Inter–Ursulines Janvier - Avril 2014 Généralat Nouvelles du Généralat 1 Chine Sœur Marie du Sacré Cœur Lee 7 France/Belgique/Espagne Rassemblement des Familles Spirituelles à Lourdes – Octobre 2013 9 Mère Saint Julien Aubry 100ème anniversaire de sa mort Jubilés – Professions 11 Bulletin des Ursulines de L’Union Romaine Via Nomentana, 236 00162 Roma TEL 06-86-22-181 FAX 06-86-02-769 Généralat NOUVELLES NOUVELLES DU GENERALAT Nous commençons cette année par la présentation des nouvelles Conseillères Générales. Chacune a écrit un court article en réponse à quelques questions : à quelle époque les Ursulines sont-elles arrivées dans leur pays ? quel a été leur contact avec les Ursulines et quelle est leur propre histoire ? que signifie pour elles l’appartenance à l’Union Romaine ? et que désiraient-elles dire à nos sœurs. Sr Ann-Marie Gardiner L es Ursulines sont arrivées en Angleterre en 1862. J’ai grandi en Ecosse où j’ai fait mes études, y compris les études d’Université; ainsi je n’ai fait connaissance des Ursulines qu’en m’installant en Angleterre où j’ai travaillé quelques années. M on premier contact avec une Ursuline ressemble à une pure chance. Regardant en arrière maintenant, je ne suis pas si sûre que ce ne soit qu’une coïncidence, mais cette rencontre a planté une graine qui a m’aidée à maintenir un contact jusqu’à ce que je sois prête à commencer à discerner si j’étais vraiment appelée à la vie religieuse. suis entrée chez les Ursulines, j’ai continué mes études, Qetuandj’aijeobtenu un certificat d’enseignement avec l’intention de travailler avec des enfants ayant des besoins spéciaux. Diplômée, mon centre d’intérêt s’est vite déplacé vers le développement de mes compétences pour travailler avec des adolescents qui ont des troubles de comportement, et j’ai complété ma formation première en psychologie en 2001 ; puis j’ai obtenu le Master en Psychothérapie des enfants en 2007. Au cours des neuf dernières années j’ai travaillé en tant que conseillère scolaire, dans des écoles d’Ursulines et dans des écoles d’état tout en développant un travail de thérapie privé où je voyais des adultes. N otre internationalité est un grand trésor pour nous Ursulines, et j’ai de la chance d’avoir eu l’occasion de visiter quelques-unes de nos provinces aux Etats-Unis aussi bien qu’en Europe. Ma visite pré-Capitulaire m’a menée en Indonésie ; ce fut une belle introduction et une expérience riche d’une culture différente. A vant d’entrer chez les Ursulines, quand j’ai commencé à me renseigner sur Ste Angèle, j’ai été tout de suite frappée par la force, la profondeur, et la pertinence de son message pour nous dans la société d’aujourd’hui et par notre capacité ursuline d’adaptation aux circonstances qui changent. Nous sommes capables de développer nos apostolats pour faire face aux défis des besoins changeants de notre société au niveau local aussi bien qu’au niveau global. 1 Sr Moekti Gondosasmito L ’histoire des Ursulines en Indonésie a commencé en 1856 quand sept sœurs de Sittard, Pays-Bas, sont arrivées en Batavie, c’est-à-dire, Jakarta aujourd’hui. Je suis née à Semarang, à Java-centre, en 1967. Il n’y avait pas d’Ursulines dans ma ville natale. J’ai fait la connaissance des Ursulines quand j’ai fait des études à Jogyakarta. Je voulais être religieuse parce que j’ai reçu beaucoup de bénédictions de Dieu, et je voulais les partager avec d’autres personnes. Après avoir travaillé pendant deux ans en enseignant les mathématiques, dans une école secondaire, je suis entrée chez les Ursulines en 1992. j’ai lu la vie et les Ecrits de Ste Angèle, j’ai été captivée par son esprit et sa vie m’a Quand inspirée. En 1995, j’ai fait ma première profession. Pendant le juniorat, j’ai enseigné les mathématiques et la physique, et j’ai aussi participé à la pastorale paroissiale à Sunter, Jakarta. Puis j’ai changé de communauté pour Solo où j’ai eu un apostolat auprès des jeunes filles de notre pensionnat, et j’ai aussi enseigné les mathématiques dans notre école secondaire Regina Pacis. A près ma profession perpétuelle