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la personne pour vocation
Une année jubilaire sous le
signe de l’Espérance
L’Ircom, en choisissant comme thème « l’Espérance »
pour célébrer ses 30 ans a choisi de se tourner vers
l’avenir… en s’appuyant sur son histoire !
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L’espérance ! Qui pourrait nier aujourd’hui qu’elle
manque cruellement ?
Partout, l’avenir est désormais attendu comme une
menace et non comme une promesse. Au mieux
pourrait-on être optimiste en se persuadant qu’à
l’aide de la science et de la raison, nous sommes
les artisans de notre propre bonheur. Malheureusement, comme le dit Georges Bernanos « le plus
grand optimiste du monde, s’il se trouve dans le
champ de tir d’une mitrailleuse, est sûr d’en sortir
troué comme une écumoire. »1
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suscite toujours
une double tentation.
La première est de se
retourner vers le passé
avec nostalgie ! La deuxième
consiste à regarder vers l’avenir.
Pas l’optimisme donc, l’espérance !
Nul être humain ne peut vivre sans espérer. Comme
le dit le théologien Karl Rahner, l’homme est cet
être qui a « l’audace d’espérer », et d’espérer
au-delà même des limites de cette existence terrestre. Mais attention : bien que tournée vers l’avenir, l’espérance tient tout entière dans le présent.
Espérer, ce n’est pas être sûr du lendemain, c’est
avoir confiance aujourd’hui. L‘espérance est donc
une vertu ; c’est une force. Elle nous propose une
intelligence du monde et de l’histoire, elle élargit
notre regard vers les vastes horizons de l’avenir du
monde.
Pour une école dont la vocation est de proposer
à des jeunes de découvrir leur propre vocation et
de devenir des acteurs qui s’engagent, témoigner
de cette espérance est une ardente obligation. Car
comme le dit encore Bernanos : « L’espérance est
un risque à courir, c’est même le risque des risques.
L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme. »
1 | Georges Bernanos, Essais et écrits de combat
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Thierry des Lauriers,
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témoin de l’Espérance
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Thierry des Lauriers est ingénieur des
Ponts et Chaussées. Il a travaillé 6 ans dans l’industrie puis 20 ans dans le Conseil aux entreprises. Il a ensuite été appelé pour diriger l’association Aux Captifs la Libération, qui œuvre
auprès des personnes de la rue.
Humanisme & Entreprise : Dans
le monde tel qu’il nous est décrit
par les médias, ce monde blessé par les guerres, cette France
où 8000 personnes dorment
dans la rue tous les jours, y a-til encore une place pour l’Espérance ?
retrouvez l’interview•••
••• flashez !
face à la morosité des médias :
en vous couchant, nommez trois
merveilles que vous avez vues
dans la journée !
Thierry des Lauriers : Je ne suis
pas un théoricien de l’Espérance, mais je suis un pauvre
praticien. L’Espérance, c’est la
capacité à voir le soleil derrière les nuages, à se réjouir
du moindre reflet, et surtout à
voir en chacun sa beauté malgré ses blessures. Je pense par
exemple à Katarina, qui n’est jamais sortie de la prostitution. Et
pourtant mieux je la connais et
plus je l’aime car c’est vraiment
une belle personne. Certes notre
monde est blessé, mais je vois
tant d’hommes et de femmes de
bonne volonté : j’ai l’Espérance
que la guérison est possible de
façon globale et particulière.
Et je vous livre mon antidote
H&E : Auriez-vous quelques clés
à nous donner pour porter l’Espérance ?
Thierry des Lauriers :
• La première clé, c’est le terme
ignacien du « magis », qui signifie « davantage ». Nous
avons tous une infinité de potentialités en nous. Je peux
donner toujours davantage de
moi-même pour le bien des
autres sans m’enfermer dans
mes limites, mes conditionnements. A condition bien-sûr
de ne pas vouloir sauver le
monde tout seul !
• La deuxième clé, c’est de savoir que les acteurs de l’Espérance sont partout, même là
où on ne les attendait pas ! Je
pense à Mémo, qui vivait dans
la rue et était tellement alcoolique que tout échange était
Thierry des Lauriers
| directeur de l’association
Aux Captifs la Libération
H&E : Comment redonner l’Espérance aux personnes de la rue ?
