CORPS DE FEMME VARIATION #2 installation vidéo sous la direction de Judith Depaule MABEL OCTOBRE direction artistique Judith Depaule codirection Virginie Hammel 20 rue Rouget de Lisle - 93500 PANTIN contact Virginie Hammel + 33 6 13 66 21 33 / + 33 1 41 50 38 10 [email protected] / www.mabeloctobre.net équipe de création conception réalisation Judith Depaule assisté de Gautier Fournier développement I-Pad Thomas Pachoud mixage son Julien Fezans repérages Pierrine Poget montage exposition Loane Ruga, Olivier Perrier conception technique Amos Dishon et Ludovic Buter construction Ateliers de décors de théâtre de la Ville de Genève production Mabel Octobre Saint-Gervais Genève Le Théâtre avec le soutien du Service Agenda 21- Ville durable de la Ville de Genève, du Département de la culture et du sport, du Service des sports de la Ville de Genève, du Bureau de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes du Canton de Genève, du Bureau de l’égalité de l’Université de Genève, de la Fondation Emilie Gourd. calendrier • Théâtre Saint Gervais, Genève, exposition du 6 mai au 1er juin 2014 note d’intention « La question du genre et de la sexuation de nos comportements provoque chez moi un trouble profond. Elle me renvoie à la bicatégorisation homme-femme, à la systématisation et au besoin de normes de la société dans laquelle je m’inscris. Elle est au centre des contradictions auxquelles je suis en proie dans mon rapport aux autres, hommes comme femmes. Elle s’impose, dans mon parcours, comme un territoire nécessaire d’exploration. L’accès au sport pour les femmes a fait l’objet d’un long combat avec le corps médical qui pensait (et pense encore) que la fonaction première du corps de la femme est la procréation, que la pratique sportive, en entraînant le déplacement de l’utérus, le rétrécissement du bassin et autre durcissement de la fibre musculaire, viendrait pervertir, altérer voire annuler. Les médecins ont dénoncé, entre autres, l’immoralité de l’usage féminin de la bicyclette ou du cheval monté à califourchon. Le masculin préfère voir la femme dans un corps contraint dont il dispose et qu’il maîtrise, non expansif si ce n’est pour son plaisir, en bref non émancipé. De fait, le sport déplace le corps de la femme sur un territoire déjà occupé. (...) Cette réflexion m’a conduite en Pologne jusqu’à Kamila Skolimowska, première championne olympique du lancer du marteau féminin. Discipline homologuée en 2000 à Sydney, considérée comme l’épreuve athlétique la plus physique après le saut à la perche, elle s’est ouverte aux femmes dans les années 90. Sur le mode du documentaire, des heures d’observations, de prises de vues vidéo en entraînement et des entretiens avec l’athlète ont donné naissance à un spectacle, Corps de femme 1 - le marteau. J’ai ensuite décidé d’explorer mon propre territoire et de me tourner vers le ballon ovale et deux équipes féminines de rugby : l’Athlétic Club Bobigny 93 rugby (Top 10) et le Rugby Club Soisy Andilly Margency 95 (3e division). Je me suis cette fois-ci exercée à un portrait multi faces (d’une équipe de rugby à XV), selon le même procédé que le précédent, dans Corps de femme 2 - le ballon ovale. Dans le troisième volet, Corps de femme 3 - les haltères, je suis allée à la rencontre de Nurcan Taylan, haltérophile née en 1985, première sportive turque à avoir décroché l’or olympique, championne du monde en 2010 des -de 48 kg (pour 1m52), détentrice de plusieurs records, soulevant respectivement 95 et 115 kg. Après ces trois volets, je dirigerai mon investigation en Allemagne vers une sportive de l’ex-RDA, victime du dopage, ayant fait partie du programme médical de la STASI. Enfin, je souhaiterais, dans une dernière variation, confronter les 4 volets en les fusionnant. Parallèlement aux spectacles, j’ai eu l’occasion de réaliser des portraits vidéo de sportives en France (film - variation 1) et en Suisse (installation vidéo - variation 2). » Judith Depaule une enquête sur les sportives suisses À l’occasion de la reprise de la trilogie théâtrale Corps de femme (1 - le marteau, 2- le ballon ovale, 3 les haltères), au Théâtre Saint Gervais à Genève en mai 2014, Judith Depaule s’est penchée sur la situation du sport féminin à Genève et en Suisse romande. Des semaines durant, elle a sillonné les stades, gymnases, plans d’eau, et autres terrains de sport, filmant et questionnant, dessinant peu à peu la carte bien vivante mais parfois accidentée des pratiques sportives féminines en Suisse. 