n° 61 - Juin 2014

Perspectives
Actualités
Ça bouge
Médecine naturelle : des
soins complémentaires
Démarche Vision :
Transformer
les orientations
en actions
Nos établissements
sont-ils en bonne
santé ?
Ouverture d’une unité
du sommeil à Cambrai
P.
1à3
P.
4
P.
5
Découverte
P.
6
Brancardier, un métier
au service de…
P.
7
n°61
Journal du Groupement des Hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille
Plein feu sur...
Un grand éventail
de réponses
thérapeutiques
Médecine naturelle :
des soins complémentaires
Comment percevez-vous ces techniques
de soins complémentaires ?
Depuis de nombreuses années je m’intéresse aux
médecines complémentaires. Ces méthodes peuvent
apporter des résultats spécifiques. Je trouve cela très
bénéfique aux patients, à condition qu’elles soient
prescrites avec prudence, accompagnement théorique,
rigueur, exigence, méthodologie, comme pour toute
approche thérapeutique. Tout cela doit s’accompagner
d’évaluations objectives des résultats, d’autant plus pour
un établissement hospitalier universitaire comme le
nôtre. J’ai aussi le sentiment que ces approches apportent
beaucoup au personnel médical. Elles influent sur les
relations soignants/patients.
À une époque où le vécu et le confort du patient sont plus que
jamais une préoccupation dans sa prise en charge à l’hôpital, les
nouvelles techniques de soins de médecine naturelle ont toute
leur place. Certains services l’intègrent au quotidien dans leurs
pratiques. Enquête au GHICL.
Au sein des établissements du GHICL, certains
professionnels ont une sensibilité particulière aux
médecines naturelles. Comment approcher le patient
autrement dans ce lieu où il y a de la souffrance,
des angoisses, des douleurs, des insomnies ? Par
la naturopathie, l’aromathérapie, l’olfactothérapie,
l’homéopathie, la sophrologie, l’acupuncture, le
soignant apporte un petit plus qui peut faire la
différence pour le soulagement du patient. Ces soins
complémentaires, qui abordent le patient dans son
humanité, se positionnent en parallèle de soins plus
techniques. À partir de réflexions, de recherches, de
constats, certains en ont fait de véritables projets de
service, portés par des personnes formées, cadrés
par des protocoles diffusables, menés avec sérieux.
Cette vision du «soin autrement» trouve toute
sa place dans la politique globale du Groupe en
étudiant toutes les possibilités de prise en charge.
Elle concerne notamment le projet de soin des
services de médecine polyvalente, de psychiatrie et
d’obstétrique de Saint Vincent de Paul.
Soigner par les huiles
essentielles
Pascale Prouvost, cadre de santé au service de
médecine polyvalente-gériatrie de Saint Vincent de
Paul, a su, petit à petit, intégrer l’aromathérapie dans
les soins. «L’introduction des huiles essentielles offre un
soin différent.
C’est une reprise d’initiative dans le soin avec une
proposition complémentaire au médicament, un
abord relationnel personnalisé». Si l’équipe utilise
l’aromathérapie pour ses patients, c’est qu’une étude
sérieuse a été menée et que des professionnels se
sont formés. En 2010, Pascale Prouvost a supervisé
un projet d’étude en santé publique sur la prise
en charge non médicamenteuse de la douleur,
mené par des étudiants. Cet art de soigner par les
huiles essentielles utilise des synergies pour diverses
pathologies. «En diffusion, nous pouvons proposer une
synergie anti-anxiété, de détente, d’anti-insomnie,
d’assainissement. En application par voie cutanée,
il y a une synergie articulaire, et une synergie anticonstipation. Nous testons actuellement une synergie
pour les veinites», présente la cadre de santé.
L’aromathérapie apporte au soignant une réponse
rapide et efficace, qui a fait ses preuves et sans
avoir recours systématiquement à un prescripteur.
«Depuis que j’utilise l’aromathérapie, il y a un climat
de bienveillance et d’attention qui se met en place
avec le patient», témoigne une infirmière. L’utilisation
d’une médecine complémentaire est un projet de
service partagé par l’ensemble de l’équipe. «Ce
projet ne peut être porté par une seule personne sinon
nous aurions une rupture du soin. Ici, chacun apporte
sa pierre à l’édifice, ses compétences, son savoirfaire. Tout le monde doit se sentir concerné. Nous
travaillons au quotidien pour améliorer ce projet»,
souligne Pascale Prouvost.
Le soin par les sens
Depuis plusieurs années, Vincent Dodin, chef de
service en psychiatrie adultes, spécialisé dans la
prise en charge des patients souffrant de troubles
du comportement alimentaire, et Laurence Mulliez,
cadre de santé, développent le projet de service
•••
Questions à
Symbiose 61 - Juin 2014
Plein feu sur...
Médecine alternative ou médecine complémentaire ?
Je parlerais plus de médecine complémentaire. En
associant la médecine moderne à la médecine dite
«naturelle», nous sommes capables de proposer un
grand éventail de réponses thérapeutiques. Ces
médecines complémentaires vont trouver des solutions
là où la médecine allopathique a ses limites. Avec
l’aromathérapie, par exemple, on va réussir à proposer
au patient une synergie d’huiles essentielles pour des
troubles du sommeil, sans effet secondaire. C’est le petit
plus qui pourra faire la différence. Les deux approches
peuvent donc tout à fait cohabiter, sans empiéter l’une
sur l’autre. On s’aperçoit que les patients sont de plus en
plus avertis et demandeurs de cette complémentarité des
soins.
Vous enseignez à la faculté de médecine.
Abordez-vous avec les étudiants ces médecines ?
L’enseignement que nous leur apportons est technique. Il
y a un diplôme à la fin de leur parcours, nous avons donc
tout un programme précis à suivre. Cependant, en 2e et
3e année, nous proposons un enseignement optionnel, vu
comme une respiration, pour leur offrir un élargissement
culturel. Cette année, j’ai proposé aux étudiants de lire le
livre «À quoi sert vraiment un médecin?» de Luc Perino
aux Éditions Armand Colin. Il aborde, entre autre, les
médecines complémentaires. Je souhaitais qu’ils aient
des informations précises, honnêtes, pour qu’ils aient le
recul nécessaire pour relativiser la médecine moderne et
situer ces autres médecines par rapport aux différentes
pratiques médicales historiques et géographiques. J’ai
le sentiment que cette génération est ouverte d’esprit,
curieuse, en demande de découvrir de nouvelles
approches.
