Pour les services publics et contre la chasse aux dépenses publiques ! Les Nouvelles de Loire Atlantique Numéro 972 6 février 2014 Page 4 Bimensuel édité par la Fédération de Loire-Atlantique du Parti Communiste Français Pour tout renseignement : 02 40 35 03 00 ou [email protected] prix : 0,70 E Davos Quand les riches s’inquiètent des dangers d’explosion de leur politique Page 2 Front de Gauche 44 Baisse du «Coût du travail» nécessaire contre-offensive Page 3 Université Les étudiants mobilisés contre les manques de moyens Page 5 6 février 1934 En tirer les leçons Page 6 «Label gauche» à Bouguenais pour une ville solidaire Par Gauthier Lorthiois, candidat PCF sur la liste de rassemblement de la gauche Page 7 Historique : « le printemps tunisien » s’est doté d’une Constitution démocratique. Adoptée par 200 voix sur 216, ce score bien supérieur aux 145 voix nécessaires, traduit le large consensus autour d’un texte qui marque des avancées certaines, vers plus d’égalité et de démocratie. Ce résultat est d’autant plus remarquable qu’un compromis a longtemps paru introuvable entre le parti islamiste Ennahda et les partis laïcs. Après deux années de tension permanente, marquées par des assassinats et des attentats, la pression des organisations démocratiques (notamment le syndicat UGTT) a su imposer l’unité du pays et les droits de l’écrasante majorité des tunisiennes et des tunisiens, sur les violences partisanes. Parmi les grandes avancées, l’article 45 sur les droits des femmes, avec l’objectif de la parité va permettre aux femmes en milieu rural de s’imposer dans les conseils locaux élus. Cette constitution consacre les plus importantes libertés, y compris la liberté de conscience et le caractère civil de l’Etat, inédites dans le monde arabe. Cependant la peine de mort n’a pas été abolie, l’exclusion des jeunes de 18 ans de l’éligibilité et des limites à la liberté d’expression, montrent qu’il reste des batailles à mener... L’actualité politique dans le monde Davos : Quand les riches s’inquiètent En bref Point de vue des dangers d’explosions de leurs politiques par Véronique Mahé L’annonce du pacte de responsabilité et de sa mise en œuvre par ordonnances constitue un véritable tournant politique. Pour la 1ère fois, un Président de la République, élu par une majorité de gauche, assume nettement l’abandon de toute référence au socialisme, au social et même à la gauche. Ce pacte est accueilli avec enthousiasme par le MEDEF qui dit « chiche » se réjouissant déjà des baisses de charges et allègements fiscaux qui se rajoutent aux cadeaux déjà faits avec le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi). Aujourd’hui, les belles paroles du discours du Bourget s’estompent de plus en plus. Le véritable ennemi a été identifié : la finance peut être rassurée, c’est le coût du travail qui est le responsable de tous les maux… Le changement est là mais ce n’est pas celui escompté par toutes celles et tous ceux qui se sont rassemblés en 2012 pour dire non à la politique de Sarkozy. 85 personnes ont à elles seules autant de patrimoine que 3,5 milliards d’autres : information invraisemblable et révoltante. Partout, et plus particulièrement en Europe, c’est le résultat des choix d’austérité et de régression, choix qui conduisent à plus de pauvreté pour certains et encore plus de richesses pour d’autres. Pendant que quelques uns se Face à ce pseudo « pacte de responsabilité », nous rétorquons par un véritable « pacte de solidarité « « 2 réjouissent, beaucoup d’autres subissent hausse de la TVA et des impôts, chantage à l’emploi, pression sur les salaires. Dans ce contexte, Hollande réaffirme sa volonté de plus de restrictions, en particulier pour les collectivités territoriales, Sarkozy prépare son retour et le FN essaie d’apparaître comme la seule alternative à la situation. Nous ne nous résignons pas à ce scénario ! Face à ce pseudo « pacte de responsabilité », nous rétorquons par un véritable « pacte de solidarité » et affirmons qu’une autre politique est possible à gauche. Voilà le sens de notre engagement dans la bataille des municipales : impulser le vrai changement par le bas ! Ces élections sont l’occasion pour nous, communistes, de participer au rassemblement de la gauche dans toute sa diversité autour de contenus répondant aux attentes de nos concitoyens. Nous faisons le choix de municipalités mettant en œuvre des politiques publiques innovantes basées sur l’égalité et la solidarité ! Nous faisons le choix de l’audace et de l’ambition ! Nous faisons le choix d’une réelle politique de gauche ! Davos c’est en Suisse. La station huppée, où s’est tenue du 22 au 25 janvier la 44ème édition annuelle du forum économique mondial : des « leaders globaux», dirigeants patronaux ou politiques, sous haute protection armée - 1500 grands patrons pour 1000 journaleux à leur solde. Prix d’une place pour toutes les réunions ? 114.000 euros plus 7300 euros la semaine pour une voiture avec chauffeur. L’ambiance ? L’obscénité de la faune décrite dans le dernier film de Scorsese «Le loup de Wall Street ». Vous trouvez que les infos n’en ont pas beaucoup parlé ? Normal on est à la limite de l’inavouable. Ce forum s’est voulu optimiste : Les profits, les dividendes des actionnaires, la valeur des titres, sont déjà repartis à la hausse. Une nouvelle dynamique enregistrée en plusieurs points du globe devrait alimenter une reprise plus générale...malgré quelques incertitudes. Au même moment, l’ONG Oxfam sort un rapport très inquiétant sur l’évolution des « inégalités extrêmes », mettant la démocratie en danger ! Ainsi les 85 personnes les plus riches du monde posséderaient à elles seules l’équivalent de la richesse de la moitié la moins riche de la planète (soit plus de 3 milliards d’individus). De 1980 à 2012, le 1% des plus riches est encore plus riche, tandis que 70 % de la population mondiale vit dans un pays où les inégalités ont augmenté ! Le problème c’est qu’« une majorité de la population pense que les lois sont biaisées en faveur des riches »...et l’ONG de conclure : «Lorsque les plus riches confisquent les politiques gouvernementales, cela conduit à l’érosion de la gouvernance démocratique ». Danger ? Arrive Christine Lagarde, la directrice du FMI jouant les rabat-joie. Elle ne peut que confirmer l’analyse du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz «La reprise mondiale est là, mais elle n’a rien de réjouissant. Elle est anémique en Europe. Plus vigoureuse aux Etats-Unis, mais elle ne profite qu’à une frange infime de la population, déjà la plus riche, et laisse de coté tous les autres. Combien de temps cela peut-il durer ? ». Le FMI comme les autres, n’avait pas vu venir la dernière dépression de 2008, qui s’est révélée la plus grave depuis celle des années 30. Selon l’OIT (Organisation Internationale du Travail) le nombre de chômeurs a dépassé dans le monde les 200 millions pour l’année 2013. Ce nombre continue d’augmenter, surtout parmi les jeunes. Or bien loin de tirer toutes les leçons de l’ère Reagan-Thatcher des années 80-90 et de « la théorie de l’Offre » chère à Milton Friedman, l’Europe