12 portraits, 12 sports, 18 femmes interviewées. L’exposition se présente sous forme de 3 stations, constituées de 3 panneaux noirs comprenant 4 iPads, 1 système de diffusion sonore et 1 cadre photo avec légende, qui proposent 4 portraits chacune. Le visiteur déclenche le portrait de son choix composé de 4 vidéos synchronisées par la bande son d’une interview. Il peut à loisir agrandir une image en la faisant glisser à l’horizontal, à la verticale ou en diagonale ou répéter les 4 mêmes images. Les sportives filmées ont entre 17 et 47 ans. Elles font de la lutte, du judo, de la boxe, du tir à l’arc (handisport), du tchoukball, de la pétanque, du skate, de la natation, du hockey, du ski nautique, du triathlon ou du roller derby. Le sport est au centre de leur vie qu’elles soient débutantes ou de niveau olympique. Elles se racontent, dévoilent leur pratique sportive et un aperçu de leur quotidien. Les images parlent pour elles. Des portraits vidéo à 4 facettes à composer ou à décomposer par le public qui, en agissant sur l’installation, choisit de privilégier tel ou tel point de vue et interroge sa vision du sport au féminin, du corps et du genre. Sportives, Clubs de sport et Entraineurs : Sport Tchoukball Sportives Mélanie Schmocker, Samantha Urbina, Evelaine Paulméry Judo Juliane Robra Pétanque Boxe Séverine Schnegg Anaïs Kistler Ski nautique Pernelle Grobet Tir à l’arc (handisport) Magali Comte Lutte Nadine Tokar Leonor Emery, Samantha Hockey sur glace Brisotto, Lea Gabent Natation Noémi Girardet Triathlon Roller derby Skate Floriane Jeannin Audrey Salé, Camille-Alix Neuwly, Lily Rako Vanessa Udriot Club Entraineur Equipe nationale de Tchoukball Maxime Donzé Equipe nationale de Judo La Genevoise Club lausannois de Boxe Société nautique de Genève Sagittaire Genève Ringerstaffel Freiamt Leo Held Patrick Dumusc Fouad Ben Saoud Claude Perez Carmen Poggia Christoph Feyer Genève Futur Hockey Jean-Philippe Paradis Lancy Natation Benjamin Paris GVA Roller Derby Lily Rako Geneva Triathlon Extraits Nadine : « Quand je rencontre quelqu’un et lui explique que je lutte la réaction est souvent la même : « quoi ? Tu fais de la lutte ? C’est impossible ». Beaucoup de personnes ont une image classique de la femme. Une femme qui combat ça n’existe pas. » Samantha : « J’ai remarqué que beaucoup de personnes avaient des stéréotypes sur le hockey féminin. Par exemple on m’a dit “les femmes qui font du hockey sont des monstres” ou “les femmes ne pourront jamais atteindre le niveau des hommes” ou encore “c’est pas possible qu’une jolie fille comme toi fasse du hockey” ». Léa : « Même si la ville met pas mal de choses en œuvre pour le sport féminin et le hockey féminin on a quand même quelques difficultés par rapport aux garçons. Par exemple quand eux ils commencent la saison fin septembre, nous on commence plutôt fin octobre début novembre et on finit début mars parce qu’on a accès qu’à une petite glace extérieure. » Vanessa : « On est très peu nombreuses à pratiquer le skate, mais ça n’en fait pas pour autant un sport typiquement masculin. Je pense qu’il y a aucun critère vraiment qui peut définir le skate comme un sport qui peut être uniquement pour les hommes et pas du tout pour les femmes. Ça demande une bonne condition physique, mais pas une force particulière qui peut être attribuée qu’aux hommes. » Lily : « c’est vrai qu’à partir du moment où les féministes se sont un petit