Philippe Gallois, chef de service des explorations
fonctionnelles, professeur à la faculté libre de
médecine de Lille.
Sym biose n°6 1 - J u in 2 0 1 4
Plein feu sur...
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qui inclut les soins sensoriels. Vincent
Dodin : «Nous proposons une synergie
complémentaire entre psychothérapie et
thérapies à médiation sensorielle». «Nous
travaillons sur une double approche en
proposant au patient des soins somatiques
accompagnés de soins autour du sensoriel
notamment par le toucher, les massages,
l’aromathépie», explique Laurence Mulliez.
«Nous sommes confrontés à des patients
qui s’imposent des douleurs corporelles.
Comment apporter du soin en douceur à
des personnes qui se font souffrir, comme
pour les personnes atteintes d’anorexie»,
s’interroge Vincent Dodin. En travaillant sur
l’olfactothérapie, le toucher-massage®, la
fasciathérapie, la psychomotricité, le corps est
remis au centre de l’attention. «Nous utilisons
les odeurs pour réactiver des souvenirs
refoulés, remonter dans le passé du patient,
toujours en douceur en instaurant un climat de
confiance», reprend Laurence Mulliez. «Autre
exemple : pour les patients en soins palliatifs,
là où la communication verbale a ses limites,
le toucher-massage® joue un rôle essentiel,
accompagner la personne soignée autrement
et développer les soins de confort et de bienêtre.», témoignent-ils tous les deux. Pour
Laurence Mulliez, l’accompagnement
du personnel soignant par ces méthodes
douces est également très important. «C’est
primordial de pouvoir offrir des moments de
détente à du personnel en contact permanent
avec des patients en souffrance. Au-delà du
Scent’ Health :
la santé par les odeurs
Depuis plus d’un an, une cabine de détente
multi-sensorielle est à l’essai à Saint Vincent
de Paul. «Scent’ Health» a été prêtée dans le
cadre d’un projet de recherche sur l’impact
des odeurs au niveau de l’angoisse, de
l’anxiété, de la dépression. «Scent’ Health» est
un outil de dernière génération très simple
d’utilisation, développé par des scientifiques
et approuvé par le corps médical. Cette
cabine agit en complément des protocoles
thérapeutiques, afin de les potentialiser et
d’en tirer le meilleur parti, sans risque d’effet
secondaire. Par effet vertueux, la sérénité
gagne également le personnel hospitalier et
l’ensemble du service concerné.
Symbiose l’a testé pour vous… détente
assurée ! Confortablement installé au sein
de l’espace olfactif «Scent’ Health», le patient
reçoit les bienfaits d’une synergie olfactive
ciblée sur ses besoins. Et pour catalyser les
bienfaits de cette diffusion, ses autres sens
sont sollicités par des couleurs, associées à
une musique appropriée.
management, je suis là pour prendre soin de
mon équipe, promouvoir le prendre soin du
patient, le tout en travaillant sereinement».
Et pour le service
maternité ?
À Saint Vincent de Paul, il y a un service où
l’on vit des moments de bonheur : le service
obstétrical. Une grossesse est cependant
source de stress pour les futures mamans.
Elle peut engendrer certains maux. La
médecine complémentaire peut palier à
cela. Ce service, piloté par Laurence Ferrant,
sage-femme coordinatrice, a su en tirer
bénéfice grâce à des professionnels formés
et passionnés. Différentes techniques sont
utilisées. Nancy Petiprez, sage-femme en
maternité, en cours d’obtention d’un DU
d’homéopathe à titre personnel, présente les
bienfaits de l’homéopathie : «L’homéopathie
a toute sa place en maternité. Appréciée des
couples pour son innocuité pour la mère, le
fœtus et le nouveau-né, elle permet de soigner
tous les petits maux de la grossesse (troubles
de sommeil, anxiété…) et du post-partum
(notamment pour rendre plus supportable la
montée de lait). Elle est complémentaire à la
médecine allopathique lors de pathologies plus
complexes. Le médicament homéopathique
est prescrit suite à un interrogatoire précis de
la patiente, de manière à ce qu’il lui convienne
parfaitement. Son utilisation nécessite une
connaissance et une formation complète». La
sophrologie peut être utilisée dans le cadre
de la préparation à la naissance ou en cas de
menace d’accouchement prématuré. Dans ce
second cas, «la sophrologie constitue, pour une
mère qui voit le déroulement de sa grossesse
Cabine sensorielle Scent’ Health - Saint Vincent de Paul
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•••
Pascale Prouvost, cadre de santé au
service de médecine polyvalentegériatrie - Saint Vincent de Paul
Vincent Dodin, chef de service en
psychiatrie et Laurence Mulliez,
cadre de santé en psychiatrie Saint Vincent de Paul
Laurence Ferrant, sage-femme
coordinatrice, Saint Vincent de Paul
Symb io se n°6 1 - J uin 2 0 1 4
PAROLES
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perturbé, une démarche d’anticipation et de
prévention par des exercices permettant une
modification de son regard maternel. Par le
biais d’une détente musculaire et mentale,
la sophrologie l’aidera à se recentrer sur
elle-même, à vivre le moment présent, à
renforcer le positif et à valoriser ses capacités
de mère», présente Magali Schouteenten,
puéricultrice en néonatalogie. Cette prise en
charge se fait dans le cadre de la labellisation
IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés).
En PNP (Préparation à la Naissance et à la
Parentalité), la sophrologie permettra aux
futurs parents de se préparer sereinement
à l’accouchement et à l’accueil de l’enfant.
