5 humanisme et société | br o oct 14 0 e2 Ircom | la personne pour vocation Une année jubilaire sous le signe de l’Espérance L’Ircom, en choisissant comme thème « l’Espérance » pour célébrer ses 30 ans a choisi de se tourner vers l’avenir… en s’appuyant sur son histoire ! ti o d é n no g i ll al o r e Cr géné r r ie eu • P •• L’espérance ! Qui pourrait nier aujourd’hui qu’elle manque cruellement ? Partout, l’avenir est désormais attendu comme une menace et non comme une promesse. Au mieux pourrait-on être optimiste en se persuadant qu’à l’aide de la science et de la raison, nous sommes les artisans de notre propre bonheur. Malheureusement, comme le dit Georges Bernanos « le plus grand optimiste du monde, s’il se trouve dans le champ de tir d’une mitrailleuse, est sûr d’en sortir troué comme une écumoire. »1 t rec Di ion t lica | b s pu rde e la n Bo d r e o u n lèn oux cte lig ire e Col | Hé ourti D n • ierr tio eL P ac érôm d J é • R AO | P • .ir 64 64 w w 9 w 2 41 7 0 célébrer un anniversaire r .f m co suscite toujours une double tentation. La première est de se retourner vers le passé avec nostalgie ! La deuxième consiste à regarder vers l’avenir. Pas l’optimisme donc, l’espérance ! Nul être humain ne peut vivre sans espérer. Comme le dit le théologien Karl Rahner, l’homme est cet être qui a « l’audace d’espérer », et d’espérer au-delà même des limites de cette existence terrestre. Mais attention : bien que tournée vers l’avenir, l’espérance tient tout entière dans le présent. Espérer, ce n’est pas être sûr du lendemain, c’est avoir confiance aujourd’hui. L‘espérance est donc une vertu ; c’est une force. Elle nous propose une intelligence du monde et de l’histoire, elle élargit notre regard vers les vastes horizons de l’avenir du monde. Pour une école dont la vocation est de proposer à des jeunes de découvrir leur propre vocation et de devenir des acteurs qui s’engagent, témoigner de cette espérance est une ardente obligation. Car comme le dit encore Bernanos : « L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme. » 1 | Georges Bernanos, Essais et écrits de combat ée r t n re T N I Thierry des Lauriers, lle e n n 014W e l so 2I E E témoin de l’Espérance à l’œuvre ! R V Thierry des Lauriers est ingénieur des Ponts et Chaussées. Il a travaillé 6 ans dans l’industrie puis 20 ans dans le Conseil aux entreprises. Il a ensuite été appelé pour diriger l’association Aux Captifs la Libération, qui œuvre auprès des personnes de la rue. Humanisme & Entreprise : Dans le monde tel qu’il nous est décrit par les médias, ce monde blessé par les guerres, cette France où 8000 personnes dorment dans la rue tous les jours, y a-til encore une place pour l’Espérance ? retrouvez l’interview••• ••• flashez ! face à la morosité des médias : en vous couchant, nommez trois merveilles que vous avez vues dans la journée ! Thierry des Lauriers : Je ne suis pas un théoricien de l’Espérance, mais je suis un pauvre praticien. L’Espérance, c’est la capacité à voir le soleil derrière les nuages, à se réjouir du moindre reflet, et surtout à voir en chacun sa beauté malgré ses blessures. Je pense par exemple à Katarina, qui n’est jamais sortie de la prostitution. Et pourtant mieux je la connais et plus je l’aime car c’est vraiment une belle personne. Certes notre monde est blessé, mais je vois tant d’hommes et de femmes de bonne volonté : j’ai l’Espérance que la guérison est possible de façon globale et particulière. Et je vous livre mon antidote H&E : Auriez-vous quelques clés à nous donner pour porter l’Espérance ? Thierry des Lauriers : • La première clé, c’est le terme ignacien du « magis », qui signifie « davantage ». Nous avons tous une infinité de potentialités en nous. Je peux donner toujours davantage de moi-même pour le bien des autres sans m’enfermer dans mes limites, mes conditionnements. A condition bien-sûr de ne pas vouloir sauver le monde tout seul ! • La deuxième clé, c’est de savoir que les acteurs de l’Espérance sont partout, même là où on ne les attendait pas ! Je pense à Mémo, qui vivait dans la rue et était tellement alcoolique que tout échange était Thierry des Lauriers | directeur de l’association Aux Captifs la Libération H&E : Comment redonner l’Espérance aux personnes de la rue ? Ce n’est pas nous qui leur donnons l’Espérance, ils l’ont en eux ! Ce sont quelques regards bienveillants qui leur font garder l’Espérance. Alors, je vous en prie, regardez les personnes qui vivent