la suite RFF a réalisé une étude de vulnérabilité à la pollution par les produits
phytosanitaires de son réseau régional prenant en compte 3 thématiques :
 Vulnérabilité des eaux superficielles,
 Vulnérabilité des eaux souterraines,
 Vulnérabilité des milieux naturels.
Cette étude a conduit à une carte de vulnérabilité du réseau où sur les 1275 km étudiés, 6 %
sont en vulnérabilité très forte (70 km) et 0,7 % en zones prioritaires (9 km).
Ces secteurs sont ainsi visés prioritairement pour reconduire des expérimentations.
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Nouvelles opérations en Languedoc-Roussillon (2014 - 2017)
3 grandes opérations sont en cours :
Réserve Naturelle Régionale de l’île de Saint Lucie : 1,5 km / Calendrier prévisionnel de
réalisation : 2017
Plan de désherbage raisonné pluriannuel : affiner les usages actuels pour limiter le recours aux
produits phytosanitaires, et proposer sur les zones d’enjeux prioritaires des traitements
alternatifs adaptés / Réalisation : fin 2014 – début 2015
Zone du Castellas (Sète à Marseillan) : massification de la pose de géosynthétiques dans le
cadre d’un renouvellement industriel de voies ferrées – début juin 2015
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Discussion :
C. Villa (DRAAF) : Quelle est la consommation de phytosanitaires pour l’entretien du réseau
régional ?
C. Blot (RFF) : Le désherbage est du ressort de la SNCF. Cependant, le principal du
désherbage chimique se fait par train désherbeur, 1 à 2 fois par an avec un référencement des
ZNT et autres risques. Les buses étant activées manuellement, il peut avoir parfois des écarts.
12. La conception paysagère des îlots et ronds-points
Florence Durville et Sophie Mantovani – CG30
Les espaces plantés sont souvent lieu d’un entretien soutenu. La conception de ces espaces
peut réduire ces contraintes.
En entrée de ville, la gestion est souvent rétrocédée aux communes, ainsi la conception est
plus horticole. Sur les autres espaces, les TPC par exemple, des expérimentations de plantes
tapissantes sont en cours.
L’usage de paillage minéral sur des toiles s’avère pire que des prairies si la conception n’est
pas parfaite (pousse d’adventices dans les joints, bordures, trous des agrafes, …).
Le Conseil Général conçoit des espaces qui sont ensuite confiés à des entreprises pour leur
réalisation et entretien. Les CCTP actuels ne sont pas adaptés à entretien sans pesticides.
Clément Baudot : Ce dernier point pourra faire l’objet d’un travail en réseau pour proposer
des modèles d’aménagements et des pistes d’amélioration des cahiers des charges des
entreprises. Ce pourrait être un sujet pour une prochaine rencontre avec témoignage de
collectivités exemplaire.
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13.Comment organiser une communication régionale pour mieux
connaître les pratiques de chacun
Le tableau suivant rassemble les actions de communication déjà mises en œuvre par les GIL :
GIL
CG66
Articles
Journal du CG
Presse locale
Evénements
Semaine
alternatives
pesticides
CG11
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Journal interne
Non
Bords de route
Non
Fauche raisonnée
Campagne « routes
durables »
Panneaux sur les
aires autour de la
biodiversité,
passages à faune et
pesticides
Dans cadre projet
« Narbonnaise »
CG34
ASF
Non
RFF
Interne et externe Non
en
lien
avec
expérimentation
sur le site de la
Narbonnaise
Panneaux
des Non
aux
Réunions
Information
lors
journées d’accueil
des
nouveaux
arrivants
Information
lors
réunion des maires
Non
Participation
Comités
techniques
régionaux
au
Dans cadre projet
« Narbonnaise »
Christine Villa (DRAAF LR) rappelle que via le plan Ecophyto des financements sont
possibles sur des opérations de communication sur la réduction de l’usage des pesticides.
Plus d’information ici (appel à projet 2014).
Le comité technique propose qu’une communication régionale via l’animation de la FREDON
soit réalisée :
 Auprès des gestionnaire de bassins versants, captages, et milieux sensibles via
diffusion de ce présent compte-rendu, après validation auprès des personnes
présentes ;
 Plus largement par diffusion d’un communiqué de presse, rédigé par le FREDON LR
et validé par l’ensemble des GIL présents.
Enfin, il est convenu que la FREDON LR diffusera les coordonnées des référents de chaque
GIL auprès des gestionnaires locaux afin de pouvoir répondre aux demandes locales (type
évaluation de pression sur une nappe, un bassin versant, un captage, …).
FREDON LR – 8 rue des Cigales 34990 Juvignac
CT GIL 01/12/2014
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14.Les maladies et nuisibles sur les bords de nos routes
Clément Baudot – FREDON LR
Les principaux ravageurs et maladies pouvant affecter les arbres de bords de routes sont
présentées :
 Chancre coloré du platane (Ceratocystis platani)
 Capricorne asiatique (Anopophlora glabripennis)
 Le Nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus)
 Le Fusarium du pin
 Le Cynips du Châtaignier
Des fiches de reconnaissance de ces organismes sont téléchargeables sur le site de la
FREDON LR. (Cf. diaporama en pièce-jointe)
15.Conclusions
Les participants sont satisfaits de cette première rencontre régionale et souhaitent renouveler
ce type de rencontres. Ce comité technique serait aussi à élargir en y intégrant d’autres acteurs
tels que les gestionnaires de ports, d’aéroports, de canaux (VNF et BRL), de réseaux
électriques (ERDF), …
Des pistes sont évoquées pour les prochains travaux de ce comité :
 Bonnes pratiques phytosanitaires
 Plantes invasives
 Aménagement et végétalisation des îlots et bords de route
 Cahiers des charges et prestataires
 Charte d’engagement des GIL
 …
Des gestionnaires extrarégionaux pourraient intervenir lors de ces rencontres. Il est convenu
de réunir ce comité technique à minima une fois par an.
Un annuaire est joint à ce compte-rendu.
FREDON LR – 8 rue des Cigales 34990 Juvignac
CT GIL 01/12/2014
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