en 2000, je suis allée en Australie pour étudier afin d’obtenir le Master de Leadership en éducation. Et puis en 2002, je suis devenue directrice de notre école secondaire Santa Ursula à Jakarta. J’ai fait la probation en 2010-2011 ; ce fut un moment spécial de ma vie. Après ma probation, je suis revenue à Solo, où je suis devenue directrice de l’école Regina Pacis, jusqu’en juillet 2013. Je venais de commencer un nouvel apostolat à Jakarta pour préparer la « reconfiguration » de nos fondations scolaires quand je suis arrivée à Rome pour servir en tant que Conseillère générale. E tre membre de l’Union Romaine est vraiment une bénédiction spéciale pour moi; j’ai eu l’occasion de visiter d’autres provinces/pays. Chaque fois que je rends visite à nos sœurs, je sens que nous sommes une famille, filles de Ste Angèle, et l’accueil de nos sœurs est merveilleux. Les occasions de connaître davantage de sœurs et de cultures ont vraiment enrichi ma vie d’Ursuline. . M aintenant, j’ai l’occasion de servir davantage et avec l’aide et la bénédiction de Dieu, je ferai de mon mieux dans mon nouvel apostolat au Généralat. Enfin, prions les unes pour les autres et mettons en pratique ensemble le message de notre Chapitre : Communautés de foi en mission, ouvrons-nous au cœur nouveau et à l’esprit nouveau offert par Dieu. Avec le courage d’Angèle, ayons l’audace d’être le changement que nous désirons voir dans notre monde. Avec solidarité et compassion, poussées par l’Evangile, élargissons nos cœurs au cri de notre terre et de la famille humaine. 2 Sr Maria Jaworska J e viens de la Province de Pologne où les Ursulines sont arrivées en 1857, au temps où le pays était encore sous une domination étrangère (ce qui durait depuis presque 150 ans). Depuis ce temps, la vie ursuline persiste et se développe, même si cela a été très difficile surtout pendant la deuxième guerre mondiale et au temps d’une autre domination, celle du communisme. C’est surtout notre apostolat qui en a souffert, car toutes nos écoles – sauf une, celle de Wrocław, ont été nationalisées. Cependant, même en ces temps de difficultés, les Sœurs ont cherché et trouvé des moyens de faire connaître Jésus et d’accomplir leur mission éducative, en particulier par la catéchèse. Je suis heureuse et je rends grâces ardemment à Dieu du don de ma vocation à la vie consacrée et de la possibilité qui m’a été donnée de la réaliser comme fille spirituelle de Sainte Angèle, en tant qu’Ursuline de l’Union Romaine. Ce que je suis actuellement, je le dois surtout à ma grande famille méricienne. J’apprécie beaucoup notre spiritualité, notre formation, spirituelle et humaine, ainsi que notre vie communautaire et liturgique. De même, notre apostolat orienté vers l’évangélisation sous différentes formes m’est une grande joie, car c’est une réalisation concrète de notre mission dans l’Eglise, mission qui est toujours liée à la vocation. N otre internationalité est pour moi une grande richesse, car elle nous permet d’échanger des richesses de nos différentes cultures. Elle peut nous aider à élargir nos horizons, à ouvrir nos cœurs à ce qui est différent, à accepter les différentes manières de vivre notre charisme. Nous avons donc une excellente possibilité d’apprendre à vivre l’unité dans la diversité. J’ai pu en faire l’expérience en 2004/2005, au cours de ma probation dans un groupe de langue française, et à l’occasion des différentes rencontres organisées dans le cadre de notre Union Romaine, aussi bien à Rome que pendant le CGE en Afrique et des rencontres de notre région européenne. L a Province de Pologne est, en ce moment, la plus nombreuse de l’Union Romaine, elle a un large apostolat, un grand nombre de jeunes sœurs, même si, ces dernières années, nous éprouvons nous aussi une diminution du nombre des vocations. J’espère que l’expérience de vie dans ma province me sera une aide et portera des fruits dans mon service à l’ensemble de l’Institut. L’élection au conseil général, je l’ai perçue comme une nouvelle vocation qui m’a été donnée par Jésus, comme une