dans la rue, demandez leur prénom, tout espace de relation est formidable pour eux ! s f i t c a e un •• e •d 6% sur le nt e m ug us p cam n o i at rs ge n d’A eà c grâ n e otr no u u vea ••• e f f e! s t duebâtimen a ve u no difficile. Un de ses amis de la rue, qui venait de suivre une cure de sevrage alcoolique, lui a proposé d’en faire une. Aujourd’hui Memo est sorti de l’alcoolisme, car l’un de ses amis a porté un plus grand regard d’Espérance sur lui. • La dernière clé, c’est que la relation sauvera le monde. Marcel nous raconte avec humour que quand il était dans la rue, plusieurs associations se succédaient : il y avait l’association « thermos » (qui apportait le café), l’association « sac de couchage », et puis l’association « rien ». Cette dernière, c’était Aux Captifs la Libération, qui ne vient avec rien, sinon le désir de rencontrer les personnes et d’échanger. Au début, Marcel trouvait bizarre cette association « rien », et puis des amitiés se sont nouées, le désir de sortir de la rue a germé en lui. Quand il est sorti, il s’est engagé dans deux associations et a créé une bagagerie pour les gens de la rue. • pour l’institut Albert le Grand : |1 13 étudiants en 1ère et 2ème année à Angers |5 0 étudiants en 3ème année répartis dans les 13 universités partenaires à travers le monde |3 7 étudiants en 1ère année à Yaoundé au Cameroun nos 337 étudiants ont fait leur rentrée dans 14 pays du monde • pour l’institut Mac Luhan |9 3 étudiants en master communication (dont 3 étudiants à Leeds en Angleterre et une étudiante à Madrid) • pour l’institut Pedro de Béthencourt : |5 3 étudiants en master de management de la solidarité e l l tt e e v m u s e n c o tra n n a e n u pér es . ier •• • e r n mô au c e an r m é m p co l’Es m e o d l’Irc sion e e d nsmis p i qu tra l’é la r à t ce en for m n re ve cti nu a e v ipe c est i t s ar u il p yro , e P te rd an a n n n er CE N’EST UN SECRET ayo ,B r e s i é pour personne : la sor t ma en e r ciété actuelle, du moins en la rèt c s i Europe occidentale, et en France, s i pu ed a un côté dépressif. Un spécialiste de psyc De n e s chologie sociale, Tony Anatrella, a écrit justement un Pré livre intitulé : Non à la société dépressive ! A terme, ce côté dépressif devient agaçant, et on peut se demander si ce n’est pas une sorte de mode ou pire, de structure de pensée du type « culturellement correct » : nous nous sentons souvent obligés par le milieu ambiant de manifester une pensée négative en permanence. Or cela est le contraire même du Christianisme. D’abord parce que le Christianisme est une religion de liberté. Chacun a sa conscience. Une fois qu’il s’est éclairé, il est libre de poser, au nom de cette même conscience, les choix qu’il juge bons. Ainsi, on n’est pas obligés de « faire dans le dépressif ». En second lieu, la vie chrétienne est une vie d’amour avec Dieu et avec les autres. Elle est donc une vie par essence positive. « La tristesse est le péché capital du Chrétien », disait saint François d’Assise. Une institution qui s’inspire de la pensée de l’Eglise, comme l’Ircom, ne peut naturellement pas entrer dans ce schéma dépressif ambiant. Cela n’empêche pas de développer l’esprit critique et surtout la compétence et le bon sens. Mais dès lors comment transmettre à nos jeunes une vision du monde, de la société et de l’avenir, centrée sur l’espérance ? Pour un aumônier, pour une institution chrétienne, il n’est pas question de contraindre qui que ce soit. Par contre, il est important de parler, de témoigner et de proposer. Faire une proposition de foi, accompagnée de diverses opportunités de célébrations, cela entre dans le projet même de l’établissement. Et cette proposition transmet des raisons de vivre et d’espérer, redonne de l’oxygène, du souffle, à ceux qui y adhèrent ou s’en inspirent. Cela passe par des choses aussi visibles que la messe souvent célébrée ou la demi-heure d’adoration matinale pour ceux qui le veulent. Je dirais que cela c’est la proposition visible. Il y a aussi le témoignage. Un garçon ou une fille jeunes sont dans l’espérance quand ils voient des personnes plus âgées, qui elles-mêmes espèrent, qui ne sont pas amères, flétries, ayant toujours le cœur ouvert, aimant, enthousiaste, tourné vers demain. L’une des grâces de l’Ircom réside justement dans le fait que les permanents et beaucoup d’étudiants, témoignent d’une espérance. Ils témoignent simplement par leur vie, par leur sourire, par leur accueil. Une