s’enfonce dans l’ornière de plus en plus profonde de ses politiques d’austérité ! La zone euro marche le long d’un précipice où l’ogre « déflation » rôde... Cette spirale de baisse des prix et des salaires dont il est très difficile de s’extirper: « le degré d’inégalité économique a dépassé ce qui était nécessaire pour le progrès et la croissance » (... des profits !). Comment éviter l’explosion sociale que redoutent tant les membres du club de Davos ? Mais voila les français ! Moscovici et Fabius. Ils viennent vanter le tournant libéral du président... Complètement à côté de la plaque ! Etonnant non ? De vous à moi Faut-il vraiment prendre Peter Hartz comme conseiller du président ?. L’inspirateur des grandes réformes du marché du travail en Allemagne, ancien DRH de Volkswagen, a été reçu discrètement par François Hollande. Ce syndicaliste, membre du SPD, fils d’ouvrier connaît la valeur du travail. Sa philosophie ? Le travail, pas l’assistance. Aussi a-t-il réduit drastiquement la durée d’indemnisation de 32 mois à 12 mois. Au bout d’un an, les chômeurs touchent moins de 400 euros par mois. Cette perspective effraie et pousse les demandeurs d’emploi à accepter des postes moins bien rémunérés. C’est le père des mini-jobs, contrats de travail temporaires et souples à 1 euro de l’heure. Pour les jeunes chômeurs, il propose un programme d’apprentissage « expatriés » au sein de l’U.E. Le retour aux 39 heures payées 35, la retraite à 65 ans, la suppression des départements et régions, d’ici à 2017». Stop ou encore ? La réserve fédérale américaine (Fed) joue perso et vire de bord. La banque centrale cherche à resserrer progressivement sa politique monétaire « généreuse » . Elle réduit de 10 milliards de $ par mois ses achats de titres d’Etats. Si elle ralentit « la planche à billets » elle maintient le taux d’intérêt au plancher (0,25 %), tant que le taux de chômage dépassera 6,5 % et que l’inflation ne dépassera pas 2 %. Mais le bilan de ces dernières années est passé de 831 milliards de création monétaire en 2006 à 4008 milliards aujourd’hui ! Une grosse bulle qui s’est envolée vers les marchés financiers des pays émergents qui affichaient de fort taux de croissance. Les investisseurs, et les spéculateurs ont réalisé qu’il fallait en revenir à des placements moins risqués, et retrouver au plus vite la maison-mère, les Etats-Unis. La tempête repart de plus belle sur les devises émergentes. Confrontées à une véritable fuite des capitaux, les banques centrales des pays émergents ne parviennent pas à enrayer la dégringolade de leur monnaie, à la merci de la politique monétaire de la Fed. Coup sur coup l’Inde, la Russie, l’Afrique du Sud et la Turquie, ont du soutenir leur monnaie, parfois de façon spectaculaire( de 4,4 % à 12 % pour soutenir la livre turque). Le rouble a plongé à son plus bas historique face à l’euro et le rand continue de chuter. Ces pays souffrent aussi de fragilité intrinsèque, mais l’impression globale est bien celle d’une économie mondiale globalisée qui n’avance que de crise en crise. L’euro fort pénalise Arianespace face au nouvel entrant SpaceX. Dans la compétition sur le marché des lancements de satellites de télécommunications le nouveau lanceur privé américain SpaceX entend s’imposer en cassant les prix. «L’euro fort est un vrai fardeau, quand la monnaie unique européenne s’apprécie de 10 centimes face au $, l’impact est d’environ 60 millions d’euros sur nos résultats » constate le PDG d’Arianespace.«Il est paradoxal que le lanceur européen soit affaibli par la monnaie européenne ». Le rapatriement des capitaux occidentaux des pays émergents, y compris sur l’Europe contribue à l’appréciation de l’euro ( 1,36 $ pour un euro). Le coût du capital 0,9% C’est l'évolution du pouvoir d'achat global des ménages en 2012, sans prise en compte des dépenses contraintes (logement, transports...). 200 50% 36 10% milliards d'euros d'exonérations fiscales et sociales pour le patronat en 2013, soit 10 % de la richesse produite en France. des bénéfices sont distribués aux actionnaires et ne sont donc pas consacrés à l'amélioration de la production. milliards d'euros c'est l'estimation minimum du manque à gagner de l'évasion fiscale. A l'échelle de l'Europe, il s'agirait de 1000 milliards. de la richesse créée passée des poches des salariés à celle des banquiers et des patrons en 30 ans. En Loire-Atlantique 3 Front de Gauche 44 : Baisse du «coût du travail» la nécessaire contre offensive Cela doit devenir une vérité irréfutable, tout le monde doit s’y soumettre, le travail coûte cher ! Petit à petit, le poison libéral fait son chemin imposant cette idée et avec, des politiques de baisse ou d’exonération des cotisations sociales patronales. Et quand ce n’est pas le travail qui coûte, c’est le droit du travail qui est trop rigide, qu’à cela ne tienne, d’exonération en démentellement des droits, d’immenses menaces pèsent sur notre système de protection « Cette fuite en avant du sociale et sur les tra- capitalisme est aussi une vailleurs. stratégie pour remettre en Pour démystifier cette idée d’un travail cause tout les modèles dont le coût serait sociaux » exorbitant, les organisations du Front de Stéphanie TREILLET Gauche de Loire Ensemble Atlantique ont invités, le 29 janvier dernier, les économistes Yves Dimicoli (responsable de la commission économie du PCF) et Stéphanie Treillet (Ensemble), tous deux de dénoncer un coût bien plus nocif : le coût du capital. Devant plus de 60 personnes les deux économistes sont revenus sur les fondements de l’économie capitaliste pour en démonter les ressorts et exposer de manière claire l’idéologie libérale à l’œuvre, y compris dans les politiques annoncées par le président de la république : après les 20 milliards de cadeaux fiscaux en 2013 au patronat, ce sont 30 milliards annoncés pour 2014. Une fuite en avant pour de nouvelles baisses massives du ‘’coût du travail’’ et des dépenses publiques au seul profit du capital. Le danger de ces politiques est pourtant bien connu et ce depuis les années 80 : la montée du chômage, la baisse des salaires, la précarisation des travailleurs, le délitement des services publics, la casse du modèle social français. Comme le rappellera Yves Dimicoli, si l’on ne prend pas garde, et faute d’idées alternatives, la baisse des ‘’coûts du travail’’ qui sont en fait une richesse pour la société toute entière (pour le financement de la protection sociale et des services publics) sera « En 2012 le coût du capi- perçue comme le seul tal était de 309,9 milliard moyen de faire face aux d’euros, les charges socia- difficultés des entreprises. Pour autant, les les de 157,9 milliard d’eu- deux économistes n’auront de cesse de le rapros » peler, les organisations membres du Front de Yves DIMICOLI Gauche mettent en PCF débat des solutions pour faire diminuer le poids de la financiarisation et du capital sur l’économie. En effet, la modulation de la contribution des entreprises en fonction de leurs investissements, de la nature des emplois qu’elles créent, l’arrêt de l’exonération des charges sociales, la taxation des