invitation à « avancer en eau profonde ». Je désire le faire aux différents plans de la mission qui m’a été confiée, consciente de mes faiblesses, mais encore davantage avec cette confiance que Marie avait exprimée dans son attitude face à l’Annonciation (FIAT), et encore selon les paroles de Sainte Angèle : « Veillez, agissez, efforcez-vous… et ensuite, laissez faire Dieu, vous verrez donc des merveilles ». J e compte donc beaucoup sur vos prières, mes Sœurs, et je me réjouirai beaucoup quand la possibilité me sera donnée de vous en exprimer ma reconnaissance au cours des rencontres personnelles avec vous. 3 Sr Marie Thérèse Le Goc C e sont les écrits de Sainte Angèle qui ont apporté directement l’esprit d’Angèle Merici en France. Dès 1592, la Règle de Ferrare circule et inspire Françoise de Bermond et 3 autres jeunes filles qui mènent la vie commune près d’Avignon, dans le Sud de la France. Cette Règle est traduite à Tournon en 1597 et sera une référence pour les Compagnies de Ste Ursule en France et l’Ordre des Ursulines. Je suis née en Bretagne, Ouest de la France, en 1953 et j’ai fait toutes mes études primaire et secondaire chez les Ursulines, ainsi que mes 2 premières années universitaires dans leur Foyer d’Angers. J’ai commencé à me poser des questions sur l’appel du Christ à l’âge de 15 ans, tout en me disant qu’il fallait voyager et travailler, avant de faire le saut de la vie religieuse. J ’ai été très marquée par ce que j’ai vécu , comme expérience de communion, avec des étudiants étrangers à l’Université d’Angers, puis aux Etats Unis lorsque j’ai travaillé comme assistante de français dans un lycée. Le Seigneur m’a appelée par cette expérience de surabondance d’amitié et de partage des joies et des difficultés. J e suis entrée au noviciat en 1979, et en 1981 j’ai repris l’enseignement de l’anglais à mitemps jusqu’en 1999, tout en étant engagée en pastorale auprès de collégiens (11-15 ans) : catéchèse, préparation aux sacrements, JMJ… et dans l’accompagnement spirituel d’adultes, pendant quelques années. J’ai pu aussi découvrir un peu la Province d’Angleterre et de Pologne. L a probation à Rome en 1997-1998 a été une année de grâce : nous étions 16, 8 Francophones et 8 sœurs d’Europe Centrale. J’ai eu la grande joie d’aller ensuite 2 mois en Afrique du Sud et Botswana. E n 1999, j’ai été nommée prieure de la communauté d’Angers, directrice du Foyer d’étudiantes, formatrice, conseillère provinciale et membre du conseil de tutelle qui accompagne nos écoles. En 2001, comme déléguée au Chapitre Général, j’ai eu la chance de visiter les Provinces des Etats Unis Est et Nord Est. L e « Chemin de Province » pour nous préparer à la fondation de la nouvelle Province France/ Belgique/Espagne a été très mobilisateur pendant plusieurs années, spécialement pendant mon mandat de provinciale de 2006 à 2009. J’ai visité la Croatie avec grand intérêt avant le Chapitre de 2007. D e retour maintenant à Rome au Conseil Général, j’accueille l’étape particulière que vit l’Union Romaine : un net vieillissement, et une diminution de nos forces , mais aussi beaucoup de foi et d’énergie pour annoncer « la joie de l’Evangile » sur des chemins nouveaux. Le charisme d’Angèle est un don très précieux pour l’Eglise et notre monde d’aujourd’hui. Nos devancières ont été prêtes à de grands « déplacements » ; nous aussi sommes appelées ensemble, en tant que « communautés de foi en mission », à écouter profondément les appels de l’ Esprit au service de nos contemporains. 