Cliquez pour accéder au Supplément (PDF 1656Kb)

.fr
DU VENDREDI 5 AU JEUDI 11 SEPTEMBRE 2014 NO 98
TOURISME INDUSTRIEL
Pionnier de la visite d’entreprise
en France, EDF ouvre les portes
de ses sites de production depuis
60 ans et a créé les Journées
de l’industrie électrique en 2011.
P. 2
INNOVATION
DE L’INDUSTRIE
Grâce aux avancées scientifiques,
l’industrie électrique réussit à produire
plus en utilisant moins de matières
premières et en limitant l’impact
sur l’environnement.
P. 4
© EDF / BRUNO CONTY / CENTRALE NUCLÉAIRE DU BUGEY
LES COULISSES
DE L’ÉLECTRICITÉ
En partenariat avec
2 I La Tribune de l’industrie
Quand l’industrie
électrique
se dévoile au
grand public
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
Du 4 au 12 octobre prochains, EDF dévoilera les coulisses
de l’électricité en ouvrant 60 de ses sites de production au grand
public, dans le cadre de ses Journées de l’industrie électrique. Un
programme rythmé par des visites pédagogiques bien sûr, mais aussi
par une mise en lumière d’un secteur qui innove en permanence.
DOSSIER RÉALISÉ PAR
QUENTIN NICOLAS
P
ar son gigantisme et son
architecture atypique, une
centrale nucléaire, une
centrale thermique à
flamme, un barrage ou
encore un site éolien, solaire, interpelle la population. La grandeur de
ces installations contraste avec le
geste si simple d’appuyer sur un
interrupteur pour obtenir de l’électricité. C’est une « ville dans la ville ».
Des lieux souvent « mystérieux » aux
yeux de la population, impressionnée
par les normes drastiques de sécurité
autour de ces sites de production
d’électricité. Pourtant, ces installations n’ont rien de secret et rien à
cacher. EDF entend le démontrer et
le faire savoir. C’est pourquoi, en
2011, l’entreprise a créé les Journées
de l’industrie électrique EDF. Avec
pour objectifs de faire découvrir aux
visiteurs le fonctionnement des centrales de production, mais aussi d’expliquer les enjeux futurs, notamment
la nécessité de disposer d’une diversité de moyens de production de
l’électricité.
60 SITES OUVERTS
Cette année, pas moins de 60 sites - ils
étaient 45 l’an dernier - vont participer
à l’opération. L’édition 2014 aura pour
thème l’innovation, dans le cadre de
la Fête de la science. Le grand public
va rencontrer des biologistes,
chimistes, ingénieurs, des équipes spécialisées dans l’environnement, la
radioprotection, la robotique, la gestion des risques, du recyclage, de la
sûreté… Ainsi, il va pouvoir mesurer
combien recherche, science et électricité sont liées.
UN VOYAGE DE DEUX
HEURES SUR LE « CHEMIN
DE L’ÉLECTRICITÉ »
Ce rendez-vous annuel est de plus en
plus prisé du grand public. Les visites,
exceptionnelles et gratuites, permettent de découvrir l’envers du décor
des sites de production d’électricité
mais aussi ceux qui la font au quotidien. En effet, ces dernières années, le
renforcement du plan Vigipirate a
réduit drastiquement la possibilité
pour le citoyen de pénétrer dans les
sites de production d’électricité. Lors
de ces journées, le visiteur peut entrer
dans les centrales nucléaires, thermiques, hydrauliques, ou encore
solaires (EDF Énergies Nouvelles).
Cela se sait peu, mais le patrimoine
industriel d’EDF est unique en France,
très diversifié et complémentaire.
Ces visites, qui ne durent pas moins
de deux heures, sont particulièrement
riches. Tout commence à l’espace
d’information, à proximité et à l’extérieur du site de production. Un guide
accueille le public et commente l’exposition permanente et/ou tempo-
Journée
découverte
du site de
production
nucléaire
de Golfech
(2012).
© EDF / PHILIPPE GROLLIER
raire, accessible toute l’année. Des
animations ludiques en groupes et
des ateliers scientifiques interactifs
sont proposés pour permettre aux
petits et grands de comprendre les
systèmes de production d’électricité,
en manipulant soi-même des objets.
Il y en a pour tous les âges. D’ailleurs,
de nombreux groupes scolaires se
déplacent et beaucoup de gens
viennent en famille. Plusieurs générations se mêlent : grands-parents,
parents, enfants. Ensuite, dans une
salle de conférences, le guide
explique, documents et vidéos à l’appui, sur grand écran, le fonctionnement de la centrale et les spécificités
du site. Puis, c’est le départ pour la
centrale. Chacun revêt un casque et
des chaussures de sécurité et passe
dans les sas de sécurité. Tout au long
du parcours, les visiteurs arpentent
les installations, sur le « chemin de
l’électricité », de la source d’eau en
passant par la transformation des
énergies en électricité, jusqu’à son
arrivée dans les foyers. Ils peuvent
découvrir la salle des machines, mais
aussi le simulateur (réplique à l’identique de la salle des commandes), ou
encore la réserve naturelle à l’extérieur et la passe à poissons pour les
barrages hydrauliques.