revenus financiers, un nouveau crédit bancaire plus sélectif et donc un autre rôle des banques sont autant de pistes à mettre en débat avec la population. L’urgence de la situation l’exige. Une initiative de débat comme celle organisée par le Front de Gauche 44 est une première étape, d’autres, comme y engageaient les intervenants, doivent être initiées, elles seront nécessaires pour redonner de la force aux luttes et pour refuser la baisse de ce que les capitalistes appellent le ‘’coût du travail’’. Vite lu vite dit Pas tous au Medef La candidate de l’UMP à la mairie de Nantes, Laurence Garnier, se lâche sur tweeter. « Pas tous fonctionnaire » lance-t-elle sur le réseau social sous entendant ainsi que les fonctionnaires travaillent peu, sinon jamais. Pas tous au Medef répondra Aymeric Seassau face au mépris affiché par la candidate, qui bien entendu finit par s’en prendre aux communistes. Immense respect pour les fonctionnaires publiera Laurence Garnier pour se rattraper : on la croit !!! Clairvoyance Lors de la dernière séance du conseil régional François Pinte (UMP), après avoir salué le pacte de responsabilité prévient : "Les Français doivent bien comprendre que partout où la gauche sociale-démocrate s’associera au PC ou au front de gauche, à l’occasion de ces élections municipales, c’est l’assurance que le virage n’est pas pris, que la prise de conscience n’est pas sincère et qu’il y aura toujours plus d’impôts et de dépenses publiques, dépenses publiques supplémentaires qui n’ont jamais été un gage de qualité !" Le président de l’UMP 44 semble avoir bien compris le sens de l'action des élus communistes ! Banquet de la fédération de Loire-Atlantique du PCF Vendredi 21 Février 2014 à 19h Salle de l’Estuaire à Couëron Car au départ de Saint-Nazaire* 16E RESERVATION 02.40.35.03.00 Avec la participation de Pascal SAVOLDELLI, Responsable aux élections du Comité exécutif national du PCF. Pour réserver votre place de car, appeler la fédération au 02.40.35.03.00. Précisez votre lieu de départ : St Nazaire - 18h00, devant la section; Trignac - 18h15, place de la Mairie ou Montoir de Bretagne 18h30, place du marché. Monsieur PLUS ! Qui a dit ? Lors des premières rencontres avec le Premier ministre, sur « le pacte de responsabilité » , le patron du Medef, toujours aussi gourmand, a déclaré : « La clé de voûte de tout le dispositif, « On n’en est pas encore à privatiser, mais... » : André LAIGNEL, Vice-prési- ce sont les dépenses publiques, nous n’avons pas été rassuré sur le niveau de leur baisse ». dent de l’Association des maires de France, maire PS d’Issoudun (Indre) depuis 1977 dans OF du 30 janvier. Il complète en précisant : « On peut privatiser tel ou tel aspect de l’action municipale. Mais, si la garde d’enfants devient privée, ce ne sera pas moins cher pour le citoyen qui aura à payer directement le service. Ce sera même le contraire. » Contre la chasse auxdu dépenses Titre en fonction dossierpubliques ! 4 Toutes les raisons de se mobiliser le 6 février 2014 Ces attaques nuisent au maintien de la cohésion sociale, de la solidarité et de la démocratie de proximité ! Avoir le courage politique de s’opposer à la finance… Lors de ses vœux le 14 janvier, le Président de la République a annoncé une nouvelle offensive contre la Sécurité sociale, les services publics et les collectivités locales – confirmant et amplifiant la politique d’austérité initiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Cédant aux sirènes du Medef selon lequel la France souffrirait d’un problème de compétitivité lié au « coût du travail » et à l’explosion des dépenses publiques, le pacte de responsabilité annoncé, faisant suite au crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) de 20 milliards, va accorder un formidable cadeau supplémentaire de plus de 30 milliards par le biais de la suppression des cotisations familiales des entreprises. … 50 milliards de réductions des dépenses publiques d’ici 2017 pour financer les cadeaux au Capital ! À peine le 1er volet de l’acte 3 de décentralisation dénommée « Modernisation de l’Action Publique et Affirmation des Métropoles (MAPAM) » adopté, c’est désormais la suppression des départements qui s’annonce comme prochaine étape du démantèlement d’une République une et indivisible. La Fédération CGT des Services publics s’est clairement opposée à ce projet de loi MAPAM votée le 19 décembre dernier, qui organise la casse des collectivités locales et des services publics locaux, pourtant seuls garants de la cohésion sociale, de l’égalité des chances et de la démocratie. … L’UFICT maintient son opposition à la MAPAM - qui poursuit sous d’autres formes la RGPP de Sarkozy - et entend rassembler ses forces militantes pour s’opposer et combattre la création des métropoles conçues comme outils de marchandisation des services publics dans le droit fil du pacte de stabilité européen. … La solution, c’est un service public et un système de protection sociale solidaire de haut niveau ! … Les dernières déclarations du gouvernement invoquant la diminution du nombre de Régions ainsi que la disparition des Conseils généraux constituent une nouvelle attaque contre les fondements de notre République ; cette restructuration des collectivités mettrait une nouvelle fois en grand danger les services publics et la démocratie. La Région, comme le Conseil général ou les communes mettent en œuvre des politiques publiques qui contribuent à augmenter le pouvoir d’achat des familles, à donner un sens concret à la solidarité alors que dans le même temps la solidarité nationale est mise à mal par les choix gouvernementaux et que les dotations aux collectivités ne cessent de se réduire limitant leur action. On peut donc légitimement s’interroger sur la conception de la modernisation de l’action publique prônée par le gouvernement. Où est la modernisation de l’action publique lorsque les collectivités sont restructurées parce qu’elles sont considérées comme un coût à réduire ? Où est la modernisation de l’action publique lorsque la Chambre régionale des comptes impose aux collectivités de réduire le nombre de fonctionnaires ? Où est la modernisation de l’action publique lorsque l’on remet en cause la démocratie et les services publics ? A contrario, la modernisation doit placer au centre de l’action publique les principes de justice sociale et d’égalité de tous les citoyens. Cela nécessite une pratique de la démocratie renouvelée à tous les échelons territoriaux, la sauvegarde et le développement des services publics indispensables à la solidarité et au vivre ensemble, une réforme fiscale juste et solidaire. Dette publique et casse des services publics Ils nous ont imposé, traité après traité, loi après loi, la plus totale déréglementation de nos législations et de notre économie. Les mêmes prétendaient : « maîtriser la crise », « refon- der le capitalisme », « sanctionner les patrons voyous », sans parler de « brider les pratiques spéculatives ». Ils ont totalement échoué ! Et pourtant, ils continuent. Malgré les échecs des plans de relance, des plans d'austérité, les gouvernements s'inscrivent