4 Neusimar Marques da Silva J e suis née à Rio Grande do Norte, qui est situé sur la côte nord-est du Brésil. Il y avait une communauté d’Ursulines dans ma ville natale, et les Ursulines m’ont préparée pour ma première Communion. A 15 ans, j’ai parlé aux sœurs de mon désir d’être religieuse. En conséquence, une sœur m’a « accompagnée » dans mon cheminement de foi pendant deux ans, même si je n’étais pas élève dans une école secondaire des Ursulines. Quand j’ai fini mes études secondaires, je suis entrée an noviciat et peu après, j’ai commencé mon postulat. L a province du Brésil a été fondée par une jeune Brésilienne, Ursula Luiza de Monserrat, en 1735. Les soeurs ont adopté la Règle et les Constitutions de Bordeaux, et le nom de cette communauté est Notre Dame de Mercês. Dès le début, leur apostolat a été l’Education des filles (pensionnaires). P endant 160 ans, les Ursulines brésiliennes ont continué leur vie religieuse, en entretenant le couvent et l’école, malgré des années difficiles après 1822, quand le gouvernement n’a pas seulement contrôlé la fondation des convents, mais a contrôlé aussi le nombre de religieuses qui pouvaient y vivre. Puis, en 1895, les Ursulines brésiliennes ont accueilli des Ursulines françaises. A l’époque, elles ont donné un nouvel élan aux établissements scolaires. J e connais aussi quelques autres provinces de notre Institut: en Europe, je suis allée en France. En 2004, j’avais besoin d’apprendre le français pour participer à un cours de formatrices. J’ai passé un mois dans la communauté des Ursulines de Lyon et j’ai visité aussi Paris, Pau, Lourdes, Taizé, et Saint Saulve. E E n 2008, j’ai participé à un cours au Chili organisé par les Ursulines, et j’ai aussi rendu visite aux sœurs du Pérou. n 2009-2010, je suis allée à Barbade pendant huit mois pour apprendre l’anglais et pour avoir une expérience interprovinciale pour préparer ma probation. Je connais aussi le Venezuela et la Guyane. E n 2012, je suis allée aux USA avec un groupe d’élèves pour un échange scolaire. Nous avons visité trois écoles Ursulines, l’Ecole des Ursulines de New Rochelle, NY, l’Académie des Ursulines de Wilmington, DE, et l’Académie des Ursulines de la Nouvelle Orléans, LA. Avant le Chapitre Général, j’ai visité la province du Mexique. J e voudrais partager avec vous cette phrase du Message du Saint Père pour la Journée mondiale de la Paix : La fraternité a besoin d’être découverte, aimée, expérimentée, annoncée et témoignée. Mais c’est seulement l’amour donné par Dieu, qui nous permet d’accueillir et de vivre pleinement la fraternité. (Pape François, Journée Mondiale de la Paix, 2014) 5 C Ontinuant leur service: Mère Cecilia Wang, Sr Nurhayati Wiguno et Sr Armida Veglio avec les sœurs de la Communautéy Sr Marie Bruno Dufossé, Prieure (France/Belgqiue/Espagne) Sr Veronika Hasiková (Slovaquie) Sr Martini Suwitahartana (Indonésie). Sr Magdalena Siwiec (Pologne) Sr Iwona Naglik (Pologne) Sr Grazia Montani (Italie) Sr Mary Alice Duggan (Etats-Unis, Est) 6 Chine Sr MARIE DU SACRE CŒUR LEE Sr Ellen Mary Mylod nous a envoyé une notice sur la vie de Sœur Marie du Sacré Cœur Lee décédée le 20 décembre. S chez les Ursulines de Beaugency en 1957. En 1964, elle vint à Taïwan pour rejoindre d’autres Ursulines chinoises ; elle a travaillé pendant de nombreuses années à Stella Maris, l’école secondaire de Hualien. Lorsqu’en 1996 elle prit sa retraite de l’école secondaire, on lui demanda de retourner à Shantou, en Chine, où elle avait le droit d’hériter d’une petite maison près de l’église que lui avait léguée sa mère. Ce fut le début d’un apostolat remarquable dans la paroisse, où elle fut disponible pour tout le monde, en tout temps et en toute situation. Il n’y avait pas de sonnette à la porte de son petit appartement au troisième étage. Tous ceux qui avaient un besoin y entraient tout simplement. Elle a visité et reçu la visite d’innombrables paroissiens ; elle a préparé au baptême et à d’autres sacrements. Témoin de l’Evangile, elle était continuellement présente à l’Eglise et proche des plus jeunes Sœurs. On ne peut s’empêcher de penser à Sainte Angèle dans la paroisse de Brescia. L’estime et la reconnaissance des fidèles étaient évidentes lors du Jubilé d’Or de sa profession religieuse en 2010, car des foules ont participé à la célébration de la Sainte Messe. œur Marie du Sacré Cœur Lee, de la Province de Chine, nous a quittées le 20 décembre 2013 pour le repos éternel et pour voir Dieu. Sa vie, son travail et sa personne étaient tels que nous voulons en partager des traits avec toutes les Ursulines. E lle est née à Guangzhou en Chine