« LA VISITE DÉMYSTIFIE
LE NUCLÉAIRE »
Les chiffres témoignent de l’engouement de la population pour ce
« voyage ». Le taux de satisfaction est
excellent : 77 % des visiteurs se
déclarent « très satisfaits », selon les
questionnaires remplis à l’issue de ces
journées. Ils apprécient le savoir-faire
technique du personnel. « Après une
telle visite, cette « énergie » nous rassure ! », déclare Julie, qui a découvert
pour la première fois la centrale
nucléaire de Chinon en Indre-etLoire. « Au simulateur, nous avons été
impressionnés par la rigueur des opérateurs et l’utilisation des procédures »,
raconte Marcel, ravi d’avoir vu les
coulisses de la centrale nucléaire de
Cruas en Ardèche. De l’avis général,
« la visite démystifie le nucléaire ».
« J’étais un peu inquiète sur l’énergie
nucléaire. Je comprends mieux maintenant comment ça marche », confie Adeline, qui a été surprise par la propreté
Journées de l'industrie électrique EDF 2013 à la centrale thermique d'Aramon, Gard.
La Tribune de l’industrie I 3
© BRUNO CONTY
© EDF / CORINNE BRISBOIS
LAURENT PASCAL
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
des locaux à la centrale nucléaire de
Saint-Alban en Isère. « La visite m’a
permis de bien comprendre le fonctionnement de la centrale et de mieux me
faire mon opinion sur le nucléaire »,
confie Bruno. « À chaque fois, tout au
long de la visite, les gens, de tout âge,
multiplient les questions », se réjouit
Daniel Warnier, chef du département
information et image à EDF. « Des
questions, qui sont devenues plus pointues au fil des années », fait-il remarquer. Du coup, aucune visite ne se ressemble. »
INFORMER DE MANIÈRE
PÉDAGOGIQUE ET
LUDIQUE
Le grand public apprécie tout particulièrement les efforts pédagogiques
mis en œuvre pour expliquer le système complexe de production.
Nombre de personnes saluent une
« très bonne visite et une excellente
connaissance de la personne qui a fait la
visite ». « C’est très intéressant sur le
plan de la compréhension de la production d’électricité, de la régulation de l’eau
et de la protection de l’environnement »,
souligne Vincent, qui a visité la centrale hydraulique de Saint-Cassien, en
Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quant
au personnel d’EDF (directeurs, techniciens, ingénieurs…), qui participe
volontairement à l’opération, il ne
cache pas sa satisfaction. « Ces visites
sont essentielles pour faire connaître nos
métiers et en comprendre le fonctionnement », rappelle Régis Chancel, un
manager de la centrale thermique de
Blénod en Lorraine, « touché » par
l’intérêt suscité par ces Journées de
l’industrie électrique. « Il y a une vraie
soif de connaissance du public et nous,
nous avons soif de faire partager notre
savoir-faire », résume Daniel Warnier.
Pour lui, il y a également un autre facteur : « la fierté et la curiosité de découvrir cette industrie et ceux qui produisent
l’électricité au quotidien ».
Une chose est sûre, « en six ans, le
nombre de visiteurs a quadruplé dans les
centrales thermiques et a doublé sur les
sites nucléaires et hydrauliques d’EDF »,
met en avant Agnès Nemes,
responsable des Journées de
l’industrie électrique et des visites
d’entreprises sur les sites de
production d’EDF. De plus en plus,
l’entreprise essaie de multiplier les
opérations grand public, à l’occasion
notamment de la Semaine du
développement durable, de la Fête de
la nature, des Journées européennes
du patrimoine… Des visites, qui
permettent aussi de susciter des
vocations auprès des jeunes. Car, il y
a des postes à prendre, en raison de la
pyramide des âges du personnel. En
2013, le groupe EDF a embauché 6 000
personnes en CDI, ce qui le place dans
le top 5 des entreprises qui recrutent
en France. ■
QUE FAIRE
POUR VISITER
UN SITE EDF ?
Il faut s’inscrire au préalable
pour toute visite des installations
industrielles, via le site jie.edf.
com. Les inscriptions se
dérouleront jusqu’au
12 septembre pour les sites
nucléaires (soit trois semaines
avant l’événement afin de
garantir les mesures de sécurité
prévues sous Vigipirate). Et,
jusqu’au 3 octobre pour les sites
hydrauliques et thermiques et
autres unités d’EDF. L’âge
minimal est de 12 ans.
Visite de la centrale thermique de Porcheville, lors des JIE 2013.
EDF, PIONNIER DE LA VISITE
INDUSTRIELLE EN FRANCE
C
ela fait désormais plus
de soixante ans que
le géant de l’électricité
ouvre ses sites au grand public.
Dès les années 1950, lors
de la construction des grands
barrages, EDF donne déjà
la possibilité au public de venir
visiter ses sites. Par souci
de transparence. L’électricien
en fait de même dans
les années 1960 au moment
de la construction des centrales
thermiques à flamme, puis
des centrales nucléaires à la fin
des années 1970. À l’époque,
le monde venait de subir deux
chocs pétroliers. L’entreprise
construisait alors nombre
de centrales nucléaires pour
garantir l’indépendance
énergétique de la France et les
visites industrielles
permettaient de comprendre
cette technologie. Il suffisait
alors simplement de s’inscrire
pour se rendre dans une
centrale. Les
gens pouvaient
visiter les
chantiers de
construction des
centrales. Tous
les ans, EDF
accueillait plus
d’un million de
personnes.