dans une fuite en avant, une spirale infernale, pour sauver les intérêts des créanciers. La multiplication de ces plans casse la croissance, fait chuter les recettes fiscales et contribue à augmenter plus encore la dette tout en imposant des disciplines folles, des mesures punitives : baisse des salaires, casse des services publics, restrictions tous azimuts. « Privatiser les profits et socialiser les dettes » telle est la politique mise en œuvre par les politiques libérales. Coût du capital = danger : faire la démonstration ! Un exemple : Le « système » ferroviaire, formé de la SNCF et de RFF (Réseau Ferré de France) verse chaque année environ 2 Mdse aux banques en intérêts du capital, c’est à dire environ 1/8 du Chiffre d’affaires de la SNCF : chaque jour, les cheminots travaillent directement plus de 1h pour les banques et leurs actionnaires. Et ce n’est pas la dette dont il faut réclamer la suppression, car il faut des avances pour développer le réseau et le transport pour l’avenir, et donc emprunter. En revanche, la même dette à un taux proche de zéro verrait fondre ces 2Mdse vers 0 ! Les services publics, un atout pour le progrès social ! Là où est la propriété, là est le pouvoir ! Il y a soixante-dix ans, le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) intitulé « Les jours heureux »demandait le « retour à la nation » des ressources de l’énergie, du sous-sol, des banques et des assurances. Il en faisait le principal instrument de redressement du pays et de satisfaction des besoins sociaux fondamentaux. Furent ainsi nationalisées de nombreuses entreprises et prises d’importantes mesures de progrès comme la création de la sécurité sociale ou l’institution du Statut général des fonctionnaires. C’est aussi de cette époque que date la volonté d’une politique rationnelle dans le cadre d’une planification démocratique. Le besoin de services publics n’est pas moins indispensable aujourd’hui alors qu’ils n’ont cessé de subir une offensive destinée à mettre la France, en ce domaine comme en d’autres, aux normes de l’Union européenne qui ignore la notion de service public. Dans la crise, la France a plus que jamais besoin d’un système de soins pouvant recourir aux techniques les plus avancées, de moyens d’éducation qui permettent de répondre à des exigences de formation croissantes, de réseaux de transports et de communication prenant en compte les avancées scientifiques les plus performantes, d’entreprises et d’administrations instruments de la mise en œuvre de politiques économiques et sociales garantissant pour tous la satisfaction des besoins les plus nécessaires. Le marché et la concurrence ne sont pas les moyens d’une telle politique volontariste qui assure la priorité de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Notre époque est celle où le genre humain prend conscience de son destin commun. De plus en plus seront nécessaires entre les peuples des relations interdépendantes, des projets de coopération, des solidarités humaines. Cela porte un nom en France : c’est le service public. C’est une grande question d’actualité mais aussi une perspective. Son affirmation suppose qu’il soit mis fin à la toute puissance de l’argent, à la propriété privée des grands moyens de production, d’échange et de financement, car il reste vrai de nos jours que, dans l’esprit du programme du CNR, « Là où est la propriété, là est le pouvoir ! ». Anicet Le Pors Tous ensemble le 6 février ! Anicet Le Pors a été ingénieur météorologiste, économiste, sénateur avant d'être ministre de la Fonction publique de 1981 à 1984 et de rejoindre le Conseil d'Etat. Il est actuellement président de chambre à la Cour nationale du droit d'asile. FSU Solidaire des étudiants ESPE Inspection du travail en danger La Fsu continue de dénoncer la situation faite aux étudiant-es des ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education) et aux fonctionnaires stagiaires : surcharge de travail, objectifs multiples et incompatibles, précipitation de mise en place des ESPE et des nouvelles maquettes de formation, insuffisance du nombre de postes et des heures de décharges pour participer à la formation et encadrer sur le terrain les étudiants. La Fsu soutient l’action des étudiants du Mans en action depuis décembre et est solidaire de l'appel à une mobilisation nationale le 4 février. A l'appel de CGT, FSU, Solidaires, une centaine de personnels de l'inspection du travail, en opposition complète à la réforme SAPIN ont eu deux initiatives le 30 janvier sur Nantes en interpellant le PS de Loire-Atlantique où une délégation a pu détailler la casse envisagée pour l'emploi public et les usagers, et en envahissant le comité technique régional de l'inspection du travail. Le directeur n'a pas convaincu les salariés sur les objectifs de la réforme qui prétend donner des moyens supplémentaires à ce corps d'Etat, alors que les effectifs de contrôle seront réduits de manière drastique, passant en L-A, de 52 à 42 en 2015. Le social au cœur CGT Sud Loire : prête au combat ! L’Union Locale CGT Sud Loire a tenu son congrès le 23 janvier et élu une nouvelle équipe. Ainsi, Sarah LECOMTE, jeune Educatrice Spécialisée, succède à Yves ARDIL comme Secrétaire Générale. Elle s’appuie sur une Commission Exécutive alliant expérience et nouveauté (11 nouveaux membres sur 29), avec une présence renforcée d’Airbus dans le bureau, et l’entrée de nouveaux secteurs professionnels à la CE, tels Système U, Pôle Emploi, ERDF, Thyssenkrupp, ou Walor. Ces 2 dernières entreprises (métallurgie) sont d’ailleurs emblématiques des mauvais coups portés aux salariés aujourd’hui : Les 60 salariés de Thyssenkrupp aux Sorinières subissent l’impact du Plan Social national (en langage politiquement correct : « Plan de Sauvegarde de l’Emploi »). 16 licenciements y sont prévus, alors que le groupe a fait 10% de marge ! Quant à Walor à Legé, l’entreprise était citée en exemple par le Ministre SAPIN vantant les vertus de l’ANI. En effet, un accord de « maintien de l’emploi », signé par la CFDT (majoritaire), y prévoyait 17 suppressions d’emplois dans le cadre d’un PSE. Il se solde à l’arrivée par 20 emplois supprimés, la baisse des salaires et la dégradation des conditions de travail. S’y ajoutent de grosses pressions sur le responsable syndical CGT, et sa tentative de licenciement, pour l’instant refusé par l’Inspection du travail. C’est dire combien l’équipe en charge de l’UL, qui couvre tout le sud de Nantes, du vignoble au Pays de Retz, et compte plus de 2000 syndiqués, est au cœur des enjeux actuels. D’où 2 priorités issues du congrès : Ne laisser aucun syndiqué isolé, et déployer la présence syndicale au plus près des salariés et des populations. Le nombre de bases organisées rattachées à l’UL augmente, mais nombre de salariés se syndiquent directement à l’UL à titre individuel. L’une des décisions prises consiste à leur donner plus d’info, de soutien, de formation, afin que nul ne soit isolé, démuni de moyens. Ainsi, 2 AG se tiendront par an. La 2° priorité est de déployer les campagnes d’information, mobilisation au plus près des territoires, non