«Par un apprentissage de la respiration et une
relaxation dynamique avec anticipation des
événements à venir, nous accompagnons les
parents à bien vivre cette grossesse», complète
Chantal Tytgat, sage-femme en PNP et
maternité. Autre médecine proposée :
l’acupuncture et le Qi Gong. Marie-Céline
Leroux, sage-femme en consultation,
diplômée en acupuncture et Qi Gong,
pratique ces deux approches en PNP. «Le
champ d’actions et les domaines d’intervention
possible de cette médecine millénaire sont
nombreux. Les patientes apprécient le bienêtre que cela procure, le fait qu’il n’y ait
aucun effet secondaire, le développement
personnel que ça engendre. L’acupuncture
peut s’associer parfaitement au Qi Gong
et peut être complétée d’une prescription
homéopathique. Toutes ces médecines,
en parallèle à la médecine classique, sont
parfaitement complémentaires».
Découverte de
la naturopathie
Au sein du Groupe il y a de
nombreuses personnes ressources
bénéficiant de formations
particulières. Carine Kot,
coordinatrice de l’activité diététique
et nutrition, s’est penchée sur la
naturopathie. Une pratique qui
pourrait progressivement s’intégrer
à un projet de Groupe pour une
vision de l’individu dans sa globalité.
«La naturopathie tient compte des
constitutions et tempéraments de
l’individu. Elle a pour but de mieux
identifier les forces et faiblesses de sa
santé et de les prévenir en équilibrant
le fonctionnement de l’organisme
par des préconisations d’hygiène
(régime alimentaire, hygiène de vie,
phytothérapie, massage, exercice
respiratoire, etc.). On repense le
patient dans le soin en s’intéressant
à son terrain. Au GHICL, la
naturopathie ne s’exerce pas encore
mais la réflexion sur l’alimentation par
exemple a déjà évoluée en proposant
aux patients des produits
«fait maison».
L’art-thérapie à la faculté
de médecine et maïeutique de
Lille
Depuis quelques années, la faculté libre de médecine de Lille
propose une formation en art-thérapie. Une offre mise en
place pour des jeunes aujourd’hui en demande de regarder ces
pratiques de plus près.
À la faculté de médecine de Lille, les nouvelles techniques de soins
dites «douces» intéressent de plus en plus les étudiants et enseignants.
Les sujets de mémoires tournent davantage autour de ces orientations.
«Lorsque nous encadrons des étudiants durant la réalisation de leurs
mémoires, nous partageons avec eux leurs réflexions, échangeons sur
leurs grandes questions, et cela ne laisse pas indifférent. Sur des sujets
comme l’aromathérapie, l’art-thérapie, là où la demande des patients est
grandissante, nous nous sommes dit que la faculté de médecine devait elle
aussi s’y pencher», introduit Gérard Forzy, doyen.
S’ouvrir à d’autres pratiques
La faculté est un lieu d’enseignement, mais aussi un lieu de curiosité.
«Nous ne pouvons pas assurer toutes les formations, mais nous ne pouvions
pas ne pas regarder ces pratiques qui complètent celles plus classiques.
Nous nous devons d’être curieux, à partir du moment où la technique est
utilisée dans un cadre rigoureux sur le plan de la vérification scientifique». À
partir de ces constats et réflexions, la faculté de médecine a proposé un
diplôme universitaire en art-thérapie en lançant la formation «Fondements
théoriques et pratiques».
Une compétence artistique comme aide aux soins
Ce diplôme universitaire français en art-thérapie est le premier spécialisé
dans ce domaine. Il a été conçu en collaboration avec l’Afratapem,
École d’art-thérapie de Tours, centre d’enseignement et de recherche.
La qualification d’art-thérapeute est obtenue après la validation de la
formation et l’obtention du diplôme. «L’enseignement se base sur les
relations entre l’art et la médecine, et notamment dans le domaine des
handicaps et de la dépendance».
Peindre pour prendre conscience de ses contradictions, danser pour
dédramatiser ses conflits… La création artistique permet avec l’artthérapie d’accéder à des sentiments enfouis. Elle peut être utilisée en
prison par exemple pour retrouver confiance en soi, pour les personnes
atteintes d’Alzheimer afin de les aider à retrouver la mémoire, etc. La
technique artistique devient le média du soin.
Le GHICL s’ouvre de plus en plus à cette
médecine complémentaire. Son intégration
doit se faire avec des équipes formées,
un service motivé et des protocoles écrits,
travaillés et connus de tous. La médecine
complémentaire, comme la médecine
allopathique, doit se pratiquer avec des
règles strictes et définies, pour des résultats
concluants et satisfaisants.
De multiples intérêts
«Nous sommes à une époque où l’accompagnement du patient est au
cœur de toutes nos attentions. Ces médecines plus proches, plus engagées,
répondent parfaitement à cette attente. De plus, nous tendons davantage
à une restriction des moyens donc il ne faut pas avoir peur d’utiliser des
techniques moins coûteuses et pourtant très efficaces. Dans la mesure où
l’indication est bien posée», conclut Gérard Forzy.
ZOOM
Conférence à Saint Philibert
Au sein des établissements du GHICL, l’art-thérapie est pratiquée
uniquement lorsque les stagiaires intègrent les équipes.
Le jeudi 17 avril, l’hôpital Saint Philibert a ouvert ses portes à Richard
Forestier, directeur pédagogique du diplôme universitaire d’art-thérapie.
Cette conférence posait une vision scientifique sur cette pratique.
Le GHICL propose régulièrement des conférences. Cette fois, le thème abordé était
l’art-thérapie et la vulnérabilité. Ce rendezvous était animé par Richard Forestier, directeur pédagogique du diplôme universitaire
d’art-thérapie et Gérard Forzy, doyen de la
faculté libre de médecine de Lille et chef
de service du laboratoire de l’hôpital Saint
Philibert. Il avait pour but de rapprocher l’artthérapie du monde hospitalier en y apportant
une vision scientifique. Regarder les choses
autrement, les penser différemment, voir ce
qu’il y a de scientifique dans cet art. Les participants de cette conférence étaient captivés
par ce discours.