Pourtant, « à l’époque, l’idée
d’associer industrie et tourisme
était un sacré pari », rappelle
Daniel Warnier, chef du
département information et
image à EDF. Ensuite, « les
visites ont été fortement
réduites, avec le renforcement
du plan Vigipirate », indique
Agnès Nemes, responsable
des Journées de l’industrie
électrique et de la visite
d’entreprise sur les sites
de production d’EDF.
de 200 000 visiteurs en 2008
à 430 000 l’an dernier. Tout
le monde est curieux de voir
ce qu’il y a derrière une
centrale. De plus, son
patrimoine industriel est unique
en France, avec 435 centrales
hydrauliques, 640 barrages, 21
sites nucléaires, 15 sites
thermiques
à flamme, et 90 sites éoliens
et solaires. Un patrimoine qui
méritait d’être valorisé par un
événement comme les Journées
de l’industrie électrique EDF.
Sans oublier les énergies
renouvelables
D’après les résultats des
questionnaires d’EDF, les
visiteurs viennent d’abord par
curiosité et pour découvrir les
métiers de l’électricien, qui
recrute, en raison d’un grand
nombre de départs à la retraite.
La grande majorité des
visiteurs se déclarent très
satisfaits. C’est
un moment
convivial,
souvent en
famille, avec des
animations pour
petits et grands,
où ils
rencontrent les
salariés et
échangent librement sur tous
les sujets, y compris celui de
l’impact sur l’environnement et
la radioactivité. Aujourd’hui, il y
a de plus en plus de questions
sur les énergies renouvelables
et leur développement. C’est
l’occasion pour les ingénieurs
d’EDF d’expliquer que chaque
énergie a son rôle et ses
avantages. C’est un mix
particulièrement savant pour
parvenir à répondre aux
besoins accrus en électricité.
« Notre ambition
est d’augmenter le nombre
de visiteurs de 10 % chaque
année et de mieux faire
connaître l’offre pour découvrir
ce patrimoine d’exception »,
indique la responsable
des Journées de l’industrie
électrique.
77 %
des visiteurs sont
très satisfaits
du parcours
La fréquentation
des sites d’EDF a doublé
en cinq ans
En 2007, l’entreprise a pu
rouvrir les visites aux groupes.
Résultat, malgré un contexte
encore très contraignant,
la fréquentation est passée
4 I La Tribune de l’industrie
© EDF / WILLIAM BEAUCARDET
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
Le secteur de la recherche et du développement, et les essais scientifiques, sont à la pointe de l'innovation sur le site des Renardières en Seine-et-Marne, le plus grand centre de recherche d'EDF.
L’industrie électrique,
un secteur qui innove
en permanence
Les Journées de l’industrie électrique EDF sont aussi l’occasion pour le grand public de découvrir
les avancées scientifiques qui ont permis, au fil des décennies, de produire plus d’électricité avec moins
de matières premières, tout en limitant l’impact sur l’environnement.
D
ans notre société
« connectée », il paraît
difficile d’imaginer
notre quotidien sans
électricité.
Un
« confort » que l’on doit à une succession d’avancées scientifiques.
Aujourd’hui encore, le système électrique européen est à l’aube d’une
nouvelle révolution, avec la poursuite
du développement des énergies
renouvelables, l’introduction des productions décentralisées et l’arrivée
des Smart Grids (réseaux intelligents). « Demain, nos clients seront
aussi bien consommateurs d’énergie que
producteurs. Cela va demander encore
plus de finesse pour équilibrer à tout
moment la production et la consommation d’électricité sur le réseau. N’oublions pas que l’on ne peut pas stocker
aisément l’électricité », rappelle François Verdiel, directeur des programmes de recherche de la production d’électricité à EDF. C'est aussi
l'objet du programme EDF Pulse qui
récompense les innovations dans le
domaine de l'électricité.
L’INNOVATION,
UN ENGAGEMENT
PERMANENT
C’est pourquoi, « notre recherche
dans le domaine de la production vise
à consolider et à développer des mix de
production compétitifs et peu émetteurs
de gaz carbonique », explique-t-il. Car,
chaque énergie, nucléaire, hydraulique, éolienne, solaire, ou thermique, a ses avantages et inconvénients. Et, aujourd’hui, plus que
jamais, ces différentes énergies sont
complémentaires. Avec un budget
annuel de 500 millions d’euros et
plus de 2 000 chercheurs, EDF se
donne les moyens de multiplier les
innovations, aussi bien dans l’exploitation, la maintenance, que des solutions pour l’ingénierie ou la mise au
point d’aide à la décision… « Notre
force, c’est d’avoir une recherche proche
du terrain », souligne Agnès Belorgey-Demode, DRH d’EDF R&D. En
effet, 70 % du budget alloué à des
recherches opérationnelles est au
service des métiers et filiales d’EDF.
« Chaque année, nous embauchons plus
de 100 chercheurs qui iront, après
quelques années passées à la R&D, exercer dans les métiers, avant de revenir
pour certains à la recherche », préciset-elle. Cela étant, une part non négligeable de la recherche, 30 %, est
dédiée à des innovations de rupture,
à moyen et long terme.
