Inter-GAP DYS / physique-chimie Formation DYS / Sciences physiques 16 et 17 janvier 2014 à Pau Montardon 1ère partie basée sur un échange Suite à l'intervention de M. Lipp (GAP DYS) : identification des difficultés que pourraient rencontrer un élève DYS au travers la discipline des sciences physiques : Réponses formulées par les participants écrites et projetées. Difficultés : – écriture des formules chimiques, équation bilan – lenteur d'exécution malgré une bonne compréhension orale – lecture de courbe, diagramme – lecture de tableau – fatigabilité d'un élève DYS – repérage dans le temps (énumération des étapes d'un protocole) – classer, organiser, ranger – troubles de la plannification des gestes volontaires qui ne deviennent jamais automatiques exemples : se servir un verre d'eau = personne dyspraxique répètera toujours les mêmes maladresses coller, gommer, utiliser des outils mathématiques deviennent des difficultés suplémentaires C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 1 Inter-GAP DYS / physique-chimie pour l'élève dyspraxique Conséquences : déconnexion rapide, élève la plupart du temps en retard Toutefois, il est bon de rappeler qu'un élève DYS est intelligent et peut avoir un QI > à la moyenne. Quelques solutions : – donner une seule consigne à la fois, les consignes doivent être les plus courtes possibles – accepter qu'un élève DYS déconnecte par moment, s'assurer qu'il écoute au moment opportun : établir un code, je tape dans les mains quand quelque chose d'important sera dit – dans le cas de lecture de documents lors d'un contrôle, donner les documents la veille – adopter une pédagogie qui s'appuie sur les points forts (ils ont souvent des sujets de prédilection), encourager les efforts même si les progrès sont infimes – adapter la forme des documents texte (police, interligne, surlignage …) – adapter la forme des tableaux (trame de fond une colonne sur deux ou une ligne sur deux) car un élève DYS « n'a pas de logique », il peut passer de la cellule A1 à G3 sans problème, la trame de fond servira de guide – utiliser des analogies pour faciliter la mémorisation (électricité et snow en 4 ème) – utiliser des codes couleurs (surlignage) Exemples : atome en bleu, molécule en jaune, cations en vert, anions en rose grandeurs / unités chapitre électricité tension / V intensité / A résistance / W chapitre Eméca force / N pression / Pa Eméca / J – utilisation de modèles – utiliser les nouvelles technologies (tableau numérique, tablette ...) C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie puissance / W Page 2 Inter-GAP DYS / physique-chimie En labo : – valoriser le plus souvent possible les manipulations – appropriation d'un protocole en 3 temps : lecture, discussion pour s'assurer qu'il est bien compris, réalisation – constituer le binome constitué d'un DYS (un DYS avec un élève « calme ») – remplacer une partie de la verrerie par le PVC (dyspraxique) – différencier les contenants (béchers de différentes formes) – code couleurs dans l'étiquetage – utiliser des solutions colorées – inviter à verbaliser quand l'élève « bloque » Exemple : le bas du ménisque sur le trait de jauge – s'adresser à l'élève DYS directement pour bien connaître ses difficultés Décider en accord avec lui des aides éventuelles apportées par l'enseignant ou le technicien de labo. Exemple : lui tenir la fiole lors du remplissage, utiliser l'entonnoir lors d'un remplissage d'une fiole, burette ..., lui tenir la main (dans le cas de tremblements) lors d'une pesée … – lors de branchements électriques, coller des post-it sur les fiches de connexion qui ne serviront pas Exemple : multimètre, 4 branchements possibles : V, COM, mA et A Attention : il ne s'agit pas de « cocouner » les apprenants, mais de les accompagner lors des apprentissages. Les outils utilisés lors de ces apprentissages doivent évoluer doucement dans le temps pour arriver à une certaine « norme ». Attention : ne jamais stigmatiser les élèves DYS. C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 3 Inter-GAP DYS / physique-chimie 2ème partie : identification des ions (classe de 3ème) Echange à partir de la présentation de la 1 ère version (Test d'ion version originale) Les « + » Les « - » - Couleurs - Police - Encadrement Soulignage Italique Interligne Tableau difficile à lire Aucune autonomie de l'apprenant (trop directif) Trop de consignes à la fois Présentation de la 2ème version (Test d'ion version GAP DYS) : inventaire des différents aménagements mise en forme : surlignage, interligne Découpage du T.P. en trois parties bien distinctes (extraits de la vidéo projeté lors de la formation) 1er temps : dissolution de CuSO4 anhydre 4'20 : distribution du polycop + lecture en silence 5'31 : lecture à haute voix par un élève volontaire 6'30 : vérification par le biais d'un échange élèves/prof de la compréhension des consignes (vocabulaire : matériel, tare …) 9'31 : reformulation de la mise en oeuvre du T.P. par un élève complété par un autre. 12'07 : début manipulation (pas d'intervention à haute voix de l'enseignante) 14'55 : réflexion sur la couleur obtenue de la solution préparée (erreur de lecture de la virgule sur la balance) 19'27 : définition de la dissolution des ions. C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 4 Inter-GAP DYS / physique-chimie 2ème temps : identification des ions cuivrique, chlorure, ferreux et ferrique 19'58 : distribution du polycop + lecture à haute voix par un élève volontaire + vérification par le biais d'un échange élèves/prof de la compréhension des consignes 22'30 : utilisation du tableau = explication donnée par un élève 22'36 : contenants différents = aide pour différencier chaque contenu (outil à utiliser lors des apprentissages, à faire évoluer dans le temps pour arriver à une norme) 29'17 : rinçage compte goutte proposé par élève = élève acteur 30'25 : début manipulation (pas d'intervention à haute voix de l'enseignante) 44' : conclusions écrites par chaque binôme + lecture + échange 52'54 : construction d'une conclusion commune écrite au tableau 3ème temps : les ions au travers d'une démarche d'investigation (classe de 3 ème) 58'53 ( 1 h 04'16) : distribution document + lecture élèves (silence) + vérification de la compréhension de l'objectif La démarche d’investigation s’appuie sur le questionnement des élèves sur le monde réel. Elle débouche sur l’acquisition de connaissances, de compétences méthodologiques et sur la mise au point de savoir faire technique. Une séquence d’investigation se déroule en sept moments essentiels. 