seulement en direction des entreprises, mais aussi de la population (réunions publiques, initiatives décentralisées de contact, …) et de pouvoir créer des antennes de proximité. Un collectif est désigné pour y travailler. Il y a donc besoin de locaux dédiés dans toutes les communes (l’UL en couvre 53). Actuellement, seul Rezé offre un lieu, des demandes sont faites à St Sébastien, Machecoul, et pour le site aéroportuaire… L’UL se met ainsi en position de faire vivre la défense du droit du travail sur tout son territoire, face au pacte d’irresponsabilité offert par le gouvernement au Medef, avec 30 Milliards de cadeaux, s’ajoutant aux 200 déjà existants en aides et exonérations. Sarah résume le positionnement de son syndicat : « La Cgt n’est pas opposée à des aides aux entreprises qui en ont réellement besoin pour augmenter les salaires, l’emploi… Il s’agit là de tout autre chose. C’est un régime « de droit » donné aux patrons sans contrepartie, ni contrôle d’utilisation. Cumulé aux 50 Milliards de baisse de dépenses publiques annoncée d’ici 2017, et à l’augmentation de la TVA, le gel du point d’indice des fonctionnaires, les pressions sur les salaires du privé… Tout converge pour que les gens soient encore plus en difficultés. En fait, les politiques qui ont permis la crise de 2008 sont renforcées, et la « simplification des normes pour l’Entreprise» ne peut que faire redouter des attaques supplémentaires contre le code du travail. Aussi, il est important d’être nombreux dans l’action et dans la rue jeudi 6 février.» Révolte des étudiants de sociologie Trois p'tits tours et puis s'en va ! Ce fut dans le petit matin du Mardi 28 Janvier que la goutte d’exaspération universitaire fit déborder le vase de la contestation étudiante ; regroupé à 63 dans deux salles distinctes pour assister à un même cours de statistiques, ce groupe de travail surpeuplé décida qu’il en était trop. Bloquant ce même enseignement, les 63 étudiants de sociologie commencèrent à organiser la lutte. Passant des étudiants de Licence 3 à tout le bâtiment de sociologie, le jeudi 30 rassembla plus de 280 étudiants qui endurent les mêmes dégradations de leurs conditions d’études ; suppression de cours, de filières, de postes d’enseignants etc. Il fut alors décidé d’occuper la salle de réunion du conseil de l’UFR de sociologie qui se réunissait le Jeudi 30 dans le but de voter de nouvelles coupes, légitimant de fait et aggravant de surcroît, les conditions intenables subies par les étudiants et par leurs enseignants. Ayant obtenu par le rapport de force un engagement écrit d’une amélioration générale, la mobilisation continuera jusqu'à la concrétisation de cette promesse et tentera par tous les moyens de se propager aux autres secteurs de l’Université de Nantes. Pierre Camus-Lutz. « Tout va bien ! » Voilà un résumé très précis de ce que la ministre de la culture a annoncé aux professionnels du spectacle lors des BIS* de Nantes. Le budget culturel est en baisse du jamais vu depuis 30 ans !, les DRAC* sont menacées de disparition, la diversité et la création sont en danger, mais tout va bien ! Alors, notre réponse a été claire. Ça suffit ! Il est temps que la population sache que les économies faites dans le domaine culturel – austérité oblige!- représentent à peine 20 kms de construction d'une autoroute et sont en train de « casser » tout un secteur, de sur-fragiliser des milliers de salariés et des dizaines de métiers ! Où est-il le temps où le candidat Hollande, au même micro, il y a deux ans, nous promettait la « sanctuarisation » du budget culturel ? Et pourquoi nos élus socialistes locaux sont-ils restés lâchement muets, têtes baissées, bras croisés, quand sous Sarkozy, Les mêmes nous soutenaient, voire nous poussaient à l'action revendicative ? Alors, nous le disons haut et fort : mesdames et messieurs les élu(e)s locaux et nationaux, dans n'importe quelle ville ou village de France, la culture sera toujours courageusement défendue par ceux qui la font ! Et ceux-là disent aujourd'hui comme hier, qu'ils en ont assez d'être les parents pauvres d’un secteur qui génère plus de PIB* que l'industrie automobile ! C'est pourquoi, ils vous appellent à les rejoindre auprès des autres salariés dans les cortèges du 6 février, mais aussi le 10 février pour le grand appel national : « je marche pour la Culture ! A Nantes, ville du premier Ministre, ils auront à coeur de rappeler au président ses propres mots : « La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. La culture, ce n’est pas un luxe dont, en période de disette, il faudrait se débarrasser. La culture, c’est l’avenir, c’est le redressement, c’est l’instrument de l’émancipation et le moyen de faire une société pour tous ». Martine Ritz BIS = Biennales internationales du Spectacle DRAC = Direction Régionale des Affaires Culturelles PIB = Produit Intérieur Brut 5 En bref Sécurité aérienne L’USAC-CGT, premier syndicat de la DGAC tous corps confondus, ainsi que CFDT et FO ont appelé les aiguilleurs du ciel à débrayer le 30 janvier pour faire échec aux tentatives de libéralisation du contrôle aérien voulues par les institutions européennes dans le cadre du projet de "Ciel unique 2+" en cours d’examen au Parlement européen. Ce projet vise à baisser excessivement les coûts des services de navigation aérienne. Sécurité alimentaire et OGM Le Parlement européen a eu deux votes contradictoires concernant la sécurité alimentaire. À la quasi-unanimité il a adopté une résolution pour des contrôles et sanctions plus stricts dans la chaîne alimentaire, mais autorisait dès le lendemain la présence de pollens génétiquement modifiés dans le miel ! Par ce vote le Parlement fait donc un cadeau aux importateurs de miel de pays autorisant les OGM. A se féliciter toutefois de l’interdiction du maïs OGM MON1507 de Pioneer, le 16 janvier par 385 voix contre 201, malgré le soutien résolu de la Commission en faveur de cet OGM. Europe sociale minimaliste Le Parlement a adopté deux textes reconnaissant la valeur ajoutée des systèmes de protection social, le premier sur une sécurité sociale pour tous, le second sur des inspections du travail efficaces, reconnaissent les bienfaits de systèmes de protection sociale qui couvrent le plus grand nombre. Ces deux résolutions non contraignantes demandent plus de coordination pour lutter contre les fraudes, notamment sur les travailleurs détachés. Le père d’Adèle Blanc-Sec ne se remet pas de la boucherie de 14-18 Exceptionnelle exposition au 41ème Festival International de la bande dessinée à Angoulême « Tardi et la Grande Guerre », qui reprend l’intégralité des planches du livre « Putain de guerre » chez Casterman. Exceptionnelle parce que cela fait une vingtaine d’années que Jacques Tardi n’y a plus mis les pieds. La première guerre mondiale c’est le thème récurent de son œuvre depuis 35 ans y compris de manière fugace dans sa série « Adèle Blanc-Sec ». Son amorce remonte aux récits qu’en faisait sa grand-mère lorsqu’elle évoquait son mari, rescapé de l’horreur. Au traumatisme familial s’est ajoutée chez Tardi la nécessité d’une mission : dénoncer