le 29 avril 1930. Ses parents étaient de la campagne, des gens d’une foi profonde, surtout sa mère. Adolescente, elle fut admise en 1945 à Stella Matutina, l’école secondaire des Ursulines à Shantou, mais elle a dû la quitter peu avant son diplôme de fin d’études, après avoir reçu un message de sa mère : « Reviens à la maison et nous mourrons ensemble ». La persécution des communistes commençait à sévir et sa mère, propriétaire, était ciblée. Marie du Sacré Cœur a vécu avec sa mère et l’a aidée pendant ces temps difficiles, mais cela n’a pas brisé ses liens avec l’école secondaire Stella Matutina, ni avec Mère Augustin Zing, la Directrice. C’est notre Marie du Sacré Cœur qui a trouvé les moyens de la faire sortir de prison après trois années et trois mois, et ensuite en 1956 de lui faire quitter la Chine. Marie du Sacré Cœur elle-même a quitté la Chine à peu près au même moment. Elle est allée d’abord en Thaïlande, puis en France, où elle entra C ependant, il devenait clair que sa santé faiblissait, et il fut décidé qu’elle quitterait Shantou et viendrait nous rejoindre à Taïwan. Juste avant de quitter Shantou elle souffrit d’une attaque qui immobilisa le côté droit de son corps. Ce fut le début d’un long parcours de souffrances. Elle fut accueillie et hospitalisée à Kaohsiung avant d’être installée dans une maison de soins à Chao-Chou, à environ 40 minutes de route de Kaohsiung, une maison dirigée par des religieuses dominicaines chinoises. Pendant les 15 mois qu’elle y passa, elle fut un modèle d’Ursuline. Chaque matin, la personne qui la soignait l’aidait à se le7 ver et à se préparer pour la Messe à 5h30. Elle fit des efforts héroïques pour réapprendre à marcher et à utiliser le bras droit et la main droite, afin de pouvoir rejoindre notre communauté. Elle a copié de longs passages de la Bible en caractères chinois parfaitement formés, et peu à peu elle se fit des amies auprès des personnes âgées, touchées par la chaleur et la douceur de son approche. Toutefois, il lui était très difficile d’accepter cette incapacité soudaine après la vie active à Shantou, et Dieu seul sait ce que lui ont coûté les longs mois de cette nouvelle vie. Qui aurait pu savoir que c’était la préparation de la fin, lorsqu’au mois d’août 2013, on diagnostiqua un cancer avancé du pancréas? Elle fut alors transférée dans un centre de soins palliatifs d’hôpital près de la communauté de Kaohsiung, où elle bénéficia de soins 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Alors commencèrent les quatre derniers mois de sa vie, marqués par le rayonnement d’une spiritualité profonde et par la patience, témoignage qui influença puissamment tous ceux qui s’approchaient d’elle. Deux personnes tombées du ciel furent comme des anges pour la communauté. Elles visitèrent Marie du Sacré Cœur chaque jour, lui apportant la nourriture savoureuse qu’elle pouvait manger jusqu’au moment où elle fut trop faible pour s’alimenter. L’une d’entre elles, ancienne élève de Stella Maris, était déjà catholique. baptême. Cette joie fut accordée à Sœur Marie du Sacré Cœur, car il fut baptisé dans la chapelle de l’hôpital, sous le nom d’Augustin, seulement quelques jours avant sa mort le 20 décembre. Le soir même de son décès, elle fut portée à l’église toute proche de Sainte Catherine de Sienne. S a sœur et son neveu qui habitaient la Thaïlande et son frère à Hong Kong arrivèrent à temps pour la Messe et la cérémonie d’incinération le lendemain, accomplie afin que Sœur Marie du Sacré Cœur puisse reposer dans la chapelle de la communauté de Kaohsiung pendant le temps de Noël. Elle fut déposée entre le tabernacle et la crèche jusqu’au 28 décembre. Une Messe solennelle de Requiem fut alors célébrée dans la chapelle du « College » par l’Archevêque de Kaohsiung, et les cendres portées dans notre mausolée en dehors de Taipei, là où elle repose avec les Ursulines de la Province qui l’ont précédée et qui nous ont quittées pour aller auprès de Dieu. L a veille des funérailles, il y eut une réunion dans la chapelle du couvent, avec les Sœurs venues