Actuellement, par exemple, au
niveau des centrales nucléaires, les
chercheurs travaillent sur le contrôle
commande, un enjeu pour les
futures centrales, mais aussi pour le
renouvellement de ce contrôle commande sur des centrales en production. D’ailleurs, l’ensemble de la
filière nucléaire française (exploi-
tant, grands fournisseurs et PME)
s’est rassemblé au sein du cluster
« Connexion » (COntrôle Commande Nucléaire Numérique pour
l’EXport et la rénovatION), lancé le
2 avril 2012 pour 4 ans.
Côté production, de grands progrès
sont encore attendus. « L’EPR, inaugure la nouvelle génération des réacteurs à eau pressurisée. Il fournira
prochainement une puissance de
1 650 MW au réseau, contre 900 MW
dans les années 1970, tout en ayant
réduit encore le risque d’accident
nucléaire d’un facteur dix », rappelle
François Verdiel. Au-delà, on parle
déjà des réacteurs de génération 4,
attendus à l’horizon 2040-2050. Ce
seront des réacteurs à neutrons
rapides, capables d’utiliser directement l’uranium naturel ou appauvri
et de produire ainsi près de 100 fois
plus d’électricité avec la même quantité de minerai que les réacteurs
actuels.
ANTICIPER
LES CONSÉQUENCES
DU RÉCHAUFFEMENT
CLIMATIQUE
Chez EDF, les chercheurs évaluent à la
fois les conséquences du réchauffement climatique, et les évolutions possibles du milieu naturel. Cela a conduit
à réaliser des modifications sur des
ouvrages hydrauliques existants en
mettant au point des évacuateurs de
crue innovants : les évacuateurs en
touches de piano. Cette innovation
d’EDF est reconnue mondialement, et
adaptée sur de nombreux ouvrages en
France et à l’international.
Par ailleurs, pour réduire les émissions
de CO2 de ses centrales thermiques,
EDF, en partenariat avec Alstom, vient
de tester pendant un an un démonstrateur de recherche de captage de
CO2 sur l’unité 4 à charbon de la centrale thermique au Havre. Le démonstrateur a permis de capter environ une
La Tribune de l’industrie I 5
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
© COPYRIGHT EDF / WILLIAM BEAUCARDET
L'impact de la filière
nucléaire sur l'économie
S’
il est bien connu que la
France est le premier
exportateur mondial
d’équipements et de services
dans le nucléaire, le grand public
sait moins que la filière représente 410 000 emplois directs et
indirects dans l’Hexagone (dernière étude de PricewaterhouseCoopers sur la base des données
de 2009). Soit 2 % de la population active en France. Parmi ces
emplois, 125 000 sont des
emplois directs. C’est 4 % de
l’emploi industriel en France. Et,
ce chiffre n’est pas près de baisser, du fait de l’extension du
parc mondial, notamment en
Asie. Ainsi, en 2013, EDF a
recruté 6 000 personnes, dont
5 000 dans le nucléaire.
Selon PwC, la valeur ajoutée
cumulée des entreprises et des
établissements publics (CEA,
ANDRA, IRSN, ASN) spécialisés
dans le nucléaire, atteint 33 milliards d’euros, soit 2 % du PIB, si
l’on y ajoute les retombées indirectes du secteur. En France,
environ 450 entreprises exercent
dans la filière, entre l’amont, la
construction, l’exploitation et la
maintenance, et l’aval.
L’ÉLECTRICITÉ
FRANÇAISE, LA MOINS
CHÈRE D’EUROPE
Le groupe EDF est le premier
exploitant mondial de centrales
nucléaires avec 19,4 % de parts
de marché. Et, son impact sur
l’économie française est conséquent. Ne serait-ce qu’en « 2013,
le groupe EDF a investi près de
12,2 milliards d’euros, dont
8,8 milliards en France », rappelle
son PDG, Henri Proglio. Par ailleurs, avec un chiffre d’affaires à
l’export de 6 milliards d’euros
par an en moyenne, la filière
nucléaire française constitue
l’un des postes les plus importants dans la balance commer-
LE SAVIEZ-VOUS ?
ciale du pays. Sans compter, que
la construction d’un EPR à
l’étranger crée 3 750 emplois en
France pendant les phases
d’études et de construction,
dont 1 200 emplois directs.
L’excellence de la filière permet
d’offrir aux Français l’électricité
la moins chère d’Europe.
D’après une enquête réalisée en
2013, le prix de l’électricité française est 32 % moins cher que la
moyenne européenne pour les
particuliers, et 33 % moins cher
que la moyenne pour les entreprises, ce qui constitue un élément de compétitivité pour ces
dernières.
Enfin, le nucléaire est important
pour les finances locales. Des
acteurs comme EDF et AREVA
peuvent représenter jusqu’à 23 %
de la contribution économique
territoriale (l'ancienne taxe professionnelle) et des taxes foncières collectées dans un département. ■
En 2012, 85 tep (tonnes d’équivalent
pétrole) d’énergie suffisaient pour
produire un million d’euros de PIB,
contre 122 en 1981. L’intensité
énergétique (rapport de la
consommation d’énergie au Produit
intérieur brut) a donc baissé de 30 %
en 30 ans, soit en moyenne une
amélioration de 1,2 % par an, grâce aux
progrès techniques.