L’art au service de l’Homme
De ces quelques heures de discussion, il est
intéressant de retenir que dans l’art-thérapie
c’est l’être humain qui importe. On démarre
le travail par lui et on finit par lui en mettant
l’art à son service. Le but de l’art est d’exister
et pas forcément d’être beau. C’est la même
chose pour l’Homme. Par l’art on travaille
l’estime de soi (le bon), la confiance (le bien) et
l’affirmation (le beau). Le soin sera adapté en
fonction du patient. «On ne fait pas n’importe
quoi, à n’importe qui, n’importe comment. Tout
se fait dans un cadre médical, avec une équipe
multi-disciplinaire», a conclu Richard Forestier.
Gérard Forzy, doyen de la faculté libre de médecine de Lille /
chef de service du laboratoire de biochimie
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Sym biose n°6 1 - J u in 2 0 1 4
Perspectives
Démarche Vision :
Transformer les orientations en actions
Initiée en 2013, la démarche Vision, après une première étape de formalisation de notre identité, de nos valeurs partagées,
de ce vers quoi nous voulons tendre, s’engage désormais dans une phase de mise en œuvre des orientations qui ont été
définies. Symbiose fait le point avec Laurent Delaby, directeur général, sur l’avancement du projet et les choix opérés en
matière de méthode d’animation de cette nouvelle phase*.
Où en sommes-nous
de la démarche Vision ?
L’Assemblée Générale du GCS a validé les orientations
générales du projet Vision en Janvier. Il était dès lors
primordial que les salariés s’approprient les axes
stratégiques retenus et leur déclinaison en orientations
opérationnelles. Un temps de partage de ces orientations
avec les collaborateurs du GHICL vient de s’achever.
Nous avons fait le choix, manifestement apprécié, d’une
présentation au plus prés des équipes. Les membres
du comité de direction ont ainsi animé plus de quatrevingt rencontres dans les services qui ont rassemblé plus
de mille collaborateurs. Ces rencontres ont permis de
vérifier la cohérence entre l’expression de la Vision et
sa perception par les professionnels de l’établissement.
Elles ont également révélé un intérêt et des attentes
fortes vis-à-vis de la démarche participative, sous forme
d’ateliers, proposée pour la mise en œuvre de certaines
orientations opérationnelles.
C’est cette deuxième étape que nous entamons
désormais avec, comme annoncé dans l’appel à
candidature qui a été diffusé, l’organisation, avant l’été,
d’un premier atelier test sur le thème «Développer
le bien-être et le mieux vivre des patients dans nos
établissements» et d’un autre destiné à choisir les thèmes
à traiter prioritairement. À partir des enseignements du
premier atelier thématique et des priorités retenues,
d’autres thèmes seront travaillés sur une période de
deux à trois ans, dès la rentrée.
Cette démarche collaborative accompagnera la
publication du projet d’établissement prévue d’ici la fin
de l’année.
Qu’attendez-vous du travail en
«ateliers» ?
Nous faisons le constat que notre devenir dépend de
notre capacité à apporter des réponses nouvelles à des
situations existantes mais aussi de nous adapter à des
besoins émergeants.
Nous sommes convaincus que la réussite de ce
projet est liée à la place prépondérante accordée aux
professionnels pour parvenir à des réponses innovantes.
Avec les ateliers, il s’agit de changer le cadre habituel
de travail, d’échanger, de partager des expériences et
proposer des solutions à mettre en place immédiatement
en faisant le pari de l’expérimentation.
Ce pari, nous le faisons aussi avec le choix de cette
approche. J’ai bien conscience qu’en raison notamment
du poids de la contrainte économique et des exigences en
matière d’activité, les professionnels sont fréquemment
«sous tension» dans leur travail quotidien. Cette situation
peut paraître peu propice à une réflexion prospective et
créative. Pourtant, les réunions de restitution auprès des
équipes ont clairement montré qu’un certain nombre
de salariés étaient désireux de pouvoir faire part de
propositions destinées à faire évoluer les pratiques ou
les organisations.
Une enquête portant sur les valeurs partagées au GHICL** avait
été proposée aux salariés, quels
enseignements en retirez-vous ?
Cette étape était indispensable car il était important
d’apprécier la cohérence entre les valeurs portées par
les salariés et celles exprimées dans la démarche Vision.
De ce point de vue, nous pouvons être rassurés
puisqu’une majorité exprime le fait de vivre ses valeurs
au sein du GHICL. L’intérêt pour le travail réalisé, la
relation à l’autre qu’il soit patient ou collègue, le soin
au patient apparaissent comme les éléments forts
constituant la motivation des salariés dans leur travail.
Pour une majorité également, notre identité, des valeurs
humanistes prônant notamment l’attention portée à la
personne et notre attachement à garantir un accès aux
soins pour tous sont des éléments de différenciation visà-vis des autres établissements de santé et figurent aussi
parmi les valeurs jugées les plus partagées au sein du
GHICL.
Enfin, les valeurs que les salariés estiment souhaitables
de mettre en avant relèvent du registre de l’ouverture
et du changement. Elles concernent la cohésion au sein
des équipes, la concertation, le sens du collectif et la
solidarité, le dialogue, l’innovation, la créativité…
C’est un facteur clé de succès pour la poursuite de
la démarche Vision de compter sur la convergence
des valeurs exprimées par les professionnels de nos
établissements.
* Le projet Vision a fait l’objet d’une première présentation dans le n° 58
de Symbiose (rubriques Perspectives).
** Les résultats complets de cette enquête sont disponibles sur l’Intranet
(Collection GHICL, dossier Vision).
Mai 2014
• Mise en ligne de la présentation du projet et de l’analyse
de l’enquête «valeurs partagées».
• Appel à candidature pour l’atelier expérimental et l’atelier
choix des actions prioritaires.
Juin 2014
• Atelier thématique expérimental.
• Atelier choix des actions prioritaires.
Septembre 2014
• Ateliers.
Fin 2014
• Parution du Projet
d’Établissement.