de Hualien et de Taipei et les amis de la communauté. Les hommages de ceux qui ont connu Marie du Sacré Cœur ont mis en lumière la profondeur de son influence sur ceux qui ont eu un contact avec elle durant sa vie. Quelques-unes, qui avaient été ses novices, parlaient de son exemple, bien plus puissant que ses paroles. Elles étaient certaines que la vie de Sœur Marie du Sacré Cœur était à l’image de celle de Sainte Angèle. Une autre personne, qui avait enseigné en même temps qu’elle à Stella Maris, partagea cet avis, en faisant remarquer combien son exemple avait une influence profonde sur la formation des autres. Elle était vraiment capable de s’occuper des autres, mais ceux-ci apprirent que sous des apparences douces, elle avait un caractère d’acier. Son « oui » était « oui » et son « non » était « non ». C’était peut-être cette force intérieure qui alimentait sa vie d’une simplicité et d’une pauvreté authentique. Elle vi- L’autre, directeur d’un centre d’apprentissage, fut si profondément touché par son acceptation patiente, douce et reconnaissante de tout acte de bonté et par les paroles qu’elle lui adressait sur l’Evangile et la personne de Jésus, qu’il a demandé le 8 vait ce qu’elle croyait, et déclarait que la souffrance était inévitable pendant cette vie ; elle préférait l’austérité, refusait ce qui ne lui était pas nécessaire, était toujours prête à partager avec les autres et à donner ce qu’elle avait. Elle était infatigable au service du Seigneur, allant ici et là à Shantou jusqu’à ce que la fatigue l’obligeât à se reposer. A l’hôpital, sa seule inquiétude était de causer aux autres le moindre petit ennui, bien que cela l’ait amenée parfois à ne pas faire connaître l’aide physique dont elle avait vraiment besoin. Parfois nous devions réfléchir à sa place et poser les questions nécessaires. Une Sœur a fait remarquer que ceux qui la visitaient la transformaient, en raison de l’amour et des soins qu’ils lui prodiguaient. Il est vrai qu’elle transformait aussi ceux qui venaient la visiter. Elle était un exemple vivant d’une personne totalement consacrée à Dieu, totalement donnée. Ses trois dernières semaines furent caractérisées par une paix profonde et par l’acceptation d’une grande grâce, celle de ne pas ressentir jusqu’aux derniers jours une trop forte douleur, mais uniquement une très grande lassitude. Seulement alors murmurait-elle qu’elle avait soif et avait besoin d’un peu d’eau. E lle est morte l’après-midi du 20 décembre, juste après la visite de l’Archevêque qui lui avait donné sa bénédiction. Notre Provinciale, Sr Teresa Ku, était auprès d’elle et fut témoin de la grande paix de ses derniers moments. Maintenant nous avons un intercesseur en présence de Dieu, avec « la grande foule de témoins [dont les Ursulines] » qui s’y trouvent déjà et qui intercèdent pour nous. Pendant sa vie elle n’a jamais refusé son aide. Elle ne la refusera sûrement pas maintenant. ****** France/Belgique/Espagne RASSEMBLEMENT DES FAMILLES SPIRITUELLE SPIRITUELLES LLES A LOURDES – OCTOBRE OCTOBRE 2013 Ci-dessous un écho, envoyé par Sr Claire Marie Vincent, du grand rassemblement qui a eu lieu à Lourdes en octobre 2013 qui a réuni pour la deuxième fois laïcs, diacres, prêtes, religieux(ses), de plus en plus constitués en « Familles Spirituelles ». D u 18 au 20 octobre 2013, s’est tenu à Lourdes le 2ème rassemblement des Familles spirituelles sur le thème « Quand souffle l’Esprit: Vivre ensemble l’Evangile dans le sillage des fondateurs, au service de la mission de l’Eglise ». 180 Instituts environ étaient représentés. 