Une station météo a été
construite pour prévoir la
production photovoltaïque
EDF a installé la première station
météo pour prévoir la production
photovoltaïque, sur la ferme
photovoltaïque de Sainte-Rose, au cœur
de l’île de la Réunion. Cette station est
capable de prévoir la météo à très
court terme (entre 10 minutes et 1
heure). Et surtout, ses mesures
permettent de créer une base de
données pour mieux comprendre la
relation entre production
photovoltaïque et couverture nuageuse.
© EDF / CYRUS CORNUT
EDF est la 3e entreprise
la plus visitée en France
tonne de CO2 par heure. Même s’il est
déjà l’un des énergéticiens européens
les plus respectueux de l’environnement (90 % de l’électricité produite par
le groupe n’émet pas de CO2), l’électricien s’est fixé comme objectif de
réduire de 30 % les émissions de
dioxyde de carbone de ses centrales
thermiques d’ici 2020.
La centrale
nucléaire
de Chinon,
en Indreet-Loire.
Face à l’essor du tourisme industriel, les
entreprises sont de plus en plus
nombreuses à ouvrir leurs portes.
D’après les chiffres de l’association
pour la visite d’entreprise (ADEVE), la
grande gagnante en 2013, la parfumerie
Fragonard à Grasse a accueilli 1 million
de visiteurs, devant la verrerie Biot
dans les Alpes-Maritimes qui en a
accueilli 700 000, suivi en troisième
position par EDF et ses 430 000
visiteurs.
Les horloges énergétiques
débarquent en France
Le 29 août 2013, Nice a été la première
ville française à accueillir une horloge
énergétique. Cette innovation
développée par EDF a pour but de
sensibiliser, en temps réel, les
occupants et visiteurs d’un site aux
économies d’énergie.
EDF SOUTIENT LES
START-UP INNOVANTES
EDF VEILLE SUR SES SITES INDUSTRIELS AVEC DES DRONES
D
u 26 au 28 septembre, EDF participera
au Village des sciences, à la Cité des
Sciences et de l’Industrie à Paris,
et fera découvrir au public tout l’intérêt des
drones pour surveiller un site de production
d’électricité. Sur son stand, EDF mettra en
place des animations avec des drones, des
rencontres avec des experts… À cette
occasion, l’entreprise invite le grand public à
participer à des démonstrations de pilotage
par des professionnels, qui prendront des
mesures sur un barrage virtuel installé
spécialement pour l’occasion. Dans un espace
sécurisé par des filets, un tapis au sol
représentera une vallée avec une rivière
sinueuse. Des zones seront identifiées sur
l’ouvrage et le drone devra se rendre, avec
précision, sur chacun des points de la paroi.
Les drones sont utilisés par EDF pour
surveiller les installations industrielles, leur
environnement et veiller à la bonne santé des
édifices. Leur rôle est crucial. Ils permettent
d’aller dans des endroits difficiles d’accès pour
l’homme. Aujourd’hui, le groupe EDF utilise
même des drones pour vérifier la température
des panneaux solaires ou surveiller des lignes
électriques. Deux modèles de drones seront
présentés par des experts d’EDF du secteur,
ainsi que les différents capteurs utilisés de
mesures topographiques, environnementales,
acoustiques… Un télé-pilote, habilité
manipulera le drone, tandis qu’un deuxième
© EDF/DTG - FLORIAN MAURIS
Concernant les énergies renouvelables
(ENR), dont EDF est le premier producteur en France, des avancées importantes ont été réalisées récemment, à
l’image du système Lidar (Light Detection and Ranging), qui mesure en une
fraction de seconde par balayage laser
le mouvement des particules en suspension dans l’atmosphère, et donc le
vent, jusqu’à 10 kilomètres, ce qui permet d’optimiser la gestion des parcs
éoliens. « Une innovation repérée par
l’équipe Open Innovation d’EDF », fait
remarquer Agnès Belorgey-Demode.
Cette équipe a pour mission principale
d’identifier des start-up innovantes
dans le monde entier et de les proposer
aux métiers du groupe, afin d’envisager
des expérimentations et des partenariats. Chez EDF, la recherche, qui a un
rayonnement international avec des
centres en Allemagne, au RoyaumeUni, en Pologne, en Italie, en Chine, est
de plus en plus ouverte sur l’extérieur.
Dans le même esprit, les Prix EDF
Pulse ont été lancés cette année. Ils
sont destinés à récompenser et stimuler les acteurs de l’innovation du
monde entier dans les domaines de la
science, de la mobilité, de l’habitat, de
la santé et de l’accès à l’électricité. Par
ailleurs, pour renforcer encore sa capacité à innover, le Groupe EDF construit
actuellement EDF Lab Paris - Saclay, le
plus grand centre industriel de
recherche et de formation en Europe.
Implanté sur 12 hectares, le site associera en 2015 un centre de R&D d’envergure mondiale et le nouveau Campus EDF. ■
L’intensité énergétique
est en constante amélioration
depuis 1980
Les drones sont de plus en plus utilisés pour la surveillance des sites.
télé-pilote donnera aux spectateurs les
explications en direct. À leurs côtés, le grand
public pourra lui-même ensuite se tester par le
biais d’une tablette tactile. Le participant
devra faire décoller le drone et essayer de
suivre fidèlement le tracé du cours d’eau,
comme le fait un drone lors de mesures
environnementales pour le suivi de la qualité
d’eau, du développement des macrophytes en
rivière ou des températures de surface. ■
6 I La Tribune de l’industrie
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
La complémentarité
© EDF / PHILIPPE ERANIAN
Il n’y a pas une énergie idéale, il y a des énergies complémentaires. Que ce soit le nucléaire, l’hydraulique,
l’éolien, le solaire ou encore le thermique, chaque énergie a ses avantages et ses inconvénients. La clé
réside dans le mix énergétique.