Agenda
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Symb io se n°6 1 - J uin 2 0 1 4
Agenda
Permances HUMANIS
16 juin 2014
de 12h30 à 15h30
salle polyvalente
Saint Vincent de Paul
17 juin 2014
de 12h30 à 15h30
salle du conseil
Saint Philibert
23 juin 2014
de 12h30 à 15h
salle côté cour
Sainte Marie
Mardi
24 juin 2014
Don du sang
à Saint Vincent de Paul
Salle polyvalente de 9h à 13h
et de 14h30 à 17h
Renseignements :
Pascale Breucq - poste 5560
Vendredi
4 juillet 2014
Don du sang
à Saint Philibert
Salle polyvalente de 9h à 13h
et de 14h30 à 17h
Renseignements :
Pascale Breucq - poste 5560
Actualités
Nos établissements
sont-ils en bonne santé ?
Chaque année à la même
époque, nous vous parlons de
la situation financière de nos
hôpitaux. Nous allons donc
essayer de vous éclairer sur
les enjeux autour de notre
situation financière, sans
succomber à la tentation
d’asséner chiffres, pourcentages, graphiques et sigles
incompréhensibles…
Comment nous portons nous sur un
plan financier ?
C’est un fait que la situation s’est tendue en
2013. Nous avons assez logiquement subi
le contrecoup de l’arrêt de l’économie, qui
s’est traduit par des rentrées de cotisations
sociales plus faibles, et une politique de
restriction de crédit par le ministère de la
santé. Une partie de nos financements a été
annulée durant l’été 2013, trop tard pour
que nous réagissions… Assez logiquement
nous terminons l’année 2013 en perte de
2,7 Me toutes choses égales par ailleurs.
Cette situation est-elle dangereuse
pour le GHICL ?
Non à court terme, car nous avons toujours
été prudents et étions donc en capacité
d’absorber ce premier choc, mais oui si on
laissait perdurer cette situation déficitaire.
Il faut réagir rapidement afin d’éviter de
rentrer dans une spirale de l’endettement,
dont nous voyons tous aujourd’hui les
conséquences sur les comptes de l’État…
Et n’oublions pas que l’environnement économique est atone, et que nous devons
envisager de devoir faire face à d’autres
mesures d’économie qui sont d’ailleurs déjà
annoncées au niveau national !
Le GHICL est-il prêt pour ces défis
économiques qui nous attendent ?
Par définition, nous ne sommes jamais assez
prêts ! Il faut toujours chercher à améliorer
notre efficience. Le monde est en mouvement, et ceux qui n’évoluent pas assez vite
se mettent en danger.
Concrètement nous avons des marges
de manœuvre à exploiter dans notre
organisation et nos pratiques, pour retrouver l’équilibre financier au plus tard
en 2015. Ce sera un travail collectif, où
chacun devra prendre part, être moteur
pour apporter des idées neuves et du bon
sens dans les pratiques.
Soyons positifs
Nous disposons de grandes forces qui nous
permettent d’être optimistes sur notre capacité à sortir renforcés de cette période qui
est difficile pour tous les établissements. Au
premier rang d’entre elles, l’engagement
fort de nos professionnels dans leur métier
au service des patients et de leur santé,
notre statut privé non lucratif qui nous
permet sans doute d’être plus réactif que
le public et qui porte un sens, notre position de 3e groupe régional et notre statut
universitaire… et bien sûr une situation
financière saine avec un endettement
mesuré. Ce ne sera pas forcément simple
tous les jours, mais nous avons tous les
atouts pour réussir ensemble.
Mercredi
15 octobre 2014
Journée mondiale
de la douleur «De la
naissance à la fin
de vie, la douleur,
une rencontre…»
Organisée par l’INTERCLUD
de la périphérie lilloise,
sous forme de conférences,
ateliers-débats, stands.
À destination de tous
les soignants
Lieu : IFSANTE de Lomme
Renseignements : A-C Crombé poste 5430 et F. Martellier poste 5750
Une nouvelle restauration à Cambrai
Déjà plébiscitée par la majorité des patients, une nouvelle restauration a été mise
en place à la clinique Sainte Marie début avril.
Une nouvelle restauration s’est mise en place
à la clinique de Cambrai. Elle est le fruit d’une
collaboration très étroite entre la direction de la
clinique, le prestataire local, les services généraux et la restauration des sites de Lille.
Moderne et innovant
Ce nouveau process culinaire est basé sur
une refonte totale du mode de production :
un passage à la liaison froide et une offre diététique mieux ajustée aux besoins des patients,
notamment ceux accueillis en ambulatoire.
Du nouveau matériel
La distribution des repas a été revue avec une
nouvelle répartition des tâches entre ASL et
soignants. L’achat de nouveaux chariots plus
adaptés et plus ergonomiques a constitué un
investissement indispensable pour le succès
de cette opération, qui devrait générer une
économie annuelle de 250 ke/an. «Comme
quoi, il est possible de faire mieux tout en étant
moins cher…»
Myriam Bellicourt,
auxiliaire de puériculture
en maternité-néonatalogie,
utilisatrice des nouveaux
chariots, plus adaptés et plus
ergonomiques.
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Sym biose n°6 1 - J u in 2 0 1 4
Rencontre avec...
Ça bouge
Ouverture d’une unité du sommeil à Cambrai
Une unité de polysomnographie s’est ouverte à la clinique Sainte Marie en février
dernier. Elle permet de dépister l’apnée du sommeil.
Le dépistage de l’apnée du sommeil est un examen
médical indolore, appelé polysomnographie. Il consiste à
enregistrer au cours du sommeil du patient différentes
variables physiologiques : rythme respiratoire et cardiaque, activité électrique cérébrale et musculaire, etc.
Cette opération de branchement est assurée par le personnel du service de médecine formé à cette technique
d’examen. Le patient n’a plus qu’à dormir et sort le
lendemain matin avec le CD de son enregistrement qui
sera interprété par le pneumologue à son cabinet.
Il n’a plus qu’à dormir
Le patient est relié à un boîtier enregistreur grâce à une
vingtaine d’électrodes placées à différents endroits du
corps (cuir chevelu, visage, mention, thorax…).
Examen 7j/7
Cette unité fonctionne 7 jours sur 7 et permet d’accueillir
1 patient au cours d’une nuit, entre 20 heures et 7 heures.
Dès le milieu du mois de mai, un deuxième poste sera
installé et un troisième devrait suivre rapidement.