1300 participants avec une majorité de laïcs. En effet, il était souhaité que chaque Famille, selon sa réalité envoie entre 3 et 20 personnes maximum, en faisant attention à ce qu’il y ait une majorité de laïcs. Nous étions 8 Ursulines de l’Union Romaine, et 12 laïcs. L « Une même foi nous anime aujourd’hui, Familles rassemblées au nom du Seigneur, Un même amour nous envoie aujourd’hui, Pour vivre ta mission, Seigneur. » L a rencontre, organisée par la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) qui fédère les Congrégations, avait pour but de « relire le chemin parcouru depuis 2007, y contempler l’œuvre de Dieu, voir les évolutions, les questions », « approfondir les enjeux pour l’Église et la mission » et « discerner des repères pour avancer ». e chant du rassemblement dit bien la réalité de ce qui a été vécu : 9 D eux jours et demi très denses où célébrations priantes, interventions de qualité, ateliers thématiques divers (structuration d’un groupe, écrire la charte d’une famille spirituelle, questions canoniques, engagement, promesse, autonomie et appartenance à une même famille, Tutelles et familles spirituelles, mission donnée à des laïcs par un Institut …) et témoignages nombreux ont nourri la réflexion et la prière. avec force : par le baptême, nous sommes tous appelés à la sainteté. T N M onseigneur Papin, évêque de France, responsable pour la vie consacrée, a conclu ces journées en affirmant qu’un tel rassemblement a valeur de signe pour l’Eglise et pour le monde, qu’il s’agit, pour lui, d’un événement ecclésial de première importance, ouvert sur la diversité de la vie en Eglise. emps fort ecclésial d’une grande diversité qui a permis de prendre la mesure de ce mouvement de rapprochement des laïcs vers les familles religieuses. Aujourd’hui, plus qu’en 2007, nous percevons mieux que c’est l’Esprit qui nous précède, qui nous tire en avant, nous bouscule et nous entraîne là où nous sommes appelés « vers un devenir inouï dont nous ne soupçonnons même pas l’ampleur ». otre famille méricienne était bien présente à ce rassemblement : Amis de Ste Angèle, Associés, collaborateurs dans la mission, venus d’un peu partout de France et de Belgique. Ce fut aussi pour nous l’occasion de faire connaissance ou de renforcer nos liens avec les Ursulines de Malet et leur « Fraternité séculière Ste Angèle Merici ». Belle rencontre fraternelle aux couleurs chaudes et joyeuses du rassemblement. D ans un monde qui bouge, l’Eglise bouge aussi, et ce qui se passe est la preuve d’un dynamisme qui répond à ce que le Concile Vatican II avait rappelé L ’ « Insieme » de ste Angèle que nous voulons développer a trouvé à Lourdes une nouvelle confirmation de son élan et de son actualité. Le groupe mericien 10 MERE SAINT JULIEN AUBRY PREMIERE PRIEURE PRIEURE GENERALE GENERALE DE L’UNION ROMAI ROMAINE Nous avons commencé cette édition du Bulletin InterUrsulines en présentant les nouvelles Conseillères Générales. Nous finissons en rendant grâce pour la vie de Mère Saint Julien Aubry qui est décédée il y a 100 ans le 14 février. A l’occasion du 100ème anniversaire de sa mort, nous rendons grâce pour Mère St Julien Aubry, pour sa vision, pour son énergie infatigable et son service généreux qui ont donné vie à l’Union Romaine. Que nous dit-elle aujourd’hui ? S OLIDARITE Du monastère prospère de Blois, Mère Sainte Aurélie et Mère Saint Julien ont répondu à l'appel de l'aide du monastère de Rome et plus tard de Calvi. Prêtes à venir en Italie et à envoyer des sœurs à Rome, elles ont montré un acte étonnant de solidarité, ce qui est devenu pour nous le fondement de l'histoire de la solidarité entre les maisons et les provinces de l'Union Romaine jusqu'à aujourd'hui. U NION Mère St Julien Aubry écrit dans la Circulaire du 3 janvier 1899, « L'union fait la force des associations », ce qu'elle incarnera dans le sceau de l'Institut en 1901: "Vis unita fortior" « Une force unie est plus forte ». Dans la langue du 21ème siècle, nous pourrions dire: « Nous pouvons faire plus ensemble, que nous ne pouvons faire seules. » Nous continuons à construire l'union et la collaboration entre nous. D IVERSITE Dans sa Circulaire n° 8 de 1906, elle a rappelé aux sœurs des premiers jours de l’Union que chacune de nous peut être conduite « à croire que dans son pays, dans sa communauté, tout est mieux dans le meilleur des mondes, et que partout ailleurs tout est malheureusement inférieur. Pour un œil impartial, dans une perspective sans préjugés, il y a du bon, du très bon et du moins bon partout ... ce qui est fait