EDF Énergies Nouvelles
affirme son expertise
dans l’éolien « offshore »
Dans le photovoltaïque et l’éolien, EDF multiplie les
projets. EDF Énergies Nouvelles vient de poser sa
première éolienne en Afrique du Sud. Mais, l’aventure
nouvelle, c’est l’éolien posé en mer, dit « éolien
offshore ». « Nous avons remporté un appel d’offres pour
trois projets en France, à Fécamp (Seine-Maritime),
Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Saint-Nazaire (Loire
Atlantique) », indique Pierre-Guy Thérond, directeur
nouvelles technologies à EDF Énergies Nouvelles. À
Fécamp, la production envisagée équivaut à couvrir la
consommation électrique de plus de 770 000 habitants,
soit l’équivalent de plus de 60 % des habitants de
Seine-Maritime. Sur l’éolien offshore, des progrès
considérables sont actuellement réalisés. À l’automne
2014, à Fécamp, un tout nouveau modèle de fondation,
gravitaire, unique au monde, va être mis en œuvre. Ce
sera la première à ne pas nécessiter de grues pour son
installation en mer. En outre, « on voit apparaître les
premières éoliennes flottantes », se réjouit Pierre-Guy
Thérond. Une technologie, qui permet notamment de
s’affranchir de contraintes techniques.
L'innovation technologique est capitale
pour l'avenir des énergies renouvelables
Sur terre, les dernières innovations permettent
d’implanter des éoliennes dans des sites peu ventés.
Aujourd’hui, une éolienne produit de l’électricité dès que
la vitesse du vent est supérieure à 15 km/h. Sa force
actionne alors les pales d’une hélice, au bout d’un mât
dont la hauteur varie entre 60 et 150 mètres.
Actuellement, l’éolien représente 85 % de son activité.
Dans le solaire, les avancées sont également importantes.
En apparence, le procédé est simple, un onduleur
convertit le courant continu, produit par les modules
solaires, en courant alternatif, et un transformateur
délivre ensuite la « bonne puissance » chez nous. Mais,
EDF Énergies Nouvelles : Parc éolien offshore de Teesside, Royaume-Uni.
les panneaux solaires sont de vrais bijoux de technologie.
Leur rendement est d’environ 16 %, contre 13 % il y a cinq
ans. Et leur prix a sérieusement baissé. « En 2007, le prix
du module photovoltaïque était à 3 euros le watt,
aujourd’hui, nous sommes à 0,55 euro le watt », rappellet-il. Actuellement, la plus grande centrale solaire en
France est à Toul, en Lorraine. Construite par EDF
Énergies Nouvelles en 2012, elle produit l’équivalent de la
consommation électrique de plus de 55 000 habitants.
Une centrale, qui a mobilisé jusqu’à 700 personnes
pendant un an lors de sa construction, et qui fonctionne
aujourd’hui avec une équipe d’une vingtaine d’experts,
directement basée sur le site, et qui intervient également
dans d’autres parcs éoliens et solaires des alentours. Pour
l’avenir, les enjeux sont multiples : poursuite de la baisse
des coûts, augmentation des performances et de la
durabilité des panneaux. Fin 2013, EDF Énergies
Nouvelles, qui est présent dans 18 pays (États-Unis, Grèce,
Canada, Inde, Royaume-Uni…) employait plus de 3 000
salariés, dont environ 1 400 en France.
L’hydraulique, « l’énergie du XXIe siècle »
© EDF / LAURENT BARATIER
« Une centrale hydraulique produit
une énergie 100 % renouvelable. Et, l’eau
est la plus importante ressource
au monde », met en avant Alain Beaudoux,
directeur de l’Unité de Production
hydraulique Sud-Ouest. En effet,
une centrale hydraulique ne fait que capter
une partie du cycle de l’eau. Techniquement,
elle produit de l’électricité grâce à une chute
d’eau entre deux niveaux de hauteurs
différentes, qui met en mouvement
une turbine reliée à un alternateur, et
permet de produire du courant électrique
alternatif. Autre atout, sa souplesse
d’utilisation. Un site hydraulique passe
à pleine puissance en peu de temps. Dans
notre société, où les pics de consommation
sont nombreux, leur rôle est essentiel. Ainsi,
« quand des millions d’habitants regardent
en même temps un match de l’équipe
de France de football pendant le mondial,
nos centrales sont nécessaires pour
répondre très vite à la demande », souligne
Alain Beaudoux. Dans ces situations,
les barrages, qui stockent de l’eau et offrent
une réserve disponible à tout moment,
sont sollicités. En période de pointe, l’apport
d’eau supplémentaire d’un barrage, comme
celui de Grand’Maison dans les Alpes,
peut produire 1 800 MW, soit l’équivalent
de la production de deux réacteurs
nucléaires, en seulement dix minutes.
