10 ans de la classe préparatoire littéraire du Lycée Gerville Réache vendredi 14 février 2014 – Basse-Terre Intervention du recteur d’académie Monsieur le Ministre, Madame la Préfète, Monsieur le vice-Président du Conseil régional, Madame le Maire de Basse Terre, représenté par Monsieur le directeur de cabinet, Madame le Proviseur, Mesdames et Messieurs les personnels de direction et d’inspection ici présents, Mesdames et Messieurs les membres de la communauté scolaire du Lycée Gerville Réache, enseignants, personnels administratifs, parentes d’élèves et élèves, Mesdames et Messieurs, J’interviens après Madame le Proviseur et Monsieur le proviseur honoraire, qui ont été à l’initiative de la création de cette classe préparatoire littéraire aux grandes écoles. Je ne reviendrai donc pas sur le passé et l’historique, même si je tiens à vous féliciter tous de votre engagement depuis 10 ans, car j’ai su que cela n’était pas un pari gagné d’avance. Le nombre d’étudiants de plus en plus nombreux et les excellents résultats que vous obtenez sont cependant la preuve que cette CPGE de proximité a bien répondu aux objectifs fixés et méritait bien le soutien de l’inspection générale. Ces classes préparatoires littéraires s’inscrivent totalement dans les priorités nationales c’est pourquoi je m’inscrirai résolument vers l’avenir. Les classes préparatoires littéraires constituent en France une des quatre filières des classes préparatoires aux grandes écoles – les trois autres étant la filière économique et commerciale, la filière scientifique et la filière technologique. Par une formation célèbre pour son exigence, elles préparent en deux ans aux prestigieux concours littéraires d’admission à l’École normale supérieure d’Ulm, au concours de l’École nationale des Chartes, de l’École spéciale militaire de Saint Cyr, mais aussi aux concours des écoles supérieurs de commerce et de gestion ou aux concours des Instituts d’études politiques. Dans l’académie de la Guadeloupe, l’objectif a été de trouver un juste équilibre entre les CPGE Littéraire (au Lycée Gerville Réache), Scientifique (au Lycée de Baimbridge), Technologique (au Lycée de Coeffin). Et nous avons ouvert récemment deux CPGE Commercial, une à option scientifique au Lycée de Baimbridge, une à option économique au Lycée Gerville Réache. Pour cela nous avons travaillé en étroite coopération avec la Région, afin que chaque élève guadeloupéen puisse avoir la possibilité de fréquenter un établissement de proximité en intégrant une classe préparatoire et, s’il vient de plus loin, de pouvoir bénéficier d’un internat – puisque chaque établissement proposant une CPGE dispose de places en internat. Je remercie d’ailleurs la Région pour son accompagnement pour son accompagnement de tous les instants à l’heure où nous devons, plus que jamais, bâtir avec elle en concertation la carte des formations. Mais pour revenir très précisément au Lycée Gerville Réache et à sa classe préparatoire littéraire : il était en effet aberrant que dans notre académie les élèves de terminale scientifique pouvaient depuis les années 1990 incorporer une CPGE tout en restant en Guadeloupe, alors que les élèves littéraires étaient obligés, s’ils souhaitaient intégrer une CPGE, de partir en Martinique ou dans l’Hexagone. Depuis 2003, nous pouvons donc offrir à ces élèves-là la possibilité de suivre une voie d’excellence dans ce Lycée situé à Basse Terre, dans le quartier historique du Carmel. Il fallait bien que nos élèves littéraires puissent, eux aussi, comme les scientifiques, bénéficier ici, en Guadeloupe, d’un cadre apaisant et d’un personnel pédagogique hautement performant. Et c’est un fait qu’aujourd’hui nous n’ayons plus besoin de nous convaincre de la nécessité de revaloriser la voie littéraire, tant elle offre, elle aussi, des débouchés importants et variés dans tous les secteurs, même les plus inattendus, comme celui de l’entreprise. Car une formation littéraire développe des compétences nécessaires à tous : l’expression orale, l’expression écrite, l’esprit d’analyse, l’esprit de synthèse, les compétences critiques et la capacité à problématiser, la curiosité de notre héritage culturel. Les « humanités », y compris les langues anciennes, fondent la formation de la personne et du citoyen. Il importe à la Nation même qu’une part suffisante de ses lycéens reçoivent à un plus haut degré cette formation littéraire, historique et philosophique, pour que de ce vivier l’on puisse tirer les futurs professeurs et les futurs savants qui auront à charge de préserver, transmettre et continuer le patrimoine qu’ils étudient, et parce qu’il importe que, dans toutes les branches professionnelles et à tous les niveaux de responsabilité, se trouvent des individus qui, dans l’exercice même de leurs fonctions, soient inspirés par la distance intellectuelle, le souci du patrimoine, le sentiment de l’humain que confère excellemment une culture littéraire plus approfondie. Notre société ne peut s’épanouir que dans un équilibre et les lettres sont donc nécessaires à son fonctionnement et à la sauvegarde de son patrimoine culturel. Et au-delà des CPGE, si nous pouvions faire adhérer tous nos élèves au propos de Montesquieu : « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé », nous entrerions pleinement dans cette mission de l’école qu’est la formation personnelle de l’individu. Mais les classes préparatoires littéraire offrent une formation pluridisciplinaire en lettres, langues et sciences humaines, qui n’est pas uniquement réservée à des lycéens de très bon niveau, et j’insiste sur le fait que leur avenir, voire leur pérennisation dans l’académie de la Guadeloupe, se jouera devant notre capacité, devant votre capacité, à vous tous enseignants et direction, à y entraîner des lycéens dont le sérieux, la curiosité, l’attitude face au travail et à l’effort, rendent aptes à profiter de l’enseignement qui y est dispensé. Les enjeux de l’éducation et de l’enseignement supérieur en Guadeloupe concernent tout autant les membres de la communauté éducative, que les acteurs universitaires, les collectivités territoriales et globalement toute la société civile guadeloupéenne. C’est dans cet esprit de concertation et de partenariat que nous avons conçu le nouveau projet d’académie 2014/17, que chaque structure devra ensuite décliner en actions spécifiques. La priorité numéro un « Faire réussir tous les profils d’élèves » est à mettre en relation avec un autre objectif qui nous tient autant à cœur, celui de développer l’ambition et de permettre à chacun d’entre eux d’accéder aux excellences, d’accéder à son excellence et cela du baccalauréat professionnel à la classe préparatoire, du lycée à l’enseignement supérieur, à tous les niveaux, quelle que soit la filière choisie. L’école pourra ainsi remplir sa mission, contribuer à l’épanouissement de l’élève et à son insertion réussie dans la vie professionnelle. C’est bien là notre mission commune ! Merci pour votre attention. Stephan Martens
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