la folie militaire en décrivant, au plus prés, le quotidien des soldats. « Ce qui m’intéresse, c’est la vie du pauvre type qu’on a envoyé au casse-pipe ». Culture, idées Les visages du nouveau fascisme... Frédéric Haziza est journaliste à la chaîne parlementaire (LCP), à radio J et collaborateur du Canard enchaîné. Il subit la violence moderne sur le web : haine, injures et menaces. Pour avoir refusé d’inviter sur LCP Alain Soral, le pape du nouvel antisémitisme, il a reçu le tweet ignominieux suivant : «Je pense avoir retrouvé votre grand-père mort à Auschwitz. En effet, un vide greniers m’a permis d’acquérir une vieille lampe de chevet de marque allemande pourvue d’un abat-jour en cuir ». Journaliste, il a cherché à comprendre qui sont ces gens, comment ces idéologies peuvent se répandre par dizaines de milliers de tweets. Dans «Vol au-dessus d’un nid de fachos », il montre comment les groupuscules néonazis s’allient avec différentes mouvances, le « brun » des nostalgiques de Hitler, le « vert » des islamo-salafistes et le « rouge » de la dérive d’extrême gauche (au nom de l’«antisionisme »). Grâce au Net et au contexte de la crise, ils sortent de leur nid et infectent un public plus large, en France et en Europe. 6 Tirer les leçons du 6 février 1934 1934-2014 ? Un regard superficiel pourrait nous conduire un peu trop facilement à l’idée simpliste que l’Histoire se répète, tant les similitudes peuvent paraître évidentes. Crise, chômage de masse, décrochage économique, scandales financiers... La France de 1934 offre un triste visage. Face au désarroi des populations, droite et extrême droite tentent un coup de force contre la République malade. La place de la Concorde devient champ de bataille. Les manifestants veulent assaillir et dissoudre le Parlement. L’émeute durera toute la nuit entre factieux et forces de l’ordre. Bilan : 15 morts et 2300 blessés. En 2014 en France, dans un contexte historique et politique très différent, s’impose malgré tout l’idée que depuis prés d’un an se multiplie la résurgence de menées séditieuses. Sous prétexte de lutte contre « le mariage pour tous », les groupuscules les plus obscures de l’extrême droite ont opéré leur résurgence, en montrant qu’ils n’avaient rien perdu de leur savoir faire factieux. Quelques mois plus tard, la nouvelle chouannerie des « bonnets rouges », le patronat breton, le syndicalisme agricole-productiviste, savait fédérer des inquiétudes et des colères légitimes de salariés en lutte pour amalgamer une coalition hétéroclite. Tout en créant l’illusion d’intérêts communs entre patrons et ouvriers, une nouvelle étape était franchie dans la violence des modes d’action et la mise en accusation du « centralisme » jacobin. Le collectif « jour de colère » rassemblement « attrape tout », d’intégristes, de rétrogrades identitaires et de partisans de Dieudonné vise à entretenir ce climat délétère qui brouille les repères des luttes politiques et fait le lit de l’abstention et du vote FN. Comment s’étonner alors que cette actualité mise en scène par les médias conduise plus des trois quart de la population à la déprime, au repli sur soi, à la méfiance de l’autre (sondage Ipsos/Steria). S’il est une leçon à tirer d’un rapprochement avec les évènements de 1934 c’est du coté des réactions de la gauche de l’époque. Elle sut réagir dès le 12 février par une grande manifestation unitaire contre les antirépublicains, ouvrant la voie au Front populaire de 1936. Sous l’impulsion de Maurice Thorez, soutenu par le nouveau secrétaire de l’Internationale Communiste Georges Dimitrov, la ligne « classe contre classe » n’apparaissait plus comme la réponse historique, face au danger de la montée du fascisme. Le PCF prenait donc une nouvelle orientation qui le conduira à se réapproprier « la Marseillaise » au coté de l’Internationale et le drapeau tricolore croisé avec le drapeau rouge. Cette réconciliation avec les racines révolutionnaires de la Nation favorisera grandement la place prise par le Parti Communiste dans la résistance. La bataille des idées a horreur du vide... et quand il y a vacance de la lutte idéologique, toutes les rumeurs les plus obscurantistes occupent le terrain. La dernière péripétie survenue dans les écoles de la république nous alerte sur la vigilance du combat nécessaire. Déjà à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, rejoint par les trois syndicats étudiants et lycéens, des centaines de militants se sont mobilisés contre ce qui alimente en profondeur l’influence de l’extrême droite. «... Restons unis pour défendre et développer les victoires du front populaire et du CNR ...». (Serment de la JC44 en 2010). Huma Café : Carte Blanche à Roland Gori Trois hommes sont au centre de ce nouveau fascisme à la française : Alain Soral, l’idéologue nazi, Dieudonné M’Bala M’Bala le propagandiste et Serge Ayaoub le milicien. Ils se retrouvent sur la liste « antisionistes » aux européennes de 2009. Ils peuvent se fondre dans un mouvement de masse, avec les manifestations contre le mariage pour tous - qui traite Christiane Taubira de « singe ». Vol au-dessus d’un nid de fachos : Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres » Frédéric Haziza. Fayard 15E Professeur de psychopathologie clinique et psychanalyste, Roland Gori a été, en 2009, l'initiateur de l'Appel des appels Pour une insurrection des consciences, qui a fédéré un ensemble d'appels de professionnels du soin, de l'éducation, de la justice etc., avec pour ambition de "remettre de l'humain au cœur de la société". Auteur de nombreux livres dans lesquels il analyse "la médicalisation de l'existence" ou l'instrumentalisation de la psychiatrie, il met en avant la "folie de l'évaluation" qui caractérise la société du conformisme et de la norme, la "religion du marché", la démocratie d'expertise et d'opinion. Il met au cœur de sa réflexion ce qui donne à l'humain sa dignité: la capacité de penser et s'interroge alors sur les moyens de refonder le contrat social et politique. A l’occasion de sa venue à Nantes, à l’invitation de l’Huma-café®, Roland Gori présentera également son tout nouveau livre (il est sorti le 5 février), « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » La promesse de bonheur faite aux peuples et aux individus ne constitue-t-elle pas, à l'instar des religions et des idéologies, un opium qui les prive de leur liberté ? Le débat sera animé par Erwan AUTES, Doctorant en sociologie. Centre Nantais de Sociologie (C.E.N.S.) VENDREDI 7 FEVRIER 2014 18h au LIEU UNIQUE Salon de Musique Roland Gori Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux 2014 Les liens qui libèrent 19,50e Le chiffre La phrase Services publics : 71% des usagers satisfaits, mais la tendance est plutôt à la baisse Selon l’édition 2013 du baromètre des services publics BVA-Institut Delouvrier publié le 23 janvier, les usagers des services publics sont majoritairement satisfaits (71% en moyenne), mais cette satisfaction connaît une tendance à la baisse. Le 24 janvier dernier, dans une interview au Monde, Jean-Marc Ayrault s’est prononcé pour une remise en cause de la clause