peu emparés du sport (derby rollers) on est tombés dans des monstres gros clichés de la nana lesbienne, tatouée, qui écoute que du rock, qui est punk avec les cheveux rasées. C’est pas forcément vrai parce qu’on est des sportives avant tout, on a pas forcément des microshorts à ras la salle de jeux avec des bas résilles. » Audrey : « Le roller derby est un sport exclusivement réservé aux femmes. Moi ça m’arrange bien parce que mon physique a changé, j’ai plus trop envie de me montrer. Je me sens bien avec les filles de mon équipe on a beau être petite, grande, grosse, ronde ou maigre on a toute une place dans notre équipe et ça c’est génial. » Floriane : « La différence d’approche dans la pratique du triathlon entre les hommes et les femmes, je dirais qu’elle vient tout d’abord du rapport à la performance. Les femmes vont être plus attentives à prendre du plaisir dans leur pratique sportive. Par exemple elles vont préférer aller rouler doucement avec leurs copines pour pouvoir discuter. » Magali : « Entre les femmes et les hommes, il n’y a pas beaucoup de différence. La différence c’est la puissance de l’arc. Mais par rapport aux points, la meilleure sSuisse actuellement tire autant de points que le meilleur Suisse. Ce qui veut dire que la puissance n’a rien à voir, c’est plus la technique qui fait qu’on peut être meilleur. » Noémie : « La morphologie des femmes est plus adaptée à la natation que celle des hommes. Les hommes vont plus vite grâce à leur masse musculaire, mais on peut imaginer que si les femmes avaient la même masse musculaire elles pourraient aller beaucoup plus vite que les hommes. » presse « Judith Depaule nous est venue de Paris, pour filmer des femmes, en Suisse romande, corps et âmes, dans nos villes et nos campagnes, dans nos salles de sport et d’entraînement, dans les rues et les piscines, judo, tir à l’arc, boxe, roller… Il en résulte une exposition remarquable à Saint Gervais. Les femmes racontent. L’infirmière qui fait de la boxe. La tireuse à l’arc. La triathlète. Le sol est marqué comme une salle de gymnastique, l’espace vide laisse la place à nos propres corps, trois grands écrans nous proposent douze portraits, à choix, à écouter, admirer, mélanger, méditer. » in Le nouveau blog de Barbara Polla / Barbara Polla / «Corps de femmes !» / 14.05.14 ---------------------------«TU FAIS DE L’ART MARTIAL ALORS QUE TU ES UNE FEMME?!» « Tchoukball. Savez-vous ce que c’est? Pour obtenir la réponse, il vous faut glisser le doigt sur l’un des grands écrans accrochés aux cimaises de la salle. L’écran qui s’active laisse apparaître une charmante jeune fille. «Tchoukball, ça vient du son de la balle lorsqu’elle frappe le filet; on compare ce sport au handball», explique la tchoukballeuse qui fait partie de l’équipe nationale suisse. Comme toutes les sportives que l’on découvre dans l’exposition, elle est obligée d’exercer un autre métier pour pouvoir subsister. Une exception néanmoins: Juliane Robra. Elle est judoka et vit de son sport, mais se plaint du regard des autres: «Ah, tu fais de l’art martial alors que tu es une femme!», lui dit-on. Beaucoup relèvent les remarques blessantes qu’elles essuient: «Mais tu n’es donc pas lesbienne!», s’entend dire cette autre sportive. La plupart estiment que faire bouger les mentalités est difficile. Aussi difficile que de faire bouger les autorités: «En Suisse, pratiquer un sport viril est un défi, car il n’y a pas de filières pour sportives d’élite», dit encore la judoka. La motivation. C’est elle qui porte toutes les jeunes filles interrogées dont certaines sont encore étudiantes. «Je dors derby, je mange derby, je pense derby, je voyage derby…», lâche dans un rire cette coiffeuse de profession qui pratique le roller derby comme elle respire. A croire que la passion suffit à faire vivre les corps! » in La Liberté / Ghania Adamo / «Des femmes dans un sport viril» / 21.05.14 biographies Judith Depaule - conception Écrit une thèse