dans un lieu ne peut être mis en place de la même manière ailleurs ... » Notre diversité a été notre force et nous la recevons avec gratitude comme un don de Dieu, un témoignage important dans notre monde d’aujourd’hui. D es aspects de nos Appels du Chapitre, 2013, auraient certainement eu des echos dans le cœur de Mère St Julien; aspects qu’elle a vécus dans son contexte et que nous vivons aujourd’hui. « Approfondissons notre relation au Seigneur Jésus et les relations entre nous…… explorons ensemble de nouvelles voies pour vivre notre charisme….. soyons ouvertes au changement, intensifions la solidarité les unes envers les autres et ayons le courage de créer ou adapter nos structures……selon nos besoins et nos forces…….pour exprimer notre solidarité internationale, inventons de nouveaux chemins qui donnent vie et espérance et témoignent de notre communion en Jésus Christ. » Premier blason de l’Union Romaine 11 JUBILÉS Mars -- Juillet 2014 Mars 10 12 17 19 29 COOLEN Jeanne-Marie VUILLIER Christiane-Marie HUWYLER Marie-Pia LE MOUAL Anne du Christ MORDEGLO Simone MYLOD Ellen Mary NGUI Mary Peter PENNYFATHER Catherine SEPTIER Marie-Noëlla DUGGAN Mary Alice FINNERTY Eileen BACCARO Angela BORTOLOTTO Marcelliana RUFFIER Anne du S.Coeur Amiens Paris, Serviam Tours Saint Malo Quimperlé Kaohsiung Georgetown Catford Saint Saulve, Merici Rome, Communauté Généralat Bronxville, Kimball Capriolo Gorizia Lyon, Ecully FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE CHINE CARAÏBES ANGLETERRE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE GENERALAT USA EST ITALIE ITALIE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE 50 50 50 50 50 60 60 60 60 50 50 50 50 75 Avril 2 11 12 21 22 23 26 28 30 ALÈGRE DE LA SOUJEOLE Marie-Dolorès Nantes FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE 25 70 70 70 70 60 60 50 50 50 50 50 60 50 70 50 50 60 60 ADAM Marie-Thérèse DELEPOULLE Marie-Christiane BUQUEN Thérèse de Notre-Dame PINI Giovanna HRASTIC M.Laurentina MRKOCI M.Natalija BROWNE Frances MARJORIBANKS Alison TRAVELLER Colette BE Kien BLASKO M.Salezija BRODZINSKA Klara FAJ M.Regina GÉRAUD M.du St.Esprit SURJAN Mirjam VAERNEWIJCK Monique MERKS Maria DI PASQUA Carmela Saint Saulve, Merici Saint Saulve, Merici Saint Malo Capriolo Varaždin Zagreb Plumstead Westgate, Lourdes Westgate Bandung, Anggrek Slavonski Brod Kraków Varaždin Lyon, Brignais Varaždin Alaska Grubbenvorst Velletri JAUGEY Marie-Odilia HELBLING Dolores Beaugency Moscow FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE USA OUEST 50 70 ANGGRAINI Lucia BILI Anastasia GUNAWAN Margriet ISMANI Alexandrine KARTIKA Dionysia NEUMAN Innocentia PRASTIWI Amanda Juli Jakarta, Juanda Ruteng Pacet-Mojokerto Malang Malang Surabaya Jakarta, Agus Salim INDONESIE INDONESIE INDONESIE INDONESIE INDONESIE INDONESIE INDONESIE 25 25 25 25 25 25 25 Salzburg Salvador, Soledade Salzburg AUTRICHE BRESIL AUTRICHE 60 70 60 ITALIE CROATIE CROATIE ANGLETERRE ANGLETERRE ANGLETERRE INDONESIE CROATIE POLOGNE CROATIE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE CROATIE USA OUEST PAYS-BAS ITALIE Mai 1 31 Juin 25 Juillet 2 BENIGNI Johanna MELLO Maria Clara SCHWARZ Fidelis 12 16 27 31 HSIEH Maria BERGERON Bertha LEONARD Therese PUZON Bridget SANTER Mary Walter TROY Mary WALBRIDGE Doris Therese HARDJAWIJANA Valentina SOEDAIM Irene TAKRAMA Felicia BOSTON Frances ROSSEN Loretta Hualien Lewiston Alton, Queen of Peace St Teresa’s Bangkok, Mater Dei Dallas New Rochelle Bandung, Merdeka Bandung, Cté Provincialat Jakarta, Kampung Sawah Serowe Holland Park CHINE USA NORD EST USA CENTRE USA EST THAILANDE USA CENTRE USA EST INDONESIE INDONESIE INDONESIE SUD AFRIQUE AUSTRALIE PROFESSIONS ONT FAIT PROFESSION TEMPORAIRE : Maria Elizbieta Kotuła Maria Maksymiliana Struzik Maria Oksana Grynchyshyn Maria Lucyna Gąsior Maria Tóthová Andreja Perc Elisabeth Siga Mbaye 18-VIII-2013 18-VIII-2013 18-VIII-2013 18-VIII-2013 24-VIII-2013 31-VIII-2013 19-X-2013 Pologne Pologne Pologne Pologne Slovaquie Slovénie Sénégal 25 60 60 60 60 60 60 50 50 50 50 50
© Copyright 2024 ExpyDoc