Imagerie nucléaire : une première
au GHICL
Le 23 avril 2014, au terme de six mois
de travaux dans l’ancienne crèche de
Saint Philibert, HUMANITEP accueillait
ses premiers patients et utilisait son TEPSCAN, imagerie fonctionnelle.
Avec ces diagnostics par le TEP-SCAN, les médecins nucléaires vont pouvoir diagnostiquer des infections et des
tumeurs avec une qualité d’image et de prise en charge
incomparable. La dose totale de rayons reçue par le malade
est équivalente à celle d’un scanner. Cette nouvelle technologie rend l’acquisition des images plus rapide avec un niveau
de détails très précis y compris sur les zones anatomiques
en mouvement constant (cœur, poumons…). Le TEP-SCAN
est particulièrement indiqué pour les poumons, le colon,
la prostate, le cou, le cerveau, le sein...
Merci à toutes celles et ceux qui auront
permis le déploiement de cette nouvelle
discipline au GHICL.
Qualité
Démarche qualité
dans le médico-social
Les établissements et services médico-sociaux sont, selon des modalités différentes
des établissements sanitaires, incités à développer une démarche d’amélioration
continue de la qualité. Les établissements et services de la DESPAH se sont résolument engagés dans cette voie.
Depuis la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médicosociale, sont obligatoirement formalisés les principes de
fonctionnement et le projet de l’établissement au travers d’outils tels que le contrat passé avec la personne
accompagnée, le règlement intérieur ou le livret d’accueil.
Cela constitue le socle de la démarche.
Élaboration de protocoles
De façon pratique, des protocoles qualité portant sur les
différents volets de l’accompagnement du résident ou
de l’usager ont été élaborés. De même, la démarche de
gestion des risques s’étend progressivement au secteur
médico-social.
Les démarches d’évaluation représentent par ailleurs des
temps forts de la démarche qualité. L’ANESM* rédige avec
des collèges d’experts les recommandations qui guident
l’action médico-sociale.
Ce même organisme labellise les cabinets habilités à
effectuer les évaluations dont les résultats sont adressés
à l’ARS et au Conseil Général.
Évaluation interne/externe
Il y a une évaluation interne, d’une part, conduite tous
les cinq ans par l’établissement/service ou un intervenant
extérieur. L’EHPAD l’Accueil et le SAMSAH l’ont tous deux
réalisée en 2013.
D’autre part, une évaluation externe est obligatoirement
effectuée par un intervenant extérieur tous les sept ans.
Nouveauté pour le secteur médico-social, la démarche qualité constitue une opportunité dans l’accompagnement des
résidents et des usagers pour l’EHPAD l’Accueil, l’EHPAD
Saint François de Sales, le SAMSAH et l’ESPRAD.
* ANESM : Agence Nationale d’Évaluation et de la qualité des établissements
et Services sociaux et Médio-sociaux.
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Protéger notre
environnement
pour protéger la
planète
L’économie d’énergie, le développement
durable, sont l’affaire de tous. Depuis
quelques mois, le GHICL a créé un nouveau
poste d’ingénieur génie thermique et
développement durable pour travailler sur
ces problématiques.
Matthieu Ramez, ingénieur de formation de 28 ans,
est arrivé en février 2014 pour relever le défi de faire
vivre la problématique du développement durable
et de l’énergie au sein des services techniques du
GHICL.
Développement durable dans la peau
Dès son diplôme en poche, Matthieu rejoint la
direction des systèmes d’informations et de
l’organisation d’un grand groupe de distribution.
Il y fait la rédaction de process, met en place des outils
informatiques et forme le personnel à des outils
communs. Il intègre ensuite les équipes d’un bureau
d’études en tant que technico-commercial. Mais il ne
perd pas de vue son objectif premier : se rapprocher
du développement durable, intérêt qui le porte
au quotidien.
Travailler tous ensemble
Au GHICL, Matthieu va travailler sur l’ensemble des
sites, notamment pour analyser les consommations
d’énergie et les déchets de manière à les diminuer.
«Le travail se fera en relation avec les différents services
pour permettre de diminuer leurs empreintes. Pour le
moment je suis essentiellement dans mon bureau pour
faire l’étude de tout cela, comprendre le Groupe, son
fonctionnement, ses habitudes, etc. Mais j’ai hâte d’aller
sur le terrain et de rencontrer tout le monde pour
évoquer les futures solutions. Plus concrètement, si je
vous donne un exemple, pour les déchets d’activités de
soins à risques infectieux, la filière de traitement est
spécifique. Avec des nouvelles pratiques nous pourrons
diminuer ces déchets, ce qui engendrera un impact
positif».
Atteindre ses objectifs
Ces missions, Matthieu les prend très au sérieux.
«Aujourd’hui nous sommes face à un défi planétaire
et tout le monde doit travailler en ce sens si nous
voulons conserver un environnement sympathique».
Le poste répond exactement aux attentes que ce
passionné avait en démarrant sa carrière. Une chance
d’atteindre ses objectifs professionnels à cet âge ! «Au
sein du Groupe, il y a une diversité des thématiques et
des techniques très intéressante, permettant d’aborder
la problématique dans son ensemble. Le milieu
hospitalier est peu classique, ce qui rend ma mission
encore plus passionnante». L’hôpital, de manière
générale, requiert un niveau
d’exigence important. Le
traitement de la destruction
des papiers confidentiels, la
qualité de l’air, sont par
exemple des particularités
qui demandent un
traitement spécial. Toutes ces
spécificités donnent une
perspective unique
au métier
de
Matthieu.
Matthieu Ramez, ingénieur génie
thermique et développement durable.
Symb io se n°6 1 - J uin 2 0 1 4
Découverte
Une partie de l’équipe de brancardiers de Saint Vincent de Paul.
Brancardier,
Une partie de l’équipe de brancardiers de Saint Philibert.
un métier au service de…
Le métier de brancardier nécessite une connaissance parfaite de l’établissement et un contact accueillant
et rassurant avec les patients. «Symbiose» présente ici une profession peu connue mais essentielle.
L’
Hôpital est un lieu de soins où
la qualité de la prise en charge
du patient est primordiale, et le
brancardier en est un maillon essentiel.