Ce n’est pas nous qui leur donnons l’Espérance, ils l’ont en
eux ! Ce sont quelques regards
bienveillants qui leur font garder
l’Espérance. Alors, je vous en
prie, regardez les personnes qui
vivent dans la rue, demandez
leur prénom, tout espace de relation est formidable pour eux !
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difficile. Un de ses amis de la
rue, qui venait de suivre une
cure de sevrage alcoolique,
lui a proposé d’en faire une.
Aujourd’hui Memo est sorti de
l’alcoolisme, car l’un de ses
amis a porté un plus grand regard d’Espérance sur lui.
• La dernière clé, c’est que la relation sauvera le monde. Marcel nous raconte avec humour
que quand il était dans la rue,
plusieurs associations se succédaient : il y avait l’association « thermos » (qui apportait
le café), l’association « sac de
couchage », et puis l’association « rien ». Cette dernière,
c’était Aux Captifs la Libération, qui ne vient avec rien,
sinon le désir de rencontrer
les personnes et d’échanger.
Au début, Marcel trouvait bizarre cette association « rien »,
et puis des amitiés se sont
nouées, le désir de sortir de
la rue a germé en lui. Quand il
est sorti, il s’est engagé dans
deux associations et a créé
une bagagerie pour les gens
de la rue.
• pour l’institut Albert le Grand :
|1
13 étudiants en 1ère
et 2ème année à Angers
|5
0 étudiants en 3ème année
répartis dans les
13 universités partenaires
à travers le monde
|3
7 étudiants en 1ère année
à Yaoundé au Cameroun
nos 337 étudiants
ont fait leur rentrée
dans 14 pays du monde
• pour l’institut Mac Luhan
|9
3 étudiants en master
communication
(dont 3 étudiants à Leeds en
Angleterre et une étudiante
à Madrid)
• pour l’institut Pedro de
Béthencourt :
|5
3 étudiants en master de
management de la solidarité
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livre intitulé : Non à la société dépressive ! A terme, ce
côté dépressif devient agaçant, et on peut se demander si ce
n’est pas une sorte de mode ou pire, de structure de pensée
du type « culturellement correct » : nous nous sentons souvent
obligés par le milieu ambiant de manifester une pensée négative en permanence.
Or cela est le contraire même du Christianisme. D’abord parce
que le Christianisme est une religion de liberté. Chacun a sa
conscience. Une fois qu’il s’est éclairé, il est libre de poser, au
nom de cette même conscience, les choix qu’il juge bons.
Ainsi, on n’est pas obligés de « faire dans le dépressif ». En
second lieu, la vie chrétienne est une vie d’amour avec Dieu
et avec les autres. Elle est donc une vie par essence positive.
« La tristesse est le péché capital du Chrétien », disait saint
François d’Assise.
Une institution qui s’inspire de la pensée de l’Eglise, comme
l’Ircom, ne peut naturellement pas entrer dans ce schéma dépressif ambiant. Cela n’empêche pas de développer l’esprit
critique et surtout la compétence et le bon sens. Mais dès lors
comment transmettre à nos jeunes une vision du monde,
de la société et de l’avenir, centrée sur l’espérance ?
Pour un aumônier, pour une institution chrétienne, il n’est pas
question de contraindre qui que ce soit. Par contre, il est important de parler, de témoigner et de proposer. Faire une
proposition de foi, accompagnée de diverses opportunités de
célébrations, cela entre dans le projet même de l’établissement. Et cette proposition transmet des raisons de vivre et d’espérer, redonne de l’oxygène, du souffle, à ceux qui y adhèrent
ou s’en inspirent. Cela passe par des choses aussi visibles
que la messe souvent célébrée ou la demi-heure d’adoration
matinale pour ceux qui le veulent. Je dirais que cela c’est la
proposition visible.