Souvent la seule industrie
dans les vallées
Barrage de Sainte-Croix-du-Verdon.
En France, les premières centrales
hydrauliques sont apparues au XIXe siècle,
mais elles ont réellement pris leur essor
au XXe siècle. Le parc d’EDF est très
important avec plus de 400 sites
de production, qui représentent
une puissance cumulée de 20 000 MW, soit
la moitié de l’énergie nucléaire. Ne serait-ce
que dans les Pyrénées, il existe actuellement
une centaine de centrales, qui font travailler
au total 800 personnes. « Nous sommes
souvent la seule industrie dans ces vallées »,
rappelle Alain Beaudoux. Une industrie, bien
acceptée par les populations locales, qui
a su développer les multi-usages et rendre
un « service public ». Ainsi, dans les
Hautes-Pyrénées ou dans les gorges
du Verdon, chaque année plusieurs milliers
de personnes peuvent faire du canoë-kayak
et du rafting dans de bonnes conditions,
grâce à des lâchers d’eau organisés par EDF.
« Aujourd’hui, l’hydraulique, c’est 12 % de la
production nationale d’électricité. Demain,
ce sera l’énergie des pays en voie de
développement. C’est déjà ce qui se passe en
Chine », analyse Alain Beaudoux. La
construction de centrales hydroélectriques
demande encore un investissement très
important. Les recherches ont permis
de mieux mesurer et limiter l’impact de
ces centrales sur l’environnement. Et, grâce
aux progrès technologiques, les turbines
ont gagné plusieurs points de rendement
ces dernières années, ce qui rend plus vite
rentable l’investissement dans une centrale
hydraulique. Pour Alain Beaudoux, c’est
une évidence, « l’énergie hydraulique
est l’énergie du XXIe siècle. J’invite
le public à venir aux Journées de l’industrie
électrique EDF pour s’en rendre compte
par lui-même », conclut-il.
La Tribune de l’industrie I 7
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
© EDF / JULIEN GOLDSTEIN
du mix énergétique
« Les centrales
thermiques à flamme
sont indispensables
au bon équilibre
du réseau électrique »
En France, EDF dispose aujourd’hui d’un parc thermique
à flamme diversifié avec 8 unités de production au
charbon, autant au fioul, treize turbines à combustion
et de 3 unités à cycle combiné gaz. On les reconnaît
facilement avec leurs cheminées, qui peuvent mesurer
jusqu’à 250 mètres de hauteur. Ceci étant,
le principe de fonctionnement est sensiblement
le même. Une centrale thermique à flamme produit
de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par
la combustion de gaz, de charbon ou de fioul, qui met
en mouvement une turbine reliée à un alternateur.
L’atout du thermique :
une mise en route très rapide
© EDF / WILLIAM BEAUCARDET
« L’avantage des centrales thermiques, c’est leur
réactivité. Une turbine à combustion peut être à pleine
puissance en moins de trente minutes », indique
Marie-Elisabeth Fernandes, directrice de la centrale
thermique EDF de Porcheville, en Île-de-France.
« Les centrales thermiques ne représentent « que »
3 à 5 % de la production nationale d’électricité, mais
elles sont indispensables à l’équilibre du réseau »,
rappelle-t-elle. Ainsi, à Porcheville, les quatre unités
au fioul permettent d’alimenter l’équivalent de Paris
intra-muros.
Mais, inconvénient, les sites thermiques émettent plus
de rejets qu’une centrale nucléaire ou hydraulique.
En 2016, de nouvelles normes d’émissions
atmosphériques européennes vont entrer en vigueur.
EDF a déjà fait beaucoup d’efforts. Entre 2012 et 2016,
le volume de CO2 rejeté par ses centrales thermiques
à flamme aura baissé de plus d’un tiers. Des systèmes
de désulfuration, de dénitrification et de dépoussiérage
des fumées ont été installés sur plusieurs sites
Centrale à cycle combiné gaz de Torviscosa, Italie.
thermiques pour réduire considérablement le dioxyde
de soufre et les oxydes d’azote contenus dans
les fumées. En outre, EDF a engagé, entre 2013 et 2015,
l’arrêt progressif de 10 anciennes unités au charbon
dans l’Est, le Nord et la région parisienne en
les remplaçant par des cycles combinés gaz et
des turbines à combustion. Des technologies plus
performantes et plus respectueuses
de l’environnement. Les centrales à cycle combiné gaz
offrent un bien meilleur rendement, entre 57 et 61 %,
contre 37 % pour une centrale au fioul ou au charbon.
EDF va mettre en service sa quatrième unité à cycle
combiné gaz à Bouchain dans le Nord, en 2016.
Le parc thermique est en constante évolution. Dans
les deux prochaines années, plus de 400 millions
d’euros seront investis sur 3 unités de production,
une au Havre (Seine Maritime) et deux à Cordemais
(Loire-Atlantique) pour moderniser ces unités
de production au charbon les plus récentes et
prolonger leur durée de vie jusqu’en 2035. En termes
d’emplois, c’est aussi une filière qui compte. Derrière
ces centrales thermiques, il n’y a pas moins de 2 600
hommes et femmes. « Avec des métiers très différents
comme mécanicien, chaudronnier, automaticien »,
souligne Marie-Elisabeth Fernandes. Des salariés,
avec un savoir-faire très spécifique.