de compétence générale. A la question "l’enchevêtrement des compétences des collectivités locales génère des doublons. Allez-vous remettre en cause la clause de compétence générale ?", le premier ministre a répondu que c’était sa "volonté. « Elle ne doit être conservée que pour l’Etat et la commune. Je connais les résistances, mais je sais que les élus locaux y sont prêts dans le cadre d’une réforme ambitieuse. » Au cœur des collectivités «Label Gauche» à Bouguenais pour une ville solidaire ! Par Gauthier Lorthiois - Candidat PCF sur la liste de rassemblement de la gauche Située entre la Loire et le Lac de Grand Lieu, Bouguenais est une ville ancrée à gauche depuis 1971. Elle combine un bon niveau de services publics et des politiques de solidarité avancées. Cette commune va connaître de profondes évolutions par le rééquilibrage entre le nord et le sud de l’agglomération Nantaise. Pour servir les populations et appliquer un programme de progrès social, les communistes de Bouguenais ont choisi l’union avec le Parti Socialiste après prise de contact avec les différentes organisations et un bilan critique du mandat écoulé. Sur les 33 candidats de la liste « Label Gauche », menée par Michèle Gressus, Maire depuis 2007, les communistes seront 8. Le développement humain durable constituera un axe fort de la politique du bloc communal (la commune et son intercommunalité). La conservation des espaces naturels et leur mise en valeur par la création de chemins de randonnées, la constitution d’espaces de verdure en zone dense et l’attention apportée aux villages permettront de conserver l’identité de « ville à la campagne » de Bouguenais et la qualité des écosystèmes (dont les humains font partie). Devant accueillir une population toujours plus nombreuse, la ville se transformera avec la densification des « deux centralités » que sont le bourg et les Couëts. Les transports devront évoluer afin d’accueillir l’Institut de Recherche Technologique Jules Verne et les installations industrielles projetées sur le site de l’ex-aéroport Nantes Atlantique. Les élus communistes seront attentifs aux agents publics mais également aux critères de la commande publique afin de conforter l’emploi durable et de qualité. Fort du soutien au CCAS, il sera mis en place un microcrédit social d’insertion pour les personnes précaires voulant mener des projets. Un lieu d’animation, rassemblant associations, acteurs de l’économie sociale et solidaire sera créé de façon participative. Ce projet pourrait s’appeler la « Maison des citoyens ». Enfin, la vie démocratique sera rénovée, sans prétention démagogique, avec la création d’une nouvelle commission extra-municipale dédiée aux problématiques métropolitaines, par l’instauration d’une structure, au sein de la « Maison des citoyens » permettant le débat éclairé sur les grands enjeux de société autant que sur les problématiques locales. La campagne s’annonce intense. 5 listes devraient s’affronter et la droite pourrait consolider ses positions face à une gauche divisée. Créer les conditions d’une large victoire sera déterminant tant pour le bien-être des populations que pour conforter, sur la durée et devant les défis à venir, le rapport de force de la gauche. Rassembler la gauche sur des contenus de progrès Couëron Avec vous Saint-Herblain engagée et solidaire Saint-Herblain L’ e n s e m b l e des forces de gauche, Parti Socialiste, Parti Communiste, Europe Ecologie les Verts et Union Démocratique Bretonne à Couëron ont fait le choix du rassemblement en s’appuyant sur un bilan fort et des propositions qui permettront la mise en œuvre de politiques publiques ambitieuses durant les six ans à venir. C’est le sens du protocole d’accord qu’ils ont conclu dernièrement. Dans le cadre des prochaines Municipales, la tête de liste de la liste de gauche rassemblée à Saint-Herblain, Bertrand Affilé a pu récemment présenter la liste où figurent quatre candidats communistes et également dévoiler des axes essentiels de son programme qui seront distillé tout au long de la campagne. Ensemble ils font le constat que les besoins de solidarité, de justice, d’égalité sont chaque jour plus importants. C’est pourquoi, ces différentes organisations politiques ont voulu réaffirmé leur volonté de contribuer, à l’échelle de la commune de Couëron, à construire une société plus juste qui mette l’Homme et l’environnement au centre des décisions. Pour le prochain mandat municipal si les couëronnais leur renouvellent leur confiance ils souhaitent proposer des objectifs ambitieux. Avec notamment en ligne de mire l’impératif du vivre ensemble, de la solidarité, de laïcité, et de l’égalité sociale pour une meilleure qualité de vie pour tous. Autre objectif clef pour l’équipe le développement de l’activité économique, de l’emploi et de l’industrie, avec une attention sur leur caractère durable qui va de pair avec l’allègement de l’empreinte écologique et le renforcement de services publics de qualité. Enfin ils prennent l’engagement prioritaire pour le bien commun de permettre une vie associative et citoyenne dynamique. Pour le candidat socialiste « l’idéal d’une ville moderne, anticipant les besoins de ses habitants dans une grande métropole doit demeurer la boussole ». Il souhaite avec l’ensemble de son équipe renouvelée prendre le relais de ce travail mené par l’actuel édile, Charles Gautier. En somme « prendre le relais pour préparer l’avenir », nom de la liste et continuer de faire de Saint-Herblain un des principaux moteurs de l’agglomération. Voici ci-dessous le détail des candidats présentés par le PCF : Catherine Abidi - 43 ans - agent territorial Jean-Pierre Fromonteil - 59 ans- retraité Sandrine Fleurimont - 48ans - commerçante Florian Debret - 21 ans - Peintre en enseignes et lettres 7 Près de vous Indemnités des élus La presse quotidienne régionale s’est récemment fait l’écho des indemnités des élus de Loire-Atlantique. Dans ces articles Gilles Bontemps Vice-président communiste de la région pays de la Loire était ciblé et nommément ciblé et désigné comme « élu cumulard » sur la base d’un chiffre prétendument « gagné » par l’élu. Il a tenu dans un droit de réponse a apporter des clarifications plus que nécessaires. Extrait de la citation « Comme tous les élus communistes, et en respect de nos statuts, je reverse l’intégralité des indemnités nettes que je perçois. Mes revenus mensuels sont constitués de ma retraite de salarié de 1980 euros. Tout le travail et le temps consacrés à mes deux mandats locaux sont du bénévolat au service de la population. » Les préoccupations des français face au scrutin municipal Un sondage Ifop/Dimanche OuestFrance montre qu'à trois mois des municipales, le regard des Français se focalise sur la fiscalité. En effet, illustrant les difficultés de pouvoir d’achat que peuvent connaître bon nombre de nos concitoyens, l’enjeu des impôts locaux et de la fiscalité enregistre une progression spectaculaire de 16 points par rapport à septembre dernier, notamment après l’arrivée des feuilles d’impositions. Viennent ensuite le cadre de vie et l’environnement (32%, en hausse