Il y a aussi le témoignage. Un garçon ou une fille jeunes sont
dans l’espérance quand ils voient des personnes plus âgées,
qui elles-mêmes espèrent, qui ne sont pas amères, flétries,
ayant toujours le cœur ouvert, aimant, enthousiaste, tourné
vers demain. L’une des grâces de l’Ircom réside justement
dans le fait que les permanents et beaucoup d’étudiants, témoignent d’une espérance. Ils témoignent simplement par
leur vie, par leur sourire, par leur accueil. Une bonne partie des
valeurs les plus importantes se transmettent par les choses
simples de la vie. Quand on respire dans un lieu marqué par
l’espérance chrétienne, on reçoit peu à peu quelque chose de
cette espérance au fond de son cœur. J’appellerais cela la
proposition invisible.
Avançons donc dans l’espérance. On dit souvent : « une âme
qui s’élève élève le monde », on pourrait compléter ainsi :
« une âme qui espère élève le monde. »
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Bernard Peyrous est aumônier de l’Ircom
depuis septembre 2014. Prêtre du diocèse
de Bordeaux, membre de la Communauté
de l’Emmanuel, il est spécialiste en histoire
de la spiritualité et en théologie spirituelle.
Il est postulateur de la cause en béatification
de Marthe Robin.
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Margaux de Lencquesaing | promo 13 |
est maintenant Coordinatrice de projet chez BRAFA
(Brussels Antiques & Fine Arts fair)
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Amélie Chaveron | promo 14 |
est Responsable de rayon running chez Oxylane
Yves-Marie et Alix Lenfant | promo 14 |
sont partis au Cameroun au service du collège Vogt,
Yves-Marie comme directeur académique de l’institut Albert le Grand à Yaoundé et Alix comme conseillère d’orientation
Marion Jacquet | promo 17 |
est Chargée de Mission Développement territorial à
la Mairie de Montfermeil
Pauline Evrard | promo 15 |
est Chef de publicité chez Schuller Graphic
Anne Mazurier | promo 20 |
est Responsable Service Client dans l’Industrie de
la plasturgie
Sébastien Pasquier | promo 26 |
est maintenant Responsable commercial chez Ingenium eLearning
Marie-Magdelène Pépin | promo 27 |
est chargée de Communication externe chez Tamata
Armelle Verdier | promo 29 |
a été embauchée chez Roche Diagnostics comme
Chargée de communication
Aurore Bonifassi | promo 5 |
est Chargée de mission internationale et du développement régional (zone Océan Indien) à la Fondation
d’Auteuil
Boris de Fautereau | promo 5 |
est maintenant Chef de projet dans le Recyclage
de déchets informatiques (Yaoundé, CMR) pour la
Guilde Européenne du Raid
Marlon Singendonk | promo 6 |
est maintenant Manager chez NGN
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Depuis une quinzaine d’années, la Taxe d’Apprentissage joue un rôle central dans le développement
de l’Ircom. Chaque année, nous prenons grand soin
de remercier nos soutiens fidèles et, au fil du temps,
une relation de confiance s’est instaurée entre notre
établissement et nos entreprises partenaires.
Leurs contributions au titre de la T.A., sur notre
dernier exercice représente 20 % de notre budget.
Consacrés en totalité aux investissements et aux
dépenses pédagogiques, ces soutiens nous permettent de conserver des montants de scolarités
raisonnables.
Pour 2015, un décret du 28 août 2014 redéfinit
les modalités d’affectation de la T.A. La part que
les entreprises peuvent affecter à l’Ircom, passe
de 43 % à 23 %.
Les conséquences de cette loi sont simples : le
montant de taxe des entreprises qui souhaitent
soutenir l’Ircom est divisé par deux.
Pour maintenir un niveau de T.A. qui nous permette
de continuer à offrir à nos étudiants des conditions
de travail optimales, il faudra cette année augmenter sensiblement le nombre de nos soutiens.
Nous nous permettrons de contacter certains d’entre
vous dès cette fin d’année pour solliciter votre aide
afin d’élargir notre réseau de partenaires. L’Ircom ne
peut continuer sa mission au service de la jeunesse sans l’aide précieuse des entreprises.
Dans cette année si enthousiasmante de notre trentième anniversaire, dont le thème est l’Espérance,
nous savons que nous pourrons compter sur vous.