1. Choix d'une situation-problème Il s'agit pour l'enseignant de choisir une situation de départ susceptible de déclencher la motivation des élèves. L'enseignant présente la situation problème à l'ensemble de la classe sous forme d'une situation déclenchante (photo, expérience, vidéo, article...) C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 5 Inter-GAP DYS / physique-chimie 2. Appropriation du problème par les élèves Les élèves : individuellement et/ou collectivement L'enseignant Observent Recueille les différentes représentations Se représentent la situation Aide à reformuler les questions pour s’assurer de leur sens Se posent des questions Confrontent leurs questionnements Énoncent un problème scientifique à résoudre Aide à recentrer sur le problème scientifique à résoudre Vérifie que le problème à résoudre est compris de tous 3. Formulation d’hypothèses, de protocoles Les élèves : individuellement et/ou par petits L'enseignant groupes Formulent oralement ou par écrit des hypothèses explicatives Proposent un protocole expérimental destiné à valider les hypothèses (ils doivent anticiper les résultats attendus) Élaborent la liste du matériel nécessaire Conseille et guide les élèves en répondant à leurs questions Vérifie que les protocoles proposés sont réalisables et ne représentent aucun danger Favorise le travail en autonomie 4. Investigation ou résolution du problème Les élèves : individuellement et/ou par petits L'enseignant groupes Réalisent la ou les expérience(s) Débattent Fournit les ressources à la demande (matériel, informations utiles …) Exploitent les résultats au sein du groupe Veille au bon déroulement (sécurité …) Confrontent avec les hypothèses formulées Incite à exploiter les résultats précédemment Incite à confronter les résultats avec les prévisions Rédigent une trace écrite Incite à rédiger une trace écrite C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 6 Inter-GAP DYS / physique-chimie Gère le temps … 5. Echange argumenté Les élèves : collectivement L'enseignant Communiquent à l’ensemble de la classe les résultats du groupe, les interrogations qui demeurent Donne la parole à un représentant de chaque groupe Confrontent leurs résultats avec ceux des autres groupes Rassemble toutes les conclusions des élèves pour construire une synthèse Vérifie la trace écrite 6. Acquisition et structuration des connaissances Collectivement : mise en évidence avec l'aide de l'enseignant de nouveaux éléments de savoir (notions, techniques, méthodes) utilisés au cours de la résolution. + reformulation écrite par les élèves, avec l'aide du professeur, des connaissances nouvelles acquises en fin de séquence et apport d'éventuels compléments d'information. 7. Opérationnalisation des connaissances Individuellement : exercices d’entraînement + nouveaux problèmes permettant la mise en œuvre des connaissances acquises dans de nouveaux contextes (réinvestissement) + évaluation des connaissances et des compétences méthodologiques. Pour prolonger, une autre séance de TP : le courant électrique dans les solutions. C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 7 Inter-GAP DYS / physique-chimie 3ème partie : les ressentis élèves et enseignant Au début, je voulais tout prévoir, je voulais tout écrire, même les réponses des élèves !!! Il a fallu pourtant que j'accepte de faire un métier où je peux être déstabilisée, être dans l’incertitude, laisser venir l’imprévu (tout ce qui m'effrayait au début de ma carrière). Trop de contrôle nuit à la spontanéité. Pour chaque séance, je fixe et j'énonce les objectifs pour que la pédagogie soit la plus claire possible. Ce que j'enseigne, doit avoir du sens pour les élèves. Mais il n'est pas question d'être au centre d'un show, les élèves doivent travailler ! On est plus efficace dans une pédagogie du côte à côte que du face à face. En amont, j'ai : défini les consignes, analysé les savoirs visés, déterminé les objectifs à atteindre, repéré les pré-requis des élèves, identifié les représentations des élèves, ainsi que les difficultés persistantes, prévu les outils... Durant une séance de cours, j'alterne plusieurs types d’activité et de dispositifs, petits groupes, TD... Je tiens compte de la diversité des profils d’apprentissages : les visuels, les auditifs... La salle de classe devient un lieu où l'élève trouve sa place, il est acteur d'une « pièce de théâtre » dont l'enseignant est le metteur en scène qui fait jouer l'élève. J’apprécie avant tout l’idée de travail en groupe pour réussir ensemble. Cela nécessite de la confiance, du respect, de la perspicacité, de la lucidité, de l’audace, de l’enthousiasme, de la rigueur, du plaisir, beaucoup de rires et beaucoup de travail. Si l'enseignant réussit à faire de sa classe une équipe, une troupe, chacun y trouvera sa place et chacun progressera collectivement et individuellement. C. Commarieu – Lycée des métiers de la montagne Oloron Sainte Marie Page 8
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