sur le théâtre dans les camps staliniens. Au théâtre, collabore avec les collectifs Sentimental Bourreau (théâtre musical : Strip et boniments, Les carabiniers, La grande charge hystérique, Va-t’en chercher le bonheur et ne reviens pas les mains vides), Aglaée Solex (théâtre & vidéo : Incidences, Accrochezmoi), assiste Robert Cantarella et Oleg Matveev, joue avec Pascal Rambert, Jacques Vincey, Eva Doumbia, Arnold Pasquier, traduit du russe pour Yves Beaunesne, Bernard Sobel, Alain Fourneau, Ivan Viripaev, Irène Bonnaud. Conçoit avec les Alternateurs Volants Illuminations (exposition-spectacle). Fonde Mabel Octobre en 2001 : Desesperanto (spectacle interactif multimédia) ; Matériau Goulag (lecture, concert) ; Qui ne travaille pas ne mange pas (revue de théâtre au Goulag) ; Ce que j’ai vu et appris au Goulag d’après des entretiens de Jacques Rossi (exercice de mémoire) ; La Folie de Janus de Sylvie Dyclo-Pomos (hommage aux disparus du Beach) ; Qui a tué Ibrahim Akef ? (rêve de danse orientale) ; Vous en rêvez (Youri l’a fait) chronique épique du premier homme cosmique ; Corps de femme 1 - le marteau d’après l’histoire de Kamila Skolimowska (championne olympique) ; Même pas morte - histoire d’une enfant de la guerre ; Oxygène d’Ivan Viripaev ; Corps de femme 2 - le ballon ovale d’après des portraits de joueuses ; Le risque zéro, ça n’existe pas d’après In Situ de Patrick Bouvet ; Corps de femme 3 - les haltères d’après le témoignage de Nurcan Taylan (championne du monde d’haltérophilie) ; Civilisation XX, exposition-spectacle ; Je suis moi, spectacle pour appartement. Lauréate de la Villa Médicis Hors les murs. Thomas Pachoud - dispositif vidéo Formé à l’IMAC, depuis longtemps intéressé par le lien entre programmation graphique, multimédia et arts numériques, et plus particulièrement aux systèmes d’interaction et à l’image dans l’espace et le temps réels. Découvre le spectacle vivant au cours de son stage de 2e année d’IMAC au Cube, avec la programmation d’un aibo (robot chien) pour Vous en rêvez (Youri, l’a fait) de Judith Depaule, collabore aussi sur La Folie de Janus, Même pas morte et Le Risque zéro, ça n’existe pas. Travaille également avec la plateforme didascalie. net, les compagnies Incidents Mémorables (Les révélations d’une ombre), Blanca Li (Le Jardin des délices, Robots), Garry Stewart (Proximity), Mobilis Immobilis, les ballets du Rhin, les plasticiennes Rossella Piccinno et Félicie D’Estienne D’Orves (Supernova), le musicien Ezra. Anime des ateliers sur l’interactivité au Batofar. Gauthier Fournier - assistant à la conception Organisation et logistique chez Tako/ 42prod, production d’évènement culturel en ville, de juin à juillet 2014 (Pianos dans la ville, Cinétransat). Chargé de production et régisseur plateau pour la Fête de la danse, festival à Genève en mai 2014. Assistant sur l’action culturelle sur la manifestation Mémoires Blessées et assistant artistique de Judith Depaule pour l’installation « Corps de femme » au Théâtre Saint-Gervais de janvier à avril 2014. Chargé de développement pour Scène 7, salle de spectacle / centre de formation de comédiens à Lyon de septembre 2011 à janvier 2014. Responsable grands comptes Europe du Sud pour ePages, plateforme de solutions e-commerce à Barcelone en octobre 2010. Responsable marché français et espagnol à Esendex, solutions télécoms via internet à Barcelone entre septembre 2007 et octobre 2010. Assistant coordination du projet franco-ibérique ¡Mira! INTERREG IIIB SUDOE au Théâtre National de Toulouse - Centre Dramatique National en 2006. Mission de conseil, analyse de la politique commerciale au Cinéma ABC - Cinéma d’Art et Essai à Toulouse en 2006. Développement de l’activité export à Mosaic Music Distribution - label de distribution de musique à Toulouse en 2004. Président de la Compagnie Au-Delà du Bleu et de la Compagnie Parc, et administrateur de Inkörper Company.
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