Accompagner,
communiquer, rassurer
Le brancardier intervient en dehors des
soins techniques. Il transporte, accompagne
et assure la manipulation des patients au sein
de l’établissement, d’un service à un autre,
de la chambre au bloc opératoire, de l’unité
de soins au service des consultations… en
utilisant le mode de transport adéquat :
fauteuil roulant, brancard ou lit d’hôpital.
Il recueille des informations nécessaires au
transport auprès du personnel du service
dans lequel est hospitalisé le patient.
Dès le début et jusqu’à la fin de la prise
en charge, le brancardier mémorise les
données concernant le patient et assure les
transmissions auprès du personnel soignant.
Le temps du transfert, le brancardier doit
veiller à la sécurité du patient et en cas
de problème, savoir réagir rapidement,
effectuer les premiers gestes d’urgence et
appeler du secours.
Le brancardier travaille en étroite
collaboration avec les différentes équipes
médicales et paramédicales. «Chaque
brancardier dépend d’un service : imagerie
médicale, consultations et explorations
fonctionnelles, urgences adultes, bloc
opératoire. Les brancardiers font partie de
l’équipe paramédicale», explique Bernadette
Masquelier, surveillante chef aux soins
infirmiers de Saint Vincent de Paul.
Des équipes par service
• Le brancardier en imagerie médicale
accompagne le patient du service de soins
jusqu’en radiologie, après avoir évalué
avec l’infirmière la capacité du malade à
s’y rendre. Carlos Ribeiro, brancardier en
imagerie médicale, témoigne : «J’aime être
au contact des gens, les aider à un moment
où ils sont en souffrance, où l’inquiétude
les gagne. Nous sommes à leur écoute et
sommes prêts à faire beaucoup pour eux.
La vie est si importante, c’est une fierté pour
moi de pouvoir me rendre utile pour l’être
humain. Je fais ce métier depuis 30 ans et je
ne m’en lasse pas. Il évolue dans le bon sens.
On prend plus le temps de communiquer
et d’accueillir le patient dans de bonnes
conditions. Il est au cœur de toute notre
attention».
• Le brancardier aux explorations
fonctionnelles assure le transfert du service
de soins vers un lieu d’examen. «Notre
métier nous permet de bouger et de vivre
des journées toutes différentes. Se sentir utile,
c’est ça le message à retenir. Nous avons
des responsabilités, une conduite à tenir, un
lien à créer avec le patient. Tout cela rend le
métier de brancardier intéressant», évoquent
Thomas Payelleville et Samir Dahmani,
brancardiers au service des consultations
explorations fonctionnelles.
• Les brancardiers au bloc opératoire
exercent des activités différentes. Certains
travaillant à l’extérieur sont chargés des
transports bloc/services, d’autres à l’intérieur
du bloc opératoire assurent le transfert du
patient du lit à la table d’intervention et
inversement. «Notre poste nous demande
beaucoup de rigueur, de disponibilité et
de réactivité. J’aime mon travail. Quand je
me lève le matin je me demande toujours
comment va se dérouler cette journée,
comment je vais pouvoir aider la personne
que je vais accompagner. J’ai beaucoup de
respect pour les hommes et les femmes que
je rencontre et je suis content de pouvoir faire
en sorte que leur passage dans l’établissement
soit le moins pénible possible», partage avec
nous Aziz Haddak, brancardier au bloc
opératoire.
• Le brancardier des urgences adultes
accueille les patients et les familles dès
leur arrivée. En collaboration avec l’IOA
(Infirmière d’Orientation et d’Accueil), il
participe à l’installation du patient sur le
moyen de transport le plus adapté et assure
des transmissions à l’infirmière d’accueil. Le
brancardier assure le transport du patient
urgences/services. Pour Aïssa Bencharki,
brancardier aux urgences de l’hôpital Saint
Vincent de Paul, «il n’y a pas de routine
dans ce service. Nous devons faire preuve
d’autonomie, être capables d’évaluer les
degrés d’urgence et connaître parfaitement
la géographie et l’organisation interne de
l’établissement. Comme mes collègues, ce
que j’apprécie particulièrement dans mon
métier c’est le contact avec les patients».
Tous contribuent à assurer un climat de
sécurité et de confiance par leur présence.
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Ils doivent respecter les règles et consignes de
sécurité et d’hygiène et veiller à la pudeur du
malade. D’autre part, les brancardiers assurent
l’entretien du matériel et transmettent tout
problème au cadre de l’unité.
Compétences et qualités
nécessaires
Vous l’aurez compris, en plus des missions
propres au service dans lequel le brancardier
travaille, ce poste nécessite de nombreuses
qualités humaines et des compétences
particulières. Un bon brancardier doit savoir
établir le contact avec la personne qu’il
transporte dès les premières minutes. «Le
relationnel, l’attitude, le respect sont les mots
clés dans ce métier. Tout au long du transport,
le dialogue doit être présent. L’examen,
l’opération, la consultation, n’en sera que
meilleure», évoque Houmad Azzouz, cadre
en radiologie à Saint Vincent de Paul.
Le brancardier doit avoir une approche
irréprochable, avoir le sens de l’accueil, tout
en ayant du tempérament. «Aux urgences
adultes, il est important de rester calme et
posé, respectueux des personnes accueillies
tout en faisant preuve de dynamisme.
Ce métier requiert de bonnes conditions
physiques : manipuler un lit d’hôpital ou un
brancard nécessite de l’énergie», nous dit
Séverine Diouf, cadre des urgences de Saint
Vincent de Paul.
Ce métier est riche en relations humaines
et en proximité avec l’ensemble des métiers
de l’hôpital.
Sym biose n°6 1 - J u in 2 0 1 4
Nous y étions
JTS 2014 : «Être
acteur de sa santé»
Intégration des nouveaux embauchés
Une centaine de nouveaux collaborateurs a été conviée à la
session d’intégration qui a eu lieu à Saint Philibert le 11 février
2014. Cette journée s’est déroulée en deux temps autour de
thèmes variés*.