de 13 points) ainsi que la sécurité des biens et des personnes (28%, assez stable avec une baisse de 2 points). On observe une baisse des citations de « l’emploi / développement économique » (24%, -6) et surtout de l’enjeu de l’éducation et des écoles (12%, -14 points). Baisse non surprenante puisque la dernière vague de mesure a eu lieu au mois de septembre, moment où la réforme des rythmes scolaires figurait au premier plan de l’actualité. Sont aussi en baisse l’action sociale (6%, -11 points) et le logement (6%, -9). Autour de vous... Ouvrons-là « Jour de colère » ou « jour de haine » ? Par Charles MARSAUD Une manifestation à Paris le 26 janvier, regroupant un large panel d’individus allant des pro-Dieudonné, aux royalistes et catho-intégristes, certains bonnets rouges, quelques nostalgiques de la « Manif pour tous » et jusqu’aux groupuscules d’extrême droite, mobilisant environs 30.000 personnes selon les estimations. Ils se sont réunis à l’appel du collectif « Jour de colère » qui appelait à manifester pour la démission de François Hollande. Cependant il semblerait bien que cette revendication ait servie de justificatif a un déferlement de slogans aux relents antisémites, tantôt homophobes, allant jusqu’à demander le retour du roi en France. Certains des manifestants y voyaient une revanche possible sur l’échec de la tentative du putsch fasciste du 6 février 1934, criant dans le cortège « à l’Elysée ! » pour diffuser l’idée d’une marche sur l’Elysée. Ces anti-Hollande semblaient assez peu concernés par les droits sociaux, les remises en cause des acquis du CNR par le « pacte de responsabilité » du Président. En effet ce qu’ils fustigeaient est en réalité l’un des rares engagements de campagne respectés, le « Mariage pour tous ». Ces manifestants n’ont démontrés que leur peurs des avancées sociétales et des idées progressistes, défendant leurs conceptions traditionnalistes, réactionnaires, de la société françaises. Cependant les avancées sociétales ne doivent pas masquer l’imposture économique néo-libérale du gouvernement qui se traduit par les félicitations de Gattaz (Président du Medef) et de Cameron (premier ministre britannique). Hollande peut certainement remercier pour cela Peter Hartz, ancien conseiller de Gerhard Schröder. C’est sur cette fuite en avant du Président vers le libéralisme que les forces de gauche doivent lutter et battre le pavé ! 8 Hommages aux fusillés des «procès des 42 et des 16 Vite lu... En 1942, la lutte armée c o n t r e l’occupant allemand et le régime de V i c h y connaît une amplification. Les actions de sabotages et autres actions armées se multiplient dans le département comme dans toute la France. Les représailles et la répression s’intensifient, de vastes opérations contre les Franc Tireurs et Partisans et l’organisation spéciale du PCF vont avoir lieu, de nombreux résistants sont arrêtés, interrogés et torturés par la police spéciale anti communiste française. Dans notre région, 45 seront inculpés (dont 2 femmes), ils comparaîtront devant le conseil de guerre allemand, ce sera le procès dit « des 42 ». En janvier 1943, pendant le procès 16 nouveaux résistants sont arrêtés, ils seront eux aussi jugés lors du « procès des 16 » d’août 1943. Au total 50 hommes seront condamnés à mort. Pour rendre hommage à ces fusillés, 71 ans après leur mort, Le comité du souvenir des fusillés de Nantes et Châteaubriant organise des commémorations officielles. Elles se dérouleront au mois de février (voir agenda ci-dessous). Hommage à Anne Claude GODEAU Le 8 février 1962, 9 manifestants contre la guerre d’Algérie et les crimes de l’OAS sont tués au métro Charonne. Parmi eux, 8 militants communistes dont la Nantaise Anne-Claude GODEAU. Tous les ans, a lieu une cérémonie d’Hommage au cimetière de la Gaudinière à Nantes. Pour cette année, ce sera le vendredi 7 février à 16h30. L’écho des sections Saint-Nazaire La campagne des municipales est bien lancée. La section du PCF a mis en place un plan de travail important pour porter les propositions communistes pour la ville de Saint-Nazaire. C’est sur une campagne de proximité que s’engagent les communistes : porte à porte, boîtes aux lettres, marchés, points rencontres… Un comité de soutien est en construction, une initiative de présentation du journal de campagne est prévue pour le 22 février et un meeting de fin de campagne aura lieu le 20 mars. Loire et Sèvre Le Samedi 1er février, la liste initiée par le Front de gauche : « pour une alternative de gauche à Vertou, l’Humain d’abord » conduite par Michel GOUTY organisait une soirée d’Hommage à Nelson MANDELA. Cent cinquante personnes se sont déplacées pour l’initiative placée sous le signe des combats pour la liberté et l’émancipation humaine. Après une intervention de la tête de liste pour présenter la soirée et la vie du leader de l’ANC, des co-listiers ont lu des passages de discours de celui qui demeure une figure incontournable du 20ème siècle. La soirée s’est poursuivie dans l’ambiance musicale du groupe vertavien OVERFLY et de LAURA PALMER. Toute la soirée des vidéos avec les propositions de la liste et les initiatives citoyennes menées depuis 2008 ont été diffusé. Nécrologie C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Léone TESSIER, militante communiste de la section de Brière. Femme appréciée pour sa gentillesse, elle a été trésorière de la cellule de Saint-Malo de Guersac et membre du comité local de la section. Léone a beaucoup milité dans le milieu associatif de la commune et au sein du syndicat CGT de la CPAM. Nous présentons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances. Son mari, Bernard, ses enfants, tiennent à remercier tout les camarades et amis qui ont participé aux funérailles. « Nouvelles de Loire Atlantique » Directeur de la Publication : Jérôme TURMEAU Commission paritaire : N° 0315 P 11519 Imprimerie : IMPRAM Lannion Composition : Publihebdos Locminé Responsable de la rédaction : Jérôme TURMEAU NLA 41 rue des Olivettes - 44000 Nantes Tél : 02 40 35 03 00 - Fax : 02 40 48 56 36 e-mail : [email protected] Ce numéro des Nouvelles a été réalisé avec la collaboration de : Marie-Annick BENÂTRE Pedro MAIA Mireille PERNOT Robin SALECROIX André MAURICE L’agenda Jeudi 6 février : Journée de mobilisation interprofessionnelle. Manifestations à Ancenis à 14h station ESSO, à 10h à la sous-préfecture de SaintNazaire, à 14h30, place du commerce à Nantes. Jeudi 6 février : Assemblée générale de la section du Pays de Retz à 20h, salle de l’Aqueduc à Arthon. Vendredi 7 février : Commémoration en hommage à Anne-Claude GODEAU à 16h30 au cimetière de la Gaudinière à Nantes. Samedi 15 février : Cérémonies d’hommage aux fusillés du procès des 16 et des 42 à 11h au terrain du Bêle à Nantes. Samedi 15 février : Cérémonie d’Hommage à Renée et Jean LOSQ à 15h, place Jean et Renée LOSQ à Sainte-Luce-sur-Loire. Dimanche 16 février : Cérémonie d’hommage aux républicains espagnols à 11h au cimetière de la Chapelle Basse Mer. Vendredi 21 février : Banquet départemental, salle de l’estuaire à Coüeron.
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