La sûreté des centrales nucléaires,
une priorité absolue
En apparence, le procédé est simple. La
fission des atomes d'uranium produit de la
chaleur, ce qui transforme alors de l'eau en
vapeur et met en mouvement une turbine
reliée à un alternateur qui produit de
l'électricité. Tout ceci suppose trois circuits
d’eau distincts (primaire dans le réacteur,
secondaire avec le générateur de vapeur,
tertiaire avec le circuit de refroidissement) et
étanches les uns par rapport aux autres. Mais,
du fait des risques de la radioactivité, le
fonctionnement d’une centrale nucléaire est
particulièrement exigeant. Sur ces sites, plus
qu’ailleurs, les salariés sont imprégnés d’une
culture de la sécurité et du « zéro défaut ».
D’ailleurs, « une fois recruté, le pilote d’un
réacteur nucléaire est formé pendant trois ans
par EDF avant d’être opérationnel », précise
Antoine Assice, directeur de la centrale
nucléaire de Gravelines (Nord), la plus
importante en France avec une puissance
globale de 5 400 MW et 2 250 personnes
employées.
Renforcement des mesures de sûreté
depuis Fukushima
Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux.
Actuellement, le parc nucléaire français
est constitué de 58 unités de production
réparties sur 19 sites. Un parc, constamment
contrôlé pour garantir sa sûreté. Ainsi, au
moins 10 exercices de simulation d’accidents
par an sont organisés dans chaque centrale
nucléaire, en association avec les pouvoirs
publics. Tous les ans, les pompiers se prêtent
également à 5 ou 7 exercices grandeur nature.
Dans le même esprit, les pilotes de réacteurs
suivent au moins trois semaines de stage par
an sur le simulateur. « Nous avons aussi un
chantier école pour le personnel et les
prestataires sur la maintenance », ajoute
Antoine Assice. Et, tous les dix ans, lors de la
visite décennale qui dure entre 90 et 100 jours,
un check-up complet est réalisé, sous le regard
de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) qui
contrôle l’activité de toutes les centrales
nucléaires. Pour autant, suite à l’accident à la
centrale nucléaire de Fukushima, au Japon,
des mesures ont été prises en France pour
renforcer encore la protection des installations
face aux risques de séisme et d’inondation.
Par exemple, des systèmes complémentaires
d’électricité et d’arrivée d’eau sont prévus
d’être rajoutés conformément aux
prescriptions techniques de l’ASN. Désormais,
à Gravelines, chacun des six réacteurs a un
troisième moteur diesel de secours. Surtout,
une Force d’Action Rapide du Nucléaire (FARN),
composée de 300 personnes et de matériels
de secours, capable d’intervenir sur n’importe
quelle centrale nucléaire française en moins de
24 heures, a été constituée. « Aujourd’hui,
l’enjeu pour les centrales nucléaires est
d’assurer une sûreté optimale », explique
Antoine Assice. Dans sa centrale, à Gravelines,
60 ingénieurs et techniciens ont été recrutés
pour analyser le comportement des matériels
(cuve du réacteur, générateur de vapeur…) et
améliorer leur fiabilité.
8 I La Tribune de l’industrie
LA TRIBUNE - VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 - NO 98 - WWW.LATRIBUNE.FR
Pensez à vous inscrire !
> Sur http://les-journees-de-l-industrie-electrique.edf.com
> Jusqu’au 12 septembre pour la visite des sites nucléaires
et jusqu’au 3 octobre pour les autres sites de production.
La Tribune
2, rue de Châteaudun - 75009 Paris
http://www.latribune.fr
Téléphone : 01 76 21 73 00.
Pour joindre directement votre correspondant,
composer le 01 76 21 suivi des 4 chiffres
mentionnés entre parenthèses.
SOCIÉTÉ ÉDITRICE
LA TRIBUNE NOUVELLE. S.A.S.
au capital de 3 200 000 euros.
Établissement principal :
2, rue de Châteaudun
75009 Paris
Siège social : 10, rue des Arts,
31000 Toulouse. SIREN : 749 814 604
Supplément à La Tribune Hebdo n° 98,
réalisé par La Tribune Publishing
Président,
directeur de la publication
Jean-Christophe Tortora.
RÉALISATION
( Maquette : Mathieu Momiron.
( Rédacteur en chef édition :
Alfred Mignot.
Directrice du Publishing : Valérie Abrial
Rédaction : Quentin Nicolas
(
ACTIONNAIRES
Groupe Hima, Laurent Alexandre,
JCG Medias, SARL Communication Alain
Ribet/SARL, RH Éditions/Denis Lafay.
(
MANAGEMENT
Vice-président en charge des métropoles
et des régions Jean-Claude Gallo. Conseiller
éditorial François Roche. Directrice Stratégie
et Développement Aziliz de Veyrinas (73 26).
Directrice La Tribune Hub Media Cécile
Chambaudrie (73 33). Directeur nouveaux
médias Thomas Loignon (73 07).
Abonnements Aurélie Cresson (73 17).
Marketing des ventes au numéro :
Agence Bo conseil A.M.E/Otto Borscha
[email protected] (01 40 27 00 18).
Imprimeries IPS, ZA du Chant des Oiseaux,
80800 Fouilloy. No de commission paritaire :
0514 C 85607. ISSN : 1277-2380.