La matinée
La matinée était consacrée à la compréhension de notre environnement en
abordant des thèmes tels que la
découverte du Groupe et son modèle
économique ou les enjeux de nos politiques qualité, ressources humaines et de
prévention des risques professionnels.
L’après-midi
L’après-midi était réservé aux soignants
pour aborder des thèmes pratiques
comme le Dossier Patient Informatisé,
l’identitovigilance, les actions de prévention et d’amélioration des conditions de
travail, la sensibilisation à la lutte contre les
Après l’automne Rose,
* Deux interprètes en langue des signes étaient présents pour
accompagner nos salariés sourds et malentendants sur ces
sujets et dans les échanges.
le printemps Bleu
Un nœud papillon bleu sur des photos
en noir et blanc. Bleu, couleur de Mars
Bleu, mois de sensibilisation au dépistage
du cancer colorectal.
Du 27 janvier au 4 février, le personnel
du GHICL a repris la pose, projet initié
avec l’expérience d’Octobre Rose. En
6 jours, 350 personnes se sont succédées devant l’objectif.
Les portraits étaient visibles lors d’une
exposition photographique, installée
tout le mois de mars sur les trois
établissements du GHICL : l’hôpital
Saint Vincent de Paul, Saint Philibert et
la clinique Sainte Marie.
Guérir les addictions chez les jeunes
Alcool, cigarette, drogues, médicaments,
cyberaddictions, troubles alimentaires, jeux
pathologiques, achats compulsifs…
Sans cesse, de nouvelles dépendances apparaissent. Sous forme de 100 questions/
réponses, Vincent Dodin, chef de service de
la clinique médico-psychologique à Saint
Vincent de Paul, aborde toutes les questions
que l’on peut se poser sur ces nouvelles
dépendances. De façon courte et précise,
Enseignement
en ligne
du Rythme
Cardiaque
Fœtal
Pour des médecins,
sages-femmes, internes et
étudiants sages-femmes,
un site Internet* d’entraînement à l’analyse du
Rythme Cardiaque Fœtal
(RCF) pendant le travail
est en ligne. Il leur permet de s’initier ou de se
perfectionner grâce à une
base de données de tracés.
Les professionnels ont la
possibilité de construire
leur session d’entraînement, en sélectionnant
des critères tels que le
repérage des ralentissements ou la variabilité
du rythme, tout en choisissant le niveau de difficulté.
Le site intègre également
un outil d’aide à la classification des tracés, utilisable par les soignants
comme mémento et par
les étudiants, afin qu’ils
se familiarisent avec cette
classification.
FOCUS
Peut-on devenir accro à Facebook ?
Peut-on obliger un jeune à se soigner ?
Qu’est ce qu’une drogue de synthèse ?
Toutes les réponses à ces questions se
trouvent dans le livre de Vincent
Dodin, «Guérir les addictions chez les
jeunes».
Pour leur 9 e édition, les Journées Thématiques Santé (JTS) se sont déroulées du
12 au 28 mai 2014, dans les quartiers de
Lille-Moulins et de Wazemmes.
Infections Nosocomiales et les droits du
patient.
Le temps de la reflexion
Même si les collaborateurs se sont montrés globalement satisfaits, la direction des
ressources humaines mène actuellement
une réflexion afin que ces journées d’intégration s’ouvrent davantage vers l’interaction entre les intervenants et les participants.
il informe sur les produits et modes de
consommation, les comportements addictifs, leurs traitements et leurs prises en
charge.
Ce livre se révèle être une aide précieuse
pour les jeunes, les parents, les éducateurs
ou les soignants confrontés à ces graves
problèmes de santé publique. Disponible
en librairie depuis le 20 mai 2014.
CULTURE & SANTÉ
Cette année, les Journées Thématiques Santé (JTS) se sont
organisées en coopération avec le service santé de la Ville
de Lille. Les partenaires engagés dans le projet ont choisi
de travailler sur l’axe «être acteur de sa santé».
Toujours un succès
Comme les trois années précédentes, la CPAM Lille/Douai
a participé au projet et a mis à disposition son accueil pour
l’inauguration qui s’est déroulée le 15 mai. Cette journée
fut un succès et nous remercions la direction de la CPAM
pour sa collaboration et son chaleureux soutien.
Des animations partout et pour tous
Durant cette quinzaine, la population a pu échanger avec
les professionnels de santé sur diverses thématiques :
l’équilibre alimentaire, le sommeil, l’hygiène corporelle, les
conduites à risques. Nos partenaires se sont emparés de
ces thèmes et ont proposé des activités culturelles pour
marquer les publics et permettre la bonne transmission
des messages.
Sur les bancs d’école
Les écoliers n’ont pas été oubliés. Différents spectacles leur
ont été proposés : «Petit n’ira pas se coucher», par la Compagnie Babayaga ou encore «l’alimentation dans tous les
sens» par la Compagnie la Prima Porta.
Exposition «C’est un jardin…» dans la Rue de Saint Vincent de Paul
par les élèves de l’école maternelle Les Moulins.
Un parcours santé aux Beaux-Arts.
Dans un avenir proche,
une partie du site sera dédiée au Développement
Professionnel
Continu
(DPC) du RCF mis en
place au niveau national
par le Collège des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF).
Rendez-vous sur
http://ercf.univcatholille.fr/
ou sur Facebook.
*développé par le Pr. Houzé de
l’Aulnoit, chef du service obstétrique
et par Samuel Boudet, ingénieur à la
faculté libre de médecine.
Directeur de la publication : Laurent Delaby
Rédacteur en chef : Pascale Coevoet Breucq
Comité de rédaction :
Alexandre Despatures, Isabelle Dumont, Catherine FicquetJactat, Isabelle Hervein, Stéphanie Mangot, Érick Mizzi,
Laetitia Nasser, Damien Ramez
Ont également participé à ce numéro :
Anne-Laure Demeure, Caroline Hennion, Jean-Philippe
Willem, Frédéric Brabant, Caroline Dufour
Réalisation :
Tirage : 1 500 ex.
GHICL Hôpital Saint Philibert – Service communication
BP 249 – 59462 Lomme cedex
Votre journal interne Symbiose
est distribué tous les trois mois.
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