bonne partie des valeurs les plus importantes se transmettent par les choses simples de la vie. Quand on respire dans un lieu marqué par l’espérance chrétienne, on reçoit peu à peu quelque chose de cette espérance au fond de son cœur. J’appellerais cela la proposition invisible. Avançons donc dans l’espérance. On dit souvent : « une âme qui s’élève élève le monde », on pourrait compléter ainsi : « une âme qui espère élève le monde. » x je u ea s. e un Bernard Peyrous est aumônier de l’Ircom depuis septembre 2014. Prêtre du diocèse de Bordeaux, membre de la Communauté de l’Emmanuel, il est spécialiste en histoire de la spiritualité et en théologie spirituelle. Il est postulateur de la cause en béatification de Marthe Robin. t n e v ! ur fairele l rbeposte puone émcaonuel e a Ch nt monun an n (EmRome. pCirae ri vemedant élisatioion), à une astémoi- a M - en ng iss à e eu s p va f M d an é l o pond nde plus mais ’ , t n d e po oo ré rofo non es, oy Sch art p i up t res l’insct D p e e é très a fo es a les. » l rt d e , u d m b e o r o n ha iant ue enc a ! tio r de par m s par e t e-C étud ogiq Béth ce vit ai e n r g en r m f l Ma nne édag de do tte un lem si pa a l e p e c i c r o c s a r u e i h l à d o c u au sab t Pe itte p ûter à et q e titu s qu u go ntion nne ue d el u o no ’ai p atte pers marq l’app it J e « use qu la ais au fa tit e t n n m ta ime n. M ouve éfini en vra aiso t à n tte d est te m s’es qui cet large e : je du endr t en n Bo que sont-ils ? devenus 5 1 0 2 S S I T e N x ta PRE AP Margaux de Lencquesaing | promo 13 | est maintenant Coordinatrice de projet chez BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts fair) er Amélie Chaveron | promo 14 | est Responsable de rayon running chez Oxylane Yves-Marie et Alix Lenfant | promo 14 | sont partis au Cameroun au service du collège Vogt, Yves-Marie comme directeur académique de l’institut Albert le Grand à Yaoundé et Alix comme conseillère d’orientation Marion Jacquet | promo 17 | est Chargée de Mission Développement territorial à la Mairie de Montfermeil Pauline Evrard | promo 15 | est Chef de publicité chez Schuller Graphic Anne Mazurier | promo 20 | est Responsable Service Client dans l’Industrie de la plasturgie Sébastien Pasquier | promo 26 | est maintenant Responsable commercial chez Ingenium eLearning Marie-Magdelène Pépin | promo 27 | est chargée de Communication externe chez Tamata Armelle Verdier | promo 29 | a été embauchée chez Roche Diagnostics comme Chargée de communication Aurore Bonifassi | promo 5 | est Chargée de mission internationale et du développement régional (zone Océan Indien) à la Fondation d’Auteuil Boris de Fautereau | promo 5 | est maintenant Chef de projet dans le Recyclage de déchets informatiques (Yaoundé, CMR) pour la Guilde Européenne du Raid Marlon Singendonk | promo 6 | est maintenant Manager chez NGN E G A v| e l re C ! il se à i f| é dD m te ec uJ n-M an on dir ur on Irco ns c ar a ur e Depuis une quinzaine d’années, la Taxe d’Apprentissage joue un rôle central dans le développement de l’Ircom. Chaque année, nous prenons grand soin de remercier nos soutiens fidèles et, au fil du temps, une relation de confiance s’est instaurée entre notre établissement et nos entreprises partenaires. Leurs contributions au titre de la T.A., sur notre dernier exercice représente 20 % de notre budget. Consacrés en totalité aux investissements et aux dépenses pédagogiques, ces soutiens nous permettent de conserver des montants de scolarités raisonnables. Pour 2015, un décret du 28 août 2014 redéfinit les modalités d’affectation de la T.A. La part que les entreprises peuvent affecter à l’Ircom, passe de 43 % à 23 %. Les conséquences de cette loi sont simples : le montant de taxe des entreprises qui souhaitent soutenir l’Ircom est divisé par deux. Pour maintenir un niveau de T.A. qui nous permette de continuer à offrir à nos étudiants des conditions de travail optimales, il faudra cette année augmenter sensiblement le nombre de nos soutiens. Nous nous permettrons de contacter certains d’entre vous dès cette fin d’année pour solliciter votre aide afin d’élargir notre réseau de partenaires. L’Ircom ne peut continuer sa mission au service de la jeunesse sans l’aide précieuse des entreprises. Dans cette année si enthousiasmante de notre trentième anniversaire, dont le thème est l’Espérance, nous savons que nous pourrons compter sur vous.
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